03.07.2013 Views

Le droit familial - Histoire du droit

Le droit familial - Histoire du droit

Le droit familial - Histoire du droit

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LA FAMILLE DANS L'ANCIEN DROIT 67<br />

§ 1. L'ÉPOQUE FRANQUE<br />

LA TRADITION GERMANIQUE. — Dans le <strong>droit</strong> germanique,<br />

le père possède sur ses enfants un pouvoir qu'on appelle communément<br />

le mundium (encore que le mot n'apparaisse que dans les<br />

textes postérieurs aux invasions). C'est l'équivalent exact de<br />

la manus. L'enfant, comme le note Tacite (Germ., 30), vit<br />

« pêle-mêle avec les animaux et les esclaves » et il n'est pas<br />

mieux traité qu'eux. <strong>Le</strong> père possède le <strong>droit</strong> de correction<br />

mais les mœurs lui refusent le <strong>droit</strong> de vie et de mort. <strong>Le</strong><br />

mundium, au contraire de la manus, n'est pas perpétuel. <strong>Le</strong>s<br />

filles passent normalement par le mariage sous le mundium<br />

de leur mari. Pour les fils, dès qu'ils sont, au jugement des<br />

hommes libres de la famille, capables de combattre, on leur<br />

remet la framée : alors, ils ne font plus partie de la famille<br />

(domus), mais appartiennent à l'Etat. En fait, ils entrent dans<br />

une cbentèle guerrière, le comitatus, qui annonce déjà la vassalité<br />

; ce qui aboutit forcément à substituer l'autorité <strong>du</strong> chef<br />

à celle <strong>du</strong> père.<br />

L'ÉPOQUE FRANQUE. — <strong>Le</strong> mundium est une puissance que<br />

le roi possède sur ses sujets, le mari sur sa femme, le père sur<br />

ses enfants : à l'égard de ceux-ci, il concerne leur personne<br />

comme leurs biens.<br />

1) <strong>Le</strong> mundium s'exerce sur les enfants légitimes mais<br />

aussi, semble-t-il, sur les enfants naturels, au moins s'ils sont<br />

nés d'une femme libre ; la situation de ceux-ci n'empirera<br />

que sous l'action de l'Église, toujours hostile aux unions hors<br />

mariage. <strong>Le</strong> <strong>droit</strong> <strong>du</strong> père ne paraît pas aller jusqu'à lui permettre<br />

de tuer ou de ne pas reconnaître l'enfant ; si les nouveaunés<br />

étaient souvent abandonnés devant une église (Form.<br />

Angers, 49 ; Tours, 11), les conciles interdisent cet abandon<br />

et condamnent le père à l'exil ou même à mort.<br />

<strong>Le</strong> père peut corriger ses enfants : la Loi des Visigoths<br />

(IV, 5, 1) lui permet de les fouetter, en accordant, d'ailleurs,<br />

le même <strong>droit</strong> à la mère et aux grands-parents. Il semble que<br />

les fils pouvaient se marier sans le consentement de leur père<br />

aussi bien chez les Gallo-romains (SID. APOLL., VII, 6) que chez

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!