Mémoire déposé à la Commission d'étude scientifique, technique ...
Mémoire déposé à la Commission d'étude scientifique, technique ...
Mémoire déposé à la Commission d'étude scientifique, technique ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>Mémoire</strong> <strong>déposé</strong> <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>Commission</strong><br />
d’étude <strong>scientifique</strong>, <strong>technique</strong>, publique et indépendante sur <strong>la</strong><br />
gestion des forêts publiques au Québec<br />
par<br />
David Lapointe<br />
Étudiant <strong>à</strong> <strong>la</strong> maîtrise en Aménagement du territoire<br />
et développement régional <strong>à</strong> l’Université Laval<br />
30 juin 2004<br />
1
Avant-propos<br />
Les jeunes aux idées utopiques étant <strong>la</strong> plupart du temps pris entre l’arbre et l’écorce au<br />
début de leur carrière professionnelle, au risque de me restreindre sur le marché du<br />
travail, j’avancerai les idées les moins utopiques dans ce mémoire.<br />
Je ne peux vous faire de recommandations au nom d’un organisme, d’un ministère,<br />
d’une coopérative ou d’une association. Non, c’est plutôt en mon nom personnel, et<br />
surtout comme jeune futur professionnel, que je désire m’exprimer.<br />
Des prémisses<br />
Je suis natif d’Alma, pôle de croissance du Lac-Saint-Jean. Souvent, <strong>à</strong> l’extérieur de <strong>la</strong><br />
région, je discute avec des gens de mon âge (dans <strong>la</strong> vingtaine) que j’ai connus au<br />
secondaire. Une des premières questions que j’essaie de leur poser : « Vas-tu revenir en<br />
région, toi ? ». La réponse, toujours hésitante, est trop souvent non. Les raisons peuvent<br />
être multiples : « Pas d’job ! », « Pas de grands cinémas ! », ou encore <strong>la</strong> pire des<br />
réponses « Y’a rien au Lac ! ».<br />
C’est vrai que c’est facile <strong>à</strong> dire pour une âme urbanisée « Y’a rien au Lac ». Mais pour<br />
ceux qui aiment l’eau non-polluée, l’agriculture, <strong>la</strong> forêt, pour ceux qui pratiquent des<br />
activités de plein-air, qui font de l’agrotourisme et de l’écotourisme, pour les travailleurs<br />
en foresterie, … c’est le pays rêvé !<br />
Malheureusement, il semble que <strong>la</strong> région joue mal ses cartes. Son taux de rétention est<br />
bien faible. Un autobus rempli de jeunes part de <strong>la</strong> région chaque semaine, nous dit-on.<br />
Le Saguenay-Lac-Saint-Jean a tous les atouts mais il semble que l’on soit incapable de<br />
les mettre sur table. Et si le pays des bleuets perd des plumes, pays qui est en fait une des<br />
régions-ressources les plus prospères au Québec en foresterie (capital et main-d’œuvre),<br />
que peut-on espérer des autres régions-ressources ?<br />
Il faut donc, comme aux dires de certains mémoires, un projet de société régional,<br />
mobilisateur et créateur de richesses. L’idée est excellente! Qu’est-ce qu’on a au<br />
Saguenay-Lac-Saint-Jean comme « inputs » ? En faisant l’inventaire du capitalressources,<br />
on s’aperçoit que c’est bien <strong>la</strong> forêt qui est notre vache <strong>à</strong> <strong>la</strong>it régionale. Nous<br />
devons donc tirer profit de cette richesse pour rapatrier nos jeunes en région. […]<br />
L’équation, aussi simple soit-elle, n’est pourtant pas facile <strong>à</strong> ba<strong>la</strong>ncer. En réalité, <strong>la</strong> maind’œuvre<br />
forestière est de plus en plus rare et que peut-on dire de <strong>la</strong> ressource ? En fait,<br />
c’est refaire <strong>la</strong> quadrature du cercle….<br />
Probablement que nos jeunes ne veulent plus de cette foresterie meurtrie par l’actualité?<br />
Les jeunes, prêts <strong>à</strong> retourner en région, veulent peut-être entendre parler de<br />
développement durable, d’écoconditionnalité, de biodiversité, d’écotourisme associés <strong>à</strong><br />
<strong>la</strong> forêt et <strong>à</strong> une foresterie exemp<strong>la</strong>ire? Comme jeune, j’espère pouvoir bénéficier des<br />
avantages <strong>à</strong> vivre dans une région-ressource prospère.<br />
