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jeudi - Commission d'étude sur la gestion de la forêt publique ...

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<strong>sur</strong><br />

<strong>la</strong><br />

Colloque<br />

Forêt<br />

Habitée<br />

Nouveaux mo<strong>de</strong>s<br />

d’exploitation<br />

et d’aménagement<br />

<strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s au Québec ?<br />

ACTES<br />

Maniwaki, 18 au 20 octobre 2000


Les membres du comité organisateur désirent souligner <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />

<strong>de</strong>s nombreuses personnes qui ont contribué au succès du colloque.<br />

Parmi celles-ci, nous désirons d'abord remercier les conférenciers et les membres<br />

<strong>de</strong>s panels qui ont partagé leurs points <strong>de</strong> vue avec l'assistance. Nos remerciements<br />

vont également à tous les invités d'honneur qui ont souhaité <strong>la</strong> bienvenue aux participants<br />

et rehaussé, par leur présence, <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l'événement. Ils ont été encadrés efficacement par<br />

M. Jean Hébert, directeur du CRDO, qui a bien voulu agir comme maître <strong>de</strong> cérémonie pendant toute<br />

<strong>la</strong> durée <strong>de</strong> l'événement.<br />

Des remerciements s'adressent également à Mme Catherine Rooney du MRN qui a soutenu l'équipe <strong>de</strong><br />

communications.<br />

La réussite <strong>de</strong> l'événement est également <strong>la</strong>rgement attribuable à l'équipe d'animateurs <strong>de</strong>s ateliers,<br />

MM C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Martel, Bruno-Pierre Harvey et Marc Dupuis, ainsi qu'à M. Luc Bouthillier qui a <strong>la</strong>ncé <strong>la</strong> session<br />

d'ouverture et animé <strong>la</strong> plénière <strong>de</strong> clôture <strong>de</strong> main <strong>de</strong> maître. Nos remerciements vont également à<br />

l'équipe <strong>de</strong> rapporteurs, MM Hugo Jacquemin, Frédéric Bujold, et Jamal Kazi qui ont réalisé synthèse <strong>de</strong>s<br />

discussions <strong>de</strong>s différents ateliers. Nous n'avons eu qu'à nous féliciter d'avoir confié à l'équipe <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Société Sylvicole <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute Gatineau l'organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle.<br />

Nous voulons souligner l'apport du personnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle qui a<br />

participé à <strong>la</strong> préparation et <strong>la</strong> tenue <strong>de</strong> l'événement en acceptant, notamment, <strong>de</strong> veiller à l'inscription<br />

<strong>de</strong>s participants et à animer <strong>la</strong> visite <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle. Le personnel <strong>de</strong> l'hôtel Le Château Logue s'est<br />

montré extrêmement compétent et d'une gran<strong>de</strong> gentillesse.<br />

Enfin, nous remercions <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong>s quelques 200 personnes qui ont participé activement<br />

à cet événement.<br />

Le comité organisateur<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

remerciements<br />

I


Le présent document contient les textes <strong>de</strong>s présentations effectuées<br />

lors du colloque “LA FORÊT HABITÉE: NOUVEAUX MODES D'EXPLOITATION ET<br />

D'AMÉNAGEMENT DES FORÊTS AU QUÉBEC?” tenu du 18 au 20 octobre 2000 à<br />

Maniwaki. Ces textes n'engagent que <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong>s auteurs. Ce document<br />

contient également l'essentiel <strong>de</strong>s idées exprimées lors <strong>de</strong>s débats tenus lors <strong>de</strong>s<br />

panels et <strong>de</strong> <strong>la</strong> session <strong>de</strong> clôture. Les propos n'ont pas fait l'objet <strong>de</strong> modifications, sauf<br />

dans <strong>de</strong> rares cas, où <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion a légèrement été modifiée afin <strong>de</strong> faciliter <strong>la</strong> lecture.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

avertissement<br />

aux lecteurs<br />

II


REMERCIEMENTS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I<br />

AVERTISSEMENT AUX LECTEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II<br />

CONTEXTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 1<br />

BUT DU COLLOQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 2<br />

PROGRAMME. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 3<br />

Ouverture du colloque<br />

par M. Luc Bouthillier, Ing.f., Ph.D., Professeur, Faculté <strong>de</strong> Foresterie, Université <strong>de</strong> Laval, . . . . . p. 10<br />

Mercredi Matin 18 octobre: Les expériences d'aménagement<br />

et <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource et communautaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 11<br />

M. Marc Beaudoin, Ing.f., Directeur général <strong>de</strong> <strong>la</strong> CGFA:<br />

La Forêt <strong>de</strong> l'Aigle: les leçons d'une expérience réussie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 12<br />

M. Luc Bérard, Ing.f., M. ATDR., Ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles du Québec:<br />

Les projets témoins <strong>de</strong> Forêt Habitée: forces et faiblesses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 17<br />

M. Michel Mongeon, Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nation Huronne-Wendat:<br />

Approche Wendat <strong>de</strong> l’aménagement multiressource d’un territoire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 26<br />

M. Florent Morin, Ing.f., Produits Forestiers Alliance,<br />

Ghis<strong>la</strong>in Miousse, Ing.f., S.E.R <strong>de</strong>s Monts.: Produits forestiers Alliance:<br />

une expérience innovatrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 31<br />

Mme Nancy Gélinas, Université <strong>de</strong> Moncton:<br />

Les expériences <strong>de</strong> Forêt Habitée: l'évaluation <strong>de</strong>s participants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 40<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

table<br />

<strong>de</strong>s matières<br />

III


Jeudi Matin 19 0ctobre: Les expériences québécoises,<br />

canadiennes et internationales <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> forestière dans<br />

une optique multiressource et communautaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 44<br />

M. Jacques Robert, Ing.f., Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s:<br />

L'expérience du gouvernement fédéral: le programme <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s modèles . . . . . . . . p. 45<br />

M. Peter Duinker, Université <strong>de</strong> Dalhousie: Community forest in Canada and abroad:<br />

experiments and experiences in pursuit of sustainable <strong>de</strong>velopment.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 53<br />

M. Frédérik Doyon, Ing.f, Ph.D., Institut québécois d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> feuillue:<br />

Philosophie d'aménagement et p<strong>la</strong>nification stratégique: où <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle se situe-t-elle? . . p. 61<br />

M. Louis-Jean Lussier, Ph.D., consultant et économiste forestier:<br />

Comment tirer le maximum <strong>de</strong> bien-être <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 69<br />

Jeudi Après-midi 19 octobre: L'extension du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée<br />

au territoire forestier, un projet d'avenir?<br />

ATELIER 1: Développement économique local et régional: Les projets <strong>de</strong> Forêt Habitée<br />

peuvent-ils favoriser le développement d'une économie locale et régionale axée <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

production multiressource? Comment, par qui et quels sont les facteurs <strong>de</strong> succès? . . . . . . .p. 76<br />

M. Fernando Lavoie et Martin Bé<strong>la</strong>nd, Ing.f. Projet témoin <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau:<br />

L'entreprenariat collectif à <strong>la</strong> base du développement local.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 77<br />

Robert Deffrasnes, Ing.f., MRN: La <strong>forêt</strong> habitée: un facteur <strong>de</strong> succès économique? . . . . . . . . p. 83<br />

M. Gérard Szaraz, Ing.f., RESAM: Les groupements <strong>de</strong> propriétaires <strong>de</strong> lots boisés:<br />

témoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> habitée <strong>de</strong>puis trente ans. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 87<br />

M. Christian Bé<strong>la</strong>nger, Corporation d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> Normandin:<br />

La <strong>forêt</strong> habitée <strong>sur</strong> territoire <strong>de</strong> CAAF: Est-ce possible? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 95<br />

M. Gilles Quintal, biologiste, MRN: L'impact économique <strong>de</strong>s activités<br />

récréotouristiques en territoire public en Outaouais. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 102<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

table<br />

<strong>de</strong>s matières<br />

IV


ATELIER 2: Protection du milieu: L'exploitation multiressource<br />

est-elle compatible avec les contraintes à <strong>la</strong> valorisation<br />

et <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s habitats fauniques, <strong>de</strong>s routes, <strong>de</strong>s paysages<br />

et du régime hydrique? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 121<br />

M. Louis-Marie Girard, Ing.f., Louisiana-Pacific:<br />

La <strong>forêt</strong> habitée, <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource et les droits <strong>de</strong>s usagers. . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 122<br />

M. Jean Fink, B.Sc. biologiste, FAPAQ: La <strong>forêt</strong> habitée ou les habitants attablés? . . . . . . . . . . . p. 128<br />

M. Yvon Rainville, Aire Faunique Communautaire du Réservoir Baskatong:<br />

Pêche sportive du réservoir Baskatong inc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 134<br />

M. Réjean Arsenault, Chargé <strong>de</strong> projet, Projet témoin Gaspésie, Saint-Elzéar:<br />

Le Projet témoin Gaspésie, Saint-Elzéar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 141<br />

ATELIER 3: Développement récréotouristique: Aménagement multiressource<br />

et activités récréotouristiques: une conciliation possible? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 146<br />

M. Eric Forget, Ing.f., Projet témoin du Mont Gosford; <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> habitée du Mont Gosford. . . . . . p.147<br />

M. François Saumure, Club <strong>de</strong> motoneige Les Ours B<strong>la</strong>ncs: La Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

et l'aménagement récréotouristique: le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> motoneige. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 148<br />

M. Magel<strong>la</strong> Morasse, Ing.f., FAPAQ: Aménagement multiressource<br />

vs développement d'activités récréotouristiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 149<br />

M. Pierre Desjardins, prési<strong>de</strong>nt, APTAQ: Le tourisme nature<br />

et les <strong>forêt</strong>s habitées: un cheval <strong>de</strong> Troie? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 150<br />

Jeudi Soir 19 0ctobre: Banquet d’honneur<br />

Conférencier invité: M. Paul André David, Sous-Ministre adjoint,<br />

Ministère <strong>de</strong>s Régions, Outaouais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 152<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

table<br />

<strong>de</strong>s matières<br />

V


Vendredi matin 20 octobre: Orientations et défis<br />

du modèle <strong>de</strong> Forêt Habitée en aménagement forestier. . . . . . . . . p. 157<br />

M. Marc Dupuis, directeur du CLD Vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gatineau:<br />

Un <strong>sur</strong>vol du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gatineau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 158<br />

PÉRIODE DE DÉBAT: L'extension du modèle <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource à l'ensemble <strong>de</strong> l'espace<br />

forestier québécois: recommandations à faire, chantiers à mettre en p<strong>la</strong>ce et évaluations à poursuivre<br />

Animateur:<br />

M. Luc Bouthillier, Ing.f., Ph.D., professeur Université Laval:<br />

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 159<br />

Panélistes:<br />

M. Jacques Tremb<strong>la</strong>y, Ing.f., Ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles du Québec<br />

M. Jacques Gauvin, Ing.f., Association <strong>de</strong>s manufacturiers <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> sciage du Québec<br />

M. Jean Thiffault, Prési<strong>de</strong>nt, Association touristique <strong>de</strong> l'Outaouais<br />

M. Dany Hogg, Fédération <strong>de</strong>s pourvoyeurs du Québec<br />

M. Marc Beaudoin, Ing.f., Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> Maniwaki. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 186<br />

M. Marc Beaudoin, Ing.f.: Mot <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 192<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

table<br />

<strong>de</strong>s matières<br />

VI


Située à Maniwaki au Québec, <strong>la</strong> Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

(CGFA) est membre du réseau <strong>de</strong>s projets témoins <strong>de</strong> Forêt Habitée, porteur d'une<br />

expérience unique <strong>sur</strong> l'aménagement forestier au Québec. À <strong>la</strong> fois rentable et<br />

respectueuse <strong>de</strong> l'environnement cette approche permet à <strong>la</strong> CGFA <strong>de</strong> réinvestir et <strong>de</strong> faire<br />

croître l'économie locale. Depuis près <strong>de</strong> cinq ans, <strong>la</strong> CGFA œuvre avec succès au renouvellement<br />

du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s ressources forestières et du développement local au Québec. Dans ce<br />

contexte, <strong>la</strong> CGFA a décidé d 'organiser un colloque <strong>sur</strong> l'expérience <strong>de</strong> Forêt Habitée et les autres formes<br />

expérimentales <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> québécoise.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

contexte<br />

page 1


Information:<br />

Tirer les constats <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> Forêt Habitée et discuter <strong>de</strong>s<br />

possibilités d'extension <strong>de</strong> ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> au territoire forestier.<br />

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES<br />

• Présenter les constats et les enjeux <strong>de</strong> l'aménagement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource.<br />

• Dégager, par comparaison avec les situations canadiennes et internationales, les aspects porteurs<br />

<strong>de</strong>s expériences d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> québécoise et les aspects à améliorer.<br />

Observation:<br />

• Visite <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> CGFA, expérience concrète <strong>de</strong> Forêt Habitée: aménagement forestier,<br />

faunique et récréotouristique.<br />

Discussion:<br />

• Discuter <strong>de</strong>s enseignements, <strong>de</strong>s expériences d'aménagement (Forêt Habitée, Forêt modèle, autres) et<br />

<strong>de</strong> leur possibilité d'application au territoire forestier québécois.<br />

Formation:<br />

• Dispenser une formation reconnue par l'Ordre <strong>de</strong>s ingénieurs forestiers du Québec (OIFQ).<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

but du<br />

Colloque<br />

page 2


9:30 à 11:30 heures<br />

MATIN<br />

LES EXPÉRIENCES D'AMÉNAGEMENT ET DE GESTION<br />

MULTIRESSOURCE ET COMMUNAUTAIRES<br />

MERCREDI, 18 OCTOBRE<br />

1. La Forêt <strong>de</strong> l'Aigle: les leçons d'une expérience réussie<br />

2. Les projets témoins <strong>de</strong> Forêt Habitée: forces et faiblesses<br />

3. Approche Wendat <strong>de</strong> l’aménagement multiressource d’un territoire<br />

4. Produits forestiers Alliance: une expérience innovatrice<br />

5. Les expériences <strong>de</strong> Forêt Habitée: l'évaluation <strong>de</strong>s participants<br />

Objectif:<br />

Présenter les constats et les enjeux d'aménagement et <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource.<br />

Forme:<br />

Conférences et questions.<br />

Conférenciers:<br />

1. M. Marc Beaudoin, Ing.f., Directeur général <strong>de</strong> <strong>la</strong> CGFA<br />

2. M. Luc Bérard Ing.f., M. ATDR., Ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles du Québec<br />

3. M. Michel Mongeon, Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nation Huronne-Wendat<br />

4. M. Florent Morin, Ing.f., Produits Forestiers Alliance, Ghis<strong>la</strong>in Miousse, Ing.f., S.E.R <strong>de</strong>s Monts.<br />

5. Mme Nancy Gélinas, Université <strong>de</strong> Moncton<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

programme<br />

du Colloque<br />

page 3


APRÈS-MIDI<br />

11:45 à 18:00 heures<br />

DÎNER (11:45 à 12:45) ET VISITE DE LA FORÊT DE L'AIGLE<br />

(13h embarquement, retour 18h)<br />

Objectif:<br />

MERCREDI, 18 OCTOBRE (SUITE)<br />

Visite <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> CGFA, expérience concrète <strong>de</strong> Forêt Habitée:<br />

aménagement forestier, faunique et récréotouristique.<br />

Souper 18.00 h à 20.00 heures<br />

SOUPER LIBRE<br />

Activités 19.00 à 21.00 heures<br />

Ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> salle d'exercise et <strong>de</strong> <strong>la</strong> piscine<br />

SOIR<br />

20.45 à 22.30 heures<br />

Ren<strong>de</strong>z-vous (20.45h) hall d'entrée pour <strong>la</strong> visite commentée du Centre d'interprétation <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> contre le feu, situé dans <strong>la</strong> Maison Logue (1887), et présentation d'un vidéo.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

programme<br />

du Colloque<br />

page 4


MATIN<br />

9:30 à 12:00 heures<br />

JEUDI, 19 OCTOBRE<br />

LES EXPÉRIENCES QUÉBÉCOISES, CANADIENNES ET INTERNATIONALES DE GESTION<br />

FORESTIÈRE DANS UNE OPTIQUE MULTIRESSOURCE ET COMMUNAUTAIRE.<br />

1. L'expérience du gouvernement fédéral: le programme <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s modèles<br />

2. Community forest in Canada and abroad: experiments and experiences<br />

in pursuit of sustainable <strong>de</strong>velopment.<br />

3. Philosophie d'aménagement et p<strong>la</strong>nification stratégique: où <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle se situe-t-elle?<br />

4. Comment tirer le maximum <strong>de</strong> bien-être <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée?<br />

Objectif:<br />

Dégager, par comparaison, les aspects porteurs <strong>de</strong>s expériences d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> québécoise<br />

et les aspects à améliorer.<br />

Forme:<br />

Conférences et questions.<br />

Conférenciers:<br />

1. M. Jacques Robert, Ing.f., Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s<br />

2. M. Peter Duinker, Université <strong>de</strong> Dalhousie<br />

3. M. Frédérik Doyon, Ing.f., Ph.D., Institut québécois d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> feuillue<br />

4. M. Louis-Jean Lussier, Ph.D., consultant et économiste forestier<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

programme<br />

du Colloque<br />

page 5


APRÈS-MIDI<br />

14:00 à 17:00 heures<br />

L'EXTENSION DU CONCEPT DE FORÊT HABITÉE<br />

AU TERRITOIRE FORESTIER, UN PROJET D'AVENIR?<br />

ATELIER-1<br />

JEUDI, 19 OCTOBRE (SUITE)<br />

Développement économique local et régional: Les projets <strong>de</strong> Forêt Habitée peuvent-ils favoriser le<br />

développement d'une économie locale et régionale axée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> production multiressource? Comment,<br />

par qui et quels sont les facteurs <strong>de</strong> succès?<br />

Panélistes:<br />

1- M. Fernando Lavoie et Martin Bé<strong>la</strong>nd, Ing.f. Projet témoin <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau<br />

2- M. Robert Deffrasnes, Ing.f., MRN<br />

3- M. Gérard Szaraz, RESAM<br />

4- M. Gilles Quintal, biologiste, MRN<br />

5. M. Christian Bé<strong>la</strong>nger, Corporation d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> Normandin.<br />

Objectif:<br />

Discuter, sous différents angles, <strong>de</strong>s possibilités, enjeux, opportunités, contraintes et obstacles<br />

à l'extension du modèle <strong>de</strong> Forêt Habitée au territoire forestier québécois. Quels sont, à cet égard,<br />

les enseignements <strong>de</strong>s projets témoins?<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

programme<br />

du Colloque<br />

page 6


APRÈS-MIDI<br />

14:00 à 17:00 heures<br />

L'EXTENSION DU CONCEPT DE FORÊT HABITÉE<br />

AU TERRITOIRE FORESTIER, UN PROJET D'AVENIR?<br />

ATELIER-2<br />

JEUDI, 19 OCTOBRE (SUITE)<br />

Protection du milieu: L'exploitation multiressource est-elle compatible avec les contraintes à <strong>la</strong> valorisation<br />

et <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s habitats fauniques, <strong>de</strong>s routes, <strong>de</strong>s paysages et du régime hydrique?<br />

Panélistes<br />

1- M. Jean Fink, B.Sc. biologiste, FAPAQ<br />

2- M. Louis-Marie Girard, Ing.f., Louisiana-Pacific<br />

3- M. Yvon Rainville, Aire Faunique Communautaire du Réservoir Baskatong<br />

4- M. Réjean Arsenault, Projet témoin Gaspésie, Saint-Elzéar<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

programme<br />

du Colloque<br />

page 7


APRÈS-MIDI<br />

14:00 à 17:00 heures<br />

L'EXTENSION DU CONCEPT DE FORÊT HABITÉE<br />

AU TERRITOIRE FORESTIER, UN PROJET D'AVENIR?<br />

ATELIER-3<br />

JEUDI, 19 OCTOBRE (SUITE)<br />

Développement récréotouristique: Aménagement multiressource et activités récréotouristiques:<br />

une conciliation possible?<br />

Panélistes<br />

1- M. Eric Forget, Ing.f., Projet témoin du Mont Gosford<br />

2- M. François Saumure, Club <strong>de</strong> motoneige Les Ours B<strong>la</strong>ncs<br />

3- M. Magel<strong>la</strong> Morasse, Ing.f., FAPAQ<br />

5- M. Pierre Desjardins, APTAQ<br />

SOIRÉE<br />

Banquet d'honneur<br />

Conférencier invité M. Paul-André David, Sous-Ministre, Ministère <strong>de</strong>s Régions, Outaouais<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

programme<br />

du Colloque<br />

page 8


9:00 à 11:30 heures<br />

MATIN<br />

ORIENTATIONS ET DÉFIS DU MODÈLE<br />

DE FORÊT HABITÉE EN AMÉNAGEMENT FORESTIER.<br />

VENDREDI, 20 OCTOBRE<br />

1. Conférence d'ouverture: M. Marc Dupuis, Directeur du CLD Vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gatineau (20 minutes)<br />

2. Débat: L'extension du modèle <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource à l'ensemble <strong>de</strong> l'espace forestier québécois:<br />

recommandations à faire, chantiers à mettre en p<strong>la</strong>ce et évaluations à poursuivre.<br />

Objectif:<br />

Discuter <strong>de</strong>s conclusions <strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée précé<strong>de</strong>nte en s'interrogeant <strong>sur</strong> les expériences ou<br />

les évaluations à poursuivre ou à engager.<br />

Forme:<br />

Débat animé par Luc Bouthillier, Ing.f., Ph.D., professeur à l'Université Laval.<br />

Panélistes:<br />

1- M. Jacques Tremb<strong>la</strong>y, Ing.f.Ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles du Québec<br />

2- M. Jacques Gauvin, Ing.f., Association <strong>de</strong>s manufacturiers <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> sciage du Québec<br />

3- M. Jean Thiffault, Prési<strong>de</strong>nt, Association touristique <strong>de</strong> l'Outaouais<br />

4- M. Dany Hogg, Fédération <strong>de</strong>s pourvoyeurs du Québec<br />

5- M. Marc Beaudoin, Ing.f., Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

programme<br />

du Colloque<br />

page 9


Mesdames et messieurs, bon matin.<br />

LUC BOUTHILLIER, Ing.f., Ph.D.,<br />

Professeur, Université Laval<br />

Bienvenue à ce colloque qui, je l'espère, nous permettra <strong>de</strong> faire un premier bi<strong>la</strong>n <strong>sur</strong> cette<br />

idée <strong>de</strong> Forêt Habitée qui nous préoccupe, gens <strong>de</strong>s communautés forestières <strong>de</strong>puis bientôt<br />

vingt ans. On sait qu'il y a 14 projets officiels <strong>de</strong> Forêt Habitée et on doit en tirer un premier bi<strong>la</strong>n. Mais<br />

l'idée <strong>de</strong> Forêt Habitée inspire <strong>de</strong>s centaines d'autres projets à <strong>de</strong> gens qui habitent le milieu forestier et<br />

qui aimeraient que les choses changent. Et c'est ce<strong>la</strong> le but <strong>de</strong> ce colloque, faire un bi<strong>la</strong>n mais <strong>sur</strong>tout<br />

baliser le changement. Un changement qui pourrait avoir lieu <strong>de</strong>main si on est d'un optimiste délirant à<br />

l'égard <strong>de</strong> ce que <strong>la</strong> révision du régime forestier pourrait <strong>la</strong>isser entendre, mais un changement qui <strong>de</strong>vra<br />

avoir lieu à moyen terme sans doute.<br />

De quoi <strong>de</strong>vons-nous discuter, <strong>de</strong> quel changement s'agit-il? De l'état <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> tout d'abord. De <strong>la</strong> <strong>forêt</strong><br />

à reconstruire dans le cas <strong>de</strong> bien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s à proximité <strong>de</strong>s communautés humaines. On parle <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

intégrée, mais que veut-on intégrer? On parle <strong>de</strong> partenariat: il est c<strong>la</strong>ir qu'on ne fonctionne pas<br />

avec une page b<strong>la</strong>nche. Il existe <strong>de</strong>s droits consentis, et donc le changement doit se faire avec ceux qui<br />

ont obtenu ces droits, et non pas contre eux. L'administration <strong>publique</strong> est également impliquée. Nous<br />

sommes près <strong>de</strong> 200 personnes ici, plusieurs n'ont pu venir faute <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce et pourtant parmi les 2000<br />

fonctionnaires du secteur <strong>forêt</strong>, un seul s'occupe <strong>de</strong> Forêt Habitée. La reconnaissance officielle <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée, c'est ça aujourd'hui.<br />

Quand on parle <strong>de</strong> mise en valeur <strong>la</strong> ressource <strong>la</strong> première question c'est l'argent. La Forêt Habitée est<br />

encore perçue comme une machine à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s subventions. Y a-t-il moyen d'être plus constructif,<br />

<strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> possibilité d'une révision <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> re<strong>de</strong>vances et peut-être <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns conjoints?<br />

C'est donc tout un programme <strong>de</strong> baliser le changement. Essayer <strong>de</strong> rendre les communautés<br />

responsables <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> qui les environne, et <strong>de</strong> travailler avec les gens qui ont <strong>de</strong>s droits consentis<br />

pour exercer cette responsabilité. Il faut travailler avec réalisme et imagination. Il faudra, en sortant<br />

d'ici, que nous ayons eu assez d'audace pour que le changement ne reste pas uniquement <strong>de</strong> belles<br />

paroles dans un bel hôtel.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Ouverture<br />

du colloque<br />

page 10


MATIN<br />

9:30 à 11:30 heures<br />

LES EXPÉRIENCES D'AMÉNAGEMENT ET DE GESTION<br />

MULTIRESSOURCE ET COMMUNAUTAIRES<br />

1. La Forêt <strong>de</strong> l'Aigle: les leçons d'une expérience réussie<br />

2. Les projets témoins <strong>de</strong> Forêt Habitée: forces et faiblesses<br />

3. L'expérience autochtone<br />

4. Produits forestiers Alliance: une expérience innovatrice<br />

5. Les expériences <strong>de</strong> Forêt Habitée: l'évaluation <strong>de</strong>s participants<br />

Objectif:<br />

Présenter les constats et les enjeux d'aménagement et <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource.<br />

Forme:<br />

Conférences et questions.<br />

Conférenciers:<br />

1. M. Marc Beaudoin, Ing.f., Directeur général <strong>de</strong> <strong>la</strong> CGFA<br />

2. M. Luc Bérard Ing.f., M. ATDR., Ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles du Québec<br />

3. M. Michel Mongeon, Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nation Huronne-Wendat<br />

4. M. Florent Morin, Ing.f., Produits Forestiers Alliance, Ghis<strong>la</strong>in Miousse, Ing.f., S.E.R <strong>de</strong>s Monts.<br />

5. Mme Nancy Gélinas, Université <strong>de</strong> Moncton<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 octobre : Plénière<br />

page 11


Résumé<br />

LA FORÊT DE L'AIGLE: LES LEÇONS D'UNE<br />

EXPÉRIENCE RÉUSSIE<br />

MARC BEAUDOIN, Ing.f., MSC<br />

Directeur général, Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle,<br />

167, rue Lévis, Maniwaki (Québec) J9E 1P9, tél. 819-449-7111, téléc. 819-449-4111,<br />

Courriel: cgfa@ireseau.com<br />

La Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle (CGFA) a reçu du gouvernement du Québec, en 1996, le<br />

mandat <strong>de</strong> développer l'ensemble <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle <strong>de</strong> manière à dynamiser <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

locale et diversifier son économie. Bien qu'il soit difficile <strong>de</strong> quantifier l'atteinte <strong>de</strong> ces objectifs,<br />

certains résultats <strong>la</strong>issent présager <strong>de</strong>s progrès sensibles. Notons succinctement l'évolution importante<br />

du chiffre d'affaires, l'augmentation du nombre <strong>de</strong> membres, les progrès en matière <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification et<br />

d'opérations <strong>de</strong>s activités et le développement du potentiel récréatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle.<br />

Comment pouvons-nous expliquer ces développements? Quels éléments ont contribué à rendre le concept<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée applicable en Outaouais et spécifiquement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle? Plusieurs<br />

réponses se trouvent sûrement dans certaines caractéristiques propres au territoire, au mo<strong>de</strong> d'organisation<br />

ainsi qu'à <strong>la</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation utilisée.<br />

Dans ma conférence, je veux abor<strong>de</strong>r les objectifs du projet et je ferai le tour <strong>de</strong> ce qui a bien et moins<br />

bien fonctionné à <strong>la</strong> CGFA.<br />

Je <strong>la</strong>isserai les détails <strong>de</strong> ce qu'est <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle un peu dans l'ombre puisque vous <strong>la</strong> visiterez cet<br />

après-midi. Mais rapi<strong>de</strong>ment il faut savoir que <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle est un territoire:<br />

• <strong>de</strong> 140 km carré;<br />

• qui présente un bon potentiel forestier, faunique et récréotouristique;<br />

• libre <strong>de</strong> droits, sauf pour quelques 12 baux <strong>de</strong> villégiature;<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 octobre<br />

page 12


• d'expérimentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CIP qui est <strong>de</strong>venu une réserve forestière en<br />

1986 et un projet <strong>de</strong> Forêt Habitée en 1996.<br />

Le projet est géré par une corporation sans but lucratif composé <strong>de</strong> 7 membres<br />

représentatifs du milieu: l'Institut Québécois d'Aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Feuillue<br />

(I.Q.A.F.F.), <strong>la</strong> Société Sylvicole <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute Gatineau, <strong>la</strong> première nation Kitigan Zibi<br />

Anishinabeg, <strong>la</strong> ZEC Pontiac, <strong>la</strong> ZEC Bras-Coupé Désert, le club <strong>de</strong> motoneige Les Ours B<strong>la</strong>ncs et<br />

<strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong> Cayamant.<br />

La mission <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle est " d'harmoniser <strong>la</strong> conservation et <strong>la</strong> mise en valeur <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s<br />

ressources <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle afin d'intensifier le dynamisme socio-économique local, et ce<strong>la</strong> dans le<br />

respect <strong>de</strong>s aspirations <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté. " Une mission donc qui est essentiellement celle <strong>de</strong> faire <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> foresterie pour le mon<strong>de</strong>, pour combler les aspirations <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté locale.<br />

Qu'est-ce qui a été fait? Qu'est-ce qui a aidé ou qui a retardé l'atteinte <strong>de</strong> cette mission?<br />

Qu'est-ce qui a été fait et qui a aidé au succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle:<br />

• On a procédé à un inventaire social <strong>de</strong>s utilisateurs du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle, pour connaître<br />

leurs aspirations pour le futur.<br />

• On s'est donné un conseil d'administration représentatif du milieu.<br />

• On a mis en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> consultation pour le p<strong>la</strong>n annuel.<br />

• Les employés participent à <strong>de</strong> nombreux conseils d'administration ce qui nous as<strong>sur</strong>e d'être au<br />

courant <strong>de</strong> ce que <strong>la</strong> communauté veut pour <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle.<br />

• Ces initiatives ont permis d'as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> crédibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> corporation et <strong>de</strong> faire passer son message.<br />

• On a également mis en p<strong>la</strong>ce un vocabu<strong>la</strong>ire commun pour se comprendre entre tous les intervenants<br />

quand on par<strong>la</strong>it <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> foresterie.<br />

• Le fait qu'il y ait une seule corporation <strong>sur</strong> le territoire a évité les batailles entre actionnaires <strong>de</strong><br />

corporations distinctes.<br />

• L'appui énorme du milieu: CLD, CRDO et du volet 2.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

page 13


Les points négatifs qui ont retardé le développement du projet:<br />

• On manquait <strong>de</strong> ressources au départ pour faire passer le message et faire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> communication.<br />

• L'incertitu<strong>de</strong> politique. Que va <strong>de</strong>venir <strong>la</strong> Forêt Habitée?<br />

• Le flou du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée. Il a fallu quelques réunions du conseil d'administration<br />

pour comprendre ce qu'on vou<strong>la</strong>it dire par le concept.<br />

Quel a été l'impact du projet <strong>sur</strong> le dynamisme socio-économique local?<br />

Le projet a aidé à dynamiser le milieu <strong>de</strong> trois façons:<br />

• Les emplois créés: en 1996 il y avait un permanent et 1 saisonnier. Actuellement <strong>la</strong> CGFA emploie<br />

une dizaine <strong>de</strong> permanents et environ 85 saisonniers. De plus, le bois coupé <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

ai<strong>de</strong> à consoli<strong>de</strong>r les emplois dans les usines locales puisqu'il est transformé ici.<br />

• Le chiffre d'affaires: Le chiffre est passé <strong>de</strong> 375,000$ à 3 millions$ l'an passé. 80% <strong>de</strong>s revenus<br />

proviennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente <strong>de</strong>s biens et services du territoire. On a mis en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mise<br />

en marché pour maximiser <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>s bois qui sont notre principal revenu. La CGFA vend le gros<br />

<strong>de</strong> son bois aux enchères.<br />

• La corporation a également obtenu les droits forestiers.<br />

Pour réussir à appliquer le concept il a fallu changer les éléments <strong>de</strong> conservation et <strong>de</strong> mise en valeur.<br />

• Il a fallu changer les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marte<strong>la</strong>ge et <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion et trouver <strong>de</strong> nouvelles métho<strong>de</strong>s<br />

d'exploitation pour atteindre nos objectifs <strong>de</strong> conservation. Il a également fallu améliorer <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification<br />

et les métho<strong>de</strong>s d 'exploitation pour préserver <strong>la</strong> ressource faunique (coupe en damiers,<br />

préservation d'arbres fruitiers, préservation <strong>de</strong>s hêtres dans les érablières, etc.).<br />

• Il y a aussi <strong>de</strong>s inventaires fauniques et du monitoring (chauve-souris, sauvagine, etc.). La tortue<br />

<strong>de</strong>s bois est <strong>de</strong>venue notre emblème, c'est une espèce rare <strong>sur</strong> <strong>la</strong>quelle nous avons <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong><br />

recherche.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

page 14


• Du coté du récréotouristique il y a eu <strong>la</strong> construction d'un pavillon et<br />

d'un réseau <strong>de</strong> sentiers, d'un refuge polyvalent et d'un réseau routier.<br />

Ce qui est plus difficile pour l'avenir ce sont les points suivants:<br />

• L'absence <strong>de</strong> droits à long terme. Les droits forestiers n'ont été accordés que pour 5<br />

ans, il est donc difficile d'emprunter pour plus longtemps.<br />

• Le flou du concept qui est difficile à faire comprendre aux entrepreneurs forestiers. D'autant plus<br />

qu'il n'y a pas <strong>de</strong> statut c<strong>la</strong>ir pour le territoire.<br />

• L'absence <strong>de</strong> droits fauniques et <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>sur</strong> l'ensemble du territoire.<br />

• L'intégration <strong>de</strong>s ministères et <strong>de</strong> leurs réglementations qui ne sont pas toutes adaptées à <strong>la</strong><br />

situation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle.<br />

Le projet a donc démontré que lorsqu'on donne <strong>de</strong>s moyens à <strong>la</strong> communauté, un territoire avec du potentiel,<br />

celle-ci est capable <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s décisions et <strong>de</strong> se prendre en main.<br />

Mais le sac à outils est encore faible. Il faudra donc, pour l'avenir du programme <strong>de</strong> Forêt Habitée, qu'un<br />

certain nombre d'éléments soit mis en p<strong>la</strong>ce:<br />

• Une convention multiressource qui donne <strong>de</strong>s droits.<br />

• La centralisation <strong>de</strong> l'information pour être capable <strong>de</strong> suivre et appuyer les initiatives <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée.<br />

• Débloquer <strong>de</strong>s territoires <strong>de</strong> bonne qualité. Faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée avec <strong>de</strong>s territoires qu'il faut<br />

reconstruire pour les 40 prochaines années ça donne peu <strong>de</strong> chances aux projets.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

page 15


Q. Inaudible<br />

PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LES MEMBRES<br />

DE L'ASSEMBLÉE<br />

M. Marc Beaudoin: Il a fallu 4 ans <strong>de</strong> travail pour développer le territoire et mettre<br />

en p<strong>la</strong>ce les infrastructures nécessaires au développement touristique. À l'avenir, on pourra<br />

donc développer ce côté là. La politique <strong>de</strong> <strong>la</strong> CGFA est <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r l'accès au territoire libre mais <strong>de</strong> tarifer<br />

son usage commercial. On a donné en concession le service <strong>de</strong> repas au pavillon dans <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong><br />

l'Aigle. De <strong>la</strong> même façon on travaille avec un pourvoyeur pour <strong>la</strong> chasse à <strong>la</strong> bécasse.<br />

M. Vincent Barrette, Produits forestiers Turpin. Quels sont les droits que vous aimeriez avoir pour<br />

<strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle?<br />

M. Marc Beaudoin: L'idée <strong>de</strong> base est <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources. Donc, il faut <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification et du contrôle. Mais actuellement on a aucun contrôle <strong>sur</strong> les activités. Par exemple,<br />

quelqu'un qui prend les poubelles et les vi<strong>de</strong>nt les unes après les autres, on ne peut rien faire. Parce<br />

qu'on a pas <strong>de</strong> droits. On aimerait contrôler le braconnage en engageant un agent <strong>de</strong> conservation, mais<br />

on ne peut pas parce que le territoire n'a pas <strong>de</strong> statut faunique.<br />

M. Fernando Lavoie, Projet <strong>de</strong> Forêt Habitée <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau. Est-ce que vous gar<strong>de</strong>z toutes les<br />

re<strong>de</strong>vances <strong>sur</strong> vos droits <strong>de</strong> coupe?<br />

M. Marc Beaudoin: L'ensemble <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances pour <strong>la</strong> coupe doit être dépensé en aménagement<br />

<strong>sur</strong> le territoire. On ne pourrait pas <strong>la</strong>isser les droits dormir. Il faut les dépenser. On a réalisé <strong>de</strong>s travaux<br />

d'aménagement forestier mais pas <strong>de</strong>s chemins forestiers parce qu'il y avait assez à faire pour dépenser<br />

toutes les sommes dues.<br />

M Louis Bé<strong>la</strong>nger, Faculté <strong>de</strong> foresterie <strong>de</strong> l'Université Laval. Comment le volet <strong>de</strong> droit forestier a<br />

été négocié avec le ministère?<br />

M. Marc Beaudoin: L'idée <strong>de</strong> base est que <strong>la</strong> Forêt Habitée <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s ressources du<br />

territoire. Comme le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle était libre <strong>de</strong> droits et ne faisait pas partie <strong>de</strong> l'aire<br />

commune, ça n'a pas été difficile d'obtenir ce droit. On ne vou<strong>la</strong>it pas créer un petit CAAF pour une seule<br />

usine; or, donc en faisant <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente aux enchères, tous étaient libres <strong>de</strong> venir s'approvisionner avec le<br />

bois <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

page 16


LES PROJETS TÉMOINS DE FORÊT HABITÉE:<br />

FORCES ET FAIBLESSES<br />

LUC BÉRARD Ing.f.,<br />

M. ATDR, Direction <strong>de</strong>s programmes forestiers, ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles du<br />

Québec. 880, chemin Sainte?Foy, 5e étage, bureau 5.00, Québec (Québec) Canada G1S 4X4, Tél.<br />

418-627-8650, poste 4378, téléc. 418-646-9245 Courriel: luc.berard@mrn.gouv.qc.ca<br />

Résumé<br />

Depuis 1996, le ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles (MRN) appuie le développement <strong>de</strong>s projets témoins<br />

<strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée qu'il a reconnus. Après quelques années d'observation, nous pouvons dégager <strong>de</strong> ces<br />

projets certaines tendances au regard <strong>de</strong> leur fonctionnement, <strong>de</strong> l'avancement <strong>de</strong>s réalisations, <strong>de</strong>s facteurs<br />

<strong>de</strong> succès ainsi que <strong>de</strong>s obstacles pouvant nuire à leur développement.<br />

1) La diversité <strong>de</strong>s formules d'organisation du partenariat d'affaires reflète un certain niveau d'intégration<br />

<strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s partenaires.<br />

2) Les promoteurs et les partenaires souhaitent pouvoir contrôler davantage les facteurs et les coûts <strong>de</strong><br />

production <strong>de</strong>s biens et services qu'ils offrent ou enten<strong>de</strong>nt offrir. La nécessité <strong>de</strong> détenir l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s droits (fonciers, forestiers, fauniques, agricoles, etc.) <strong>sur</strong> le territoire du projet est apparue essentielle<br />

pour développer tous les potentiels. Le corol<strong>la</strong>ire est <strong>de</strong> pouvoir exercer un contrôle <strong>sur</strong> leur mise<br />

en marché en vue <strong>de</strong> maximiser les bénéfices et les retombées socio-économiques. D'autres facteurs<br />

contribuant au succès <strong>de</strong> ces projets sont également ressortis.<br />

3) Certains projets s'autofinancent. Plusieurs autres sont dans <strong>la</strong> bonne voie pour y parvenir à terme, notamment<br />

avec l'obtention <strong>de</strong>s droits nécessaires pour mettre en valeur l'ensemble <strong>de</strong>s ressources.<br />

Presque tous les projets ayant une Convention d'aménagement forestier (CAF) ou une Convention <strong>de</strong><br />

<strong>gestion</strong> territoriale (CGT) démontrent un bon taux d'autofinancement.<br />

4) La matière ligneuse est <strong>la</strong> ressource qui rapporte le plus <strong>de</strong> bénéfices à court terme et sert <strong>de</strong> levier<br />

pour développer les autres potentiels. Les bénéfices associés à <strong>la</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s autres ressources<br />

ne représentent qu'une faible partie <strong>de</strong> leur chiffre d'affaires annuel.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

page 17


Depuis 1996, le ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles (MRN) appuie le<br />

développement non seulement <strong>de</strong>s projets témoins <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée qu'il a<br />

reconnus, mais aussi celui d'autres projets analogues. À quelques exceptions<br />

près, les régions administratives ont chacune leur projet témoin visant à expérimenter,<br />

en zone <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée, différents modèles <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> et d'aménagement<br />

<strong>de</strong>s ressources forestières. Essentiellement, ces quatorze projets sont axés <strong>sur</strong> un nouveau<br />

partenariat entre les intervenants du milieu et <strong>sur</strong> une plus gran<strong>de</strong> participation <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />

à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> ainsi qu'à <strong>la</strong> mise en valeur intégrées <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s ressources du milieu<br />

forestier <strong>sur</strong> un territoire désigné. L'ensemble <strong>de</strong> quatorze projets (tableau 1) couvre 3 930 km2, soit 0,5<br />

% <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> québécoise commerciale, dont 1 030 km2 pour le seul projet <strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong><br />

Chibougamau. À ces projets s'ajoute celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC <strong>de</strong> La Matapédia orienté vers l'expérimentation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> décentralisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> forestière.<br />

Ces projets se développent autant <strong>sur</strong> les terres privées que <strong>publique</strong>s. À l'instigation d'un promoteur, et<br />

ce, <strong>sur</strong> une base volontaire, <strong>de</strong>s partenaires ont organisé et structuré leur partenariat d'affaires en vue<br />

d'intégrer, <strong>de</strong> diversifier et d'optimiser <strong>la</strong> production <strong>de</strong> ressources et <strong>de</strong> services <strong>sur</strong> un territoire donné.<br />

Les partenaires ont <strong>la</strong> responsabilité d'établir, par consensus, les orientations <strong>de</strong> développement, les objectifs<br />

<strong>de</strong> production ainsi que <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong>s interventions <strong>de</strong> manière à satisfaire autant leurs intérêts<br />

particuliers que ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> collectivité. Par le biais d'ententes, ils peuvent convenir d'un nouveau<br />

partage <strong>de</strong>s responsabilités, <strong>de</strong>s bénéfices, <strong>de</strong>s frais à engager ainsi que les risques liés au projet. Par<br />

ailleurs, les projets se sont développés <strong>de</strong> manière à ce que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion locale soit également associée<br />

aux mécanismes <strong>de</strong> prises <strong>de</strong> décisions et puissent orienter le développement <strong>sur</strong> le territoire en fonction<br />

<strong>de</strong> ses aspirations. En ce sens, le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> développement multiressource, é<strong>la</strong>boré en concertation par<br />

les partenaires doit obtenir un <strong>la</strong>rge consensus auprès <strong>de</strong> tous les acteurs du milieu avant d'être mis en<br />

œuvre.<br />

Deux sondages ont été menés par le MRN pour justement connaître les gran<strong>de</strong>s tendances au regard <strong>de</strong><br />

leur fonctionnement, <strong>de</strong> l'état d'avancement <strong>de</strong> leurs réalisations et <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> succès ainsi que<br />

<strong>de</strong>s obstacles liés à leur développement. Un premier sondage a été mené auprès <strong>de</strong>s représentants régionaux<br />

<strong>de</strong> plusieurs ministères par le biais du MRN. Un second sondage a été effectué auprès <strong>de</strong>s promoteurs<br />

<strong>de</strong>s projets. La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence pour l'analyse <strong>de</strong>s données est l'année financière<br />

1998-1999.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

page 18


Les principales observations issues <strong>de</strong>s sondages<br />

au regard du développement <strong>de</strong>s projets témoins<br />

Le développement <strong>de</strong>s projets témoins est variable selon le contexte propre à chacun.<br />

Néanmoins, après quelques années d'observation, nous pouvons dégager certaines<br />

tendances au regard <strong>de</strong> leur fonctionnement, <strong>de</strong> l'avancement <strong>de</strong>s réalisations, <strong>de</strong>s<br />

facteurs <strong>de</strong> succès ainsi que <strong>de</strong>s obstacles à leur développement. La qualité <strong>de</strong> leur développement<br />

est principalement attribuable aux facteurs suivants:<br />

• le dynamisme et l'implication du promoteur et <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s partenaires ;<br />

• <strong>la</strong> formule d'organisation du partenariat choisie ;<br />

• <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s droits acquis par les promoteurs, les partenaires ou par le regroupement <strong>de</strong> partenaires<br />

;<br />

• les possibilités d'accroître les revenus autonomes par <strong>la</strong> vente <strong>de</strong> ressources et services ;<br />

• <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s potentiels qu'offre le territoire du projet ;<br />

• l'accompagnement <strong>de</strong>s ministères ainsi que le support <strong>de</strong>s MRC et <strong>de</strong>s CRD, notamment dans l'utilisation<br />

du volet II du PMVRMF.<br />

Les promoteurs qui ont mis en œuvre <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s projets témoins proviennent <strong>sur</strong>tout du milieu municipal<br />

(municipalités et MRC). La moitié <strong>de</strong> ces promoteurs détient <strong>de</strong>s droits <strong>sur</strong> <strong>la</strong> matière ligneuse par<br />

le biais d'une Convention d'aménagement forestier (CAF) ou d'une Convention <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> territoriale<br />

(CGT). Quant aux partenaires économiques qui ont adhéré aux projets témoins ils sont généralement les<br />

détenteurs <strong>de</strong> droits <strong>sur</strong> les terres ou les ressources. Ils proviennent principalement <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong><br />

l'aménagement forestier, <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong>s produits forestiers, <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s territoires fauniques<br />

(ZEC, pourvoiries) et <strong>de</strong> divers organismes du secteur récréotouristique. Les motifs <strong>de</strong> leur adhésion<br />

sont variables. Pour certains, leur affiliation est une façon <strong>de</strong> prendre part au processus <strong>de</strong> prises <strong>de</strong><br />

décisions re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> et à l'aménagement <strong>de</strong>s ressources du territoire. Pour d'autres, c'est une<br />

façon <strong>de</strong> s'impliquer dans le processus <strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns d'aménagement <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong><br />

CAAF et d'influencer leurs activités. D'autres visent à protéger leurs acquis ou leurs droits ou encore à diversifier<br />

et accroître leurs sources d'approvisionnement en matière ligneuse.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

page 19


Au chapitre <strong>de</strong>s formules <strong>de</strong> partenariat qui se sont développées, nous observons<br />

<strong>la</strong> formation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> structure <strong>de</strong> partenariat,<br />

qui expriment un certain <strong>de</strong>gré d'intégration <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s partenaires:<br />

• Les structures <strong>de</strong> type " table <strong>de</strong> concertation ", où les partenaires se rencontrent<br />

périodiquement pour coordonner et harmoniser leurs activités respectives figurent<br />

dans 6 projets. Avec l'entrée en vigueur prochaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi modifiant <strong>la</strong> Loi <strong>sur</strong> les <strong>forêt</strong>s et<br />

d'autres dispositions légis<strong>la</strong>tives et dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns d'aménagement<br />

forestier, nous allons voir apparaître <strong>de</strong>s structures analogues à l'échelle <strong>de</strong>s aires communes (unités<br />

d'aménagement).<br />

• Les structures <strong>de</strong> type " corporation ou société <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> " où les partenaires (détenteurs <strong>de</strong><br />

droits ou non) ont décidé <strong>de</strong> former une corporation ou une société, légalement constituée, pour<br />

gérer spécifiquement leur projet. Cette formule, rencontrée dans 6 projets, favorise <strong>la</strong> concertation<br />

au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification et <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s activités d'aménagement. Elle favorise une<br />

meilleure intégration <strong>de</strong>s orientations, <strong>de</strong>s objectifs et <strong>de</strong>s activités respectives <strong>de</strong>s partenaires. De<br />

plus, elle accor<strong>de</strong> beaucoup plus <strong>de</strong> crédibilité au projet, elle favorise le respect mutuel entre les<br />

partenaires et facilite <strong>la</strong> mise en commun <strong>de</strong>s connaissances, <strong>de</strong>s valeurs et <strong>de</strong> l'expertise et d'un<br />

budget <strong>de</strong> fonctionnement. Cette formule n'est cependant pas garante du succès du projet, puisque<br />

certains projets témoins ne fonctionnent pas adéquatement avec ce type <strong>de</strong> structure. À cet effet,<br />

il est intéressant <strong>de</strong> noter que certaines corporations ou sociétés <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> qui regroupent<br />

l'ensemble <strong>de</strong>s partenaires associés au projet détiennent <strong>de</strong>s droits <strong>sur</strong> les terres et les ressources.<br />

De cette manière, les droits <strong>de</strong>viennent <strong>la</strong> propriété d'un ensemble <strong>de</strong> partenaires qui représentent<br />

les intérêts du milieu. Les projets où <strong>la</strong> corporation ou <strong>la</strong> société détient <strong>de</strong>s droits <strong>sur</strong> <strong>la</strong> matière<br />

ligneuse dans les réserves forestières (Convention d'aménagement forestier) démontrent un haut<br />

niveau d'autofinancement.<br />

Quant aux projets <strong>de</strong>s régions 01 et 03, ils sont particuliers du fait que les MRC promotrices ont signé une<br />

convention <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> territoriale qui leur délègue certaines responsabilités gouvernementales en<br />

matière <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> foncière et forestière. Les MRC ont l'obligation <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s comités multiressource<br />

(rôle aviseur).<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

page 20


Pour mettre en œuvre leur p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> développement multiressource, le promoteur<br />

et les partenaires ont besoin <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s droits <strong>sur</strong> les terres<br />

et les ressources. La mise en valeur optimale et intégrée <strong>de</strong>s ressources n'est<br />

possible qu'à cette condition. Il peut arriver que <strong>de</strong>s intervenants du milieu s'objectent<br />

à ce que ces droits soient consentis à l'un ou à l'autre <strong>de</strong>s partenaires afin <strong>de</strong><br />

protéger certains acquis (ex.: territoire faunique sans statut fréquenté par les membres<br />

d'une association <strong>de</strong> chasseurs et <strong>de</strong> pêcheurs). Il arrive également que <strong>de</strong>s droits ne puissent<br />

être octroyés du simple fait que le cadre légal actuel ne le permette pas ou encore que ce<strong>la</strong> ne correspond<br />

pas aux orientations <strong>de</strong>s ministères visés ou du gouvernement.<br />

Par ailleurs, nous observons qu'il y a <strong>de</strong>s droits <strong>sur</strong> les ressources qui procurent plus <strong>de</strong> richesse que<br />

d'autres. La matière ligneuse est sans contredit celle qui en produit le plus. Les projets où le promoteur<br />

détient les droits forestiers (CAF ou CGT <strong>sur</strong> les réserves forestières) et où il peut mettre en marché le bois<br />

<strong>de</strong>stiné aux usines <strong>de</strong> transformation démontrent <strong>de</strong> bonnes performances financières (revenus autonomes<br />

élevés). Les bénéfices qu'entraîne <strong>la</strong> vente <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière ligneuse servent <strong>de</strong> levier principal<br />

pour développer à court terme d'autres activités lucratives. Cependant, les projets où le promoteur ne détient<br />

pas <strong>de</strong> droits <strong>sur</strong> le bois affichent une faible performance financière. Généralement dans ces projets,<br />

le bois est déjà attribué aux industriels forestiers (bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF partenaires d'un projet). Les<br />

bénéfices qui pourraient être associés à <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> travaux d'aménagement forestier et à <strong>la</strong> vente<br />

<strong>de</strong> bois échappent généralement au promoteur du projet. Dans ce contexte, ces organismes n'ont<br />

généralement pas <strong>la</strong> capacité financière pour investir dans son développement. Certains éprouvent<br />

même <strong>de</strong> <strong>la</strong> difficulté à trouver les ressources financières pour as<strong>sur</strong>er sa gérance. En ce sens, l'avenir <strong>de</strong><br />

ces projets est incertain.<br />

Nous considérons que cinq projets témoins (projets <strong>de</strong>s régions 02, 03, 05, 07 et 08) <strong>sur</strong> quatorze ont atteint<br />

un taux d'autofinancement fort intéressant. Les projets ayant les meilleurs taux d'autofinancement<br />

sont ceux qui ont <strong>de</strong>s revenus annuels provenant à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente <strong>de</strong>s produits et <strong>de</strong>s services et <strong>de</strong>s<br />

contributions <strong>de</strong>s partenaires qui représentent plus <strong>de</strong> 65 % <strong>de</strong> leur chiffre d'affaires et dont leur <strong>sur</strong>vie<br />

n'est pas dépendante <strong>de</strong>s programmes gouvernementaux, notamment le volet II du PMVRMF. Précisons<br />

que tous les projets témoins ont bénéficié <strong>de</strong> ce programme au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années. Plusieurs<br />

d'entre eux ne dépen<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong> programmes gouvernementaux pour poursuivre leur développement.<br />

Nous observons que ces cinq projets font partie d'un groupe <strong>de</strong> sept (projets <strong>de</strong>s régions 01, 02, 03, 05,<br />

07, 08 et 09) où le promoteur détient une CAF ou une CGT, avec <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> mettre en marché <strong>de</strong>s vol-<br />

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18 Octobre<br />

page 21


umes <strong>de</strong> bois. Toutefois, le projet <strong>de</strong>s fermes forestières (région 01) et<br />

celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> région 09 ne sont pas aussi performants, en raison <strong>de</strong> l'état actuel<br />

<strong>de</strong> leur <strong>forêt</strong>, qui ne permet pas <strong>de</strong> récolter annuellement un volume suffisant<br />

<strong>de</strong> bois. Les autres projets témoins (régions 04, 10, 11, 12, 14, 15, 17) ont un taux<br />

d'autofinancement qualifié <strong>de</strong> faible à très faible.<br />

Le développement d'autres produits et services que <strong>la</strong> matière ligneuse fournit présentement<br />

peu <strong>de</strong> revenus en comparaison à ce que peu rapporter <strong>la</strong> vente <strong>de</strong> bois aux usines <strong>de</strong> transformation.<br />

Pour l'année financière 1998-1999, six projets affichent <strong>de</strong>s revenus qui proviennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente d'autres<br />

produits et services que le bois. À titre indicatif, ces revenus varient <strong>de</strong> 1 000 à 36 000 $/année et ne<br />

représentent que <strong>de</strong> 1 à 12 % <strong>de</strong> leur chiffre d'affaires annuel. Tous projets confondus, <strong>sur</strong> un chiffre d'affaires<br />

annuel total <strong>de</strong> 8 001 900 $, les revenus <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente d'autres produits et services que le bois ne totalisent<br />

que 95 000 $, soit 1,2 %. La jeunesse <strong>de</strong>s projets et les obstacles que les promoteurs peuvent<br />

rencontrer pour développer ces autres possibilités expliquent cette situation. Par exemple, l'offre en produits<br />

récréotouristiques nécessite <strong>de</strong>s investissements importants avant <strong>de</strong> rapporter <strong>de</strong>s bénéfices.<br />

Aussi, le volet II du PMVRMF a contribué significativement au développement du potentiel récréotouristique<br />

<strong>de</strong>s projets.<br />

En 1998-1999, 1,3 million $ du volet II du PMVRMF a été accordé aux projets témoins. Pour cette même<br />

année, cette source <strong>de</strong> revenus représentait, en moyenne, 16 % <strong>de</strong> leur chiffre d'affaires annuel et créait<br />

au total l'équivalent <strong>de</strong> 38 emplois annualisés à 256 jours/année. Depuis le démarrage <strong>de</strong>s projets témoins<br />

(1995-1996 à 1999-2000) et uniquement avec le volet II, on parle <strong>de</strong> l'équivalent <strong>de</strong> 141 emplois annualisés<br />

créés (4,5 millions $). Par ailleurs, et <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> leur chiffre d'affaires, nous estimons<br />

qu'actuellement les quatorze projets témoins créent et consoli<strong>de</strong>nt l'équivalent <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 250 emplois<br />

annualisés.<br />

Pour pouvoir augmenter leur part <strong>de</strong> revenus en provenance <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en marché <strong>de</strong>s biens et <strong>de</strong>s services<br />

produits, les promoteurs doivent notamment être détenteurs <strong>de</strong>s droits disponibles <strong>sur</strong> les terres et<br />

les ressources, notamment les droits forestiers. Par ailleurs, l'acquisition <strong>de</strong> droits forestiers et fauniques<br />

leur permettrait comme pour les bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF et les pourvoyeurs, <strong>de</strong> les utiliser en guise <strong>de</strong><br />

garantie bancaire pour investir dans <strong>la</strong> production <strong>de</strong> ressources et dans le développement <strong>de</strong> services.<br />

Le nouveau CAF (contrat d'aménagement forestier) prévu dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise à jour du régime<br />

forestier présente <strong>de</strong>s occasions d'affaires intéressantes pour les promoteurs.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

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18 Octobre<br />

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Du fait que le réseau <strong>de</strong> projets témoins vise à expérimenter <strong>la</strong> mise en<br />

œuvre du concept <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée, les promoteurs aimeraient que les ministères<br />

présentent davantage d'ouverture pour mettre en p<strong>la</strong>ce les conditions<br />

favorables au plein développement <strong>de</strong> leur projet. Parmi ces conditions, l'acquisition<br />

<strong>de</strong> plusieurs droits <strong>sur</strong> les terres et les ressources n'a pu leur être consentie pour<br />

les raisons évoquées précé<strong>de</strong>mment. À cet égard, ils manifestent le désir que dans l'intervalle,<br />

le gouvernement puisse leur reconnaître un statut particulier officiel pour faciliter l'obtention<br />

<strong>de</strong> ces droits et expérimenter réellement <strong>la</strong> mise en œuvre du concept, soit <strong>de</strong> développer<br />

<strong>de</strong>s entreprises dont <strong>la</strong> mission première est <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s ressources multiples et <strong>de</strong>s services diversifiés<br />

