Les mots de la Société (Eric Cobast) - INSEEC Business School

COLLECTION LES LEXIQUES DE L’INSEEC
CAHIERS MÉTHODOLOGIQUES POUR LES CLASSES PRÉPARATOIRES AUX GRANDES ÉCOLES DE COMMERCE
Les mots
de… la Société
par Eric Cobast
LEXIQUE N° 14
COLLECTION DIRIGÉE PAR
ERIC COBAST

Les Lexiques de l’INSEEC
Consultables au quotidien, ces lexiques pourront accompagner utilement l’année
scolaire : ce sont en effet des mots, des notions, qui structurent le programme de
l’année mais c’est aussi le plus souvent sur un terme précis que se joue la réussite
d’un plan de dissertation… L’idée des Lexiques s’impose dès lors que l’on prend
en compte ces révisions répétées auxquelles les « DS » et les « Concours Blancs »
soumettent les préparationnaires. Éric Cobast, qui dirige ce projet à l’INSEEC
depuis de très nombreuses années, a donc retrouvé l’équipe des professeurs de
prépa qui avaient déjà travaillé aux « Mémentos », une équipe élargie à de nouveaux
venus, tous professeurs confi rmés et reconnus, qui ont mis leur expérience
au service de cette collection.
L’INSEEC souhaite ainsi contribuer activement à votre succès et, en mobilisant
toutes ses compétences, mieux vous faire connaître son attachement à la méthodologie
et à la culture générale.
Avec tous nos encouragements pour cette année déterminante et passionnante
à la fois.
Catherine Lespine
Directrice Générale du Groupe INSEEC