2
Quelques constats<br />
Plusieurs de mes préoccupations sont issues du Rapport du Vérificateur général, de<br />
mémoires <strong>déposé</strong>s <strong>à</strong> cette <strong>Commission</strong> et, de propos d’ingénieurs forestiers crédibles qui<br />
ont osé s’exprimer sur <strong>la</strong> tribune publique suite aux derniers événements-chocs en<br />
foresterie (notamment l’esca<strong>la</strong>de d’événements après L’Erreur boréale : articles<br />
revendicateurs dans les journaux, débats télévisés, multiples consultations, …).<br />
Outres les constats qui apparaissent dans les autres mémoires et, au risque de les<br />
répéter, je ne cernerai que ceux qui m’apparaissent les plus probants. Je les considérerai<br />
sous trois axes : Ce que j’ai lu, ce que j’ai vu et ce que j’ai entendu.<br />
Ce que j’ai lu :<br />
• Plus de 80 mémoires (<strong>déposé</strong>s <strong>à</strong> cette <strong>Commission</strong>) présentant des<br />
constats et des recommandations qui s’entrecoupent, et ce, peu importe <strong>la</strong><br />
région ;<br />
• Le rapport du Vérificateur général dont le contenu est lourd de sens<br />
(cette opération est en réalité une des seules véritablement crédibles,<br />
semble-t-il) ;<br />
• Les vrais maîtres des forêts québécoises où l’auteur souligne plusieurs<br />
constats qui sont autant de thématiques sur lesquelles cette <strong>Commission</strong><br />
désire obtenir des recommandations ;<br />
Les idées novatrices émises par un sylviculteur d’expérience (Léonard<br />
Otis) dans Une forêt pour vivre ;<br />
Ingenuity Gap de Thomas Homer-Dixon soulignant que nous sommes<br />
entourés de systèmes de plus en plus complexes (<strong>la</strong> forêt et <strong>la</strong> foresterie<br />
par exemple) et que le défi de l’imagination est de plus en plus grand.<br />
Malheureusement, dans nos sociétés actuelles, il y a un déficit<br />
d’imagination, mentionne-t-il ;<br />
Etc.<br />
Ce que j’ai vu :<br />
• Quelques mauvaises prescriptions sylvicoles :<br />
- Reboiser, en Estrie, des feuillus nobles en sous-bois en « f<strong>la</strong>gant »<br />
les arbres (on repère vite les arbres, les cerfs de Virginie aussi!) ;<br />
- P<strong>la</strong>nter des épinettes b<strong>la</strong>nches et de Norvège en Estrie et en<br />
Montérégie dans le domaine bioclimatique de l’érablière <strong>à</strong> tilleul ;<br />
- P<strong>la</strong>nter 5000 pins b<strong>la</strong>ncs dans une « swamp » dans <strong>la</strong> région de <strong>la</strong><br />
Mauricie ;<br />
- Reboiser des pins b<strong>la</strong>ncs l’année suivante dans <strong>la</strong> même « swamp »<br />
où l’année précédente 60 % des pins b<strong>la</strong>ncs n’ont pu survivre ;<br />
Des sylviculteurs fiers de leur métier et des actions qu’ils entreprennent<br />
chaque jour en forêt ;<br />
Des ingénieurs forestiers faisant des pieds et des mains pour effectuer <strong>la</strong><br />
meilleure prescription sylvicole qui soit.<br />
3
Ce que j’ai entendu<br />
• Plusieurs ingénieurs forestiers n’appliquent pas le principe de précaution<br />
(voir mémoire de l’Association des étudiants en foresterie de l’Université<br />
Laval (AÉFUL, p.11) ;<br />
• L’ingénieur forestier manque d’indépendance et de crédibilité (AÉFUL) :<br />
1- Il doit conserver et mettre en valeur le patrimoine forestier et<br />
minimiser les coûts d’obtention de <strong>la</strong> matière ligneuse ;<br />
2- Certains font l’analogie suivante : Prescription d’un médecin<br />
embauché par l’industrie pharmaceutique.<br />
• Une lourde tendance, dans l’opinion publique, <strong>à</strong> considérer l’ingénieur<br />
forestier comme LE méchant (il coupe du bois) ;<br />
Un discours, qui ne date pas d’hier, soulignant l’importance de <strong>la</strong> 2 e et 3 e<br />
transformation et de <strong>la</strong> valeur ajoutée pour les régions-ressources ;<br />
Lors du passage de <strong>la</strong> <strong>Commission</strong> <strong>à</strong> Saint-Félicien, des intervenants et un<br />
milieu régional prêts <strong>à</strong> prendre leur avenir en main.<br />
