Envenimations par serpents d'Asie - Institut de la francophonie pour ...

Envenimations
par serpents d’Asie
(M Strobel)
IFMT-MS-2007 1

Généralités
• 3000 espèces de serpents dans le monde
• 200 espèces sont venimeuses et constituent un danger pour
l’homme (envenimation ophidienne)
• Réparties sur tous les continents
• La majorité des espèces dangereuses sont en zone tropicale
• Epidémiologie très diversifiée
• Gravité des morsures/envenimations très variable
• Mortalité générale < à l’ opinion répandue
• Relation symboliques / mythiques homme - serpent
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Epidémiologie (1)
• 5 millions de morsures de serpent / an dans le monde
• 125.000 décès (≈ 2.5% )
• chiffres estimés ; les experts pensent que la réalité est bien >>
• en fait, peu de données fiables: une majorité d’accidents et de décès
surviennent hors du système de santé et ne sont pas notifiés
• ce système est souvent défaillant, peu formé, mal équipé:
soins intensifs, ventilation, sérum antivenin (SAV) sont peu disponibles
• pourtant, de grands progrès ont été réalisés en 20 ans :
accès aux soins, SAV, recommandations, baisse de mortalité hospitalière
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Incidence de morsures
fonction de :
– contact homme – serpent
• densité popul humaine
• horaire d’activité humaine
• type d’activité agricole
– agressivité du serpent
• espèce
• horaire
• environnement
• saison
Épidémiologie (2)
Sévérité d’ envenimation
– dose et puissance de venin
injecté fonction de :
• espèce
• taille – âge du serpent
• géographie
• saison
– poids / taille / âge de victime
– qualité/ rapidité de 1ers soins
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Décès par envenimation
• Le taux de décès est globalement faible, de l’ordre de :
– 2 –10 / 100.000 hab (Inde, Birmanie)
– records de 162 /10 5 au Terai, Nepal ; et 497 au Nigeria
– 0.2 à 2% de toutes les morsures
– 10-20% des hospitalisations pour morsure (cas les + sévères)
• Les décès sont liés à :
– un défaut ou retard d’accès aux soins modernes
- sérum antivenimeux (SAV), soins intensifs
– des soins de mauvaise qualité
– la gravité intrinsèque de l’envenimation : forte toxicité des venins
agissant sur de nombreux organes :
coagulation, syst. nerveux, cardiovasul, respiratoire, rein, muscle…
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Principales familles de serpents venimeux
1. Viperidae (nom dérivé des vipères d’Europe & Afrique du Nord)
– très nombreuses espèces +/- propres à chaque continent
– Daboia (vipère de Russell)15% des accidents en Thaïlande et 70% au Myanmar
– Echis (E carinatus, 75% des morsures en Inde et Sri Lanka)
1.bis Crotalinae, sous famille viperidae (nom dérivé des crotales américains)
– Prothobotrops : 40-50% des morsures en Malaisie
– Trimersurus : toute l’Asie
– Calloselasma : 40-70% des accidents en Thaïlande et Indonésie
2. Elapidae comprenant
– Cobras (naja)
– Bungarus
– Micrurus (serpent corail)