Les mots de…
la Société
Par Eric Cobast
Professeur agrégé de l’Université
Professeur de Littérature dans les Classes
de Première Supérieure du lycée Madeleine Daniélou
Professeur de Culture Générale à l’Ecole Nationale
de la Magistrature
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LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Sommaire
Du bon usage d’un lexique ....................................................... 3
Introduction : La Société… d’un mot ....................................... 4
Première Partie : Anthropologie .............................................. 6
Deuxième partie : Politique .................................................... 13
Troisième Partie : Sociologie .................................................. 21
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Du bon usage d’un lexique
« Définir », c’est toujours ce par quoi commence le Socrate que Platon met en
scène dans ses dialogues.
Sans délimiter avec précision le sens des mots, comment s’entendre ? Sans
débuter par cet accord contractuel sur le langage, comment parvenir à penser
ensemble ? A dialoguer enfi n ?
Or, rien n’est moins simple. Circonscrire la surface sémantique d’une notion
réclame souvent bien davantage qu’un simple dictionnaire. Il faut aller, certes
à l’usage, mais aussi à la source même de la formation du terme. Or si l’étymologie
ne dit pas nécessairement – et contrairement à ce qu’elle annonce – la
vérité d’un mot, elle en indique la pente, elle en découvre « l’arrière-goût »
souvent indispensable à l’appréciation connotative.
Bref, il est utile de maîtriser le sens des mots du champ notionnel dans lequel
on travaille, ne serait-ce que pour analyser correctement les énoncés des
sujets proposés, cerner avec justesse les enjeux des textes dont la lecture et
l’étude sont conseillées, pour argumenter enfi n sans craindre l’imprécision.
Cela passe nécessairement par une étude lexicale et notionnelle à l’occasion
de laquelle on peut déjà suggérer une mise-en-problème, un début de questionnement,
un commencement de réfl exion.
C’est dire que chacune des entrées proposées est conçue à la fois comme une
défi nition précise de la notion citée et comme un premier exercice de problématisation.
On trouvera souvent également en appui une citation qui amorce
une première argumentation.
L’ambition de ce petit lexique est donc de fournir des informations nécessaires
mais aussi d’inciter déjà à la réfl exion, d’apporter les défi nitions attendues
mais également de surprendre parfois à l’occasion d’une entrée plus originale.
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LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Introduction :
La Société… d’un mot
La notion, pour évidente qu’elle puisse paraître, offre toutefois des nuances de
signifi cation qui devront être bien sûr exploitées dans le cadre des concours.
Si, étymologiquement, la « société » désigne en effet ceux qui ont fait alliance,
qui ont passé un accord pour vivre ensemble, on doit par exemple d’emblée
distinguer un sens abstrait – rapports, relation, commerce existant entre des
personnes : il aime la société des artistes et des gens de lettres – d’un sens
concret – ensemble d’individus entre lesquels existent des rapports organisés,
milieu humain dans lequel est intégré un individu en tant qu’ensemble de
forces hiérarchisées et organisées qui agissent sur lui.
Les jeux d’oppositions sémantiques conduisent à distinguer société et communauté,
la première résultant d’une volonté, quand la seconde est imposée par
la nature. Dire que nous vivons dans une société, c’est affi rmer que celle-ci
résulte d’un choix, qu’il est possible de la réformer, d’en changer, de la quitter
alors que l’on appartient littéralement à une communauté. En fonction de la
nature de l’appréciation idéologique portée sur l’idée de liberté, on appréciera
ou dépréciera l’une ou l’autre.
Le sociologue et philosophe allemand Ferdinand Tönnies, en 1922, dans un
ouvrage intitulé précisément Communauté et société explique :
Tout ce qui est confi ant, intime, vivant exclusivement ensemble est compris
comme la vie en communauté. La société est ce qui est public ; elle est le monde ;
on se trouve au contraire en communauté avec les siens depuis la naissance, lié
à eux dans le Bien comme dans le Mal. On met l’adolescent en garde contre « la
mauvaise société » mais l’expression « mauvaise communauté » sonne comme
une contradiction.
La seconde opposition intéressante confronte société et politique, principalement
par le biais des adjectifs dérivés. L’adjectif social s’entend certes au
sens large comme ce qui concerne la société (on parle ainsi par exemple de
« contrat social ») mais aussi par opposition au mot « politique ». La justice
sociale, le progrès social et tant d’autres expressions qui rappellent que la
question sociale interroge les inégalités, ou mieux les asymétries, alors que la
question politique, surtout quand elle est posée dans le cadre d’une démocratie,
s’adresse à des égaux, des concitoyens.
Le plus souvent, les connotations attachées au mot société sont positives, ce
qui n’est évidemment pas le cas pour le mot politique. Pourtant, la notion est
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sans doute moins lisse qu’on pourrait le croire. C’est ce qui résulte notamment
de la lecture précise du second discours de Rousseau, Discours sur l’origine
et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), par quoi il serait
vraiment prudent de commencer le travail de l’année. On y découvre en effet
que la société s’est sans doute imposée par le besoin. Si les hommes entrent
en société c’est pour de bonnes raisons mais pas de bons sentiments. La vie
en société témoigne par sa seule réalité du manque, de l’absence, de ce creux
qui habitent les hommes. Je suis par nature incapable de vivre seul dans la
Nature et partant je cherche à m’associer à d’autres qui m’aident et me complètent.
L’imperfection des hommes est la condition nécessaire de la vie en
société. Frappée du sceau, dès l’origine, du négatif, comment la société pourrait-elle
être heureuse ?
La notion « mord » trois champs d’étude distincts : l’anthropologie et l’ethnologie,
la politique et enfi n la sociologie. D’où nos trois parties. Certaines entrées
auraient pu toutefois glisser d’une partie dans l’autre et mes choix sont essentiellement
de composition.
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LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Première Partie :
Anthropologie
Agressivité :
Le rappel de cette disposition à l’attaque dont tous les êtres vivants sont dotés,
à un degré plus ou moins important il est vrai, vaut surtout ici pour rappeler
le travail de Konrad Lorenz (qui reçut en 1973 avec Karl Von Frisch le prix
Nobel de Physiologie pour récompenser ses travaux sur « l’organisation et la
mise en évidence des modes de comportement individuel »). Dans son ouvrage,
publié en Allemagne en 1963, L’agression, une histoire naturelle du Mal, il
établit que les hommes à l’instar des animaux sont sujets à cet instinct. Mais
l’agressivité ne doit pas être comprise comme une priorité donnée à la violence
ni même aux tensions latentes des rapports de force. Il s’agit davantage d’une
énergie dont les diverses cultures optimisent les formes d’expression sociale.
En société, les hommes vivent de façon « agressive », comme les animaux sur
leur territoire ou dans leur milieu. Est-ce à dire que pour comprendre le comportement
des hommes il suffi t d’étudier celui des bêtes ?
Banc :
Assemblage, amas de différentes matières selon une surface plane. Un banc
de poissons, c’est une grande quantité de poissons.
Bande :
Du germanique « bandwa », l’étendard. Il s’agit dès lors d’un groupe d’hommes
qui combattent ensemble sous la même bannière, derrière un même chef. Plus
largement : groupe de personnes ayant un point commun.
Clan :
Du gaélique « clann » qui signifie la famille. Tribu de familles écossaises ayant
un ancêtre commun.
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Commerce :
Derrière le sens premier de « marché commun » se loge l’idée de sociabilité,
d’échanges pas seulement matériels mais aussi spirituels. Une personne d’un
commerce agréable, c’est quelqu’un dont la société est plaisante.
Communauté :
La communauté, c’est ce qui est commun, ce que l’on partage et partant ceux
avec lesquels je partage. De fait, communis s’oppose en latin à proprius, ce qui
est en propre, c’est-à-dire ce qui n’appartient qu’à un seul. Vivre en communauté,
c’est renoncer à toute forme de propriété privée, d’appropriation personnelle.
La vie en communauté à laquelle Platon destine ses gardiens dans
La République élimine toute dimension privée de l’existence, toute relation en
propre entre ces mêmes gardiens, interdits de famille et de conjugalité.
Ethnie :
Le mot appartient au registre de la sociologie. C’est l’ensemble des individus
appartenant peut-être à des nations différentes mais qui sont unis par une
civilisation et une langue commune. L’ethnie française, par exemple, englobe
la Belgique wallonne et la Suisse romande.
Ethnocentrisme :
Si le mot a été vulgarisé par Claude Lévi Strauss pour lui donner d’ailleurs
une portée universelle, c’est l’anthropologue W.G. Summer qui en 1907 le forge
pour désigner la tendance, plus ou moins consciente, à privilégier les valeurs et
les formes culturelles du groupe ethnique auquel on appartient.
Ethologie :
C’est l’étude du comportement animal. Le mot a été inventé par Geoffroy
Saint-Hilaire en 1854. La question qui se pose aujourd’hui.
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LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Exogamie :
L’exogamie est une règle matrimoniale imposant de chercher son conjoint à
l’extérieur de son groupe social (clan, groupe territorial, caste, société, milieu
social).
Harde :
Troupe de bêtes sauvages qui vivent ensemble. Ne s’emploie que par métaphore
s’il s’agit de désigner des humains.
Horde :
Groupe composé de douze à quinze individus.
Inceste :
Du latin incestus qui signifi e « impur ». L’inceste caractérise une relation
sexuelle entre membres d’une même famille. Sauf exceptions, souvent hiérogamiques
comme dans l’Egypte pharaonique, l’inceste est prohibé. Cette prohibition
est une condition du passage de la horde primitive à la tribu puis à
la société puisqu’elle contraint les mâles à chercher une femelle à l’extérieur
du groupe.
Insociable (sociabilité) :
L’expression appartient à Emmanuel Kant, elle apparaît dans Idée d’une
Histoire Universelle au point de vue cosmopolitique. Il s’agit de comprendre
l’origine des confl its qui déchirent l’humanité. De fait, selon le philosophe les
hommes ont une inclination à entrer en société, inclination qui est cependant
doublée d’une répulsion générale à le faire, menaçant constamment de désagréger
cette société.
Et il ajoute :
Remercions donc la nature pour cette humeur peu conciliante, pour la vanité
rivalisant dans l’envie, pour l’appétit insatiable de possession ou même de
domination. Sans cela toutes les dispositions excellentes de l’humanité seraient
étouffées dans un éternel sommeil.
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Matriarcat :
Ce mot, qui à l’origine désigne un système de parenté matrilinéaire, fut rapidement
compris comme le pendant du patriarcat, c’est-à-dire un système
social dominé par les hommes. Le matriarcat renverrait ainsi à des organisations
de société où ce sont les femmes qui détiennent le pouvoir. Or, de telles
sociétés n’ont jamais existé.
Il y a matriarcat au sens propre si la société est matrilocale (l’époux va habiter
dans le village de l’épouse) et matrilinéaire (la transmission du statut social
passe par la lignée maternelle, avec le nom et les biens). Un système politique
où les femmes détiennent et exercent le pouvoir porte le nom de gynocratie. Ce
type de société relève de l’utopie.
Paraître :
Le paraître, ce n’est pas tout-à-fait l’apparence. En effet, il y a dans l’usage de
ce verbe substantivé une nuance d’ostentation, de démonstration. Le paraître,
c’est la valorisation de l’apparence. Le terme entre également dans un couple
antonymique, il y a l’Etre et le Paraître comme il y a la surface et la profondeur,
la superfi cie et l’intimité.
La société, très rapidement dans le discours des moralistes et des satiristes,
impose le paraître sur l’Etre, dès lors l’homme vrai, l’homme naturel, y disparaît.
Perfectibilité :
Disposition naturelle de l’homme à se parfaire sans cesse. Parce qu’il est « inachevé
», c’est-à-dire incapable de vivre tel qu’il est né dans la nature, l’homme,
dit Kant, a besoin d’un maître. Il lui faut apprendre à vivre et à transformer
cette nature à laquelle il est inadapté. Elle devient alors culture. Et cette
culture se manifeste notamment à travers la constitution des sociétés. Cette
aptitude de l’homme à se « parfaire », c’est-à-dire à développer ses aptitudes,
est la condition des progrès que réalise l’espèce humaine au nombre desquels
on peut raisonnablement compter le perfectionnement de ces mêmes sociétés
visant le « bien vivre ensemble », le bonheur.
Phratrie :
Division à l’intérieur d’une tribu. Les phratries sont généralement exogames.
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LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Ruche :
Une ruche est une structure qui abrite une colonie d’abeilles. L’essaim rassemble
un nombre important de ces insectes. La ruche et l’essaim sont souvent
utilisés comme métaphores destinées à représenter une société où la
population est très active. C’est le bourdonnement laborieux des abeilles qui
est alors mis en valeur. Le célèbre romancier espagnol Camilo José Cela fi le
la métaphore dès le titre de son roman le plus connu : La Colmena (1953),
littéralement « La ruche ». Plus de trois cents personnages se croisent dans le
Madrid des années quarante, le texte restitue bien cette impression de bourdonnement,
de grouillement insensé.
Sauvage (enfant) :
Victor de l’Aveyron, étudié par le Docteur Jean Itard en 1798, donne à l’Enfant
sauvage sinon un nom du moins un prénom ainsi qu’une existence « scientifi
que », lui permettant de sortir du registre de la fi ction (Tarzan) ou de la
légende (Romulus et Remus). Pourtant, l’imposture du pseudo texte autobiographique
de Misha Defonseca, publié en français en 1997 sous le titre Survivre
avec les loups qui racontait comment une petite fi lle avait vécu parmi
les loups pendant la seconde guerre mondiale pourrait calmer les ardeurs
de tous ceux qui cherchent à prouver – grâce aux enfants sauvages – que
la société n’est pas pour les hommes une nécessité vitale. Diffi cile en effet
de faire disparaître le soupçon d’escroquerie. Les corps examinés des enfants
prétendus sauvages – c’est-à-dire ayant vécu strictement dans la nature sans
autre assistance que celle des bêtes – n’ont jamais révélé rien d’autre que des
signes de maltraitance humaine en guise de cicatrices destinées à prouver la
vie sauvage. La liste est pourtant très longue de ces enfants exhibés dans les
foires ou dans les cours d’Europe : de l’enfant-mouton d’Irlande (1640) à Natacha,
la fi llette de cinq élevée par des chiens en Sibérie (2009), en passant par
les fi llettes-louves, Amala et Kamala, découvertes en Inde (1920) ou la petite
Slovaque vivant parmi les ours (1762). Aucun de ces cas n’est aujourd’hui
reconnu.
Sédentarisation :
Phénomène par lequel une population se fi xe sur un territoire et cesse d’être
nomade. Le développement de la société passe en effet par le renoncement au
mouvement. On évoque ainsi aisément une tribu nomade, moins une « société
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nomade ». L’idée de société impose celle de stabilité. La société suppose un
rapport à l’avoir qui serait fi xé. D’où la formule de Rousseau qui fait du premier