<strong>sur</strong> <strong>de</strong>s territoires désignés. Depuis <strong>de</strong> nombreuses années, le gouvernement a soutenu le<br />

développement et <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l'industrie <strong>de</strong> transformation du bois. Il y a maintenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

pour soutenir et favoriser le développement d'entreprises spécialisées dans <strong>la</strong> production accrue <strong>de</strong><br />

ressources et <strong>de</strong> services qui:<br />

• alimenteront une industrie forestière en produits diversifiés <strong>de</strong> qualité ;<br />

• augmenteront l'apport <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s (diversification) au développement économique <strong>de</strong>s collectivités<br />

locales ;<br />

• as<strong>sur</strong>eront une meilleure conciliation entre les utilisateurs et les usagers du milieu forestier.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

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18 Octobre<br />

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Tableau 1: Les projets témoins <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée reconnus par le MRN<br />

Régions administratives Nom du projet témoin Organismes promoteurs<br />

01 Bas-Saint-Laurent Fermes forestières MRC <strong>de</strong> Matane<br />

02 Saguenay-Lac-Saint-Jean Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau Corporation <strong>de</strong> mise en valeur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau<br />

03 Québec<br />

(Coopérative forestière <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau)<br />

Massif <strong>de</strong> CharlevoixMRC <strong>de</strong> Charlevoix<br />

04 Mauricie PARC récréoforestier <strong>de</strong> Saint-Mathieu Coopérative forestière<br />

du Bas Saint-Maurice<br />

05 Estrie Mont Gosford Municipalité <strong>de</strong> Woburn<br />

07 Outaouais Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

(Société d'ai<strong>de</strong> au développement<br />

économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> collectivité [SADEC])<br />

Corporation <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

08 Abitibi-Témiscamingue Roulec 95 Roulec 95 inc.<br />

09 Côte-Nord Iberville Groupement agroforestier<br />

et touristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Côte-Nord<br />

10 Nord-du-Québec Chibougamau Corporation les ressources<br />

intégrées <strong>de</strong> Chibougamau inc.<br />

(Municipalité <strong>de</strong> Chibougamau)<br />

11 Gaspésie-Îles-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-Ma<strong>de</strong>leine Habitafor Municipalité <strong>de</strong> Saint-Elzéar<br />

12 Chaudière-Appa<strong>la</strong>ches Parc régional Massif du Sud Société <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> du parc régional<br />

Massif du Sud(MRC <strong>de</strong> Bellechasse)<br />

14 Lanaudière Forêt Ouareau Corporation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> Ouareau<br />

(MRC <strong>de</strong> Mattawinie)<br />

15 Laurenti<strong>de</strong>s Chute-Saint-Philippe Corporation d'exploitation<br />

<strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt habitée<br />

<strong>de</strong> Chute-Saint-Philippe<br />

16 Montérégie Projet à venir<br />

17 Centre-du-Québec Arthabaska-Drummond Société sylvicole<br />

Arthabaska Drummond inc.<br />

L'EXPÉRIENCE PILOTE DE DÉCENTRALISATION<br />

Région administrative Nom du projet Organisme promoteur<br />

01 Bas-Saint-Laurent Expérience pilote <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

décentralisée et <strong>de</strong> mise en valeur<br />

<strong>de</strong>s ressources forestières<br />

MRC <strong>de</strong> La Matapédia<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

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PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LA SALLE<br />

Q. Est-ce que le MRN entend continuer <strong>de</strong> suivre les projets témoins <strong>de</strong> <strong>forêt</strong><br />

habitée?<br />

Luc Bérard: Les projets vont rester <strong>de</strong>s projets témoins en ce sens que le Ministère va<br />

continuer à les suivre. Dans le contexte du renouvellement du régime qui va apporter <strong>de</strong> nouveaux<br />

outils pour le développement <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> projets, ils vont être <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> ces<br />

nouveaux outils <strong>sur</strong> leur développement.<br />

Q. Louis Bé<strong>la</strong>nger, Faculté <strong>de</strong> foresterie, Université Laval. Une opinion personnelle s'il vous p<strong>la</strong>ît. On<br />

avait annoncé une politique <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée et là on en entend plus parler, que s'est-il passé?<br />

Luc Bérard: Je ne suis pas <strong>la</strong> bonne personne pour répondre adéquatement à cette question.<br />

Cependant je peux vous dire, qu'au même moment où l'idée d'une politique <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée a été annoncée,<br />

celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise à jour du régime forestier commençait à se développer. Alors, pour éviter <strong>de</strong><br />

mener <strong>de</strong>ux opérations parallèles qui visaient somme toute <strong>de</strong>s objectifs communs, le Ministère a décidé<br />

d'intégrer ces <strong>de</strong>ux démarches en une seule. Je préciserais que dans cette mise à jour du régime forestier<br />

il y a <strong>de</strong>s outils qui viennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> réflexion du MRN <strong>sur</strong> le concept <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée et qui ont été intégrés<br />

à <strong>la</strong> proposition actuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> révision du régime forestier.<br />

Q. Est-ce que le Ministère soutient les projets <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée? Combien y en a t-il?<br />

Luc Bérard: Effectivement le ministre a reconnu quinze projets <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée et leur a accordé une<br />

ai<strong>de</strong> au démarrage. Tous les projets <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée, témoins ou non ont accès au volet II du programme<br />

<strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s ressources du milieu forestier (PMVRMF). Il est même précisé dans ce programme<br />

que les milieux régionaux doivent leur accor<strong>de</strong>r une priorité dans leurs choix <strong>de</strong> financement. J'estime<br />

actuellement à près d'une soixantaine le nombre <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> type <strong>forêt</strong> habitée. Certains m'apparaissent<br />

mieux fonctionner que certains projets témoins.<br />

Q. Avez-vous une idée <strong>de</strong> comment vont les autres projets <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée qui ne sont pas <strong>de</strong>s<br />

témoins? Est-ce que le Ministère entend faire un suivi <strong>de</strong> ces autres projets?<br />

Luc Bérard: Déjà 14 projets, c'est énergivore et les suivre tous, ce n'est pas dans nos projets. Précisons<br />

que ces quatorze projets sont un échantillon qui m'apparaît représentatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s contextes.<br />

Par contre, les recenser, faire un inventaire, ce serait facile afin <strong>de</strong> connaître leur nombre et leur niveau<br />

<strong>de</strong> développement. C'est une préoccupation qui nous a été soumise à quelques reprises.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

page 25


Résumé<br />

APPROCHE WENDAT DE L'AMÉNAGEMENT<br />

MULTIRESSOURCES D'UN TERRITOIRE<br />

MICHEL MONGEON<br />

Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nation huronne-wendat, 255 P<strong>la</strong>ce Michel Laveau, Wendake, G0A 4V0.<br />

Tel. 418-843-3767, télec. 418-042-1180, Courriel: huron_wendat@vi<strong>de</strong>otron.ca<br />

Les Hurons-Wendat étaient autrefois au centre d'un réseau diplomatique et commercial complexe qui<br />

unissait les allochtones et les autochtones du Nord-Est du continent. Aujourd'hui, le projet multiressource<br />

dépeint en quelque sorte cette même image d'une communauté mo<strong>de</strong>rnisée, accessible et située au<br />

centre géographique <strong>de</strong> l'aménagement forestier autochtone et québécois.<br />

Le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nation huronne-wendat (CNHW) exploite <strong>de</strong>puis 1987 dans <strong>la</strong> réserve faunique <strong>de</strong>s<br />

Laurenti<strong>de</strong>s un secteur appelé Tourilli. Ce territoire fait partie du territoire traditionnel, et malgré qu'il soit<br />

restreint, il peut constituer une amorce <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en application d'une approche d'aménagement intégré<br />

<strong>de</strong>s ressources. Ce partenariat avec le gouvernement du Québec <strong>de</strong> type co<strong>gestion</strong> se rapportait, à<br />

l'époque, à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s ressources fauniques seulement. Aujourd'hui, il tend à s'étendre à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong><br />

<strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s ressources et <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> développement du Tourilli. En 1999, le CNHW a mis<br />

<strong>sur</strong> pied le projet multiressource au secteur Tourilli. Ce projet avait comme principaux objectifs <strong>de</strong> permettre<br />

aux travailleurs <strong>de</strong> s'impliquer dans l'aménagement d'un territoire tout en développant leur autonomie<br />

et leur capacité <strong>de</strong> prendre en charge <strong>de</strong>s projets concrets. Le projet multiressource se veut<br />

également multinational puisqu'il regroupe <strong>de</strong>s participants <strong>de</strong> sept (7) Premières Nations. En plus <strong>de</strong><br />

ces Premières Nations, plusieurs autres partenaires se sont joints au projet.<br />

La connaissance du territoire et <strong>de</strong> ses ressources est un élément déterminant pour l'atteinte <strong>de</strong>s objectifs<br />

fixés <strong>de</strong> l'approche d'aménagement intégré <strong>de</strong>s ressources du Tourilli. Plusieurs éléments sont<br />

actuellement connus et cartographiés notamment: les terrains <strong>de</strong> trappe, les ravages d'orignaux, les<br />

frayères à haut potentiel, les dépôts <strong>de</strong> <strong>sur</strong>face, les pentes, <strong>de</strong>s potentiels récréotouristiques, etc. De plus,<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

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l'association avec le ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles, <strong>la</strong> Société Faune<br />

et Parcs et <strong>la</strong> compagnie Gestofor pour <strong>la</strong> mise <strong>sur</strong> pied d'un comité d'aménagement<br />

intégré représente un atout majeur dans le succès <strong>de</strong> cette jeune<br />

entreprise.<br />

Un très bref rappel historique pour débuter.<br />

Autrefois les Wendat étaient <strong>de</strong>s agriculteurs et <strong>de</strong>s chasseurs. Ils étaient au centre <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> commerce<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> fourrure avec les Français. Ils as<strong>sur</strong>aient le lien entre les nations autochtones et les Français.<br />

D'ailleurs, une bonne partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue huronne était <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue du commerce. Les Hurons habitaient,<br />

au XVII ème siècle, le sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> Baie Georgienne et leur popu<strong>la</strong>tion s 'élevait à 20,000 personnes. Les<br />

épidémies ont décimé cette popu<strong>la</strong>tion et vers 1640 les Iroquois prennent le contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> traite <strong>de</strong>s<br />

fourrures. Les Hurons fidèles aux Français ont donc été repoussés vers <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Québec et notamment<br />

les gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong>, une <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation huronne. Après plusieurs dép<strong>la</strong>cements<br />

ce groupe s'est établi où il est actuellement, près <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière St-Charles. Les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

communauté pouvaient utiliser l'arrière pays, comme le parc <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s par exemple, comme lieu<br />

<strong>de</strong> chasse et <strong>de</strong> piégeage. Cependant, avec <strong>la</strong> création du parc <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s en 1894 et diverses concessions<br />

<strong>de</strong> clubs ils ont été sortis du territoire avec plusieurs conséquences <strong>sur</strong> leurs mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie et leur<br />

culture. Après avoir été éjecté du territoire les Wendat ont créé plusieurs micro-entreprises pour as<strong>sur</strong>er<br />

leur développement et ils se sont recyclés en gui<strong>de</strong>s pour les différents clubs qui occupaient leur territoire<br />

ancestral. Dans les années cinquante et soixante les micro-entreprises se sont développées afin<br />

d'as<strong>sur</strong>er une certaines stabilité financière aux habitants. Aujourd'hui <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion est <strong>de</strong> 1100 personnes<br />

<strong>sur</strong> réserve et 1,700 hors réserve. La réserve a 2 km carré et <strong>la</strong> ressource forestière y est inexistante.<br />

Il y a quelques entreprises du secteur tertiaire, l'administration <strong>de</strong>s premières nations en particulier, et<br />

quelque 90 micro-entreprises. Plusieurs jeunes Wendat ont été formés à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s ressources<br />

forestières.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

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Le projet Tourilli<br />

Le Tourilli est un secteur du parc <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s d'environ 387 km carré avec<br />

54 <strong>la</strong>cs. Il chevauche le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> sapinière à bouleau b<strong>la</strong>nc et jaune. Un territoire<br />

affecté par <strong>la</strong> tor<strong>de</strong>use d'épinette et qui a été récolté abondamment. En raison du<br />

peu <strong>de</strong> bois qui se coupe et <strong>de</strong> <strong>la</strong> neige abondante, l'entretien <strong>de</strong>s chemins est sous <strong>la</strong> responsabilité<br />

du conseil <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> qui paye pour le service. Le territoire est appuyé <strong>sur</strong> le parc <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Jacques-Cartier ce qui permet d'offrir un certain potentiel d 'activités recréotouristiques. En 1987 il y<br />

a eu une entente <strong>de</strong> co<strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s ressources fauniques qui as<strong>sur</strong>ait l'accessibilité à tous au territoire<br />

pour <strong>la</strong> chasse et <strong>la</strong> pêche et aux Wendat <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> pratiquer leurs activités traditionnelles et également<br />

d'as<strong>sur</strong>er un certain développement <strong>de</strong> l'emploi dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> faunique. C'est<br />

aussi un projet qui permettait <strong>de</strong> développer le partenariat avec le gouvernement québécois, ce qui a favorisé<br />

d'autres ententes avec les acteurs régionaux et les ministères. Depuis 1997, il y a eu un renouvellement<br />

<strong>de</strong> l'entente, <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> chalets, les p<strong>la</strong>ns d'eau ont été aménagés , une station<br />

d'essence et un re<strong>la</strong>is <strong>de</strong> motoneige on été construits et enfin un projet <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource pour<br />

as<strong>sur</strong>er le développement <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s ressources du territoire a été mis en p<strong>la</strong>ce dans une portion<br />

du secteur Tourilli.<br />

Ce secteur a été aménagé avec divers types <strong>de</strong> travaux forestiers ayant une orientation multiressource<br />

et en particulier faunique. Une auberge 4 saisons est p<strong>la</strong>nifiée pour encadrer les activités récréotouristiques<br />

et récréoculturelles. Le projet est <strong>de</strong> faire du secteur Tourilli un exemple <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée avec<br />

<strong>la</strong> mise en valeur <strong>de</strong> tous les potentiels du territoire.<br />

La mise en p<strong>la</strong>ce implique plusieurs démarches dont l'évaluation <strong>de</strong>s potentiels. Pour ce<strong>la</strong> il faut <strong>la</strong> mise<br />

en p<strong>la</strong>ce d'un comité <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée pour s'as<strong>sur</strong>er que <strong>la</strong> démarche tienne compte <strong>de</strong> toutes les<br />

ressources et <strong>de</strong> tous les utilisateurs du territoire. Il y a également <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> projets, leur rédaction,<br />

<strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> financement et <strong>la</strong> vérification auprès <strong>de</strong>s partenaires pour s'as<strong>sur</strong>er qu'il n'y a pas<br />

<strong>de</strong> duplication. Il faut également que les partenaires aient leur part du gâteau pour qu'il n'y ait pas <strong>de</strong><br />

frustrations. Il faut donc préparer et évaluer divers scénarios et s'as<strong>sur</strong>er que le financement est<br />

disponible.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

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Il y a eu <strong>de</strong>s consultations auprès <strong>de</strong> divers comités: technique (experts<br />

en aménagement etc.) , aînés (qui connaissent le territoire et peuvent compléter<br />

les connaissances mo<strong>de</strong>rnes), trappeurs , les utilisateurs du territoire.<br />

On a cherché à intégrer le savoir traditionnel et les techniques mo<strong>de</strong>rnes d'inventaire<br />

et d'aménagement, par exemple avec les IQH. Ce qui a été décidé c'est d'aménager<br />

le paysage au niveau du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse à l'orignal parce que c'est le territoire<br />

utilisé par les chasseurs hurons et les autres chasseurs.<br />

L'aménagement multiressource a bénéficié d'une conjoncture favorable avec l'entente <strong>de</strong> partenariat <strong>de</strong><br />

1987, et le soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté et <strong>de</strong>s ressources externes notamment l'université, les Cegep le<br />

MRN <strong>la</strong> FAPAQ <strong>la</strong> Fondation <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune, qui ont as<strong>sur</strong>é l'accès à <strong>de</strong>s ressources techniques qui ont fait en<br />

sorte que l'aménagement a été bien fait. Un comité d'aménagement intégré est en lien avec tous ces<br />

gens là et il est capable <strong>de</strong> conseiller ce qui se passe <strong>sur</strong> le territoire.<br />

Le message qui ressort <strong>de</strong> cette expérience c'est <strong>la</strong> complexité <strong>de</strong> monter <strong>de</strong>s projets quand on a pas <strong>de</strong><br />

droits. Il faut monter <strong>de</strong>s projets distincts pour chaque ressource, chaque secteur <strong>de</strong> façon a bâtir une<br />

<strong>gestion</strong> intégrée qui as<strong>sur</strong>e un certain avenir à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Par exemple, le projet multiressource a <strong>de</strong>mandé<br />

<strong>de</strong> chercher 22 sources <strong>de</strong> financement différentes, chacune avec leurs critères, leurs normes,<br />

leurs échéanciers, leurs formu<strong>la</strong>ires ce qui a complexifié énormément <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une Forêt<br />

Habitée autochtone <strong>sur</strong> le territoire qui n'avait pas <strong>de</strong> bois et où <strong>la</strong> seule ressource financière accessible<br />

sont les programmes <strong>de</strong> financement et les subventions aux travaux sylvicoles. Ces travaux doivent<br />

restaurer <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> mais aussi, <strong>la</strong> production faunique et doivent aussi être <strong>de</strong>s projets capables d'as<strong>sur</strong>er<br />

l'emploi, sa pérennité et également l'intégration <strong>de</strong>s ressources. Tous ces projets sont distincts et n'ont<br />

pas <strong>de</strong> pérennité administrative sauf pour les projets admissibles en droits <strong>de</strong> coupes et les volets qui<br />

sont reconduits au cinq ans. Ce<strong>la</strong> fait en sorte que le projet est complètement dépendant d'une entente<br />

au niveau <strong>de</strong>s projets admissibles aux paiement <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> coupe <strong>de</strong> façon à as<strong>sur</strong>er l'emploi et à se<br />

servir <strong>de</strong>s stratégies sylvicoles comme moyen d'intégration <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s ressources. C'est <strong>la</strong> situation<br />

d'une communauté qui n'a pas accès aux droits qui découlent <strong>de</strong> l'exploitation du bois, qui possè<strong>de</strong><br />

un petit territoire et où les seules possibilités sont celles accordées au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune.<br />

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mercredi<br />

18 Octobre<br />

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PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LES MEMBRES<br />

DE L'ASSEMBLÉE<br />

Q. Pierre Moreau, Outaouais, Vous avez donné comme exemple d'intégration<br />

<strong>de</strong>s connaissance traditionnelles et mo<strong>de</strong>rnes les IQH... Qu'est-ce que c'est?<br />

M. Michel Mongeon. Ce sont les Indices <strong>de</strong> Qualité <strong>de</strong> l'Habitat <strong>sur</strong> le territoire qui sont<br />

faits par espèce. Avec <strong>la</strong> connaissance traditionnelle, on voit si elle permet <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les IQH ou permet<br />

d'orienter les IQH au niveau du territoire afin d'as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> projets aux bons endroits.<br />

Q. Marcel Quirion, Fondation <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune: Contrairement aux autres projets où les revenus<br />

proviennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>, vous êtes partis <strong>de</strong>s ententes faune que vous aviez et vous avez essayé<br />

d'intégrer l'aménagement faunique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. Dans quelle me<strong>sur</strong>e les revenus <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune<br />

supportent le projet Tourilli?<br />

M. Michel Mongeon: La réponse est simple. Les revenus du secteur faune doivent compenser un<br />

déficit élevé, particulièrement ces <strong>de</strong>rnières années et elles ne sont donc pas disponibles pour supporter<br />

le projet multiressource. Les revenus du secteur faune ne suffisent pas pour entretenir les chemins; ils<br />

ne font que soutenir l'emploi et les équipements fauniques.<br />

Q. Jocelyn Quenneville, Fédération <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> ZEC. Les revenus fauniques, quels sont-ils<br />

exactement?<br />

M. Michel Mongeon: La communauté a le mandat <strong>de</strong> gérer les activités <strong>de</strong> chasse et <strong>de</strong> pêche,<br />

donc les revenus sont les sommes payées par les chasseurs et les pêcheurs qui payent pour avoir accès<br />

au territoire.<br />

Q. Hugo Jacquemin, Université Laval. Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez intégré les<br />

connaissances <strong>de</strong>s anciens trappeurs?<br />

M. Michel Mongeon. Ce sont <strong>de</strong>s cartes où on a intégré leurs connaissances au niveau <strong>de</strong>s frayères<br />

<strong>de</strong>s aires d'hivernement <strong>de</strong> l'orignal, et <strong>de</strong>s meilleurs habitats pour le castor ou <strong>la</strong> martre et certains<br />

sites culturels. On a tenu compte, par exemple, <strong>de</strong>s aires d'hivernement dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong> certains<br />

projets. Les aires d'hivernement ont été reconnus par <strong>de</strong>s inventaires subséquents.<br />

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18 Octobre<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

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Résumé<br />

FORÊT-HABITÉE ALLIANCE-DES MONTS: UNE<br />

EXPÉRIENCE INNOVATRICE<br />

FLORENT MORIN Ing.f., Alliance-Métis, tél: (418) 853-3614<br />

GHISLAIN MIOUSSE Ing.f., S.E.R. Des Monts, 834 du Phare est, Matane, Qc. G4W 1B1 tél.:<br />

418 562-4172 télec: (418) 562-0098 Courriel:gmiousse@globetrotter.net<br />

Une initiative à succès<br />

Grâce au partenariat, La Société d'Exploitation <strong>de</strong>s Ressources <strong>de</strong>s Monts inc. et Produits forestiers<br />

Alliance-Mitis inc. ont mis au mon<strong>de</strong> le projet "Forêt Habitée Alliance-<strong>de</strong>s Monts", permettant <strong>de</strong> repositionner<br />

les employés <strong>de</strong> <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts.<br />

Ce projet est le résultat <strong>de</strong> 18 mois d'efforts et <strong>de</strong> concertation et il se veut un exemple concret d'accessibilité<br />

plus gran<strong>de</strong> à <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> et <strong>de</strong> cohabitation entre les popu<strong>la</strong>tions locales, l'industrie et les<br />

partenaires socio-économiques concernés par l'aménagement <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s.<br />

La mise en œuvre <strong>de</strong> cette convention <strong>de</strong> 5 ans (1997 à 2001) est directement liée à une entente entre le<br />

ministre d'état <strong>de</strong>s Ressources naturelles, <strong>la</strong> municipalité régionale <strong>de</strong> comté <strong>de</strong> Matane (MRC) et le conseil<br />

régional <strong>de</strong> concertation et <strong>de</strong> développement du Bas St-Laurent (CRCD). La MRC s'engage à faciliter<br />

<strong>la</strong> réalisation du projet. Cette entente vise <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> travaux forestiers supplémentaires aux engagements<br />

prévus aux Contrats d'Approvisionnement d'Aménagement Forestier (CAAF) et permet <strong>la</strong><br />

mise en valeur <strong>de</strong>s ressources forestières au profit <strong>de</strong>s communautés locales. Elle est axée <strong>sur</strong> une création<br />

d'emplois valorisants et bien rémunérés.<br />

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Fonctionnement du modèle <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

Le financement <strong>de</strong>s activités est assumé par le Ministère <strong>de</strong>s Ressources<br />

naturelles par le biais du Programme <strong>de</strong> Mise en Valeur <strong>de</strong>s Ressources du Milieu<br />

Forestier. Ce projet amène donc l'ajout d'investissement financier <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 1,5<br />

million <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs <strong>sur</strong> 5 ans, pour <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> travaux supplémentaires à ceux prévus<br />

aux p<strong>la</strong>ns généraux d'aménagement forestier <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF.<br />

Les bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF et <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts ont adhérés mutuellement à ce projet par <strong>la</strong> signature <strong>de</strong><br />

protocoles <strong>de</strong> partenariat. La maîtrise d'œuvre du projet est assumée par un comité permanent, où les<br />

partenaires sont égaux, qui est décisionnel <strong>sur</strong> les questions qui relèvent <strong>de</strong> ces protocoles. Les travaux<br />

forestiers sont réalisés par <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts après accord du comité permanent. Un p<strong>la</strong>n d'aménagement<br />

<strong>de</strong> ces territoires est é<strong>la</strong>boré et intégré aux p<strong>la</strong>ns et rapports <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF. La gamme<br />

<strong>de</strong> travaux, les grilles <strong>de</strong> taux et les normes sylvicoles sont ceux utilisés pour les territoires publics intramunicipaux<br />

sous Convention d'Aménagement Forestier, permettant <strong>de</strong>s interventions qui visent l'accroissement<br />

du ren<strong>de</strong>ment forestier.<br />

Les bois récoltés sont <strong>de</strong>stinés aux bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF et comptabilisés dans leur attribution annuelle.<br />

Si le MRN en venait à <strong>la</strong> conclusion que ce projet génère <strong>de</strong>s volumes en ren<strong>de</strong>ment accru, ceux-ci seront<br />

<strong>de</strong>stinés aux bénéficiaires au prorata <strong>de</strong>s attributions actuelles à un prix selon un principe <strong>de</strong> profitabilité<br />

<strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> récolte et <strong>de</strong> transformation.<br />

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CONFÉRENCE DE M. FLORENT MORIN, Alliance-Métis<br />

"UNE INITIATIVE À SUCCÈS"<br />

Monsieur Henry Côté, prési<strong>de</strong>nt CFGA<br />

Monsieur Robert Coulombe, maire<br />

Monsieur Joseph Facal, ministre<br />

Monsieur Fernand Lirette, préfet<br />

Madame Johanne Gauthier, prési<strong>de</strong>nte OIFQ<br />

À tous les conférenciers, panélistes, participants et organisateurs, bonjour.<br />

INTRODUCTION<br />

Tel que mentionné lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> présentation et dans <strong>la</strong> documentation qui vous a été remise, le projet <strong>de</strong><br />

<strong>forêt</strong> habitée Alliance-<strong>de</strong>s-Monts regroupe <strong>de</strong>ux (2) partenaires principaux soient: l'entreprise que je<br />

représente, Produits Forestiers Alliance-Mitis inc., (PFA-Mitis) dont <strong>la</strong> mission est <strong>de</strong> fabriquer du bois <strong>de</strong><br />

sciage résineux et <strong>la</strong> Société d'Exploitation <strong>de</strong>s Ressources <strong>de</strong>s Monts inc., (SER <strong>de</strong>s Monts) dont <strong>la</strong> vocation<br />

première est l'aménagement forestier en <strong>forêt</strong> privée.<br />

Lorsque monsieur Fréchette m'a contacté pour que je vienne livrer notre expérience vécue dans ce projet<br />

<strong>de</strong> "<strong>forêt</strong> habitée", je lui ai spontanément mentionné que ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>vait se faire conjointement avec les<br />

gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts puisqu'il s'agit d'un projet dont l'avènement et le fonctionnement sont basés<br />

<strong>sur</strong> le partenariat <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>ux (2) organisations respectives et <strong>sur</strong> <strong>de</strong> véritables sentiments <strong>de</strong> confiance<br />

et <strong>de</strong> respect réciproques.<br />

Ainsi, dans <strong>la</strong> première partie, je ferai une présentation générale, expliquant l'historique, pour ne pas<br />

dire les péripéties, <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce projet, sa philosophie <strong>de</strong> base qui en fait une initiative à<br />

succès.<br />

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Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie, monsieur Ghis<strong>la</strong>in Miousse, Ing.f., <strong>de</strong> <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s<br />

Monts inc., vous expliquera le fonctionnement pratique <strong>de</strong> "Forêt habitée<br />

Alliance-<strong>de</strong>s-Monts", ses objectifs, ses réalisations et son apport pour le milieu<br />

et l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> collectivité.<br />

SITUATION GÉOGRAPHIQUE<br />

Tout d'abord, nos <strong>de</strong>ux (2) entreprises se situent dans les <strong>de</strong>ux (2) plus belles régions du Québec (le Bas<br />

St-Laurent et <strong>la</strong> Gaspésie) et plus précisément à Price pour Produits Forestiers Alliance Mitis et à Matane<br />

pour <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts.<br />

Le projet (<strong>forêt</strong> Habitée Alliance-<strong>de</strong>s-Monts) en est un <strong>de</strong> partenariat entre l'industrie et le milieu, à<br />

l'avènement duquel j'ai été étroitement associé, pour ne pas dire plus, tant pour sa conception et sa<br />

mise en p<strong>la</strong>ce et dont je suis particulièrement fier. Ce projet s'exerce <strong>sur</strong> un territoire où Produits<br />

Forestiers Alliance Mitis détient un contrat d'aménagement et d'approvisionnement forestier (CAAF) près<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> réserve Matane et est situé symboliquement <strong>sur</strong> l'emp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> paroisses fermées dans les années<br />

1970 à savoir St-Nil, St-Paulin et St-Thomas.<br />

MODE DE GESTION DE LA FORÊT PUBLIQUE<br />

La <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong>, située <strong>sur</strong> le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC <strong>de</strong> Matane, se répartit entre <strong>de</strong>s lots intra-municipaux<br />

et <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> dont une bonne partie est située à proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone habitée.<br />

Dès 1981, les lots publics intra-municipaux étaient sous convention <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> avec <strong>la</strong> Société<br />

d'Exploitation <strong>de</strong>s Ressources <strong>de</strong>s Monts, qui y exécutait les travaux d'aménagement forestier <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base<br />

<strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment accru, créant ainsi <strong>de</strong> l'emploi tout en mettant en p<strong>la</strong>ce une <strong>forêt</strong> pour le futur.<br />

En 1989, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC <strong>de</strong> Matane était attribuée sous forme <strong>de</strong> CAAF à différents<br />

bénéficiaires, selon un régime d'aménagement basé <strong>sur</strong> le ren<strong>de</strong>ment soutenu as<strong>sur</strong>ant ainsi <strong>la</strong> pérennité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. L'ensemble du mon<strong>de</strong> forestier admet cependant que le potentiel <strong>de</strong> production du ter-<br />

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18 Octobre<br />

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itoire est sous-utilisé, et que <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> récolte pourrait être augmentée<br />

dans le futur, si <strong>de</strong>s travaux supplémentaires d'aménagement<br />

étaient entrepris immédiatement.<br />

Également, l'analyse montre que l'activité industrielle <strong>de</strong> transformation génère un<br />

nombre important d'emplois en région qu'il est impératif <strong>de</strong> protéger en maintenant l'industrie<br />

compétitive.<br />

LE PROJET DES FERMES FORESTIÈRES<br />

En 1993, un groupe <strong>de</strong> citoyens ayant pour objectif d'améliorer leur condition économique préconisait l'imp<strong>la</strong>ntation<br />

<strong>de</strong> fermes forestières <strong>sur</strong> les territoires sous CAAF dans <strong>la</strong> MRC <strong>de</strong> Matane. Après le dépôt d'une<br />

étu<strong>de</strong> réalisée par le CERFO, il fût décidé <strong>de</strong> faire un projet pilote mais <strong>sur</strong> les lots intra-municipaux où <strong>la</strong> SER<br />

<strong>de</strong>s Monts réalisait déjà une partie <strong>de</strong> ses opérations. Dans les <strong>de</strong>ux cas, le projet rencontra <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF et <strong>de</strong> <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts car le projet visait à se substituer à ces <strong>de</strong>rniers<br />

sans leur offrir <strong>de</strong> contrepartie pour leurs travailleurs, leur approvisionnement et leur viabilité.<br />

"Nous étions dans un cul <strong>de</strong> sac car tout projet n'amenant pas une intensification <strong>de</strong> l'aménagement se<br />

résumait à substituer un travailleur par un autre".<br />

PLAN STRATÉGIQUE CRCD<br />

Parallèlement à ce<strong>la</strong>, en décembre 1993, le CRCD du Bas-St-Laurent adoptait son p<strong>la</strong>n stratégique établi<br />

en concertation par plus <strong>de</strong> 1000 intervenants régionaux. L'intensification <strong>de</strong> l'aménagement forestier,<br />

tant en <strong>forêt</strong> privée que <strong>publique</strong>, représente le premier axe prioritaire <strong>de</strong> ce p<strong>la</strong>n stratégique.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> ce p<strong>la</strong>n stratégique, en avril 1994, le CRCD décidait <strong>de</strong> supporter <strong>de</strong>s projets à caractère<br />

social mis <strong>de</strong> l'avant conjointement par les popu<strong>la</strong>tions locales et les bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s territoires<br />

à proximité <strong>de</strong>s municipalités rurales.<br />

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CONSENSUS<br />

Comme il n'y avait plus <strong>de</strong> territoire <strong>de</strong> libre en <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong>, <strong>la</strong> seule façon<br />

d'intensifier l'aménagement forestier et <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> ses retombées tout en maintenant<br />

les acquis <strong>de</strong> chacun, c'était <strong>de</strong> viser le ren<strong>de</strong>ment accru <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>sur</strong> ce<br />

même territoire.<br />

"C'est le consensus qui s'est dégagé en 1996 entre les intervenants du milieu" nous pouvions donc commencer<br />

à travailler <strong>sur</strong> une solution.<br />

DÉMARCHES SOLIDAIRES AUPRÈS DES DÉCIDEURS<br />

Comme le projet <strong>de</strong>s fermes forestières était prévu se réaliser <strong>sur</strong> les lots intra-municipaux où <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s<br />

Monts menait une partie <strong>de</strong> ses activités, il était impératif que celle-ci puisse relocaliser ses activités et<br />

ses travailleurs <strong>sur</strong> un autre secteur. Une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en ce sens fût faite à Produits Forestiers Alliance inc.,<br />

pour donner accès à <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts au territoire sous CAAF.<br />

En mars 1996, Alliance fit une proposition au Ministre Guy Chevrette, <strong>la</strong>quelle faisait une mise en situation<br />

du potentiel <strong>de</strong> l'aménagement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base du ren<strong>de</strong>ment accru par rapport au ren<strong>de</strong>ment soutenu<br />

et présentant également les paramètres d'un projet <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée <strong>sur</strong> un territoire <strong>de</strong> CAAF.<br />

Le Ministre Chevrette fût emballé par <strong>la</strong> proposition!<br />

En avril et mai, <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts et Produits Forestiers Alliance concevaient le projet dans son entier et<br />

le déposait au Sous-ministre Michel C<strong>la</strong>ir avec l'appui <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC <strong>de</strong> Matane et du CRCD.<br />

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MISE EN PLACE DU PROJET<br />

ALLIANCE-DES-MONTS<br />

En juillet 1996, le Ministre Chevrette donnait son aval au projet lequel, suite à <strong>de</strong>s<br />

discussions avec le MRN et les <strong>de</strong>ux principaux partenaires, fit l'objet d'une entente<br />

spécifique <strong>de</strong> cinq (5) ans entre le MRN, le CRCD et <strong>la</strong> MRC le 17 mars 1997.<br />

Produits Forestiers Alliance Mitis inc., et <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts signaient, le 17 mars 1997, une convention <strong>de</strong><br />

mise en œuvre du projet "Forêt habitée Alliance-<strong>de</strong>s-Monts" à <strong>la</strong>quelle adhéraient les 17 autres bénéficiaires<br />

<strong>de</strong> CAAF.<br />

À l'été 1997, les travailleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts exécutèrent les premiers travaux qui se poursuivent<br />

<strong>de</strong>puis <strong>sur</strong> un territoire sous CAAF <strong>de</strong> 15,000 ha.<br />

CONCLUSION<br />

Voici, résumé en quelques minutes, plus <strong>de</strong> trente mois <strong>de</strong> discussion et <strong>de</strong> cheminement parfois ardus<br />

qui ont mené à l'avènement du projet <strong>de</strong> "Forêt habitée Alliance-<strong>de</strong>s-Monts".<br />

L'élément déclencheur a été <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'un consensus <strong>sur</strong> les objectifs où chacun se sentait en<br />

confiance et respecté pour ce qu'il était et reconnue comme acteur économique et social au niveau <strong>de</strong><br />

sa mission propre. On ne visait pas à faire table rase <strong>de</strong> ce qui existait mais à aller plus loin à partir <strong>de</strong>s<br />

acquis <strong>de</strong> part et d'autre.<br />

Ce consensus qui ralliait tous les acteurs du milieu a permis <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s démarches conjointes et solidaires<br />

auprès <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs et influencer positivement leur engagement dans le projet au profit <strong>de</strong> tous.<br />

C'est donc l'essentiel du message que le vécu <strong>de</strong> cette expérience me permet <strong>de</strong> vous livrer et en terminant,<br />

je peux vous affirmer: "Oui, c'est possible un projet <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée en territoire sous CAAF<br />

lorsque l'on vise le ren<strong>de</strong>ment accru et que ce<strong>la</strong> se réalise entre partenaires se faisant confiance et se<br />

respectant mutuellement." Je suis convaincu que ce modèle <strong>de</strong> projet fera école pour le développement<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

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<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> et <strong>de</strong>s communautés qui en dépen<strong>de</strong>nt car il ne fait pas appel<br />

à <strong>la</strong> confrontation mais bien à <strong>la</strong> concertation et l'ouverture d'esprit face à<br />

l'autre permettant <strong>de</strong> rallier les forces <strong>de</strong> chacun vers <strong>de</strong>s objectifs communs<br />

que porte un projet comme Alliance-<strong>de</strong>s-Monts.<br />

Merci <strong>de</strong> votre attention, je <strong>la</strong>isse maintenant <strong>la</strong> parole à monsieur Ghis<strong>la</strong>in Miousse, Ing.f.,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts<br />

CONFÉRENCE DE M. GHISLAIN MIOUSSE, Ing.f., SER Des Monts<br />

Le territoire qui a été attribué au projet est un territoire défriché pendant le régime <strong>de</strong> <strong>la</strong> colonisation et<br />

<strong>la</strong>issé mal en point avec une <strong>forêt</strong> à reconstruire.<br />

Les travaux que nous avons réalisés sont:<br />

1- La remise en production <strong>de</strong>s peuplements dégradés et <strong>de</strong>s sites non productifs.<br />

2- L'entretien <strong>de</strong> cette regénération.<br />

3- L'éducation <strong>de</strong> peuplement <strong>sur</strong> les accès que l'on a développé.<br />

4- Les infrastructures.<br />

C'est donc une foresterie plus fine que celle qui est utilisée pour obtenir le ren<strong>de</strong>ment soutenu. Le site a<br />

un fort potentiel parce que c'est un territoire <strong>de</strong> colonisation qui présentait donc un certain potentiel<br />

agricole. La SER Des Monts applique son co<strong>de</strong> d'éthique en <strong>forêt</strong> privée ce qui fait en sorte que, par<br />

exemple, aucun phytoci<strong>de</strong> n'est utilisé.<br />

En volume <strong>de</strong> bois <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts a récolté 500 à 600 mètres cube <strong>de</strong> résineux par année, qui auraient<br />

été perdus parce que ce sont <strong>de</strong>s territoires à faible intérêt, et entre 1,000 et 2,000 mètres cube <strong>de</strong><br />

feuillus durs et mous. On génère 450 semaines <strong>de</strong> travail par année, soit 25 travailleurs environ qui<br />

travaillent au projet, 15 à 20 semaines par année.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

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Les impacts du projet sont:<br />

• Création d'emplois<br />

• Création <strong>de</strong> richesse à court, moyen et long terme parce qu'on va générer <strong>de</strong>s<br />

volumes pour le futur;<br />

• Consolidation <strong>de</strong>s communautés rurales;<br />

• Maintien <strong>de</strong>s acquis économiques;<br />

• Réduction immédiate <strong>de</strong>s paiements <strong>de</strong> transfert;<br />

• Des entrées fiscales pour le gouvernement.<br />

Sans faire une gran<strong>de</strong> étu<strong>de</strong> économique nous avons calculé, <strong>la</strong> comptable et moi quelles étaient les<br />

retombées du projet pour l'état:<br />

• les impôts et taxes <strong>sur</strong> les sa<strong>la</strong>ires 117,381$;<br />

• les sous-traitants ont payé 26, 900$ en impôts et taxes;<br />

• les bois récoltés ont généré <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> 102,729$;<br />

•les taxes à <strong>la</strong> consommation et <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>s transferts sociaux ont été évalués à 100,000$;<br />

• au total donc 370,000$ <strong>de</strong> retombées moins 300,000$ <strong>de</strong> subventions, donc une économie <strong>de</strong><br />

70,000$ pour l'état.<br />

Avec le ren<strong>de</strong>ment accru on croit pouvoir atteindre 3,5 mètres cube par hectare par an <strong>de</strong> récolte. Pour<br />

ce qui est <strong>de</strong> l'aménagement multiressource <strong>la</strong> SER <strong>de</strong>s Monts respecte les normes faunique, les autres<br />

usagers du territoire et fait une veille <strong>de</strong>s opportunités avec les autres promoteurs du milieu.<br />

L'élément à retenir c'est que comme le projet est situé là où il existe beaucoup <strong>de</strong> droits établis, il y a toujours<br />

confrontation entre ceux-ci et une vision à long terme <strong>de</strong> l'aménagement. C'est l'élément le plus<br />

compliqué du projet. On sait, par exemple, que pour réaliser <strong>la</strong> foresterie nécessaire au territoire il faut<br />

faire telle ou telle intervention. Cependant, comme il faut tenir compte <strong>de</strong> tout l'aspect administratif<br />

l'aménagement est complètement changé parce qu'il y a le bénéficiaire qui a besoin <strong>de</strong> tel volume <strong>de</strong><br />

bois, parce que c'est plus payant <strong>de</strong> faire tel ou tel aménagement, etc. Donc les besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> ne<br />

sont pas toujours pris en compte.<br />

(En raison du retard pris par les conférenciers, <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> question<br />

a été annulée par le maître <strong>de</strong> cérémonie)<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

page 39


Résumé<br />

LES EXPÉRIENCES DE FORÊT HABITÉE:<br />

L'ÉVALUATION DES PARTICIPANTS<br />

NANCY GÉLINAS<br />

Professeure, École <strong>de</strong> sciences forestières, Université <strong>de</strong> Moncton, Campus d'Edmundston,<br />

165 boul. Hébert, Edmundston (Nouveau-Brunswick) Canada,<br />

tél. 506-737-5258, téléc. 506-737-5373, Courriel: ngelinas@cuslm.ca<br />

Depuis 1996, <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> partenariale ont cours sous le couvert <strong>de</strong>s projets pilotes <strong>de</strong><br />

Forêt Habitée. Fruit <strong>de</strong> l'imagination <strong>de</strong> quelques lea<strong>de</strong>rs locaux, les projets se sont ouverts à <strong>la</strong> construction<br />

communautaire par l'implication <strong>de</strong>s usagers locaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. Une fois démarrés, les projets<br />

soulèvent <strong>de</strong>s questions.<br />

L'objectif général <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche vise à éc<strong>la</strong>irer les motivations du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée comme<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> selon les perspectives sociale et économique. Plus particulièrement, elle cherche à évaluer<br />

<strong>la</strong> perception <strong>de</strong>s intervenants face aux projets pilotes afin d'i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s éléments structurels communs.<br />

Alors que <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> partenariale comman<strong>de</strong> l'implication <strong>de</strong>s différents intervenants, nous cherchons<br />

donc à connaître leur propre définition du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée en regard <strong>de</strong>s éléments qu'ils jugent<br />

importants pour <strong>la</strong> réussite <strong>de</strong>s projets. Par l'entremise d'un sondage, les répondants ont défini une situation<br />

désirable et évalué <strong>la</strong> situation réelle dans <strong>la</strong>quelle ils évoluent. L'analyse <strong>de</strong> ces résultats permet<br />

<strong>de</strong> faire ressortir l'écart existant entre les <strong>de</strong>ux situations mais également <strong>de</strong> prioriser les éléments clés.<br />

Les résultats démontrent que les répondants s'enten<strong>de</strong>nt au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> définition d'un projet idéal <strong>de</strong><br />

Forêt Habitée. Ils partagent ainsi une vision commune soit <strong>de</strong> changer les choses pour le mieux tout en<br />

construisant <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s bases déjà établies et ce, en portant un regard attentif au potentiel du milieu. Les<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

page 40


aspects du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée que sont le développement<br />

économique local, <strong>la</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s aspects récréotouristiques, <strong>la</strong> protection<br />

<strong>de</strong> l'environnement et le mouvement territorial, y sont perceptibles.<br />

Toutefois, un écart existe entre les situations désirable et réelle indiquant que <strong>la</strong> réalité<br />

perçue serait différente <strong>de</strong>s attentes <strong>de</strong>s intervenants. La priorisation <strong>de</strong>s éléments fait également<br />

ressortir certaines faiblesses qui mériteraient <strong>de</strong>s améliorations, par exemple en ce qui concerne<br />

l'implication <strong>de</strong>s gouvernements, <strong>la</strong> distribution équitable <strong>de</strong>s richesses et l'état <strong>de</strong>s connaissances.<br />

Ce qui m'a intéressé dans mon projet <strong>de</strong> recherche c'était <strong>de</strong> voir si les gens qui appliquent le concept<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée en avait <strong>la</strong> même idée que les chercheurs qui l'avaient défini au départ.<br />

Je vais donc discuter d'un concept <strong>de</strong> Forêt Habitée qui est appliqué et décomposé. Appliqué par les<br />

intervenants qui le mettent en pratique, et décomposé parce que <strong>la</strong> Forêt Habitée est faite <strong>de</strong> plusieurs<br />

éléments, par exemple, le respect <strong>de</strong>s droits consentis, l'implication du gouvernement dans <strong>la</strong> mise en<br />

œuvre, <strong>la</strong> représentativité <strong>de</strong>s intervenants, etc. Je vou<strong>la</strong>is voir l'importance <strong>de</strong> ces différents éléments,<br />

pour les intervenants.<br />

Mise en contexte et méthodologie<br />

Le concept <strong>de</strong> Forêt Habitée tel que défini par Bouthillier et Dionne est composé <strong>de</strong> quatre<br />

éléments importants:<br />

• Le développement économique local;<br />

• Mettre en valeur les ressources autres que <strong>la</strong> matière ligneuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>;<br />

• Protection <strong>de</strong> l'environnement et du territoire et ré-appropriation local <strong>de</strong> celui-ci;<br />

• La <strong>gestion</strong> partenariale <strong>de</strong>s ressources qui responsabilise les gens à gérer le milieu;<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

page 41


Dans <strong>la</strong> recherche, j'ai tenté d'évaluer <strong>la</strong> perception <strong>de</strong>s intervenants <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Forêt Habitée en cherchant à savoir si les éléments théoriques s'y<br />

retrouvaient. J'ai donc cherché, dans un premier temps, à savoir quels étaient<br />

les objectifs, l'idéal <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée <strong>de</strong>s intervenants, et dans un <strong>de</strong>uxième<br />

temps, si <strong>la</strong> réalité correspond à l'idéal. Enfin, s'il y a un écart entre l'idéal et <strong>la</strong><br />

réalité, où sont les faiblesses?<br />

En raison <strong>de</strong>s contraintes logistiques et financières, 5 projets, parmi les 14 projets pilotes, ont été choisis.<br />

Ce n'était pas une sélection au hasard, il fal<strong>la</strong>it tout d'abord que les projets aient vraiment débuté et<br />

d'autre part qu'ils soient représentatifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> diversité possible en terme <strong>de</strong> territoire, <strong>de</strong><br />

structure <strong>de</strong> <strong>gestion</strong>, <strong>de</strong> partenaires.<br />

Un questionnaire a été envoyé à tous les intervenants <strong>de</strong>s différents projets qui le remplissaient<br />

volontairement.<br />

Les résultats:<br />

Les 4 éléments importants selon les intervenants pour qu'un projet <strong>de</strong> Forêt Habitée fonctionne bien<br />

sont:<br />

1- Le respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité productive du milieu, à court et long terme, afin d'as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> pérennité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource.<br />

2- La représentativité <strong>de</strong>s intervenants.<br />

3- L'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s ressources autres que ligneuse du territoire.<br />

4- L'acquisition <strong>de</strong> connaissance pour me<strong>sur</strong>er les impacts positifs ou négatifs <strong>de</strong>s projets .<br />

Il y a un manque à ce niveau.<br />

Les éléments moins importants pour les intervenants sont<br />

• La participation du public dans l'é<strong>la</strong>boration ou <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s projets. Cette réticence s'explique<br />

peut-être par le fait qu'il est difficile <strong>de</strong> faire consensus entre, par exemple, 5 utilisateurs différents<br />

du territoire. L'ajout du public est peut-être vu comme une contrainte trop forte par les<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

page 42


promoteurs. L'autre explication possible c'est que <strong>la</strong> participation du public<br />

est en fait un fourre-tout qui va <strong>de</strong> l'information à <strong>la</strong> co<strong>gestion</strong>. Donc cet<br />

aspect est peut-être mal défini dans l'esprit <strong>de</strong>s intervenants.<br />

Les écarts qui ont été observés entre <strong>la</strong> situation idéale et <strong>la</strong> situation réelle vécue<br />

sont notamment:<br />

• L'état <strong>de</strong>s connaissances, on manque <strong>de</strong> ressources et <strong>de</strong> connaissances.<br />

• La distribution inéquitable <strong>de</strong>s retombées <strong>de</strong>s projets.<br />

• La représentativité <strong>de</strong>s intervenants est encore vécue difficilement. La présence <strong>de</strong> tous les intervenants<br />

importants n'est pas acquise.<br />

• On a <strong>de</strong> <strong>la</strong> difficulté à connaître les besoins collectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté et donc à les rencontrer.<br />

• L'implication <strong>de</strong>s gouvernements provincial et municipaux est difficile dans plusieurs projets. Leur<br />

<strong>gestion</strong> manque <strong>de</strong> souplesse et leur implication est déficiente.<br />

Une conclusion qui ressort <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche c'est qu'il existe une vision commune <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s<br />

intervenants. Il existe également un écart entre l'idéal et <strong>la</strong> réalité il y a <strong>de</strong>s faiblesses <strong>sur</strong> lesquelles il<br />

faut travailler pour atteindre l'idéal.<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

mercredi<br />

18 Octobre<br />

PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LES MEMBRES DE L'ASSEMBLÉE<br />

M. Paiement, Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s: Est-ce que les droits acquis ne <strong>de</strong>vaient pas être<br />

respectés? N'est-ce pas là une contrainte aux projets?<br />

Mme Nancy Gélinas, Université <strong>de</strong> Moncton: Bien sûr, dans les projets, il fal<strong>la</strong>it respecter les droits<br />

acquis, mais je n'ai pas été en me<strong>sur</strong>e d'i<strong>de</strong>ntifier lesquels les intervenants par<strong>la</strong>ient quand ils<br />

répondaient au questionnaire. Donc, je ne peux dire s'il y avait <strong>de</strong>s droits à respecter et si c'était <strong>de</strong>s<br />

droits fauniques, forestiers, etc. Mais c'est sûr qu'il fal<strong>la</strong>it respecter les droits plutôt que faire <strong>la</strong> chicane.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

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MATIN<br />

9:30 à 12:00 heures<br />

<strong>jeudi</strong><br />

LES EXPÉRIENCES QUÉBÉCOISES, CANADIENNES ET INTERNATIONALES<br />

DE GESTION FORESTIÈRE DANS UNE OPTIQUE MULTIRESSOURCE<br />

ET COMMUNAUTAIRE.<br />

1. L'expérience du gouvernement fédéral: le programme <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s modèles<br />

2. Community forest in Canada and abroad: experiments and experiences<br />

in pursuit of sustainable <strong>de</strong>velopment.<br />

3. Philosophie d'aménagement et p<strong>la</strong>nification stratégique: où <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle se situe-t-elle?<br />

4. Comment tirer le maximum <strong>de</strong> bien-être <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée?<br />

Objectif:<br />

Dégager, par comparaison, les aspects porteurs <strong>de</strong>s expériences d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> québécoise<br />

et les aspects à améliorer.<br />

Forme:<br />

Conférences et questions.<br />

Conférenciers:<br />

1. M. Jacques Robert, Ing.f., Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s<br />

2. M. Peter Duinker, Université <strong>de</strong> Dalhousie<br />

3. M. Frédérik Doyon, Ing.f., Ph.D., Institut québécois d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> feuillue<br />

4. M. Louis-Jean Lussier, Ph.D., consultant et économiste forestier<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre : Plénière<br />

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Résumé<br />

<strong>jeudi</strong><br />

L'EXPÉRIENCE DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL:<br />

LE PROGRAMME DE FORÊTS MODÈLES<br />

JACQUES ROBERT, Ing.f.<br />

Coordonnateur régional - Forêts modèles - Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s - Ressources<br />

naturelles Canada, 320, St Germain est, Rimouski (Québec) G5L 1C2,<br />

tél. 418-721-5350, téléc. 418-721-5356, Courriel: robert@cfl.forestry.ca<br />

Lancé en septembre 1992, <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base d'un appel <strong>de</strong> proposition, le programme <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s modèles du<br />

Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s a pour objectif <strong>de</strong> "promouvoir l'aménagement durable <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s par<br />

l'intermédiaire d'un réseau dynamique <strong>de</strong> partenariats soli<strong>de</strong>s qui reflètent les différentes valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

société et <strong>la</strong> diversité forestière du Canada" .<br />

Des quelques cinquante propositions soumises, le Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s en a retenu dix, <strong>sur</strong><br />

recommandation d'un comité national indépendant, pour constituer le réseau <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s modèles du<br />

Canada pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 1992-1997 (1re phase du programme). Le programme a par <strong>la</strong> suite fait l'objet<br />

d'une évaluation qui a conduit à son renouvellement pour une <strong>de</strong>uxième phase <strong>de</strong> cinq ans (1997-2002)<br />

avec l'addition d'un onzième site, administré par <strong>de</strong>s autochtones, en l'occurrence, <strong>la</strong> Forêt modèle crie<br />

<strong>de</strong> Waswanipi.<br />

Chaque <strong>forêt</strong> modèle a ses propres caractéristiques mais elles font toutes partie d'un même réseau et<br />

partagent <strong>de</strong>s points communs. Ainsi, au coeur <strong>de</strong> chacune, on retrouve un groupe <strong>de</strong> partenaires (gouvernements,<br />

compagnies forestières, organismes environnementaux, communautés autochtones, propriétaires<br />

forestiers, établissements d'enseignements et <strong>de</strong> recherche, etc.) qui, bien qu'ayant <strong>de</strong>s points<br />

<strong>de</strong> vue et intérêts différents, se sont donné un but commun, celui d'é<strong>la</strong>borer <strong>de</strong>s approches d'aménagement<br />

durable <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> sans sacrifier les intérêts <strong>de</strong>s autres. Les <strong>forêt</strong>s modèles sont donc à <strong>la</strong> fois<br />

<strong>de</strong> vastes <strong>la</strong>boratoires vivants (100 000 ha et plus) pour l'essai et l'application <strong>de</strong> nouvelles connaissances<br />

et technologies et <strong>de</strong>s tribunes privilégiées pour <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong> pratiques d'aménagement forestier<br />

écologiquement saines et scientifiquement d'avant-gar<strong>de</strong>. Les partenaires s'y consacrent à trouver <strong>de</strong>s<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

solutions locales aux défis mondiaux, solutions respectueuses <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique<br />

sociale, environnementale et économique <strong>de</strong> leur <strong>forêt</strong> et transposables<br />

dans d'autres endroits, régions ou pays. Depuis le début <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>uxième phase, les <strong>forêt</strong>s modèles ont également reçu le mandat <strong>de</strong> travailler à<br />

l'é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> systèmes d'aménagement conformes au concept <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

forestière durable ainsi qu'à l'établissement et au suivi d'indicateurs locaux.<br />

Parmi les onze sites canadiens du réseau <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s modèles, <strong>de</strong>ux sont établis au Québec. Ainsi, <strong>la</strong><br />

Forêt modèle du Bas-Saint-Laurent a vu le jour au début du programme et est le fruit d'un partenariat<br />

entre Abitibi-Consolidated, <strong>la</strong> Faculté <strong>de</strong> foresterie <strong>de</strong> l'Université Laval, le Syndicat <strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong><br />

bois du BSL et le Groupement forestier <strong>de</strong> l'Est du Lac Témiscouata auquel se sont joints quelque quarante<br />

autres partenaires. Un <strong>de</strong>s principaux objectifs <strong>de</strong> ses promoteurs est <strong>de</strong> s'intéresser aux formules<br />

<strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s ressources forestières pour le bénéfice <strong>de</strong>s communautés rurales. La formule <strong>de</strong>s fermes<br />

forestières en métayage, par <strong>la</strong>quelle on confie un territoire à un preneur (le métayer) qui s'engage à l'exploiter<br />

<strong>de</strong> façon durable et à verser au propriétaire <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances, a été mise à l'essai <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s propriétés<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> compagnie forestière. Des 26 métayers sélectionnés en 1994 <strong>sur</strong> plus <strong>de</strong> 350 candidats, 21<br />

sont toujours à l'œuvre et aménagent, à titre <strong>de</strong> travailleurs autonomes, leurs territoires respectifs (environ<br />

1000 ha). Ils retirent en moyenne <strong>de</strong>s bénéfices annuels <strong>de</strong> 32 000$ et n'ont pas recours à l'as<strong>sur</strong>ance<br />

emploi. Une récente enquête démontre qu'ils sont satisfaits et fiers <strong>de</strong> leur statut ce que<br />

corroborent les 105 candidatures reçues en 1998, pour les 5 métairies vacantes.<br />

Quant à <strong>la</strong> Forêt modèle crie <strong>de</strong> Waswanipi, c'est <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière-née du réseau (1997) et <strong>la</strong> seule dont le<br />

partenariat est animé par une communauté autochtone. Elle s'affaire à promouvoir, faciliter et concrétiser<br />

une réelle participation autochtone dans l'aménagement <strong>de</strong>s ressources du territoire en favorisant<br />

l'échange et l'adoption <strong>de</strong>s valeurs, connaissances et aspirations <strong>de</strong>s Cris au sein <strong>de</strong> son partenariat. Elle<br />

entend notamment, développer et mettre en œuvre une véritable politique <strong>de</strong> consultation au sein <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> communauté et une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong> l'utilisation du territoire à l'échelle du territoire <strong>de</strong><br />

chasse traditionnel et basée <strong>sur</strong> les principes autochtones. Elle a cependant <strong>de</strong>vant elle <strong>de</strong> grands défis,<br />

tels <strong>la</strong> concrétisation du lea<strong>de</strong>rship <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté, <strong>la</strong> conciliation <strong>de</strong> <strong>la</strong> "science crie" avec <strong>la</strong> nôtre<br />

et l'essor <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté dans une société en très rapi<strong>de</strong> évolution.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

En conclusion, l'expérience <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s modèles tendrait à démontrer que,<br />

dans toute initiative d'aménagement durable, le partenariat est un incontournable,<br />

qu'il faut penser globalement mais agir localement et que <strong>la</strong> résistance<br />

au changement serait <strong>la</strong> pire <strong>de</strong>s menaces.<br />

Le réseau canadien <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s modèles<br />

Le programme <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s modèles a débuté en 1992 avec un concours à l'échelle nationale. Parmi les<br />

cinquante propositions dix ont été retenues. Le programme a été renouvelé, en 1997, pour une pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> 5 ans.<br />

Le but du programme est <strong>de</strong> promouvoir le développement durable <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s par l'intermédiaire d'un<br />

partenariat soli<strong>de</strong> qui reflète <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s valeurs et <strong>de</strong>s intervenants forestiers du pays.<br />

Ce qu'ont les <strong>forêt</strong>s modèles en commun et ce qui les définit c'est:<br />

