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SYLLABUS DE DICTÉES

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DICTÉE 6<br />

On connaît l’expression figurée « être comme un poisson dans l’eau », qui signifie<br />

« être parfaitement à l’aise ». Sans doute les poissons ne se trouvent bien que dans<br />

l’eau, et les promeneurs qui, par les après-midi ensoleillés, les ont vus évoluer dans<br />

l’onde transparente se sont rendu compte du bien-être, de l’euphorie totale que<br />

semblent indiquer les mille va-et-vient de la gent à nageoires.<br />

Il existe pourtant, dans les régions tropicales, un poisson qui ne se trouve bien que<br />

hors de l’eau. Tout étrange que paraît cette particularité, elle est attestée par plus<br />

d’un voyageur qui affirme l’avoir observée fréquemment. Le témoignage des<br />

naturalistes d’ailleurs nous convainc de son authenticité ; il nous apprend en outre<br />

que ce curieux poisson a été appelé périophtalme, à cause de la disposition de ses<br />

yeux qui saillent sur le dessus de la tête et qui sont mobiles en tous sens, de telle sorte<br />

qu’ils peuvent regarder dans quelque direction que ce soit.<br />

Le périophtalme se plaît sur les racines des palétuviers bordant les côtes maritimes,<br />

ou dans les trous des berges marécageuses, ou dans toute autre retraite constamment<br />

rafraîchie par l’humidité du sol, mais il lui est impossible de respirer dans les eaux<br />

mêmes. Il n’hésite pas à plonger dans l’eau, soit qu’il veuille atteindre une proie qui<br />

se dérobe, soit qu’il fuie quelque danger, mais il ne saurait y vivre. C’est à terre qu’il<br />

cherche sa nourriture et qu’il se repose. Lorsqu’il nage, c’est en surface et il ne peut le<br />

faire longtemps ; comme l’on démontré des expériences faites en aquarium, après les<br />

quelques minutes qu’il a nagé, les mouvements de ses nageoires s’arrêtent et il se<br />

laisse couler ; si l’on veut empêcher qu’il ne meure asphyxié, il faut lui permettre de<br />

trouver quelque support, un morceau de bois par exemple, pour qu’il puisse s’y<br />

reposer.<br />

(« Un poisson qui se noie » in GREVISSE Maurice et GOOSSE André, La Force de<br />

l’orthographe, éd. De Boeck, Bruxelles, 2004, p. 229)<br />

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