Les mots de la Société (Eric Cobast) - INSEEC Business School

enfants, buvant du vin, la tête couronnée de fl eurs et chantant les louanges des
dieux ; ils vivront ensemble joyeusement réglant sur leurs ressources le nombre
de leurs enfants, dans la crainte de la pauvreté et de la guerre.
République,livre II. Platon.
Socrate imagine pour ses interlocuteurs la naissance et le développement
d’une Cité : Platon propose ainsi le premier « modèle » politique, au sens quasi
scientifi que du terme.
La diversité des besoins humains conduit les hommes à se répartir les tâches :
tout commence bien par la « division du travail ». Le lien social est donc imposé
par cette nécessité. En soi, la division n’est pas mauvaise si elle résulte d’une
spécialisation qui aboutit à une véritable harmonie. Mais à mesure qu’elle
se développe, la société verra naître des divisions préjudiciables, celles qui
opposent et conduisent à l’exclusion et à l’injustice. Ces divisions se nourrissent
de l’inégalité des conditions, du désir de domination et d’une tendance peut-être
naturelle à rejeter l’autre, celui dont pourtant la présence est une nécessité.
Elites :
Ceux qui dans un groupe sont reconnus comme les meilleurs.
Il s’agit dès lors d’une minorité qui occupe une place privilégiée dans un
groupe. Ceux qui la composent détiennent l’autorité, jouissent du prestige
et exercent le pouvoir. Plus les élites se constituent par héritage, plus cette
société est fermée. Or le destin des élites est de se renouveler, écrit V. Pareto
qui théorise la nécessité pour une société de développer ses élites. De fait, c’est
moins l’existence des élites que leur reproduction qui est mal ressentie.
Exclusion :
Le mot a été largement employé depuis René Lenoir (Les exclus, un Français
sur dix, 1974) pour désigner le mécanisme par lequel certains se trouvent rejetés
de la société. L’exclusion n’est pas un phénomène neuf : expulsion, déportation,
exil, etc. ont marqué l’histoire des sociétés depuis l’Antiquité. Mais ce
furent des « décisions », impliquant volonté et responsabilité. Il y a au contraire
dans l’exclusion, telle que nous l’entendons aujourd’hui, une dimension « mécanique
» : elle ne serait voulue par personne, personne n’en serait alors responsable.
Involontaire, l’exclusion révèle l’irresponsabilité de notre société.
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