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Le lendemain matin, 15 avril, le général de Wimpffen arrêtait
ses dispositions d'atlaque : en même temps que des démonstra
tions, ayant pour but de diviser les forces des Douï-Mnîa, se
raient dirigées sur les extrémités cle la ligne ennemie, les
Zouaves du 2« régiment, sous la conduite du lieutenant-colonel
Détrie, aborderaient, avec leur élan ordinaire, le centre de la
position. Du reste, la menace de tout mouvement tournant suf
fit, ordinairement, pour déterminer la retraite des indigènes.
Au signal donné par le général, les trois colonnes d'attaque
s'ébranlèrent, sons la protection d'un feu très vif d'artillerie, dans
l'ordre qui leur avait élé indiqué, el, malgré mille obstacles,
fourrés impénétrables, fondrières dans lesquelles nos soldais
avaient de l'eau jusqu'aux aisselles, feu nourri au commence
ment de l'action, la ligne des dunes fut vaillamment enlevée, el
les contingents ennemis étaient mis en pleine déroule. Pourtant,
quelques groupes de fantassins tentèrent des retours offensifs
sur quelques points de la ligne des dunes ; mais il était visible
qu'ils avaient perdu toute confiance dans le succès, et qu'ils ne
combattaient plus que pour justifier leur ancienne réputation
de guerriers.
Aux extrémités de la position, la lulle avait élé assez vive:
sur la gauche, Sid El-Hadj El-Arbi,
que les Douï-Mnîa avaient
désigné pour commander leurs contingents, et qui faisait de va
leureux efforts pour les maintenir au combat,
tombait au milieu
des siens mortellement atteint d'une balle en plein front. Son
sang payait celui de M. de Rodelle, lieutenant au 4e de Chasseurs
d'Afrique, qui venait de se faire tuer glorieusement au moment
où il s'emparait du drapeau du goum ennemi.
Sur la rive droite, le général Chanzy refoulait vigoureusement
les contingents qu'il avait devant lui, en menaçant leur ligne
de retraite. Ils lâchaient prise après une tentative de résistance
manquant d'opiniâlrelé.
Entre quatre et cinq heures, ayant réuni en arrière de leur
ligne de défense toutes les forces dont ils pouvaient encore dis
poser, les Douï-Mnîa et les contingents alliés tentèrent une der
nière attaque de la position que leur avaient enlevée les Zouaves
du lieulenanl-colonel Délrie dès le commencement de l'action ;