Il y a plusieurs autres points sur lesquels j’aurais aimé m’exprimer. Voici deux autres<br />
constats sur lesquels j’aurais pu être en mesure de développer :<br />
La sous-utilisation du cadre écologique de référence (CER) du MENV en<br />
foresterie ;<br />
Le MENV, les étudiants et les établissements d’enseignement paient pour<br />
obtenir des produits (des cartes par exemple) du MRNFP :<br />
- Comment peut-on encourager le R & D si, de ministère <strong>à</strong> ministère<br />
ou de ministère aux Universités, l’accès <strong>à</strong> l’information a un coût ?<br />
- Apparemment, il existe certaines possibilités d’ententes<br />
administratives mais celles-ci sont peut-être trop restrictives ?<br />
4
Recommandations<br />
Voici deux recommandations (que je n’ai pas lu dans d’autres mémoires consultés). La<br />
première serait applicable suite <strong>à</strong> <strong>la</strong> mise en application d’une décentralisation / d’une<br />
déconcentration / d’une régionalisation de <strong>la</strong> gestion des forêts publiques. Quant <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
deuxième recommandation, cette initiative devrait être envisagée dès maintenant.<br />
1. Création d’un poste de Veilleur au sein des bureaux régionaux du<br />
ministère des Ressources naturelles, de <strong>la</strong> Faune et des Parcs ;<br />
2. Davantage d’informations sur les certifications (ex. : ISO, SFI,<br />
CSA, FSC).<br />
1. Création d’un poste de « Veilleur 1 »<br />
Suite <strong>à</strong> une décentralisation / une déconcentration / une régionalisation de <strong>la</strong> gestion de<br />
<strong>la</strong> forêt publique vers les régions, quelques préa<strong>la</strong>bles pourraient assurer une pleine<br />
utilisation des ressources de ces régions. Parmi celles-ci, un poste de « Veilleur » devrait<br />
être constitué dans chacun des bureaux régionaux du MRNFP afin de maximiser<br />
l’utilisation des ressources régionales.<br />
À l’instar du Service d’urbanisme de <strong>la</strong> Ville de Québec qui a un employé <strong>à</strong> temps<br />
complet surveil<strong>la</strong>nt ce qui se passe <strong>à</strong> Port<strong>la</strong>nd (Oregon), ou <strong>à</strong> Calgary en aménagement<br />
du territoire et en urbanisme afin de développer des projets novateurs, ce Veilleur<br />
g<strong>la</strong>nerait ce qui se fait de mieux « ailleurs » en foresterie. Son terrain d’étude<br />
serait aussi vaste qu’il y a d’analogies possibles <strong>à</strong> faire en foresterie. Ainsi, il pourrait<br />
approfondir certaines idées sibériennes, bas-<strong>la</strong>urentiennes ou néo-brunswickoises.<br />
Ce Veilleur devrait également approfondir des avenues « nonconventionnelles<br />
» <strong>à</strong> l’utilisation des multiples richesses de <strong>la</strong> forêt. Il pourrait par<br />
exemple fouiller une spécificité régionale et <strong>la</strong> combiner avec une autre afin d’observer le<br />
fruit de cette combinaison. Le projet forêt-bleuet est un bon exemple d’utilisation<br />
efficiente des particu<strong>la</strong>rités locales. Le Veilleur devrait donc optimiser les ressources<br />
naturelles présentes sur le territoire.<br />
Les tâches de ce « Veilleur » pourraient être :<br />
• D’étudier les projets de gestion intégrée des ressources, de forêt<br />
communautaire, de forêt habitée, de métairies, … ;<br />
• D’approfondir certaines avenues comme le sirop de bouleau ou le parfum <strong>à</strong><br />
partir d’essences baumières ;<br />
1<br />
Le titre de cet employé pourrait aussi être Veilleur-chercheur car l’ensemble des tâches de celui-ci supp<strong>la</strong>nte les simples<br />
fonctions du Veilleur.<br />
5
• En col<strong>la</strong>boration, de localiser les massifs d’if du Canada ou encore d’étudier <strong>la</strong><br />
faisabilité d’imp<strong>la</strong>nter une usine de transformation en regard de <strong>la</strong> présence<br />
et de l’abondance de l’arbuste en région ;<br />
• Il pourrait également assurer un lien entre le MAPAQ et le MRNFP afin<br />
d’étudier des pistes de solutions en agroforesterie (thé des bois, thé du<br />