homme qui « enclot un terrain » le véritable fondateur de la société civile.
La société permet d’immobiliser les biens qui deviennent alors « immobilier ».
Structure :
Généralement, la structure, c’est l’agencement des éléments constitutifs d’un
système. Il y a structure parce qu’il y a construction d’un réseau fonctionnel
d’interactions entre ces éléments. Privilégier la structure, c’est privilégier
la relation invariante entre des éléments qui eux sont variables. La société
obéit-elle à une structure commune alors à toutes les formes de société ? C’est
ce que pense Claude Lévi Strauss, pour qui ce qui importe c’est l’étude de
cette structure (qui rendrait évidemment intelligible le phénomène étudié) et
non celle des hommes qui vivent dans cette société. Selon l’hypothèse vieille
comme Darwin qui fut le premier à la formuler : la prohibition de l’inceste et
l’obligation de donner sépulture aux morts constituent deux invariants qui
« structurent » la société.
Tabou :
Il s’agit d’un mot d’origine polynésienne qui signifi e “interdit”.
C’est Freud qui en vulgarise l’usage en Occident et pour qui : Le tabou est un
acte prohibé, vers lequel l’inconscient est poussé par une tendance très forte…
Totem et tabou.
Le tabou entre tous, c’est celui de l’inceste, sans lequel il n’y aurait pas de
société possible.
Tribu :
Subdivision d’hommes prétendant descendre d’un même ancêtre. Il s’agit à
l’origine des 12 tribus d’Israël formées de la descendance de chacun des 12 fi ls
de Jacob. Au sens large, il faut entendre par tribu un groupe d’individus unis
par un style de vie, un langage, une mode.
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LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Totem :
Le mot est emprunté aux Indiens d’Amérique du Nord et il désigne l’animal
(cela peut-être parfois, mais plus rarement un végétal) qui représente l’ancêtre
fondateur de la tribu. Il protège le groupe mais il est aussi la source
d’interdits, de proscriptions de tabous. Le totem symbolise la fi gure du père
disparu et dont les fi ls ont désiré et/ou organisé le meurtre.
Violence :
La société semble se fonder sur un principe d’éviction de la violence, c’est-àdire
de la puissance destructrice de la nature. Elle est pourtant travaillée de
l’intérieur par une violence humaine que même l’invention de l’Etat ne parvient
pas à résorber, celle par exemple des passions.
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Deuxième partie : Politique
Amitié :
Sentiment d’attachement qui lie des individus, enclins à se retrouver, à partager
la même compagnie. L’amitié est un premier principe de rassemblement
fondé sur une similitude de goûts, de valeurs, d’intérêts : qui se ressemble
dans l’amitié s’assemble.
Anachorète :
Contemplatif qui se retire du monde et de la société. Telle est la stricte traduction
du mot grec. Au quatrième siècle après Jésus-Christ, quelques religieux décident
de se retirer et de vivre dans la solitude et le dénuement du désert égyptien. Le
prince perse Onuphre qui vécut soixante-dix ans sous un palmier (jusqu’à ce que
ses vêtements tombassent en poussière ! L’iconographie pieuse le représente souvent
totalement nu, recouvert de sa longue barbe blanche) en est l’un des représentants
les plus fameux. Siméon qui vécut au sommet d’une colonne et qu’on
appelle pour cela « le stylite »; Antoine… L’anachorète est un ermite, d’ailleurs ce
dernier terme est formé sur le mot grec erêmos qui signifi e désert. Il s’oppose au
religieux qui fait le choix de la vie en communauté, le cénobite.
Si la démarche des anachorètes du désert est sans équivoque – fuir les hommes
et leurs petitesses pour vivre dans la solitude un face-à-face avec Dieu – en
revanche, le phénomène qu’ils ont fi ni par constituer est ambigu : la plupart
d’entre eux devinrent de véritables curiosités et on organisait ainsi des
pèlerinages pour les observer, dans certains cas les rencontrer. La fuite « au
désert », si elle apparaît autant comme un acte de foi qu’un rejet du monde, fut
aussi un « phénomène de société ».
Association :
Du latin socius, l’allié. L’association réunit dans un but commun des alliés,
c’est-à-dire des individus qui décident de se lier les uns aux autres dans le cadre
strictement défi ni d’un projet ou d’une activité particulière fi xé à l’avance.
La société est bien ainsi une forme d’association. Mais ce que l’on appelle
aujourd’hui « association » relève d’un statut juridique. C’est en France la loi
du premier juillet 1901, mise en place par Waldeck Rousseau qui la défi nit :
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LES LEXIQUES DE L’INSEEC
L’association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent
en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans
un but autre que de partager des bénéfi ces. Elle est régie, quant à sa validité,
par les principes généraux du droit applicable aux contrats et obligations.
Bourgeois :
De l’allemand burg, citadelle. Le bourgeois vit ainsi protégé dans l’enceinte
du château.
De cette origine, le mot conserve un lien avec l’idée de confort, de sécurité matérielle
(appréciation positive) mais il est aussi porteur de connotations péjoratives
qui trouvent leur explication dans la frilosité et le manque de courage que
révèle ce besoin de protection. Mais ce que l’on appelle la « société bourgeoise »,
c’est, à partir de la dénomination hégélienne, la société dominée, selon Marx,
par une classe sociale spécifi que appelée « bourgeoisie ». Le Manifeste du Parti
Communiste en dessine l’historique et en analyse les caractéristiques :
L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de
classes.
(…)
La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n’a
pas aboli les antagonismes de classes. Elle n’a fait que substituer de nouvelles
classes, de nouvelles conditions d’oppression, de nouvelles formes de lutte à
celles d’autrefois.
(…)
Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a détruit les relations féodales, patriarcales
et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissent l’homme féodal
à ses « supérieurs naturels », elle les a brisés sans pitié pour ne laisser
subsister d’autre lien, entre l’homme et l’homme, que le froid intérêt, les dures
exigences du « paiement au comptant ». Elle a noyé les frissons sacrés de l’extase
religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petitebourgeoise
dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a supprimé la dignité
de l’individu devenu simple valeur d’échange ; aux nombreuses libertés dûment
garanties et si chèrement conquises, elle a substitué l’unique et impitoyable
liberté du commerce. En un mot, à la place de l’exploitation que masquaient
les illusions religieuses et politiques, elle a substitué une exploitation ouverte,
éhontée, directe, brutale.
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Civile (société)
La signifi cation de l’expression suit l’évolution historique du couple antithétique
dans lequel elle s’inscrit : d’abord défi nie en opposition avec l’état de
nature, elle est aujourd’hui confrontée à la société « politique ».
En effet, ce qui est civil au XVIIe siècle, c’est précisément ce qui n’est plus
« naturel ». De fait, « société civile » peut être alors ressentie comme un véritable
pléonasme. Aujourd’hui, « société civile » désigne le domaine de la vie
sociale qui est indépendant de l’Etat, autosuffisant et autonome. Mais c’est
aussi le corps social qui s’oppose à la « classe politique ». De fait, lorsqu’au
gouvernement entrent aux côtés des politiciens professionnels des membres
de la « société civile », cela témoigne d’une volonté d’ouverture et d’un souci
d’éviter l’image d’un exercice partisan du pouvoir. Les représentants de la
société civile, ce sont alors des professionnels reconnus, des personnalités au
statut moral ou intellectuel établi.
Classes (sociales) :
C’est François Quesnay qui introduit en 1758, dans son Tableau économique,
le concept de « classe », opposant la « classe productive », celle qui fait renaître
par la culture du territoire, les richesses annuelles de la nation, à la fois à la
« classe des propriétaires » et à la « classe stérile ». Il faut alors entendre par
« classe » un ensemble d’individus qui ont des caractéristiques communes. On
parle naturellement d’une « classe d’âge » (ce qui est d’ailleurs conforme à
l’étymologie latine, « classis », la flotte de guerre composée de citoyens ayant à
peu près le même âge). Mais le sens se spécialise dans le registre économique,
notamment avec Marx, qui souligne deux critères : un premier critère, objectif:
font partie de la même classe sociale ceux qui occupent la même position dans
le système économique. Et puis un second critère, subjectif, qui renvoie à la
conscience collective de cette position, conscience qui passe nécessairement
par une interprétation des relations sociales comme étant nécessairement
confl ictuelles.
Des années soixante à nos jours, le débat s’est structuré autour de la question
de la disparition (R. Nisbet) puis du retour des « classes sociales » (L.Chauvel).
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LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Contrat :
Du latin cum (ensemble) trahere (tirer).
Le contrat résulte, dit l’étymologie, d’un effort collectif. Mais c’est aussi comme
le précise le Code Civil : une convention par laquelle une ou plusieurs personnes
s’obligent envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas
faire quelque chose.
Dans ces conditions qu’appelle-t-on « Contrat Social » ? L’expression nous est
familière grâce au texte célèbre de Rousseau, rédigé en 1762, Du Contrat
Social, texte où se trouve défi nie la nécessité d’un Peuple devenu souverain
et de l’affi rmation de l’Intérêt Général que revendique une Volonté Générale
devant laquelle doivent plier les volontés particulières. Cette œuvre majeure
de la philosophie politique moderne s’inscrit dans un courant qu’on appelle
le « contractualisme » qui utilise, avec Hobbes et Locke notamment, la métaphore
du « contrat » pour penser la nature de la société. Il s’agissait ainsi de
rompre avec la conception antique de la société perçue comme obéissant à
un ordre naturel (Platon, Aristote). Avec l’idée de « contrat », les modernes
mettent en avant le rôle fondateur de la volonté. La société est bien issue
d’une volonté des hommes – et pas seulement un besoin, ou une nécessité –
elle est aussi ce que les hommes en font, libre à eux par conséquent d’en modifi
er les fondements ou l’organisation.
Cosmopolite :
Du grec cosmos, le tout organisé et polis, la Cité.
Au sens propre, l’adjectif cosmopolite qualifi e ce qui se défi nit comme appartenant
à une Cité bien particulière puisqu’elle a la dimension du monde. Mais
une société « cosmopolite », c’est autre chose : il s’agit d’une société composée
– et partant composite – d’individus venus d’ailleurs, de voyageurs, d’étrangers,
une société multiculturelle, c’est-à-dire au sein de laquelle coexistent des
cultures différentes, où l’on parle plusieurs langues, où différentes nations
vivent ensemble. On peut dire ainsi de la société romaine qu’elle est cosmopolite
: dans les rues de Rome sous l’Empire, on entend plus d’une cinquantaine
de langues.
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État :
Du verbe stare, se tenir fermement debout. L’État, c’est ce qui dure, ce qui
résiste. Il est la forme organisée des sociétés modernes. Le philosophe Hegel
voit dans l’Etat la forme d’organisation la plus élaborée. Pour lui, l’Etat met
de la raison dans la vie civile, il oblige à transcender les intérêts particuliers
qui s’affrontent dans la société civile, il donne son sens au « vouloir-vivreensemble
». Mais l’Etat est-il vraiment cet aboutissement, cet achèvement de
la construction sociale ?
Pierre Clastres, en 1974, publie La société contre l’Etat, texte qui affi rme que
les sociétés dites primitives, ces « sociétés sans Etat », auraient délibérément
choisi un mode de développement leur permettant d’éviter l’Etat. De fait, il
serait naïf de croire que l’absence d’Etat est un manque, c’est au contraire
une volonté :
L’histoire des peuples sans histoire, c’est [...] l’histoire de leur lutte contre l’État.
C’est que l’Etat se révèle peut-être surtout un moyen d’opprimer la société.
D’ailleurs les régimes statolâtres sont le plus souvent des régimes totalitaires,
c’est-à-dire qui visent à contrôler la totalité de la vie sociale.
On connaît bien sûr l’analyse que partagent libéraux et socialistes : l’Etat
n’est pas une fi n mais un moyen de domination (le plus souvent par l’usage et
le développement d’une bureaucratie), ne serait-ce que parce qu’il dispose du
monopole de la violence légale. Alors pourquoi les sociétés libérales acceptentelles
de fi nancer des états ? Pour être protégées. L’historien Marc Bloch voyait
dans la relation société civile/état une survivance du pacte vassalique. Que
se passe-t-il lorsque, par incompétence, l’Etat ne protège plus et se contente
d’arbitrer ? La société lui échappe et se trouve exposée.
Ou bien l’Etat est fort et il nous écrase, écrit Paul Valéry, ou bien il est faible et
nous périssons.
Fracture sociale :
L’expression apparaît pour la première fois dans une note de la Fondation
Saint-Simon en 1994, Aux origines du malaise politique français, signée d’Emmanuel
Todd. Elle est reprise ensuite en 1995 par Jacques Chirac en campagne.
La métaphore de la fracture est intéressante dans la mesure où elle
suggère un choc brutal et une société brisée, rompue. Elle permet toutefois de
préserver l’avenir et de ne pas limiter le constat à l’échec défi nitif : une fracture,
cela fi nit par se « réduire ».
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LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Hérisson :
Le besoin de se réchauffer pousse les hérissons à se regrouper mais alors le
contact de leurs piquants les fait s’écarter les uns des autres : Quand le besoin
de se réchauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela,
de sorte qu’ils étaient ballotés de çà et de là entre les deux mots jusqu’à
ce qu’ils eussent fi ni par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation
supportable. Ainsi le besoin de société né du vide et de la monotonie de leur
vie intérieure pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses
manières d’être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de
nouveau. La distance moyenne qu’ils fi nissent par découvrir et à laquelle la vie en
commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières. Schopenhauer
Justice (sociale) :
Une société est juste si elle donne aux moins favorisés le maximum de bienêtre
possible. C’est l’égalité des chances. Pour le philosophe américain John
Rawls, l’auteur de la Théorie de la Justice, les inégalités justes sont celles qui
améliorent la situation de tous y compris de celles des moins favorisés.
Luxe :
Du latin luxus, excès. L’emploi du mot se spécialise pour désigner un mode de vie.
Le luxe est un excès mais un excès démonstratif, ostentatoire parce qu’il est
signe de richesse et de supériorité sociale : On ne jouit du luxe qu’en le montrant
écrit Rousseau. Le plaisir n’est pas de dominer mais de montrer cette
domination, d’en faire un spectacle pour la société. Le débat sur le luxe qui
agite la société des Lumières rappelle celui sur la société des apparences, où
le spectacle de l’inégalité est partout.
Misère :
La misère, ce n’est pas seulement la pauvreté, et la pauvreté ce n’est pas
nécessairement l’indigence ou l’absence de ressources. Il faut rappeler ainsi
quelques précisions terminologiques.
La misère, c’est au sens propre le malheur. Les misérables le sont aussi parce
qu’ils n’ont « pas de chance ». Le pauvre, c’est le faible – chez les latins l’antonyme
de pauper est potens – un « pauvre vieux » n’est pas nécessairement
18