• un partenariat entre divers intervenants ;<br />

• un modèle <strong>de</strong> foresterie <strong>sur</strong> un <strong>la</strong>rge territoire (100,000 hectares au minimum par projet);<br />

• <strong>de</strong>s <strong>la</strong>boratoires à ciel ouvert (techniques, approches, etc.);<br />

• <strong>de</strong>s tribunes pour promouvoir les nouvelles techniques;<br />

• un effort <strong>de</strong>s partenaires pour atteindre le développement durable avec <strong>de</strong>s objectifs<br />

économiques, sociaux et environnementaux;<br />

• un lieu <strong>de</strong> création <strong>de</strong> solutions locales mais pour <strong>de</strong>s problèmes globaux, p<strong>la</strong>nétaires;<br />

• un endroit où les collectivité locales et le savoir traditionnel sont impliqués dans <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong><br />

solutions;<br />

• une approche qui favorise <strong>de</strong>s système <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> englobante pour atteindre le développement<br />

durable et non une approche sectorielle (développement d'indicateurs locaux <strong>de</strong> développement<br />

durable);<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

• c'est un réseau <strong>de</strong> onze projets qui travaillent ensemble.<br />

La plupart <strong>de</strong>s corporations <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> modèle ne sont pas <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires du<br />

territoire mais <strong>de</strong>s tables <strong>de</strong> concertation où chacun <strong>de</strong>s partenaires conservent<br />

ses responsabilités.<br />

La <strong>forêt</strong> modèle du Bas St-Laurent<br />

Il y a quatre promoteurs du projet: l'université Laval, Abitibi-Consol, le syndicat <strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong> bois<br />

et le groupement forestier <strong>de</strong> l'est du <strong>la</strong>c , le service canadien <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune. Il y a également une quarantaine<br />

<strong>de</strong> partenaires dont <strong>la</strong> Fondation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune et Hydro-Québec.<br />

Sur ce territoire <strong>de</strong> 100,000 hectares, on teste <strong>de</strong>ux formules <strong>de</strong> <strong>gestion</strong>: le groupement forestier qui<br />

essaie <strong>de</strong> se trouver un nouveau souffle et d'expérimenter <strong>de</strong> nouvelles avenues et, d'autre part, <strong>la</strong><br />

formule phare du projet, <strong>la</strong> ferme forestière en métayage.<br />

La définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> ferme en métayage consiste à confier un territoire à un métayer qui s'engage à<br />

l'exploiter en fournissant au propriétaire <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances (<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> coupe essentiellement mais le<br />

cas échéant <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances pour <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> chasse et pêche et autres).<br />

Les objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> modèle sont:<br />

• Créer <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse dans les communautés rurales en essayant diverses formules <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> afin<br />

<strong>de</strong> permettre aux gens qui vivent dans ou en bordure <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> d'en retirer plus <strong>de</strong> bénéfices.<br />

• Favoriser l'entrepreneurship<br />

• Valoriser le métier <strong>de</strong> forestier.<br />

• Briser <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong>s travailleurs envers les programmes sociaux.<br />

• Développer un programme viable, rentable et exportable ailleurs.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

L'essai a débuté en 1994 suite à un appel <strong>de</strong> proposition pour trouver <strong>de</strong>s<br />

métayers. 26 métayers sont à l'oeuvre <strong>sur</strong> 2 territoires qui sont <strong>la</strong> propriété<br />

privée <strong>de</strong> l'Abitibi-Consol; <strong>la</strong> superficie moyenne du territoire <strong>de</strong> chaque<br />

métayer est <strong>de</strong> 1000 hectares. C'est qu'il fal<strong>la</strong>it un territoire assez grand pour que<br />

les métayers puissent avoir un nombre suffisant d'activités pour que ce<strong>la</strong> soit<br />

rentable. Les métayers sont <strong>de</strong>s travailleurs autonomes, qui n'ont pas recours à<br />

l'as<strong>sur</strong>ance emploi et qui exécutent leurs travaux sylvicoles, sauf exception (ex :voirie). Ils gèrent<br />

collectivement les activités <strong>de</strong> chasse, pêche et <strong>de</strong> récréotourisme.<br />

Les résultats:<br />

Tout d'abord, 21 <strong>de</strong>s 26 métayers choisis en 1994 (parmi 350 candidats) sont encore en poste.<br />

En 1998, <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> modèle a remp<strong>la</strong>cé les métayers partis ou remerciés (décès <strong>de</strong> l'un d'entre eux, manque<br />

<strong>de</strong> rentabilité <strong>de</strong>s activités d'un autre, manque d'entrepreneurship ou trop grand entrepreneurship):<br />

105 candidatures ont été reçues pour occuper les 5 postes vacants.<br />

Le bénéfice annuel moyen <strong>de</strong>s métayers est <strong>de</strong> $32,000. Il s'agit là d'un bénéfice d'entreprise qui correspond<br />

à un sa<strong>la</strong>ire d'environ $45,000. La variation est assez importante elle va <strong>de</strong> 17-20,000 à 60-70,000.<br />

Les métayers sont très fiers <strong>de</strong> leur statut.<br />

La <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> Waswanipi<br />

• C'est <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière-née du réseau (1997) et <strong>la</strong> seule dont le partenariat est animé par une communauté<br />

autochtone.<br />

• C'est un partenariat entre <strong>la</strong> communauté autochtone, l'industrie forestière (Domtar, Abitibi consolidated),<br />

les <strong>de</strong>ux paliers <strong>de</strong> gouvernements, l'université Laval, et <strong>de</strong>s organisations non-gouvernementales.<br />

• Elle est située entre Chapais et Lebel <strong>sur</strong> Quévillon<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

• Le territoire est <strong>de</strong> 200,000 hectares officiellement mais pour les autochtones<br />

c'est plus <strong>la</strong>rge. Le projet est situé dans le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> convention<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Baie James qui régit certaines activités dont l'exploitation <strong>de</strong>s<br />

ressources.<br />

L'objectif est <strong>de</strong> promouvoir, faciliter et concrétiser une réelle participation <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté<br />

Crie, dans l'aménagement et l'exploitation <strong>de</strong>s ressources du territoire en favorisant<br />

l'échange et l'adoption <strong>de</strong>s connaissances, valeurs et aspirations <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté.<br />

Les projets prioritaires pour rencontrer l'objectif sont:<br />

• Politique <strong>de</strong> consultation <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté.<br />

• Une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification et d'exploitation à l'échelle du territoire traditionnel (les traplines).<br />

Les défis à relever sont principalement:<br />

• La communauté doit as<strong>sur</strong>er un lea<strong>de</strong>rship, agir plutôt que <strong>de</strong> réagir;<br />

• Développer un définition autochtone du développement durable;<br />

• Réduire <strong>la</strong> distance entre <strong>la</strong> science Crie et <strong>la</strong> science mo<strong>de</strong>rne;<br />

• Contribuer à l'essor <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté dans un contexte où <strong>la</strong> société Crie est en très rapi<strong>de</strong><br />

évolution.<br />

Les leçons à tirer<br />

• Le partenariat est essentiel et tous les intervenants doivent être impliqués<br />

• Penser globalement mais agir localement.<br />

• La résistance est une menace aux changements: <strong>la</strong> résistance vient <strong>de</strong>s industriels mais également<br />

<strong>de</strong>s autres intervenants et utilisateurs <strong>de</strong>s territoires (ex. chasseurs et pêcheurs, etc.)<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LES MEMBRES<br />

DE L'ASSEMBLÉE<br />

M. Michel Mongeon, communauté <strong>de</strong> Wendake: Qu'elle a été l'influence<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> modèle Crie <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s ressources du territoire et <strong>sur</strong> les autres<br />

partenaires?<br />

M.Jacques Robert: Pour l'instant les résultats <strong>de</strong> l'expérience sont jeunes parce que le projet n'a<br />

débuté qu'en 1998. Mais le territoire qui est visé c'est le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Baie James avec 52 trapslines. Pour<br />

l'instant, le projet pilote est centré <strong>sur</strong> trois trapslines où l'on cherche à développer un aménagement du<br />

territoire qui soit compatible avec les activités <strong>de</strong>s Cris et éventuellement on étendrait les solutions à<br />

l'ensemble du territoire. Pour les Cris, c'est l'ensemble <strong>de</strong> trapslines pour les b<strong>la</strong>ncs, ce sont plutôt les<br />

CAAF.<br />

M. Michel Mongeon, communauté <strong>de</strong> Wendake Est-ce qu'il y a <strong>de</strong> outils concrets pour <strong>la</strong> <strong>gestion</strong><br />

<strong>de</strong>s CAAF qui permet <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s autochtones?<br />

M. Jacques Robert: Pour l'instant il n'y a pas d'outils concrets mais Domtar est prêt à en discuter et<br />

en financer une partie.<br />

M. Louis Bé<strong>la</strong>nger, Université Laval. Où en sont les discussions dans le contexte <strong>de</strong>s fermes en métayage,<br />

pour son extension au niveau <strong>de</strong>s terres <strong>publique</strong>s?<br />

M. Jacques Robert: À ma connaissance il n'y a pas <strong>de</strong> discussion mais une évaluation socioéconomique<br />

du métayage sera publiée bientôt avec <strong>la</strong>quelle certains pourront sortir leur bâton <strong>de</strong> pèlerin.<br />

À l'heure actuelle il y a Maibec qui a installé <strong>la</strong> formule <strong>sur</strong> ses terrains privés La <strong>forêt</strong> modèle ne se sent<br />

pas le rôle <strong>de</strong> pèlerin. Elle est ouverte pour que l'on vienne voir et comprendre mais elle n'a pas le mandat<br />

<strong>de</strong> se diffuser ou <strong>de</strong> s'imposer. Il y a eu un symposium <strong>sur</strong> <strong>la</strong> formule, mais il n'y a pas d'efforts d'aller au<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> ça.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

page 51


<strong>jeudi</strong><br />

M. Louis Bé<strong>la</strong>nger, Université Laval: Quel est le concept <strong>de</strong><br />

re<strong>de</strong>vances dans les fermes en métayage? Qu'est-ce que les métayers<br />

doivent donner à Abitibi Consol?<br />

M. Jacques Robert: Au départ c'était l'équivalent <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> coupe payés en<br />

<strong>forêt</strong> <strong>publique</strong>, après <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s droits les métayers n'ont pas été capables <strong>de</strong> suivre.<br />

C'est parce que ça aurait mis en cause <strong>la</strong> viabilité du projet à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière<br />

ligneuse qu'ils avaient et du peu <strong>de</strong> <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> mise en marché.<br />

M. Michel Mongeon, communauté <strong>de</strong> Wendake Est-ce que les métayers peuvent augmenter <strong>la</strong><br />

possibilité forestière et est-ce que le métayer a accès à cette augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité?<br />

M. Jacques Robert: Oui il peut augmenter <strong>la</strong> possibilité et quant à l'accès, c'est sûr que <strong>la</strong> coupe a<br />

été fixée à partir <strong>de</strong>s inventaires <strong>de</strong> départ qui étaient imprécis. Il y a eu un effort <strong>de</strong> recalcul <strong>de</strong>s possibilités,<br />

qui a conduit à une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité et ce volume additionnel, <strong>la</strong> compagnie Abitibi<br />

a accepté qu'il y ait plus <strong>de</strong> <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> pour <strong>la</strong> mise en marché.<br />

M. Daniel Arsenault, Forêt Habitée Gaspésie. Sur le territoire, est-ce qu'il y a uniquement <strong>de</strong>s interventions<br />

par les métayers et qu'elle est <strong>la</strong> superficie pour un développement durable?<br />

M. Jacques Robert: À l'heure actuelle le p<strong>la</strong>n annuel est déposé par le métayer et c'est lui avec un<br />

ou <strong>de</strong>ux employés qui font les opérations. Pour ce qui est <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficie, 1000 hectares c'est ce qui a été<br />

jugé nécessaire dans le projet . Pour un territoire plus riche comme celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle, par exemple,<br />

ce serait sans doute bien en <strong>de</strong>çà. Mais on pourrait aussi intensifier l'exploitation et doubler le<br />

nombre <strong>de</strong> métayers mais ce n'est pas <strong>la</strong> solution préconisée actuellement.<br />

M. Magel<strong>la</strong> Morasse, FAPAQ: Est-ce que le fait que ce soit un projet fédéral ne fait pas qu'on se<br />

ferme à <strong>de</strong>s avenues d'extension du modèle au Québec?<br />

M. Jacques Robert: La réponse est incluse dans <strong>la</strong> question.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 52


<strong>jeudi</strong><br />

COMMUNITY FORESTS IN CANADA AND ABROAD:<br />

EXPERIMENTS AND EXPERIENCES IN PURSUIT<br />

OF SUSTAINABLE DEVELOPMENT<br />

PETER N. DUINKER<br />

Director and Professor, School for Resource and Environmental Studies, Dalhousie University,<br />

1312 Robie St., Halifax, Nova Scotia, Canada B3H 3J5<br />

phone: 902-494-7100; fax: 902-494-3728, Courriel: peter.duinker@dal.ca<br />

Résumé<br />

While community forests have existed in some parts of the world for many centuries, experiences and<br />

experiments with community forests have expan<strong>de</strong>d recently. Invariably, community forests are<br />

attempts to improve community economic <strong>de</strong>velopment and environmental protection through<br />

localization of control over forest <strong>la</strong>nd and its resources. In essence, this can be seen as a search for local<br />

sustainable <strong>de</strong>velopment. In this paper, I review some basic concepts about community forests, and then<br />

summarize recent literature that <strong>de</strong>scribes community forests in Canada, Italy and Swe<strong>de</strong>n. In<br />

particu<strong>la</strong>r, I search for lessons about local sustainable <strong>de</strong>velopment that might be helpful in furthering<br />

the concept of community forest in Canada.<br />

La foresterie communautaire existe <strong>de</strong>puis plusieurs siècles dans certaines régions du mon<strong>de</strong> et tend à<br />

se répandre récemment. Dans tous les cas les projets visent à améliorer le développement économique<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté et <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> l'environnement via le contrôle local du territoire et <strong>de</strong> ses<br />

ressources. Ce sont donc <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> développement durable et local. Dans le cadre <strong>de</strong> cette<br />

conférence je vais discuter <strong>de</strong> certains concepts <strong>de</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> foresterie communautaire et <strong>de</strong> certains<br />

projets au Canada, en Italie et en Suè<strong>de</strong>. Je vais chercher tout particulièrement à tirer <strong>de</strong>s leçons à<br />

propos du développement durable local qui peuvent être utiles à <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong> ce concept au Canada.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 53


<strong>jeudi</strong><br />

Je veux parler <strong>de</strong> trois expériences <strong>de</strong> foresterie communautaire, <strong>de</strong>ux en<br />

Europe et une en Ontario, pour en tirer <strong>de</strong>s leçons au sujet du développement<br />

économique local, <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> l'environnement et du développement<br />

touristique.<br />

Je n'ai pas d'expérience directe <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux d'entre elles. Mes sources sont, pour l'expérience suédoise, un<br />

article d'un collègue suédois. J'ai visité <strong>la</strong> communauté italienne et rédigé un article <strong>sur</strong> cette expérience<br />

et enfin, pour ce qui est <strong>de</strong> l'Ontario, un ami et collègue, qui était également le prési<strong>de</strong>nt du conseil<br />

d'administration du projet, m'a fourni les informations <strong>sur</strong> cette expérience.<br />

Suè<strong>de</strong><br />

Il existe environ 33 fermes forestières communautaires avec, au total, environ trois quart <strong>de</strong> million<br />

d'hectares gérés par cette formule. Elle ont été établies il y a environ un siècle, entre 1850 et 1900.<br />

Le membership donne droit à <strong>la</strong> propriété <strong>de</strong> <strong>la</strong> ferme mais celle-ci doit avoir un statut communautaire,<br />

donc actuellement <strong>la</strong> seule manière <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir membre est d'hériter d'une part ou d'en acheter une. Les<br />

propriétaires sont à 60% <strong>de</strong>s individus, les compagnies en possè<strong>de</strong>nt environ 18% et il y a également<br />

<strong>de</strong>s corporations comme l'Église et autres qui sont propriétaires. Il y a actuellement 25,000 propriétaires<br />

<strong>de</strong> ces 33 <strong>forêt</strong>s communautaires.<br />

Il existe, pour chacune <strong>de</strong>s fermes, un conseil d'administration élu par les propriétaires <strong>de</strong> parts et celuici<br />

engage une équipe <strong>de</strong> professionnels forestiers. L'état a beaucoup <strong>de</strong> pouvoirs <strong>de</strong> regard <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong><br />

<strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s en Suè<strong>de</strong> mais pour gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions harmonieuses, <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> par l'état est très souple et<br />

réalisée ''à distance''.<br />

Les <strong>forêt</strong> communautaires sont en général très prospères. Les propriétaires <strong>de</strong> parts peuvent recevoir<br />

<strong>de</strong>s divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s et les opérateurs propriétaires peuvent également obtenir <strong>de</strong>s subventions pour les<br />

travaux <strong>de</strong> drainage, etc. Il y a également <strong>de</strong>s privilèges d'utilisation du territoire à <strong>de</strong>s fins récréatives<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 54


<strong>jeudi</strong><br />

pour lesquelles les actionnaires n'ont pas à payer. Les profits servent à<br />

subventionner les fermes et à bâtir <strong>de</strong>s infrastructures pour les communautés<br />

(rue, écoles, etc.) et également à améliorer <strong>la</strong> ressource faunique et<br />

récrétouristique.<br />

De manière générale les actionnaires gar<strong>de</strong>nt un profil très bas et ne réc<strong>la</strong>ment pas <strong>de</strong><br />

divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s. Pour gar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> bureaucratie peu importante les corporations achètent du<br />

gouvernement <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification et <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> foresterie. Les re<strong>la</strong>tions avec les<br />

communautés autochtones sont bonnes, là où il y a <strong>de</strong>s autochtones. Le nombre <strong>de</strong> membres augmente<br />

parce que les fermes sont divisées. La croissance du membership s'explique également par le fait que<br />

les enfants <strong>de</strong>s opérateurs reçoivent <strong>de</strong>s parts. Ce<strong>la</strong> pose <strong>sur</strong>tout un problème pour <strong>la</strong> chasse. La croissance<br />

du membership fait en sorte qu'il y a trop <strong>de</strong> chasseurs pour le territoire.<br />

Les fermes sont bien intégrées à l'économie et à <strong>la</strong> société industrielle.<br />

L'évaluation grossière que je peux faire <strong>de</strong> cette expérience, en regard du développement durable, est<br />

<strong>la</strong> suivante. Le développement économique est important, les communautés sont prospères et les entreprises<br />

sont très compétitives dans l'économie <strong>de</strong> marché La protection environnementale est également<br />

bonne mais pas meilleure que ce qui se fait ailleurs en Suè<strong>de</strong>. Le tourisme n'est pas une priorité,<br />

les actionnaires sont tournés vers <strong>la</strong> foresterie essentiellement. Le développement socio-économique<br />

est très élevé parce que les corporations font beaucoup d'investissements dans les infrastructures et les<br />

services communautaires.<br />

Italie<br />

En Italie il existe une expérience qui s'intitule <strong>la</strong> Magnifica Comunita di Fiemme. Le territoire est d'une<br />

superficie <strong>de</strong> 25,00 hectares, et se situe dans une vallée du sud <strong>de</strong>s Alpes, au nord <strong>de</strong> Venise. Onze communautés<br />

se divisent <strong>la</strong> vallée et l'organisation est vieille d'environ 1000 ans. Celle-ci fonctionne comme<br />

une corporation où chacune <strong>de</strong>s communautés est un propriétaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> corporation. Chacune <strong>de</strong>s communautés<br />

élit 3 représentants à l'assemblée générale. Il y a un comité exécutif, du personnel, etc.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 55


<strong>jeudi</strong><br />

Le membership est attribué par <strong>la</strong> rési<strong>de</strong>nce. En effet, un rési<strong>de</strong>nt qui<br />

habite et paie <strong>de</strong>s taxes <strong>sur</strong> une propriété <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 20 ans dans <strong>la</strong> vallée<br />

est automatiquement membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> corporation. Les profits <strong>de</strong> <strong>la</strong> foresterie<br />

sont investis, comme en Suè<strong>de</strong>, dans les infrastructures <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté: routes,<br />

hôpitaux, etc. On donne également aux familles dans le besoin. Il y a également <strong>de</strong>s<br />

divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s qui sont distribuées mais ce sont <strong>de</strong> petits montants, en raison probablement<br />

du fait qu'il y a <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nts dans <strong>la</strong> vallée, donc plus d'actionnaires.<br />

Les communautés reçoivent également <strong>de</strong>s loyers <strong>de</strong>s éleveurs qui envoient leurs troupeaux dans les<br />

pâturages <strong>de</strong> hautes montagnes, d'opérateurs <strong>de</strong> ski alpin, <strong>de</strong>s chasseurs et enfin <strong>de</strong>s cueilleurs <strong>de</strong><br />

champignons. Le ski est une opération touristique qui n'est pas développée par les communautés mais<br />

l'endroit est tellement intéressant pour ce sport que <strong>de</strong>s opérateurs se sont installés.<br />

La <strong>forêt</strong> produit du bois pour une scierie qui rapporte les profits à <strong>la</strong> communauté. On récolte environ 3.5<br />

mètre cubes par hectare, par an.<br />

Il y a environ dix ans <strong>la</strong> communauté a mo<strong>de</strong>rnisé <strong>la</strong> scierie pour découvrir, pendant le processus, que <strong>la</strong><br />

moitié <strong>de</strong>s 35 employés <strong>de</strong>vraient être renvoyés. La communauté a alors décidé <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r les employés<br />

en trouvant une autre solution pour les employer. La compagnie communautaire a alors mis <strong>sur</strong> pied une<br />

usine <strong>de</strong> goujons <strong>de</strong> bois qui a permis d'embaucher tous les employés dép<strong>la</strong>cés par <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> première usine. Cette opération rapporte maintenant plus <strong>de</strong> profits que l'usine <strong>de</strong> sciage.<br />

La stabilité financière <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté a donc été améliorée considérablement et les employés ont<br />

gardé leur emploi.<br />

L'évaluation grossière que je fais <strong>de</strong> cette expérience est <strong>la</strong> suivante. Le développement économique est<br />

important, spécialement en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s usines. La protection environnementale n'est pas<br />

un enjeu pour <strong>la</strong> communauté. L'érosion pourrait être un problème mais les coupes sont dispersées et<br />

petites (un quart à un <strong>de</strong>mi hectare) donc il ne semble pas y avoir <strong>de</strong> problèmes. La protection <strong>de</strong>s animaux<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité n'est pas un enjeu, puisque le gibier important a disparu il y a 1,500 ans et<br />

qu'on a pas l'intention <strong>de</strong> le faire revenir.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 56


Ontario<br />

<strong>jeudi</strong><br />

Le tourisme n'est pas un objectif <strong>de</strong> <strong>la</strong> corporation <strong>de</strong> foresterie communautaire<br />

bien qu'il y ait beaucoup <strong>de</strong> tourisme dans <strong>la</strong> vallée. Le développement<br />

socio-économique est important.<br />

Passons maintenant au cas <strong>de</strong> Westwind Forest Stewardship inc. une organisation sans but lucratif<br />

communautaire qui détient <strong>la</strong> ''licence <strong>de</strong> foresterie durable'' (Sustainable Forest License) pour un territoire<br />

qui était auparavant sous <strong>gestion</strong> provinciale. La French-Severn Forest est située dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong><br />

Muskoka, à l'est <strong>de</strong> <strong>la</strong> Baie Georgienne.<br />

La mission <strong>de</strong> Westwind est <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> forestière durable <strong>de</strong> <strong>la</strong> French-Severn Forest, qui est un territoire<br />

intensément utilisé. La <strong>forêt</strong> a environ 1 million d'hectares, il y plusieurs petites communautés <strong>sur</strong> le territoire<br />

plusieurs nations autochtones et petits opérateurs forestiers. Environ 50% du bois coupé va à<br />

Tembec. On récolte environ 250,000 mètres cube <strong>de</strong> bois par an <strong>sur</strong> le territoire. Toutes les activités<br />

récréatives connues par l'homme sont pratiquées <strong>sur</strong> le territoire qui est très fortement utilisé par une<br />

popu<strong>la</strong>tion urbaine qui vient notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Toronto.<br />

Historiquement il y a eu une récolte intensive du bois <strong>de</strong> bonne qualité, bois dur et également le<br />

résineux. Il y a également eu beaucoup <strong>de</strong> pressions, pendant les années soixante, <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s environnementalistes<br />

pour faire cesser <strong>la</strong> coupe <strong>de</strong> bois dans le parc Algonquin. Cette pression a fait en sorte<br />

que l'on a promu <strong>de</strong>s opérations forestières <strong>de</strong> précision <strong>sur</strong> le territoire. Il y a donc une gran<strong>de</strong> diversité<br />

d'opérations forestières qui se pratique <strong>sur</strong> le territoire actuellement. La <strong>forêt</strong> <strong>de</strong>s Grands Lacs est très<br />

diversifiée et donc parfaitement adaptée à cette sylviculture sélective.<br />

Le projet <strong>de</strong> foresterie communautaire a émergé parce qu'il y a cinq ans l'Ontario a changé son régime<br />

forestier. Dans ce nouveau régime, chacune <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> terres <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne est <strong>de</strong>venue un territoire<br />

<strong>de</strong> développement durable octroyée sous licence. Le gouvernement a donc cherché à trouver qui s'occuperait<br />

<strong>de</strong> gérer ces licences. Dans le cas qui nous occupe celle-ci a été octroyée à <strong>la</strong> corporation<br />

Westwind.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 57


<strong>jeudi</strong><br />

La corporation a un conseil d'administration <strong>de</strong> 7 membres. Ce conseil<br />

d'administration est basé <strong>sur</strong> le modèle préconisé par <strong>la</strong> bourse <strong>de</strong> Toronto<br />

qui a produit, il y a quelques années, un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> bonnes pratiques pour <strong>la</strong><br />

mise <strong>sur</strong> pied d'un conseil d'administration.<br />

Parmi les 7 membres du conseil 4 n'ont rien à voir avec l'industrie forestière. Donc <strong>la</strong><br />

majorité <strong>de</strong>s voix ne provient pas du milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> foresterie et bien que les décisions sont<br />

habituellement prises par consensus <strong>la</strong> règle écrite est celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité. Les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> corporation<br />

sont uniquement <strong>de</strong>s organisations qui délèguent <strong>de</strong>s membres au conseil d'administration.<br />

Le personnel est composé d'un ingénieur forestier et du personnel nécessaire pour gérer une gran<strong>de</strong><br />

<strong>forêt</strong> comme celle-ci.<br />

Les leçons apprises dans le cadre <strong>de</strong> cette expérience, selon le premier prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Westwind sont les<br />

suivantes:<br />

• La confiance entre partenaires est essentielle.<br />

• Il faut écouter les raisons que l'on avance pour expliquer qu'un projet comme celui-ci ne peut pas<br />

fonctionner… et le faire quand même;<br />

• Il est très important d'avoir <strong>de</strong>s mentors dans l'appareil gouvernemental et les ONG environnementales.<br />

Ces personnes doivent être <strong>de</strong>s gens avec beaucoup d'expérience qui examinent le projet<br />

et qui peuvent l'appuyer en soulignant son intérêt.<br />

• Un financement stable interne et externe. Le fait d'être une organisation sans but lucratif permet<br />

d'aller chercher <strong>de</strong>s fonds inaccessibles aux organisations privées, spécialement les fonds provenant<br />

<strong>de</strong>s fondations.<br />

L'évaluation grossière que je fais <strong>de</strong> cette expérience est <strong>la</strong> suivante. Le développement économique<br />

n'est pas meilleur qu'avant. Les opérations forestières ne sont pas plus importantes qu'auparavant. La<br />

protection environnementale est <strong>la</strong> même que partout ailleurs en Ontario puisqu'on utilise les règles<br />

gouvernementales. Le tourisme est une activité extrêmement importante mais qui n'est pas du ressort<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Westwind encore. Le développement social est important, l'organisation cherche activement à impliquer<br />

les citoyens dans <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> forestière.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 58


Conclusions<br />

<strong>jeudi</strong><br />

Il existe une <strong>la</strong>rge variété d'expériences <strong>de</strong> foresterie communautaire à<br />

travers le mon<strong>de</strong>.<br />

L'expérience canadienne en Ontario, en Colombie Britannique et au Québec<br />

notamment est en croissance.<br />

Il existe plusieurs types d'organisations qui gèrent les projets <strong>de</strong> foresterie communautaire.<br />

Des trois exemples que j'ai décrit aucun ne montre d'avantages évi<strong>de</strong>nts en terme <strong>de</strong> protection<br />

environnementale.<br />

Deux <strong>sur</strong> trois ont <strong>de</strong>s performances économiques supérieures.<br />

Tous les trois ont <strong>de</strong>s ambitions et <strong>de</strong>s réalisations sociales importantes.<br />

Dans aucune <strong>de</strong>s trois expériences l'organisation locale ne développe le tourisme mais les trois<br />

pourraient le faire, spécialement dans le cas italien.<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

19 Octobre: matin<br />

PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LA SALLE<br />

Q. Gérard Szaraz, RESAM. Au Québec et au Canada <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s terres <strong>publique</strong>s est accordée<br />

presque entièrement à l'industrie forestière. Voyez-vous une tendance au Canada à confier les terres à<br />

<strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong> ressources plutôt qu'à <strong>de</strong>s consommateurs et si non voyez-vous <strong>la</strong> privatisation<br />

<strong>de</strong>s terres <strong>publique</strong>s comme une option?<br />

Peter N. Duinker: J'aimerais que cette tendance soit visible dans l'industrie forestière. Mais cette direction<br />

implique un changement dans <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> pouvoir et donc elle tend à être combattue par les<br />

organisations qui ont actuellement le pouvoir. Je suis optimiste que nous allons explorer d'autres types<br />

d'organisation pour <strong>la</strong> production du bois. Je propose <strong>de</strong>puis longtemps que l'on expérimente une nouvelle<br />

façon <strong>de</strong> produire le bois où les organisations responsables <strong>de</strong> <strong>la</strong> production auraient <strong>de</strong>ux caractéristiques:<br />

d'une part qu'elles ne soient pas consommatrices <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource et <strong>de</strong>uxièmement que l'on<br />

privatise <strong>la</strong> propriété du bois et <strong>de</strong>s autres ressources <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>, par exemple <strong>la</strong> chasse et <strong>la</strong> pêche, afin<br />

<strong>de</strong> développer celles-ci beaucoup plus qu'actuellement,. Je suis optimiste parce qu'il y a <strong>de</strong>s progrès dans<br />

ce sens. En Ontario par exemple, où les licences n'ont pas été accordées uniquement à <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s corporations<br />

privées mais également à <strong>de</strong>s coopératives et osbl. Ce<strong>la</strong> prend beaucoup <strong>de</strong> courage <strong>de</strong> <strong>la</strong> part<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

page 59


<strong>jeudi</strong><br />

du gouvernement. En Colombie Britannique il existe également <strong>de</strong> beaux<br />

exemples <strong>de</strong> foresterie communautaire. Je suis moins optimiste pour<br />

l'Alberta, Terre-Neuve, le Nouveau-Brunswick ou <strong>la</strong> Nouvelle-Écosse où il y un<br />

peu <strong>de</strong> discussions mais où ces options sont en fait rejetées et rencontrent une<br />

très gran<strong>de</strong> résistance.<br />

La privatisation n'ira pas loin parce que si vous faites un débat public <strong>sur</strong> cette question il va y<br />

a avoir un courant <strong>la</strong>rgement majoritaire qui s'oppose à toute vente <strong>de</strong>s terres <strong>publique</strong>s. Mais <strong>la</strong> privatisation<br />

<strong>de</strong> droits avec une <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce gouvernementale oui, ce<strong>la</strong> est possible.<br />

Q. Luc Bouthillier, Ing.f., Ph.D., Université Laval. Comment le gouvernement <strong>de</strong> l'Ontario a facilité<br />

les choses dans le cas <strong>de</strong> l'expérience <strong>de</strong> Westwind?<br />

Peter N. Duinker: J'ai été consulté il y a cinq ans quand le gouvernement a cherché à savoir à qui il<br />

<strong>la</strong>isserait les licences pour <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s terres <strong>publique</strong>s. Je sais qu'il y a eu <strong>de</strong>s discussions très<br />

vigoureuses immédiatement en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce, pour <strong>la</strong> région, d'un nouveau type <strong>de</strong><br />

structure pour <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> forestière. Ces discussions ont impliqué le gouvernement, les maires et les ONG.<br />

J'ai perdu <strong>de</strong> vue ces discussions en raison <strong>de</strong> mon déménagement à Halifax, et je ne sais donc pas<br />

jusqu'à quel point les fonctionnaires du gouvernement ont du se battre pour obtenir ce changement et<br />

quelles résistances ils ont rencontrées.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 60


<strong>jeudi</strong><br />

PHILOSOPHIE D'AMÉNAGEMENT<br />

ET PLANIFICATION STRATÉGIQUE:<br />

OÙ LA FORÊT DE L'AIGLE SE SITUE-T-ELLE?<br />

FRÉDÉRIK DOYON, Ing.f., Ph. D,<br />

Institut Québécois d'Aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Feuillue, 88, rue principale, St-André-Avellin,<br />

Qc, J0V 1W0, tél: 819 983-2206, télec: 819 983-2046 Courriel: fdoyon@iqaff.qc.ca<br />

Résumé<br />

Depuis le début <strong>de</strong> l'utilisation industrielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>, les philosophies d'aménagement du territoire<br />

forestier ont gran<strong>de</strong>ment évolué, passant <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte non-contrôlée <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière ligneuse à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong><br />

<strong>de</strong>s écosystèmes. Ces philosophies se distinguent par les valeurs considérées, les engagements et les<br />

politiques d'aménagement qui leurs sont attachées. Cette communication revoit, dans un premier<br />

temps, cette évolution <strong>de</strong>s philosophies d'aménagement sous l'angle du développement durable pour<br />

ensuite situer le concept <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée dans cette perspective évolutive. Dans un <strong>de</strong>uxième temps, je<br />

présente comment cette philosophie d'aménagement est appliquée plus spécifiquement à <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong><br />

l'Aigle et comment elle se traduit dans le prochain p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> développement dans ses orientations<br />

stratégiques. L'approche préconisée permet <strong>de</strong> relier directement les buts et objectifs aux orientations<br />

stratégiques et d'intégrer les valeurs a priori, aux différents niveaux <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification. Trois outils <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification<br />

permettent l'atteinte <strong>de</strong>s objectifs: 1) <strong>la</strong> stratégie d'actions qui spécifie les activités à effectuer<br />

pour mettre en valeur une ressource spécifique, 2) les normes d'interventions qui spécifient le cadre <strong>de</strong><br />

réalisation <strong>de</strong> ces activités en fonction <strong>de</strong>s affectations attachées à <strong>la</strong> zone où elles s'effectuent, et 3) le<br />

zonage vocationnel qui spécifie les affectations attachées à chaque zone. Des exemples pratiques sont<br />

présentés afin <strong>de</strong> faciliter <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong> l'approche présentée.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 61


<strong>jeudi</strong><br />

Je vais parler aujourd'hui <strong>de</strong>s concepts d'aménagement et <strong>de</strong> quel concept<br />

<strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle a adopté pour son prochain cycle d'aménagement.<br />

Dans un premier pas je vais parler <strong>de</strong>s paradigmes d'aménagement qui ont eu<br />

cours <strong>de</strong>puis un siècle et <strong>de</strong> comment <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle s'est inspirée <strong>de</strong> ces leçons<br />

pour développer son aménagement.<br />

Je vais parler <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong> foresterie durable et d'aménagement adaptatif, ces <strong>de</strong>ux concepts étant<br />

<strong>de</strong>s concepts clés. Je discuterai <strong>de</strong> comment <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle veut utiliser ces concepts pour réaliser son<br />

aménagement.<br />

Je vais ensuite parler <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification stratégique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle et je terminerai <strong>sur</strong> ce que <strong>la</strong><br />

Forêt <strong>de</strong> l'Aigle entend faire et les problèmes rencontrés dans l'application <strong>de</strong>s concepts.<br />

L'aménagement forestier est <strong>la</strong> science <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> décision pour arriver à <strong>de</strong>s fins désirées,..<br />

Au cours du <strong>de</strong>rnier siècle le Québec a connu plusieurs phases d'aménagement forestier. Celles-ci ne se<br />

sont pas développées <strong>de</strong> manière linéaire. On retrouve souvent ces types d'aménagement utilisés au<br />

même moment.<br />

Tout d'abord c'est l'aménagement non contrôlé inspiré <strong>de</strong> l'utilitarisme irresponsable. L'engagement<br />

qu'on avait était <strong>de</strong> combattre <strong>la</strong> nature et <strong>de</strong> maximiser le profit. Non seulement on n'exploitait que <strong>la</strong><br />

matière ligneuse mais uniquement les arbres <strong>de</strong> qualité. C'est <strong>la</strong> phase d'anarchisme, les gens faisaient<br />

ce qu'ils vou<strong>la</strong>ient pour obtenir le produit.<br />

Ce système est géré uniquement par les besoins économiques et il n'existe aucune contrainte provenant<br />

<strong>de</strong>s systèmes socioculturel ou biologique.<br />

Dans une <strong>de</strong>uxième étape on s'aperçoit que <strong>la</strong> ressource n'est pas inépuisable et qu'il faut <strong>la</strong> gérer. On<br />

passe donc au ren<strong>de</strong>ment soutenu inspiré <strong>de</strong> l'utilitarisme responsable. On n'utilise toujours uniquement<br />

<strong>la</strong> matière ligneuse mais pas seulement <strong>la</strong> matière <strong>de</strong> bonne qualité. Le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> est centralisé,<br />

autoritaire, basé <strong>sur</strong> une approche comptable où le calcul se fait uniquement en volume <strong>de</strong> bois.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

Cette foresterie est donc gérée <strong>sur</strong>tout par le système économique mais<br />

avec une certaine contrainte du système biologique.<br />

La troisième foresterie est dite scientifique. On se rend compte que les contraintes<br />

du système biologique sont importantes et ne peuvent être prises en compte par le<br />

système économique. Les écologistes notamment ont fortement contribué à imp<strong>la</strong>nter<br />

cette foresterie. On s'inspire d'une philosophie d'utilitarisme environnemental avec l'engagement<br />

<strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment soutenu et <strong>la</strong> polyvalence. La loi du régime forestier <strong>de</strong> 1986-87 s'inspire beaucoup<br />

<strong>de</strong> cette philosophie. Les ressources sont produites par <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> mais on reconnaît <strong>la</strong> connaissance<br />

comme une ressource qui permet <strong>de</strong> mieux comprendre et gérer <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. La <strong>gestion</strong> est technocratique<br />

ce sont les scientifiques et les mandataires qui gèrent <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> et <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion n'est pas impliquée. La<br />

p<strong>la</strong>nification est multiressource et parfois <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée.<br />

J'aimerais faire un point pour distinguer les <strong>de</strong>ux concepts. Dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> première phase <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle on veut développer l'ensemble <strong>de</strong>s ressources mais au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification on<br />

n'intègre pas celles-ci. Pour intégrer, dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification, l'ensemble <strong>de</strong>s ressources il faut utiliser <strong>de</strong>s<br />

cartes <strong>de</strong> zonage et <strong>de</strong> potentiel pour intégrer <strong>la</strong> spatialisation dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification. Actuellement cette<br />

phase <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> est encore embryonnaire au Québec. Très peu <strong>de</strong> compagnies utilisent cette approche<br />

<strong>de</strong> spatialisation dans leur panification stratégique. On peut facilement montrer que sans cette approche<br />

<strong>de</strong> spatialisation on arrive à un cul-<strong>de</strong>-sac dans <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée.<br />

Pour ce qui est <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource on comprend que dans ce système l'ensemble <strong>de</strong>s valeurs<br />

est prise en compte mais que l'intersection entre ces valeurs et faiblement intégrée et qu'encore une<br />

fois le système est dirigé par les valeurs économiques. Notamment lorsqu'il y a <strong>de</strong>s compromis à faire,<br />

ce sont les valeurs économiques qui priment. Dans l'approche <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée il existe une intégration<br />

<strong>de</strong>s valeurs socioculturelles biologiques et économiques.<br />

Dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification actuelle au Québec, avec le ren<strong>de</strong>ment soutenu, <strong>la</strong> dimension temporelle seulement<br />

est prise en compte. On veut as<strong>sur</strong>er le ren<strong>de</strong>ment continu. On s'aperçoit également qu'il existe un<br />

manque <strong>de</strong> cohérence entre <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification stratégique et opérationnelle. Il suffit <strong>de</strong> prendre les PGFA et<br />

<strong>de</strong> les comparer aux p<strong>la</strong>ns opérationnels pour constater qu'au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière ligneuse il est<br />

déjà difficile <strong>de</strong> faire le lien entre les <strong>de</strong>ux. Pour ce qui est <strong>de</strong>s autres ressources il n'existe aucun lien<br />

entre les PGAF et les p<strong>la</strong>ns annuels ce qui conduit à une <strong>sur</strong>estimation <strong>de</strong>s volumes <strong>de</strong> bois.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

On reconnaît maintenant que les opérations forestières ont <strong>de</strong>s impacts<br />

importants <strong>sur</strong> les conditions écologiques et socioculturelles du paysage et<br />

qu'il est nécessaire <strong>de</strong> passer par <strong>la</strong> spatialisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification<br />

stratégique. Il est donc important d'avoir un outil <strong>de</strong> spatialisation et malheureusement<br />

SYLVA n'est pas un outil spatiallement explicite. Donc tant que l'on<br />

utilisera SYLVA pour faire les PGAF, on ne pourra réussir une <strong>gestion</strong> intégrée.<br />

Avec <strong>la</strong> foresterie scientifique on tient compte <strong>de</strong>s contraintes biologiques mais très peu <strong>de</strong>s humains.<br />

Ceux-ci ont <strong>de</strong>s valeurs et <strong>de</strong>s préférences et souvent on arrive à <strong>de</strong>s culs-<strong>de</strong>-sac parce que les valeurs culturelles<br />

et esthétiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ne sont pas prises en compte.<br />

Avec <strong>la</strong> foresterie sociale on passe à une nouvelle approche inspirée par l'utilitarisme communautaire<br />

avec un engagement <strong>de</strong> respecter les valeurs communautaires, esthétiques, ou mêmes spirituelles. La<br />

<strong>gestion</strong> est démocratique et républicaine avec, comme à <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle, un CA et une consultationvalidation<br />

auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Ce qui est au centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> ce sont les fonctions <strong>de</strong> compromis<br />

entre les préférences <strong>de</strong>s parties prenantes. Les outils utilisés sont ceux qui permettent <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s<br />

décisions à plusieurs déci<strong>de</strong>urs. Ce qui change ici c'est que ce qui détermine les décisions. Dans le cadre<br />

<strong>de</strong> cette foresterie sociale ce sont les valeurs socioculturelles.<br />

Ce qui a provoqué l'apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> foresterie sociale c'est d'après Rosher que les préférences sociales<br />

sont nombreuses ambiguës et conflictuelles, que les mandats légaux sont complexes, imprécis et parfois<br />

contradictoires. Les processus décisionnels sont variés indéfinis et non unanimement acceptés. Avec <strong>la</strong><br />

variation <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> décision, il faut s'as<strong>sur</strong>er que l'on prenne en compte, avec <strong>de</strong>s réunions<br />

comme celle-ci par exemple, les faiblesses <strong>de</strong> chacun et <strong>de</strong> les ajuster. La participation <strong>de</strong>s parties<br />

prenantes qui peut être très variable d'un contexte à l'autre.<br />

On s'est également aperçu que les contentieux sont difficiles à régler parce qu'on a pas défini <strong>de</strong> règles<br />

d'arbitrage c<strong>la</strong>ires, ce qui provoque <strong>de</strong>s contestations juridiques très coûteuses pour <strong>la</strong> société. Il faut<br />

donc trouver <strong>de</strong>s fonctions d'arbitrage, ce que <strong>la</strong> foresterie sociale permet <strong>de</strong> découvrir. Il faut également<br />

faire comprendre aux parties prenantes que les systèmes biologiques sont complexes et qu'il n'existe<br />

pas toujours d'explication à ce qui se passe <strong>sur</strong> le terrain. Dans ce contexte d'incertitu<strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance<br />

est une pierre angu<strong>la</strong>ire qu'il faut bien intégrer.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

Le <strong>de</strong>rnier né dans les types <strong>de</strong> foresterie c'est ce qu'on nomme <strong>la</strong> <strong>gestion</strong><br />

écosystémique. Cette <strong>gestion</strong> est appliquée actuellement aux États-Unis. Au<br />

niveau philosophique cette foresterie effectue un changement radical. Il est reconnu<br />

dans ce système que les écosystèmes ont <strong>de</strong>s valeurs intrinsèques importantes,<br />

sociales et écologiques. Par exemple, <strong>la</strong> capture du carbone dans les <strong>forêt</strong>s.<br />

La définition <strong>de</strong> cette approche est <strong>la</strong> suivante: faire l'aménagement <strong>de</strong>s écosystèmes forestiers<br />

à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> production, conservation et restauration afin d'obtenir <strong>de</strong>s biens et services désirés et <strong>de</strong><br />

remplir les fonctions vitales que remplissent les écosystèmes et <strong>de</strong> maintenir les valeurs esthétiques sociales<br />

et spirituelles.<br />

On retrouve au centre <strong>de</strong> cette approche le respect <strong>de</strong>s processus écologiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. On cherche à<br />

maintenir <strong>la</strong> composition du paysage dans sa fourchette <strong>de</strong> variation naturelle et à l'échelle du peuplement<br />

<strong>de</strong> respecter son dynamisme en re<strong>la</strong>tion avec les conditions du milieu et du régime <strong>de</strong> perturbations<br />

régionals.<br />

L'engagement est donc <strong>de</strong> respecter l'intégrité <strong>de</strong>s écosystèmes et bien sûr <strong>la</strong> biodiversité. Les<br />

ressources que l'on veut tirer ce sont l'ensemble <strong>de</strong>s biens et services. La <strong>gestion</strong> est <strong>de</strong> type républicaine<br />

et démocratique. La p<strong>la</strong>nification est basée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> variation naturelle <strong>de</strong>s processus du systèmes<br />

écologiques qu'on essaie <strong>de</strong> respecter dans l'utilisation du milieu. Les outils utilisés sont l'aménagement<br />

adaptatif et <strong>la</strong> foresterie durable. La force majeure qui gère le processus <strong>de</strong> décision est donc le système<br />

biologique.<br />

Je veux en terminant parler <strong>de</strong> l'aménagement adaptatif et <strong>de</strong> développement durable, afin <strong>de</strong> montrer<br />

comment <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle compte orienter sa <strong>gestion</strong> dans les prochaines années.<br />

Dans l'aménagement adaptatif on commence <strong>la</strong> boucle d'aménagement avec <strong>la</strong> direction stratégique<br />

que les utilisateurs et les <strong>gestion</strong>naires veulent se donner. Par <strong>la</strong> suite, il est important <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s projections<br />

<strong>sur</strong> l'état futur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> en fonction <strong>de</strong>s options d'aménagement que l'on s'est données. Il faut<br />

donc pouvoir imp<strong>la</strong>nter l'option que l'on trouve <strong>la</strong> plus intéressante en fonction <strong>de</strong>s options que l'on a<br />

examiné au départ.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

La sélection <strong>de</strong> l'option <strong>la</strong> plus intéressante suit donc <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> préparation<br />

<strong>de</strong>s projections. Il y a ensuite l'imp<strong>la</strong>ntation et le suivi. La phase critique<br />

est ici le suivi parce qu'il permet d'acquérir les connaissances qui<br />

permettront d'améliorer l'aménagement.<br />

Il est donc important d'avoir <strong>de</strong>s bons outils <strong>de</strong> projection pour pouvoir comparer nos options<br />

d'aménagement. Avec <strong>de</strong>s indicateurs ont peut comparer les options en fonction <strong>de</strong> leur<br />

performance <strong>sur</strong> ces indicateurs et <strong>de</strong> faire un choix.<br />

L'aménagement adaptatif permet donc <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> une évaluation continue <strong>de</strong> l'aménagement en regard<br />

<strong>de</strong>s objectifs, <strong>de</strong>s indicateurs et <strong>de</strong>s seuils d'accessibilité acceptés par les déci<strong>de</strong>urs. On reconnaît ici que<br />

l'information est une ressource et que cette ressource est aussi importante que <strong>la</strong> matière ligneuse, que<br />

<strong>la</strong> faune et le paysage. Il est même possible <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s aménagements <strong>sur</strong> le territoire qui permettront<br />

<strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s informations utiles. On introduit donc l'approche expérimentale dans le cadre <strong>de</strong> l'aménagement.<br />

Il faut cependant que toutes les parties prenantes soient intégrées au processus.<br />

La <strong>gestion</strong> par objectifs est une approche essentielle pour l'aménagement adaptatif, parce qu'il est plus<br />

souple que <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> par normes. Cette approche est très différente <strong>de</strong> ce qui se fait actuellement au<br />

Québec où on utilise <strong>de</strong>s normes d'aménagement. En fait, on se dirige vers une foresterie du type <strong>de</strong><br />

celle utilisée en Colombie Britannique où le forestery co<strong>de</strong> cherche à prévoir et gérer toutes les situations.<br />

Cette approche ne tient pas compte du fait que les systèmes biologiques sont complexes et souvent<br />

<strong>sur</strong>prenants. Le manque <strong>de</strong> souplesse <strong>de</strong> l'approche par normes mène à un cul-<strong>de</strong>-sac<br />

bureaucratique et à un manque d'initiative que plusieurs vivent actuellement.<br />

À <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle on procè<strong>de</strong> donc par <strong>de</strong>s orientations stratégiques et sectorielles, <strong>de</strong>s stratégies<br />

d'action ensuite. On utilise <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> zonage et d'affectation et <strong>de</strong>s scénarisations intégrées où<br />

toutes les zones <strong>de</strong> chevauchement <strong>de</strong>s ressources sont scénarisées. La métho<strong>de</strong> consiste à définir au<br />

départ <strong>de</strong>s combinaisons d'affectation et <strong>de</strong>s vocations pour chacune <strong>de</strong>s zones. Par exemple, dans cette<br />

zone indiquée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> carte (projection <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> l'Aigle <strong>sur</strong> écran) il y aura une foresterie<br />

extensive avec une protection <strong>de</strong>s paysages. L'outil utilisé est une définition <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> sensibilité<br />

visuelle. Avec cet outil, on peut i<strong>de</strong>ntifier quels étaient les points d'observation <strong>de</strong>s visiteurs et leur<br />

bassin <strong>de</strong> visibilité ainsi que les zones sensibles, <strong>de</strong> faible à forte.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 66


<strong>jeudi</strong><br />

On adapte donc chacune <strong>de</strong>s opérations sylvicoles prioritaires à chacune<br />

<strong>de</strong>s vocations du territoire.<br />

Par exemple, nous avons différentes productions sylvicoles prioritaires et une vocation<br />

pour chacune <strong>de</strong>s zones qui définissent <strong>de</strong>s contraintes pour le compartiment<br />

et <strong>de</strong>s peuplements. Ces éléments définissent les règles pour <strong>la</strong> coupe forestière, <strong>la</strong> protection<br />

du paysage et le réseau routier.<br />

Conclusion<br />

La Forêt e l'Aigle passe donc d'une <strong>gestion</strong> multiressource à une <strong>gestion</strong> intégrée, par une scénarisation<br />

intégrée et une p<strong>la</strong>nification stratégique qui utilise le zonage.<br />

On rend opérationnelle l'approche sociale par l'utilisation d'un conseil d'administration qui représente les<br />

différents intérêts et par une validation auprès du public.<br />

Dans le futur les concepts <strong>de</strong> développement durable et <strong>de</strong> l'aménagement adaptatif seront utilisés à <strong>la</strong><br />

Forêt <strong>de</strong> l'Aigle. Une <strong>de</strong>s col<strong>la</strong>borations clés dans ces approches, en plus <strong>de</strong> celle du public, c'est celle <strong>de</strong>s<br />

scientifiques qui amènent l'information nécessaire. À cet égard le suivi est essentiel pour répondre à <strong>la</strong><br />

question: est-ce que oui ou non <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle est une expérience réussie?<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

19 Octobre: matin<br />

PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LES MEMBRES DE L'ASSEMBLÉE<br />

Q. Gérald Szaraz, RESAM: Avec l'engouement pour les critères indicateurs <strong>de</strong> développement<br />

durable, certification type ISO, est-ce que <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle est en train <strong>de</strong> se positionner par rapport à<br />

ces stratégies?<br />

Frédérik Doyon: Bien sûr en s'approchant du système <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> durable on s'approche <strong>de</strong>s critères<br />

et <strong>de</strong>s conditions pour se faire certifier. Bien sûr l'objectif n'est pas <strong>de</strong> se faire certifier mais <strong>de</strong> faire <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> bonne foresterie. Mais en s'approchant <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> certification si le pas à faire est peu important<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

page 67


<strong>jeudi</strong><br />

pour se faire certifier on va le faire. Mais ce qui est important c'est <strong>de</strong> faire<br />

reconnaître, par les utilisateurs et les acheteurs <strong>de</strong> bois, que <strong>la</strong> foresterie<br />

<strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle est soutenable, économiquement faisable et socialement<br />

acceptable.<br />

Q. Michel Mongeon, Communauté <strong>de</strong> Wendaki. Dans cette foresterie socialement<br />

acceptable comment envisagez -vous <strong>de</strong> régler certains problèmes <strong>de</strong> ce qui est socialement<br />

acceptable entre les autochtones et les non-autochtones?<br />

Frédérik Doyon: Les autochtones sont membres du conseil d'administration. S'ils ne sont pas capables<br />

<strong>de</strong> faire valoir leurs préférences dans ce cadre-là, je vois pas comment ils pourraient le faire<br />

autrement. À <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle ça fonctionne très bien avec <strong>la</strong> communauté autochtone.<br />

Q. Michel Mongeon, Communauté <strong>de</strong> Wendaki. Ce n'est pas uniquement une question <strong>de</strong><br />

préférences mais également <strong>de</strong> rapport <strong>de</strong> forces. Si dans une foresterie <strong>de</strong> plus en plus sociale un<br />

groupe invoque <strong>de</strong>s droits mais où les autres peuvent déci<strong>de</strong>r et que le premier groupe est très<br />

inférieur en nombre que se passe-t-il?<br />

Frédérik Doyon: Actuellement les décisions sont prises par consensus. Il n'y a pas <strong>de</strong> règles pour gérer<br />

les contentieux il serait peut-être important <strong>de</strong> s'en donner pour régler les contentieux futurs.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 68


Résumé<br />

<strong>jeudi</strong><br />

COMMENT TIRER LE MAXIMUM DE BIEN-ÊTRE<br />

DE LA FORÊT HABITÉE?<br />

LOUIS-JEAN LUSSIER Ph.D.<br />

Économiste forestier, Consultant, 90-9 <strong>de</strong>s Hauts Bois, St-Romuald (Québec)<br />

Canada G6W 6G9, tél. 418-834-5224.<br />

Qu'elles sont les conditions à respecter pour tirer <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> privée et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> <strong>de</strong> banlieuee<br />

le développement durable maximal? On précisera dans un premier temps, <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> Forêt Habitée et<br />

ses traits caractéristiques. On discutera, par <strong>la</strong> suite, <strong>de</strong>s conditions éthiques, politiques et sociales qui<br />

doivent être réunies pour as<strong>sur</strong>er les retombées maximales pour le milieu. Finalement, <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong><br />

recherche appliquée, qui seront utiles pour résoudre les problèmes et profiter <strong>de</strong>s opportunités <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée, seront proposés.<br />

Je suis très heureux d'être ici pour parler <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée parce que je suis un peu l'initiateur <strong>de</strong> cette<br />

idée. Forêt Habitée date <strong>de</strong> 1965 alors que j'ai eu l'occasion <strong>de</strong> préparer un mémoire <strong>sur</strong> le potentiel<br />

économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> rurale pour l'UPA dans le temps UCC.<br />

Je suis très heureux d'être ici pour parler <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée parce que je suis un peu l'initiateur <strong>de</strong> cette<br />

idée. Forêt Habitée date <strong>de</strong> 1965 alors que j'ai eu l'occasion <strong>de</strong> préparer un mémoire <strong>sur</strong> le potentiel<br />

économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> rurale pour l'UPA dans le temps UCC.<br />

Je vais vous parler aujourd'hui avec mon coeur et mon expérience <strong>de</strong> cinquante ans <strong>de</strong> travail.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 69


<strong>jeudi</strong><br />

Quand je remonte à 1965 <strong>la</strong> Forêt Habitée c'était <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> privée et <strong>la</strong> <strong>forêt</strong><br />

<strong>publique</strong> <strong>de</strong> banlieue qui s'étendait jusqu'à cinquante kilomètres <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges<br />

les plus reculés. En écoutant ce qui se dit ici je comprends que le concept<br />

désigne uniquement <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> banlieue et que donc son territoire s'est restreint<br />

beaucoup. Le concept <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habité <strong>de</strong> 1965 couvrait 6 millions d'hectares en <strong>forêt</strong><br />

privée et autant en <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> <strong>de</strong> banlieue. Le potentiel économique <strong>de</strong> ce territoire<br />

est énorme: on parle <strong>de</strong> 2 ou 3,5 mètre cubes à l'hectare et qui pourrait contribuer à accroître<br />

le revenu <strong>de</strong>s communautés rurales d'environ 2 milliards en valeur ajoutée.<br />

On <strong>de</strong>vrait revenir à cette notion qui englobe <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> <strong>de</strong> banlieue et privée parce que il y a beaucoup<br />

<strong>de</strong> similitu<strong>de</strong>s et d'objectifs d'aménagement entre les <strong>de</strong>ux et qu'elles sont contiguës.<br />

J'ai été également <strong>sur</strong>pris et déçu <strong>de</strong> voir que dans <strong>la</strong> révision du régime forestier <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt<br />

Habitée n'est pas incluse. Alors que cette question est dans les dossiers du ministère <strong>de</strong>puis les années<br />

70.. À cette époque il y avait quatre lignes qui divisaient <strong>la</strong> foresterie au Québec: <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> privée, <strong>la</strong> <strong>forêt</strong><br />

<strong>de</strong> banlieue, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> <strong>forêt</strong> nordique qui était <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> industrielle, et puis au nord il y avait une zone qui<br />

ne fal<strong>la</strong>it pas toucher en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong>s sites, <strong>de</strong> l'éloignement et <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> transport.<br />

J'ai vu apparaître, avec une certain encouragement, <strong>la</strong> ligne nord qui avait disparu. Je crois que <strong>la</strong> ligne<br />

<strong>de</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> banlieue <strong>de</strong>vrait aussi ré-apparaître parce que pendant <strong>de</strong>s années et <strong>de</strong>s années elle apparaissait<br />

dans les statistiques officielles du MRN. Dans les rapports <strong>de</strong>s années soixante dix, quatre vingt<br />

et même début quatre-vingt dix on voit les statistiques pour <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> privée, <strong>publique</strong> <strong>de</strong> banlieue et <strong>la</strong><br />