3. Colubridae (couleuvres, avec des espèces venimeuses en Asie)
4. Atractaspididae (proches de viperid., 1 seule esp. venimeuse Afr, Proche Or.)
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Venins 1: généralités
• Sécrétion glandulaire exocrine de type salivaire, injectée par un appareil
spécialisé formé de 1 ou plusieurs «crochets» (fangs) de nombre, formes,
positions, sophistication très variées selon les espèces
• Les venins : protéines bio-actives de composition complexe; enzymes et
toxines nombreuses & variées : quant à leurs structure chimique, poids
moléculaire, immunogénicité, activité biologique
• certains composés sont spécifiques à l’espèce de serpent, et d’autres
composés sont communs à une ou plusieurs familles
• les V. sont capables d’immobiliser / tuer la proie afin de : i) être mangée
par le serpent - fonction principale ; ii) se défendre
• le venin peut aussi être craché à distance (serpents cracheurs)
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Venins 2 : généralités
• la capacité d’injection du serpent varie beaucoup, de 1 à 100mg/sec
• la dose létale 50 (DL50) chez la souris varie aussi, de 1 à 300 µg
– Ex Vipera russelli d’Asie du SE : injecte 150-200mg/sec, DL50 souris = 16µg
– Bungarus sp (krait asiatique)²: 10-20 mg/sec , 2 µg
• La toxicité du venin varie donc de façon très large selon :
– l’espèce de serpent
– la dose de venin injectée
– l’état des glandes à venin ± vidées par une morsure précédente
expliquant des morsures sans envenimation dites « morsures sèches » par
des espèces pourtant connues comme venimeuses
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Venins 3 : propriétés biologiques
1. Neurotoxicité pré ou post synaptiques bloquant la plaque motrice
paralysies neuromusculaire par action sur les canaux calciques, les
récepteurs de l’acetyl choline, la cholinésterase . NB. peu d’action centrale:
venins ne passent pas la barrière méningée (poids molécul trop élevé)
2. Troubles de coagulation : toxines/enzymes à multiples niveaux d’action :
i) fibrinolytise, ii) anti-agrégant plaquettaires ; iii) procoagulant
thrombose et CIVD
3. Lyse des membranes cellulaires : arythmies cardiaques, hémolyse,
myolyse, nécrose musculaire et du tissus conjonctif
4. Activateurs du complément choc
(autres facteurs de choc = hémorragie, CIVD,choc cardiogénique…)
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Venins 4 Composition: enzymes et toxines
Enzymes
• nombreuses
• non immunogènes: SAV inactif
• action prolongée sur tissus, cellules,
et réactions métaboliques
• causent d’importants dégâts
locaux invalidités
• pas d’antidotes spécifiques
disponibles à ce jour
Toxines
• spécifiques d’espèce
(récepteurs)
• tropisme tissulaire spécifique
• Immunogènes propriété utilisée
• pour les inactiver par sérum
SAV (usuel)
• pour le diagnostic sérologique
(non usuel)
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Venins 5 : composition enzymes
• metalloprotéases fibrinolyse, hémorragies, nécrose tissulaire,
• phopsholipases idem, cytolyse & hémolyse / destruction des
(Ph.lipases A2) membranes cell, blocage transmiss neuro-musculaire
• hydrolases inflammation et nécrose tissulaire,
• hyaluronidase diffusion tissulaire du venin et des toxines
• acetylcholinésterases blocage synaptique paralysies
• phosphoésterases blocage transport énergétique intra-cellul
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Venins 6 : composition toxines
1. neurotoxines (α post synaptiques β présynaptiques ): paralysies de type
curare, bloquent les récepteurs acetyl-choline et la transmiss. neuromusculaire,
dendrotoxines, présynapt. facilitatrices ( effet tétanisant opposé aux précéd.)
2. fasciculines : (neurotoxines) inhibiteurs de l’acetylcholinestérase
3. cytotoxines cardiotoxiques :
dépolarisants de la membrane cellulaire tr de la contractilité, et du rythme
4. myotoxines :
nécrose musculaire locale et systémique, par action sur les canaux calciques
5. desintégrines : poisons de la membrane cellulaire lyse cellulaire
6. sarafotoxines : vasodilatatrices, proches des endothélines choc
7. thrombolectines : agissent sur les plaquettes (anti-agrégants)
8. cobra venom factor : activateur du complément
9. dendropeptine : proche du facteur natriurétique auriculaire, action sur le rein et
les cell endothéliales
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Venins 7 : sérums antivenimeux (SAV)
• une révolution dans le traitement des envenimations
• fabriqués en immunisant chevaux ou chèvres avec du venin détoxifié
• les anticorps ainsi obtenus sont spécifiques du venin d’espèce
• ils sont ensuite purifiés de façon à ne conserver que la fraction Fab