<strong>la</strong>brador, catherinettes, chicoutés, canneberges, mais aussi l’argousier, … ;<br />
• Avec des col<strong>la</strong>borateurs, de pousser <strong>la</strong> réflexion sur l’utilisation des écorces et<br />
<strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion des boues résiduelles (pâtes et papiers) ;<br />
• Le Veilleur pourrait également, s’il a <strong>la</strong> compétence, étudier les différentes<br />
utilisations du sol <strong>à</strong> l’intérieur des TPI et, faire des recommandations aux<br />
communautés locales et régionales (qui ont <strong>la</strong> « responsabilité » de ces terres<br />
publiques) en fonction des contraintes et potentiels du territoire.<br />
Au niveau du transfert de connaissances :<br />
Régulièrement, le Veilleur devrait exposer oralement et par écrit les plus<br />
récentes avancées sur des spécificités régionales (ressources non-ligneuses,<br />
sous-produits ligneux et nouveaux produits de <strong>la</strong> forêt), et des synthèses de<br />
travaux qui proviennent de différentes régions du Québec ou de différents<br />
pays ;<br />
Enfin, cet employé serait en charge de communiquer et, en quelques sortes,<br />
de vendre ces idées <strong>à</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et aux employés du ministère,<br />
au meilleur de ses connaissances et sans que ce soit de <strong>la</strong> propagande, afin de<br />
susciter des projets qui feraient appel <strong>à</strong> une utilisation polyvalente de <strong>la</strong> forêt<br />
régionale.<br />
En fait, l’éducation, l’information, <strong>la</strong> sensibilisation et une partie du R & D sur les<br />
ressources non-ligneuses, les sous-produits de <strong>la</strong> matière ligneuse et le<br />
développement de nouveaux produits de <strong>la</strong> forêt, devraient se faire par un ou des<br />
employés (Veilleurs-chercheurs) des bureaux régionaux du MRNFP. Je crois que celuici,<br />
par sa position, est un intervenant privilégié pour le transfert de connaissances <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion.<br />
Somme toute, en plus d’avoir des spécialistes de <strong>la</strong> production de p<strong>la</strong>nts, des p<strong>la</strong>ns<br />
d’aménagement forestier, du RNI, etc., les bureaux régionaux du MRNFP pourraient<br />
avoir un employé <strong>à</strong> temps complet en charge de g<strong>la</strong>ner ce qui se fait de mieux « ailleurs »<br />
en foresterie. Celui-ci examinerait également les différents sous-produits ligneux, les<br />
produits non-ligneux et les nouveaux produits de <strong>la</strong> forêt dans sa région. Mais, peut-être<br />
est-ce trop de tâches pour un seul employé? Alors, pourquoi ne pas dédier toute une<br />
équipe <strong>à</strong> cette besogne?<br />
En ce qui concerne le développement local et régional <strong>à</strong> partir des ressources nonligneuses,<br />
des sous-produits de <strong>la</strong> matière ligneuse et des nouveaux produits de <strong>la</strong> forêt,<br />
différents programmes sont déj<strong>à</strong> en p<strong>la</strong>ce. Le programme de mise en valeur des<br />
ressources du milieu forestier (volet II), en vigueur depuis 1995, et le programme de<br />
6
délégation de <strong>la</strong> gestion foncière et forestière dans les TPI, constituent notamment de<br />
bons tremplins <strong>à</strong> l’utilisation des multiples produits de <strong>la</strong> forêt.<br />
Cependant, les potentiels et contraintes de plusieurs produits de <strong>la</strong> forêt (comme l’if du<br />
Canada, par exemple) sont mal compris de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Il faudrait pouvoir éduquer<br />
et faire converger les « questions » de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et vulgariser<br />
l’information : il faudrait donc créer un ou des postes officiels de « Veilleurs » au sein<br />
des bureaux régionaux du MRNFP.<br />
2. Davantage d’informations sur les certifications<br />
Plusieurs industriels revendiquent <strong>la</strong> reconnaissance d’une certification par une<br />
tierce partie indépendante. Dans un contexte où <strong>la</strong> plupart des compagnies<br />