<strong>forêt</strong> industrielle. Donc <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> banlieue était reconnue dans les statistiques comme une zone d'aménagement<br />

différente du reste. Si j'avais un message à vous <strong>la</strong>isser c'est <strong>de</strong> faire les pressions nécessaires<br />

pour que cette distinction réapparaisse. Comme en 1970 les opérations dignité ont donné lieu à l'aménagement<br />

forestier <strong>de</strong>s propriétés privées telles qu'on les connaît aujourd'hui.<br />

Il faudrait avoir un mouvement qui partirait d'ici, <strong>de</strong> Maniwaki, pour exiger que l'on consacre cette zone<br />

à <strong>la</strong> Forêt Habitée qui va servir au bien-être <strong>de</strong>s communautés. Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence entre <strong>la</strong><br />

<strong>forêt</strong> méridionale et boréale cette zone a droit à un statut particulier, en terme d'aménagement, d'usage<br />

forestier. Actuellement c'est un peu comme si je vous disait qu'en Europe il y aurait une politique<br />

forestière qui s'applique à <strong>la</strong> France comme à <strong>la</strong> Scandinavie. On me dirait probablement: il a perdu <strong>la</strong><br />

boule parce que c'est très différent <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> française <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> scandinave. Eh bien, il a autant <strong>de</strong> différence<br />

entre <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> du sud du Québec et <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> boréale qu'entre les <strong>forêt</strong>s françaises et scandinaves.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

Pourquoi on n'aurait pas <strong>de</strong>ux politiques, une pour <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> boréale et<br />

l'autre pour <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> <strong>de</strong> banlieue et privée qui chercherait à maximiser<br />

le bien-être <strong>de</strong>s communautés, parce que c'est ça qu'on veut.<br />

À cet égard j'aimerais vous parler <strong>de</strong> <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment accru. C'est un objectif<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> régime forestier et ça semble accepté par tous, ce<strong>la</strong> va <strong>de</strong> soi. C'est malheureux<br />

parce que le ren<strong>de</strong>ment accru ne se calcule qu'en terme <strong>de</strong> volume <strong>de</strong> bois; on ne spécifie<br />

même pas <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> ce bois. Ce qui compte uniquement c'est le volume. On s'imagine qu'en<br />

atteignant ce<strong>la</strong> on va atteindre l'objectif principal d'accroître le bien-être économique <strong>de</strong>s communautés.<br />

C'est incompatible. Vous ne pouvez pas faire du ren<strong>de</strong>ment accru et <strong>de</strong> l'aménagement intégré <strong>de</strong>s<br />

ressources. Il faut choisir, ou bien vous faites <strong>de</strong> <strong>la</strong> pitoune ou bien vous faites <strong>de</strong> l'aménagement intégré<br />

et vous axez vos efforts <strong>sur</strong> les valeurs ajoutées accrues. C'est un message important, c'est pas un<br />

caprice <strong>de</strong> ma part, c'est fondamental.<br />

Je lis souvent que l'on veut optimiser les options d'aménagement. Dans un territoire donné, il y a <strong>de</strong>s milliers<br />

d'options <strong>de</strong> développement en terme <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> bois et d'autres usages <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. On ne peut<br />

pas tout développer, il y a <strong>de</strong>s incompatibilités et <strong>de</strong>s ressources rares, notamment l'argent. Il va falloir<br />

savoir faire <strong>de</strong>s choix, avec <strong>de</strong>s crédits donnés, pas seulement <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s considérations économiques mais<br />

également politiques. Donc il faudra trouver ce qu'il y a mieux à faire. Si vous n'introduisez pas cette notion<br />

<strong>de</strong> valeur ajoutée économique mais également les valeurs sociales dont on a parlé tout à l'heure,<br />

vous allez passer à côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> question et <strong>de</strong>s vraies options.<br />

Ce qui me frappe dans ce qui va mal en foresterie au Québec et que l'on pourrait améliorer sans trop <strong>de</strong><br />

frais. Par exemple, on par<strong>la</strong>it <strong>de</strong> SYLVA tout à l'heure. J'aimerais que ceux qui connaissent intimement le<br />

logiciel se lève dans <strong>la</strong> salle. Je crois qu'il y en a pas beaucoup et se sont <strong>de</strong>s ingénieurs forestiers. Ceux<br />

qui ne sont pas ingénieurs vous êtes mal pris.<br />

Il faut, pour faire <strong>de</strong> l'aménagement forestier au service <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, <strong>de</strong>s outils c<strong>la</strong>irs, facilement<br />

compréhensibles. SYLVA est trop compliqué pour rien. En Europe, ça fait <strong>de</strong>s siècles que l'on fait <strong>de</strong> l'aménagement<br />

forestier qui a <strong>de</strong> l'allure. Et puis ils ont fait <strong>de</strong> l'aménagement sans GIS, sans photographie<br />

aérienne, sans SYLVA, et pourtant ils ont fait quelque chose <strong>de</strong> bien. Aujourd'hui on s'imagine que si on<br />

a pas ça on va passer à côté. Je ne le crois pas. Il ne s'agit pas d'être simpliste mais simple pour que tout<br />

le mon<strong>de</strong> comprenne et que toute le mon<strong>de</strong> puisse participer à <strong>la</strong> confection <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 71


<strong>jeudi</strong><br />

Je crois qu'il nous faut <strong>de</strong>s règles d'éthique en foresterie. Je crois qu'il y en<br />

a déjà parce que je ne connais pas tout les projets et programmes, mais il y<br />

en a pas assez. Est-ce qu'il y a <strong>de</strong>s règles d'éthique au sujet <strong>de</strong>s règles naturelles,<br />

humaines? Est-ce que, par exemple, il y une règle qui dit qu'il faut respecter<br />

les générations futures? La ressource importante pourtant c'est <strong>la</strong> ressource<br />

humaine ce ne sont pas les <strong>forêt</strong>s, il faut pas oublier ce<strong>la</strong>. Il faut <strong>de</strong>s règles d'éthique avant<br />

<strong>de</strong> faire tout projet <strong>de</strong> développement forestier.<br />

Une autre chose qui me frappe, c'est qu'on est loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité quand on fait <strong>de</strong> l'aménagement<br />

forestier. On fait <strong>de</strong>s calculs <strong>de</strong> possibilité <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment soutenu, alors que l'on <strong>de</strong>vrait parler <strong>de</strong> valeur<br />

soutenue parce qu'on tombe alors dans le travers dont j'ai parlé tout à l'heure en par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />

soutenu. Je trouve également indécent que l'on prescrive un traitement dans un peuplement sans avoir<br />

mis ses bottes pour aller voir ce qu'il y avait là. Si vous étiez ma<strong>la</strong><strong>de</strong> et que le mé<strong>de</strong>cin vous disait prend<br />

tel ou tel remè<strong>de</strong>, sans vous avoir examiné., vous diriez qu' il n'est pas très bon. C'est pourtant ce qu'on<br />

fait quand on fait <strong>de</strong>s calculs <strong>de</strong> possiblité à partir <strong>de</strong> SYLVA. On va pas voir <strong>sur</strong> le terrain pour savoir si,<br />

par exemple, les strates existent. Souvent les strates n'existent même pas. C'est <strong>de</strong> <strong>la</strong> foresterie virtuelle,<br />

on s'amuse au fond. Il faut se rapprocher <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité biophysique mais également <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité sociale,<br />

économique et industrielle.<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

19 Octobre: matin<br />

PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LES MEMBRES DE L'ASSEMBLÉE<br />

Q. Jean-Guy Rioux RESAM, J'aimerais savoir si vous avez trouvé le moyen dans vos réflexions <strong>de</strong><br />

faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> forestier multiressource avec du financement qui serait multi-sources?<br />

M. Louis-Jean Lussier: Si on veut rendre compatible les multiples usages et rendre comparable ces<br />

usages, il faut <strong>de</strong>s unités comparables. Un kilogramme d'orignal et un mètre cube <strong>de</strong> bois ça fait pas<br />

<strong>de</strong>ux. Mais un dol<strong>la</strong>r d'orignal et un dol<strong>la</strong>r <strong>de</strong> bois ça fait <strong>de</strong>ux. Ça permet <strong>de</strong> réduire à une même dimension<br />

<strong>de</strong>s usages différents <strong>de</strong> façon à rendre le tout additif et d'être capable <strong>de</strong> faire appel à <strong>de</strong>s<br />

techniques d'optimisation. On en parle beaucoup dans les rapports et les objectifs du gouvernement<br />

mais on ne dit pas comment. Ça ressemble à un voeu pieux. Il y a <strong>de</strong>s techniques qui existent. Il faut avec<br />

<strong>de</strong>s techniques et <strong>de</strong>s règles d'éthique <strong>de</strong> protection environnementale, <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong> zonage, etc.,<br />

déterminer ce qu'il y a <strong>de</strong> mieux à faire. On pourrait donc faire une carte montrant dans toutes les parties<br />

d'un territoire quels sont les meilleurs usages à retenir. Mais si on dit on va produire du bois et en-<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

page 72


<strong>jeudi</strong><br />

suite tenir compte <strong>de</strong>s autres usages, vous arriverez à rien. Les autres usages,<br />

il vont toujours déranger <strong>de</strong>s gens qui produisent du bois. Quand on<br />

consacre le ren<strong>de</strong>ment accru, les gens qui font <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse, ils sont en état <strong>de</strong><br />

faiblesse parce qu'il faut qu'ils démontrent que ça dérange pas trop le ren<strong>de</strong>ment<br />

recherché en terme ligneux. Mais si on faisant tout ce<strong>la</strong> vous augmentez <strong>la</strong> valeur<br />

ajoutée <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> l'unité d'aménagement vous avez résolu <strong>de</strong>s tensions inutiles.<br />

M. Jean-Guy Rioux, RESAM: Ma question est <strong>de</strong> savoir s'il y a moyen <strong>de</strong> conscientiser le<br />

ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune, <strong>de</strong> l'aménagement, <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruralité afin <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong> l'argent dans l'aménagement.<br />

M. Louis-Jean Lussier: Dans le cadre <strong>de</strong>s opérations dignité on a préparé un document assez poussé<br />

en terme d'aménagement . On ne par<strong>la</strong>it pas d'aménagement intégré comme aujourd'hui, on par<strong>la</strong>it<br />

pas <strong>de</strong> biodiversité, etc. C'est plutôt récent c'est termes-là. Ce document avait été vendu à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

et au public. Et c'est <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion qui a fait pression pour qu'on en arrive là. Ça pas été facile, il a fallu se<br />

battre. Je crois donc, basé <strong>sur</strong> cette expérience, que je ne m'attendais pas à grand chose en al<strong>la</strong>nt voir directement<br />

le ministre Brassard. Ce qui est important c'est d'avoir l'appui du public <strong>de</strong>rrière ce<strong>la</strong>. L'appui<br />

public basé <strong>sur</strong> un document bien fait <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> habitée, ses objectifs, <strong>sur</strong> ce qu'on veut faire. Ce serait<br />

pas très difficile à faire. Vous le ven<strong>de</strong>z au public, et après vous allez voir le ministre.<br />

M. Frédérik Doyon, IQAFF: Tout à l'heure vous avez parlé d'un point qui me tient à coeur, c'est-àdire<br />

d'avoir différentes politiques forestières selon différentes zones bioclimatiques. Ça me fait penser<br />

au problème que l'on a avec <strong>la</strong> politique forestière en zone feuillue avec le ren<strong>de</strong>ment accru alors que<br />

ce que les producteurs veulent, en <strong>forêt</strong> feuillue, c'est <strong>la</strong> qualité par le ren<strong>de</strong>ment. J'aimerais que vous<br />

exposiez un peu plus vos vues là-<strong>de</strong>ssus . Quels sont les empêchements à ce qu'un chose comme ce<strong>la</strong><br />

puisse se faire?<br />

M. Louis-Jean Lussier Je n'ai pas <strong>de</strong> politique en tête. Mais j'aimerais abor<strong>de</strong>r un point que votre<br />

question me ramène en mémoire. Je trouve qu'il y a beaucoup <strong>de</strong> complications inutiles dans les structures<br />

<strong>de</strong> <strong>gestion</strong> pour mettre en oeuvre <strong>la</strong> politique, quelle qu'elle soit. Il y a <strong>de</strong>s luttes <strong>de</strong> pouvoir etc. Ça<br />

peut être un empêchement sérieux à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une nouvelle approche. Deuxièmement, il faut<br />

que <strong>la</strong> foresterie <strong>la</strong>isse p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> créativité et à l'innovation <strong>de</strong>s gens du milieu et <strong>de</strong>s professionnels locaux.<br />

Le monopole <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité ce n'est pas vrai qu'il est à Québec au ministère. Il est probablement plus<br />

en région et peut-être même ici qu'à Québec. Si on a une approche trop normative, trop technocratique<br />

et bureaucratique ça prend du temps à atteindre le maximum <strong>de</strong> bien-être dans <strong>de</strong> telles circonstances,.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 73


<strong>jeudi</strong><br />

Dans une nouvelle politique forestière pour le sud du Québec je viserais<br />

une approche plus simple sans être simpliste, et une politique qui <strong>la</strong>isserait<br />

p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> respiration et qui permettrait aux gens d'apporter leur bagage<br />

d'idées et d'expérience. Ça passe pas par <strong>de</strong>s outils compliqués je vous l'as<strong>sur</strong>e,<br />

mais ce<strong>la</strong> a besoin d'être complet. Par exemple SYLVA il est bien compliqué mais il lui<br />

manque une dimension économique et spatiale comme on disait tantôt. On peut avoir<br />

quelque chose <strong>de</strong> plus simple mais qui tient compte <strong>de</strong> toutes les dimensions importantes<br />

parce qu'on aménage pas pour les oiseaux mais pour l'homme.<br />

M. Magel<strong>la</strong> Morasse, FAPAQ: Dans <strong>la</strong> révision du régime on parle <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment accru sans trop<br />

savoir ce que ce<strong>la</strong> veut dire. Par exemple, un propriétaire privé qui produit 4 ou 5 mètres cube par<br />

année par rapport à un ren<strong>de</strong>ment extensif où on sort 1-2 mètre cube par année. Est-ce que selon<br />

vous le propriétaire privé fait du ren<strong>de</strong>ment accru?<br />

M. Louis-Jean Lussier: C'est du ren<strong>de</strong>ment accru. Dans le fond <strong>la</strong> possibilité <strong>la</strong> possibilité, c'est ce<br />

que vous faites dans chacune <strong>de</strong>s parcelles et que l'on brasse pour avoir du ren<strong>de</strong>ment soutenu d'une<br />

année à l'autre; ce qui serait pas nécessaire mais que l'industrie veut avoir égal partout, ça se comprend.<br />

Si vous faites <strong>de</strong>s efforts pour accroître le ren<strong>de</strong>ment, c'est ça le ren<strong>de</strong>ment accru…Mais est-ce que c'est<br />

un ren<strong>de</strong>ment accru en volume, en qualité ou en valeur? Le ren<strong>de</strong>ment accru que l'on fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong><br />

boréale du Québec ça toujours été l'aménagement <strong>de</strong> pitounes, peut-être un peu moins maintenant<br />

avec l'industrie du sciage, bien que celle-ci appartienne aux compagnes <strong>de</strong> pâtes en bonne partie. Je regar<strong>de</strong><br />

les faits, je ne veux pas parler contre l'industrie. Mais les faits sont que l'on veut toujours maximiser<br />

ce<strong>la</strong>. La qualité ne compte pas beaucoup, c'est le volume. Si ce<strong>la</strong> peut être acceptable, à <strong>la</strong> rigueur,<br />

pour <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> boréale ça l'est certainement pas pour <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> méridionale du Québec.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

page 74


<strong>jeudi</strong><br />

M. Magel<strong>la</strong> Morasse, FAPAQ: Diriez-vous que dans <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> Morency,<br />

dans <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> privée <strong>de</strong> Daishawa, ou dans d'autres cas, comment ce<strong>la</strong> se<br />

fait que l'on réussit à sortir 2 fois plus <strong>de</strong> bois que dans le traitement<br />

habituel? Est-ce qu'on fait du ren<strong>de</strong>ment accru dans ces cas-là? Si oui, ce n'est<br />

pas si anti-naturel que ce<strong>la</strong> au niveau <strong>de</strong>s valeurs, <strong>de</strong>s usages, on ne bouleverse<br />

pas tout. Le ren<strong>de</strong>ment accru intelligent, je ne vois pas comment on peut s'objecter<br />

à <strong>de</strong> telles approches.<br />

M. Louis-Jean Lussier: Je ne suis pas contre le ren<strong>de</strong>ment accru. Mais je suis contre le ren<strong>de</strong>ment<br />

accru comme seul objectif d'aménagement. Si pouvez accroître vos ren<strong>de</strong>ments tout en accroissant vos<br />

valeurs je suis le premier à être d'accord. Mais ce que je dis c'est que l'augmentation du volume ne<br />

garantie pas que vous augmentez <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> ce que vous sortez <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: matin<br />

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APRÈS-MIDI<br />

14:00 à 17:00 heures<br />

<strong>jeudi</strong> 19 Octobre:<br />

L'EXTENSION DU CONCEPT DE FORÊT HABITÉE<br />

AU TERRITOIRE FORESTIER, UN PROJET D'AVENIR?<br />

ATELIER-1<br />

JEUDI, 19 OCTOBRE (SUITE)<br />

Développement économique local et régional: Les projets <strong>de</strong> Forêt Habitée peuvent-ils favoriser le<br />

développement d'une économie locale et régionale axée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> production multiressource? Comment,<br />

par qui et quels sont les facteurs <strong>de</strong> succès?<br />

Panélistes:<br />

1- M. Fernando Lavoie, Ing.f., Maire <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau et prési<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corporation <strong>de</strong> Forêt Habitée<br />

<strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau et Martin Bel<strong>la</strong>ir , Ing f., Responsable <strong>de</strong>s opérations forestières, Corporation <strong>de</strong><br />

Forêt Habitée <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau<br />

2- M. Robert Deffrasnes, Ing.f., MRN<br />

3- M. Gérard Szaraz, RESAM<br />

4- M. Gilles Quintal, biologiste, MRN<br />

5. M. Christian Bé<strong>la</strong>nger, Corporation d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Normandin.<br />

Objectif:<br />

Discuter, sous différents angles, <strong>de</strong>s possibilités, enjeux, opportunités, contraintes et obstacles<br />

à l'extension du modèle <strong>de</strong> Forêt Habitée au territoire forestier québécois. Quels sont, à cet égard,<br />

les enseignements <strong>de</strong>s projets témoins?<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Atelier développement économique<br />

page 76


<strong>jeudi</strong><br />

L'ENTREPRENARIAT COLLECTIF;<br />

À LA BASE DU DÉVELOPPEMENT LOCAL<br />

FERNANDO LAVOIE,<br />

Maire <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corporation <strong>de</strong> Forêt Habitée <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau<br />

téléphone (418) 676-2626,<br />

MARTIN BÉLAND Ing f.<br />

Responsable <strong>de</strong>s opérations forestières <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corporation <strong>de</strong> Forêt Habitée <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau<br />

téléphone (418) 676-2626, courriel: martin_fb@royaume.com<br />

Résumé<br />

En 1995, <strong>la</strong> communauté <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau se faisait reconnaître comme projet témoin pour l'expérimentation<br />

<strong>de</strong> l'application du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée. En effet, à l'initiative <strong>de</strong> <strong>la</strong> Coopérative forestière<br />

Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Municipalité <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau, du Domaine du Lac Ha Ha, <strong>la</strong> communauté voyait<br />

confirmer sa capacité <strong>de</strong> mettre en oeuvre un projet structurant basé <strong>sur</strong> le potentiel multi-ressources<br />

du territoire habitée. Cependant, ce projet n'est pas le fruit du hasard ni le fruit d'une démarche opportuniste<br />

répondant à un quelconque concept à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>, mais plutôt l 'aboutissement d'une longue<br />

marche structurée dont les fon<strong>de</strong>ments s'inspirent <strong>de</strong>s conditions gagnantes du développement local.<br />

À cette enseigne, Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau a su se donner une vision qui remonte aux années 60 et qui a permis<br />

<strong>de</strong> mettre en terre <strong>de</strong>s germes porteurs <strong>de</strong> son développement local actuel. D'abord, les lea<strong>de</strong>rs <strong>de</strong><br />

l'époque ont tout mis en oeuvre pour concentrer leurs actions autour d'une structure entreprenariale;<br />

soit une coopérative <strong>de</strong> travailleurs. Donc, une vision et un entreprenariat collectif dont l'objectif était <strong>de</strong><br />

mieux vivre <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. Fort <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux éléments à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> son développement, Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau, <strong>de</strong><br />

façon intuitive ou non, a toujours été à l'avant-gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s nouvelles technologies et <strong>de</strong>s changements induits<br />

par l'évolution <strong>de</strong>s politiques forestières. Intimement lié au développement du secteur forestier, <strong>la</strong><br />

Coopérative forestière Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau s'est rapi<strong>de</strong>ment dotée d'une soli<strong>de</strong> expertise dans tous les do-<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 77


<strong>jeudi</strong><br />

maines <strong>de</strong> <strong>la</strong> foresterie et ce, en misant <strong>sur</strong> le partenariat avec les intervenants<br />

du milieu local et régional. L'envergure du projet <strong>de</strong> Forêt Habitée<br />

illustre bien le fort potentiel du territoire et le savoir-faire local qui a permis <strong>de</strong><br />

développer <strong>de</strong>s partenariats durables avec les industriels forestiers qui interviennent<br />

<strong>sur</strong> le territoire habité.<br />

Les principaux enseignements <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> Forêt Habitée sont <strong>de</strong> trois ordres; le premier étant<br />

que le concept porte en lui les gènes <strong>de</strong> sa marginalisation, à savoir le repli <strong>sur</strong> soi <strong>de</strong>s communautés<br />

locales, l'éclosion d'une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> petites entités <strong>de</strong> production, <strong>la</strong> substitution d'emplois avec une<br />

précarité accrue et <strong>la</strong> dépendance soutenue à toutes sortes <strong>de</strong> programmes <strong>de</strong> transferts gouvernementaux.<br />

L'enseignement est qu'un projet pour être reconnu et viable doit pouvoir reposer <strong>sur</strong> les piliers<br />

suivants: une vision, une expertise forestière, un territoire à fort potentiel, un engagement local et une<br />

ouverture à <strong>de</strong>s partenariats permettant <strong>de</strong> réunir ces conditions. Le <strong>de</strong>rnier enseignement est qu'il<br />

s'agit d'un concept très porteur et qu'il faut continuer <strong>de</strong> le mettre en pratique afin <strong>de</strong> s'en inspirer pour<br />

le développement d'une foresterie mo<strong>de</strong>rne et <strong>de</strong> communautés rurales fortes.<br />

CONFÉRENCE DE M. FERNANDO LAVOIE.<br />

Je suis impliqué dans le projet <strong>de</strong> Forêt Habitée <strong>de</strong>puis 1996. Comme je m'occupe du politique et M. B<strong>la</strong>is<br />

du technique on a donc décidé <strong>de</strong> se partager le travail aujourd'hui.<br />

Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau, c'est quoi? La municipalité est un vil<strong>la</strong>ge forestier situé à 20 km <strong>de</strong> La Baie. Fer<strong>la</strong>nd et<br />

Boilleau s'étale <strong>sur</strong> environ 13 km. Il a été fondé en 1931 avec le programme <strong>de</strong> colonisation. Depuis 1960<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion a diminué en raison <strong>de</strong> l'attirance <strong>de</strong>s villes. Depuis les années soixante <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion a<br />

donc baissé <strong>de</strong> 800 à environ 650 personnes et se maintient <strong>de</strong>puis. La municipalité est très jeune<br />

puisqu'elle date <strong>de</strong> 1978. Auparavant Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau faisait partie <strong>de</strong>s T .N.O.<br />

La municipalité a été très touchée par les inondations <strong>de</strong> 1996. Un très grand secteur <strong>de</strong> Boilleau a<br />

disparu avec 21 maisons détruites et il y a beaucoup <strong>de</strong> dommages (environ 12 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs) à<br />

toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Il a fallu rebâtir toutes les infrastructures. La coopérative forestière a également été<br />

très touchée.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 78


<strong>jeudi</strong><br />

La coopérative est le principal employeur <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau. En 1963 <strong>la</strong><br />

volonté du milieu a poussé à <strong>la</strong> création d'une coopérative avec 35 membres<br />

au départ. Aujourd'hui elle compte 160 membres. Au début c'était une<br />

coopérative <strong>de</strong> coupeur <strong>de</strong> bois. Depuis 1975 on fait beaucoup <strong>de</strong> travaux sylvicoles,<br />

on a construit un complexe <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nts en serre et un sécheur à bois franc, une<br />

usine <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nchers et une usine <strong>de</strong> vernissage. La coopérative, c'est une volonté<br />

<strong>de</strong> se donner un outil <strong>de</strong> travail commun et un capital financier.<br />

La <strong>forêt</strong> c'est notre milieu <strong>de</strong> vie. Dès les années soixante-dix <strong>la</strong> municipalité faisait <strong>de</strong>s pressions pour<br />

extraire un territoire <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s domaniales et <strong>de</strong>s CAAF. Tout le mon<strong>de</strong> vou<strong>la</strong>it avoir notre 10,000<br />

hectares, notre trésor. Mais on a réussi a le gar<strong>de</strong>r et on trouve aujourd'hui qu'on a bien fait <strong>de</strong> le gar<strong>de</strong>r.<br />

En 1995 on a obtenu une reconnaissance comme projet <strong>de</strong> Forêt Habitée.<br />

Objectifs du projet<br />

L'objectif du projet <strong>de</strong> Forêt Habitée est bien entendu <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s activités économiques durables<br />

basées <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée et <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource du territoire. C'est un milieu <strong>de</strong> relief et <strong>de</strong><br />

panoramas, situé le long <strong>de</strong> l'ancienne route qui reliait Québec au Saguenay, l'endroit où se trouvait le<br />

parc <strong>de</strong> La Galette.<br />

Les objectifs spécifiques sont: le ren<strong>de</strong>ment accru <strong>de</strong> cette <strong>forêt</strong>, <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource et <strong>la</strong> participation<br />

active <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion dans <strong>la</strong> définition <strong>de</strong>s objectifs et <strong>la</strong> création d'emplois valorisants et<br />

durables. On vise également l'intégration du projet dans les circuits économiques pour éviter <strong>la</strong> dépendance<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />

Les promoteurs du projet <strong>de</strong> Forêt Habitée étaient <strong>la</strong> coopérative forestière <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau, <strong>la</strong><br />

municipalité et le domaine du Lac Ha HA . Le domaine c'est une pourvoirie à droits exclusifs <strong>de</strong> chasse<br />

et pêche, axé <strong>sur</strong> les vacances familiales: 19 chalets, sentiers pé<strong>de</strong>stres, etc. C'est le <strong>de</strong>uxième employeur<br />

<strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau avec 40 emplois saisonniers.<br />

Les principaux partenaires du projet sont Abitibi-Consol, les villégiateurs par l'intermédiaire <strong>de</strong> leur<br />

association, Scierie Gauthier, Scierie Saint-Denis ltée, Louisiana Pacifique, Société Sylvicole Saguenauy.<br />

La corporation, fondée en 1997, possè<strong>de</strong> une charte d'organisme a but non lucratif.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 79


<strong>jeudi</strong><br />

CONFÉRENCE DE M. MARTIN BÉLAND Ing.f.<br />

Le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée est <strong>de</strong> 10,000 hectares. La <strong>forêt</strong> public limitrophe<br />

est <strong>de</strong> 13,000 hectares dans un rayon d'environ <strong>de</strong> 25 km. Il y environ 8,500<br />

hectares <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> privée. On trouve également à proximité, <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> privée <strong>de</strong> l'Abitibi-<br />

Consol <strong>de</strong> 20,000 hectares, dont 7,500 dans les limites municipales <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau<br />

Notre champ <strong>de</strong> pratique est <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> intramunicipale <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau, on n'occupe donc pas encore<br />

les 10,000 hectares.<br />

Les affectations du territoire sont les suivantes: il y a une zone <strong>de</strong> conservation, une autre <strong>de</strong> récréation.<br />

Les <strong>de</strong>ux font environ 15% du territoire. L'autre zone à vocation faunique et forestière occupe 85% du territoire.<br />

Ce découpage a été déterminé par l'ensemble <strong>de</strong>s promoteurs. La stratégie d'aménagement<br />

forestier est basée <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s données du territoire, environ 200 parcelles. On a également pris 300 parcelles<br />

échantillons <strong>sur</strong> le territoire <strong>de</strong> l'Abitibi-Consol parce qu'on y retrouve les mêmes peuplements donc les<br />

mêmes caractéristiques.<br />

Les données <strong>de</strong> base sont les suivantes:<br />

• Superficie aménageable <strong>de</strong> 8,436 hectares.<br />

• Des sites <strong>de</strong> qualité 1 qui couvrent 645 hectares du territoire.<br />

• L'âge moyen d'exploitabilité a été fixé à 62 ans avec un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> regénération <strong>de</strong> 2 ans.<br />

• La <strong>forêt</strong> est en déséquilibre, il y a pas beaucoup d'arbres <strong>de</strong> 30 ans et environ 25% du couvert<br />

forestier a moins <strong>de</strong> 10-15 ans alors que 50% du territoire abrite <strong>de</strong>s arbres <strong>de</strong> 50 ans et plus. Il y a<br />

donc un risque <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> <strong>sur</strong>année si on ne fait rien.<br />

• La possibilité minimale est <strong>de</strong> 25,000 mètres cubes <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base du ren<strong>de</strong>ment continu dont 12,500<br />

en résineux. (sapin gris et épinette) et 12,500 mètres cubes <strong>de</strong> tremble et bouleau. On vise une <strong>forêt</strong><br />

mé<strong>la</strong>ngée à haut niveau <strong>de</strong> production.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 80


Les travaux privilégiés jusqu'ici ont été:<br />

<strong>jeudi</strong><br />

• La voirie forestière pour donner accès au territoire qui était divisé en <strong>de</strong>ux<br />

par <strong>la</strong> route mais <strong>sur</strong> lequel il n'y avait pratiquement aucun accès.<br />

• De l'éc<strong>la</strong>ircie commerciale, du dégagement <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntation, <strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong> terrain,<br />

(reboisement et regarni,) coupe <strong>de</strong> succession, <strong>de</strong>s travaux d'aménagement faunique.<br />

Ce que l'on a réalisé jusqu'à maintenant:<br />

• 475 hectares d'éc<strong>la</strong>ircie pré-commerciale.<br />

• 165 hectares <strong>de</strong> dégagement <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntation.<br />

• 25 km <strong>de</strong> chemins <strong>de</strong> pénétration.<br />

• Un inventaire <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s.<br />

• Un inventaire <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cs.<br />

• Des étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> faisabilité d'aménagement <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s.<br />

• Au niveau récréotouristique il y a un site exceptionnel qui est préservé, un canyon <strong>de</strong> 4 km <strong>de</strong><br />

long , 120 mètres <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge et 30 mètres <strong>de</strong> profond qui s'est formé suite au déluge.<br />

La vison d'avenir c'est<br />

• Des emplois durables et diversifiés.<br />

• Un faune abondante.<br />

• Une <strong>forêt</strong> hautement productive.<br />

• Un capital nature protégé et mis en valeur.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 81


Les facteurs <strong>de</strong> succès du projet:<br />

<strong>jeudi</strong><br />

CONCLUSION DE M. FERNANDO LAVOIE<br />

• L'entrepreneurship local: il y a 47 entrepreneurs pour 650 personnes.<br />

• Le plein-emploi <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, on importe 45% <strong>de</strong> <strong>la</strong> main-d'œuvre.<br />

• L'expertise locale est très forte au p<strong>la</strong>n technique et opérationnel grâce à <strong>la</strong> coopérative.<br />

• Il y a un engagement collectif très fort et on l'a senti après le déluge, tout le mon<strong>de</strong> s'est donné<br />

<strong>la</strong> main.<br />

• Il y a le partenariat avec les autres acteurs.<br />

Il y a un problème actuellement pour ré-investir dans le développement. C'est parce qu'il faut faire affaire<br />

avec <strong>la</strong> MRC qui gère le fond <strong>de</strong>s TPI auquel <strong>la</strong> coopérative verse 70% <strong>de</strong> ses droits <strong>de</strong> coupe, l'autre 30%<br />

étant investi en travaux sylvicoles. Ces critères <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> ne sont pas intéressants , il faut se battre à tous<br />

les instants pour aller chercher l'autre 70% à <strong>la</strong> MRC et pouvoir le ré-investir. La municipalité n'a donc pas<br />

l'argent pour investir dans le développement futur même si nos partenaires sont prêts à le faire. En effet,<br />

<strong>la</strong> municipalité qui a un budget uniquement <strong>de</strong> $350,000 paye un agent <strong>de</strong> développement socioéconomique<br />

à plein temps mais elle ne peut aller plus loin. On est bloqué dans nos projets par manque<br />

<strong>de</strong> liquidité et d'argent parce qu'une bonne partie <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances va à <strong>la</strong> MRC.<br />

Conclusion<br />

Le projet favorise <strong>la</strong> consolidation <strong>de</strong>s emplois.<br />

Il favorise <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource du territoire donc <strong>la</strong> richesse accrue du patrimoine forestier.<br />

Les coopératives forestières sont <strong>de</strong>s outils démocratiques efficaces <strong>de</strong> développement d'emplois<br />

durables au Québec et <strong>de</strong>s entreprises collectives qui s'appuient <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s principes et <strong>de</strong>s valeurs qui<br />

répon<strong>de</strong>nt aux effets pervers <strong>de</strong> <strong>la</strong> mondialisation tout en s'inscrivant dans le circuit économique.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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Résumé<br />

<strong>jeudi</strong><br />

LA FORÊT HABITÉE UN FACTEUR<br />

DE SUCCÈS ÉCONOMIQUE?<br />

M. ROBERT DEFFRASNES, Ing.f., MRN,<br />

Directeur régional <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, Montréal, Laurenti<strong>de</strong>s, Lanaudière, Montérégie.<br />

Tél (514) 873-2140 poste 259, adresse, 545 boul Crémazie est, 8 étage, Montréal, H2M 2V1.<br />

Couriel: robert.<strong>de</strong>ffrasnes@mrn.gouv.qc.ca<br />

La Forêt Habitée n'est pas un concept d'avenir pour <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s. dans le cadre du régime actuel<br />

ou dans le régime actuellement en discussion pour l'avenir. En effet, dans le cadre du régime actuel les<br />

projets <strong>de</strong> Forêt Habitée n'ont pas, normalement, accès à <strong>la</strong> ressource ligneuse et à sa vente et donc à<br />

un financement adéquat <strong>de</strong> leur fonctionnement ou <strong>de</strong> l'aménagement multiressource.<br />

Dans les cas <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> Forêt Habitée où les circonstances ont permis <strong>de</strong> réunir les conditions essentielles<br />

à leur réussite ( accès à <strong>la</strong> matière ligneuse et à sa vente, <strong>gestion</strong> complète du territoire et une<br />

structure <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> c<strong>la</strong>ire et accessible à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion) l'expérience montre que les projets fonctionnent.<br />

Ceux-ci permettent un développement économique local basé <strong>sur</strong> l'aménagement multiressource.<br />

Cependant, au niveau régional il est préférable <strong>de</strong> favoriser <strong>la</strong> concertation entre les organismes existants<br />

(zec, pourvoiries, industriels) pour p<strong>la</strong>nifier un aménagement multiressource plutôt que d'introduire<br />

un autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> que serait <strong>la</strong> Forêt Habitée.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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Bonjour mesdames et messieurs<br />

<strong>jeudi</strong><br />

À <strong>la</strong> question posée par les organisateurs pour cet atelier, le concept <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée un projet d'avenir? Ma réponse est non, même si j'ai été prési<strong>de</strong>nt du<br />

comité interministériel qui a é<strong>la</strong>boré le concept.<br />

Si je reviens à l'historique et à tout ce qui avait été proposé par le comité, je crois que celui-ci a<br />

fait une petite erreur en tab<strong>la</strong>nt <strong>sur</strong> le respect <strong>de</strong>s droits consentis.<br />

Je réponds donc non à <strong>la</strong> question tout en ajoutant: sans modification majeure au régime actuel.<br />

Est-ce que les projets peuvent favoriser le développement d'une économie locale et régionale? Ma<br />

réponse est mitigée en fonction <strong>de</strong>s expériences vécues dans les Laurenti<strong>de</strong>s et Lanaudière.<br />

Je vais tenter <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les prémisses qui sont nécessaires à <strong>la</strong> véritable application <strong>de</strong> projets<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée.<br />

Le régime actuel permet une utilisation multiressouces. Mais il ne <strong>la</strong> favorise absolument pas. On tient<br />

compte <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong>s autres usages que l'exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière ligneuse mais il n'y a pas, dans<br />

<strong>la</strong> loi actuelle ou dans <strong>la</strong> modification proposée, d'éléments qui favorisent <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource. Sauf<br />

si on en arrive à une véritable <strong>gestion</strong> intégrée.<br />

Le régime actuel est axé <strong>sur</strong> <strong>la</strong> consultation <strong>de</strong>s collectivités locales mais pas <strong>sur</strong> leur participation à <strong>la</strong><br />

<strong>gestion</strong>. Or c'est le <strong>de</strong>uxième fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée, <strong>la</strong> participation directe <strong>de</strong>s collectivités à <strong>la</strong><br />

<strong>gestion</strong> <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s ressources. Le régime actuel ne permet pas, non plus, un auto-financement<br />

<strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> Forêt Habitée, sauf exception.<br />

À cause du régime actuel le CAAF confère au bénéficiaire un ''droit <strong>de</strong> propriété'' <strong>sur</strong> <strong>la</strong> matière ligneuse.<br />

Donc, il n'existe pas <strong>de</strong> possibilité <strong>de</strong> vendre celle-ci si on réalise <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> Forêt Habitée <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s territoires<br />

<strong>de</strong> CAAF. L'expérience <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau le montre. C'est un territoire qui n'est pas sous CAAF,<br />

où le financement <strong>de</strong>s activités peut se faire à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource principale, en termes économiques,<br />

<strong>la</strong> matière ligneuse. Ce qui permet d'investir dans les autres activités et d'obtenir une plus value <strong>sur</strong> le<br />

territoire.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

Si on a tablé dans le rapport interministériel <strong>sur</strong> le partenariat et le respect<br />

<strong>de</strong>s droits consentis, dans <strong>la</strong> pratique, en raison <strong>de</strong> l'absence <strong>de</strong> financement,<br />

le projet <strong>de</strong> Forêt Habitée ne peut pas marcher.<br />

À <strong>la</strong> question posée: Est-ce que les projets peuvent favoriser le développement d'une<br />

économie locale et régionale axées <strong>sur</strong> les projets multiressource.? Ma réponse est double<br />

et est liée à <strong>de</strong>s expériences vécues dans ma région.<br />

Les échecs mettent en évi<strong>de</strong>nce les facteurs <strong>de</strong> réussite qu'il faut obtenir. Aucun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux projets pilotes<br />

qui apparaissent comme telle dans <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s projets du ministère, n'ont put, jusqu'à maintenant, <strong>de</strong>venir<br />

viables. La raison est simple, ils dépen<strong>de</strong>nt essentiellement <strong>de</strong> subventions pour leur <strong>sur</strong>vie.<br />

Les projets <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Ouareau et <strong>de</strong> Chutes Saint-Philippe pourront fonctionner, dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où ils auront<br />

accès à <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> volet 2. Le jour où ce programme n'existera plus, rien ne pourra permettre <strong>la</strong><br />

<strong>sur</strong>vie <strong>de</strong>s projets. Tout simplement parce que <strong>la</strong> matière ligneuse ayant été attribuée par CAAF, il n'y a<br />

donc pas d'autofinancement possible. La mise en valeur <strong>de</strong>s autres ressources n'est pas assez rentable<br />

pour permettre <strong>la</strong> <strong>sur</strong>vie <strong>de</strong>s projets.<br />

Deuxième cause d'échec: le contrôle du territoire. Le fait <strong>de</strong> ne pas pouvoir contingenter les prélèvements<br />

fauniques, ou moduler l'accès aux territoires qui sont aménagés par les organismes posent <strong>de</strong><br />

nombreuses contraintes <strong>sur</strong> les investissements reliés à l'aménagement. Il existe également <strong>de</strong>s chicanes<br />

<strong>de</strong> juridiction entre les municipalités, <strong>la</strong> MRC les organismes sans but lucratif et les industriels, pour<br />

définir le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> développement. Celui-ci n'a pas été mis en pratique.<br />

Il existe par contre, dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>ux projets qui ne sont pas <strong>de</strong>s projets témoins et<br />

qui eux fonctionnent bien. Il s'agit du centre éducatif <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Saint-Donat. Dans les<br />

<strong>de</strong>ux cas les facteurs <strong>de</strong> succès sont:<br />

• Territoire libre <strong>de</strong> CAAF, donc le bois peut-être vendu et est <strong>la</strong> première source <strong>de</strong> financement;<br />

• La structure <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> est c<strong>la</strong>irement établie, dans un cas un organisme sans but lucratif et dans<br />

l'autre une corporation municipale. Les objectifs sont c<strong>la</strong>irement i<strong>de</strong>ntifiées, les règles <strong>de</strong> fonctionnement<br />

sont connues et les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> développement ont fait consensus dans le milieu. Il s'agit donc<br />

d'un autre facteur <strong>de</strong> succès essentiel, l'accessibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion aux p<strong>la</strong>ns.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

• Ils ont obtenu également un contrôle du territoire.<br />

L'existence d'un p<strong>la</strong>n d'aménagement accepté a permis un aménagement programmé<br />

d'avance, un auto-financement <strong>de</strong>s projets. Par exemple, dans le cas du<br />

projet <strong>de</strong> centre éducatif, il est autonome financièrement, après trois ans. Il n'a plus<br />

besoin <strong>de</strong>s volets 1 et 2.<br />

Les administrateurs, peuvent aménager l'ensemble <strong>de</strong>s ressources du territoire. De plus il existe maintenant<br />

plusieurs sources <strong>de</strong> financement, , faune, récréotouristique, camping.<br />

La matière ligneuse n'est plus <strong>la</strong> seule source <strong>de</strong> financement.<br />

Le contrôle du territoire est facilité par le fait qu'il n'y a pas eu d'autres droits consentis. Il y a également<br />

un consensus dans le milieu. Par exemple, les associations <strong>de</strong> chasse et pêche ont donné leur consentement<br />

au contingentement <strong>de</strong>s prélèvements par l'organisme qui gère le territoire.<br />

Localement ces projets ont donc permis le développement économique basé <strong>sur</strong> l'aménagement<br />

multiressource.<br />

Au niveau régional je ne crois pas que le concept peut être un facteur <strong>de</strong> développement même quand<br />

tous les facteurs <strong>de</strong> réussite sont réunis. Parce que le développement d'une économie régionale basée<br />

<strong>sur</strong> le multiressource passe d'avantage par <strong>la</strong> concertation entre les organismes déjà présents <strong>sur</strong> le<br />

territoire plutôt que par un nouveau mo<strong>de</strong>.<br />

Par exemple, dans les Laurenti<strong>de</strong>s 94% du territoire public est déjà en territoire faunique: zec ou<br />

pourvoiries. Un peu plus que 94% est sous CAAF. Il existe donc <strong>de</strong>ux séries d'organismes qui , s'ils se concertaient,<br />

permettraient un aménagement multiressource. Dans ce cas le projet <strong>de</strong> Forêt Habitée ne<br />

pourrait pas suppléer à ce qui n'existe pas actuellement <strong>la</strong> concertation. Localement cependant c'est<br />

une autre chose, le concept peut s'appliquer, mais uniquement dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où les facteurs <strong>de</strong><br />

succès i<strong>de</strong>ntifiés sont présents.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

LES GROUPEMENTS DE PROPRIÉTAIRES DE<br />

LOTS BOISÉS: TÉMOINS DE LA FORÊT HABITÉE<br />

DEPUIS TRENTE ANS<br />

GÉRARD SZARAZ, Ing.f., MSC,<br />

MAP Directeur général, RESAM, 3405-C Wilfrid-Hamel, bureau 330, Québec(Québec) G1P 2J3,<br />

téléphone 418-877-1344, télécopieur 418-877-6449 Couriel: dg@resamf.com<br />

RÉSUMÉ<br />

Il y a trente ans, les Opérations Dignité voyaient le jour dans l'Est du Québec. Ce mouvement amorcé par<br />

les communautés rurales visait " <strong>la</strong> revalorisation <strong>de</strong> notre popu<strong>la</strong>tion souvent dite marginale et ce<strong>la</strong> par<br />

<strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> sa dignité dans <strong>la</strong> prise en main <strong>de</strong> son avenir et l'exploitation <strong>de</strong> ses ressources, entre<br />

autre, <strong>la</strong> valorisation <strong>de</strong> sa <strong>forêt</strong> " (Charles Banville). Cette initiative du milieu, au centre du concept <strong>de</strong><br />

Forêt Habitée, a été un élément déclencheur pour <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'organismes gérés en commun par<br />

<strong>de</strong>s propriétaires <strong>de</strong> lots boisés (groupements forestiers, sociétés d'exploitation <strong>de</strong>s ressources, sociétés<br />

sylvicoles, entreprises agricoles et forestières, etc.).<br />

Aujourd'hui, les groupements forestiers, présents dans toutes les régions du Québec habité, sont <strong>de</strong>s<br />

PME autonomes associées au développement régional, à <strong>la</strong> création d'emplois et à l'enrichissement du<br />

patrimoine forestier. L'effet combiné <strong>de</strong> l'enracinement <strong>de</strong> ces organismes dans leur milieu et <strong>de</strong>s capacités<br />

techniques et opérationnelles développées par ces <strong>de</strong>rniers pour livrer divers programmes<br />

forestiers, a contribué à l'extension et à <strong>la</strong> consolidation du modèle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> en commun.<br />

Cependant, bien que les pionniers du mouvement reconnaissent les progrès réalisés, <strong>la</strong> mission d'origine<br />

<strong>de</strong>meure loin d'être accomplie. Le défi principal, <strong>de</strong> plus en plus critique, rési<strong>de</strong> dans le maintien <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> rentabilité financière - un impératif <strong>de</strong> <strong>sur</strong>vie - tout en répondant aux objectifs socio-économiques constituant<br />

<strong>la</strong> raison d'être <strong>de</strong> ces organismes. De plus, l'industrie <strong>de</strong> l'aménagement forestier est toujours<br />

un secteur précaire, en particulier <strong>sur</strong> les volets <strong>de</strong> <strong>la</strong> valorisation <strong>de</strong>s travailleurs forestiers, <strong>de</strong> <strong>la</strong> rentabilité<br />

<strong>de</strong> l'aménagement forestier et <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilisation <strong>de</strong>s communautés dépendantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

Pour as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule <strong>de</strong>s groupements forestiers - un<br />

acteur central pour <strong>la</strong> mise en oeuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée - il faudra intensifier<br />

les efforts afin <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r les cinq facteurs <strong>de</strong> succès suivants: (i) l'adhésion<br />

<strong>de</strong>s propriétaires <strong>de</strong> lots boisés à l'aménagement durable <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s, (ii) <strong>la</strong><br />

solidarité et <strong>la</strong> coopération intra et inter régionales entre les acteurs concernés au<br />

premier chef, (iii) le développement <strong>de</strong>s capacités techniques et <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> stratégique<br />

<strong>de</strong>s groupements, (iv) l'établissement <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ges et <strong>de</strong> liens fournisseurs (biens et services) -<br />

clients entre les producteurs <strong>de</strong> bois et l'industrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation et (v) l'arrimage synergique<br />

dans <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> forestière entre les tenures <strong>publique</strong> et privée.<br />

Pour que les initiatives <strong>de</strong> Forêt Habitée puissent évoluer <strong>de</strong> manière autonome au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase <strong>de</strong><br />

projets témoins et se reproduire <strong>sur</strong> le territoire forestier, <strong>de</strong>s conditions facilitantes <strong>de</strong>vront se concrétiser,<br />

notamment aux p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche et du développement (R&D), <strong>de</strong> l'information, <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation<br />

et du transfert technologique, ainsi qu'aux politiques forestières touchant l'accès et les droits reliés<br />

au territoire et aux ressources du milieu forestier.<br />

Je ne parlerai pas <strong>de</strong>s regroupements forestiers qui sont actuellement impliqués dans les projets <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée. Vous avez eu l'occasion d'entendre hier M. Miousse <strong>de</strong> <strong>la</strong> SER Des Monts et <strong>la</strong> Société Sylvicole<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Gatineau qui est promoteur à <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle.<br />

Je vais plutôt parler <strong>de</strong>s groupements forestiers comme témoins <strong>de</strong> Forêt Habitée <strong>de</strong>puis 30 ans. Il est<br />

bon <strong>de</strong> revenir aux origines du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée.<br />

Il y a presque trente ans jour pour jour, étaient <strong>la</strong>ncées les Opérations Dignité dans le Bas St-Laurent.<br />

Selon feu Charles Banville celles-ci vou<strong>la</strong>ient revaloriser les popu<strong>la</strong>tions dites marginales, et ce<strong>la</strong> dans <strong>la</strong><br />

dignité par <strong>la</strong> prise en main et l'exploitation <strong>de</strong> leurs ressources et notamment leur <strong>forêt</strong>. On retrouve<br />

donc ici certainement mais dit autrement <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> Forêt Habitée. On a pu voir <strong>de</strong>s initiatives très<br />

intéressantes, comme par exemple, les activités du côté du Témiscouata c'est-à-dire le JAL<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

Pourquoi ces opérations restent importantes après trente ans? Il y a quatre<br />

facteurs <strong>de</strong> convergence, qui ont contribué au succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule. On<br />

a su reconnaître le problème au tournant <strong>de</strong>s années soixante-dix. Le régime<br />

forestier était en renouvellement en 1972, donc on reconnaissait le besoin <strong>de</strong><br />

changement. Deuxième élément, il y avait une mobilisation très importante <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions.<br />

La fermeture <strong>de</strong>s paroisses, <strong>la</strong> relocalisation <strong>de</strong>s gens a provoqué une réaction <strong>de</strong><br />

prise en main et l'opinion s'est mobilisée.<br />

Il y avait également dans <strong>la</strong> sphère politique <strong>de</strong>s acteurs clés, au niveau fédéral et provincial, <strong>de</strong>s visionnaires<br />

qui voyaient dans ce qui passait <strong>sur</strong> le terrain quelque chose d'important, l'amorce <strong>de</strong> ce qu'on<br />

peut appeler <strong>la</strong> Forêt Habitée.<br />

Enfin, <strong>de</strong>rnier facteur et non le moindre, un certain nombre <strong>de</strong> groupes et <strong>de</strong> personnes entrevoyaient<br />

<strong>de</strong>s solutions. Il n'est pas mauvais <strong>de</strong> rappeler que le mémoire préparé par L-J. Lussier, <strong>sur</strong> <strong>la</strong> foresterie<br />

rurale a été un élément clé qui montrait qu'il y avait <strong>de</strong>s problèmes mais également qu'il y avait <strong>de</strong>s<br />

solutions. Il y a aussi Fernand Côté qui a fait une thèse <strong>sur</strong> les groupements forestiers qui s'inspiraient<br />

du modèle français. Il y avait également le mouvement <strong>sur</strong> les fermes forestières et le fond <strong>de</strong> recherche<br />

<strong>de</strong> l'université Laval qui était très actif. On avait donc <strong>de</strong>s problèmes, un mobilisation <strong>publique</strong>, <strong>de</strong>s<br />

solutions et <strong>de</strong>s promoteurs <strong>de</strong> haut niveau qui étaient prêts à faire changer les choses.<br />

Si on fait un parallèle avec aujourd'hui on en a peut-être réuni <strong>de</strong>ux ou <strong>de</strong>ux conditions et <strong>de</strong>mi mais certainement<br />

pas les quatre. Cette situation peut donc limiter nos prétentions à un changement en profon<strong>de</strong>ur.<br />

Ce mouvement <strong>de</strong>s Opérations Dignité a signalé le début <strong>de</strong>s regroupements forestiers. On sait<br />

que les premiers ont été mis <strong>sur</strong> pied dans <strong>la</strong> Beauce et le Bas St-Laurent tout comme les sociétés d'exploitation<br />

<strong>de</strong>s ressources. Aujourd'hui on se retrouve avec 44 regroupements forestiers qui sont autant<br />

<strong>de</strong> PME qui ont 22,000 propriétaires <strong>de</strong> lots boisés comme actionnaires.<br />

Donc, par l'entremise <strong>de</strong> ces regroupements forestiers, les impacts <strong>de</strong> l'Opération Dignité sont:<br />

• Aménagement <strong>de</strong> 500,000 hectares <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s et <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntation.<br />

• Une part croissance <strong>de</strong>s aménagements en <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> (plus <strong>de</strong> 15% <strong>de</strong>s aménagements).<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

• Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, 7,000 personnes environ ont été employés<br />

par les regroupements forestiers: travailleurs sylvicoles et propriétaires<br />

qui exécutent les travaux.<br />

Les conditions qui ont favorisé ces regroupements sont:<br />

• L'enracinement dans le milieu. La légitimité sociale et <strong>la</strong> force politique <strong>de</strong>s regroupements,<br />

en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> base importante <strong>de</strong> propriétaires <strong>de</strong> lots, a joué un rôle important dans <strong>la</strong><br />

bataille qu'il fal<strong>la</strong>it faire chaque année pour as<strong>sur</strong>er les budgets d'aménagement.<br />

• Les capacités techniques qui ont été développées.<br />

• ·La diversification <strong>de</strong>s activités. À leur naissance les regroupements étaient dépendants presque<br />

entièrement <strong>de</strong>s budgets d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> privée. Aujourd'hui ceux-ci ne comptent que<br />

pour 25% en moyenne <strong>de</strong> leurs revenus. Comme me le mentionnait ce matin M. Jean-Guy Rioux, on<br />

ne sera maître chez nous que le jour où l'on coupera le bois qu'on a fait pousser.<br />

Si on regar<strong>de</strong> <strong>de</strong> manière critique ce qui s'est passé <strong>de</strong>puis trente ans on peut faire plusieurs constats.<br />

On discutant avec les pionniers lors d'une réunion l'an <strong>de</strong>rnier j'ai pu constater les points suivants. Tous<br />

étaient d'accord pour dire qu'ils n'avaient jamais envisagé une croissance aussi importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule.<br />

Tous étaient également d'accord pour dire que <strong>la</strong> mission d'origine était loin d'avoir été réalisée.<br />

Les travailleurs forestiers sont en situation précaire, les organismes vivent également à <strong>la</strong> marge <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rentabilité financière et les communautés rurales, sont toujours en érosion. Un défi important c'est qu'il<br />

faut vivre dans un contexte où il faut que les organismes jouent le jeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> rentabilité financière, tout<br />

en répondant aux objectifs socio-économiques qui constituent <strong>la</strong> raison d'être <strong>de</strong> ces organismes. Je<br />

donne <strong>de</strong>ux exemples. La mécanisation <strong>de</strong>s opérations réduit le coût <strong>de</strong> chaque arbre abattu mais à<br />

chaque abatteuse multi-fonctionnelle c'est 20 personnes qui sont au chômage. Il y a donc <strong>de</strong>s choix à<br />

faire ou <strong>la</strong> logique, <strong>de</strong> rentabilité vient en contradiction avec celle <strong>de</strong> l'emploi. Également nous sommes<br />

confrontés à un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> sectorielle, en silos, où il est extrêmement difficile <strong>de</strong> réaliser une <strong>gestion</strong><br />

intégrée quand on est engagé dans une logique <strong>de</strong> production <strong>de</strong> matière ligneuse. Par exemple<br />

l'intégration <strong>forêt</strong>-faune, est difficile parce qu'on fait face à <strong>de</strong>ux activités qui ne sont pas intégrées.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

Quand on examine <strong>la</strong> revue <strong>de</strong> presse vieille <strong>de</strong> trente ans, et celle d'aujourd'hui<br />

on retrouve exactement les mêmes préoccupations,. On voit donc<br />

que l'histoire semble se répéter et donc il y a encore un grand bout <strong>de</strong> chemin<br />

à faire pour as<strong>sur</strong>er l'imp<strong>la</strong>ntation du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée.<br />

En terminant j'aimerais avancer ma réflexion <strong>sur</strong> les facteurs <strong>de</strong> succès, internes et externes,<br />

qui pourraient permettre que <strong>la</strong> formule <strong>de</strong>s regroupements contribue au succès <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Forêt Habitée.<br />

Facteurs internes:<br />

• Consoli<strong>de</strong>r l'adhésion <strong>de</strong>s propriétaires privés à l'idée d'aménagement durable <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s. On a<br />

cru trop rapi<strong>de</strong>ment que les avantages <strong>de</strong> l'aménagement al<strong>la</strong>ient <strong>de</strong> soi et que les propriétaires al<strong>la</strong>ient<br />

y adhérer automatiquement. Sur quelques 120,000 propriétaires, 40,000 ont vraiment adhéré<br />

ce n'est sans doute pas une masse critique suffisante pour faire changer les choses. La <strong>forêt</strong> privée<br />

sous aménagement n'est pas encore assez importante pour créer un rapport <strong>de</strong> force avec <strong>la</strong> <strong>forêt</strong><br />

<strong>publique</strong>.<br />

• La solidarité-coopération, est importante autant celle <strong>de</strong>s propriétaires à <strong>la</strong> vie démocratique <strong>de</strong><br />

leurs regroupements que celle <strong>de</strong>s regroupements entre eux dans une même région. Beaucoup <strong>de</strong><br />

travail également à faire pour as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> synergie avec les autres regroupements <strong>de</strong> propriétaires.<br />

• Le développement <strong>de</strong>s capacités techniques et <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> stratégique <strong>de</strong>s regroupements est important.<br />

Le protectionnisme est abandonné au profit <strong>de</strong> <strong>la</strong> concurrence, <strong>de</strong> l'approche client, etc. Les<br />

regroupements ont donc besoin <strong>de</strong> mettre à jour leur expertise <strong>sur</strong> l'aménagement forestier, ils<br />

doivent tendre vers <strong>la</strong> certification ou d'autres mécanismes d'as<strong>sur</strong>ance qualité, chercher à<br />

améliorer <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> participative avec le milieu et ils doivent adopter un processus d'amélioration<br />

continue <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité.<br />

• Il est aussi nécessaire que les regroupements fassent <strong>de</strong>s mail<strong>la</strong>ges avec les clients c'est-à-dire essentiellement<br />

l'industrie forestière. Il faut adopter une approche client développer les compétences<br />

dans son domaine et conclure <strong>de</strong>s ententes particulières. On est actuellement dans une situation <strong>de</strong><br />

concurrence et <strong>de</strong> confrontation avec l'industrie forestière plus que <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge. Il faut développer<br />

comme chez Bombardier par exemple, l'approche client, le just-in-time, etc.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

L'arrimage entre <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s <strong>de</strong> tenure privée et celle <strong>de</strong> tenure<br />

<strong>publique</strong> est important. M. Lussier disait ce matin que <strong>la</strong> Forêt Habitée était<br />

<strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> banlieue et <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> privée. Il faut donc que les <strong>de</strong>ux s'associent et se<br />

renforcent mutuellement.<br />

Les facteurs <strong>de</strong> contexte ou externes:<br />

• Les <strong>forêt</strong>s témoins ne doivent pas être <strong>de</strong>s projets déconnectés. Il faut que les projets atteignent<br />

une certaine autonomie financière et pour ce<strong>la</strong> que le contexte soit le plus facilitant possible. Les<br />

facteurs mis en avant par M. Deffrasnes sont importants. J'ajouterai <strong>la</strong> recherche et développement..<br />