des anticorps, et à réduire ainsi leur allergénicité (sérums modernes)
• Vietnam: le SAV anti-Bungarus a fait passer la mortalité de 80% à 0%
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Tableau clinique (1) : grands syndromes
Signes systémiques
dus à toxines spécifiques
1. syndr neurotoxique
(paralysies, paral respiratoires)
2. syndr hémorragique et
thrombotique
3. syndr cardiovasculaire
& syndr. de choc
4. rhabdomyolyse
5. hémolyse
6. insuffisance rénale aigue
Signes locaux régionaux
dus à enzymes phospholipasee A2,
metalloprotéases et autres
• œdème
• bulles
• hémorragies localisées
• nécrose muscles & tissus mous
• complications : surinfection
• source d’amputation, invalidité
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1. Signes loco-régionaux: marque des crochets,
œdèmes, hémorragies, bulles, nécrose
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© Med J Austral
2. Syndr. œdémateux
local et systemique (OAP)
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Hémorragie au point de morsure
Incoagulabilité, hémorragies diffuses,
3. Syndr hémorragique
Generalised swelling and bruising on
whole infant’s body in an (© H Persson)
toutes les envenimations ne
s’accompagnent pas de ce
syndr hémorragiques
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Test de coagulation 20 minutes sur tube sec
• Prélever 2ml de sang sur tube (neuf)
• Le tube doit être parfaitement propre et sec
• Laisser reposer sans agiter pendant 20 min
en position verticale à température ambiante
• NB. Tous les venins ne contiennent pas de
toxines anticoagulantes : vipères, cobras,
bungarus sont avant tout neurotoxiques; un
test négatif n’élimine pas une envenimation
sévère
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anglapedia.search.com
4. Syndr neurotoxique
•ptosis: souvent le 1er signe
• faiblesse musculaire
• contractures, trismus
• tr de déglutition
• paralysie
• paralysie respiratoire
• obnubilation
• tr neuro végétatifs : spasmes digestifs,
sudation, salivation, tachycardie,
hypo/hypertension
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4. Syndr neurotoxique; paralysie respiratoire
nécessitant ventilation assistée
Sept 2001
Snakebite envenomation in the ICU,
Port Moresby General Hospital,
Papua New Guinea, This patient
recovered after receiving 2 ampoules of
Australia-New Guinea polyvalent snake
antivenom (CSL Ltd).
© Dr F McGain,
Australian Venom Research Unit.
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5. Syndr de nécrose tissulaire
Malayan pit viper Calloselasma rhodostoma
Thai cobra Naja kaouthia
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5. Syndr de nécrose tissulaire
Nécrose extensive, 2 semaines après morsure
de Bothrops asper, en Equateur
© Gutierrez JM, PLoS Med. 2006;3: e150
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Prise en charge et traitement
1. 2004, l’OMS réunit des groupes d’experts en vue de recommandations
2. Jusque là le traitement était non standardisé, souvent irrationnel et
dangereux, avec une sous utilisation de SAV
3. SAV et ventilation assistée sont les deux points majeurs du Tt moderne
4. Les traitements traditionnels n’ont aucune preuve d’efficacité, ils
coànstituent une perte de chance en retardant les soins rationnels
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Ce qu’il faut faire
1. calmer le sujet
2. laver abondamment la plaie
3. bien immobiliser le membre
comme fracture mais sans serrer
4. capturer/identifier le serpent
5. transporter rapidement en
centre disposant de SAV
6. SAV selon indications ; adrénaline
et corticoïde prêts
Prise en charge
Ce qu’il ne faut pas faire
1. garrot, compression serrée
2. incisions locales, succion,
techniques diverses « pour
faire saigner »
3. perdre du temps avec la
médecine traditionnelle
4. utiliser n’importe quel SAV,
(celui qui est disponible), seul un
SAV spécifique est utile
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Principes
1. Prise en charge sur place
(premiers secours)
2. Prise en charge spécifique
à l’hôpital = basée sur le
SAV
3. Traitement symptomatique
(fonctions vitales)
4. Autres traitements en cours
d’essais
Prise en charge
Traitement symptomatique
1. Ventilation assistée
vitale si paralysie respiratoire, jusqu
à neutralisation de la toxine par SAV
2. Remplissage vasculaire
3. Dialyse si IRA ou hemoperfusion
4. Équilibrer : volume, pH, K+
( si hémolyse / rhabdomyolyse )
5. Vaccin anti tétanique
6. Antibiotiques
7. Chirurgie: exciser les nécroses
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Prise en charge : Soc Ind Pédiatrie (SIP) (1)
1er secours : do it R.I.G.H.T.
