Les mots de la Société (Eric Cobast) - INSEEC Business School

LES LEXIQUES DE L’INSEEC
Hérisson :
Le besoin de se réchauffer pousse les hérissons à se regrouper mais alors le
contact de leurs piquants les fait s’écarter les uns des autres : Quand le besoin
de se réchauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela,
de sorte qu’ils étaient ballotés de çà et de là entre les deux mots jusqu’à
ce qu’ils eussent fi ni par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation
supportable. Ainsi le besoin de société né du vide et de la monotonie de leur
vie intérieure pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses
manières d’être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de
nouveau. La distance moyenne qu’ils fi nissent par découvrir et à laquelle la vie en
commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières. Schopenhauer
Justice (sociale) :
Une société est juste si elle donne aux moins favorisés le maximum de bienêtre
possible. C’est l’égalité des chances. Pour le philosophe américain John
Rawls, l’auteur de la Théorie de la Justice, les inégalités justes sont celles qui
améliorent la situation de tous y compris de celles des moins favorisés.
Luxe :
Du latin luxus, excès. L’emploi du mot se spécialise pour désigner un mode de vie.
Le luxe est un excès mais un excès démonstratif, ostentatoire parce qu’il est
signe de richesse et de supériorité sociale : On ne jouit du luxe qu’en le montrant
écrit Rousseau. Le plaisir n’est pas de dominer mais de montrer cette
domination, d’en faire un spectacle pour la société. Le débat sur le luxe qui
agite la société des Lumières rappelle celui sur la société des apparences, où
le spectacle de l’inégalité est partout.
Misère :
La misère, ce n’est pas seulement la pauvreté, et la pauvreté ce n’est pas
nécessairement l’indigence ou l’absence de ressources. Il faut rappeler ainsi
quelques précisions terminologiques.
La misère, c’est au sens propre le malheur. Les misérables le sont aussi parce
qu’ils n’ont « pas de chance ». Le pauvre, c’est le faible – chez les latins l’antonyme
de pauper est potens – un « pauvre vieux » n’est pas nécessairement
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