forestières sont déj<strong>à</strong> certifiées ou le seront prochainement, l’idée est tout de même<br />
excellente…, c’est un pas en avant. Il faudrait toutefois que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sache ce<br />
que l’on certifie. À cet égard, il faudrait :<br />
• Informer brièvement <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, lors de l’achat en magasin par exemple<br />
(pour le bois d’oeuvre), de ce que contient <strong>la</strong>dite norme ;<br />
• Indiquer, sur les bois vendus en grande quantité, ce que comprend cette<br />
certification ;<br />
• Afficher (toujours pour le bois d’œuvre en magasin) une échelle de<br />
comparaison entre les différentes certifications sur les p<strong>la</strong>ns de<br />
l’environnement, de <strong>la</strong> gestion des opérations, de <strong>la</strong> biodiversité, du produit,<br />
du traitement de <strong>la</strong> main d’œuvre (voir exemple ci-bas)…. 2<br />
Figure 1. Échelle de comparaison entre les différentes certifications<br />
Indice de performance<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
A B C D<br />
Processus de certification<br />
(ex. : FSC, CSA, SFI, ISO)<br />
Légende<br />
Environnement<br />
Produit<br />
Gestion des opérations<br />
Traitement de <strong>la</strong><br />
main-d’oeuvre<br />
2 « On a vu au cours de ces dernières années de nombreuses études comparatives dans ce domaine, plusieurs étant<br />
ponctuelles et non-officielles. Toutefois, en octobre 2001, le Meridian Institute a publié les résultats d’une étude officielle<br />
qu’il avait entreprise, soit l’analyse comparative des programmes SFI et FSC. » (www.certificationcanada.org)<br />
7
L’entreprise privée s’est appropriée le mot développement durable sans toujours en<br />
respecter son intégralité. En foresterie, il faudrait s’assurer que les entreprises<br />
s’approprient <strong>à</strong> bon escient une certification (ou travaillent réellement dans une<br />
« perspective » de développement durable). La popu<strong>la</strong>tion devrait savoir quel aspect<br />
est le plus <strong>la</strong>issé pour contre dans le processus de certification (ex. : <strong>la</strong> maind’œuvre,<br />
…). À cet effet, une échelle de comparaison entre les différents processus de<br />
certification pourrait faciliter une lecture rapide et critique d’une certification.<br />
La norme FSC (Forest Stewardship Council), qui est probablement <strong>la</strong> meilleure<br />
norme qui existe actuellement dans le monde, est exhaustive sur plusieurs<br />
aspects notamment au niveau de l’Environnement, de <strong>la</strong> Biodiversité, des Produits et de<br />
<strong>la</strong> Gestion des opérations. Les 10 Principes et les 56 critères sont déj<strong>à</strong> établis. De plus, les<br />
quelques 200 indicateurs de <strong>la</strong> norme boréale permettent d’asseoir, <strong>à</strong> une même table,<br />
les intervenants : Social, Économique, Autochtone et Écologique. Cette certification a<br />
probablement plus d’avantages que d’autres certifications (SFI, CSA ou ISO).<br />
Finalement, un peu comme <strong>la</strong> France le fait avec plusieurs de ses produits du terroir,<br />
pourquoi ne pas indiquer sur les différents bois d’œuvre une sorte d’appel<strong>la</strong>tion d’origine<br />
contrôlée (AOC) régionale ou locale ou, en d’autres mots, d’où origine les bois (ex :<br />
Bois ouvré au Lac-Saint-Jean). Dans un contexte où <strong>la</strong> traçabilité des biens<br />
et services est de plus en plus importante, notamment en regard des produits <strong>à</strong> valeur<br />
ajoutée, cette AOC pourrait donner une information additionnelle « avantageuse » pour<br />
les régions du Québec et pour les clients.<br />
Éléments puisés dans d’autres mémoires<br />
À <strong>la</strong> lecture de plusieurs mémoires, comme c’est souvent le cas dans notre région,<br />
je joins ma voix aux principaux décideurs de <strong>la</strong> région quant aux<br />
recommandations dominantes concernant les « sempervirentes » thématiques<br />
de cette consultation <strong>à</strong> savoir :<br />
Les redevances forestières ;<br />