1. R. Rassurer le patient : tous les
serpents ne sont pas venimeux,
det 50% des morsures de ces
derniers sont « sèches »
2. I. Immobiliser le membre comme
fracture mais sans serrer
3. G.H. Get to Hospital :
un hôpital qui dispose de SAV
4. T. Tell the doctor.. Rapporter
(tell) au médecin qui accueil tout
signe systémique : ptosis, tr.respiratoires,
douleur abdominale, choc
A l’hôpital
1. Coagulation: faire un test en
tube très simple (20 min whole
blood clotting test 20WBCT)
2. Neurotoxicité : rechercher les
signes : ptosis, faiblesse musculaire,
trismus, obnubilation, tr. neuro
végétatifs
3. SAV : poser l’indication
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Immobiliser le membre mordu © Thai Red Cross
l’assoc indienne de pédiatrie recommande l’ immobilisation du membre sur
attelle mais sans compression ; celle ci aggrave les phénomènes
ischémiques et de nécrose, et aggrave l’envenimation lorsqu’elle est levée
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Indication de SAV
1. Syndr systémique tel que
2. Sg incoagulable /20 min test
3. Hémorragies diffuses
4. S neurotoxique même
minime
5. Oedèmes dépassant le
segment de membre mordu
NB. Seul le sérum spécifique
de l’espèce de serpent en
cause est utile et indiqué
Prise en charge SIP. (2)
SAV et précautions
• SAV par IV en perfusion lente
• Dose initiale 8-10 u en 01 heure
• 2è dose selon évolution à
• Mêmes doses p.adulte et enfant
• Réactions anaphylactiques ou
fébrile simple = non exceptionnelles
être prêt en ayant sous la main:
• adrénaline 0.5 mg, sol 1/1000
• hydrocortisone ou équivalent
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Prise en charge SIP(3): Modalités de SAV
1. Dose test de SAV sous cutané non recommandée (méthode
Besredka) = perte de temps pouvant être préjudiciable
2. D1 ou dose initiale: 10 unités en dose initiale
1 unité SAV neutralise env 6 mg toxine, chaque serpent injecte une Q variable
(ex. Viper Russell injecte moy 60 mg )
3. D2 / 2 ème dose: selon évolution,
le délai entre D1 et D2 est de:
- s.neurotoxic =1-2h p. max 2 doses ventilation assistée si inefficace
- Incoagulabilité = 6h p. plus. doses (répéter le test du tube)
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Prise en charge: Réactions au SAV - SIP
Réactions anaphylactiques
• Signes /Symptômes à surveiller
– urticaire
– accès de prurit
– fièvre, frissons,
– nausées, vomisst diarrhée
– doueurs abdomin,
– pouls rapide, hypotension,
– bronchospasme,angioèoedème
Conduite à tenir
1. arrêter le SAV
2. injecter :
- en IM 0.5 mg adrenaline 1/1000
- 100 mg hydrocortisone IV
- antihistamin H1
3. renouveler adrenal / hydrocortis
après 10-15 min si besoin
4. après quoi on peut reprendre le
SAV avec prudence
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Médecine traditionnelle vs médecine moderne
© Thai Red Cross
la plupart des morsures font l’objet d’un traitement traditionnel ; dont aucune
preuve d’efficacité n’a jamais été apportée; il y a un consensus des experts
pour penser qu’il est dangereux par gestes inadéquats pouvant aggraver les
lésions, et surtout par le retard qu’il cause aux soins rationnels
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Prévention
1. Il n’existe pas aucun vaccin contre les venins de serpent
2. Prévenir les morsures :
1. porter chaussures ou bottes
(80% des morsures sont au pied, 93% au membre inférieur)
2. éviter de marcher en brousse ou dans les jardins la nuit
3. les serpents évitent l’homme, mais sont imprévisibles, ne pas s’en
approcher, ni les toucher / manipuler, ni les effrayer
3. Prévenir les décès
1. premiers soins corrects
2. rapidité d’accès à sav et ventilation assistée
3. éviter la médecine traditionnelle
4. suivre les recommandations d’utilisation du SAV (anaphylaxie)
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Conclusion. Envenimations par serpents :
un paradoxe actuel en Santé publique
• D’un coté, un vrai problème de santé publique :
– une crainte réelle et justifiée des populations des pays tropicaux
– une morbi-mortalité non négligeable chez adultes & enfants ruraux
(accidents liés au travail agricole)
• De l’autre coté, de nombreuses insuffisances :
– peu de statistiques de morbi-mortalité (quel fardeau ?)