impécunieux, c’est surtout un homme fragile et vulnérable. Voilà pourquoi
traiter de la misère dans la société c’est avant tout aborder l’inégalité des
« chances », mais celles-ci ne sont pas seulement économiques, elles sont
aussi culturelles, sanitaires… bref, sociales !
Nature (état de) :
A propos de cette « fi ction normative » dont les contractualistes font l’usage,
Hobbes donne dans Léviathan la plus juste défi nition :
Un état qui n’existe plus, qui n’a peut-être point existé, qui probablement
n’existera jamais, et dont il est pourtant nécessaire d’avoir des notions justes
pour bien juger de notre état présent.
Hobbes choisit d’imaginer cet état de nature, à la différence de Rousseau,
comme un état de violence permanente. Les hommes y vivent dans la terreur
de la mort brutale :
Ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de
chacun contre chacun.
Précarité :
A nouveau, il faut corriger les abus de langage : la précarité n’est pas l’indigence,
elle ressemble davantage à la pauvreté au sens où nous l’avons précédemment
défi nie. Mais précisément ce qui est précaire, c’est ce qui ne s’obtient
que par la prière (prex, en latin). Dès lors, la précarité dans la société,
ce sera celle d’une « position » obtenue par faveur ou par fortune. Cette précarité
sociale se manifeste dans l’instabilité et dans l’incertitude, la crainte
du lendemain. Aux positions que l’on occupe (et on notera l’importance du
vocabulaire militaire), il faut opposer les « statuts » garantis, solides.
Propriété :
Est-elle la raison d’être de la société ? Comme le pensent Locke et Rousseau ?
En tous cas, la question sociale est le plus souvent formulée en des termes
qui interrogent toujours ce que l’on appelle la « propriété », ce qui appartient
« en propre » et non « en commun », ni de façon contingente et fugitive comme
la possession.
19

LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Trifonctionnelle (idéologie)
C’est une représentation sur laquelle reposent les sociétés anciennes et qui
justifi ent la division sociale par trois fonctions essentielles qui se doivent
d’être occupées et structurées :
Dans toute société, on doit trouver une caste de guerriers qui protègent le
groupe, les bellatores que Platon nomme du titre générique de gardien, un
ensemble de prêtres qui entretiennent la dimension spirituelle (sciences et
religion) et éducative, les oratores, clergé ou rois-philosophes et enfi n tous les
autres qui travaillent, les laboratores. Ainsi Noblesse, Clergé et Tiers-Etat se
trouvent-ils défi nis en fonction d’une utilité sociale.
Utopie :
Il s’agit d’un modèle destiné à rendre intelligible la réalité sociale. Plus ou
moins fantaisiste, elle assume toujours la fonction théorique que dissimule
pourtant son aspect ludique. En imaginant la société possible, elle permet
d’évaluer la société réelle, ne serait-ce que par la mesure d’un écart.
C’est en 1515 que Thomas More forge le néologisme pour intitulé un texte
qui deviendra emblématique : L’Utopie ou le traité de la meilleure forme de
gouvernement.
20

Troisième Partie : Sociologie
Altruisme :
Le mot appartient à Auguste Comte, comme d’ailleurs celui de « sociologie ».
Il est employé pour la première fois en 1854, dans le Catéchisme positiviste
pour désigner une attitude de vénération quasi instinctive envers autrui. Il
s’agit alors d’imaginer un antonyme effi cace au mot « individualisme » et une
alternative à ce qu’il signifi e.
Caste :
Groupe social hiérarchisé, endogame et héréditaire.
Civilité :
La civilité désigne l’ensemble des liens unissant le citoyen à la Cité. Elle est à
distinguer de la « sociabilité » qui est faite des liens interindividuels.
Consommation :
Quel point commun entre une « consommation » commandée à la terrasse d’un
café, un « mariage consommé » et « Cinquante millions de consommateurs » ?
Cum Summa : faire la somme de la totalité de ce que l’on a pu obtenir.
« Consommer », c’est donc en fi nir. La « consommation » est un aboutissement,
un achèvement et partant un terme.
Mais le sens bouge au dix-neuvième siècle et se “spécialise” en quelque sorte
dans le registre de l’économie. Ainsi Jean-Baptiste Say affirme-t-il en 1841 :
La consommation n’est pas une destruction de matière mais une destruction
d’utilité.
Le propos introduit deux nuances d’importance. D’une part, la consommation
n’est plus perçue comme une addition et d’une certaine façon une plénitude.
Quelque chose s’achève (et l’on retrouve ici le double sens du verbe achever,
parfaire et terminer) parce que quelque chose disparaît. Say emploie le mot
destruction. C’est un usage qui se trouve consommé, un service. Ainsi la société
de consommation n’est-elle pas simple lieu d’échange des besoins premiers,
21