Si on pense à cet égard au fond forestier, il est axé <strong>sur</strong> <strong>la</strong> sylviculture, il ne convient donc pas beaucoup<br />

à <strong>la</strong> Forêt Habitée dans ses dimensions, par exemple, socio-économiques.<br />

• La question <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation, information à tous les niveaux est essentielle. On a connu ces<br />

<strong>de</strong>rnières années, avec <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction du transfert technologique et <strong>de</strong>s centres d'éducation<br />

en conservation, dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> rationalisation <strong>de</strong>s budgets gouvernementaux, à <strong>la</strong> disparition<br />

d'un pan <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> transfert technologique.<br />

• La question du marché et <strong>de</strong> <strong>la</strong> tarification <strong>de</strong>s enchères est essentielle. On va valoriser les projets<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où <strong>la</strong> ressource va être valorisée. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> tarification du bois<br />

en <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> et privée et <strong>la</strong> rareté <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource sont <strong>de</strong>s questions importantes, tout comme<br />

<strong>la</strong> question du marché public qui doit répondre adéquatement à <strong>la</strong> rareté grandissante <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ressource.<br />

• Le financement <strong>de</strong> l'aménagement et <strong>de</strong>s autres activités en <strong>forêt</strong> est importante. Les politiques<br />

quant aux droits consentis, à l'accès au territoire et à <strong>la</strong> définition d'un territoire d'application <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>forêt</strong> habité sont <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> succès qui sont requis, comme le mentionnait plus tôt<br />

M. Deffrasnes.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 92


<strong>jeudi</strong><br />

PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LES MEMBRES<br />

DE L'ASSEMBLÉE<br />

Q. Richard Lacaire: Foresterie intégrée <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s. Est-ce que pour intéresser<br />

les propriétaires à participer à l'aménagement, il faut plus d'argent?<br />

Gérard Szaraz: C'est le nerf <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre, donc un éléments essentiel. Mais ce n'est pas le<br />

seul. On a examiné <strong>la</strong> question et on a constaté que plusieurs regroupements se retiennent <strong>de</strong> recruter<br />

parce que les budgets sont limités. On constate également qu'on a fait probablement le plein <strong>de</strong><br />

propriétaires intéressés à l'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière ligneuse. Il y a toute une catégorie <strong>de</strong> propriétaires<br />

qui sont plus intéressés par l'aspect faunique et <strong>de</strong> conservation et pour lesquels on a pas réussi<br />

encore à développer les stratégies d'intéressement pour qu'ils adhèrent aux regroupements forestiers.<br />

Il faudrait donc entrer par <strong>la</strong> porte faunique. Ce n'est pas donc uniquement une question d'argent. Il y a<br />

également <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> contacts que l'on pas suffisamment exploré pour rejoindre ces propriétaires<br />

qui sont souvent <strong>de</strong>s urbains, <strong>de</strong>s cols b<strong>la</strong>ncs et bleus. Il faut également démontrer <strong>la</strong> rentabilité <strong>de</strong><br />

l'aménagement forestier pour aller chercher plus <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s propriétaires eux-mêmes. Il y a<br />

<strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiscalité qui n'est pas adaptée à <strong>la</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s lots boisés qui pourrait donc<br />

être améliorée.<br />

Q. Richard Lacaire: Foresterie intégrée <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s. Est-ce qu'il y a actuellement un<br />

désintéressement et est-ce que celui-ci n'est pas uniquement lié au financement?<br />

Gérard Szaraz: Il y a plusieurs éléments dont on a déjà parlé: sensibilisation et formation, transfert<br />

<strong>de</strong> connaissance. En premier lieu il faut sensibiliser le propriétaire au fait qu'il peut améliorer ses lots<br />

boisés,. Le propriétaire ne paiera jamais tous les coûts parce qu'environ 15% seulement <strong>de</strong>s investissements<br />

reviennent au propriétaire. Le partage <strong>de</strong>s coûts qui est fait actuellement avec l'industrie<br />

forestière et le gouvernement est donc toujours requis. Plusieurs regroupements forestiers ont <strong>de</strong>s listes<br />

d'attente donc il y a encore <strong>de</strong> l'intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> propriétaires traditionnels et ceux intéressés par<br />

d'autres aspects. Il est évi<strong>de</strong>nt que <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> regroupement forestier n'est pas <strong>la</strong> seule. Ce qui est<br />

important c'est <strong>de</strong> donner à <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> privée une masse et une importance suffisantes pour lui donner les<br />

moyens d'obtenir <strong>de</strong>s avantages fiscaux et <strong>de</strong>s politiques à <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e du travail réalisé.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

page 93


<strong>jeudi</strong><br />

M. Louis-Jean Lussier. J'aimerais réagir à certains points soulevés<br />

lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières conférences.<br />

La Forêt Habitée pourrait accroître <strong>la</strong> valeur ajoutée au niveau local et régional,. On<br />

pourrait sûrement retirer plus que 1.4 mètre cube par hectare par année <strong>de</strong> ces <strong>forêt</strong>s<br />

là. On pourrait également avoir <strong>de</strong>s projets plus diversifiés avec <strong>de</strong>s valeurs ajoutées plus<br />

importantes.<br />

L'emploi est une question importante. On disait tout à l'heure qu'il faudrait avoir <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s plus simples<br />

<strong>de</strong> récolte que les tronçonneuses multi-fonctionnelles pour gar<strong>de</strong>r plus d'emplois. C'est comme si on<br />

vou<strong>la</strong>it subventionner, <strong>de</strong> façon déguisée, l'emploi en faisant appel à <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s plus coûteuses. Je<br />

voudrais seulement dire que j'ai eu l'occasion <strong>de</strong> faire, avec d'autres, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s détaillées <strong>de</strong> tous les<br />

coûts impliqués qui ont démontré que les métho<strong>de</strong>s, dites rétrogra<strong>de</strong>s, coûtaient moins chères que les<br />

métho<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>rnes. Si on calcule tous les coûts et notamment ce qu'il faut mettre dans <strong>la</strong> remise en<br />

valeur <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s exploitées on a <strong>de</strong>s <strong>sur</strong>prises.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 94


Résumé<br />

<strong>jeudi</strong><br />

LA FORÊT HABITÉE SUR TERRITOIRE DE CAAF:<br />

EST-CE POSSIBLE?<br />

CHRISTIAN BÉLANGER<br />

Administrateur et conseiller technique, Corporation d'aménagement Forêt Normandin,<br />

1048 St-Cyrille, Normandin (Québec) G8M 4R9 Tél. (418) 274-2663<br />

Notre démarche remonte à avril 1991, alors que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion s'était montrée inquiète <strong>de</strong> voir un bloc <strong>de</strong><br />

<strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> municipale <strong>de</strong> 4 800 hectares consentis en CAAF. Suite à <strong>de</strong>s discussions avec le bénéficiaire,<br />

PFDI, une entente <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> en partenariat ainsi qu'un mandat nous confiant <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s interventions<br />

furent conclus en 1995.<br />

De 1995 à 2000, près <strong>de</strong> 2 000 000$ ont été dépensés en développement local, dont le 1/3 a été consacré<br />

à d'autres ressources que <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> via les PMV, pour une moyenne d'emplois créés <strong>de</strong> 5 années/personnes<br />

et 58% <strong>de</strong>s dépenses versées en sa<strong>la</strong>ires.<br />

Nous avons développé un concept <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée où <strong>la</strong> culture du bleuet et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> cohabitent<br />

<strong>sur</strong> un même espace tout en permettant <strong>de</strong> maintenir <strong>la</strong> possibilité forestière avec tous les avantages<br />

qui en découlent pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s autres ressources et du paysage.<br />

Le succès <strong>de</strong> notre partenariat passe par le respect <strong>de</strong>s droits consentis pour Abitibi Consol, par une structure<br />

représentative du milieu au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> CAFN, par une bonne p<strong>la</strong>nification en <strong>gestion</strong> intégrée et l'expertise<br />

que ce<strong>la</strong> impose, mais principalement par <strong>la</strong> concertation <strong>de</strong> tous les intervenants du milieu.<br />

Non seulement <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> habitée <strong>sur</strong> territoire <strong>de</strong> CAAF est possible, à certains égards elle est avantagée.<br />

Toutefois, les lois et règlements actuels doivent être adaptés, car dans les mo<strong>de</strong>s traditionnels <strong>de</strong> <strong>gestion</strong>s<br />

existantes, nous retrouvons <strong>de</strong>s contraintes qui limitent le potentiel énorme <strong>de</strong> développement <strong>de</strong><br />

ce territoire et qui comman<strong>de</strong>nt d'être innovateur, équitable, cohérent et souple dans l'affectation et <strong>la</strong><br />

<strong>gestion</strong> <strong>de</strong> ce territoire pour atteindre sa pleine mise en valeur.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 95


Localisation<br />

<strong>jeudi</strong><br />

Le thème que je voudrais abordé aujourd'hui est: Est-ce que <strong>la</strong> <strong>forêt</strong><br />

habitée est possible <strong>sur</strong> un territoire <strong>de</strong> CAAF? Je parlerai tout d'abord <strong>de</strong><br />

Normandin, ensuite <strong>de</strong> l'organisation du projet, <strong>de</strong>s partenaires et enfin <strong>de</strong>s<br />

réalisations.<br />

• Normandin est situé au nord du Lac St-Jean à 20 km <strong>de</strong> St-Félicien, et <strong>de</strong> Dolbeau.<br />

• Localement le territoire forestier est situé à 5km <strong>de</strong> Normandin.<br />

• Il est borné à l'ouest par <strong>la</strong> rivière Ashuapmouchouan, au nord par St-Thomas, à l'est par <strong>de</strong>s<br />

terrains privés, et au sud par un chemin reliant Normandin à La Doré.<br />

• À moins <strong>de</strong> 5 km du territoire on retrouve 3 usines <strong>de</strong> sciage et 1 usine <strong>de</strong> pâte kraft.<br />

• Le territoire fait partie <strong>de</strong> l'aire commune 25-03 et il est sous CAAF.<br />

• Il est composé 4,800 hectares dont 2800 sont productifs composé à 85% <strong>de</strong> couvert résineux c'està-dire<br />

<strong>de</strong> pin gris qui a 55 ans issue d'un feu qui a eu lieu en 1941.<br />

• Dans le 4,800 hectares, 1,800 est occupé par <strong>de</strong>s tourbières. Nous en avons fait un inventaire cette<br />

année, pour en connaître le potentiel.<br />

Organisation<br />

La corporation est un organisme sans but lucratif dont le conseil d'administration est composé <strong>de</strong><br />

3 administrateurs, qui sont délégués par <strong>de</strong>s groupes d'intérêt: <strong>la</strong> ville, <strong>la</strong> chambre <strong>de</strong> commerce, et<br />

l'association <strong>de</strong>s villégiateurs. Quatre autres administrateurs sont élus par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et représentent<br />

divers intérêts.<br />

La mission <strong>de</strong> l'organisme a pour objectif, comme le précise <strong>la</strong> charte <strong>de</strong> 1995, <strong>de</strong>:<br />

• As<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Normandin.<br />

• As<strong>sur</strong>er le développement local du milieu et le développement <strong>de</strong> l'emploi.<br />

• Sensibiliser <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du secteur aux nouvelles techniques d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 96


Partenaires<br />

<strong>jeudi</strong><br />

• De former les travailleurs forestiers aux nouvelles métho<strong>de</strong>s sylvicoles.<br />

• Défendre l'intégrité <strong>de</strong> l'environnement naturel et promouvoir <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> vie respectueuses <strong>de</strong> cet environnement.<br />

• Abitibi-Consol, ce sont les premiers à accepter <strong>de</strong> partager le territoire avec nous. La compagnie<br />

fournit également un appui technique et financier.<br />

• La ville <strong>de</strong> Normandin fournit un appui financier.<br />

• Le MRN secteur <strong>forêt</strong> et <strong>gestion</strong> du territoire qui a donné <strong>de</strong>s conseils et appuyé le projet par <strong>de</strong>s<br />

volets 1 et 2.<br />

• La MRC Maria-Chap<strong>de</strong><strong>la</strong>ine a fourni un support à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l'organisation ainsi qu'à <strong>la</strong> concertation<br />

avec l'industrie.<br />

• Un consultant AGI en aménagement du territoire.<br />

• Tout <strong>de</strong>rnièrement l'agence <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources a participé au projet,. Cet organisme<br />

possè<strong>de</strong> une expertise en <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources.<br />

L'outil qu'on s'est donné pour éc<strong>la</strong>irer nos choix d'aménagement c'est un p<strong>la</strong>n stratégique d'aménagement.<br />

Le p<strong>la</strong>n stratégique vise à imp<strong>la</strong>nter un modèle <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> expérimentale régionale axé <strong>sur</strong> le<br />

développement durable en nordicité. Les promoteurs sont Abitibi-Consol, <strong>la</strong> Corporation d'Aménagement<br />

Forêt Normandin et le ville <strong>de</strong> Normandin. Les ressources ciblées dans le p<strong>la</strong>n sont le tourisme, l'agroalimentaire<br />

et <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>.<br />

Les projets réalisés<br />

Je voudrais parler maintenant <strong>de</strong> quelques aménagements réalisés <strong>de</strong>puis 1995.<br />

• Il y a tout d'abord <strong>de</strong>s coupes en mini-ban<strong>de</strong>s.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 97


• Du drainage forestier<br />

<strong>jeudi</strong><br />

• Une bleuetière sous couvert forestier dont je vais parler un peu plus tout à<br />

l'heure.<br />

• Des éc<strong>la</strong>ircies commercial au rythme d'environ 60 hectares par année<br />

• On a réalisé 50 km <strong>de</strong> rénovation ou <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> chemins.<br />

• Des coupes en damiers et par trouées qui ne dépassent jamais 4 hectares.<br />

• Une bleuetière en ban<strong>de</strong> alternée et en p<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité forte.<br />

• Habituellement, l'exploitation est faite manuellement avec <strong>de</strong> petits équipements<br />

• Nous avons <strong>de</strong>s équipements semi-mécanisés pour l'éc<strong>la</strong>ircie commerciale.<br />

• Nous avons également un volet <strong>de</strong> sensibilisation. À chaque année <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> 5ème année<br />

sont invités à venir voir le projet dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> semaine <strong>de</strong> l'arbre.<br />

• Il y a <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes que nous protégeons comme <strong>la</strong> hudsonia tomentosa. C'est une p<strong>la</strong>nte en voie<br />

<strong>de</strong> disparition.<br />

• Nous avons organisé une journée <strong>de</strong> pêche familiale où les jeunes pouvaient s'initier à <strong>la</strong> pêche<br />

sportive.<br />

• Un sentier <strong>de</strong> vélo <strong>de</strong> montagne et tout terrain <strong>de</strong> 35 km.<br />

• Un sentier le long d'un cours d'eau avec frayères où on retrouve également un refuge pour<br />

les randonneurs.<br />

Les Impacts du projet<br />

Les dépenses sont <strong>de</strong> 1,700,000. L'ai<strong>de</strong> financière provenant du volet 2 compte pour 500,000 <strong>de</strong> ce<br />

montant total.<br />

Le volume <strong>de</strong>s coupes est <strong>de</strong> 25,000 mètres cubes.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 98


<strong>jeudi</strong><br />

Le projet a créé 5 emplois temps plein et 25 années/personnes d'heures<br />

<strong>de</strong> travail au total, pour <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> 1 million. Les sa<strong>la</strong>ires représentent<br />

donc 58% <strong>de</strong>s dépenses.<br />

Le concept <strong>de</strong> bleuetière sous couvert forestier.<br />

Ce concept est un véritable concept <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée où on fait cohabiter <strong>de</strong>ux ressources différentes.<br />

La problématique est celle d'une industrie du bleuet qui est importante dans <strong>la</strong> région et qui veut se<br />

développer. Cependant les terrains libres sont rares. L'industrie du bleuet vise donc tous les territoires<br />

publics même ceux qui sont sous CAAF. On doit donc choisir entre faire du bleuet ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>.<br />

La dualité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux productions nous a amené à constater que le bleuet est plus rentable que <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>.<br />

Par contre, si on examine les aspects socio-économiques plus <strong>la</strong>rges, ( villégiature, protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune<br />

et donc <strong>la</strong> limitation du déboisement <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s <strong>sur</strong>faces) le concept proposé ici a sûrement sa p<strong>la</strong>ce.<br />

Pour faire le changement, il faut respecter les droits consentis c'est-à-dire maintenir <strong>la</strong> possibilité<br />

forestière. Il faut donc procé<strong>de</strong>r au changement <strong>de</strong> vocation lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte <strong>de</strong> peuplement mature. Il<br />

faut également parvenir à une concertation entre les divers intervenants soit l'industrie et les ministères<br />

concernés.<br />

Nous avons réalisé une évaluation économique <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> récoltes, bleuetière seule, <strong>forêt</strong> seule et<br />

récolte mixte. Dans <strong>la</strong> bleuetière conventionnelle, on a accepté comme hypothèse que <strong>la</strong> récolte <strong>de</strong><br />

bleuets était <strong>de</strong> 480 lbs par acre <strong>sur</strong> une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> dix ans avec un prix <strong>de</strong> 0.70$ <strong>la</strong> livre. Une valeur<br />

économique moyenne donc <strong>de</strong> 830$ par hectare.<br />

Dans le projet proposé <strong>de</strong> culture mixte nous avons diminué <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> bleuets récoltée à 400 livres<br />

à l'acre pour tenir compte <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> bordure, ce qui donne 693$ l'hectare.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 99


<strong>jeudi</strong><br />

Côté <strong>forêt</strong> le volume calculé est <strong>de</strong> 180 mètres cube à l'hectare pour une<br />

<strong>forêt</strong> à maturité, c'est <strong>la</strong> moyenne observée dans <strong>la</strong> région. Donc dans le cas<br />

d'une culture unique, pour une <strong>forêt</strong> naturelle le revenu est <strong>de</strong> 350$, pour une<br />

<strong>forêt</strong> p<strong>la</strong>ntée <strong>de</strong> 500$.<br />

Le concept <strong>de</strong> culture combinée propose trois scénarios:<br />

1- La <strong>forêt</strong> ouverte. Une culture en sous-étage avec un nombre <strong>de</strong> tiges résiduelles <strong>de</strong> 500 à 600 par<br />

hectare ce qui permet <strong>la</strong> pénétration <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière au sol et une température au sol plus élevé. La<br />

couverture <strong>de</strong> neige est également plus uniforme. Cependant <strong>la</strong> culture est difficile, parce que les<br />

équipements <strong>de</strong> fauchage sont mal adaptés et trop volumineux pour ce terrain.<br />

2- Les ban<strong>de</strong>s alternées. Il consiste en ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> et ban<strong>de</strong>s coupées pour le bleuet. Les éléments<br />

à considérer sont le vent (chablis), l'accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> neige au sol et l'évacuation <strong>de</strong>s courants<br />

d'air froid. Le défi est <strong>de</strong> maintenir <strong>la</strong> possibilité forestière parce qu'au départ on retire 1/3 <strong>de</strong> cette<br />

ressource.<br />

3- Une p<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong>nse en quinconce. On fait appel à une procédure qui cherche à maintenir le<br />

potentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. Ce qu'il faut respecter c'est <strong>la</strong> distance entre les arbres, une <strong>de</strong>nsité forte et <strong>de</strong><br />

l'éc<strong>la</strong>ircie facilité par <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntations. Les principaux avantages sont <strong>de</strong> rendre<br />

opérationnel <strong>la</strong> culture <strong>de</strong> bleuets, <strong>de</strong> favoriser une production <strong>de</strong> bois garantie mais <strong>de</strong>nse tout en<br />

fournissant <strong>de</strong>ux fois plus d'espace au bleuet.<br />

Si on regar<strong>de</strong> ce modèle <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntation on arrive à une <strong>sur</strong>face <strong>de</strong> 6 mètres <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge pour le bois et <strong>de</strong> 14<br />

mètres <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge pour le bleuet avec une valeur combinée <strong>de</strong>s récoltes <strong>de</strong> $1,035 comparée aux $830 pour<br />

une bleuetière conventionnelle. Ce que nous fait dire que c'est une solution gagnante-gagnante parce<br />

qu'on gar<strong>de</strong> les <strong>de</strong>ux récoltes et qu'il est possible d'obtenir 180 mètres cube à l'hectare <strong>de</strong> bois.<br />

Cette <strong>gestion</strong> saine du territoire <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'acquérir le maximum <strong>de</strong> connaissances <strong>sur</strong> celui-ci,<br />

d'harmoniser les ressources du territoire et faire consensus entre les utilisateurs, par le maintien du<br />

caractère public du territoire et <strong>de</strong>s droits consentis et l'adoption d'une approche basée <strong>sur</strong> le<br />

développement durable.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 100


Nos constats<br />

<strong>jeudi</strong><br />

• Plus on intervient en multiusage plus le partenariat est nécessaire, diversifié<br />

et complexe.<br />

• L'affectation du territoire doit être souple pour tenir compte <strong>de</strong>s situations<br />

imprévues. Pour y parvenir l'acquisition <strong>de</strong> levier décisionnel est essentielle parce qu'elle<br />

nous permettra d'être reconnu comme un véritable projet <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée, puisque les mo<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> <strong>gestion</strong> existants amènent <strong>de</strong>s contraintes qui limitent le potentiel <strong>de</strong> développement.<br />

• La <strong>forêt</strong> habitée sous CAAF est possible?<br />

• Nous , nous le croyons .<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

L'IMPACT ÉCONOMIQUE DES ACTIVITÉS<br />

RÉCRÉOTOURISTIQUES EN TERRITOIRE PUBLIC<br />

EN OUTAOUAIS<br />

GILLES QUINTAL,<br />

Directeur régional, Direction régionale <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> du Territoire public <strong>de</strong> l'Outaouais 170, rue<br />

Hôtel <strong>de</strong> Ville, bureau 7.340 Hull (Québec) J8X 4C2: lél. (819) 772-3487, poste 255, Téléc (819) 772-3958:<br />

Courriel: gilles.quintal@mrn.gouv.qc.ca<br />

Résumé<br />

Le but <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> était <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>er l'apport économique local et régional <strong>de</strong>s activités récréotouristiques<br />

<strong>sur</strong> le territoire public en Outaouais. Une série <strong>de</strong> focus-group, d'entrevues en profon<strong>de</strong>ur et un<br />

sondage ont été réalisés pour obtenir les informations nécessaires. Un traitement statistique <strong>de</strong>s données<br />

du sondage a été réalisé par l'ISQ afin <strong>de</strong> déterminer l'impact économique indirect <strong>de</strong> l'industrie.<br />

Globalement l'étu<strong>de</strong> montre que le récréotourisme permet <strong>de</strong> réaliser une valeur ajoutée <strong>de</strong> $ 98 millions,<br />

<strong>de</strong> créer, au chapitre <strong>de</strong> l'emploi, l'équivalent <strong>de</strong> 3 000 personnes/année. Elle rapporte à l'état<br />

québécois <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong> $ 22 millions.<br />

Les facteurs <strong>de</strong> croissance et d'amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance <strong>de</strong>s entreprises sont:<br />

• Le réseautage;<br />

• La diversité <strong>de</strong>s activités <strong>sur</strong> le territoire;<br />

• L'adaptation <strong>de</strong>s activités aux besoins d'une clientèle en évolution;<br />

• Les efforts <strong>de</strong> vente et <strong>de</strong> marketing <strong>de</strong> <strong>la</strong> région;<br />

• La protection et <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s milieux naturels à faible distance <strong>de</strong>s noyaux <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion;<br />

• Le maintient <strong>de</strong>s subventions du volet II du MRN;<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

• La conscientisation <strong>de</strong>s industriels à <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> beauté <strong>de</strong>s<br />

paysages;<br />

• La quantité et <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s services offerts.<br />

Les facteurs limitatifs:<br />

• Le nombre <strong>de</strong> ministères avec qui les intervenants doivent traiter;<br />

• L'hébergement et <strong>la</strong> restauration limités;<br />

• La <strong>sur</strong>-réglementation <strong>de</strong>s Zec et pourvoiries;<br />

• L'exploitation forestière et les lois <strong>sur</strong> les ban<strong>de</strong>s riveraines;<br />

• L'entrepreneurship limité;<br />

• Le manque <strong>de</strong> fonds pour entretenir les chemins et les infrastructures.<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>sur</strong> les activités récréotouristiques en territoire public a été réalisée par <strong>la</strong> firme Zins Beauchesne,<br />

Le but était <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>er l'apport économique local et régional <strong>de</strong>s activités récréotouristiques <strong>sur</strong> le territoire<br />

public en Outaouais.<br />

Objectif:<br />

Me<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> contribution, à l'économie locale et régionale, <strong>de</strong> l'industrie récréative utilisant le territoire<br />

public comme actif d'exploitation et les impacts <strong>de</strong>s caractéristiques du territoire <strong>sur</strong> les activités <strong>de</strong> l'industrie.<br />

Plus spécifiquement on vou<strong>la</strong>it établir un portrait <strong>de</strong> l'industrie et me<strong>sur</strong>er son dynamisme et ses<br />

performances économiques: contribution à l'emploi régional, son dynamise et sa vigueur. Nous voulions<br />

aussi comprendre l'organisation <strong>de</strong> l'industrie et déterminer <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre sa performance et <strong>la</strong> <strong>gestion</strong><br />

du territoire.<br />

Méthodologie<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 103


<strong>jeudi</strong><br />

Nous avons fait appel , dans un premier temps, aux <strong>gestion</strong>naires gouvernementaux:<br />

FAPAQ, MAMM, Forêt Québec, pour connaître <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s entreprises<br />

qui œuvrent <strong>sur</strong> le territoire public.<br />

On a donc recensé 125 organismes et entreprises qui œuvrent en Outaouais. On a réalisé<br />

<strong>de</strong>s focus-group auprès <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> secteurs homogènes: sports motorisés, activités<br />

fauniques, hébergement, activités fauniques non-motorisées, activités forestières. Dans<br />

ce <strong>de</strong>rnier cas, on vou<strong>la</strong>it connaître leurs interactions avec les activités récréatives. On a également fait<br />

<strong>de</strong>s entrevues en profon<strong>de</strong>ur avec certains représentants d'organismes afin <strong>de</strong> mieux connaître leur<br />

problématique et <strong>de</strong> vérifier les résultats. Un long sondage a permis <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> contribution<br />

économique directe <strong>de</strong>s organismes<br />

Le traitement <strong>de</strong> ces données a aussi été réalisé par l'ISQ. Ce traitement avait pour but <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>er les<br />

retombées économiques indirectes <strong>de</strong> l'industrie.<br />

Résultats<br />

Le taux <strong>de</strong> réponse au sondage a été <strong>de</strong> 48%.<br />

Les activités récréatives sont concentrées principalement dans <strong>la</strong> MRC Vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gatineau (53%) et <strong>la</strong><br />

MRC Pontiac (28%).<br />

Ces activités regroupent, par ordre décroissant d'importance numérique: les promoteurs d'activités, les<br />

pourvoiries sans droits et avec droits exclusifs, les centres <strong>de</strong> villégiature, ZEC, réserve faunique, producteurs<br />

d'aventures, centre d'interprétation <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature, réserve nationale <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune.<br />

Les types <strong>de</strong> service offerts: hébergement et activités fauniques, activités motorisées, non-motorisées,<br />

canot-kayak, autres.<br />

En moyenne <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d'exploitation s'échelonne <strong>de</strong> mai à septembre pendant 27 semaines.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

Depuis 5 ans l'offre d'activités vertes, <strong>de</strong> camping, <strong>de</strong> quad et <strong>de</strong> motoneige<br />

a augmenté selon <strong>la</strong> perception <strong>de</strong>s intervenants.<br />

Le facteurs <strong>de</strong> succès <strong>de</strong> l'industrie sont d'après les intervenants une cohabitation<br />

idéale entre les activités et l'industrie forestière. Cette cohabitation est déterminée<br />

par le respect et <strong>la</strong> tolérance entre les <strong>de</strong>ux, <strong>la</strong> signature d'ententes spécifiques, <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />

<strong>de</strong> tous à <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> chaque détenteur <strong>de</strong> bail aux consultations<br />

<strong>publique</strong>s à l'égard <strong>de</strong>s travaux et traitements forestiers, et <strong>la</strong> meilleure i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s<br />

intervenants touristiques. L'essentiel est donc un meilleur partenariat et plus d'information.<br />

Les sug<strong>gestion</strong>s pour améliorer les re<strong>la</strong>tions avec le MRN qu'ont fait les participants à l'étu<strong>de</strong>:<br />

• Obtention d'une meilleure col<strong>la</strong>boration du ministère;<br />

• Arrimage <strong>de</strong>s différents départements du MRN et les ministères concernés, notamment <strong>la</strong> FAPAQ;<br />

• Prise <strong>de</strong> conscience du MRN <strong>de</strong> l'impact économique d'une meilleure cohabitation <strong>de</strong>s activités industrielles<br />

et non-industrielles;<br />

• Instauration d'un programme <strong>de</strong> sensibilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion aux traitements <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>;<br />

• Diffusion <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission du MRN et <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>;<br />

• Inscription, <strong>sur</strong> les cartes forestières, <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s sentiers récréo-touristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> région.<br />

Selon les intervenants <strong>la</strong> clientèle est en croissance pour ce qui est <strong>de</strong>s:<br />

• Activités vertes<br />

• Services <strong>de</strong> support: hébergement, restauration, guidage;<br />

• Sports motorisés: quad et motoneige<br />

Par contre les activités <strong>de</strong> prélèvement faunique sont stables.<br />

Depuis 2-3 ans <strong>la</strong> clientèle est plus soucieuse <strong>de</strong> l'environnement, elle a un budget moindre et elle est<br />

plus familiale qu'auparavant.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

La clientèle est en croissance dans le cas <strong>de</strong> 26 <strong>de</strong>s entreprises sondées,<br />

stable pour 18 d'entre elles et en décroissance dans seulement <strong>de</strong>ux cas.<br />

La clientèle est, à 73%, composée d'excursionnistes et à 27% <strong>de</strong> touristes.<br />

Les excursionnistes proviennent <strong>de</strong>:<br />

• Région métropolitaine d'Ottawa, 56%<br />

• Ailleurs au Québec 44%<br />

Pour les touristes le lieu <strong>de</strong> provenance est:<br />

• L'Outaouais 43%<br />

• Ailleurs au Québec 28%<br />

• É-U 13%<br />

• Ontario excluant Ottawa, 12%<br />

• Reste du Canada et Europe, 2%<br />

La durée moyenne du séjour est <strong>de</strong> 3,73 jours.<br />

Les dépenses quotidiennes moyennes sont <strong>de</strong> 94,50$, dans le cas <strong>de</strong>s excursionnistes, pour <strong>de</strong>s dépenses<br />

totales <strong>de</strong> $ 27 millions, et pour les touristes elles sont <strong>de</strong> 115 $ pour <strong>de</strong>s dépenses totales $ 89 millions.<br />

Le total est donc <strong>de</strong> $ 116 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs pour un total <strong>de</strong> 1 million jours/activités et 500 000 personnes<br />

servies par l'industrie.<br />

La zone territoriale qui contribue le plus à l'économie régionale est le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gatineau<br />

comprenant, <strong>la</strong> route du Draveur, <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle, <strong>la</strong> réserve faunique <strong>de</strong> La Vérendrye. Les activités les<br />

plus visibles sont <strong>la</strong> motoneige, le quad et le prélèvement faunique.<br />

Les activités qui contribuent le plus à l'économie régionale sont:<br />

• Les activités hivernales,<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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• Les activités à caractère collectif et social.<br />

• Les activités familiales.<br />

<strong>jeudi</strong><br />

Les facteurs <strong>de</strong> croissance et d'amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance <strong>de</strong>s entreprises sont:<br />

• Le réseautage;<br />

• La diversité <strong>de</strong>s activités <strong>sur</strong> le territoire;<br />

• L'adaptation <strong>de</strong>s activités aux besoins d'un clientèle en évolution;<br />

• Les efforts <strong>de</strong> vente et <strong>de</strong> marketing <strong>de</strong> <strong>la</strong> région;<br />

• La protection et <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s milieux naturels à faible distance <strong>de</strong>s noyaux <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion;<br />

• Le maintient <strong>de</strong>s subventions du volet II du MRN;<br />

• La conscientisation <strong>de</strong>s industriels à <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> beauté <strong>de</strong>s paysages;<br />

• La quantité et <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s services offerts.<br />

Les facteurs limitatifs:<br />

• Le nombre <strong>de</strong> ministères avec qui les intervenants doivent traiter;<br />

• L'hébergement et <strong>la</strong> restauration limités;<br />

• La <strong>sur</strong>-réglementation <strong>de</strong>s Zecs et pourvoiries;<br />

• L'exploitation forestière et les lois <strong>sur</strong> les ban<strong>de</strong>s riveraines;<br />

• L'entrepreneurship limité;<br />

• Le manque <strong>de</strong> fonds pour entretenir les chemins et les infrastructures.<br />

On a pu déterminer grâce à l'étu<strong>de</strong> quelles étaient les dépenses dans l'industrie:<br />

• La clientèle injecte $ 116 millions;<br />

• L'investissement <strong>de</strong>s corporations est <strong>de</strong> $ 2,6 millions<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

• Les achats corporatifs <strong>de</strong> biens et services sont <strong>de</strong> $ 2,4 millions<br />

• Les dépenses d'exploitation sont <strong>de</strong> $ 21 millions.<br />

Ces impacts directs et indirects présentés ici ont été réalisés <strong>sur</strong> le territoire <strong>de</strong><br />

l'Outaouais. On constate <strong>de</strong> plus que les dépenses <strong>de</strong>s entreprises ont été effectuées, à<br />

79%, <strong>sur</strong> le territoire <strong>de</strong> l'Outaouais.<br />

Le profit total <strong>de</strong>s entreprises a été <strong>de</strong> $ 8 millions en 1999.<br />

L'impact indirect, donc <strong>la</strong> valeur ajoutée, <strong>de</strong> tous les revenus <strong>de</strong> l'industrie est:<br />

• Sa<strong>la</strong>ires et gages: $ 50 millions<br />

• Revenu net <strong>de</strong>s entreprises $ 5,6 millions<br />

• Autres revenus bruts $ 43 millions<br />

• Total <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur ajoutée <strong>de</strong>s facteurs: $ 985 millions<br />

Pour ce qui est <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> l'industrie et leur contribution à <strong>la</strong> valeur ajoutée:<br />

• $ 76,5 millions <strong>de</strong> dépenses <strong>de</strong> <strong>la</strong> clientèle;<br />

• $ 2 millions investissement <strong>de</strong>s entreprises;<br />

• 740,000$ achat corporatif;<br />

• $ 19,5 millions dépenses corporatives.<br />

L'impact brut <strong>sur</strong> l'emploi est <strong>de</strong> 3 000 années/personne. Comme les emplois sont saisonniers, le<br />

nombre <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>riés est probablement le double <strong>de</strong> ce chiffre.<br />

Impact brut <strong>sur</strong> <strong>la</strong> fiscalité <strong>de</strong> l'état:<br />

• Impôts retenus <strong>sur</strong> les sa<strong>la</strong>ires $ 3 millions;<br />

• Taxes <strong>sur</strong> les biens et services $ 19 millions;<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

• Total $ 22 millions <strong>de</strong> revenus pour un investissement <strong>de</strong> $ 4,6 millions<br />

en subventions.<br />

En résumé l'impact <strong>de</strong> l'industrie est donc:<br />

• Valeur ajoutée <strong>de</strong> $ 98 millions;<br />

• Emploi <strong>de</strong> 3 000 personnes/année;<br />

• Revenus à l'état <strong>de</strong> $ 22 millions.<br />

Nous comptons répéter cette étu<strong>de</strong> dans toutes les régions du Québec. Pour réaliser l'ensemble <strong>de</strong> ces<br />

étu<strong>de</strong>s nous voulons nous associer à <strong>de</strong>s partenaires comme <strong>la</strong> FAPAQ, <strong>la</strong> SEPAQ et Tourisme Québec.<br />

En guise <strong>de</strong> conclusion j'aimerais mentionner qu'il serait intéressant <strong>de</strong> créer, en col<strong>la</strong>boration avec le<br />

Centre Régional <strong>de</strong> Développement, l'Association Touristique <strong>de</strong> l'Outaouais, les MRC et CLD, un comité<br />

pour discuter <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohabitation <strong>de</strong>s différents usages et <strong>de</strong>s facteurs limitatifs à cette cohabitation afin<br />

<strong>de</strong> voir ce qu'il y a lieu <strong>de</strong> faire pour améliorer <strong>la</strong> situation.<br />

PÉRIODE DE DÉBAT AVEC LES PARTICIPANTS<br />

Introduction au débat par Marc Dupuis:<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

Animateur Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

Je vous rappelle le thème du débat: Les projets <strong>de</strong> Forêt Habitée peuvent-ils favoriser le développement<br />

d'une économie locale et régionale axée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> production multiressource? Comment, par qui et quels<br />

sont les facteurs <strong>de</strong> succès?<br />

Quels sont les facteurs à mettre en p<strong>la</strong>ce d'après vous? Est-ce que <strong>la</strong> taille du territoire est une question<br />

importante. Par exemple, <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle occupe un territoire <strong>de</strong> 140 km carré. Comme <strong>la</strong> MRC occupe<br />

14,000 km carré le projet occupe donc environ 1% du territoire. Est-ce que c'est assez, est-ce qu'il faut<br />

étendre le territoire? Le statut du territoire doit-il être changé?<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

Quel forme peut prendre l'appui local? Par exemple, le MRN a été un<br />

aviseur un facilitateur du projet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle. Y a-t-il d'autres appuis<br />

importants?<br />

Est-ce que toute l'expertise technique est disponible?<br />

J'aimerais donc que nous discutions <strong>de</strong> ces différents points.<br />

M. Michel Mongeon Communauté Wendake: L'intervention <strong>de</strong> M. Deffrasnes a été bouleversante.<br />

Quelles sont les intentions du ministère à l'égard du bouleversement <strong>de</strong>s CAAF pour changer l'accès aux<br />

ressources du territoire pour les projets <strong>de</strong> Forêt Habitée ou communautaires?<br />

M. Robert Deffrasnes MRN: Je crois que je ne suis pas <strong>la</strong> bonne personne pour répondre à <strong>la</strong> question<br />

parce que je ne suis pas mandaté par le ministère pour répondre. Mais je donnerai mon opinion très<br />

personnelle <strong>sur</strong> <strong>la</strong> question. Pour avoir été à l'origine <strong>de</strong>s CAAF en 1982 je suis opposé à leur abolition. La<br />

raison est que dans les territoires les plus propices aux projets <strong>de</strong> Forêt Habitée c'est là que l'on trouve<br />

les petits industriels habituellement. Ceux qui ont pas <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> compenser une perte <strong>de</strong> territoire<br />

par un autre territoire dans le nord par exemple. Dans les Laurenti<strong>de</strong>s, si on fait un projet <strong>de</strong> 140km carré<br />

on enlève ce territoire à un industriel pour qui 100% <strong>de</strong> son approvisionnement provient <strong>de</strong> ce territoire.<br />

Les CAAF ont été un outil <strong>de</strong> développement intéressant pour le régions propices aux <strong>forêt</strong>s habités. Les<br />

abolir pour mettre un nouveau concept en p<strong>la</strong>ce qui permet du multiressource ne nous permettrait pas<br />

<strong>de</strong> gagner en terme <strong>de</strong> développement parce qu'on enlèverait ce territoire aux industriels.<br />

M. Michel Mongeon Communauté Wendake: Est-ce que ce serait possible <strong>de</strong> changer les allocations<br />

à l'intérieur d'un CAAF pour permettre <strong>la</strong> viabilité <strong>de</strong>s communautés locales?<br />

M. Robert Deffrasnes MRN, MRN: Je ne pense pas parce qu'il n'y a pas <strong>de</strong> territoire pour compenser<br />

<strong>la</strong> perte pour l'industriel . Par exemple, dans certains cas le 140 km carré c'est 100% <strong>de</strong><br />

l'approvisionnement <strong>de</strong> l'industriel. Dans <strong>la</strong> zone où s'appliquerait idéalement le concept <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée c'est là où l'on trouve les industriels à qui on ferait le plus <strong>de</strong> dommages en modifiant leur<br />

structure d'approvisionnement.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

M. Michel Mongeon, Communauté Wendake: L'espoir est donc <strong>de</strong><br />

faire <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> Forêt Habitée dans les territoires qui restent après avoir<br />

réorganisé les CAAF aux petits industriels qui font vivre les communautés locales.<br />

M. Robert Deffrasnes, MRN: À <strong>la</strong> limite, oui, mais il y peut-être d'autres formules<br />

comme le financement <strong>de</strong>s projets, <strong>la</strong> redistribution <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances et l'accès aux ressources<br />

financières qui permettraient <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s projets plutôt que simplement l'allocation.<br />

M. Michel Mongeon, Communauté Wendake: Est-ce que ce ne serait pas possible <strong>de</strong> donner les<br />

droits <strong>de</strong> coupe aux gens qui gèrent <strong>la</strong> Forêt Habitée, l'impact économique serait-il suffisant pour entretenir<br />

les Forêt Habitées, les communautés locales,?<br />

M. Robert Deffrasnes, MRN: Ce serait sans doute mieux que maintenant, est-ce suffisant. Je ne sais<br />

pas. Mais je crois que ça ne ferait que dép<strong>la</strong>cer les ressources, ça ne créerait rien.<br />

M. Michel Mongeon, Communauté Wendake: Mais au moins ça ne <strong>la</strong>isse pas l'argent dans les<br />

poches <strong>de</strong> certains privilégiés.<br />

M. Marc Dupuis: Passons maintenant à un autre sujet. Quels sont les appuis locaux qu'il faut pour<br />

les projets <strong>de</strong> Forêt Habitée?<br />

M. Fernando Lavoie, maire <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd Boileau: Comme je le mentionnais tout à l'heure, il y a un<br />

problème au niveau <strong>de</strong> l'appui régional. Actuellement on veut décentraliser au niveau <strong>de</strong>s régions mais<br />

tout <strong>de</strong> suite dans <strong>la</strong> région on centralise. Par exemple, on a fait une route <strong>de</strong> 25 Km dans <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> et puis<br />

il a fallu présenter toutes les factures pour les 62, 2552.02 dol<strong>la</strong>rs <strong>de</strong> dépenses. Cette centralisation là je<br />

l'aime pas. Ce que j'ai appris ici c'est que <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle a le territoire et <strong>la</strong> <strong>gestion</strong>, ils font les profits<br />

et les investissent. Dans le cas <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s habitées l'organisme doit avoir son territoire et le contrôler.<br />

Avant, on se faisait contrôler par le conseil <strong>de</strong> comté, maintenant c'est d'autres. Qui est mieux p<strong>la</strong>cé que<br />

les gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, du milieu, pour gérer <strong>la</strong> Forêt Habitée? Par exemple, Abitibi vou<strong>la</strong>it ajouter 7,000<br />

hectares au territoire <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau mais lorsqu'ils ont vu que <strong>la</strong> MRC centralisait les décisions ils se<br />

sont retirés.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 111


<strong>jeudi</strong><br />

Tant qu'on n' a pas le contrôle on a pas d'argent. Il faut donc pour réussir<br />

<strong>de</strong>s projets que les gens du milieu gère le territoire et les revenus pour pouvoir<br />

mettre <strong>de</strong> l'argent avec les partenaires dans les projets. Dans notre cas les<br />

opérations sylvicoles et <strong>de</strong> récolte c'est 1,3 million environ. Gar<strong>de</strong>r ces profits là c'est<br />

<strong>de</strong> pouvoir les réinvestir pour créer d'autres emplois. Je crois que l'on <strong>de</strong>vrait sortir du<br />

colloque avec cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au ministère <strong>de</strong> pouvoir gérer localement ces territoires.<br />

M. Marc Dupuis: Mais quel serait le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC et <strong>de</strong>s municipalités dans ce cadre là? Est-ce<br />

qu'ils <strong>de</strong>vraient <strong>la</strong>isser <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> du territoire à une corporation comme ce<strong>la</strong>?<br />

M. Paul-André David, Sous-ministre, Ministère <strong>de</strong>s régions: On a assisté <strong>de</strong>puis 2 jours à un constat<br />

et <strong>de</strong>s bi<strong>la</strong>ns. Il me semble que 3 conclusions soulignées par Marc Beaudoin sont importantes . Tout<br />

d'abord, <strong>la</strong> convention multiressource. On s'aperçoit qu'il serait avantageux d'obtenir une convention<br />

comme celle-là. Ce que je comprends <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle c'est qu'il y a <strong>de</strong> choses qui se sont faites à<br />

l'amiable. Les gens opèrent et apprennent à se connaître. Le <strong>de</strong>uxième élément c'est <strong>la</strong> qualité du territoire.<br />

La Forêt <strong>de</strong> l'Aigle a été chanceuse <strong>de</strong> tomber <strong>sur</strong> un territoire hors droits, il faut le reconnaître. Le<br />

succès est dû en bonne partie à ce<strong>la</strong> ainsi que dans <strong>la</strong> qualité du projet. Il faut dire qu'en Outaouais, 80%<br />

du territoire est public et on retrouve <strong>la</strong> plus importante réserve <strong>de</strong> feuillus au Québec que beaucoup <strong>de</strong><br />

personne veulent avoir d'ailleurs. Il faut apprendre à vivre ensemble. La difficulté jusqu'à maintenant<br />

pour <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle ça n'a pas été <strong>de</strong> travailler avec <strong>la</strong> MRC. Le problème n'est pas là. Il faut maintenant<br />

changer <strong>de</strong>s choses et <strong>la</strong> question c'est <strong>de</strong> savoir comment changer le partage du territoire.<br />

J'aimerais ajouter une réflexion personnelle. Je trouve dommage que dans l'exercice <strong>de</strong> révision du régime<br />

forestier on n'ait pas inscrit les <strong>forêt</strong>s habitées afin <strong>de</strong> faire le tour du terrain. On s'aperçoit en effet que<br />

dans l'exercice <strong>de</strong> Forêt Habitée il y a <strong>de</strong>s expériences fort intéressantes, <strong>de</strong>s résultats<br />

extraordinaires. Ce qui compte dans ce<strong>la</strong> c'est le potentiel humain. À mon avis on y perd quand on tient<br />

compte uniquement <strong>de</strong> l'intégrisme économique. Je crois donc qu'il faut baliser le changement et<br />

discuter <strong>de</strong>s vraies choses et notamment <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> territoire pour pouvoir sortir d'ici avec une<br />

déc<strong>la</strong>ration et influencer <strong>la</strong> commission parlementaire. Pour ce<strong>la</strong> il faut être très mature pour parler <strong>de</strong>s<br />

vraies choses.<br />

M. Marc Beaudoin, Forêt <strong>de</strong> l'Aigle: On parle <strong>de</strong> territoire et <strong>de</strong> débloquer <strong>de</strong>s territoires mais le vrai<br />

propos <strong>de</strong> Forêt Habitée c'est le changement socio-économique. Le plus beau résultat du projet c'est<br />

outre les opérations qui se passent <strong>sur</strong> le territoire, <strong>de</strong> responsabiliser les gens et d'apprendre à travailler<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

ensemble <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s liens entre <strong>de</strong>s organismes qui n'en n'avaient jamais<br />

eu avant. Ce<strong>la</strong> fait en sorte que <strong>la</strong> communauté se tient beaucoup plus,<br />

elle est au courant <strong>de</strong>s problèmes qu'il peut y avoir et trouve <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong><br />

communication qui vont faciliter <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> ces problèmes.<br />

Je pense qu'il serait intéressant que les Forêt Habitées se joignent aux regroupements<br />

forestiers pour s'allier dans le développement. Parce qu'on s'aperçoit souvent que ce qui<br />

manque dans bien <strong>de</strong>s cas c'est que le tissu social est pas assez serré pour permettre <strong>la</strong> réunion <strong>de</strong>s<br />

forces dans un milieu.<br />

M. Sylvain Masse, Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s. Ce que ce que je comprends c'est qu'un <strong>de</strong>s gros<br />

problèmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée, c'est d'aller chercher <strong>de</strong>s territoires parce qu'ils sont tous sous CAAF. Ne<br />

pourrait-on pas imaginer <strong>de</strong>s formules, où <strong>de</strong>s proportions <strong>de</strong> CAAF soient allouées à <strong>la</strong> Forêt Habitée<br />

avec un droit <strong>de</strong> premier refus qui permettrait aux industriels d'as<strong>sur</strong>er leur approvisionnement. Parce<br />

qu'en fait les industriels sont <strong>de</strong>s transformateurs et donc, en théorie, <strong>la</strong> provenance du bois ne change<br />

rien pour eux. Quelqu'un a réfléchi à ce<strong>la</strong>?<br />

M. Gérard Szaraz, RESAM: Je pourrais répondre tout en réagissant aux propos <strong>de</strong> Marc Beaudoin. Il<br />

y a quelqu'un qui me disait ce matin, comment fait-on pour manger un éléphant morceaux par<br />

morceaux? Le concept <strong>de</strong> Forêt Habitée plutôt que l'avaler d'un seul coup c'est <strong>de</strong> le manger à <strong>la</strong> pièce.<br />

C'est peut-être ce que le régime forestier essaie <strong>de</strong> faire en partie quand on parle d'intensification<br />

d'aménagement, <strong>de</strong> contrat d'aménagement forestier, <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> participative et adaptée.<br />

Je crois que pour les regroupements forestiers, pour répondre à Marc, c'est que l'image d'exécutant <strong>de</strong><br />

jobbers ne fait pas partie d'une vision <strong>de</strong> développement à long terme que l'on veut avoir. Donc, être capable<br />

d'avoir <strong>de</strong>s responsabilités directes et non <strong>de</strong> sous-traitant qui applique une recette ce serait un<br />

morceau intéressant à obtenir. L'autre élément c'est qu'on s'aperçoit que l'industrie est intéressée à<br />

<strong>la</strong>isser une plus gran<strong>de</strong> part aux aménagistes pour autant que leur approvisionnement soit as<strong>sur</strong>é. Il<br />

sont donc <strong>de</strong> plus en plus intéressés à se confiner à un rôle <strong>de</strong> transformateurs. Si on mettait un peu plus<br />

<strong>de</strong> souplesse dans le système pour permettre ce<strong>la</strong> on pourrait manger un autre morceau <strong>de</strong> l'éléphant.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

M. Peter Wentholt, l'Association régionale du développement unifié:<br />

Quand M. Deffrasnes dit que le CAAF sert à maximiser l'industrie forestière et<br />

<strong>la</strong> productivité du territoire, je ne suis pas d'accord. On a maximisé l'industrie<br />

mais jamais <strong>la</strong> productivité du territoire, ou à peine. Quant on regar<strong>de</strong> les projets <strong>de</strong><br />

Forêt Habitée on voit qu'ils augmentent <strong>la</strong> possibilité forestière. Donc il serait peut-être<br />

mieux <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser tomber les CAAF et <strong>de</strong> donner ce<strong>la</strong> à <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s habitées parce que <strong>la</strong><br />

ressource est là elle ne s'en ira pas s'il y a pas <strong>de</strong> CAAF. Si on veut faire <strong>de</strong>s changements il ne faut<br />

pas se préoccuper <strong>de</strong>s entreprises il faut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au gouvernement ce qu'on veut et s'organiser pour<br />

faire arriver les choses après. La ressource reste là donc il se peut qu'il y ait <strong>de</strong>s mariages entre <strong>la</strong> Forêt<br />

Habitée et les entreprises. Il faut pas ménager <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> entreprise parce qu'elle ne se préoccupe pas <strong>de</strong>s<br />

travailleurs qu'elle met à pied quand elle mo<strong>de</strong>rnise. Pourquoi alors se préoccuper d'elle?<br />

M. Christian Bé<strong>la</strong>nger, Forêt Normandin. Je ne crois pas qu'il y ait une seule solution. Comme le disait<br />

M. Lussier le Québec pourrait être divisé entre différentes catégories <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s. Il faut<br />

s'adapter à différentes situations et pas tout bouleverser. Moi, dans mon cas je suis <strong>sur</strong> un territoire <strong>de</strong><br />

CAAF. Ce qu'on propose c'est pas nécessairement sortir du CAAF. On pense qu'il y a moyen <strong>de</strong> se développer<br />

s'il y a <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne volonté <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés. On a fait un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> d'aménagement du territoire plus<br />

sérieux que l'inventaire précé<strong>de</strong>nt et on est passé d'une possibilité <strong>de</strong> 1,5 mètre cube à une autre <strong>de</strong> 3,5<br />

mètres cube sans aménagement. Si on fait <strong>de</strong>s aménagements intensifs on peut aller cherche 4 mètres<br />

cubes, j'en suis convaincu. Donc on propose un partage équitable <strong>de</strong>s <strong>sur</strong>plus, on aurait une partie qui<br />

reviendrait à ceux qui ont créé le <strong>sur</strong>plus et l'autre au bénéficiaire.<br />

Il faut pas attendre après les autres et <strong>sur</strong>tout pas les bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF pour faire <strong>de</strong> l'aménagement<br />

intégré. Ce n'est pas dans leur mission. Ils sont compétents pour faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

matière ligneuse. Pourquoi ne ferait-on pas, comme le propose le ministère, <strong>de</strong> scin<strong>de</strong>r le CAAF en <strong>de</strong>ux,<br />

un CA approvisionnement et un autre CA aménagement intégré qui serait remis aux communautés locales.<br />

Il s'agit <strong>de</strong> trouver les moyens <strong>de</strong> le faire.<br />

M. Pierre Drolet, MRN, Bas-Saint-Laurent: On a vu hier <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle qui est vrai bijou: 300 mètres<br />

cube à l'hectare, du bois mature partout, du bois qui se vend 120$ le mètre cube. J'ai eu les yeux vi<strong>de</strong>s<br />

toute <strong>la</strong> journée et je reviendrai jamais voir ce<strong>la</strong> parce que ça va me décourager pour ce que j'ai à faire<br />

au Bas Saint-Laurent. Mais c'est pas possible d'avoir ce<strong>la</strong> dans le Bas St-Laurent <strong>de</strong>s bois <strong>de</strong> cette qualité<br />

et <strong>de</strong>s territoires sans CAAF. M. Deffrasnes a dit que les projets <strong>de</strong> Forêt Habitée dans un territoire <strong>de</strong><br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

CAAF c'est presque pas un projet <strong>de</strong> Forêt Habitée. Mais pour faire avancer<br />

les choses et obtenir éventuellement l'idéal qu'est <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle, ne<br />

pourrait-on pas regar<strong>de</strong>r certaines avenues? Par exemple, séparer l'aménagement<br />

<strong>de</strong> l'approvisionnement et donner aux organismes d'aménagement, coop<br />

et sociétés sylvicoles, un peu plus <strong>de</strong> <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> en garantissant <strong>de</strong>s contrats d'aménagement<br />

<strong>de</strong> 5, 10, 25 ans. Ça donnerait un volume d'affaires garantie qui ne fournirait pas<br />

beaucoup <strong>de</strong> profit parce que l'industriel paye 25$ le mètre cube mais avec les autres contrats<br />

en <strong>forêt</strong> privée et <strong>publique</strong> ça permet <strong>de</strong> faire travailler les travailleurs. Ça les sécurise pour plusieurs<br />

années. On peut ainsi faire avancer les sociétés d'aménagement et ensuite on pourrait interpeller les<br />

bénéficiaires pour ce qui est <strong>de</strong> l'approvisionnement. On pourrait aussi faire comme à <strong>la</strong> société <strong>de</strong>s<br />

Monts: s'entendre pour gar<strong>de</strong>r le bois <strong>sur</strong> <strong>la</strong> frange <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s <strong>de</strong> banlieue et s'entendre <strong>sur</strong> le prix avec<br />

l'industriel et, éventuellement, à <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong> changement <strong>de</strong> CAAF, ou autrement, prendre le contrôle <strong>de</strong><br />

5000 ou 10,000 hectares. On doit donc regar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> mouvance générale et <strong>de</strong> voir comment on repositionne<br />

les producteurs <strong>de</strong> ressources et comment graduellement on les fait cheminer vers <strong>la</strong> production<br />

mais sans tout changer d'un coup.<br />

M. Robert Deffrasnes, MRN Deux mises en gar<strong>de</strong> à l'égard <strong>de</strong> cette proposition. Oui c'est faisable<br />

dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où on ne change pas <strong>de</strong>s emplois existants par d'autres. Deuxième mise en gar<strong>de</strong>, c'est<br />

que dans <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> feuillue tu peux pas dissocier l'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte. Une coupe <strong>de</strong> jardinage tu<br />

ne <strong>la</strong> fais pas faire par un ouvrier sylvicole et ensuite par un bûcheron. Ça doit être <strong>la</strong> même entreprise<br />

qui aménage et qui récolte <strong>la</strong> matière ligneuse. Le contexte est pas pareil partout.<br />

M. Ghis<strong>la</strong>in Miousse, SER Des Monts La première et principale Forêt Habitée au Québec c'est <strong>la</strong> <strong>forêt</strong><br />

privée. Il y a un intérêt à voir ce qui peut s'y faire. L'aménagement en <strong>forêt</strong> privée doit être soutenu par<br />

une enveloppe à <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s attentes <strong>de</strong>s propriétaires et il y a encore un fort intérêt à cet égard,<br />

dans le Bas Saint-Laurent en tout cas. L'argent est insuffisant.<br />

Un premier constat que je fais <strong>de</strong> ce colloque c'est que les revenus tirés par l'état <strong>de</strong> l'exploitation <strong>de</strong>s<br />

ressources d'une région doivent être utilisés tout d'abord pour <strong>la</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> cette<br />

même région. Quand on fait un profit à <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle on le réinvestit dans <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

page 115


<strong>jeudi</strong><br />

Autre élément c'est qu'un organisme neutre réunissant les divers<br />

groupes d'intérêt reconnu par les communautés soit le moteur <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s<br />

habitées. Si il y a déséquilibre le projet penche <strong>sur</strong> un côté et on réussit pas à<br />

rallier suffisamment le milieu. L'objectif est <strong>de</strong> rallier le partenariat et le consensus<br />

le plus <strong>la</strong>rge possible.<br />

Dernier élément, il faudrait transformer le programme <strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s ressources en programme<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée. L'ai<strong>de</strong> serait donc allouée à <strong>de</strong>s projets répondant à <strong>de</strong>s critères qui définissent<br />

ce qu'est une Forêt Habitée. De cette façon, il y aurait beaucoup plus <strong>de</strong> groupes qui seraient<br />

intéressés, y compris <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF, à <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s promoteurs <strong>de</strong> projets.<br />

M. Henri Côté Prési<strong>de</strong>nt Forêt <strong>de</strong> l'Aigle. Il ne faut pas penser que <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle a été un succès<br />

story aussi vite que ce<strong>la</strong>. Quant il a été question <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> Forêt Habitée l'industrie vou<strong>la</strong>it aussi avoir<br />

le pin du territoire. On s'est regroupé et avec l'appui local on a réussi à avoir le territoire et à le développer.<br />

Parce que dans le cas <strong>de</strong>s industriels, comme les propriétaires <strong>de</strong> Forex, ils ont vendu à Louisiana<br />

Pacific après avoir été subventionnés par nos argents et maintenant ils sont en Flori<strong>de</strong>.<br />