– recommandations (guidelines) inexistantes ou peu diffusées
– sérum antivenimeux (SAV) peu disponible ou peu utilisé
• En conséquence : un problème gravement négligé
– médecine traditionnelle et procédures risquées (garrot) prévalent
– beaucoup de décès et invalidités sont largement évitables
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Références (principales)
1. WHO. SEARO. Guidelines for the management of snake bites in the south east
asia region. New Delhi 2005.
2. Chippaux JP. Snakebites : appraisal of the global situation. Bull WHO 1998;76:
515-24
3. Simpson ID, & WHO snakebite treatment group. The pediatric managmement of
snakebite : the national Indian protocol, Indian pediatrics 2007;44:173-6
4. Gutierrez JM, Theakston RD, Warell DA. Confronting the neglected problem of
snake bite envenoming : the need for global partnership. PLoS Med, 2006;3:e150
5. Cheng AC. Snakebite and antivenoms in the Asia-pacific (walking together). MJA
2001;175:648-51
6. Kumar A. Snakebite : sociocultural anthropological bias. Plos Med 2006;3:e415
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Annexe 1.
Quelques publications asiatiques
récentes
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Cas clinique Sri Lanka
De Silva et al. Trans Roy Soc Trop Med Hyg 1993
• Femme de 30 ans mordue au pied par Bungarus ceylonicus
• va d’abord voir médecin traditionnel qui fait boire des décoctions
• l’état s’aggrave arrive à l’ hôpital 6h après morsure
• a l’arrivée : vertiges, ptosis, difficultés respiratoires: paralysie
compliquée de pneumonie d’aspiration
• injection de sérum anti-Bungarus caeruleus (non B ceylonicus)
• choc anaphylactique, arrêt cardiaque, récupéré /réanimation,
ventilation assistée,
• coma, décès après 90h
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46 cas mortels en Thailande
Looareesuwan et al. Trans Roy Soc Trop Med Hyg 1988
1. Serpents en cause : Elapidae = 39, Viperidae = 7
*E = Bungarus (13), Calloselasma (13), Naja Khaoutia (12), B faciatus (1)
*V = Vipera russelli (7)
- E = décès par détresse respir (n=26),
- V = décès par choc (n=12), hémorragie cérébrale (9), complic de
plaie/nécrose (7) y compris tétanos (2), insuffis. rénale (2)
2. Autres facteurs associés au décès :
1. délai d’arrivée à hôpital en raison de médecine traditionnelle (n=10)
2. erreur sur l’identification du serpent et donc SAV inadéquat
3. complications de ventilation assistée (n=10)
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210 morsures par krait (Bungarus sp.),
Sri Lanka Kularatne SA et al. Postgrad Med J 2002
• 210 agriculteurs mordus en 3 ans, sex ratio 1.1, pic d’âge 10-30 ans
• 48% d’envenimations sévères requérrant ventilation assistée 2-29j
• 7.6% de décès
• Max de morsures la nuit dans la maison pendant le sommeil
• Serpent tué et identifié dans 47%
• 1er sympt = vives douleurs abdominales dans les 2-3h suivant morsure
• Tr de la conscience dans 71% des cas : ébriété 43%, coma franc 17%
• Tr sympathiques : HTA, tachycardie, lacrimation, sudation, sueurs
• Hypokaliémie 71%, acidose métabolique 50%,
• Neuropathie périphérique retardée 22%, amnésie 40%
• Sérum polyvalent sans effet
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Impact of snake bites and determinants
of fatal outcomes in Southern Nepal
Sharma SK et al. Am J Trop Med Hyg 2004;12:234-8.
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Étude Sharma et al. Nepal
• Envenim / serpent = problème négligé, parce que touche ruraux
pauvres
• La mortalité peut être élevée, elle est mal évaluée
• le pronostic dépend de : i) rapidité d’accès aux soins ; ii) sérum AV
• Enquête porte à porte auprès de 1817 foyers randomisés : morsures
de serpent dans les 14 mois précédent :
– 143 cas (8% des foyers concernés) ; 20 décès (14% des envenim.)
