habone utile - Consistoire israélite de Marseille

CULTURE Histoire
En 1487, Honoré de Forbin est envoyé de Marseille auprès de
Charles VIII pour obtenir du roi, l’expulsion des Juifs de Marseille.
Ce prince ordonna que les officiers casseraient les obligations
passées au profit des Juifs, s’il apparaissait que les intérêts eussent
été convertis en capital. Les Juifs voyant ce que de telles
mesures leur prédisaient se préparèrent à quitter la Provence et
commencèrent à vendre leurs biens, ce qu’on tacha d’empêcher,
en publiant une ordonnance affichée dans toute la ville
de Marseille (Ruffy).
Finalement, l’ordre d’expulsion des Juifs de Marseille fut confirmé
par Louis XII le 31 juillet 1501 et appliqué dans sa plus grande rigueur.
Le roi fit saisir les biens de ceux qui ne voulaient pas se
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Habone
Bûcher de juifs pendant la peste noire, Illustration du livre
des chroniques, sorte d’encyclopédie
faire chrétiens. Certains Juifs marseillais
choisirent cependant de rester au prix de
leur conversion. Les Juifs, chassés de Marseille,
fuirent en Avignon, dans le Comtat,
dans la principauté d’Orange (mais 4 ans
après le prince Philippe de Chalons les bannit
de ce petit état), ou trouvèrent refuge là
où on voulait bien les accueillir notamment
dans l’empire ottoman, dans le Levant.
Ce ne sera que dans la seconde moitié du
XVIIeme siècle qu’une nouvelle communauté
juive pourra se reformer à Marseille.
Après trois siècles d’une tolérance relative, qui avait permit aux
communautés juives de se développer et d’entretenir des relations
pacifiques avec les Chrétiens, la Provence entra ainsi, à son
tour dans une époque d’intolérance, où toute religion distincte
de la confession dominante était vécue comme une menace.
Article réalisé par le groupe de recherche à partir de l’exposition
conçue et présentée par le Centre Fleg en Novembre- Décembre
2010
Pour toute information complémentaire ou pour découvrir
l’exposition intégralement contact Centre Fleg, 4 impasse
Dragon 13006 Marseille, Tél. : 04 91 37 42 01
Départ de Juifs de Marseille vers la Sardaigne, avec la liste des Juifs et l’état de leurs biens
(1486) AD13, 351 E 809
Ce document est un procès-verbal consigné dans un extensoire du notaire Darneti, greffier
du juge du palais de Marseille. D’après ce procès-verbal, soixante Juifs s’étaient embarqués
sur une balancelle à destination de la Sardaigne, après avoir vendu leurs meubles et en
emportant leur argent. Honorat de Forbin, qui mène dans la ville un parti hostile aux Juifs, dénonce
ce départ au gouvernement de Charles VIII, en insistant sur le risque de voir fuir des
capitaux importants. Une enquête est ouverte et les Juifs sont convoqués dans leur synagogue
où il leur est demandé de produire l’inventaire de leurs biens. Les évaluations sont
faites en florins. Elles composent le tableau d’une communauté très affaiblie, et dont les
membres les plus aisés ont sans doute déjà quitté la ville. Les avoirs indiqués sont ceux de
pauvres gens et les plus élevés sont loin de correspondre à une véritable fortune.