Dans une région comme l'Outaouais les gens pensent que <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> c'est le gouvernement qui s'en<br />

occupe. Par exemple, dans le cas du programme stratégique <strong>de</strong> l'Outaouais du CRDO, à <strong>la</strong> réunion <strong>de</strong><br />

p<strong>la</strong>nification personne ne par<strong>la</strong>it <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s.<br />

Moi je pense que dans les régions il faudrait avoir le contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>stinée <strong>de</strong> nos <strong>forêt</strong>s. Il faut que les<br />

gens aient leur mot à dire <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> où les CAAF sont <strong>de</strong>s privilèges. On <strong>de</strong>vrait <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à<br />

l'industrie en contrepartie du bois qu'elles obtiennent d'amener <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus valeur dans les régions. On se<br />

fait coloniser notre bois qui est transformé ailleurs. Quant on va chercher <strong>de</strong>s appuis locaux on peut exiger<br />

et obtenir <strong>de</strong>s choses et entre autres <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et troisième transformations du bois.<br />

M. Marc Beaudoin. Forêt <strong>de</strong> l'Aigle. Moi aussi j'avais les yeux vi<strong>de</strong>s quand je me suis promené <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

Forêt <strong>de</strong> l'Aigle <strong>la</strong> première fois. On s'est p<strong>la</strong>nté plusieurs fois quand même. Mais on peut dire qu'on avait<br />

toutes les conditions pour réussir. Si on examine les conditions gagnantes on pense à <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong><br />

vendre le bois à l'extérieur mais on s'est fait critiquer par les industriels locaux. Quant on a échappé un<br />

traitement en peupleraie on se l'est fait mettre <strong>sur</strong> le nez aussi. Mais on pouvait pas se cacher, c'est nous<br />

qui l'avions décidé. On est responsable <strong>de</strong> ce qui est arrivé et c'est probablement ce<strong>la</strong> l'idée <strong>de</strong> Forêt<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

Habitée. C'est <strong>de</strong> ne pas pouvoir dire que c'est l'industrie qui a mal fait<br />

ce<strong>la</strong> que les pourvoyeurs <strong>sur</strong>exploitent, que les ingénieurs connaissent rien<br />

etc. parce que c'est nous autres qui avons décidé. Forêt Habitée c'est une idée<br />

<strong>de</strong> développement territorial. Évi<strong>de</strong>mment avoir les droits ça facilite l'embauche<br />

<strong>de</strong> personnel, mais c'est <strong>sur</strong>tout d'avoir accès à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> du territoire. Je me fous<br />

d'avoir accès aux droits <strong>de</strong> l'érable <strong>de</strong> sciage parce que ça me donne pas le droit <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r<br />

du développement du potentiel faunique. C'est l'idée principale <strong>la</strong> responsabilisation <strong>de</strong>s<br />

autorités. Le plus beau résultat c'est d'avoir <strong>de</strong>s groupes qui ne connaissaient pas le mon<strong>de</strong> forestier<br />

qui comprennent maintenant les industriels quand ils prennent <strong>de</strong>s décisions. Ça facilite <strong>la</strong> cohésion sociale<br />

et <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> décision avec les industriels qui travaillent à l'extérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle.<br />

M. Robert Deffrasnes, MRN: Je voudrais mentionner que dans le nouveau régime forestier proposé,<br />

on prévoit une consultation régionale lors d'un renouvellement ou l'attribution d'un CAAF.<br />

M. Raymond Barrette, Coopérative forestière <strong>de</strong>s Hautes-Laurenti<strong>de</strong>s: J'aimerais réagir aux commentaires<br />

<strong>sur</strong> le CAAF et les projets <strong>de</strong> Forêt Habitée. Je suis d'accord avec M. Deffrasnes qui dit qu'il y aurait<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation à faire entre les intervenants qui ont <strong>de</strong>s droits <strong>sur</strong> un territoire. Je prend chez<br />

nous: le territoire est couvert à 90% par les CAAF et par les droits fauniques. Depuis <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce du<br />

régime <strong>de</strong> CAAF en 1986 on a quadruplé les emplois et c'est étonnant <strong>de</strong> voir les investissements <strong>de</strong>s industriels.<br />

Quand on a dit tout à l'heure que les bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF se sont <strong>de</strong>s transformateurs pas <strong>de</strong>s<br />

aménagistes il faut être pru<strong>de</strong>nt. Chez nous les transformateurs qui ont eu <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> l'aménagement<br />

ont eu aussi <strong>la</strong> connaissance du territoire ce qui leur a permis <strong>de</strong> le connaître, d'investir et <strong>de</strong><br />

créer <strong>de</strong>s emplois.<br />

On est une autre étape. Les industriels ont toujours besoin <strong>de</strong> cette as<strong>sur</strong>ance du territoire mais il faut<br />

plus tenir compte <strong>de</strong>s autres utilisateurs du milieu. Il y a donc une concertation à faire pour que les<br />

détenteurs <strong>de</strong> CAAF <strong>la</strong>issent <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce aux autres. Comme l'a montré M. Bé<strong>la</strong>nger, faire <strong>de</strong>s bleuets tout<br />

seul ou faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> c'est moins payant que <strong>de</strong> faire les <strong>de</strong>ux en même temps. Ce n'est donc pas une<br />

question <strong>de</strong> territoire, il ne faut pas enlever les CAAF parce qu'il y a <strong>de</strong>s emplois liés à ce<strong>la</strong>. Créer <strong>de</strong><br />

nouveaux emplois qui remp<strong>la</strong>cent les autres, ça ne donne rien. Pour faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur ajoutée c'est <strong>la</strong><br />

concertation qui est le secret. Il pourrait y avoir <strong>de</strong>s droits supplémentaires avec l'idée d'un organisme<br />

neutre qui gère le territoire. Mais <strong>sur</strong>tout c'est une question <strong>de</strong> réinvestissement d'argent dans le<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

territoire. Ce<strong>la</strong> ne doit pas venir <strong>de</strong>s profits <strong>de</strong>s compagnies qui font <strong>de</strong>s<br />

opérations en <strong>forêt</strong> parce que le profit leur permet <strong>de</strong> se développer, mais<br />

ça doit venir <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> coupe et qui <strong>de</strong>vaient être réinvestis.<br />

M. Louis-Jean Lussier, Consultant: Je suis très heureux d'entendre dire que les<br />

gens considèrent <strong>de</strong> séparer les CAAF en <strong>de</strong>ux. Hier on avait un peu peur <strong>de</strong> cette idée et<br />

aujourd'hui plusieurs l'ont mentionnée. L'étapisme, ou comment manger l'éléphant en<br />

morceaux, c'est <strong>de</strong>s fois un mal nécessaire. Même si je suis passé par le BAEQ, les Opérations Dignité et<br />

autres opérations du genre, avec <strong>de</strong>s succès mitigés, j'ai dans les tripes un atavisme, un optimisme dont<br />

je ne peux me défaire. Quand j'entends <strong>de</strong>s choses comme ce<strong>la</strong> je rêve du jour où on aura les <strong>de</strong>ux CAAF.<br />

J'ai entendu dire que ce n'est pas facile <strong>de</strong> sépare les <strong>de</strong>ux dans le cas <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong> feuillues, moi je dis que<br />

le jour où <strong>de</strong>s professionnels aménageront tout un territoire il y aura peut-être un chance d'éviter certaines<br />

erreurs comme celle d'éviter l'enrésinement à outrance, et <strong>de</strong> mettre les feuillus à l'honneur.<br />

M. Jacques Robert, Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s: Ce qui me frappe, c'est qu'on mentionnait qu'il était<br />

dangereux pour les <strong>forêt</strong>s habitées <strong>de</strong> changer une " job " par une autre. Mon expérience avec les<br />

métayers et avec les gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle c'est <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie et <strong>la</strong> fierté <strong>de</strong>s travailleurs qui ne se<br />

retrouvent pas souvent ailleurs. Il y a sans doute <strong>de</strong>s avantages, <strong>de</strong>s économies sociales à regar<strong>de</strong>r dans<br />

ces formules-là grâce à <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s bois. Les avantages provenant <strong>de</strong>s ressources humaines sont aussi<br />

à considérer.<br />

M. Michel Mongeon, Communauté Wendake: Je crois qu'il serait important <strong>de</strong> développer une notion<br />

<strong>de</strong> développement intégré à l'échelle <strong>de</strong>s régions, où <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> Forêt Habitée soit intégrée. Il<br />

faudrait mettre les ressources nécessaires pour que ces p<strong>la</strong>ns là abor<strong>de</strong>nt l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> problématique<br />

du développement intégré local et régional et du partage <strong>de</strong>s retombées <strong>de</strong> façon à s'as<strong>sur</strong>er que<br />

les gens aient <strong>de</strong>s outils pour gérer. Présentement chacun tire <strong>sur</strong> sa couverture, <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s petits projets,<br />

mais <strong>sur</strong> l'ensemble du territoire pour que le développement soit intégré, on a pas d'outil..<br />

M. Guy Verron, CLD Charlevoix-Est: J'aimerais pousser l'idée <strong>de</strong> Guys<strong>la</strong>in Miousse quant au programme<br />

<strong>de</strong> mise en valeur. On pourrait aller plus loin que les projets <strong>de</strong> Forêt Habitée, vers <strong>de</strong>s projets<br />

d'aménagement intégré. Comme dans <strong>la</strong> Forêt Normandin on intégre les bleuets et <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> , je ne vois<br />

pas pourquoi on pourrait pas intégrer les ministères. Il y a <strong>de</strong>s ministères qui ont <strong>de</strong>s vocations régionales<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

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Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>jeudi</strong><br />

19 Octobre: Atelier-1<br />

et d'autres <strong>de</strong>s budgets régionaux, par exemple, le MAPAQ, ou le ministère<br />

<strong>de</strong>s Transports. Qu'est-ce qui empêcherait ces ministères <strong>de</strong> mettre un<br />

équivalent du volet 2 ce qui ferait en sorte que quand on touche dans un<br />

projet l'agro-alimentaire on aurait un volet 2 également, <strong>la</strong> même chose pour<br />

le tourisme .<br />

M. Richard Lacaire: Ce que je retiens c'est qu'il y a <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> Forêt Habitée qui sortent<br />

plus <strong>de</strong> mètres cubes que <strong>la</strong> possibilité forestière traditionnelle, donc plus <strong>de</strong> retombées.<br />

Le fait que l'on ait révisé <strong>la</strong> loi en 1986 a fait en sorte que l'on a coupé plus <strong>de</strong> bois. Mais il y plusieurs intervenants<br />

qui peuvent le couper et l'industriel <strong>de</strong>man<strong>de</strong> seulement qu'on lui apporte plus <strong>de</strong> bois pour<br />

qu'il puisse se développer. Donc le CAAF a permis <strong>de</strong> développer les industriels parce qu'ils avaient <strong>de</strong>s<br />

garanties avec les CAAF et qu'ils pouvaient emprunter à <strong>la</strong> banque. Mais est-ce qu'il y aurait pas moyen<br />

<strong>de</strong> livrer les mêmes volumes <strong>de</strong> bois et est-ce que <strong>la</strong> banque aurait été prêteuse quand même?<br />

M. Vincent Barrette, Produits Forestiers Turpin: Je travaille en <strong>forêt</strong> feuillue <strong>de</strong>puis 10 ans et j 'ai le<br />

privilège <strong>de</strong> travailler dans une belle <strong>forêt</strong> feuillue qui pourrait se comparer avec <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> pins qu'on a<br />

vu hier. J'aime <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> pour l'ensemble <strong>de</strong>s ressources qui s'y trouve, pas juste <strong>la</strong> matière ligneuse, et j'ai<br />

eu <strong>la</strong> chance <strong>de</strong> faire du jardinage dans une <strong>forêt</strong> bien entretenue par <strong>la</strong> McC<strong>la</strong>ren. On a beaucoup<br />

amélioré notre intervention <strong>de</strong>puis 8-10 ans mais c'est comme si ce n'est plus apprécié alors qu'au début<br />

c'était <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion. Je n'aime plus travailler en <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong> parce que maintenant comme industriel<br />

c'est jamais bien. Je crois que l'ensemble <strong>de</strong>s intervenants du milieu forestier ont à coeur <strong>de</strong> bien travailler<br />

mais il faut arrêter <strong>de</strong> se <strong>la</strong>ncer <strong>de</strong>s roches et plutôt essayer <strong>de</strong> bâtir un édifice. Actuellement c'est<br />

peu édifiant. Malgré <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s interventions que l'on fait, on cherche les virgules pour nous donner<br />

<strong>de</strong>s jambettes. Si on déroge, même pour faire mieux, c'est pas bon et il y a un genre d'humeur qui est<br />

contre tout actuellement. Si un jour un projet <strong>de</strong> Forêt Habitée achète une usine et cherche à être compétitif<br />

<strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n mondial en se heurtant à plein d'exigences qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'argent, on va<br />

s'apercevoir que c'est l'argent qui mène.<br />

M. André Riopel, Directeur Société Sylvicole: J'aimerais dire que les travailleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

travaillent fort comme les ouvriers d'ailleurs et que <strong>la</strong> paye est pas plus grosse qu'ailleurs au Québec.<br />

page 119


<strong>jeudi</strong> 19 Octobre:<br />

Je trouve qu'un gros avantage <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Forêt Habitée c'est <strong>la</strong> concertation<br />

entre les organismes. Depuis que le projet est en marche <strong>la</strong> concertation<br />

a créé <strong>de</strong>s liens très serrés entre les divers intervenants. Des idées<br />

pour <strong>la</strong> région on en a.<br />

Il faut partir d'ici avec <strong>de</strong>s bonnes idées. Les industriels ce ne sont pas <strong>de</strong>s méchants et s'ils<br />

voient que <strong>la</strong> communauté apporte <strong>de</strong>s bonnes idées, ils vont embarquer. Ici, <strong>la</strong> région s'est<br />

développée grâce à <strong>la</strong> concertation.<br />

M. Marc Beaudoin, Forêt <strong>de</strong> l'Aigle: Ce que Vincent Barrette a dit c'est très vrai. Les industriels travaillent<br />

très forts à améliorer leurs pratiques mais ils se font quand même taper soli<strong>de</strong>ment <strong>sur</strong> <strong>la</strong> tête.<br />

Ça changera pas parce qu'il y a <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> gens en milieu forestier et que les gens voient <strong>la</strong> <strong>forêt</strong><br />

autrement qu'un ensemble <strong>de</strong> tiges. Dans une région comme <strong>la</strong> nôtre, l'industrie est un acteur important.<br />

On sait aussi que pour passer au travers <strong>de</strong>s cycles du marché, il faut diversifier l'économie. C'est<br />

<strong>de</strong> là que viennent les pressions <strong>sur</strong> les industriels et l'idée <strong>de</strong> Forêt Habitée. C'est aussi <strong>de</strong> permettre <strong>de</strong><br />

voir l'ensemble d'un territoire plutôt que d'y aller par interventions successives.<br />

La Forêt Habitée c'est aussi créer <strong>de</strong>s liens entre les divers intervenants et <strong>de</strong> faire en sorte que le milieu<br />

<strong>de</strong> vie qu'est <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> nous ressemble beaucoup plus et en même temps produise. C'est donc faire <strong>de</strong>s<br />

travaux <strong>de</strong> développement qui nous ressemblent et <strong>de</strong> s'as<strong>sur</strong>er que les industriels, comme les autres<br />

utilisateurs, aient accès à <strong>la</strong> ressource.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Atelier protection <strong>de</strong>s ressources<br />

page 120


APRÈS-MIDI<br />

14:00 à 17:00 heures<br />

L'EXTENSION DU CONCEPT DE FORÊT HABITÉE<br />

AU TERRITOIRE FORESTIER, UN PROJET D'AVENIR?<br />

ATELIER-2<br />

<strong>jeudi</strong><br />

JEUDI, 19 OCTOBRE (SUITE)<br />

Protection du milieu: L'exploitation multiressource est-elle compatible avec les contraintes à <strong>la</strong> valorisation<br />

et <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s habitats fauniques, <strong>de</strong>s routes, <strong>de</strong>s paysages et du régime hydrique?<br />

Panélistes<br />

1- M. Jean Fink, B.Sc. biologiste, FAPAQ<br />

2- M. Louis-Marie Girard, Ing.f., Louisiana-Pacific<br />

3- M. Yvon Rainville, Aire Faunique Communautaire du Réservoir Baskatong<br />

4- M. Réjean Arsenault, Projet témoin Gaspésie, Saint-Elzéar<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 121


Résumé<br />

<strong>jeudi</strong><br />

LA FORÊT HABITÉE LA GESTION MULTIRES-<br />

SOURCES ET LES DROITS DES USAGERS<br />

LOUIS-MARIE GIRARD, Ing.f.,<br />

Directeur <strong>de</strong> l'aménagement forestier, Louisiana-Pacific,<br />

Maniwaki, Qc 3R7,(819) 772-3434 (254),<br />

La <strong>gestion</strong> multiressource, dans le cas <strong>de</strong>s industriels c'est le gouvernement qui l'impose plus particulièrement<br />

le ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles, le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et <strong>de</strong>s parcs et le ministère <strong>de</strong><br />

l'environnement. Ces différents ministères cè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s droits sous forme <strong>de</strong> CAAF, d'agences <strong>de</strong> mise en<br />

valeur <strong>de</strong> ressources forestières, <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s d'exploitation, <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s d'enseignement et <strong>de</strong> recherche, <strong>de</strong><br />

stations forestières telles <strong>la</strong> CGFA.<br />

La loi <strong>sur</strong> les <strong>forêt</strong>s va être amendée sous peu et va introduire plus d'obligations pour les industriel<br />

forestiers en vue <strong>de</strong> faciliter l'intégration <strong>de</strong>s multiples activités forestières. Les MRC, les pourvoiries, <strong>la</strong><br />

Sépaq, les ZECS, les autochtones participeront dorénavant à l'é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns d'intervention<br />

forestière. Les autres intervenants désirent souvent réduire l'activité <strong>de</strong>s industriels forestiers pour leur<br />

propre avantage. Il revient au gouvernement d'intervenir. Si les droits <strong>de</strong> l'un briment les droits <strong>de</strong> l'autre,<br />

le gouvernement aura à trancher. C'est lui qui a octroyé tous ces droits. S'il n'a pas toujours tenu compte<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> cohabitation possible, il <strong>de</strong>vra rétrocé<strong>de</strong>r tôt ou tard les droits, avec tous les conséquences politiques,<br />

financières et économiques que ce<strong>la</strong> implique.<br />

L'industrie a participé à <strong>la</strong> Forêt Habitée. Elle va poursuivre sa col<strong>la</strong>boration. Cependant, si on veut étendre<br />

cette façon d'opérer <strong>sur</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s étendues <strong>de</strong> territoire public, <strong>la</strong> participation <strong>de</strong> l'industrie va<br />

être moindre. L'industrie ne peut supporter tout le poids financier du développement multiressource.<br />

Sa capacité <strong>de</strong> payer a <strong>de</strong>s limites. La Forêt Habitée oeuvrera <strong>sur</strong> un grand territoire faisant face aux<br />

mêmes contraintes que l'industrie vit ou va vivre. Elle ne pourra exercer l'exploitation multiressource<br />

sans efforts financiers extérieurs ou sans brimer les droits acquis <strong>de</strong> certains intervenants.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 122


<strong>jeudi</strong><br />

Les commentaires que je vais apporter vont toucher <strong>la</strong> Forêt Habitée, un<br />

peu comme <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle. Je voudrais préciser que <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource,<br />

dans notre cas, c'est le gouvernement qui <strong>la</strong> fait, plus particulièrement<br />

le ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles, le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et <strong>de</strong>s parcs et le<br />

ministère <strong>de</strong> l'environnement. La <strong>forêt</strong> prend plusieurs directions et c'est eux qui ont<br />

<strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> gérer <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. Au ministère délégué à <strong>la</strong> faune, il y a aussi une direction<br />

parc. Au ministère <strong>de</strong> l'environnement, il y a <strong>la</strong> direction biodiversité qui nous suggère <strong>de</strong>s<br />

aires forestières protégées. Ces différents ministères cè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s droits sous forme <strong>de</strong> CAAF, d'agences<br />

<strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong> ressources forestières, <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s d'exploitation, <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s d'enseignement et <strong>de</strong><br />

recherche, <strong>de</strong> stations forestières telles <strong>la</strong> CGFA. Entre temps, le ministère a aussi conclu <strong>de</strong>s ententes:on<br />

a <strong>la</strong> SEPAQ, <strong>de</strong>s réserves écologiques et fauniques, on a <strong>de</strong>s ZECs, on a <strong>de</strong>s pourvoiries, on a <strong>de</strong>s aires fauniques<br />

communautaires et aussi <strong>de</strong>s petits parcs aménagés.<br />

Sur le même territoire, qu'est-ce que ça peut donner? La région que l'on veut représenter est l'aire commune<br />

au nord du parc <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vérendrye. On y retrouve <strong>la</strong> ZEC Pontiac. C'est un territoire qui est sous convention<br />

pour l'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et l'aménagement <strong>de</strong>s pourvoiries. Il y a pratiquement pas <strong>de</strong><br />

territoires libres. On est toujours au prise avec une entente bi<strong>la</strong>térale, soit <strong>sur</strong> une ZEC, soit avec <strong>la</strong> Sépaq<br />

. Le territoire libre est restreint. À côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> l'Aigle, c'est <strong>la</strong> même chose. Au nord, on retrouve<br />

<strong>de</strong>s ZECS; les territoires libres se retrouvent donc autour du Baskatong. Ce sont <strong>de</strong>s territoires où <strong>la</strong> <strong>forêt</strong><br />

est très habitée, où l'on retrouve <strong>de</strong>s ravages <strong>de</strong> chevreuils.<br />

Aujourd'hui, on retrouve donc une utilisation multiressource <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s territoires qui sont sous<br />

CAAF. Une bonne partie du territoire tels les pourvoiries, les ZEC et <strong>la</strong> SÉPAQ ont <strong>de</strong>s ententes avec le gouvernement.<br />

Il y a peu <strong>de</strong> territoire qui sont présentement libres. Tant que les droits <strong>de</strong> l'un n'interfèrent<br />

pas au détriment <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l'autre, <strong>la</strong> coopération entre les différents individus ou organismes <strong>de</strong>meuraient<br />

facile. Mais aujourd'hui l'industrie forestière s'est mise à exploiter intensivement <strong>la</strong> matière<br />

ligneuse. De 20 millions il y a 15-20 ans, on exploite aujourd'hui pour 34 millions. Les superficies octroyées<br />

pour les droits <strong>de</strong> chasse et <strong>de</strong> pêche occupent une bonne partie du territoire. Les sentiers récréotouristiques<br />

(motoneige, VTT, canot-camping) sont très présents <strong>sur</strong> le territoire. On a aussi <strong>de</strong>s bâtiments<br />

privés qui se sont construits, <strong>de</strong>s chalets. Il y a donc beaucoup <strong>de</strong> particuliers qui ont <strong>de</strong>s habitats<br />

<strong>de</strong> villégiature autour <strong>de</strong> certains <strong>la</strong>cs. Dans <strong>la</strong> région , il y aussi <strong>de</strong>s autochtones avec qui nous avons <strong>de</strong>s<br />

ententes bi<strong>la</strong>térales. Tous revendiquons nos droits mais il revient au gouvernement du Québec, seul pro-<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 123


<strong>jeudi</strong><br />

priétaire, <strong>de</strong> gérer ce territoire et ses ressources <strong>de</strong> façon polyvalente<br />

pour le bien <strong>de</strong> <strong>la</strong> collectivité. Nous <strong>de</strong>vons donc revendiquer que par rapport<br />

aux droits que le ministère nous a octroyés.<br />

En même temps que le ministère octroie <strong>de</strong>s droits, il octroie aussi <strong>de</strong>s obligations:<br />

<strong>de</strong>s arbitrages, <strong>de</strong>s consultations <strong>publique</strong>s, <strong>de</strong>s règlements <strong>sur</strong> les normes d'intervention,<br />

<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> coupe pour respecter les ren<strong>de</strong>ments. Plusieurs <strong>de</strong> ces obligations se rapportent<br />

à <strong>la</strong> protection du milieu. Le p<strong>la</strong>n annuel d'intervention doit respecter les affectations soumises par <strong>la</strong><br />

FAPAQ et le ministère <strong>de</strong> l'environnement. Le règlement sus les normes d'intervention décrit très précisément<br />

le cadre dans lequel l'industrie doit opérer. Ce règlement vise à protéger <strong>la</strong> faune, <strong>la</strong> flore, <strong>la</strong><br />

régénération ainsi que d'autres activités territoriales. Les infractions sont aussi émises lorsque le RNI (règlement<br />

<strong>sur</strong> les normes d'intervention ) n'est pas respecté. L'industrie forestière a beaucoup évolué dans<br />

cette optique. Elle est consciente que <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> est un bien collectif et que tout ceux qui l'utilise on le droit<br />

d'en jouir. Louisiana Pacific, <strong>la</strong> compagnie pour <strong>la</strong>quelle je travaille actuellement, n'opère plus lors <strong>de</strong>s<br />

pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chasse à l'orignal ou celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse aux chevreuils. Il y a <strong>de</strong>s ententes avec <strong>de</strong>s associations<br />

<strong>de</strong> motoneige ou <strong>de</strong> VTT pour les opérations forestières à proximité <strong>de</strong> leur sentiers. Elle a p<strong>la</strong>nifié<br />

<strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> récolte afin <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nifier un développement <strong>de</strong> villégiature concentré en col<strong>la</strong>boration<br />

avec les promoteurs. Bien d'autres exemples peuvent venir confirmer l'intégration <strong>de</strong> divers intervenants<br />

<strong>sur</strong> le territoire.<br />

La loi <strong>sur</strong> les <strong>forêt</strong>s va être amendée sous peu et va introduire davantage d'obligations pour les industriel<br />

forestiers en vue <strong>de</strong> faciliter encore l'intégration <strong>de</strong>s multiples activités forestières. Les MRC, les pourvoiries,<br />

<strong>la</strong> Sépaq, les ZECS, les autochtones seront dorénavant les participants à l'é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns<br />

d'intervention forestière. De plus, l'industrie a <strong>de</strong>mandé d'introduire une vérification interne <strong>sur</strong> les<br />

travaux forestiers qui doivent être effectués. L'industrie forestière s'acquitte généralement bien <strong>de</strong>s obligations<br />

qui lui sont dévolues. Les divergences avec les autres intervenants sont donc <strong>de</strong> d'autres nature.<br />

Les autres intervenants désirent souvent réduire l'activité <strong>de</strong>s industriels forestiers pour leur propre<br />

avantage. Dans ce secteur, il revient au gouvernement d'intervenir. Si les droits <strong>de</strong> l'un briment les droits<br />

<strong>de</strong> l'autre, le gouvernement aura à trancher. C'est lui qui a octroyé tous ces droits. S'il n'a pas toujours<br />

tenu compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohabitation possible, il <strong>de</strong>vra rétrocé<strong>de</strong>r tôt ou tard les droits, avec tous les implications<br />

politiques, financières et économiques que ce<strong>la</strong> implique. Évi<strong>de</strong>mment, avant d 'être aussi drastique,<br />

il y a <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> médiation qui peuvent s'appliquer et rendre <strong>la</strong> cohabitation possible dans<br />

bien <strong>de</strong>s cas. Dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> l'Outaouais, on peut se référer à l'entente entre les Algonquins du Lac<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 124


<strong>jeudi</strong><br />

Barrière et le gouvernement du Québec. Cette entente oblige l'industrie à<br />

réduire ses coupes. Cette entente a amputé <strong>la</strong> possibilité forestière <strong>de</strong> 17 %<br />

. Cette entente a malgré tout le mérite <strong>de</strong> fonctionner et <strong>de</strong> constituer un pont<br />

entre les <strong>de</strong>ux communautés vivant sous ce même territoire. Est-ce que <strong>la</strong> Forêt<br />

Habitée va résoudre toutes les divergences entre les différents intervenants oeuvrant<br />

<strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>publique</strong>? Ce<strong>la</strong> soulève beaucoup d'interrogations.<br />

En premier lieu, <strong>la</strong> Forêt Habitée va interférer dans les droits <strong>de</strong>s autres intervenants, tels que les industries,<br />

les détenteurs <strong>de</strong> CAAF, les coopérative forestières, les ZEC, les pourvoiries. Présentement, on a<br />

un projet <strong>de</strong> Forêt Habitée <strong>sur</strong> un certain territoire. Si les promoteurs veulent étendre leur territoire, et<br />

<strong>de</strong>vront intervenir <strong>sur</strong> le territoire <strong>de</strong>s autres détenteurs <strong>de</strong> droits puisqu'il n'y a pratiquement plus <strong>de</strong><br />

territoires libres. L'interférence <strong>sur</strong> le territoire <strong>de</strong>s autres détenteurs fonctionne seulement si on retire<br />

<strong>de</strong>s droits à l'un pour le donner aux autres. Ce n'est pas tous les intervenants qui vont être disposés à<br />

cé<strong>de</strong>r facilement une partie <strong>de</strong> leurs privilèges. Dans le cas où <strong>la</strong> Forêt Habitée serait mandatée pour l'exploiter<br />

<strong>de</strong> façon multiressource, les intervenants <strong>de</strong>vront assumer également les obligations qui découlent<br />

<strong>de</strong> cette fonction, au niveau <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns et rapports, <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ment soutenus. Ils <strong>de</strong>vront aussi<br />

tenir compte <strong>de</strong>s autres questions: l'approvisionnement <strong>de</strong>s autres usines selon leurs spécifications, le<br />

transport <strong>de</strong> bois, les horaires <strong>de</strong> livraison, <strong>la</strong> chasse et <strong>la</strong> pêche. Si ils ne peuvent pas approvisionner une<br />

usine <strong>de</strong> transformation, est-ce que cette usine a un droit? Qui va payer pour les pertes encourues?<br />

L'industriel peut intenter <strong>de</strong>s recours contre <strong>la</strong> Forêt Habitée si les ententes ne sont pas respectées? Dans<br />

le cas d'un industriel qui fait faillite, qui va assumer les pertes financières? Est-ce que c'est un organisme<br />

à but non lucratif? Le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière première va-t-il augmenter afin <strong>de</strong> subvenir aux autres activités<br />

? Est-ce que tous les industriels vont accepter <strong>de</strong> participer aux coûts supplémentaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière<br />

ligneuse? Toutes ces questions sont <strong>de</strong>s éléments qui ren<strong>de</strong>nt difficile l'application <strong>de</strong> Forêt Habitée.<br />

En regard spécifiquement à <strong>la</strong> protection du milieu, il est difficile d'imaginer une protection accrue du milieu<br />

sans attaquer les droits <strong>de</strong>s industriels, <strong>de</strong>s ZECS, <strong>de</strong>s pourvoiries, <strong>de</strong>s autochtones et même <strong>de</strong>s propriétaires<br />

privés. Nous revenons toujours au même dilemme. On doit déci<strong>de</strong>r ce qui est pour le mieux<br />

pour <strong>la</strong> communauté. La Forêt Habitée ne pourra pas faire abstraction <strong>de</strong> ce choix. Il est vrai que les projets<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée ont su imp<strong>la</strong>nter un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> plus intégré <strong>de</strong>s ressources. Cependant, le<br />

contexte dans lequel il se situe et les avantages financiers dont ils ont pu bénéficier auront permis cette<br />

exploitation multiressource. La Corporation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle n'aurait jamais pu se développer sans<br />

l'ai<strong>de</strong> financière <strong>de</strong>s réductions <strong>de</strong> droits <strong>de</strong> coupe, les non-paiements <strong>de</strong> <strong>sur</strong>plus etc. La Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 125


<strong>jeudi</strong><br />

est situé <strong>sur</strong> un site privilégié. Anciennement <strong>la</strong> compagnie CIP a su mettre<br />

en valeur ce site merveilleux où les pins sont <strong>de</strong>meurés omniprésents.<br />

Grâce à cette <strong>forêt</strong> et au revenu généré, <strong>la</strong> CGFA a pu développer ce territoire<br />

en tenant compte <strong>de</strong>s autres activités. Cependant, <strong>sur</strong> un site plus pauvre, où <strong>la</strong><br />

<strong>forêt</strong> est <strong>de</strong> moindre valeur, les revenus ne permettraient pas <strong>de</strong> soutenir toutes ces<br />

activités avec <strong>la</strong> même attention. Pour l'industrie, <strong>la</strong> problématique est sensiblement <strong>la</strong><br />

même. Nous opérons toujours dans les secteurs les plus faciles, Mais agissant ainsi, nous hypothéquons<br />

l'avenir et nous pouvons même mettre en péril les entreprises pour lesquels nous oeuvrons.<br />

Le gouvernement du Québec est le propriétaire; c'est lui qui adopte les lois et les règlements et conduit<br />

les ententes avec les différents intervenants. Il doit s'as<strong>sur</strong>er <strong>de</strong> l'utilisation polyvalente <strong>de</strong>s ressources<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohabitation entre les différents intervenants. Un nouveau programme <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s<br />

ressources a été créé; il a pour but <strong>de</strong> modéliser les activités <strong>de</strong>s intervenants en <strong>forêt</strong>. Le gouvernement<br />

<strong>de</strong>vra également penser à intégrer davantage le ministère. Une meilleure harmonisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong><br />

gouvernementale faciliterait certainement l'intégration <strong>de</strong>s activités en <strong>forêt</strong>. Je ne connais pas tous les<br />

projets <strong>de</strong> Forêt Habitée. Tous ceux que je connais sont rentables en raison <strong>de</strong> l'apport financier extérieur<br />

ou par <strong>de</strong>s revenus provenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte <strong>de</strong> bois. Les revenus <strong>de</strong>s autres activités sont minimes et ne<br />

peuvent se rentabiliser d'elles-mêmes. L'industrie a participé à <strong>la</strong> Forêt Habitée. Elle va poursuivre sa col<strong>la</strong>boration.<br />

Cependant si on veut étendre cette façon d'opérer <strong>sur</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s étendues <strong>de</strong> territoire public,<br />

<strong>la</strong> participation <strong>de</strong> l'industrie va être moindre. L'industrie ne peut supporter tout le poids financier du<br />

développement multiressource. Sa capacité <strong>de</strong> payer a <strong>de</strong>s limites. Les trois <strong>de</strong>rnière années ont été très<br />

bonnes pour l'industrie du sciage. Présentement, nous plongeons dans le bas du cycle. Pour le panneaux,<br />

on prévoit que ce<strong>la</strong> va durer 4 ans. Les bénéficiaires respectent généralement les me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> protection<br />

exigées par le gouvernement. Avec <strong>la</strong> nouvelle loi, les exigences seront supérieures. La Forêt Habitée<br />

oeuvrera <strong>sur</strong> un grand territoire faisant face aux mêmes contraintes que l'industrie vit ou va vivre. Elle<br />

ne pourra exercer l'exploitation multiressource sans efforts financiers extérieurs ou sans brimer les<br />

droits acquis <strong>de</strong> certains intervenants.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 126


<strong>jeudi</strong><br />

PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LES MEMBRES<br />

DE L'ASSEMBLÉE<br />

Q. Frédéric Doyon, IQAFF: Est-ce que Louisiana-Pacific serait prêt à <strong>la</strong>isser le<br />

contrôle <strong>de</strong>s approvisionnements à un autre organisme, ça peut être n'importe qui,<br />

n'importe quoi mais qui donnerait l'as<strong>sur</strong>ance que l'approvisionnement va rentrer et ce,<br />

dans le contexte où il y a un accord <strong>sur</strong> le volume et <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> bois?<br />

R Louis-Marie Girard. Le but <strong>de</strong> Louisiana-Pacific n'est pas <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> l'exploitation forestière. C'est<br />

avant tout un producteur <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> construction. Si quelqu'un peut dire, évi<strong>de</strong>mment avec toutes<br />

les garanties que l'on peut donner, que le bois va arriver en respectant les échéanciers, effectivement <strong>la</strong><br />

compagnie ne s'embarrasserait pas <strong>de</strong> s 'en occuper. Malheureusement, dans <strong>la</strong> vraie vie, les garanties<br />

<strong>de</strong> ce type n'existent pas. Le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse est inaudible.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

page 127


Résumé<br />

<strong>jeudi</strong><br />

LA FORÊT HABITÉE<br />

OU LES HABITANTS ATTABLÉS?<br />

JEAN FINK<br />

Biologiste et directeur intérimaire à l'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune<br />

pour <strong>la</strong> Société <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et <strong>de</strong>s parcs,<br />

98 rue Lois, Hull, Qc J8Y 3R7,(819) 772-3434 (254), Courriel: jean.fink@fapaq.gouv.qc.ca<br />

Logiquement, l'exploitation multiressource <strong>de</strong>vrait être l'aboutissement d'une <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong> ces<br />

mêmes ressources (GIR). Or, <strong>la</strong> GIR se heurte actuellement à un régime forestier en mal <strong>de</strong> réformes, aux<br />

modalités d'intervention normalisées et à l'expression parfois trop mitigée <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> société.<br />

Le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité et le développement <strong>de</strong>s potentiels <strong>de</strong> mise en valeur exigent, par ailleurs,<br />

<strong>de</strong>s efforts non seulement <strong>de</strong> protection mais également d'amélioration <strong>de</strong>s habitats fauniques. Ces efforts<br />

doivent dépasser les normes et <strong>la</strong> réglementation en p<strong>la</strong>ce. Si ce<strong>la</strong> est envisageable à l'échelle d'un<br />

projet témoin, l'extension d'un concept <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> qui intègre les contraintes multiressource constitue<br />

un défi que doivent partager tous les intervenants.<br />

Tout est en p<strong>la</strong>ce pour réussir. Mais comment amener les <strong>gestion</strong>naires en quête <strong>de</strong> profits et les utilisateurs<br />

en mal <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s vierges à partager <strong>la</strong> même vision <strong>de</strong>s résultats? La question en est d'abord une<br />

<strong>de</strong> processus et <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s opinions <strong>de</strong> personnes. Ce<strong>la</strong> nécessite <strong>de</strong>s budgets et on revient alors<br />

aux valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> société…<br />

Mon but est <strong>de</strong> vous faire part <strong>de</strong> ma réflexion et <strong>de</strong> mon expérience <strong>de</strong> biologiste et <strong>de</strong> <strong>gestion</strong>naire <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ressource faunique, plus particulièrement dans le domaine du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée. À <strong>la</strong> direction<br />

générale <strong>de</strong> l'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune, j'ai été initié à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources par le biais du<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 128


<strong>jeudi</strong><br />

dossier <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> l'Aigle. J'ai embarqué rapi<strong>de</strong>ment dans ce projet car<br />

les <strong>gestion</strong>naires en p<strong>la</strong>ce faisaient preuve d'une gran<strong>de</strong> ouverture face à <strong>la</strong><br />

notion <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> l'expérience du concept <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée, les différents ministères intéressés dans <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s ressources<br />

naturelles ont fait preuve d'une gran<strong>de</strong> volonté à vouloir entrer directement dans <strong>la</strong><br />

<strong>gestion</strong> multiressource. Ils ont établis certains projets pilotes à travers le Québec dans le<br />

but d'amener tous les intervenants du milieu forestier à s'asseoir autour d'une table et à discuter<br />

<strong>de</strong> leurs besoins et <strong>de</strong> leurs préoccupations à l'égard <strong>de</strong> l'aménagement forestier et multiressource.<br />

Depuis un an, en Outaouais, nous travaillons à <strong>la</strong> mise <strong>sur</strong> pied <strong>de</strong> tables <strong>de</strong> concertation <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée<br />

<strong>de</strong>s ressources à l'échelle <strong>de</strong>s aires communes. À ma connaissance, nous sommes <strong>la</strong> première région,<br />

au niveau du travail <strong>de</strong> terrain, à mettre <strong>sur</strong> pied une table <strong>de</strong> concertation. Notre objectif est <strong>la</strong><br />

réalisation <strong>de</strong> trois tables <strong>de</strong> concertation d'ici le 1er avril 2001. Notre expérience <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s<br />

ressources s'est aussi fait, dans un cas bien précis, en col<strong>la</strong>boration avec une communauté autochtone.<br />

Ce projet, intitulé l'entente bi<strong>la</strong>téral du <strong>la</strong>c Barrière dans <strong>la</strong> réserve faunique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vérendrye, est en train<br />

d'aboutir à un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources dans le secteur d'influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté algonquine<br />

du Lac Barrière.<br />

Mon but est donc <strong>de</strong> vous faire part <strong>de</strong> mes impressions, à savoir comment le concept <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée<br />

<strong>de</strong>s ressources fonctionne dans ma région. Le titre <strong>de</strong> l'atelier " L'exploitation multiressource estelle<br />

compatible avec les contraintes à <strong>la</strong> valorisation et <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s habitats fauniques, <strong>de</strong>s routes,<br />

<strong>de</strong>s paysages et du régime hydrique? " énonce bien toutes le ressources qu'il faut gérer, qu'il faut utiliser.<br />

En toute logique, l'exploitation <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong>vrait être fait en aval d'une p<strong>la</strong>nification d'une <strong>gestion</strong><br />

multiressource. Une <strong>gestion</strong> multiressource, c'est d'abord <strong>de</strong> réunir <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> autour<br />

d'une table <strong>de</strong> concertation où l'on expose les enjeux <strong>de</strong> tous et chacun et où l'on essaie d'arriver à un<br />

consensus. Actuellement, <strong>sur</strong> les terres <strong>publique</strong>s, <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources fait face à différentes<br />

contraintes, dont le régime forestier qui est en voie <strong>de</strong> révision. La régIementation à l'égard <strong>de</strong>s<br />

normes d'interventions en milieu forestier est aussi une <strong>de</strong>s contraintes. Les pratiques forestières sont<br />

aussi à <strong>la</strong> merci <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation car elles sont définies par un régime et <strong>de</strong>s modalités d'exploitation<br />

forestière qui sont à leur tour définis par un règlement . Mais <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource dépasse les<br />

concepts qui sont dans <strong>la</strong> réglementation. Pour faire une bonne <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources, il faut<br />

aller au <strong>de</strong>là du règlement.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 129


<strong>jeudi</strong><br />

Quand on s'assoit autour d'une table <strong>de</strong> concertation avec les différents<br />

intervenants du milieu, on heurte souvent un mur, le mur constituant les<br />

valeurs <strong>de</strong> tous et chacun. Comment-on peut-on faire col<strong>la</strong>borer <strong>de</strong>s entreprises<br />

forestières qui ont pour but <strong>de</strong> maximiser les profits avec <strong>de</strong>s gens qui ont<br />

une vision écologique et qui refusent que l'on touche à <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>? Afin d'éviter que <strong>la</strong><br />

discussion s'envenime, on doit s'efforcer <strong>de</strong> trouver un consensus <strong>sur</strong> les valeurs qu'on<br />

tend à défendre. L'expression <strong>de</strong>s valeurs est, à mon avis, le nœud du problème. En effet, on est,<br />

dans ce cas-là, en présence <strong>de</strong> valeurs capitalistes où l'on veut maximiser le profit et <strong>de</strong> valeurs socialistes<br />

qui affirme que <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> est le bien <strong>de</strong> tous et que tous <strong>de</strong>vrait avoir leur mot à dire <strong>sur</strong> <strong>la</strong> façon <strong>de</strong> l'utiliser.<br />

C'est probablement <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> social-démocratie qui vont nous permettre d'arriver à un<br />

consensus.<br />

Les problèmes que nous avons rencontrés jusqu'à maintenant lorsque l'on parle <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource,<br />

sont <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> l'expression <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> société locale qui est affectée par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns<br />

<strong>de</strong> coupe précis. Il faut dire que e film <strong>de</strong> Richard Desjardins a réveillé <strong>de</strong>s passions chez <strong>de</strong>s citoyens qui<br />

n'ont rien à faire <strong>de</strong> l'exploitation forestière comme telle. Ces valeurs soulevées dans L'Erreur boréale ont<br />

réussi à réveiller une bonne partie <strong>de</strong>s citoyens issus <strong>de</strong> milieux urbains et qui sont moins près <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ressource elle-même. Les gran<strong>de</strong>s coupes à b<strong>la</strong>nc sont <strong>de</strong>s enjeux très frappants. Même les Cris en sont<br />

venus à revendiquer <strong>de</strong>s modalités spéciales à l'intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> boréale. En ce qui me concerne, on<br />

retrouve dans ma région administrative <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> boréale mais aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> feuillue. On retrouve<br />

toutefois beaucoup moins <strong>de</strong> gens qui sont préoccupés par l'exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource en<br />

<strong>forêt</strong> feuillue. Nous avons d'ailleurs beaucoup <strong>de</strong> difficultés à réunir suffisamment d'intervenants autour<br />

d'une table <strong>de</strong> concertation lorsqu'il est question du paysage du sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> région.<br />

En général, les intervenants forestiers vont tenter d'accommo<strong>de</strong>r le plus possible les intervenants assis<br />

au bout <strong>de</strong> <strong>la</strong> table. On mettra <strong>la</strong> priorité <strong>sur</strong> <strong>la</strong> rivière Untelle ou <strong>sur</strong> le rapi<strong>de</strong> Untel car un <strong>de</strong>s membres<br />

<strong>de</strong> l'association pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> ces p<strong>la</strong>ns d'eau est présent à <strong>la</strong> table. Protéger l'ensemble <strong>de</strong>s<br />

paysages ou <strong>de</strong>s éléments visuels n'est pas une préoccupation <strong>de</strong> premier ordre. On est encore au sta<strong>de</strong><br />

où l'on protège qu'une petite partie du territoire, celle qu'un intervenant a décidé <strong>de</strong> privilégier. Par exemple,<br />

on a fait faire dans <strong>la</strong> région du Pontiac <strong>de</strong>s coupes par ban<strong>de</strong>s qui étaient, dans un certain angle,<br />

très visibles pour les canotiers qui <strong>de</strong>scendaient <strong>la</strong> rivière. On a fait changer l'angle <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sorte<br />

que l'on ne les voit pas en <strong>de</strong>scendant <strong>la</strong> rivière. N'eut été <strong>de</strong> l'intervention <strong>de</strong> cette association <strong>de</strong> canotiers,<br />

il n'aurait pas eu d'intervention spéciale d'effectuée pour protéger certains éléments <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

visuel. Mais qu'en est-il <strong>de</strong>s autres rivières <strong>de</strong> <strong>la</strong> même aire commune?<br />

L'industriel ne s'en occupe tout simplement pas puisqu'il n'y a personne qui<br />

revendique <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> ces paysages.<br />

La même chose se produit au niveau <strong>de</strong>s habitats fauniques. Si les citoyens ne manifestent<br />

pas <strong>de</strong> façon soutenue <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> ce qui les importe, on a tendance à oublier<br />

certains habitats. À mon avis, c'est bien d'exprimer les enjeux <strong>de</strong> l'exploitation multiressource<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource mais encore faut-il s'entendre <strong>sur</strong> les valeurs qu'on entend défendre<br />

dans l'approche du concept <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource. Si <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s éléments visuels est importante,<br />

quels éléments <strong>de</strong>vrions-nous protéger? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui va être en me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> les<br />

i<strong>de</strong>ntifier <strong>sur</strong> le territoire? Protège-t-on juste <strong>la</strong> rivière Unetelle ou toutes les rivières? Et si on protège<br />

toutes les rivières, qui va s'occuper <strong>de</strong> les i<strong>de</strong>ntifier? À ce sta<strong>de</strong>-ci <strong>de</strong> notre expérience <strong>de</strong> table <strong>de</strong> concertation,<br />

les citoyens ne se manifestent pas pour faire état <strong>de</strong> leurs valeurs. Au même titre, les chasseurs<br />

et les pêcheurs vont protéger leurs <strong>la</strong>cs, leurs barrages <strong>de</strong> castor, etc. mais ils ne sont pas là pour<br />

parler au sens <strong>la</strong>rge <strong>de</strong> ce qui doit être protégé <strong>sur</strong> le territoire.<br />

À mon avis, nous ne <strong>de</strong>vons pas faire porter le poids du blâme à l'industrie forestière même si celle-ci se<br />

limite à régler que les problèmes soulevés par certains intervenants. Cet état <strong>de</strong> fait reflète bien à quel<br />

point <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources dépasse le concept <strong>de</strong>s articles <strong>de</strong> règlements qui régissent les<br />

interventions en milieux forestiers. Voilà pourquoi il est important que l'expression <strong>de</strong>s préoccupations<br />

environnementales proviennent <strong>de</strong>s citoyens. Autrement, le règlement est appliqué tel qu'il est écrit. Je<br />

crois que c'est par le biais <strong>de</strong> modifications au régime que nous allons améliorer <strong>la</strong> situation. Pour ce, il<br />

est nécessaire que les citoyens revendiquent leurs préoccupations. Personnellement, je tente actuellement<br />

<strong>de</strong> mettre <strong>sur</strong> pied un concept <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources mais les citoyens ne s'impliquent<br />

pas. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> quelques articles dans les journaux écrits <strong>sur</strong> le sujet, ils sont absents lorsque vient le moment<br />

<strong>de</strong> s'asseoir autour d'une table pour en discuter. Je crois qu'il est important <strong>de</strong> s'interroger <strong>sur</strong> les<br />

raisons <strong>de</strong> cette absence. L'absence d'in<strong>de</strong>mnisation semble être le nœud du problème. Lors <strong>de</strong> table <strong>de</strong><br />

concertation, le représentant <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune et <strong>de</strong>s Parc est rémunéré, l'industriel forestier est<br />

payé et pour faire son p<strong>la</strong>n et pour venir le présenter alors que l'intervenant qui doit parcourir 100 km<br />

ne reçoit aucune contribution <strong>de</strong> quelque nature que ce soit. Et après on voudrait que ces intervenants<br />

viennent i<strong>de</strong>ntifier tout ce qui dois être protégé <strong>sur</strong> le territoire. Moi, par exemple, , je suis membre d'un<br />

comité consultatif d'urbanisme <strong>de</strong> mon vil<strong>la</strong>ge. À chaque fois que je me dép<strong>la</strong>ce, <strong>la</strong> municipalité me paie<br />

25 $. Mais le <strong>gestion</strong>naire <strong>de</strong> ZEC, <strong>de</strong> pourvoirie, <strong>de</strong> canot-camping, <strong>de</strong> VTT qui se dép<strong>la</strong>ce à toutes ces ta-<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

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<strong>jeudi</strong><br />

bles <strong>de</strong> concertation, il n'y a personne qui rembourse ses dépenses. Je<br />

pense que si l'on veut faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources, quelqu'un<br />

doit payer les gens qui se dép<strong>la</strong>cent pour nous faire part <strong>de</strong> leurs opinions.<br />

Tout ce<strong>la</strong> nous ramène à une question <strong>de</strong> valeurs. Si l'on veut faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée<br />

<strong>de</strong>s ressources au-<strong>de</strong>là du principe simplement énoncé, voire que c'est beau et c'est<br />

bon, il faut accepter d'y consacrer un certain montant d'argent afin ça se fasse <strong>de</strong> façon<br />

stratégique et avec une p<strong>la</strong>nification en bonne et due forme. Il est temps que les citoyens s'impliquent<br />

s'ils veulent une <strong>gestion</strong> intégrée multiressource et qu'ils exigent que leur travail soit rémunéré à leur<br />

juste valeur. Oui, donc, à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources mais dans l'expression <strong>de</strong> nos valeurs.<br />

PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LES MEMBRES DE L'ASSEMBLÉE<br />

Q: inaudible<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

M. Jean Fink. Effectivement, <strong>la</strong> CGFA revendique certains droits fauniques. L'aire faunique communautaire<br />

est un statut qui découle <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune. Je soutiens que le<br />

défis le plus grand pour <strong>la</strong> CGFA ou les autres projets <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée est <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation <strong>de</strong><br />

<strong>gestion</strong> multiressource sans nécessairement avoir <strong>de</strong>s droits particuliers <strong>sur</strong> toutes les ressources qu'il y<br />

a <strong>sur</strong> le territoire. Le sujet du colloque est l'exportabilité du concept <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée: on est pas pour<br />

peinturer le Québec en vert parce qu'il est habité et parce que l'on veut faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource.<br />

On est capable <strong>de</strong> s'asseoir autour d'une table, d'établir <strong>de</strong>s consensus autour <strong>de</strong>s enjeux et <strong>de</strong>s<br />

valeurs que l'on veut défendre à l'intérieur d'un projet quelconque et d'en arriver à l'exploitation ou à <strong>la</strong><br />

mise en valeur <strong>de</strong> toutes les ressources. On peut tenir compte <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces<br />

ressources sans nécessairement possé<strong>de</strong>r un statut faunique. Est-ce qu'il existe un statut faunique privilégié<br />

pour les projets <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s habitées? Non. Est-ce qu'il y en a un <strong>sur</strong> <strong>la</strong> table à <strong>de</strong>ssin? Non. Est-ce qu'il<br />

y a <strong>de</strong>s statuts actuels qui pourraient s'appliquer? Oui. Dans <strong>la</strong> CGFA, il y a <strong>de</strong>ux ZECS; ils sont à l'intérieur<br />

<strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s habitées donc ce n'est pas incompatible. Le statut d'aire faunique communautaire<br />

s'applique pour <strong>la</strong> pêche seulement et <strong>sur</strong> les p<strong>la</strong>ns d'eau. À l'intérieur du projet du territoire <strong>de</strong> <strong>forêt</strong><br />

habitée <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> l'Aigle, il n'y a pas <strong>de</strong> potentiel suffisant qui nécessite l'application du concept<br />

d'aire faunique communautaire. Lorsque l'on veut sortir <strong>de</strong>s limites d'un projet témoin, le défi est<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

page 132


<strong>jeudi</strong><br />

d'arriver à un consensus et <strong>de</strong> pouvoir communiquer sans nécessairement<br />

brimer le droit <strong>de</strong>s autres, sans nécessairement appliquer <strong>de</strong>s<br />

nouvelles contraintes. Le projet <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée fonctionne bien à l'intérieur<br />

d'un projet témoin. Lorsqu'on veut l'exporter, on se frappe aux contraintes qu'a<br />

soulevées monsieur Girard. C'est un défi énorme et c'est ça <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée auxquelles<br />

les ressources font face. Qui va payer, combien il faut payer? Qui va verser <strong>la</strong><br />

compensation à l'industrie ou aux bénévoles? C'est beau le concept <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée mais<br />

essayez-donc <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> frontière <strong>de</strong> <strong>la</strong> CGFA… Si on fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources et<br />

que le mandataire d'une aire commune et qu'il nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas couper ce secteur-là <strong>de</strong> cette<br />

façon, c'est là que ça se complique. À l'intérieur <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> habitée, on a développé une<br />

expertise en concertation. Cette expertise peut-être mis au profit à l'extérieur <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> projets <strong>de</strong><br />

<strong>forêt</strong> habitée. Quand on fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources, c'est <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> processus, c'est<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> d'opinions <strong>de</strong>s individus et ça prend <strong>de</strong>s compétences pour faire ça. Ce n'est pas n'importe<br />

qui qui est capable d'obtenir un consensus d'individus ou d'entreprise. Les gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> habitée ont<br />

développé une expertise dans le domaine et c'est ça qui peut <strong>de</strong>venir exportable. Attaquez-vous pas au<br />

CAAF, attaquez-vous aux lots intramunicipaux où il n'y a pas <strong>de</strong> droits consentis jusqu'à maintenant. Vous<br />

allez avoir beaucoup plus <strong>de</strong> facilité.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 133


<strong>jeudi</strong><br />

PÊCHE SPORTIVE<br />

DU RÉSERVOIR BASKATONG INC.<br />

(AIRE FAUNIQUE COMMUNAUTAIRE)<br />

YVON RAINVILLE<br />

Prési<strong>de</strong>nt du Conseil d'administration <strong>de</strong> l'Aire Faunique Communautaire du Baskatong.<br />

Propriétaire d e <strong>la</strong> pourvoirie Chez Rainville, télé: 819 438-5258, Courriel: chezrainville @sympatico.ca<br />

Résumé<br />

Introduction<br />

Le Réservoir Baskatong s'est formé lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction du Barrage Mercier en 1927. L'ensemble du<br />

Réservoir (incluant les Lacs Piscatosin, Cookanagog, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caméra, Du Chêne et Georges) recouvre approximativement<br />

334 km carrés mais représente une superficie <strong>de</strong> 398 km carrés approx. en pério<strong>de</strong> d'inondation<br />

maximale (cote 223.14 mètres) . C'est une ressource d'une gran<strong>de</strong> richesse, autant pour <strong>la</strong><br />

région que pour l'ensemble du territoire québécois. Depuis sa création, <strong>de</strong> nombreux pourvoyeurs, rési<strong>de</strong>nts<br />

et villégiateurs profitent <strong>de</strong> ce grand p<strong>la</strong>n d'eau.<br />

Historique<br />

Depuis les 13 <strong>de</strong>rnières années, plusieurs étu<strong>de</strong>s importantes ont démontré que l'état <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />

<strong>de</strong> dorés jaunes et d'autres espèces <strong>de</strong> poissons, exige que soient posés <strong>de</strong>s gestes concrets visant à<br />

améliorer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche sportive. Ces gestes serviront à préserver les retombées économiques<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> région et à as<strong>sur</strong>er aux générations futures une pêche <strong>de</strong> qualité.<br />

En permettant <strong>la</strong> création <strong>de</strong>s Aires Fauniques Communautaires , le Ministère <strong>de</strong> l'Environnement (M.E.F.)<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune a voulu inciter les gens du milieu à se prendre en main et à gérer leur p<strong>la</strong>n d'eau <strong>sur</strong> le<br />

principe " utilisateur-payeur ". C'est dans cette perspective, en col<strong>la</strong>boration avec le M.E.F., que l'Aire<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 134


<strong>jeudi</strong><br />

Faunique Communautaire du Réservoir Baskatong a été créée. Dans notre<br />

cas, cette nouvelle structure <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche est gérée par une corporation<br />

sans but lucratif.<br />

Suite au travail d'un comité provisoire, un colloque <strong>sur</strong> l'Avenir <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pêche Sportive au<br />

Réservoir Baskatong a été tenu le 2 mai 1997, au cours duquel assistaient représentants<br />

<strong>de</strong>s MRC, Municipalités, M.E.F. député, Fédération Québécoise <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune, Fondation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune,<br />

Fédération <strong>de</strong>s Pourvoyeurs du Québec et plusieurs autres, ex. MRN, Hydro-Québec, etc. De plus, le 3<br />

mai 1997, une assemblée <strong>publique</strong> d'information était tenue; les participants <strong>de</strong> cette assemblée ont accueilli<br />

<strong>la</strong> proposition favorablement.<br />

La première Aire Faunique Communautaire, (A.F.C.) celle du Lac St-Jean, date <strong>de</strong> 1986. Le réservoir<br />

Baskatong est <strong>de</strong>venu <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième A.F.C. au printemps 1998 et, par <strong>la</strong> suite, d'autres p<strong>la</strong>ns d'eau feront<br />

<strong>de</strong> même ailleurs au Québec.<br />

La mission<br />

Dans le respect d'une accessibilité équitable pour tous les utilisateurs, il nous faut prendre en charge <strong>la</strong><br />

<strong>gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche sportive et contribuer à <strong>la</strong> conservation et à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource afin <strong>de</strong> financer<br />

<strong>la</strong> restauration <strong>de</strong>s potentiels halieutiques et leur mise en valeur.<br />

Objectifs <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

De tous les revenus reçus par <strong>la</strong> corporation <strong>de</strong> <strong>gestion</strong>, il ne pourra jamais y avoir plus que 25% d'attribué<br />