LES LEXIQUES DE L’INSEEC
elle suppose que se négocient des usages, elle se révèle par conséquent complexe
et “développée”. La société de consommation, d’une certaine façon, porte
à un niveau d’accomplissement une société de l’échange des besoins devenus
complexes.
Délinquance :
Il s’agit de l’ensemble des infractions commises, et par infraction il faut
entendre au sens large « violation d’un interdit légal ». Un acte de délinquance
postule donc un texte légal ou réglementaire qui prévoit et réprime un comportement.
La délinquance est donc à l’image exacte de la société où elle se
manifeste. Etudier ainsi, non pas tant la manière dont on punit mais ce que
l’on punit, est extrêmement révélateur.
Démocratie :
La grande intuition de Tocqueville fut de comprendre qu’un certain type de
régime politique sécrète un certain type de société. Il est évident que si, à présent,
on évoque la démocratie, ce sera davantage pour parler du mode de vie
spécifi que que produisent des institutions démocratiques et qui conduit à une
société libérale, égalitaire et individualiste.
Distinction :
Action de distinguer, c’est-à-dire identifi er, remarquer et partant estimer. Mais
il s’agit aussi du titre que le sociologue Pierre Bourdieu donne à l’ouvrage qu’il
consacre en 1979 à l’étude sociologique du goût. Le goût est un critère de distinction
social subtil et effi cace, puisqu’il prétend exprimer l’intime quand il
s’agit en fi n de compte d’appartenance collective.
Division (sociale) :
Considérons d’abord de quelle manière vont vivre les gens ainsi organisés. Ne
vont-ils pas produire du blé, du vin, faire des habits, des chaussures se bâtir des
maisons ? Pendant l’été ne travailleront-ils pas ordinairement à demi vêtus et
sans chaussures, et pendant l’hiver vêtus et chaussés comme il convient ? Pour
se nourrir ils fabriqueront sans doute soit avec de l’orge soit avec du froment de
la farine qu’ils feront griller ou qu’ils pétriront (…) ils se régaleront eux et leurs
22

enfants, buvant du vin, la tête couronnée de fl eurs et chantant les louanges des
dieux ; ils vivront ensemble joyeusement réglant sur leurs ressources le nombre
de leurs enfants, dans la crainte de la pauvreté et de la guerre.
République,livre II. Platon.
Socrate imagine pour ses interlocuteurs la naissance et le développement
d’une Cité : Platon propose ainsi le premier « modèle » politique, au sens quasi
scientifi que du terme.
La diversité des besoins humains conduit les hommes à se répartir les tâches :
tout commence bien par la « division du travail ». Le lien social est donc imposé
par cette nécessité. En soi, la division n’est pas mauvaise si elle résulte d’une
spécialisation qui aboutit à une véritable harmonie. Mais à mesure qu’elle
se développe, la société verra naître des divisions préjudiciables, celles qui
opposent et conduisent à l’exclusion et à l’injustice. Ces divisions se nourrissent
de l’inégalité des conditions, du désir de domination et d’une tendance peut-être
naturelle à rejeter l’autre, celui dont pourtant la présence est une nécessité.
Elites :
Ceux qui dans un groupe sont reconnus comme les meilleurs.
Il s’agit dès lors d’une minorité qui occupe une place privilégiée dans un
groupe. Ceux qui la composent détiennent l’autorité, jouissent du prestige
et exercent le pouvoir. Plus les élites se constituent par héritage, plus cette
société est fermée. Or le destin des élites est de se renouveler, écrit V. Pareto
qui théorise la nécessité pour une société de développer ses élites. De fait, c’est
moins l’existence des élites que leur reproduction qui est mal ressentie.
Exclusion :
Le mot a été largement employé depuis René Lenoir (Les exclus, un Français
sur dix, 1974) pour désigner le mécanisme par lequel certains se trouvent rejetés
de la société. L’exclusion n’est pas un phénomène neuf : expulsion, déportation,
exil, etc. ont marqué l’histoire des sociétés depuis l’Antiquité. Mais ce
furent des « décisions », impliquant volonté et responsabilité. Il y a au contraire
dans l’exclusion, telle que nous l’entendons aujourd’hui, une dimension « mécanique
» : elle ne serait voulue par personne, personne n’en serait alors responsable.
Involontaire, l’exclusion révèle l’irresponsabilité de notre société.
23

LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Famille :
Du latin famulus, le serviteur.
À Rome, familia, avant même la parentèle, désigne l’ensemble des individus
qui dépendent d’un même pater familias, chef de famille. Cela recouvre
femmes, enfants, serviteurs et clients.
Le discours philosophique trouve dans la famille une intéressante forme de
communauté humaine qui parvient à faire cohabiter des individus de manière
en apparence non confl ictuelle. À ce titre, la famille incarne à la fois la promesse
de relations pacifi ques entre les hommes et un modèle effi cacement
comparable aux autres formes d’association.
Folie :
C’est la société qui fait exister la folie, en défi nit les délinéaments et à travers
elle se constitue et s’affi rme. C’est ce que montre le philosophe Michel Foucault,
lorsqu’il étudie l’invention de l’Hôpital Général en 1656 :
La folie ne peut se trouver à l’état sauvage. La folie n’existe que dans une société,
elle n’existe pas en dehors des formes de la sensibilité qui l’isolent et des formes
de répulsion qui l’excluent ou la capturent.
Histoire de la Folie à l’âge classique. (1961)
Gang :
Etudié très tôt par l’Ecole de Chicago, le phénomène des gangs reste diffi cile à
cerner. C’est le sociologue américain Frederic Thrasher qui en 1927 les étudie
à Chicago où il en dénombre plus de 1 300 regroupant plus de 25 000 adolescents
et jeunes hommes. Il les défi nit ainsi :
Un gang de rue est n’importe quelle organisation qui possède une identité « de
la rue » incluant une participation dans des activités illégales.
La guerre des gangs qui sévit à partir de 1924 pousse les pouvoirs publics
à encourager ces études sociologiques pour comprendre un phénomène totalement
nouveau. Le rapport Landesco jette alors les bases d’une approche
sociologique de la criminalité :
24

De la même manière que le bon citoyen, le gangster est un produit de son environnement.
Le bon citoyen a été élevé dans une atmosphère de respect et d’obéissance
à la loi. Le gangster a fréquenté un quartier où la loi est au contraire
enfreinte constamment.
Organized crime in Chicago
Hédoniste (société) :
Société fondée sur la recherche du plaisir. Cette société est matérialiste et
valorise le corps.
Holiste (société) :
Société organisée de telle sorte que le Tout prévaut toujours sur les parties
qui le composent. Ainsi y repère-t-on davantage de devoirs que de droits. Elle
s’oppose à la société individualiste dans laquelle au contraire chacune des
parties a plus de prix que la société dans son ensemble.
Incivilité :
Manque de civilité, c’est-à-dire de politesse. La théorie dite de « la vitre brisée
» postule que la plus petite incivilité peut entraîner, si elle n’est pas réprimée,
une augmentation de la délinquance : quand une vitre est brisée, il faut
immédiatement la remplacer. C’est prendre sinon le risque d’une dégradation
rapide de tout l’immeuble. Tolérance zéro.
Industrielle (société) :
Le confort, l’effi cacité, la raison, le manque de liberté dans un cadre démocratique,
voilà ce qui caractérise la civilisation industrielle avancée et témoigne
pour le progrès technique.
L’Homme unidimensionnel Herbert Marcuse
25

LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Intérêt :
L’intérêt est, en effet, ce qu’il y a de moins constant au monde. Aujourd’hui il
m’est utile de m’unir à vous ; demain la même raison fera de moi votre ennemi.
Une telle cause ne peut donc donner naissance qu’à des rapprochements passagers
et à des associations d’un jour.
De la division du travail social Durkheim.
Pour le sociologue français, on ne « fait pas société » seulement par intérêt.
Loisirs (société des) :
En 1962, le sociologue français Joffre Dumazedier publie Vers une civilisation
du loisir ? Un ouvrage qui annonce une société nouvelle toute entière consacrée
aux loisirs, centrée sur les loisirs :
Le loisir, bien que conditionné par la consommation de masse et la structure de
classe est de plus en plus le centre d’élaboration de valeurs nouvelles, surtout
chez les jeunes.
Mafi a :
L’origine du mot est mystérieuse : mafi a dériverait de l’arabe muâfat, protection.
Il semble s’être imposé dans les documents offi ciels dans les années 1860.
Et son étymologie révèle la structure féodale de ce type de société parallèle.
Marge :
Du latin margo, le bord. La marge, c’est donc « ce qui est en dehors de » mais
c’est aussi ce qui simultanément « se rapporte à ». En marge de ce récit… cela
annonce une digression qui en tant que telle se situe par rapport au récit en
question. La marginalité est donc solidaire de la normalité sociale, l’une et
l’autre se défi nissent mutuellement.
Mais ce qui est en marge, ce n’est pas seulement ce qui est décentré, c’est aussi
ce qui n’est pas central…
Mépris :
Dans le prolongement de la théorie hégélienne de la reconnaissance, le philosophe
contemporain Axel Honneth parle de société du Mépris pour évoquer la nature des
relations sociales fondées sur une requête insistante de reconnaissance.
26

Mondaine (société) :
Société qui rassemble des familles qui appartiennent aux classes les plus favorisées
et aux yeux de qui le respect d’un certain nombre d’usages est un élément
fondamental de reconnaissance. En 1903, la société Didot-Bottin publie le premier
Bottin Mondain, imitant le très sélectif High Life britannique. Il s’agit d’un
annuaire mondain qui répertoriait, à l’origine, 12 000 noms et adresses à Paris ou
dans certaines communes proches (Neuilly, Saint-Germain-en-Laye, Versailles).
Ordre :
Organisation de personnes qui se caractérise par des règles de vie (ordre
monacal), une déontologie (la transmission d’un savoir théorique et le contrôle
de sa pratique) ou un statut politique (les ordres de l’ancien Régime).
Post-industrielle (société) :
Société dans laquelle, selon le sociologue américain Daniel Bell récemment
disparu, ce n’est plus la production des biens qui apporte la richesse mais leur
conception. La société post-industrielle est une société dans laquelle le capital
intellectuel et culturel est fondamental. Elle encourage notamment le développement
de la recherche et de toutes les formes de créativité.
Religion :
Toute société a besoin de croyances communes. C’est ce que montre dans Les
formes élémentaires de la vie religieuse en 1912 le sociologue Emile Durkheim.
Risque :
Dans la modernité avancée, la production sociale de richesses est systématiquement
corrélée à la production sociale de risques. Voilà pourquoi le sociologue
allemand Ulrich Beck parle de la société du risque dans un ouvrage de 1986.
Le risque correspond à la probabilité qu’un évènement malheureux arrive à
une population.
Désormais, le risque caractérise le groupe : par exemple, si le risque d’être malade
était naguère une affaire d’ordre individuel, il est devenu à présent une affaire de
société, quand ce n’est pas franchement même une « affaire d’Etat », puisque 30 %
du revenu national est aujourd’hui consacré à la gestion collective des risques.
27