Le mesurage ;<br />
Le calcul de possibilité ;<br />
Les conditions de travail ;<br />
La gestion par objectifs ;<br />
La certification ;<br />
L’éducation, l’information et<br />
<strong>la</strong> sensibilisation ;<br />
Le R & D ;<br />
Je transmet également aux principaux décideurs de <strong>la</strong> région mon appui quant <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
structure organisationnelle et au p<strong>la</strong>n d’action proposés pour parvenir au<br />
consensus régional : <strong>la</strong> décentralisation / <strong>la</strong> déconcentration / <strong>la</strong><br />
régionalisation de <strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong> forêt publique. Il y a de fortes chances que<br />
celle(s)-ci soit en réalité une amorce <strong>à</strong> un projet de société mobilisateur et<br />
créateur de richesses qui accentuerait <strong>la</strong> valorisation des ressources régionales<br />
autant humaines que naturelles.<br />
8
Discussion<br />
Un projet novateur est entre autre un projet avant-gardiste faisant appel <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion par son originalité. Au sein des bureaux régionaux du MRNFP, le<br />
« Veilleur » est en mesure d’étudier cette originalité et de proposer des bonifications <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
foresterie régionale. Chacune des régions du Québec est si différente mais aussi si<br />
complémentaire. Pourquoi ne pas sonner <strong>la</strong> cloche au Québec et dire que <strong>la</strong> foresterie est<br />
différente d’une région <strong>à</strong> une autre ?<br />
En Abitibi, le thé des bois et le thé du <strong>la</strong>brador donne un souffle nouveau <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
foresterie…. Dans Charlevoix, l’if du Canada sollicite le marché oncologique asiatique….<br />
Au Saguenay – Lac-Saint-Jean, des projets de forêts-bleuets sont garants d’espoir sur les<br />
terres publiques, ils associent les dépôts marins sablonneux de l’Ouest du Lac-Saint-Jean<br />
<strong>à</strong> une foresterie moderne et exemp<strong>la</strong>ire…. Somme toute, il faut étudier et favoriser<br />
<strong>la</strong> polyvalence de <strong>la</strong> forêt, une partie de <strong>la</strong> réponse <strong>à</strong> nos problèmes est déj<strong>à</strong> sous nos<br />
yeux mais sous une forme différente.<br />
Conclusion<br />
Personne ne peut être contre un développement endogène responsable (un<br />
véritable développement par le bas) et une autarcie sélective régionalisée (le plus<br />
d’autosuffisance possible). Bien d’autres domaines devraient être de compétences<br />
régionales. Sans sombrer dans une idéologie trop rêveuse, ceux-ci ne seraient cependant<br />
que trop superficiels en comparaison <strong>à</strong> ce que pourrait engendrer une gestion régionale<br />
de <strong>la</strong> forêt publique. Les statistiques le démontrent, <strong>la</strong> forêt au Saguenay – Lac-Saint-<br />
Jean c’est plus qu’un moteur socio-économique. C’est <strong>la</strong> voiture au grand complet<br />
transportant <strong>la</strong> région.<br />
La rétrocession des concessions forestières, l’adoption du régime forestier (CAAF) en<br />
1986 et <strong>la</strong> révision de celui-ci en 2001 ont fait progresser <strong>la</strong> foresterie au Québec.<br />
Cependant, dans un passé moins lointain, plusieurs intervenants n’ont pas saisi<br />
l’opportunité que l’actualité leur offrait pour améliorer <strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong> forêt publique<br />
québécoise. Avec les nouvelles aspirations qu’a <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, il serait grand<br />
temps de remodeler cette gestion. Si cette <strong>Commission</strong> ne propose pas des approches<br />
nouvelles et ne les vend pas au meilleur de ses connaissances, quelle <strong>Commission</strong>, quelle<br />
consultation, quel responsable politique le fera ?<br />
David Lapointe<br />
<strong>la</strong>_pointe@hotmail.com<br />
Étudiant <strong>à</strong> <strong>la</strong> maîtrise en ATDR <strong>à</strong> l’Université Laval<br />
9