à l'administration. 75% <strong>de</strong> tous les revenus est consacré pour <strong>la</strong> mise en valeur, pour <strong>la</strong> restauration<br />

et protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune. Ceci impliquera l'ensemencement, l'aménagement <strong>de</strong>s habitats, <strong>la</strong><br />

<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce, <strong>la</strong> protection et l'éducation.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 135


Introduction<br />

<strong>jeudi</strong><br />

On m'a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> venir ici pour vous faire part <strong>de</strong> notre expérience avec une<br />

aire faunique. Je vais d'abord vous expliquer ce qu'est une aire faunique et puis l'expérience<br />

du réservoir Baskatong, qui est <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième aire faunique au Québec.<br />

Le Réservoir Baskatong s'est formé lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction du Barrage Mercier en 1927. L'ensemble<br />

du Réservoir (incluant les Lacs Piscatosin, Cookanagog, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caméra, Du Chêne et Georges) recouvre approximativement<br />

334 km carrés mais représente une superficie <strong>de</strong> 398 km carrés en pério<strong>de</strong> d'inondation<br />

maximale (cote 223.14 mètres) et est une ressource d'une gran<strong>de</strong> richesse, autant pour <strong>la</strong> région<br />

que pour l'ensemble du territoire Québécois. Depuis sa création, <strong>de</strong> nombreux pourvoyeurs (25 aujourd'hui),<br />

rési<strong>de</strong>nts et villégiateurs profitent <strong>de</strong> ce grand p<strong>la</strong>n d'eau.<br />

Historique<br />

Au cours <strong>de</strong>s 13 <strong>de</strong>rnières années, plusieurs étu<strong>de</strong>s importantes ont démontré que l'état <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />

<strong>de</strong> dorés jaunes (qui est l'espèce dominante au Baskatong) et d'autres espèces <strong>de</strong> poissons, exige<br />

que soient posés <strong>de</strong>s gestes concrets visant à améliorer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche sportive. Ces gestes serviront<br />

à préserver les retombées économiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> région et à as<strong>sur</strong>er aux générations futures une pêche<br />

<strong>de</strong> qualité.<br />

En permettant <strong>la</strong> création <strong>de</strong>s Aires Fauniques Communautaires, le Ministère <strong>de</strong> l'Environnement et <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Faune a voulu inciter les gens du milieu à se prendre en main et à gérer leur p<strong>la</strong>n d'eau <strong>sur</strong> le principe<br />

" utilisateur-payeur ". C'est dans cette perspective, en col<strong>la</strong>boration avec le M.E.F. que l'Aire Faunique<br />

Communautaire du Réservoir Baskatong a été créée. Dans notre cas, cette nouvelle structure <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche est gérée par notre corporation sans but lucratif.<br />

Suite au travail d'un comité provisoire, un colloque <strong>sur</strong> l'Avenir <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pêche Sportive au Réservoir<br />

Baskatong a été organisé et tenu le 2 mai 1997, au cours duquel assistaient représentants <strong>de</strong>s MRC,<br />

Municipalités, M.E.F. , député, Fédération Québécoise <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune, Fondation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune, Fédération <strong>de</strong>s<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 136


<strong>jeudi</strong><br />

Pourvoyeurs du Québec et plusieurs autres, ex. MRN, Hydro-Québec, etc.<br />

De plus, le 3 mai 1997, une assemblée <strong>publique</strong> d'information était tenue;<br />

les participants <strong>de</strong> cette assemblée ont accueilli <strong>la</strong> proposition d'une façon favorable.<br />

La première Aire Faunique, celle du Lac St-Jean, date <strong>de</strong> 1986. Le réservoir Baskatong est<br />

<strong>de</strong>venu <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième A.F.C. au printemps 1998 et, par <strong>la</strong> suite, d'autres p<strong>la</strong>ns d'eau feront <strong>de</strong><br />

même ailleurs au Québec.<br />

La mission <strong>de</strong> l'aire faunique<br />

Dans le respect d'une accessibilité équitable pour tous les utilisateurs, il nous faut prendre en charge <strong>la</strong><br />

<strong>gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche sportive et contribuer à <strong>la</strong> conservation et à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource afin <strong>de</strong> financer<br />

<strong>la</strong> restauration <strong>de</strong>s potentiels halieutiques et leur mise en valeur.<br />

Objectifs <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

De tous les revenus reçus par <strong>la</strong> corporation <strong>de</strong> <strong>gestion</strong>, il ne pourra jamais y avoir plus <strong>de</strong> 25% d'attribué<br />

à l'administration, 75% <strong>de</strong>s revenus sont consacrés à <strong>la</strong> mise en valeur, <strong>la</strong> restauration et <strong>la</strong> protection<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> faune. Les activités principales sont donc: l'ensemencement, l'aménagement <strong>de</strong>s habitats, <strong>la</strong> <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce,<br />

<strong>la</strong> protection et l'éducation.<br />

Données techniques provenant <strong>de</strong> notre rapport d'activité<br />

du 1er mars 1999 au 31 mars 2000.<br />

• Revenu <strong>de</strong>s droits d'accès vendus<br />

Nous avons prévu au budget un revenu <strong>de</strong> 160 000 $ jusqu'au 31 mars 2000. Nous avons réalisé 180 606$<br />

soit 113 % <strong>de</strong> notre objectif. Nous avons terminé notre année fiscale avec un montant <strong>de</strong> 8 614$ en<br />

banque.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 137


Total: 81 %<br />

Un <strong>sur</strong>plus <strong>de</strong> 63 000 $.<br />

• Les jours pêche<br />

<strong>jeudi</strong><br />

• Dépenses <strong>de</strong> notre budget:<br />

--Dépenses administratives: 21% au lieu <strong>de</strong> 25%.<br />

--Mise en valeur, <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce, protection et éducation: 29.8% au lieu <strong>de</strong> 32%.<br />

--Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche:30% au lieu <strong>de</strong> 42%<br />

Au meilleur <strong>de</strong> notre connaissance, notre analyse <strong>de</strong>s droits vendus versus <strong>la</strong> fréquentation enregistrée<br />

donne un résultat approximatif <strong>de</strong> 133 341 jours/pêcheurs incluant 4130 jours pêche pour l'hiver.<br />

Surveil<strong>la</strong>nce et protection<br />

La <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce et <strong>la</strong> protection du territoire sont plus importants que l'ensemencement. Nous avons<br />

exercé une <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce continuelle <strong>de</strong>s sanctuaires. Nous avons aussi créé <strong>de</strong>s sanctuaires dans le bras<br />

nord du <strong>la</strong>c. Une <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce a été effectuée 24/24 hrs dans <strong>la</strong> baie Philomène à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fraie du<br />

doré. Nos assistants ont effectué 1076. 5 heures <strong>de</strong> <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce et ont fait <strong>la</strong> vérification <strong>de</strong> 3286<br />

personnes incluant 404 personnes pendant <strong>la</strong> saison hivernale, 75 avis <strong>de</strong> séjour ont été donnés et 105<br />

infractions ont été enregistrées.<br />

Nouvelles règles<br />

Depuis <strong>la</strong> saison 2000, 2 nouvelles règles sont en vigueur: <strong>la</strong> pêche sera fermée complètement du 1er<br />

avril au 3e vendredi <strong>de</strong> mai et du 16 octobre au 20 décembre. Bien entendu, les nouveaux règlements entrent<br />

en vigueur seulement après avoir été approuvés par le ministère. Nous avons aussi instauré une<br />

limite <strong>de</strong> taille pour <strong>la</strong> capture du doré. Nous l'avons fixé à 12 pouces à <strong>la</strong> fourche. Avec l'expérience, on<br />

modifiera peut-être cette taille réglementaire.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 138


Pisciculture à dorés<br />

<strong>jeudi</strong><br />

Suite à une décision <strong>de</strong>s membres du conseil d'administration, nous avons construit<br />

une pisciculture. Au préa<strong>la</strong>ble, le directeur général et moi-même avons visité<br />

trois piscicultures: celle <strong>de</strong> Baldwin, une au Vermont et celle <strong>de</strong> White Lake en Ontario.<br />

Ces visites nous ont donné <strong>de</strong> bonnes idées et <strong>de</strong> bonnes sug<strong>gestion</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s gens<br />

<strong>sur</strong> p<strong>la</strong>ce. L'année 2001 sera notre première véritable année d'opération puisque l'utilisation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> pisciculture se faisait <strong>sur</strong> une base expérimentale l'an <strong>de</strong>rnier.<br />

Le financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> notre pisciculture a été réalisé à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fonds suivants: nos <strong>sur</strong>plus<br />

<strong>de</strong> 1998 et 1999, <strong>de</strong>s dons totalisant 5000$ <strong>de</strong> l'association <strong>de</strong>s pourvoyeurs, une subvention <strong>de</strong> 25<br />

000$ dans le cadre du volet 2, le don du terrain <strong>de</strong> <strong>la</strong> pisciculture par <strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong> Grand-Remous.<br />

Nous avons aussi obtenu <strong>de</strong>s escomptes <strong>sur</strong> les matériaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s fournisseurs et diverses personnes<br />

nous ont fait don <strong>de</strong> leur temps en s'impliquant bénévolement dans le projet. C'est vraiment un<br />

projet qui a été supporté localement. Il est important <strong>de</strong> noter que <strong>la</strong> pisciculture n'engendre aucune<br />

<strong>de</strong>tte à l'AFC<br />

Tableau comparatif<br />

Notre première année d'opération, les revenus provenant <strong>de</strong>s droits d'accès ont été <strong>de</strong> 154 000 $ et du<br />

1er mai 1999 au 1er mars 2000, ils totalisent 180 000$. Du 1er mai 1998 au 31 mars 1999, 14 000 droits<br />

d'accès ont été vendus et <strong>de</strong> 1999 à 2000, 17 000 l'ont été.<br />

Conclusion<br />

Je crois donc que les aires fauniques ont leur p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> faunique au Québec. Avec le temps,<br />

<strong>de</strong>s résultats tangibles se feront voir. Nous en sommes seulement à notre troisième année d'opération<br />

et <strong>la</strong> pêche est bonne et les gens repartent satisfaits contrairement à <strong>la</strong> première année où le poisson<br />

était plus difficile à prendre. Malgré une <strong>gestion</strong> et une <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce difficiles en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>ns d'eau, les aires fauniques offrent beaucoup <strong>de</strong> potentiel.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 139


<strong>jeudi</strong><br />

PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LES MEMBRES<br />

DE L'ASSEMBLÉE<br />

Q: Je ne suis pas certaine d'avoir saisi le concept d'aire faunique communautaire.<br />

Comment avez-vous fait pour choisir ce type <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> et quelle est l'implication <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> communauté dans votre aire faunique communautaire?<br />

R Yvon Rainville: Premièrement, nous sommes <strong>de</strong>s pourvoyeurs et le projet est une idée <strong>de</strong><br />

l'association <strong>de</strong>s pourvoyeurs. On avait <strong>de</strong>s commentaires et <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes <strong>de</strong> nos clients: les gens étaient<br />

déçus, ils trouvaient que <strong>la</strong> pêche était moins bonne. On a justement pas beaucoup <strong>de</strong> choix quand à <strong>la</strong><br />

<strong>gestion</strong> <strong>sur</strong> un territoire public. En tant que pourvoyeur, lorsque nous avons un droit exclusif, on peut<br />

gérer son territoire. Lorsqu'on est sans droits, c'est autre chose. Moi, par exemple, j'ai mon terrain, mes<br />

chalets mais j'opère <strong>sur</strong> un <strong>la</strong>c public, donc n'importe qui peut <strong>de</strong>scendre son bateau à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scente<br />

municipale et aller prendre sa limite <strong>de</strong> pêche. Quand on est <strong>sur</strong> un <strong>la</strong>c public comme le Baskatong et<br />

qu'il y a a plus <strong>de</strong> 100 000 jours-pêcheurs, ça fait pas mal <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>. À chaque année, les pourvoyeurs se<br />

réunissaient et nous voulions faire quelque chose mais <strong>sur</strong> un <strong>la</strong>c public.. Le nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

a été proposé par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune. Les aires fauniques ont été mises en p<strong>la</strong>ce, dans un premier<br />

temps, au Lac St-Jean, puis après 1 an d'opération, on commençait à y voir <strong>de</strong>s côtés positifs. Pour nous,<br />

c'était <strong>la</strong> seule avenue qui nous restait pour gérer un <strong>la</strong>c public. Il fal<strong>la</strong>it former une corporation. Ce sont<br />

le pourvoyeurs qui ont fait l'étu<strong>de</strong> et l'ont présentée à <strong>la</strong> région; celle-ci a accepté. Maintenant, il n'y a personne<br />

qui pêche sans payer. C'est <strong>la</strong> façon que je trouve <strong>la</strong> plus juste, le concept utilisateur-payeur. Dans<br />

notre cas, ça été accepté à cause <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong> socio-économiques faites par Hydro-Québec. Il a fallu réunir<br />

beaucoup <strong>de</strong> gens car le Baskatong touche l'Outaouais et les Laurenti<strong>de</strong>s. Le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune est<br />

venu nous expliquer ce qu'était le concept d'aire faunique ainsi que plusieurs intervenants, tout ça avec<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s à l'appui. Actuellement, on est 13 <strong>sur</strong> le conseil, les pourvoyeurs, les MRC, les ministères <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux régions. Lorsque l'on veut faire un changement quelconque, tous ces gens ont leur mot à dire.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

page 140


Résumé<br />

<strong>jeudi</strong><br />

PROJET TÉMOIN GASPÉSIE, SAINT-ELZÉAR<br />

RÉJEAN ARSENAULT<br />

Chargé <strong>de</strong> projet d'HABITAFOR, projet pilote <strong>de</strong> <strong>la</strong> région Gaspésie-Îles-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-Ma<strong>de</strong>leine,<br />

148 chemin Principal, Saint-Elzéar (Québec) G0C 2W0, Tél. 418-534-3905 Téléc. 418-534-2626.<br />

C'est suite à <strong>la</strong> démarche gouvernementale en 1995, dans le cadre d'instauration du nouveau concept <strong>de</strong><br />

Forêt Habitée, que <strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong> Saint-Elzéar, forte <strong>de</strong> l'appui et <strong>de</strong> <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> tous les utilisateurs<br />

d'un grand territoire forestier (29 997 ha), a fait accepter son projet pilote, HABITAFOR.<br />

L'ensemble <strong>de</strong>s partenaires <strong>de</strong> cette table <strong>de</strong> concertation régionale réunit dix-huit (18) intervenants actifs<br />

<strong>sur</strong> le territoire, dont les principaux secteurs d'activités sont du domaine forestier et récréotouristique.<br />

De par sa structure et les catégories d'activités exercées par ses partenaires, HABITAFOR ne peut avoir<br />

son propre créneau d'activités à gérer. Dans l'optique <strong>de</strong>s buts et objectifs du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée,<br />

il nous apparaît normal et même souhaitable que ce<strong>la</strong> soit ainsi, nos partenaires ayant déjà l'expertise<br />

et <strong>la</strong> compétence nécessaires pour exploiter l'immense potentiel du territoire concerné. Le rôle<br />

d'HABITAFOR doit en être un <strong>de</strong> coordination et <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation. Avec une ressource permanente<br />

au service <strong>de</strong> ses partenaires, tant <strong>sur</strong> l'aspect technique que pratique, HABITAFOR sera en<br />

me<strong>sur</strong>e d'optimiser l'exploitation, le développement et le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> son territoire et ainsi contribuer<br />

aux effets positifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> vraie Forêt Habitée.<br />

Lot modèle, recherche et évaluation du potentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cueillette commerciale <strong>de</strong> champignons sauvages<br />

comestibles, inventaire karstique et intensification forestière d'un territoire pauvre en ressources commercialisables<br />

sont au chapitre <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong> certains <strong>de</strong> nos partenaires. Cette <strong>de</strong>rnière intervention,<br />

<strong>sur</strong> plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié du territoire d'HABITAFOR, menée par l'industriel forestier local, l'Association<br />

coopérative forestière <strong>de</strong> Saint-Elzéar, démontre très bien l'inci<strong>de</strong>nce positive du concept <strong>de</strong> Forêt<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 141


<strong>jeudi</strong><br />

Habitée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> protection du territoire et <strong>de</strong> son habitat. L'action séquentielle<br />

étalée <strong>sur</strong> une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> dix ans et l'application stratégique d'une<br />

métho<strong>de</strong> d'intervention en mosaïque minimiseront au maximum l'impact<br />

auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune locale.<br />

Le projet Habitafor, le projet-témoin <strong>de</strong> Forêt Habitée <strong>de</strong> Gaspésie-Iles-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-Ma<strong>de</strong>leine est situé dans <strong>la</strong><br />

Baie <strong>de</strong>s Chaleurs en Gaspésie. C'est <strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong> St-Elzéar qui en est le promoteur.<br />

Le territoire d'Habitafor occupe une superficie <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 30 000 hectares. C'est essentiellement <strong>de</strong>puis<br />

1997, date du début du projet, qu'il y a une table <strong>de</strong> concertation avec les utilisateurs du territoire. Nous<br />

avons 18 partenaires actifs autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> table excluant les différents ministères concernés qui sont aussi<br />

présents. Neuf partenaires sont du domaine récréotouristique et cinq du domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> foresterie. Pour<br />

vous donner une idée <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong> cette table <strong>de</strong> concertation, pour le domaine récréotouristique<br />

seulement, on calcule <strong>de</strong>s retombées <strong>de</strong> 10 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs pour <strong>la</strong> région. En ce qui concerne les entreprises<br />

<strong>de</strong> foresterie, le chiffre d'affaires combiné <strong>de</strong>s cinq entreprises est <strong>de</strong> 35 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs en<br />

1999 avec 415 emplois. C'est énorme <strong>sur</strong>tout lorsque l'on sait que <strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong> St-Elzéar compte<br />

600 habitants.<br />

C'est donc un territoire avec un bon potentiel. De là l'importance d'une concertation régionale. Pour<br />

notre part, nous croyons que c'est une bonne façon <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée. Le principal exemple que<br />

l'on peut donner est l'ancienne réserve forestière qui couvre une superficie <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié du projet<br />

d'Habitafor. C'est un industriel forestier <strong>de</strong> St-Elzéar qui intervient dans ce territoire et qui a du faire<br />

face aux autres collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong> table <strong>de</strong> concertation.<br />

Quant au potentiel ,il y a bien entendu celui <strong>de</strong> <strong>sur</strong>face mais aussi le potentiel souterrain. À St-Elzéar, <strong>la</strong><br />

grotte est une attraction touristique majeure. La grotte <strong>de</strong> St-Elzéar est située <strong>sur</strong> le territoire d'Habitafor.<br />

Avec les industriels, il faut voir à protéger ce territoire. Dès <strong>la</strong> semaine prochaine, <strong>de</strong>s inventaires seront<br />

faits afin <strong>de</strong> cibler les territoires à protéger ceux qui pourront être exploités par les industriels. Il y a aussi<br />

d'autres activités qui sont en phase d'évaluation: potentiel commercial <strong>de</strong> <strong>la</strong> cueillette <strong>de</strong> champignons<br />

sauvages comestibles, d'intensification forestière d'un territoire pauvre en ressources.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 142


<strong>jeudi</strong><br />

Ce partenariat <strong>de</strong>s différents utilisateurs du territoire à une table <strong>de</strong> concertation<br />

nous différencie <strong>de</strong>s autres projets témoins. Si nous avions pu<br />

avoir un CAAF, le financement <strong>de</strong> notre projet en aurait été simplifié. Ce n'est<br />

pas notre cas, nous <strong>de</strong>vons donc composer avec les industriels.<br />

Le meilleur exemple <strong>de</strong> partenariat et <strong>de</strong> concertation est le cas <strong>de</strong> l'ancienne réserve<br />

forestière <strong>la</strong> réserve Garin. Celle-ci a été attribuée à un industriel <strong>de</strong> St-Elzéar. Ce <strong>de</strong>rnier a du intégrer<br />

<strong>la</strong> notion <strong>de</strong> Forêt Habitée dans <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> son territoire. Sur <strong>la</strong> réserve on retrouvait <strong>la</strong> grotte<br />

<strong>de</strong> St-Elzéar et le territoire <strong>de</strong> protection autour <strong>de</strong> cette grotte. La <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> réserve a été brûlée en 1924<br />

par le grand feu <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bonaventure. La ressource forestière est beaucoup moins intéressante qu'à <strong>la</strong> <strong>forêt</strong><br />

<strong>de</strong> l'Aigle. On y retrouve en effet <strong>sur</strong>tout du feuillus à pâtes à cause du mauvais état <strong>de</strong>s sols.<br />

L'exploitant industriel avait un projet d'intensification forestière qu'il avait négocié avec le MRN. Le projet<br />

était <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s travaux afin <strong>de</strong> dégager <strong>la</strong> régénération <strong>de</strong> résineux. Comme il coupait le feuillus et<br />

le <strong>la</strong>issait au sol, ces métho<strong>de</strong>s ont été beaucoup questionnées. Le ministère a donc insisté pour que le<br />

p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> coupe soit accepté par l'ensemble <strong>de</strong>s partenaires du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée. Dès lors, il y a<br />

eu <strong>de</strong>s négociations qui ont permis <strong>de</strong> bien montrer l'importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> table <strong>de</strong> concertation. Chacun <strong>de</strong>s<br />

partenaires a pu faire part <strong>de</strong> ses préoccupations à l'égard du p<strong>la</strong>n d'intervention. Le résultat <strong>de</strong> cette<br />

concertation a été le suivant: l'exploitant industriel a modifié son approche pour tenir compte <strong>de</strong>s habitats<br />

fauniques. Il pratique maintenant une coupe en mosaïque. Un p<strong>la</strong>n quinquennal a été déposé pour<br />

échelonner l'intervention <strong>sur</strong> plusieurs années. Le ministère ainsi que l'ensemble <strong>de</strong>s partenaires ont<br />

donné leur accord au projet. Les biologistes <strong>de</strong> <strong>la</strong> FAPAQ, qui avaient <strong>de</strong>s réticences au départ, sont maintenant<br />

d'accord avec ce type d'intervention. C'est donc le premier exemple d'une expérience où l'on<br />

tient compte <strong>de</strong> beaucoup plus que <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière ligneuse comme ressource. Dans notre cas, les différents<br />

partenaires ont différentes préoccupations: protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore, <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune, utilisation pertinente<br />

du territoire. C'est un exemple où l'on a pu se concerter pour réaliser ce<strong>la</strong>.<br />

Notre <strong>de</strong>uxième expérience est lié à <strong>la</strong> grotte <strong>de</strong> St-Elzéar et à <strong>la</strong> protection du territoire autour <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

grotte elle-même. Il y a différentes interventions qui doivent être faites bientôt, notamment <strong>la</strong> prospection<br />

du territoire adjacent à <strong>la</strong> grotte pour vérifier s'il n'y a pas d'autres formations souterraines. Le<br />

résultat est négatif, le territoire pourra être libéré pour <strong>de</strong> l'aménagement forestier. Pour l'instant, c'est<br />

un territoire protégé.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

page 143


Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>jeudi</strong><br />

19 Octobre: Atelier-2<br />

En 1998, le groupement forestier a engagé <strong>de</strong>s biologistes dans le but<br />

d'amorcer un virage multiressource. Ce virage a débuté avec une terre<br />

privée léguée par un individu. Sur ce territoire nous avons réalisé <strong>de</strong>s coupes<br />

et une p<strong>la</strong>ntation d'arbres fruitiers. Cette approche s'approche du concept <strong>de</strong><br />

<strong>forêt</strong> modèle. Bien entendu, les résultats ne pourrons sa faire voir avant quelques années.<br />

La cueillette <strong>de</strong> champignons est autre projet multiressource. Dans les environs <strong>de</strong><br />

St-Elzéar, il y a beaucoup <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntations car <strong>la</strong> Gaspésie possè<strong>de</strong> un climat pluvieux. Ces p<strong>la</strong>ntations<br />

sont très favorables à <strong>la</strong> culture <strong>de</strong> champignons.<br />

Enfin, <strong>la</strong> réserve Garin est notre troisième projet multiressource. En raison du feu <strong>de</strong> 1924 les arbres <strong>sur</strong><br />

le territoire sont <strong>de</strong>s bouleaux rachitiques. On a décidé <strong>de</strong> faire un p<strong>la</strong>n d'inventaire multiressource. Dans<br />

le cadre <strong>de</strong> ces inventaires, un technicien forestier et un technicien <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune travaillent en tan<strong>de</strong>m. On<br />

vérifie tout: <strong>la</strong> présence d'un ruisseau, d'un certain type <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes. Ce projet a définitivement un caractère<br />

multiressource.<br />

Je voudrais conclure en disant qu'à Habitafor, nous avons <strong>la</strong> conviction que nous avons opté pour <strong>la</strong><br />

meilleure formule pour maximiser <strong>la</strong> protection du territoire forestier et son développement <strong>de</strong> ses<br />

ressources, forestière et autres. Cette formule c'est <strong>la</strong> table <strong>de</strong> concertation réunissant tous les utilisateurs<br />

du territoire. Nous allons continuer à promouvoir ce type d'intervention.<br />

page 144


<strong>jeudi</strong> 19 Octobre:<br />

Atelier récréotouristique<br />

PÉRIODE DE DISCUSSION AVEC LES MEMBRES<br />

DE L'ASSEMBLÉE<br />

Q. M. Bruno-Pierre Harvey, Animateur: On dit au CAAF, aux détenteurs <strong>de</strong><br />

droits forestiers, nos <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s mais ce ne serait pas à d'autres personnes à faire <strong>de</strong>s<br />

concessions, d'essayer d'harmoniser? Naturellement, les CAAF sont là, les contrats sont<br />

signés d'autres sont en cours <strong>de</strong> négociation Peut-être que nous intervenons dans un processus<br />

mais peut-être que nous nous adressons pas aux bonnes personnes… Les détenteurs sont <strong>de</strong>s<br />

partenaires aussi et on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> généralement aux forestiers d'harmoniser alors que <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> et le<br />

contrôle sont à un niveau supérieur….<br />

R M. Réjean Arsenault: Je crois qu'à <strong>la</strong> base, il faut se rappeler comment le concept <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée est parti. On par<strong>la</strong>it d'un concept et non d'un projet. Pour moi, il y a une grosse différence entre<br />

un concept et un projet. Les différents projets qu'il y a eu se sont soldés par <strong>de</strong>s organismes <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

comme <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> l'Aigle, qui est un organisme <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> qui s'est vu attribué un territoire sous forme<br />

<strong>de</strong> CAAF. À Habitafor, c'est plutôt une table <strong>de</strong> concertation. Habitafor n'a pris <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce d'aucun partenaire,<br />

d'aucun utilisateur du territoire. En ça, il y a une grosse différence. Comme M. Fink dit, je crois qu'il<br />

faut tirer le sens <strong>de</strong> l'expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> l'Aigle pour travailler <strong>de</strong> façon concertée. C'est vrai, mais<br />

selon les propos <strong>de</strong> M. Girard, ça prend <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce un concept <strong>de</strong> Forêt Habitée parce que ça vole quelque<br />

chose aux utilisateurs déjà en p<strong>la</strong>ce. C'est là que rési<strong>de</strong> <strong>la</strong> différence. Si on voit seulement <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> comme<br />

<strong>gestion</strong>naire <strong>de</strong> ressources, c'est vrai. Ca peut prendre <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce d'une ZEC, d'un organisme en <strong>gestion</strong><br />

commun ou même d'un industriel. Quand on parle du concept, on va avoir un concept avec une <strong>gestion</strong><br />

multiressource et intégrée. À mon point <strong>de</strong> vue, c'est très différent. Quand M. Fink affirme qu'il faut<br />

rechercher <strong>la</strong> concertation, pour notre part c'est seulement dans ce domaine que l'on travaille. Nous,<br />

nous avons <strong>de</strong>ux industriels; ce que nous voulons c'est que leur territoire, le CAAF, soit intégré dans le<br />

concept mais c'est eux qui <strong>de</strong>meurent <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource. Lorsqu'il y a <strong>de</strong>s interventions qui<br />

se font, nous sommes tous assis à <strong>la</strong> même table. Le gros problème que nous avons c'est <strong>de</strong> financement<br />

<strong>de</strong> cette table <strong>de</strong> concertation. Le ministère <strong>de</strong>vrait obliger les industriels à avoir <strong>de</strong>s tables <strong>de</strong> concertation<br />

avec le milieu et accepter qu'elles soient financées par un certains pourcentage <strong>de</strong> gens. De cette<br />

façon, on est sûr que le milieu va être une partie prenante dans <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> du territoire. C'est ce que nous<br />

comptons <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r lors <strong>de</strong> notre présence <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> commission parlementaire.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

page 145


APRÈS-MIDI<br />

14:00 à 17:00 heures<br />

L'EXTENSION DU CONCEPT DE FORÊT HABITÉE<br />

AU TERRITOIRE FORESTIER, UN PROJET D'AVENIR?<br />

ATELIER-3<br />

<strong>jeudi</strong><br />

JEUDI, 19 OCTOBRE (SUITE)<br />

Développement récréotouristique: Aménagement multiressource et activités récréotouristiques:<br />

une conciliation possible?<br />

Panélistes<br />

1- M. Eric Forget, Ing.f., Projet témoin du Mont Gosford<br />

2- M. François Saumure, Club <strong>de</strong> motoneige Les Ours B<strong>la</strong>ncs<br />

3- M. Magel<strong>la</strong> Morasse, Ing.f., FAPAQ<br />

5- M. Pierre Desjardins, APTAQ<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-3<br />

page 146


RÉSUMÉ<br />

<strong>jeudi</strong><br />

LA FORÊT HABITÉE DU MONT GOSFORD<br />

ÉRIC FORGET, Ing.f.,<br />

Coordonnateur La Forêt Habitée du mont Gosford Municipalité <strong>de</strong> Woburn<br />

Tél: (819)544-4211 Téléc.: (819)544-9236<br />

Le projet témoin <strong>de</strong> Forêt Habitée du mont Gosford a vu le jour en 1996 afin <strong>de</strong> répondre à l'intérêt grandissant<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion locale à s'impliquer dans le développement socio-économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, et<br />

afin <strong>de</strong> revaloriser un territoire sous-exploité à bien <strong>de</strong>s égards.<br />

Le conseil d'administration <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corporation Gestion Mont Gosford, formé <strong>de</strong> 6 différents partenaires, est<br />

au coeur même du projet. En effet, ce CA a comme fonction d'orienter le développement afin d'optimiser<br />

l'utilisation <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s ressources en considérant les préoccupations <strong>de</strong> tous les intervenants et<br />

en tenant compte <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s générations futures.<br />

Sur ce territoire, utilisé presque exclusivement par les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> ZEC Louise-Gosford en 1996, cohabitent<br />

maintenant chasseurs, pêcheurs, randonneurs, cyclistes, étudiants, motoneigistes, a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong><br />

traîneaux à chiens et bûcherons! En plus <strong>de</strong> permettre à un éventail beaucoup plus <strong>la</strong>rge d'utilisateurs<br />

<strong>de</strong> profiter <strong>de</strong>s richesses <strong>de</strong> cette <strong>forêt</strong>, ce projet <strong>de</strong> Forêt Habitée contribue <strong>de</strong> manière importante au<br />

développement socio-économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> région avec <strong>de</strong>s retombées directes <strong>de</strong> plus d'un <strong>de</strong>mi million<br />

<strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs annuellement.<br />

(En raison <strong>de</strong> problèmes techniques <strong>la</strong> conférence et le débat qui a suivi n'ont pas été enregistrés)<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-3<br />

page 147


RÉSUMÉ<br />

<strong>jeudi</strong><br />

LA FORÊT DE L'AIGLE<br />

ET L'AMÉNAGEMENT RÉCRÉOTOURISTIQUE:<br />

LE CAS DE LA MOTONEIGE<br />

FRANÇOIS SAUMURE,<br />

Prési<strong>de</strong>nt, club <strong>de</strong> motoneige, Les Ours B<strong>la</strong>nc,<br />

386, rue Principale sud, Maniwaki,, CP 386, J9E 3G9, Tél: (819) 441-1444<br />

Nous rappellerons, tout d'abord, les gran<strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> l'implication du club <strong>de</strong> motoneige Les Ours<br />

B<strong>la</strong>ncs avec <strong>la</strong> C.G.F.A. afin <strong>de</strong> développer une infrastructure importante pour <strong>la</strong> motoneige <strong>sur</strong> le territoire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle. Cette expérience nous a appris plusieurs leçons <strong>sur</strong> l'aménagement et <strong>la</strong> protection<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore.<br />

L'expertise acquise dans les projets témoins doit être utilisée afin d'améliorer le régime forestier québécois<br />

et étendre ainsi à une plus <strong>la</strong>rge échelle <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> multiressource et <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité.<br />

(En raison <strong>de</strong> problèmes techniques <strong>la</strong> conférence et le débat qui a suivi n'ont pas été enregistrés)<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-3<br />

page 148


<strong>jeudi</strong><br />

AMÉNAGEMENT MULTIRESSOURCES<br />

VS<br />

DÉVELOPPEMENT D'ACTIVITÉS<br />

RÉCRÉOTOURISTIQUES<br />

MAGELLA MORASSE, Ing.f.,<br />

Direction du développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune, Société <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et <strong>de</strong>s parcs du Québec,<br />

675, boul. René-Lévesque Est, boîte 92, Québec (Québec) Canada, GlR 5V7,<br />

Tél. 418-521-3875 poste 4646, téléc. 418-646-6863, magel<strong>la</strong>.morasse@fapaq.gouv.qc.ca<br />

Résumé<br />

L'aménagement multiressource et le développement d'activités récréotouristiques sont tout à fait compatibles.<br />

Ce qui pose problème cependant pour les promoteurs, c'est <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong>s conditions permettant<br />

le développement <strong>de</strong> telles activités. Ainsi, dans les projets-témoins, il est apparu évi<strong>de</strong>nt que<br />

<strong>la</strong> mise en valeur <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s ressources suppose que les promoteurs doivent disposer <strong>de</strong><br />

l'ensemble <strong>de</strong>s droits <strong>sur</strong> le territoire, notamment en regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune.<br />

Par ailleurs, pour maximiser les chances <strong>de</strong> réussite <strong>de</strong> ces projets:<br />

• Il faut que les territoires visés soient suffisamment importants;<br />

• Il faut que les centres <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s diverses ressources (bois, faune, paysage, récréation, etc)<br />

se démarquent régionalement, c'est-à-dire qu'ils doivent apporter une plus-value régionale. Ceci suppose<br />

qu'il faut examiner un projet par rapport à l'ensemble d'une région.<br />

• Il faut également que les services offerts s'intègrent dans une vision régionale. La disponibilité <strong>de</strong><br />

divers services dispensés par d'autres formules <strong>publique</strong>s ou privées doit obligatoirement être pris<br />

en considération.<br />

• Il faut que ces projets contribuent à l'enrichissement collectif, c'est-à-dire qu'il faut s'as<strong>sur</strong>er qu'on<br />

ne dép<strong>la</strong>ce pas simplement <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> production <strong>de</strong> biens et services.<br />

• Il faut que les instances gouvernementales créent les conditions nécessaires à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong><br />

projets et stimulent les initiatives structurantes.<br />

(En raison <strong>de</strong> problèmes techniques <strong>la</strong> conférence et le débat qui a suivi n'ont pas été enregistrés)<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-3<br />

page 149


<strong>jeudi</strong><br />

LE TOURISME NATURE ET LES FORÊTS<br />

HABITÉES: UN CHEVAL DE TROIE?<br />

PIERRE DESJARDINS<br />

Prési<strong>de</strong>nt, Association <strong>de</strong>s producteurs en tourisme d'aventure du Québec,<br />

911 rue Jean-Talon Est, C.P. 56, Succursale R, Montréal (Québec), tel.: (514) 278-5923, téléc.: (514) 278-2885<br />

Résumé<br />

Il est vrai que le tourisme nature est maintenant reconnu par les différents intervenants du milieu touristique<br />

comme un produit d'avenir et <strong>de</strong> haut potentiel. Un produit touristique qui permet d'utiliser les<br />

ressources et main-d'oeuvre locales. Il est donc normal que <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s habitées<br />

mentionne les activités récréotouristiques et l'industrie du tourisme d'aventure comme utilisateurs <strong>de</strong><br />

leurs <strong>forêt</strong>s habitées. Le concept <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s habitées est très intéressant, mais il soulève <strong>de</strong>s doutes importants<br />

pour <strong>la</strong> cohabitation <strong>de</strong> tous les intervenants impliqués dans <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> ces territoires.<br />

À première vue, <strong>la</strong> cohabitation avec l'industrie forestière m'apparaît illusoire. C'est une industrie qui ne<br />

partage pas <strong>la</strong> ressource, elle considère as<strong>sur</strong>ément que <strong>la</strong> ressource lui appartient et elle applique un<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> où elle garantie <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong>s ressources premières (ren<strong>de</strong>ment soutenu oblige).<br />

Bref, un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> qui ne tient compte que <strong>de</strong> leurs intérêts financiers.<br />

À titre d'exemple, lors <strong>de</strong>s consultations pour l'aire commune 7121 aux abords <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière Coulonge, on<br />

ne peut que constater que le processus <strong>de</strong> consultation ne sert qu'à endormir toutes oppositions et les<br />

dés sont déjà pipés, aucune opposition et intervention n'est possible.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-3<br />

page 150


<strong>jeudi</strong><br />

Cependant, en étant un éternel optimiste, notre association est prête à<br />

siéger <strong>sur</strong> une table afin <strong>de</strong> partager notre vision <strong>de</strong> cohabitation, voici<br />

quelques sujets envisageables:<br />

1. Coupe jardinière uniquement<br />

2. Coupe à 200 mètres minimum <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cs, rivières et sentiers multidiciplinaires.<br />

3. . .Coupe à 2 kilomètres minimum <strong>de</strong> tous sites <strong>de</strong> camping et <strong>de</strong> tous points d'intérêt<br />

écologique et touristique.<br />

En résumé, remettre <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s habitées à l'économie locale est très intéressant et important<br />

du point <strong>de</strong> vue <strong>gestion</strong> et implication sociale. Cependant, cette façon <strong>de</strong> gérer encoure <strong>de</strong> grands risques<br />

à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> l'environnement. Comme dit le dicton: "il faut diviser pour régner"; les <strong>forêt</strong>s habitées<br />

risquent <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir une autre façon pour l'industrie forestière <strong>de</strong> mieux contrôler <strong>la</strong> ressource. Il m'apparaît<br />

indispensable qu'une politique générale <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> soit imposée afin <strong>de</strong> s'as<strong>sur</strong>er <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection<br />

<strong>de</strong> l'environnement.<br />

Pour l'industrie du tourisme nature, l'accès à <strong>de</strong>s territoires pour <strong>la</strong> production <strong>de</strong> produits natures est<br />

indispensable. Les projets <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s habitées peuvent faire partie d'une solution durable. Par conséquent,<br />

il est indispensable <strong>de</strong> comprendre que les compagnies forestières ne sont plus les seules utilisatrices<br />

<strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s. La <strong>forêt</strong> peut <strong>de</strong>venir rentable autrement qu'à l'horizontal. Finalement, <strong>la</strong> conservation du<br />

patrimoine naturel à l'heure du tourisme nature est synonyme <strong>de</strong> profits et d'emplois.<br />

(En raison <strong>de</strong> problèmes techniques <strong>la</strong> conférence et le débat qui a suivi n'ont pas été enregistrés)<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: Atelier-3<br />

page 151


SOIRÉE<br />

<strong>jeudi</strong> 19 Octobre:<br />

JEUDI, 19 OCTOBRE (SUITE)<br />

Conférencier invité: M. Paul André David, Sous-Ministre adjoint,<br />

Ministère <strong>de</strong>s Régions, Outaouais<br />

M. PAUL-ANDRÉ DAVID, Sous-Ministre, Ministère <strong>de</strong>s Régions, Outaouais<br />

Bonsoir à toutes et à tous.<br />

En tout premier lieu, je dois m'acquitter d'une tâche importante, soit celle <strong>de</strong> vous transmettre <strong>de</strong>s messages<br />

ministériels.<br />

Dans un premier temps, le ministre Brassard qui <strong>de</strong>vait être ici, s'excuse <strong>de</strong> n'avoir pu se dép<strong>la</strong>cer. Les<br />

travaux <strong>de</strong> l'Assemblée Nationale ont repris et il est en commission parlementaire. Il tient donc à s'excuser,<br />

et il veut vous souhaiter le plus grand succès dans vos délibérations et il espère pouvoir lire les<br />

actes du colloque.<br />

Le second message vient du ministre <strong>de</strong>s Régions, monsieur Jolivet, il s'excuse d'avoir été dans l'obligation<br />

<strong>de</strong> ne pouvoir assister à votre colloque, vous savez l'attachement qu'il a pour votre cause. Ce sont<br />

les mêmes raisons qui justifient le fait qu'il ait du rester à Québec.<br />

Enfin, j'ai un message du ministre responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, M. Joseph Facal,<br />

qui m'a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> vous le lire:<br />

" Au fil <strong>de</strong>s ans <strong>la</strong> Corporation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle, s'est imposée comme un modèle <strong>de</strong><br />

concertation et d'enracinement au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté outaouaise. Au rythme <strong>de</strong>s<br />

années les travailleurs et artisans <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle sont reconnus comme <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs<br />

d'une compétence exceptionnelle au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté forestière<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Soirée : Banquet d'honneur<br />

page 152


<strong>jeudi</strong><br />

québécoise. Ce n'est donc pas étonnant que <strong>la</strong> corporation ait songé à<br />

organiser un colloque d'une telle envergure. C'est donc avec beaucoup <strong>de</strong><br />

fierté qu'à titre <strong>de</strong> ministre responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> l'Outaouais, je tiens à<br />

souhaiter <strong>la</strong> bienvenue à tous ces utilisateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>, à tous ces faiseurs <strong>de</strong><br />

<strong>forêt</strong> qui se rendront à Maniwaki pour réfléchir ensemble <strong>sur</strong> cette nouvelle manière<br />

d'habiter et <strong>de</strong> développer harmonieusement cette magnifique ressource qu'est <strong>la</strong> <strong>forêt</strong><br />

québécoise. Laissez-moi aussi rendre hommage aux organisateurs et bénévoles <strong>de</strong> ce<br />

colloque qui ont investi sans relâche cœur et raison pour que l'événement soit une véritable<br />

réussite. À vous tous et toutes, invités. participants, conférenciers et organisateurs,<br />

je souhaite tout le succès escompté et je vous confirme que je n'ai aucun<br />

doute quant aux résultats qui émaneront <strong>de</strong> vos travaux. Ils apporteront certainement<br />

un éc<strong>la</strong>irage pertinent <strong>sur</strong> ces nouveaux mo<strong>de</strong>s d'exploitation et d'aménagement <strong>de</strong>s<br />

<strong>forêt</strong>s que vous tentez <strong>de</strong> faire émerger un peu partout <strong>sur</strong> le territoire québécois. "<br />

M. Joseph Facal, Ministre responsable <strong>de</strong> l'Outaouais<br />

Il me reste un <strong>de</strong>rnier message à vous livrer, celui d'un régionaliste qui œuvre au sein d'un ministère<br />

dont <strong>la</strong> mission est <strong>de</strong> soutenir et <strong>de</strong> favoriser le développement régional. Sur ce p<strong>la</strong>n, le projet <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Forêt <strong>de</strong> l'Aigle en est un qui a su intégrer toutes les ressources qui avaient intérêt à voir le projet se<br />

réaliser. Permettez-moi d'en énumérer quelques-unes. Pour ce qui est <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur scientifique, c'est<br />

l'IQAFF qui l'assume, je veux profiter <strong>de</strong> l'occasion pour saluer le codirecteur <strong>de</strong> l'institut, monsieur<br />

Frédérik Doyon. L'un <strong>de</strong>s partenaires économiques importants, <strong>la</strong> Société Sylvicole <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Gatineau,<br />

dont je veux saluer son prési<strong>de</strong>nt, M. Michel Thibault. Il faut souligner <strong>la</strong> participation active <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté<br />

Algonquine au projet, je profite <strong>de</strong> l'occasion pour saluer son représentant, M Norm Odjik. Trois<br />

autres membres importants <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corporation; <strong>la</strong> Zec Bras-Coupé Désert, représentée par sa directrice,<br />

madame Reine Cryte, <strong>la</strong> municipalité du Lac Cayamant, représenté par madame Vallière et le Club <strong>de</strong><br />

motoneige Les Ours B<strong>la</strong>ncs, dont le prési<strong>de</strong>nt est M François Saumure.<br />

Bravo à toutes et à tous, c'est grâce à ce grand mouvement <strong>de</strong> concertation et cette prise en charge <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> société civile si nous célébrons ce soir le grand succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> " Forêt <strong>de</strong> l'Aigle ".<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: soirée<br />

page 153


<strong>jeudi</strong><br />

Permettez-moi maintenant <strong>de</strong> vous parler <strong>de</strong> ce que je connais le plus, le<br />

développement régional. Au Québec, nous avons développé <strong>de</strong> nouvelles<br />

façons <strong>de</strong> faire en <strong>de</strong>mandant aux citoyens et citoyennes <strong>de</strong> participer activement<br />

au <strong>de</strong>venir socio-économique <strong>de</strong> leur milieu respectif. Pour ce faire, le gouvernement<br />

a mandaté les CRD pour as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> concertation <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s régions<br />

du Québec et pour réaliser une p<strong>la</strong>nification stratégique régionale (PSR). Il y a 17 régions<br />

administratives au Québec, dont 17 CRD, 17 PSR et 17 conseils d'administration distincts.<br />

En Outaouais, le CRDO a déposé en février 2000 sa PSR. Par <strong>la</strong> suite, le gouvernement du Québec a émis<br />

un avis <strong>sur</strong> <strong>la</strong> faisabilité <strong>de</strong>s différentes attentes signifiées par <strong>la</strong> région pour enfin rédiger conjointement,<br />

l'entente cadre. Cette <strong>de</strong>rnière se veut en quelque sorte, un livre <strong>de</strong> recettes adaptées au développement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> région. Qui plus est, ce livre <strong>de</strong> recettes conjoint, a été accepté le 14 juin <strong>de</strong>rnier par le Conseil<br />

<strong>de</strong>s ministres à l'intérieur d'un décret qui est venu en quelque sorte, sceller cette alliance ; région / gouvernement<br />

du Québec.<br />

Comme l'Outaouais renferme <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> réserve <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> feuillue du Québec, le secteur forestier a<br />

donc été i<strong>de</strong>ntifié comme étant une composante socio-économique importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> région. Qui plus<br />

est, se sont à <strong>la</strong> fois le ministre Jean-Pierre Jolivet et <strong>la</strong> région <strong>de</strong> l'Outaouais qui sont à l'origine du concept<br />

<strong>de</strong> " Forêt habitée ". Cependant, il faut reconnaître que l'un <strong>de</strong>s principaux facteurs qui a permis au<br />

projet <strong>de</strong> <strong>la</strong> " Forêt <strong>de</strong> l'Aigle " <strong>de</strong> connaître une telle réussite, est sans nul doute le fait que le territoire<br />

retenu à l'origine soit libre <strong>de</strong> tout droit. Que souhaiter <strong>de</strong> plus!<br />

Nous avons été à même <strong>de</strong> constater qu'après quatre ans, le bi<strong>la</strong>n est très positif. Qui n'a pas rêvé <strong>de</strong> travailler<br />

à un tel projet, dans une telle <strong>forêt</strong>, même moi qui s'y connais peu, j'ai cru voir <strong>de</strong>s chevaux<br />

heureux et souriants.<br />

Néanmoins, comme le disait tantôt M Bouthillier, il faut que vous alliez au-<strong>de</strong>là du bi<strong>la</strong>n et profiter <strong>de</strong><br />

cette occasion pour baliser le changement. Aujourd'hui, vous nous avez démontré qu'il était possible <strong>de</strong><br />

faire du multi-usages en <strong>forêt</strong>. Bien que <strong>la</strong> récolte forestière <strong>de</strong>meure l'activité <strong>la</strong> plus économiquement<br />

rentable, vous nous faites <strong>la</strong> démonstration qu'il est possible d'y faire cohabiter <strong>de</strong>s activités fauniques<br />

et récréatives. Qui plus est, votre succès rési<strong>de</strong> dans votre façon <strong>de</strong> faire, dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où vous avez su<br />

respecter les limites <strong>de</strong> chacun et transiger avec les contraintes <strong>de</strong>s autres.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: soirée<br />

page 154


<strong>jeudi</strong><br />

En ce sens, aujourd'hui, nous assistons à un événement exceptionnel.<br />

Exceptionnel pour <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s travaux forestiers, fauniques et récréatifs,<br />

exceptionnel pour sont site, exceptionnel par <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s différentes interventions<br />

faites lors du colloque et enfin exceptionnel par sa démonstration évi<strong>de</strong>nte<br />

que l'on peut faire <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s choses uniquement par <strong>la</strong> concertation et une<br />

volonté collective <strong>de</strong> réussir.<br />

Bien que <strong>la</strong> révision du régime forestier ne semble pas accor<strong>de</strong>r toute <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce que vous souhaitez au<br />

concept <strong>de</strong> " <strong>forêt</strong> habitée ", je suis persuadé que les travaux qui émaneront <strong>de</strong> votre colloque feront<br />

avancer <strong>la</strong> cause encore un peu plus. Nous savons que d'autres expériences du même type se vivent<br />

ailleurs au Québec, et bien qu'elles se fassent dans d'autres conditions, il y a p<strong>la</strong>ce pour une cohabitation<br />

harmonieuse. Oui, vous pouvez et vous <strong>de</strong>vez baliser le changement en indiquant les voix à prendre et<br />

les erreurs à éviter.<br />

Je veux aussi profiter <strong>de</strong> l'occasion pour m'adresser à nos visiteurs, sachez que l'Outaouais, est une région<br />

qui gagne à être connue. Cette région a un potentiel inouï où les gens ont fait l'apprentissage du<br />

faire valoir et <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> leurs droits. Mais ils ont aussi appris que c'est très difficile d'arriver à <strong>de</strong>s<br />

résultats si on ne fait pas le travail nécessaire pour réussir. Je crois que qu'avec le projet " Forêt <strong>de</strong> L'Aigle<br />

", <strong>la</strong> région est allée chercher une notoriété qui ne fait aucun doute. Le ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles<br />

l'a d'ailleurs soutenue, grâce aux volets I et II, néanmoins, <strong>la</strong> qualité et <strong>la</strong> fiabilité <strong>de</strong> l'intervention<br />

ont fait en sorte <strong>de</strong> confirmer ce que <strong>la</strong> CGFA dit, car nous le retrouvons <strong>sur</strong> le terrain. J'en veux pour<br />

preuve le fait que les gens du MRN regar<strong>de</strong>nt les travaux réalisés et s'en inspirent comme référence pour<br />

d'éventuelles interventions.<br />

L'approche multi-usages est intéressante mais ce qui est encore plus important c'est que tous les<br />

intervenants sont parties prenantes à l'exercice. Il ne faut <strong>sur</strong>tout pas en oublier un comme l'ont<br />

souligné M. Doyon et Lussier, sinon le tapis nous remonte rapi<strong>de</strong>ment à <strong>la</strong> figure. Le processus <strong>de</strong><br />

concertation est un peu plus long mais il donne d'excellents résultats. C'est une preuve vivante que <strong>la</strong><br />

persévérance et le travail bien fait, portent fruits. La concertation ne peut pas être bidon si on veut<br />

obtenir d'excellents résultats.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: soirée<br />

page 155


Je tire <strong>de</strong> cet exercice trois conclusions.<br />

<strong>jeudi</strong><br />

Dans un premier temps l'innovation doit être au ren<strong>de</strong>z-vous. Pour être capable<br />

d'intéresser un ministre il faut être original, comme par exemple, les gens qui ont<br />

fait livrer un message, cette semaine, au ministre Facal dans une bouteille scellée.<br />

Tout le mon<strong>de</strong> vou<strong>la</strong>it savoir ce qu'il y avait <strong>de</strong>dans et c'est <strong>la</strong> lettre qui a reçu le plus d'attention<br />

cette journée-là. Il faut donc être original. Il faut innover dans nos approches.<br />

Deuxième élément, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce que doivent occuper nos re<strong>la</strong>tions interpersonnelles. Il faut les soigner parce<br />

qu'on a pas <strong>de</strong>ux fois l'occasion <strong>de</strong> faire bonne impression. La Forêt <strong>de</strong> l'Aigle a réussi non seulement à<br />

soigner son image avec chacun <strong>de</strong> ses membres mais également pour ce colloque. La preuve en est que<br />

nous sommes contents d'y être et <strong>de</strong> nous dire les vraies choses…<br />

Dernier élément qui ressort <strong>de</strong> façon dominante: il faut mettre au cœur <strong>de</strong> nos préoccupations <strong>la</strong><br />

ressource <strong>la</strong> plus importante, trop souvent négligée, <strong>la</strong> ressource humaine. On l'oublie trop souvent. Il<br />

faut se le dire, ce sont les ressources humaines qui font <strong>la</strong> différence entre le succès ou l'insuccès. Trop<br />

souvent, dans nos différents projets, nous donnons une p<strong>la</strong>ce prépondérante aux autres dimensions,<br />

matérielles, économiques ou financières, parce qu'on prend pour acquis <strong>la</strong> dimension humaine.<br />

En terminant, j'aimerais remercier encore une fois les organisateurs <strong>de</strong> l'événement. Je dois avouer que<br />

je suis très fier d'être <strong>de</strong> l'Outaouais et <strong>de</strong> savoir que vous allez retourner chez vous en nous enviant, un<br />

peu. C'est un colloque qui a été au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> toutes mes attentes et j'espère <strong>de</strong>s vôtres aussi. Ce succès<br />

est dû à votre participation et à votre engouement que vous avez manifestés tout au long <strong>de</strong> l'événement.<br />

Merci d'être venu pour voir l'Outaouais et <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

et nous livrer ce que vous aviez comme message.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

19 Octobre: soirée<br />

page 156


MATIN<br />

9:00 à 11:30 heures<br />

ORIENTATIONS ET DÉFIS DU MODÈLE<br />

DE FORÊT HABITÉE EN AMÉNAGEMENT FORESTIER.<br />

vendredi<br />

VENDREDI, 20 OCTOBRE<br />

1. Conférence d'ouverture: M. Marc Dupuis, Directeur du CLD Vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gatineau:<br />

Un <strong>sur</strong>vol <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gatineau<br />

2. Débat: L'extension du modèle <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource à l'ensemble <strong>de</strong> l'espace forestier québécois:<br />

recommandations à faire, chantiers à mettre en p<strong>la</strong>ce et évaluations à poursuivre.<br />

Objectif:<br />

Discuter <strong>de</strong>s conclusions <strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée précé<strong>de</strong>nte en s'interrogeant <strong>sur</strong> les expériences ou<br />

les évaluations à poursuivre ou à engager.<br />

Forme:<br />

Débat animé par Luc Bouthillier, Ing.f., Ph.D., professeur à l'Université Laval.<br />

Panélistes:<br />

1- M. Jacques Tremb<strong>la</strong>y, Ing.f., Ministère <strong>de</strong>s Ressources naturelles du Québec<br />

2- M. Jacques Gauvin, Ing.f., Association <strong>de</strong>s manufacturiers <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> sciage du Québec<br />

3- M. Jean Thiffault, Prési<strong>de</strong>nt, Association touristique <strong>de</strong> l'Outaouais<br />

4- M. M. Dany Hogg, Fédération <strong>de</strong>s pourvoyeurs du Québec<br />

5- M. Marc Beaudoin, Ing.f., Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre: Plénière<br />

page 157


vendredi<br />

UN SURVOL DU TERRITOIRE<br />

DE LA VALLÉE DE LA GATINEAU<br />

M. MARC DUPUIS Directeur du CLD Vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gatineau.<br />

J'aimerais vous faire faire un <strong>sur</strong>vol <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gatineau à l'ai<strong>de</strong> d'outils géomatisés. Nous<br />

sommes en présence d'un territoire <strong>de</strong> 13 400 km carrés. Il y a 85% du territoire qui est du territoire<br />

public et 30 % <strong>de</strong> ce territoire public se trouve <strong>sur</strong> du territoire municipalisé. On y retrouve, entre autres,<br />

le fameux réservoir Baskatong, qui se situe aux confins <strong>de</strong> l 'Outaouais et <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s. Il y a aussi <strong>la</strong><br />

réserve <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vérendrye qui est gérée par <strong>la</strong> SÉPAQ. Avec ses 600 km <strong>de</strong> circuits, le canot-camping est une<br />

activité importante pour <strong>la</strong> réserve.<br />

Avec <strong>la</strong> route 117, on se dirige vers le territoire municipalisé. Il comprend vingt municipalités <strong>sur</strong> le territoire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC et <strong>de</strong>ux communautés algonkines. Il y a trois réservoirs: le Baskatong le Cabonga et le<br />

Poisson B<strong>la</strong>nc. Dans les coins <strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong> Linton et Montcerf, c'est le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> ZEC Bras-Coupé<br />

Desert et du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle. Sur tout notre territoire, il y a 50 pourvoiries à droits exclusifs<br />

et non exclusifs dont principalement 28 au Baskatong. Il y a aussi 4 réserves écologiques, 6 parcs<br />

régionaux, dont un parc linéaire, notre voie cyc<strong>la</strong>ble. Pour les amateurs <strong>de</strong> pêche, on a 3,400 p<strong>la</strong>ns d'eau<br />

avec différents types <strong>de</strong> poissons. Le réseau routier et forestier est très bien déployé. Il y a 18 industriels<br />

<strong>sur</strong> les aires communes 73-74 qui ont <strong>de</strong>s attributions <strong>de</strong> volume. En fait d'usines importantes, on pense<br />

à Louisiana-Pacific, Bowater, Domtar, Makibois, et Commonwealth.<br />

En territoire privé, il existe 2400 producteurs privés inscrits à l'agence <strong>de</strong> mise en valeur <strong>sur</strong> le territoire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gatineau. Dans l'ensemble <strong>de</strong> l'Outaouais, les terres <strong>publique</strong>s sont très<br />

prépondérantes.<br />

On compte 170 terres agricoles enregistrées au ministère <strong>de</strong> l'agriculture. Les productions principales<br />

sont le <strong>la</strong>it, vache-veaux, et <strong>la</strong> sylviculture. Celle-ci possè<strong>de</strong> un <strong>de</strong>s potentiels les plus importants au<br />

Québec en regard <strong>de</strong>s territoires non organisés. Au Baskatong, on retrouve une aire faunique communautaire<br />

qui a été créée il y a 2 ans et qui s'occupe <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> piscicole du p<strong>la</strong>n d'eau. Je terminerai en<br />

disant que le projet <strong>de</strong> Forêt Habitée, c'est 140 km carré dont 42% en milieu municipal et 24% qui touche<br />

le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC Pontiac.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

page 158


vendredi<br />

INTRODUCTION AU DÉBAT<br />

DE LA SESSION DE PLÉNIÈRE<br />

PAR M. LUC BOUTHILLIER ANIMATEUR.<br />

La nuit a été courte et mouvementée, pleine <strong>de</strong> rêves qui ont stimulé <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong><br />

cette fameuse déc<strong>la</strong>ration dont on vous parlera plus tard.<br />

Je pense que <strong>la</strong> démonstration que nous a fait M. Dupuis en nous présentant le territoire a mis en p<strong>la</strong>ce<br />