LES LEXIQUES DE L’INSEEC
On pourrait donc lire l’histoire du développement de l’organisation sociale
comme la somme des efforts entrepris pour assurer les citoyens contre les
risques successifs auxquels ils se sont progressivement découverts exposés :
contre l’insécurité immédiate et physique, l’Etat moderne développe police et
armée, contre l’insécurité sociale c’est tout un dispositif juridico-administratif
qui s’est constitué dès la fi n du dix-neuvième siècle pour conduire à l’organisation
de l’assurance et de la solidarité par l’Etat-Providence. Dans une certaine
mesure, « la société du risque », c’est d’abord le retour de la précarité généralisée
et la faillite de l’Etat dans ses fonctions de tutelle héritées du contrat
vassalique.
Sociologie :
Par sociologie, il faut entendre l’étude des sociétés. Dans ces conditions, la
sociologie existe depuis longtemps : d’Hérodote à Montesquieu en passant
par tous les moralistes du Grand Siècle, nombreux sont ceux, historiens, satiristes,
essayistes ou romanciers, qui ont cherché à décrire le fonctionnement
des sociétés, à en pointer les travers. Mais c’est Saint Simon qui au début du
XIX e siècle crut en une approche scientifi que des phénomènes sociaux et il
donna à cette discipline nouvelle le nom de Physiologie sociale (physiologie
au sens que Balzac donne aussi à ce mot quand il parle d’une Physiologie du
mariage). Mais c’est son secrétaire, Auguste Comte, qui crée le mot sociologie,
la science qui étudie les sociétés, comme la biologie étudie les organismes
vivants, en 1854 dans son Système de politique positive.
Solidarité :
Du latin solidus, consistant, solide. La solidarité, c’est ce qui rend un groupe
solide. Les parties d’un tout sont solidaires lorsqu’elles sont interdépendantes.
Durkheim distingue alors les solidarités mécaniques (elles s’effectuent d’ellesmêmes)
des solidarités organiques (il faut les susciter et les organiser). Dans
une société individualiste, les individus ne sont pas naturellement enclins à la
solidarité, l’Etat se doit de les y contraindre.
28

Spectacle (société du) :
Et sans doute notre temps… préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la
représentation à la réalité, l’apparence à l’être… Ce qui est sacré pour lui, ce
n’est que l’illusion, mais ce qui est profane, c’est la vérité. Mieux, le sacré grandit
à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l’illusion croît, si bien que le
comble de l’illusion est aussi pour lui le comble du sacré.
Feuerbach (Préface à la deuxième édition, L’Essence du christianisme)
C’est par cette citation que débute le texte de Guy Debord, La société du spectacle,
publié en 1967 qui développe la critique moderne de la représentation.
Nous vivons ainsi le temps de l’Illusion et du Mensonge parce que notre
société sacralise l’image.
Tout est désormais spectacle ou plutôt : le réel a besoin aujourd’hui plus que
jamais d’être mis-en-scène pour être simplement « reconnu ». Tout commence
par les marchandises qui pour être consommées doivent être désirées. Or, le
procédé a contaminé toutes les dimensions de la vie en société ou de la vie
privée, au point qu’il n’y a plus de lien social qui ne doive être tissé par le spectaculaire.
Debord définit d’ailleurs le spectacle comme un rapport social entre
des personnes, médiatisé par des images (La société du spectacle, §4).
Suicide :
Le suicide varie en fonction inverse du degré d’intégration des groupes sociaux
dont fait partie l’individu. Le Suicide Emile Durkheim, 1897.
S’agit-il vraiment d’un choix individuel ? Trois types de suicides sont identifi
és par le sociologue français : le suicide « altruiste », le suicide « égoïste » et
enfi n le suicide « anomique ». Le premier ne supporte plus de faillir aux règles
du groupe, le second est provoqué par un défaut d’intégration et le troisième
enfi n apparaît dans des sociétés qui conduisent les individus à trop espérer et
à ne plus être capables de contenir leurs désirs.
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LES LEXIQUES DE L’INSEEC
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BCE - CONCOURS 2012
Les épreuves écrites
Coef.
L’INSEEC utilise les épreuves de la BCE selon la grille ci-dessous.
Choix des
épreuves écrites
Option
Scientifique
Option Économique
À l’issue des épreuves écrites, le jury d’admissibilité de l’INSEEC se réunit et arrête la liste des candidats admissibles.
Ceux-ci sont convoqués soit à Paris soit à Bordeaux en fonction de l’académie d’appartenance de leur classe préparatoire
et d’une décision arrêtée par le jury d’admissibilité, dans le but d’équilibrer au mieux les calendriers de passage. Des
dérogations sont possibles sur demande expresse du candidat. Les résultats d’admissibilité sont transmis aux candidats
dès la mi-juin.
Les épreuves orales
Les épreuves orales se déroulent sur une journée, soit à Paris soit à Bordeaux. Les jurys sont composés de manière
équilibrée de professeurs de classes préparatoires, de cadres d’entreprises, d’enseignants ou d’Anciens Élèves de l’INSEEC.
Les épreuves orales de l’INSEEC ont un double objectif :
• discerner l’aptitude du candidat à réussir et bénéfi cier pleinement des projets et programmes qui lui seront proposés :
ouverture internationale, goût pour la communication et l’argumentaire, esprit d’entreprendre, sens de l’équipe…
• susciter une première rencontre entre le candidat et l’École.
Entretien
individuel
Entretien
collectif
Langues
Vivantes 1
Langues
Vivantes 2
Coefficients INSEEC - Paris - Bordeaux 12 6 7 5 30
L’admission et l’inscription
L’inscription se fait par la procédure centralisée SIGEM 2012.
Quel que soit votre rang de classement (liste principale + liste complémentaire),
c’est vous qui déciderez d’intégrer soit PARIS, soit BORDEAUX.
Coef.
Option
Technologique Coef.
Contraction de texte Épreuve HEC 2 Épreuve HEC 2 Épreuve HEC 2
Première langue IENA 6 IENA 6 IENA 4
Deuxième langue IENA 5 IENA 5 IENA 3
Dissertation de culture générale Épreuve ESCP Europe 5 Épreuve ESCP Europe 5 Épreuve ESC 4
Dissertation littéraire - - -
Dissertation philosophique - - -
Mathématiques Épreuve
EM-Lyon
6 Épreuve
EM-Lyon
5 Épreuve ESC 4
Histoire, Géographie
et Géopolitique
Épreuve EM-Lyon 6 - -
Analyse économique
et historique
- Épreuve EM-Lyon 7 -
Économie-Droit - - Épreuve ESC 5
Histoire - - -
Gestion-Management - - Épreuve ESC 8
Épreuve à option
Total coefficients 30 30 30
TOTAL

LES LEXIQUES
DE L’INSEEC
COLLECTION DIRIGÉE PAR
ERIC COBAST
Les « Lexiques de l’INSEEC » viennent compléter le dispositif
conçu au service des étudiants initié par « Les Mémentos
». Ils ont été rédigés par une équipe de professeurs des
Classes Préparatoires et des Grandes Écoles, particulièrement
sensibles aux diffi cultés rencontrées par les candidats.
L’ambition de ces « Lexiques » n’est pas évidemment de se
substituer d’une manière ou d’une autre aux cours annuels
mais de proposer tout simplement des instruments effi -
caces pour réussir les concours.
Collection Les Lexiques de l’INSEEC 2012
N° 14 : Les mots de… la Société
N° 15 : Lexique de Géopolitique
N° 16 : Lexique d’Anglais
N° 17 : Formulaire de Mathématique (voie S)
INSEEC
Secrétariat de la Collection Les Lexiques
H16 – quai de Bacalan – CS 9104
33 300 Bordeaux
Tél. : 05 56 01 77 26