– Incidence de morsures 1162 / 105 / an dont 50% d’envenimation
– Espèces : Krait (Bungarus), Russell’s Viper, Cobra (common, royal)
– Facteurs de risque de décès :
1. morsure nocturne intra-domiciliaire de krait
2. consultation initiale en médecine traditionnelle
3. long délai avant le transport ou pas de transport disponible
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4. S d’envenimation sévère : tr respiratoires, vomissements

Envenimation par vipère Russell au Sri Lanka
Étude prospective sur 336 sujets vus
en 2 ans dans un hôpital général
Kualratne SA et al.
In: Southeast Asian Trop Med Public Health
2003;34:855-62
IFMT-MS-2007 42

Kularatne et al., Sri Lanka 2003
• vipère Russell = espèce n°1,
cause 48% des envenimations
graves à Sri Lanka
• accidents fréquents en zone
rizicole et saison sèche
• admission dans les hôpitaux
en hausse : 25-30.000/an
• traitt : compétition entre:
- med. tradition. /plantes, inefficace..
- med.moderne qui gagne du terrain
depuis 1990
décès en = 0.6% en 1996
• 70% des consultants apportent
avec eux le serpent tué
• 97% ont des S. d’envenimation
et 3% une morsure « sèche »
• Sex ratio : 8M/2F; age 10-40 ans
• 70% des morsures à la rizière
• 19% dans le jardin de maison,
0.8% dans la maison
• 40% des morsures à la tombée
de la nuit (18-22h)
• 84% des morsures au pied,
93% au M.inf, 3% au M.sup.
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Annexe 2.
Serpents venimeux d’Asie
6 espèces majeures
responsables d’envenimations graves
(et quelques autres espèces de Thaïlande / Laos)
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1.Common cobra Naja naja
Cobra d’Asie, gris brun
Espèce très commune causant de nombreux
décès
Dérangé ou menacé le cobra soulève la tête
et déploie sa cape (hood) en signe de
agressivité
Son venin est très neurotoxique (paral respir)
et cause des lésions locales
Habitat divers, fermes, marais, champs,
alentour des maisons (à la recherche de
rongeurs)
Long moy.1.2 m, maximum 2.1 m.
Distribution: toute l’Asie
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2.King cobra Ophiophagus hannah
• Uniformément brun, vert olive, avec des
bandes ou anneaux noirs
• Bien que le plus grand (tazille) des
serpents venimeux, cause assez peu de
morsures aux hommes. Il démontre une
certaine intelligence, évite d’attaquer les
autre serpents de peur d’être mordu ?.
Femelle très agressive à l’ approche du nid
• Venin = puissant neurotoxique.
Décès certain sans traitement.
• Habitat : forêt dense et surfaces cultivées.
• Long moy. 3.5 meters, maximum 5.5 m
• Thailand, southern China, Malaysia
Peninsula, and Philippines.
IFMT-MS-2007 46

3.Russell's viper
Daboia (vipera) russellii
• Marron clair, avec sur tout sa longueur.
• 3 rangées de figures rondes + sombres
soulignées d’un liséré blanc
• Abondant, dangereux et & agressif,
responsable de plus de décès
humains qu’aucun autre serpent
• Se sentant menacé, il s’enroule, siffle et
se détend comme un fouet pour mordre,
laissant peu de chance d’échapper.
• Venin fortement hemotoxique, coagulant,
causant hémolyse et de graves
dégâts tissulaires.
• Habitat variable, forêt ou champs,
fréquent autour des habitations
• Long. 1 m, maximum 1.5 m
• Sri Lanka, south China, India, Malaysian
Peninsula, Java, Sumatra, Borneo, and
surrounding islands.
IFMT-MS-2007 47

Vipera russelli
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4.Krait
Bungarus caeruleus
• Joli serpent de taille moyenne, noir ou bleu
noir avec fins anneaux blancs et une
petite tête.
• Exclusivement asiatique; de nombr. autres
espèces de la même famille
• Très dangereux pour l’homme par sa
puissante neurotoxine 15 x > à cobra,
paralysies respiratoires en 2-3h ;
morsure quasi indolore
• Actif la nuit, relativement passif le jour.
