habone utile - Consistoire israélite de Marseille
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CULTURE Histoire<br />
Les Juifs à <strong>Marseille</strong> durant le Bas Moyen-Age en 6 dates<br />
Centre Fleg<br />
1165 : la visite du rabbin voyageur espagnol Benjamin <strong>de</strong> Tulè<strong>de</strong><br />
aux Juifs <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong><br />
Le rabbin, voyageur infatigable d’Espagne vers la Palestine, visite<br />
le Languedoc et la Provence en 1165. De passage à <strong>Marseille</strong>,<br />
il décrit la communauté juive <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong> :<br />
« D’Arles à <strong>Marseille</strong> (77) il y a trois journées. C’est une ville d’excellents<br />
et savants hébreux, qui forment <strong>de</strong>ux communautés, au<br />
nombre <strong>de</strong> trois cents familles juives. Elles ont leurs habitations sur<br />
les bords <strong>de</strong> la mer, l’une occupant la partie supérieure, l’autre<br />
celle qui lui est immédiatement inférieure, baignée par les eaux.<br />
Elles ont une gran<strong>de</strong> académie et <strong>de</strong>s docteurs <strong>de</strong> la loi fort instruits.<br />
Les chefs <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> la ville haute sont les rabbins<br />
Siméon, fils d’Antoli, Iakob, son frère, et Rabbi Lebaro.<br />
A la tête <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> la ville basse sont le rabbin Iakob<br />
Perpiniano, le rabbin Abraham, le rabbin Meir, son gendre, le<br />
rabbin Isaac Gaillac, Abba-Mari et Meir.<br />
<strong>Marseille</strong> est, par son port <strong>de</strong> mer, une cité très commerçante et<br />
très célèbre dans le mon<strong>de</strong>. »<br />
1219 : Les Juifs sont citoyens <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong><br />
En 1219, dans un contrat conclut entre la ville et l’évêque concernant<br />
les franchises municipales, les Juifs sont désignés comme<br />
“citoyens <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong>” et sont traités avec une gran<strong>de</strong> tolérance.<br />
Ils avaient la possibilité d’aller venir <strong>de</strong>meurer et commercer<br />
comme ils voulaient, ne payant à l’Evêque que 2 lamproies pour<br />
tous cens.<br />
En 1257, les juifs seront confirmés en tant que “citoyens <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong>”<br />
dans un accord entre la ville et le duc d’Anjou (frère du roi<br />
<strong>de</strong> France ‘Saint’ Louis), Comte <strong>de</strong> Provence d’Avignon avec<br />
quelques restrictions.<br />
Lettres royaux portant expulsion <strong>de</strong>s Juifs <strong>de</strong> Provence (1501).AD13, B 972<br />
La chambre <strong>de</strong>s comptes <strong>de</strong> Provence enregistre la décision royale<br />
d’expulser les Juifs <strong>de</strong> Provence, et retranscrit le texte <strong>de</strong> ses lettres.<br />
Dans la marge Littera expulsionis ju<strong>de</strong>orum Provincie : “Lettres d’expulsion<br />
<strong>de</strong>s Juifs <strong>de</strong> Provence”<br />
48<br />
Habone<br />
N’ayant pu soutenir leur insurrection contre le duc d’Anjou, les<br />
marseillais firent en 1262 leur paix avec lui, et dans cette espèce<br />
<strong>de</strong> capitulation, la ville abandonna les Juifs à la merci du Comte<br />
<strong>de</strong> Provence reconnaissant qu’ils étaient sa propriété « qu’il pouvait<br />
imposer <strong>de</strong>s tailles sur leurs personnes et leurs biens ». Plus, les<br />
Juifs seraient désormais tenus <strong>de</strong> contribuer, comme les bourgeois<br />
<strong>de</strong> <strong>Marseille</strong>, aux frais <strong>de</strong>s guerres ou expéditions du<br />
Comte. Les Juifs, qui étaient à <strong>Marseille</strong> au nombre <strong>de</strong> 300, qui<br />
avaient 2 collèges dirigés par <strong>de</strong>s rabbins furent privés <strong>de</strong>s franchises<br />
dont ils avaient joui jusqu’alors et violemment placés dans<br />
le droit commun. Il fut dit que le comte pourrait exiger d’eux<br />
toutes charges à son bon plaisir. (Histoire <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong>, Volume 1-<br />
Augustin Fabre p391).<br />
Illustration d’une Bible « les juifs chassés »<br />
1320 : Répercussion <strong>de</strong>s Croisa<strong>de</strong>s sur les Juifs <strong>de</strong><br />
<strong>Marseille</strong><br />
En 1320, les Pastoureaux (les bergers) traversèrent le sud-ouest <strong>de</strong><br />
la France en semant la terreur sur leur passage. Cette croisa<strong>de</strong>,<br />
menée par <strong>de</strong>s fanatiques et <strong>de</strong>s illuminés, choisit pour cible les<br />
Juifs d’Aquitaine, <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Garonne et <strong>de</strong>s Pyrénées. Les<br />
autorités eurent beau essayer <strong>de</strong> venir au secours <strong>de</strong>s Juifs, <strong>de</strong>s<br />
milliers seront tués, dont 160 à Castelsarrasin. Beaucoup sont forcés<br />
d’accepter le baptême.<br />
Le comte <strong>de</strong> Provence, roi <strong>de</strong> Sicile, Robert, tenta <strong>de</strong> protéger les<br />
Juifs pendant la meurtrière croisa<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Pastoureaux : par la<br />
criée du 10 mars 1320, le conseil municipal intima à « tout juif ou<br />
juive habitant hors <strong>de</strong> la juiverie <strong>de</strong> réintégrer le quartier dans un<br />
délai <strong>de</strong> 10 jours sous peine d’une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 10 livres ». La révolte<br />
<strong>de</strong>s Pastoureaux fut malgré tout marquée par <strong>de</strong>s massacres<br />
<strong>de</strong> Juifs à <strong>Marseille</strong>.<br />
1348 : La gran<strong>de</strong> peste <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong><br />
La peste avait disparu d’Europe <strong>de</strong>puis huit siècles quand, au<br />
printemps 1348, <strong>de</strong>s marins génois la rapportent d’Orient. À partir<br />
du port <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong>, par un bateau en provenance <strong>de</strong> la Mer<br />
Noire, ils vont ouvrir au fléau les portes <strong>de</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt. Elle frappe<br />
<strong>Marseille</strong> et se répand rapi<strong>de</strong>ment dans toute l’Europe faisant<br />
<strong>de</strong>s ravages, elle resta longtemps dans les esprits comme la<br />
“Gran<strong>de</strong> Peste” ou ”Peste Noire”.