documents - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de-Calais)

INTRODUCTION. XLIH
que les envoyés eurent ordre de concentrer tous leurs efforts sur
les clercs et sur les villes.
Nous avons pu donner cent buit actes émanés des villes; la plupart
des pièces émanent des bailliages d'Amiens, de Senlis, de
Vermandois, de Tours, Poitou et Toulouse. On voit combien est
incomplète la collection, si les envoyés de Philippe le Bel ont réellement
parcouru toute la France. Ce qui nous est parvenu peut,
du moins, fournir des renseignements intéressants sur l'histoire
municipale.
Il est un fait qui ressort de tous ces actes. Une convocation de
tous les habitants d'une ville pour délibérer sur les affaires communes
n'avait rien qui surprît; l'usage en était établi et il n'est
pas un procès-verbal qui n'en donne l'impression 1 . Le maire et
les échevins figurent en tête de l'acte; quelquefois les échevins sont
seuls, d'autres fois les jurés; dès qu'on s'avance vers le Limousin,
apparaissent les consuls et, à Toulouse, les capitouls. Tel est le
corps de ville qui prend l'initiative de l'appel.
La convocation s'étendait très loin; c'est le mot «communilas»
qui est presque partout employé. On invoquait rrtotacommunitas».
Il se présentait une très grande multitude; tantôt on parle des
citoyens et des habitants, des bourgeois et des sujets, ou simplement
des hommes. Le rapprochement avec les documents conservés
par chaque ville pourra seul fixer le sens de ces mots. Ce qui
est certain, c'est que dans les villes où la tt communauté » est convoquée,
l'appel se fait par des moyens qui écartent toute pensée
de sélection. C'est la voix du crieur public, c'est le son de la cloche;
on sent que l'appel est général.
La ville de Châlons était partagée en quatre bans ou seigneuries
temporelles sous l'administration de l'évêque, chef de la com-
1 Nos more solito congregati est la formule banale.