documents - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de-Calais)

INTRODUCTION. xv
Le \k juin, tous les assistants étaient rassemblés dans la salle
du Louvre, Guillaume de Plasian donna lecture d'un acte d'accusation
plus étendu et encore plus violent que le précédent; il
requérait le roi de convoquer le concile universel et adhérait à
l'appel interjeté le 12 mars par Nogaret.
Le roi prit la parole et déclara qu'un fils devrait voiler les fautes
de son père, mais qu'en présence des maux qui affligeaient l'Eglise
il devait obéir à sa conscience, qu'elle lui commandait de convoquer
en concile toute la chrétienté, afin de pourvoir au gouvernement
de l'Eglise et aux affaires de Terre sainte. Se tournant vers les
évêques, il les adjurait, en leur qualité de défenseurs de la Foi,
de s'unir à lui pour hâter la réunion du concile. Et enfin, comme
il prévoyait l'usage que le pape pourrait faire des armes spirituelles,
il s'efforçait de les paralyser en les déférant d'avance à la suprême
autorité de l'Eglise.
Les prélats étaient plus nombreux qu'à la séance de mars; cinq
archevêques, vingt et un évêques, dix abbés et quatre prieurs
avaient répondu à la convocation. Mis en demeure par le langage
royal, ils s'en tirèrent avec habileté : après avoir entendu ce qui
avait été dit et proposé contre le pape Boniface VIII, tenant compte
des demandes du roi, se trouvant sous le coup d'une sorte de
nécessité, soucieux avant toutes choses d'éviter les périls qui menaçaient
l'Eglise et le royaume, persuadés que l'innocence du pape
éclaterait, ils se déclaraient prêts à adhérer à la convocation du
concile. Le roi obtenait ce qu'il avait réclamé et cependant pas un
mot de la déclaration ne pouvait être interprété contre le pape 1 .
. Les évêques, néanmoins, ne se faisaient nulle illusion : ils
sentaient bien que le pape verrait en tout ceci une provocation et
qu'il ne tarderait pas à leur faire sentir le poids de sa colère 2 .
1 Pièce XIV. — 2 JWtf., p. 61.
ÉTATS GÉNÉOAUX. C