• Fréquent autour et dans les maisons
• Peut piquer l’homme marchant dessus par
hasard, ou pendant le sommeil.
• Aime tentes, sacs de couchage, bottes
• Habitat : forêt, champs et les maisons.
• Long. 90 cm, maximum 1.5 m.
• India, Sri Lanka, and Pakistan.
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5.Malayan pit viper
Calloselasma
rhodostoma
• Brun-rouge avec des figures triangulaires
sombres soulignées de clair
• La base des figures s’arrête à la jonction
dorso-ventrale.
• Longs crochets, mœurs agressives, cause
de nombreuses morsures.
• Venin hémotoxique (hémolyse) et
nécrosant,
• bonnes chances de survies avec SAV
• Serpent de terre, ubiquitaire
• Danger de marcher dessus pieds nus.
• Habitat: plantations (hévéa), fermes,
villages, et forêt.
• Long. 60 cm, maximum 1 m
• Thailand, Laos, Cambodia, Indonesia,
Malaysia, Vietnam, Burma, and China.
IFMT-MS-2007 50

6. White-lip pitviper
Trimeresurus albolabris
(trigonocéphale d’Asie)
• Fin serpent vert arboricole arboricole, avec
une tête triangulaire, bien distincte du corps
• Vert uniforme, avec qqs bandes foncées,
difficile à voir ; nombreuses autres espèces
voisines de Trimeresurus, de même forme
générale, mais d’autres couleurs
• Habitat : forêt, bambous, champs, fréquent
dans jardins et autour des maisons.
• Nocturne et arboricole, rarement vu au sol
sauf la nuit; se meut lentement, peu agressif
sauf si menacé.
• Venin hemotoxique + dégats locaux +
signes systémiques : tr digestifs, léthargie,
hémorragies digest , & hématurie.
• Morsure fréquente, décès rare
• Long. 40-60 cm, max. 1m
• Toute l’Asie du SE.
IFMT-MS-2007 51

Annexe 3. fabricants de SAV pour l’Asie
THAILAND
Thai Red Cross
Rama VI Road 1871, Pathumwan
10330 Bangkok
Tel:+66-2-252-0161, Fax:+66-2-254-0212
1. BANDED KRAIT ANTIVENIN ®
2. COBRA ANTIVENIN ®
3. GREEN PIT VIPER ANTIVENIN ®
4. KING COBRA ANTIVENIN ®
5. MALAYAN PIT VIPER ANTIVENIN ®
6. RUSSELL'S VIPER ANTIVENIN ®
2. VIPERATAB ®
TAIWAN
Nat.Inst.Prev.Med.
Kun Yang Street 161, Taipei
Tel:+886-2-2785-0513, Fax:+886-2-2786-
8908 Email: deliver@cdc.gov.tw,
Homepage: www.cdc.gov.tw/en
1. AGKISTRODON ACUTUS ®
2. ANTIVENIN BUNGARUS MULTIC.
AND NAJA NAJA ATRA ®
IFMT-MS-2007 52

INDIA
Central Research Institute
173204 Kasauli (H.P.)
Tel:+91-1-792-72114, Fax:+91-1-792-
72049
Email: director@crikasauli.com,
Homepage: www.crikasauli.com
1. MONOVALENT COBRA
VENOM ANTISERUM ®
2. MONOVALENT KRAIT
VENOM ANTISERUM ®
3. MONOVALENT RUSSELL'S
VIPER VENOM
ANTISERUM ®
4. MONOVALENT SCORPION
ANTIVENOM ®
5. POLYVALENT ANTI SNAKE
VENOM SERUM ®
• INDIA
• Haffkine
• Acharya Donde Marg, Parel
• 400012 Mumbai
• Tel:+91-22-412-9320, Fax:+91-22-416-
8578
• Email:
webmaster@vaccinehaffkine.com,
Homepage: vaccinehaffkine.com
• 1. LYOPHILISED ANTI-SNAKE-
VENOM SERUM ®
• 2. SNAKE ANTIVENIN I.P. ®
IFMT-MS-2007 53

INDONESIA
Bio Farma
Jl. Pasteur 28
Bandung 40161
Tel:+62-22-203-3755, Fax:+62-22-204-
1306
1. ANTIVENIN POLYVALENT ®
IFMT-MS-2007 54