<strong>de</strong> façon concrète que <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> est bel et bien un milieu multiressource et qu'il existe <strong>de</strong>s gens, et <strong>de</strong>s infrastructures<br />

en p<strong>la</strong>ce ( <strong>de</strong>s institutions politiques, <strong>de</strong>s MRC, <strong>de</strong>s municipalités.) Le concept <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée nous convie à être capable d'utiliser ce qui est en p<strong>la</strong>ce pour aller plus loin, pour faire plus. La<br />

démonstration <strong>de</strong> Marc Dupuis est aussi très efficace pour montrer que le concept <strong>de</strong> Forêt Habitée n'est<br />

pas un concept d'exclusion. Non seulement il faut utiliser les structures, les moyens, les infrastructures,<br />

les institutions qui sont en p<strong>la</strong>ce, non seulement il faut solliciter le génie <strong>de</strong>s gens qui sont en p<strong>la</strong>ce mais<br />

il faut aussi trouver moyen <strong>de</strong> s'arrimer à d'autres réalités comme celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> privée, comme celle<br />

<strong>de</strong>s premières nations, comme celle <strong>de</strong>s industriels qui trop souvent se sentent menacés par cette idée<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée. Dans les trois ateliers <strong>de</strong> hier après-midi, c'est probablement <strong>la</strong> convergence <strong>la</strong> plus<br />

forte qui est ressortie.<br />

Ce qui nous a semblé c<strong>la</strong>ir c'est qu'il existe <strong>de</strong>ux perceptions du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée. La première,<br />

c'est que ça peut être une entreprise <strong>de</strong> production <strong>de</strong> ressources. La <strong>de</strong>uxième, c'est que c'est une formule<br />

d'aménagement qui vise à concilier tous les détenteurs <strong>de</strong> droits. Dans le cas d'une entreprise en<br />

bonne et due forme, ça signifie qu'il y a un ménage fondamental à faire dans le cas <strong>de</strong>s droits consentis.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> cette philosophie d'aménagement intégrée, adaptative et inclusive, c'est probablement<br />

plus l'idée <strong>de</strong> concertation qui est en cause. Est-ce que ces <strong>de</strong>ux approches s'excluent mutuellement?<br />

Est-ce qu'on peut faire l'un et l'autre … Le gros message c'est que peut importe <strong>la</strong> philosophie qu'on<br />

adopte, il va falloir abor<strong>de</strong>r et re-visiter ces droits consentis. Est-ce qu'il y a moyen <strong>de</strong> re-visiter ces droit<br />

consentis <strong>de</strong> façon à ce que les gens qui possè<strong>de</strong>nt et bénéficient <strong>de</strong> ces droits puissent se sentir partie<br />

prenante plutôt que menacés?<br />

Ce<strong>la</strong> nous amène donc à ces <strong>de</strong>ux autres thèmes fondamentaux qui ont été discutés hier. L'idée <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée c'est non seulement revisiter <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> droits consentis mais c'est aussi bâtir <strong>de</strong>s partenariats.<br />

De quoi s'agit-il quand on parle <strong>de</strong> partenariat? Est-ce qu'on parle d'un véritable partenariat d'affaire<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

page 159


vendredi<br />

où non seulement on développe une vision commune, non seulement on<br />

s'assoit ensemble pour dialoguer <strong>de</strong> façon constructive, mais où on é<strong>la</strong>bore<br />

<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns? Est-ce qu'on a autre chose en tête lorsque l'on parle <strong>de</strong> partenariat?<br />

L'idée <strong>de</strong> concertation est le troisième thème fort qui est ressorti dans chacun <strong>de</strong>s ateliers.<br />

Ce<strong>la</strong> ressort dans tous les ateliers que <strong>la</strong> concertation, c'est une idée force du concept<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée. Mais comment ça marche, qu'elles sont les compétences qu'il faut développer<br />

pour véritablement parler <strong>de</strong> concertation qui fonctionne? Combien <strong>de</strong> temps ce<strong>la</strong> prend-il? C'est bien<br />

beau <strong>de</strong> dire Forêt Habitée =concertation mais est-ce qu'on peut aller plus loin? De <strong>la</strong> même façon que<br />

l'idée <strong>de</strong> partenariat c'est une belle idée mais est-ce qu'on peut <strong>la</strong> faire atterrir dans quelque chose <strong>de</strong><br />

concret? On sent qu'il y a une convergence quant à l'idée <strong>de</strong> concertation mais ça converge vers quoi?<br />

Autre idée qui ressort, celle que le concept <strong>de</strong> Forêt Habitée ne signifie pas tabu<strong>la</strong> rasa, ne signifie pas<br />

qu'on doit s'inscrire dans une rupture définitive avec notre passé. On a retenu <strong>de</strong>s débats que le concept<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée est une façon <strong>de</strong> concevoir <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> qui appelle à une approche graduelle du changement.<br />

Est-ce qu'on s'est trompé?<br />

L'idée <strong>de</strong> Forêt Habitée semble aussi être, bien concrètement, <strong>de</strong>s lieux d'apprentissage. Des lieux où<br />

l'on fait <strong>de</strong>s expériences. Des lieux où l'on améliore les manières d'intervenir <strong>sur</strong> le territoire. Des lieux<br />

qui vont permettre d'i<strong>de</strong>ntifier <strong>la</strong> création <strong>de</strong> richesse parce que ça c'est probablement <strong>la</strong> plus grosse<br />

idée-force…Pourquoi cette histoire <strong>de</strong> Forêt Habitée, pourquoi vouloir rompre avec une longue tradition<br />

<strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s? Il s'agit <strong>de</strong> créer <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse mais une richesse qui n'est pas qu'économique:<br />

<strong>la</strong> valorisation <strong>de</strong>s travailleurs, le renforcement <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion sociale…L'exemple spectacu<strong>la</strong>ire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle c'est cette espèce <strong>de</strong> fierté que ce projet a su insuffler dans les gens <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

région. Quand les gens viennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Gatineau et <strong>de</strong> <strong>la</strong> région du Pontiac, ils sont heureux <strong>de</strong><br />

s'apercevoir que cette entreprise, fondée essentiellement <strong>sur</strong> une dynamique consensuelle, a créé non<br />

seulement <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse économique mais également un réel sentiment d'appartenance, <strong>de</strong> développer<br />

une expertise. Ce projet a même amené <strong>de</strong>s ingénieurs forestiers à voir autre chose que du papier<br />

et du panneau dans <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. Cette philosophie s'étendra probablement à l'ensemble du Québec. Quand<br />

on parle <strong>de</strong> création <strong>de</strong> richesse, il faut avoir ça en tête, as<strong>sur</strong>er en <strong>sur</strong>croît <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse économique.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

page 160


vendredi<br />

Ce qui semble aussi intéressant dans les discussions d'hier, c'est que l'intégration,<br />

c'est compliquée. C'est facile d'en parler <strong>de</strong>vant une salle mais <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> vivre au jour le jour, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vivre dans une perspective à moyen et long terme,<br />

être capable <strong>de</strong> se projeter dans l'avenir avec une vision intégrée, c'est complexe<br />

à gérer. Est-ce que cette complexité nous invite à considérer le concept <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée, comme une inflexion, un virage du régime forestier qui va mettre <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> au service<br />

<strong>de</strong>s gens qui en vivent et qui l'habitent? L'idée <strong>de</strong> Forêt Habitée à travers son histoire <strong>de</strong><br />

partenariat et <strong>de</strong> concertation vise, entre autres, à développer <strong>de</strong>s visions communes, <strong>de</strong>s projets<br />

communs, <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> suivi communs afin que l'on apprenne continuellement <strong>de</strong> nos erreurs.<br />

Le projet <strong>de</strong> Forêt Habitée montre bien que <strong>la</strong> structure légale actuelle n'est pas adéquate. La structure<br />

étatique est très sectorielle. Cependant, <strong>de</strong>s projets comme celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle sont <strong>de</strong>s succès<br />

parce que les fonctionnaires ne sont pas intrinsèquement mauvais, bouchés, obtus, ou enfermés entre<br />

les quatre murs <strong>de</strong> leurs secteurs. Le projet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle s'est concrétisé parce qu'il y a eu <strong>de</strong>s<br />

fonctionnaires qui ont abattu ces cloisons.<br />

Existe-t-il un moyen <strong>de</strong> développer une approche territoriale dans l'infrastructure étatique dont nous disposons?<br />

Le projet <strong>de</strong> Forêt Habitée nous invite à pousser très fort pour que cette philosophie <strong>de</strong> l'aménagement<br />

territorial soit celle qui instruise nos représentants gouvernementaux. C'est un peu ce que<br />

l'on a distillé <strong>de</strong> toutes les discussions jusqu'à maintenant à ce colloque<br />

Bien sûr, vous avez remarqué que je suis resté très général. C'est évi<strong>de</strong>nt que pour illustrer tous ces<br />

beaux concepts dans les débats qui ont eu lieu, les conférenciers ont utilisé <strong>de</strong>s exemples précis pour<br />

bien les faire comprendre. Notre discussion d'aujourd'hui nous permettra <strong>de</strong> revenir là-<strong>de</strong>ssus.<br />

Ce qui compte pour l'instant, c'est d'amorcer <strong>la</strong> discussion. Pour ce faire, nous comptons <strong>sur</strong> un panel <strong>de</strong><br />

distingués invités qui auront quelques minutes pour réagir spontanément. Il n'est pas question <strong>de</strong> vous<br />

offrir cinq nouveaux exposés ce matin, <strong>la</strong> parole est aux participants.<br />

On va donc compter <strong>sur</strong> M. Jacques Tremb<strong>la</strong>y, M. Jacques Gauvin, M. Jean Thiffault,<br />

M. Dany Hogg, M. Marc Beaudoin pour amorcer <strong>la</strong> discussion.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

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vendredi<br />

PÉRIODE DE DÉBAT AVEC L'ASSEMBLÉE<br />

M. Luc Bouthillier: M. Deffrasnes, nous a dit hier: " …<strong>la</strong> Forêt Habitée, ça ne<br />

peut pas fonctionner parce que les droits consentis figent tout le système ".<br />

D'entrée <strong>de</strong> jeu, M. Tremb<strong>la</strong>y, cette histoire <strong>de</strong> droits consentis, qu'est-ce que ça vous<br />

inspire comme commentaires?<br />

M. Jacques Tremb<strong>la</strong>y, MRN:. On doit se rappeler que le ministère a commandé à un groupe interministériel<br />

<strong>de</strong> faire une réflexion <strong>sur</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée afin <strong>de</strong> supporter le<br />

développement <strong>de</strong>s collectivités.. Depuis, on sait qu'on a effectivement un réseau <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s témoins. Il y<br />

avait à ce moment-là une condition sine qua non au projet. Celle d'imp<strong>la</strong>nter cette démarche dans le<br />

contexte du respect <strong>de</strong>s régimes en p<strong>la</strong>ce, que ce soit au chapitre <strong>de</strong>s régimes forestiers, fonciers et<br />

autres. C'est une condition <strong>de</strong> départ et un positionnement. À <strong>la</strong> lumière du bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s projets témoins <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>rnières années, tout <strong>de</strong>vient facile lorsque l'on peut consentir l'ensemble <strong>de</strong>s droits aux promoteurs<br />

<strong>de</strong> projets. Par contre, on a eu <strong>de</strong>s témoignages en cours <strong>de</strong> semaine nous disant qu'on avait réussi<br />

en territoire <strong>de</strong> CAAF. Le respect <strong>de</strong>s droits y est réalisé et <strong>de</strong>s projets ont été réalisés qui ont un avenir.<br />

Tout ça me fait dire qu'il n'y a pas <strong>de</strong> formule unique à l'échelle du territoire. Je pense que le choix politique<br />

que l'on peut faire à ce jour, c'est d'approcher ce développement <strong>sur</strong> une base d'évolution ou <strong>de</strong><br />

révolution. Le gouvernement a décidé <strong>de</strong> l'approcher <strong>sur</strong> une base d'évolution et donc d'ajuster son<br />

régime forestier <strong>de</strong> façon à favoriser <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources et le partenariat. Il faudrait aussi<br />

ajouter à cet ajustement le fait que dans les me<strong>sur</strong>es touchant le régime forestier, le ministère a prévu<br />

l'introduction d'un nouveau mo<strong>de</strong> d'octroi <strong>de</strong> droits qui s'appelle un contrat d'aménagement forestier.<br />

On est habitué au CAAF et on aura bientôt une nouvelle formule qui vise à offrir aux promoteurs du milieu<br />

<strong>de</strong>s contrats d'aménagement dans les territoires <strong>de</strong> CAAF. Ce<strong>la</strong> se fera dans le contexte où il aura un<br />

certain support du milieu et <strong>de</strong>s opportunités <strong>de</strong> volume. On envisage donc, dans le respect <strong>de</strong>s droits,<br />

une certaine <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s opportunités.<br />

M. Luc Bouthillier: Il y a un projet dans <strong>la</strong> révision du régime forestier actuel dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où il y<br />

a <strong>de</strong>s attributions qui vont tomber. Est-ce qu'on peut imaginer, par exemple, que le ministère pourrait<br />

catalyser cet abandon d'attributions pour favoriser <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> Forêt Habitée?<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

Animateur Panéliste Membre <strong>de</strong> l’assemblée<br />

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vendredi<br />

M. Jacques Tremb<strong>la</strong>y, MRN: Non, je ne pense pas. Je pense que c'est<br />

d'abord une me<strong>sur</strong>e structurante, Il y a différentes situations qui peuvent se<br />

produire. On sait que périodiquement, on révise les p<strong>la</strong>ns généraux d'aménagement.<br />

Déjà, on constate que dans certaines régions cette révision produit <strong>de</strong>s<br />

effets désastreux, soit une baisse <strong>de</strong>s calculs <strong>de</strong> possibilités. Dans d'autres cas, ça conduit<br />

à certaines augmentations <strong>de</strong> possibilités. Dans ce cas là, il y aura certaines opportunités.<br />

Il faudra donc faire <strong>de</strong>s choix quant à <strong>la</strong> consolidation <strong>de</strong> l'industrie en p<strong>la</strong>ce et au support<br />

<strong>de</strong> nouveaux projets.<br />

Il existe aussi <strong>de</strong>s mouvements d'entreprises qui peuvent constituer <strong>de</strong>s opportunités pour le gouvernement,<br />

suite à <strong>de</strong>s consolidations pour épargner certains volumes au profit <strong>de</strong> certaines communautés.<br />

Il y a un certain nombre <strong>de</strong> contextes qui vont nous amener dans le temps à faire <strong>de</strong>s choix<br />

sociaux. Il faut se rappeler que dans l'esprit <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, on s'en remet beaucoup aux orientations régionales.<br />

Alors, avant <strong>de</strong> supporter un organisme par l'attribution d'un contrat d'aménagement forestier, on va<br />

comprendre qu'il est <strong>de</strong> l'intention du gouvernement <strong>de</strong> consulter les instances régionales, notamment<br />

le CRD. On sait très bien que les projets n'ont pas tous <strong>la</strong> même valeur. On doit comprendre qu'on ne<br />

peut faire l'adéquation, qu'un volume disponible s'applique à un projet <strong>de</strong> Forêt Habitée. Je pense que<br />

les régions vont être en me<strong>sur</strong>e d'apprécier <strong>la</strong> teneur <strong>de</strong>s projets et l'apport économique par rapport à<br />

<strong>la</strong> consolidation <strong>de</strong> l'industrie forestière. Maintenant les droits évi<strong>de</strong>mment dépassent <strong>la</strong>rgement le contexte<br />

<strong>de</strong>s droits forestiers. On sait que les droits forestiers sont le levier financier le plus important pour<br />

consoli<strong>de</strong>r les projets. La Forêt <strong>de</strong> l'Aigle en est un témoignage éloquent. Il faut toutefois comprendre que<br />

dans cette démarche <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources et <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s communautés, on interpelle<br />

d'autres ministères, d'autres ressources. Là aussi, il n'y a rien d'acquis. La loi <strong>sur</strong> les <strong>forêt</strong>s ne<br />

peut pas dépasser <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> forestière comme telle et il aura sûrement <strong>de</strong>s concertations à établir.<br />

M. Luc Bouthillier: Lorsqu'on parle <strong>de</strong> droits, on a toujours tendance à voir ce que ça nous donne<br />

comme avantages et à glisser <strong>sur</strong> le tapis qu'il n'y a pas <strong>de</strong> droits sans <strong>de</strong>voir…On va aller voir les bénéficiaires<br />

<strong>de</strong>s fameux droits. D'abord les droits <strong>sur</strong> <strong>la</strong> matière ligneuse, dont l'industrie forestière dispose<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité. Quand on parle <strong>de</strong> <strong>de</strong>voirs accompagnant ces droits, est-ce qu'on pourrait imaginer que<br />

l'industrie forestière a un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> participer à <strong>la</strong> responsabilisation <strong>de</strong>s communautés?<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

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vendredi<br />

M. Jacques Gauvin, AMBSQ: Je vous dirais, tout en reconnaissant être<br />

subjectif à ce sujet, que dans les discussions que j'ai entendues, il y avait autant<br />

<strong>de</strong> gens qui disaient que c'était possible <strong>de</strong> vivre, <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s choses dans<br />

un contexte où il y a ces détenteurs <strong>de</strong> droits que <strong>de</strong>s gens qui disaient que c'était<br />

impossible. Je crois qu'il y a <strong>de</strong>s choses qui sont possibles; on a parlé <strong>de</strong> partenariats<br />

incontournables, d'efforts communs. S'asseoir et se parler afin d'en arriver à <strong>de</strong>s ententes<br />

c'est avoir confiance. C'est ce que je pense qui est important. Je trouve que c'est un piège terrible<br />

que <strong>de</strong> dire: " La Forêt Habitée, ça n'existe pas si on maintient les droits consentis. " Si on le traite<br />

<strong>de</strong> cette façon, c'est comme si on mettait en avant le concept lui-même face à <strong>la</strong> réalité qu'il veut produire.<br />

Ce qui est important du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée c'est <strong>la</strong> réalité qu'il veut produire. La finalité,<br />

c'est l'apprentissage, <strong>la</strong> valorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> main-d'œuvre, le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté. La concertation<br />

dans le milieu ça existe et les industriels en font partie. Quand on parle <strong>de</strong> contribution au<br />

développement <strong>de</strong>s régions et <strong>de</strong>s communautés, l'industrie qui est en p<strong>la</strong>ce et existe participe à ça. Ce<br />

n'est pas le concept <strong>de</strong> Forêt Habitée qui est important, c'est <strong>la</strong> réalité qui est <strong>de</strong>rrière ça.<br />

M. Luc Bouthillier: C'est sûr que les industriels forestiers et les entreprises <strong>de</strong> transformation sont<br />

imp<strong>la</strong>ntées dans <strong>la</strong> région mais les centres <strong>de</strong> décisions ne sont pas nécessairement en région. Est-ce<br />

qu'il y a moyen d'expliciter? C'est évi<strong>de</strong>nt que par osmose, par le fait que ces industries sont en région,<br />

il y a <strong>de</strong>s ingénieurs forestiers, <strong>de</strong>s biologistes, <strong>de</strong>s comptables. Ces gens sont <strong>de</strong>s citoyens mais ils sont<br />

aussi soumis à une chaîne <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ments qui est souvent dictée par le besoin <strong>de</strong>s actionnaires<br />

d'obtenir un ren<strong>de</strong>ment. Ceux-ci n'intègrent pas du tout cette variable <strong>de</strong> <strong>la</strong> valorisation <strong>de</strong>s communautés.<br />

Est-ce qu'il y a moyen, à travers une idée <strong>de</strong> Forêt Habitée, qu'on puisse exiger quelque chose <strong>de</strong>s<br />

détenteurs <strong>de</strong>s droits forestiers, <strong>de</strong>s droits <strong>sur</strong> <strong>la</strong> matière ligneuse en terme <strong>de</strong> consolidation, <strong>de</strong> responsabilisation,<br />

<strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong>s individus qui vivent dans les communautés forestières?<br />

M. Jacques Gauvin, AMBSQ: Je pense que l'industrie n'a pas le choix. Évi<strong>de</strong>mment, il y a cette résistance<br />

au changement qui est une autre réalité. Or, l'industrie n'a pas le choix car <strong>la</strong> pression vient <strong>de</strong><br />

partout. Dépêchons-nous <strong>de</strong> faire un bi<strong>la</strong>n, <strong>de</strong> montrer tous les aspects positifs <strong>de</strong>s projet-témoins <strong>de</strong><br />

Forêt Habitée au Québec. Il faut faire en sorte que ça fasse pression <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> l'industrie qui sont<br />

actuellement les plus résistants au changement. On n'a qu'à regar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> marche lente mais certaine <strong>de</strong>s<br />

entreprises vers les processus <strong>de</strong> certification…Inévitablement, ça nous mène vers les actions <strong>de</strong>s industries<br />

dans <strong>la</strong> communauté et <strong>la</strong> prise en compte par un intervenant économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> dimension<br />

socio-économique. Curieusement, d'une certaine façon et parce qu'il y a <strong>de</strong>s coûts rattachés à ce<strong>la</strong>, ce<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

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vendredi<br />

sont peut-être les plus gran<strong>de</strong>s entreprises qui vont aller vers les processus<br />

<strong>de</strong> certification. Ils vont découvrir ce qu'est une consultation, ce que les<br />

gens veulent dans le milieu . Ces gens ont un rôle à jouer. Ils doivent convaincre<br />

et montrer que les tendances vont vers ce<strong>la</strong>. Donc, ça vient <strong>de</strong>s communautés,<br />

<strong>de</strong>s marchés qui exigent <strong>la</strong> certification, ça vient <strong>de</strong>s ingénieurs, <strong>de</strong>s travailleurs…Il y<br />

a tout un champ d'évolution qui nous mène vers une amélioration à ce point <strong>de</strong> vue.<br />

M. Luc Bouthillier: Sur cette question <strong>de</strong> droits consentis, il y a aussi <strong>la</strong> faune. Est-ce que dans<br />

leur démarche <strong>de</strong> mise en valeur du milieu forestier par <strong>la</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s habitats fauniques, par <strong>la</strong><br />

mise en valeur <strong>de</strong>s paysages dans une perspective <strong>de</strong> développement récréotouristique, est-ce que les<br />

membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> fédération pour <strong>la</strong>quelle vous travaillez sentent aussi dans leur action <strong>de</strong> développement<br />

qu'ils contribuent à mettre les communautés dans le coup?<br />

M. Danny Hogue, Fédération <strong>de</strong>s pourvoyeurs du Québec: Oui. Le fédération emploie à peu près<br />

4000 personnes. Ces 4000 personnes-là sont en région. D'ailleurs, lorsque nous nous présentons, nous<br />

disons que nous sommes <strong>de</strong>s acteurs régionaux économiques aussi importants que les industries. C'est<br />

sûr que quand le projet <strong>de</strong> Forêt Habitée a été <strong>la</strong>ncé, ça a fait peur au milieu faunique. La raison était que<br />

les gens se disaient: ".. est-ce que c'est une nouvelle forme d'exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune avec <strong>de</strong>s critères<br />

qui ne seront pas les mêmes et qui avantageront certains… " On se <strong>de</strong>mandait s'ils venaient nous faire<br />

compétition. En fait, il y a une compétition qu'on a pas le choix, qu'on accepte. Par contre, si elle n'est pas<br />

dans les mêmes normes, dans les mêmes critères, c'est d'une certaine façon un peu déloyal. À ce moment-là,<br />

oui, on est contre ça. Mais qu'il y ait <strong>de</strong>s nouveaux acteurs qui sont dans le même réseau, le<br />

même processus pour aller chercher ces droits-là, oui d'accord…<br />

M. Luc Bouthillier: M. Thiffault, qu'est-ce que ça vous inspire ça? Dans les expériences internationales<br />

qui nous ont été présentées hier, <strong>la</strong> vocation touristique du territoire ne semb<strong>la</strong>it pas faire partie <strong>de</strong> l'équation<br />

<strong>de</strong> ces projets d'appropriation <strong>de</strong> morceaux <strong>de</strong> territoire par les communautés…Dans le concept <strong>de</strong><br />

Forêt Habitée tel que défendu au Québec, on se dit que c'est une approche qui va explicitement permettre<br />

<strong>de</strong> donne une valeur récréotouristique au milieu forestier. L'engagement à s'inscrire dans le milieu, à promouvoir<br />

l'aménagement intégré, est-ce que vous voyez quelque chose pour le tourisme dans tout ça?<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

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vendredi<br />

M. Jean Thiffault, Association touristique régionale <strong>de</strong> l'Outaouais.<br />

Moi, je pense que c'est fondamental. Si on parle, par exemple, <strong>de</strong> <strong>la</strong> région<br />

<strong>de</strong> l'Outaouais, par rapport au différents marchés, c'est évi<strong>de</strong>nt qu'il n'y a personne<br />

qui va venir dans l'Outaouais pour venir visiter <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Hull. Il faut dire<br />

aussi qu'il y a une dizaine d'années, l'industrie touristique était une industrie facile<br />

car les gens venait visiter. Aujourd'hui, on se retrouve <strong>de</strong>vant un phénomène qui est complètement<br />

différent. Les gens viennent nous voir et nous dise: " Qu'est-ce qu'il y a à faire ici? ".<br />

Ce qu'il y a à faire, c'est toujours en <strong>de</strong>hors du milieu urbain. La motoneige, le camping, <strong>la</strong> chasse, <strong>la</strong><br />

pêche, sont <strong>de</strong>s activités qui se pratiquent dans un milieu forestier… On doit travailler ensemble et <strong>la</strong><br />

Forêt <strong>de</strong> l'Aigle est un bon exemple. J'ai eu d'ailleurs <strong>la</strong> chance <strong>de</strong> travailler <strong>sur</strong> les concepts récréotouristiques<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> l'Aigle et on s'est aperçu que c'est possible. De plus, l'Outaouais est une région<br />

privilégiée. On dit souvent que l'industrie touristique est une industrie <strong>de</strong> milieu urbain. Rien n'est plus<br />

faux. Il y a actuellement une tendance à développer énormément d'hébergement en milieu forestier. De<br />

plus en plus, les pourvoyeurs vont travailler avec une clientèle qui est différente. Il s'agit d'une clientèle<br />

<strong>de</strong> famille. Il faut donc que l'on trouve <strong>de</strong>s façons <strong>de</strong> travailler ensemble afin <strong>de</strong> répondre aux attentes<br />

<strong>de</strong> cette clientèle qui vient pour justement voir <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>.. Il faut donc cibler notre clientèle afin d'être capable<br />

<strong>de</strong> répondre à ses besoins mais aussi en fonction du produit qu'on a à offrir. Je pense qu'avec le<br />

concept <strong>de</strong> Forêt Habitée, on est capable d'y arriver <strong>de</strong> façon intelligente.<br />

M. Luc Bouthillier: Intervenir <strong>de</strong> façon intelligente, est-ce que ça suppose <strong>de</strong>s changements majeurs?<br />

Avez-vous l'impression que <strong>la</strong> façon donc <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> est aménagée actuellement démontre une certaine<br />

réceptivité à l'égard <strong>de</strong>s attentes <strong>de</strong> ces éventuelles clients, <strong>de</strong> ces hor<strong>de</strong>s <strong>de</strong> touristes? Et à ce<br />

moment là, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour s'ajuster?<br />

M. Jean Thiffault, Association touristique régionale <strong>de</strong> l'Outaouais. Je dirais d'abord qu'il ne faut pas<br />

s'attendre à avoir <strong>de</strong>s hor<strong>de</strong>s <strong>de</strong> touristes. Je pense qu'il faut travailler par petits groupes <strong>de</strong> clients. Je<br />

pense aussi que, <strong>de</strong> plus en plus, on s'en va vers <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> partenariat et <strong>de</strong> concertation. Je pense<br />

que les industriels aujourd'hui travaillent énormément <strong>sur</strong> <strong>la</strong> façon <strong>de</strong> traiter <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> autrement que, par<br />

exemple, <strong>la</strong> coupe à b<strong>la</strong>nc. Donc, ça nous permet <strong>de</strong> vivre ensemble dans <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. On développe énormément<br />

<strong>de</strong> pistes cyc<strong>la</strong>bles, <strong>de</strong> pistes <strong>de</strong> quads, <strong>de</strong> motoneige. Ca veut dire qu'on est capable <strong>de</strong> travailler<br />

ensemble. Il faut faire en sorte que chacun tire son parti à sa juste valeur et selon ses attentes.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

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M. Luc Bouthillier: M. Beaudoin, vous vivez en communauté<br />

forestière <strong>de</strong>puis bientôt 4 ans et <strong>de</strong>mi , cette expérience <strong>de</strong> cohabitation<br />

ou <strong>de</strong> proximité, est-ce que ça vous inspire quelques messages, quelques<br />

leçons pour notre auditoire…<br />

M. Marc Beaudoin, CGFA: Évi<strong>de</strong>mment, lorsque l'on regar<strong>de</strong> tout ça, c'est vrai qu'on a<br />

tendance à opposer les droits consentis à l'industrie versus les autres utilisations. L'idée <strong>de</strong> base<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée, c'est essentiellement <strong>la</strong> revitalisation <strong>de</strong>s milieux. C'est <strong>la</strong> prise en main par le milieu<br />

même. Mais l'industrie <strong>de</strong>meure le moteur économique no. 1 dans notre région. L'idée même <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée n'est pas tant <strong>de</strong> se donner une façon <strong>de</strong> faire pour critiquer ceux qui font <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns mais une<br />

façon <strong>de</strong> responsabiliser les gens. Lorsque tu es responsable <strong>de</strong> ce que tu dis, <strong>la</strong> concertation et <strong>la</strong> prise<br />

<strong>de</strong> décision sont beaucoup plus faciles. C'est à peu près ce que l'on a découvert <strong>de</strong> mieux avec <strong>la</strong> Forêt<br />

<strong>de</strong> l'Aigle.<br />

Au tout départ, c'était simple <strong>de</strong> dire que nous allons faire mieux que <strong>la</strong> méchante industrie, pour<br />

finalement se rendre compte qu'on a les mêmes problèmes…La grosse différence, c'est qu'on est <strong>de</strong>venu<br />

responsable <strong>de</strong> nos actes. On a fait <strong>de</strong>s erreurs, on a fait <strong>de</strong>s bons coups. Ce<strong>la</strong> nous a fait comprendre ce<br />

qui se passe ailleurs et ça nous a fait créer <strong>de</strong>s liens avec différents groupes, dont l'industrie. Pourquoi on<br />

a réussi à faire ça? Parce que l'on était responsable <strong>de</strong> ce que l'on faisait, parce que l'on n'avait pas personne<br />

<strong>sur</strong> qui jeter le blâme. Je pense que l'idée <strong>de</strong> Forêt Habitée, c'est <strong>de</strong> trouver une façon <strong>de</strong> forcer <strong>la</strong><br />

concertation, <strong>de</strong> façon à ce que les décisions qui sont prises, tout le mon<strong>de</strong> en est responsable.<br />

M. Luc Bouthillier: Alors ça fonctionne. Le projet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle a non seulement responsabilisé<br />

le directeur général et ses acolytes mais aussi <strong>la</strong> communauté <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Gatineau?<br />

M. Marc Beaudoin, CGFA: Absolument. Lorsque l'on a à prendre <strong>de</strong>s décisions, on a à se poser <strong>de</strong>s<br />

questions. Quels sont nos objectifs, quelles sont nos aspirations… On peut bien vouloir récolter <strong>de</strong>s<br />

champignons, faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune, produire du bois <strong>de</strong> qualité mais en bout <strong>de</strong> ligne, on veut que ça donne<br />

plus pour <strong>la</strong> région et pas moins. Il y a <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> base que nous avons dû établir afin <strong>de</strong> faire en<br />

sorte que les activités s'intègrent plus facilement.<br />

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M. Damien Arsenault, Habitafor: Depuis plusieurs jours, on ne cesse<br />

d'entendre <strong>de</strong> partenariat, concertation… La différence que je vois dans <strong>la</strong><br />

réussite du projet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle, c'est que ce n'est pas un industriel. Ils<br />

sont maintenant bénéficiaires d'un CAAF où ils peuvent faire <strong>de</strong>s travaux. Ils ont<br />

toutefois une conscience plus é<strong>la</strong>rgie que celle qu'on i<strong>de</strong>ntifie malheureusement aux<br />

industriels. Je dis malheureusement parce que c'est le besoin du milieu d'avoir une conscience<br />

qui tienne compte <strong>de</strong>s autres ressources. Le besoin <strong>de</strong> l'industriel c'est <strong>la</strong> matière<br />

ligneuse. Il faut le comprendre. Seul le ministère peut nous donner l'obligation <strong>de</strong> mettre dans le milieu<br />

<strong>de</strong>s partenaires avec l'industriel afin qu'il y ait vraiment une <strong>gestion</strong> du territoire multiressource.<br />

M. Jacques Tremb<strong>la</strong>y, MRN: Vous savez, il y a seulement 6 ans, on ne par<strong>la</strong>it pas <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée<br />

<strong>de</strong>s ressources, on ne par<strong>la</strong>it pas <strong>de</strong> multiressource…Depuis 95, on s'est donné un instrument <strong>de</strong> financement<br />

qui s'appelle le programme <strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s ressources du milieu forestier. Ce programme<br />

a donné <strong>de</strong>s fruits importants et a confirmé une tendance qui était irréversible. Aujourd'hui, on<br />

parle définitivement <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource, ça se confirme dans <strong>de</strong>s tas <strong>de</strong> projets. À preuve, je vous<br />

dirais que <strong>de</strong>puis 6 ans, on est rendu à 150 millions d'investissement au chapitre du multiressource grâce<br />

au programme <strong>de</strong> mise en valeur. En pratique, les directions régionales financent, par ce programme-là,<br />

en moyenne 600 projets par année. Ce n'est pas rien et ça veut donc dire que ça répond à un besoin. À<br />

travers ces initiatives, il y a <strong>de</strong>s projets structurants qui vont se consoli<strong>de</strong>r avec le temps.<br />

Par ailleurs, toujours au chapitre <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources et dans le contexte <strong>de</strong> mise à jour<br />

du régime forestier, je pense qu'il faut voir <strong>de</strong>ux enjeux majeurs. D'une part, il faut permettre aux collectivités<br />

<strong>de</strong> participer à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> forestière. D'autre part, il faut en quelque sorte as<strong>sur</strong>er une plus value<br />

dans <strong>la</strong> direction du milieu forestier pour as<strong>sur</strong>er le développement socio-économique.<br />

Au chapitre <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources, il y a une disposition dans <strong>la</strong> révision du régime qui<br />

oblige l'industrie indirectement à se concerter avec les intervenants du milieu, soit ceux impliqués en<br />

<strong>gestion</strong>, soit ceux impliqués dans l'action <strong>de</strong> l'exploitation <strong>de</strong>s ressources <strong>sur</strong> le territoire. Cette disposition<br />

là est au chapitre <strong>de</strong> <strong>la</strong> participation <strong>de</strong>s communautés à <strong>la</strong> confection <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns d'aménagement.<br />

On est habitué, dans les contextes <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns généraux et <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns quinquennaux à vivre périodiquement,<br />

aux 5 ans une consultation. L'industrie fait ses p<strong>la</strong>ns, le ministère les vali<strong>de</strong>, on les soumet en consultation<br />

puis après on les approuve. On va toutefois aller plus loin, conscient que les communautés ont<br />

voix au chapitre, en ce qui concerne l'utilisation du territoire. On oblige, à partir <strong>de</strong> cette révision <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi,<br />

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l'industrie à se concerter avec les MRC, les communautés autochtones,<br />

les <strong>gestion</strong>naires fauniques <strong>de</strong> zecs, <strong>de</strong> pourvoiries, etc. C'est une me<strong>sur</strong>e<br />

qui peut s'avérer très structurante dans le sens où ça oblige définitivement le<br />

rapprochement entre les parties et à discuter au tout début d'un processus <strong>de</strong><br />

p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong>s grands enjeux. et <strong>de</strong>s orientations. Ca va prendre <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> table<br />

<strong>de</strong> concertation, partout <strong>sur</strong> le territoire. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> table <strong>de</strong> concertation, on va probablement<br />

tantôt intervenir dans <strong>de</strong>s territoires d'appartenance assez forte pour les communautés,<br />

tantôt dans <strong>de</strong>s territoires qui auront vraiment un potentiel intéressant en terme <strong>de</strong><br />

développement socio-économique et probablement que l'on conviendra, dans plusieurs territoires, <strong>de</strong><br />

l'intérêt d'une seule table <strong>de</strong> concertation. On est dans une logique d'État où <strong>de</strong> plus en plus on va éviter<br />

l'interventionniste direct pour établir <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es facilitantes, <strong>de</strong>s programmes, du financement, <strong>de</strong><br />

l'accompagnement. En matière <strong>de</strong> Forêt Habitée, je pense que les choix vont <strong>de</strong>voir provenir du milieu.<br />

Une me<strong>sur</strong>e encore une fois très structurante, c'est <strong>sur</strong> une base légale d'obliger les gens à se parler et<br />

inévitablement, on va continuer d'évoluer à ce chapitre là. On ne dit pas que c'est facile. Je suis convaincu<br />

que les débats autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources vont conduire tantôt à <strong>de</strong>s impasses,<br />

tantôt à <strong>de</strong>s frustrations, tantôt à <strong>de</strong>s conflits. À cet égard là, il va sûrement falloir prévoir <strong>de</strong>s dispositions<br />

<strong>de</strong> règlements <strong>de</strong> conflits et <strong>de</strong>s processus qui vont faciliter l'évaluation <strong>de</strong>s enjeux en matière <strong>de</strong><br />

développement multiressource et <strong>de</strong>s processus qui vont faciliter <strong>de</strong>s choix <strong>de</strong> priorité.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ça, une autre disposition dans <strong>la</strong> révision du régime va nous amener à consulter les instances<br />

du milieu <strong>sur</strong> les gran<strong>de</strong>s orientations régionales en matière d'octroi <strong>de</strong> droits forestiers. Il va donc y<br />

avoir <strong>de</strong>s volumes mis en disponibilité, à l'occasion. Jusqu'à maintenant, cet exercise a été fait d'autorité<br />

ministérielle et là, on va <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux régions si elles ont <strong>de</strong>s orientations à nous soumettre. Dans notre<br />

région, qu'est-ce qu'on se donne comme principe d'attribution <strong>de</strong> bois? Est-ce qu'on favorise essentiellement<br />

tous les projets <strong>de</strong> Forêt Habitée? Est-ce qu'on favorise <strong>la</strong> consolidation <strong>de</strong> l'industrie du bois<br />

? Est-ce qu'on se donne <strong>de</strong>s scénarios d'intervention différents? Quelles ressources on entend finalement<br />

privilégier en matière <strong>de</strong> développement multiressource? Ces grands éléments d'orientation vont être<br />

<strong>de</strong>s choix régionaux….Encore là, autant d'innovations et <strong>de</strong> support légaux pour forcer <strong>la</strong> concertation.<br />

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vendredi<br />

M. Luc Bouthillier: Si je vous comprends bien, pour le moment, ce<br />

que l'on a prévu c'est une obligation mais tôt ou tard le ministère <strong>de</strong>s<br />

ressources naturelles, secteur <strong>forêt</strong> va mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s moyens pour assister<br />

ces autres parties que l'industrie forestière à jouer le jeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation….Évi<strong>de</strong>mment,<br />

en terme <strong>de</strong> concertation, on voit qu'il y a une ouverture secteur<br />

<strong>forêt</strong> mais <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> c'est plus que du bois…<br />

M. Magel<strong>la</strong> Morasse, FAPAQ: Oui…Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission parlementaire, les organismes <strong>de</strong> faune<br />

ont présenté un mémoire commun et tout le mon<strong>de</strong> revenait <strong>sur</strong> une idée qui fait <strong>de</strong> plus en plus son<br />

chemin: imp<strong>la</strong>nter une <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources, se donner les moyens, <strong>de</strong>s obligations <strong>de</strong> faire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources. Chacun est donc revenu en insistant <strong>sur</strong> l'importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune.<br />

Quand on parle avec les fonctionnaires du MRN, on comprend qu'il y a une volonté, qu'il y a <strong>de</strong>s actions<br />

qui se posent, il y a <strong>de</strong>s échanges…Sauf qu'il y a eu une réponse du ministre qui m'a fait un peu <strong>sur</strong>sauter<br />

lorsque les gens on dit: " Donnez-nous les moyens <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources. " et le<br />

ministre a répondu quelque chose d'assez <strong>sur</strong>prenant, il a dit: " Écoutez , moi je suis le ministre <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s<br />

, je gère les <strong>forêt</strong>s, donc le bois. Vous autres vous avez un ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune, donnez-vous les outils<br />

avec <strong>la</strong> faune. " Je comprends donc que <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n politique, ce n'est pas c<strong>la</strong>ir dans sa tête qu'il gère et<br />

qu'il doit se préoccuper davantage <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s ressources. Ce qui m'amène à dire que les projets<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée, projet carrément intégrateur, je ne suis pas sûr que politiquement, il y a <strong>la</strong> volonté<br />

d'aller dans ce sens là. Et <strong>la</strong> réponse qui était courte et directe me <strong>la</strong>isse supposer que politiquement il<br />

n'y a pas <strong>de</strong> volonté même si l'administratif veut aller plus loin…Sentez-vous qu'administrativement vous<br />

êtes bloqués?<br />

M. Jacques Tremb<strong>la</strong>y, MRN: Je pense qu'il faut départager les choses. Au départ, il faut comprendre<br />

que le ministre <strong>de</strong>s ressource naturelles ne peut pas ramasser l'attribut <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission <strong>de</strong>s autres ministres.<br />

On doit comprendre aussi qu'en matière <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources, d'autres ministères<br />

se sont peut-être sentis moins interpellés que les ressources naturelles. On ne peut pas négliger le fait<br />

qu'on ne peut faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources sans tenir compte <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s<br />

ressources. On ne peut pas négliger le fait que le programme <strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s ressources du milieu<br />

forestier, c'est un programme qui permet précisément, <strong>de</strong>puis 1995, <strong>de</strong> défrayer les coûts d'aménagement.<br />

Moi, je n'ai aucun signal à l'interne qui m'amène à penser que mon ministre veut revenir <strong>sur</strong><br />

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ce qui a déjà été fait. Je crois on contraire qu'on veut consoli<strong>de</strong>r. La<br />

meilleure <strong>de</strong>s preuves c'est que le programme <strong>de</strong> mise en valeur en 1995<br />

était financé, en 1995, à <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> 13 millions, aujourd'hui ,il est financé annuellement<br />

à 32.5 millions.<br />

M. Luc Bouthillier: Est-ce que les gens à Faune et Parcs ont une volonté d'intégration,<br />

à tout le moins en terme <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification, <strong>de</strong> recherche conjointe, <strong>de</strong> suivis conjoints <strong>de</strong>s<br />

projets, avec les gens <strong>de</strong> ressource naturelles. Votre ministre, comment réagit-il lorsqu'on lui parle <strong>de</strong><br />

Forêt Habitée?<br />

M. Magel<strong>la</strong> Morasse, FAPAQ: Le secteur Faune, et je crois qu'il faut se faire le reproche, n'a jamais<br />

eu <strong>de</strong> vision territoriale. On gère <strong>de</strong>s espèces, on a <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> qui intègrent très peu l'habitat.<br />

Nous sommes en train <strong>de</strong> se donner, avec le p<strong>la</strong>n stratégique qui <strong>de</strong>meure à être déposé ces jours-ci, <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> développement régionaux dans lesquels on va annoncer <strong>sur</strong> une base territoriale où l'on s'en<br />

va. Actuellement, c'est assez compliqué et je comprends que l'industrie soit assez frustrée. On a toujours<br />

été pris dans <strong>de</strong>s situations où on réagit à <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns, à <strong>de</strong>s politiques, à <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> lois et ça <strong>de</strong>vient<br />

très <strong>la</strong>ssant. Donc, nous allons dans cette direction. C'est pour ce<strong>la</strong> que quand j'entends parler d'approches<br />

comme celle <strong>de</strong> Forêt Habitée ou d'autres, intégrant <strong>la</strong> faune à priori, on a <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs à faire …Et<br />

on tente <strong>de</strong> les faire actuellement…<br />

M. Henri Côté: Devrait-on avoir seulement un ministère qui structure tout ça? J'ai connu notre ministre<br />

actuel du MRN à <strong>la</strong> Faune car je m'occupais d'une zec. On ne peut pas dire que c'est une personne<br />

qui prend <strong>de</strong>s décisions rapi<strong>de</strong>ment. J'ai été 2 ans là et ça pris 2 ans avant qu'il arrive avec une décision.<br />

C'est peut-être <strong>la</strong> vision du ministre qu'il faut changer … La zec Pontiac est membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> corporation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle. Elle a choisie d'être membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> corporation parce que les gens étaient capables <strong>de</strong><br />

s'asseoir et <strong>de</strong> se parler… Nous avons <strong>sur</strong> notre zec plusieurs bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF et nous sommes incapables<br />

<strong>de</strong> leur parler…Tu t'assoies avec ces gens, tu les déranges, ils ne veulent pas parler… C'est ça le<br />

problème…On nous parle <strong>de</strong> possibilités forestières, mais les chemins <strong>de</strong> pénétration qu'ils font enlèvent<br />

<strong>la</strong> possibilité à <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> se régénérer…Avec <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle, on pouvait parler et trouver <strong>de</strong>s solutions<br />

ensemble….Il ne faut jamais oublier que le ministre, c'est <strong>la</strong> personne responsable, peut-être pas à tous<br />

nos problèmes, mais quand même…<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

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vendredi<br />

M. Marc Beaudoin, CGFA: Ce que M. Côté vient <strong>de</strong> dire n'est pas tout<br />

à fait faux. On parle <strong>de</strong>puis tout à l'heure <strong>de</strong> développement, d'enjeux, <strong>de</strong><br />

façons <strong>de</strong> se concerter, d'aménagement intégré, d'intégration <strong>de</strong>s ministères..<br />

Il y a peut-être là un message important à comprendre. La Forêt Habitée, ce n'est<br />

pas seulement faire un projet <strong>sur</strong> un petit territoire, c'est avant tout d'établir les enjeux<br />

communs à <strong>la</strong> communauté. Lorsque l'on regardait le régime forestier, ce qui rendait<br />

amer, c'est d'avoir oublié le concept <strong>de</strong> Forêt Habitée, d'avoir oublié <strong>de</strong> mettre une structure en<br />

p<strong>la</strong>ce, un cadre, qui permettrait aux gens <strong>de</strong> se concerter et d'entreprendre les démarches <strong>de</strong> concertation<br />

avec les différents intervenants <strong>de</strong> façon efficace. Dans bien <strong>de</strong>s cas, on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si on ne<br />

travaille pas dans le vi<strong>de</strong>. Il y a cet élément d'incertitu<strong>de</strong>…Est-ce que notre démarche va être entendue,<br />

est-ce qu'elle va être efficace? C'est peut-être ça qui va nous manquer dans <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion actuelle.<br />

M. Luc Bouthillier: Donc si je comprends bien, <strong>la</strong> Forêt Habitée signifie entre autres, mettre en p<strong>la</strong>ce<br />

une réelle structure <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> participative accompagné d'un encadrement professionnel pour as<strong>sur</strong>er<br />

<strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s intervenants appelés à jouer le jeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation. Sur ce, M. Pierre Drolet, du MRN,<br />

Bas St-Laurent…<br />

M. Pierre Drolet, MRN, Bas Saint-Laurent: Il y une dimension dont je n'ai pas beaucoup entendu parler.<br />

Si je reviens aux consultations qu'il y a eu il y a quelques années <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée, on disait que <strong>la</strong><br />

première Forêt Habitée, c'est <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> privée. Dans les consultations <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée, dans les consultation<br />

<strong>sur</strong> le régime forestier, il y avait toujours un petit chapitre à part <strong>sur</strong> les conditions du travailleur<br />

forestier. Les conditions <strong>de</strong> l'emploi et le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s organisations qui emploient les travailleurs<br />

forestiers au Québec. En général, le travailleur forestier au Québec est oublié dans toutes les<br />

discussions. Quand on le regar<strong>de</strong> ailleurs en <strong>forêt</strong> privée, il n'est pas tellement chanceux parce que le<br />

propriétaire prend sa partie <strong>sur</strong> le bois, les taux sont serrés et au Québec le propriétaire met 20% du<br />

taux à l'hectare alors que dans le fond on sait que souvent il ne le met pas. C'est souvent l'organisation<br />

d'aménagement et les travailleurs qui l'absorbe. Je me disais qu'enfin on arrive à un endroit où l'argent<br />

est disponible, pour enfin bonifier les conditions du travailleur forestier. Mais je n'ai pas réussi à savoir<br />

quelles sont les conditions du travailleur forestier dans <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle. Est-ce qu'il y a une charte <strong>de</strong><br />

protection <strong>de</strong> ce travailleur là? Qui le représente <strong>sur</strong> le comité <strong>de</strong>s partenaires? Qui prend ses intérêts?<br />

Est-ce qu'on a enfin ici un travailleur forestier qui va avoir <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail et une sécurité d'emploi?<br />

Qui les emploie et est-ce qu'ils ont une sécurité <strong>sur</strong> le moyen et le long terme? Il me semble qu'on<br />

entend pas beaucoup parler <strong>de</strong> ça …. Ce qui m'amène à penser qu'on compare <strong>de</strong>ux modèles: <strong>la</strong> Forêt<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

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vendredi<br />

<strong>de</strong> l'Aigle qui est un idéal d'un côté et les CAAF, qui ne sont pas vraiment<br />

l'idéal <strong>de</strong> l'autre bord. Entre les <strong>de</strong>ux , il y a énormément <strong>de</strong> choses.<br />

Actuellement, le contrat d'aménagement et d'approvisionnement forestier,<br />

c'est le droit <strong>de</strong> s'approvisionner et le <strong>de</strong>voir ou l'obligation d'aménager, ça indique<br />

pas un goût d'aménager. Est-ce que l'on <strong>de</strong>vrait pas, dans un premier temps,<br />

dire que s'il y avait <strong>de</strong>s gens qui ont plus le goût d'aménager plutôt que d'être obligés, on<br />

pourrait leur en confier une partie <strong>de</strong> l'aménagement. Ce<strong>la</strong> n'enlèverait pas le droit à l'autre <strong>de</strong><br />

s'approvisionner, dans certains cas avec différentes sortes <strong>de</strong> travaux. Ces intermédiaires on n'en<br />

parle pas beaucoup. Est-ce que les travailleurs peuvent faire un pas en avant, est-ce qu'il peuvent s'insérer<br />

dans le système d'aménagement. Est-ce qu'ils peuvent négocier <strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> territoire où ils<br />

peuvent aller chercher, non pas une pleine rentabilité mais un morceau du chiffre d'affaires qui va les<br />

faire un peu plus prospérer et où les conditions <strong>de</strong> travail vont s'améliorer. La Forêt Habitée est habitée<br />

par le travailleur avec sa scie mécanique dans les mains. Est-ce qu'il est représenté <strong>sur</strong> ces comités, estce<br />

qu'on tient compte <strong>de</strong> lui? Est-ce que cette nouvelle richesse là lui sert et sert à l'organisation qui l'entoure?<br />

M. Luc Bouthillier: il y a donc 2 niveaux <strong>de</strong> questionnement: Quelle est <strong>la</strong> situation du travailleur<br />

dans <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle et est-ce que dans le projet <strong>de</strong> Forêt Habitée, il y a <strong>de</strong>s éléments qui permettent<br />

véritablement <strong>de</strong> valoriser <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> travailleur forestier? Pour <strong>la</strong> question bien précise, M.<br />

Beaudoin, qu'en est-il <strong>de</strong>s travailleurs forestiers qui ont le bonheur <strong>de</strong> travailler <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle?<br />

M. Marc Beaudoin, CGFA: Évi<strong>de</strong>mment, <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification prend une autre dimension.<br />

On p<strong>la</strong>nifie <strong>de</strong>s interventions différemment, avec <strong>de</strong>s objectifs différents. Ce<strong>la</strong> se défend ou non<br />

, c'est à vous d'en juger. Il a fallu développer l'expertise <strong>de</strong> notre main-d'œuvre. Est-ce que ces gens-là<br />

sont représentés <strong>sur</strong> le conseil d'administration <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> L'Aigle? Pas directement. Mais est-ce qu'on<br />

les prend comme <strong>de</strong>s travailleurs ordinaires? Absolument pas. L'image qu'on envoie toujours <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt<br />

<strong>de</strong> l'Aigle, les gens que l'on voit en premier, ce sont les travailleurs, les opérateurs et pas uniquement<br />

forestiers . Évi<strong>de</strong>mment, pour atteindre les standards qu'on s'était fixé, il a fallu procé<strong>de</strong>r à beaucoup <strong>de</strong><br />

formation. Il s'agissait <strong>de</strong> leur apprendre ce que l'on attendait et puis petit à petit, on a développé <strong>de</strong>s<br />

techniques, <strong>de</strong> nouvelles façons <strong>de</strong> faire pour que ces gens-là aient un travail plus facile, qu'ils augmentent<br />

leur compétence et qu'ils retirent un réel sens <strong>de</strong> fierté <strong>de</strong> ce qu'il font. Donc, le travailleur pour<br />

nous, ce n'est pas juste une ressource mais c'est aussi <strong>de</strong>s gens <strong>sur</strong> qui on met beaucoup d'efforts pour<br />

rendre leur vie plus facile. Est-ce que ça change les conditions sa<strong>la</strong>riales? Dans certains cas oui, dans<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

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d'autres, non. On utilise beaucoup le travail comme champ <strong>de</strong> formation.<br />

On a plusieurs programmes <strong>de</strong> formation où l'on utilise le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Forêt <strong>de</strong> l'Aigle comme site d'expérimentation et d'apprentissage. C'est à peu<br />

près <strong>la</strong> stratégie qu'on a avec nos travailleurs. Pour nous, ils ne sont pas seulement<br />

<strong>de</strong>s travailleurs mais c'est <strong>sur</strong>tout le bras qui va réussir à faire en sorte que les<br />

aspirations <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté soient respectés dans les interventions <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong><br />

l'Aigle. Ils ont donc une importance très gran<strong>de</strong> à nos yeux.<br />

M. Luc Bouthillier: Le message du projet <strong>de</strong> Forêt Habitée, sous l'angle <strong>de</strong> travailleurs, c'est certainement<br />

<strong>la</strong> plus value. Ce qu'ils peuvent apporter <strong>de</strong> plus à <strong>la</strong> philosophie <strong>de</strong> Forêt Habitée c'est entre<br />

autres <strong>de</strong> valoriser le travail et <strong>de</strong> développer <strong>de</strong> nouvelles compétences chez les individus qui vivent <strong>la</strong><br />

foresterie quotidiennement. Ce<strong>la</strong> me semble être un élément qui distingue, qui donne cette richesse<br />

additionnelle…<br />

M. Peter Vantoldt, Association régionale <strong>de</strong> développement unifié du Lac St-Jean: Quand on parle <strong>de</strong><br />

concertation, <strong>de</strong> consultation, <strong>de</strong> partenariat, je ne crois pas qu'il faut que ce soit <strong>de</strong> <strong>la</strong> soumission.<br />

Quand on n'a pas d'appuis, pas d'outils, pas <strong>de</strong> soutien du ministère lui-même, tu es en état <strong>de</strong> soumission.<br />

Si on veut être concrets dans les actions, le prochain régime forestier doit donner <strong>de</strong>s outils aux<br />

popu<strong>la</strong>tions afin qu'ils se développent. Les discours permettent <strong>de</strong> s'éva<strong>de</strong>r et <strong>de</strong> se déresponsabiliser.<br />

Il ne faut pas oublier qu'on parle toujours <strong>de</strong> droits consentis mais le premier droit fondamental <strong>de</strong>s<br />

citoyens du Québec, c'est <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. Celle-ci n'appartient pas au ministère à Jacques Brassard, aux cotisants<br />

<strong>de</strong>s caisses du parti mais aux citoyens du Québec. Le développement local et régional va se faire à partir<br />

du moment où le gouvernement va mettre ses culottes et écouter les Québécois. Ceux-ci doivent<br />

toutefois se prononcer. Je pense qu'en sortant d'ici, il faut se prononcer c<strong>la</strong>irement <strong>sur</strong> ce que l'on veut<br />

<strong>de</strong> ce gouvernement là. Les personnes du ministère rapporteront le message. Oui, on a vu plusieurs exemples,<br />

qui fonctionnent dans certains endroits et dans d'autres pas. Il faut que le gouvernement comprenne<br />

qu'il doit donner un outil aux organismes qui veulent s'intégrer à l'intérieur <strong>de</strong> ça. Avant que le<br />

gouvernement fasse passer le régime forestier, en 1987, il vou<strong>la</strong>it augmenter le taux d'utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>forêt</strong> qui était sous-exploitée. En même temps, il vou<strong>la</strong>it mettre au pas les entreprises qui l'exploitaient<br />

mal. Il ne s'est pas gêné <strong>de</strong> les mettre au pas pour ça…Alors pourquoi se gêner <strong>de</strong> mettre au pas <strong>de</strong>s organismes<br />

qui sont à l'intérieur <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> Forêt Habitée? Il est important <strong>de</strong> faire un examen <strong>de</strong> con-<br />

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science personnel. De quoi avons-nous peur? Avons-nous peur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vérité, avons-nous peur <strong>de</strong> se prononcer? Sommes-nous apolitiques ou imbéciles?<br />

Le droit <strong>de</strong>s individus <strong>de</strong> se développer dans une société est politique.<br />

On doit se prononcer.<br />

M. Luc Bouthillier: Et si on veut se prononcer, on a besoin <strong>de</strong>s outils, <strong>de</strong>s moyens,<br />

pour développer cette capacité à se prononcer à armes égales avec ceux qui sont déjà <strong>sur</strong> le terrain<br />

<strong>de</strong>puis longtemps…M. Tremb<strong>la</strong>y, vous nous avez dit tout à l'heure que le projet <strong>de</strong> loi 136 <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

bonification du régime forestier est très c<strong>la</strong>ire <strong>sur</strong> l'obligation <strong>de</strong> se concerter. Je vous ai posé <strong>la</strong> question<br />

à savoir si vous aviez prévu <strong>de</strong>s moyens pour assister <strong>la</strong> communauté. Vous m'avez dit oui. Est-ce qu'il y<br />

a moyen d'être plus concret? Quels sont les moyens pour accompagner le commun <strong>de</strong>s mortels à jouer<br />

le jeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation avec <strong>de</strong>s gens qui maîtrisent très bien les dossiers?<br />

M. Jacques Tremb<strong>la</strong>y: Moi, je vous dirais que c'est toujours difficile <strong>de</strong> faire une révolution tranquille.<br />

Je pense que ça comman<strong>de</strong> un peu <strong>de</strong> patience. Ce que je vous dis ce matin, ça dépasse <strong>la</strong>rgement les<br />

mots ; vous avez une intention significative <strong>de</strong> l'état et du ministre. En pratique, qui a initié, il n'y a pas<br />

longtemps encore, une réflexion <strong>sur</strong> les perspectives d'une approche <strong>de</strong> Forêt Habitée.? Je vous rappellerais<br />

que c'est le MRN. Qui a investit 150 millions dans ce dossier là <strong>de</strong>puis quelques années? Qui a<br />

initié une démarche qui repose essentiellement <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s choix régionaux? C'est, encore une fois, le MRN.<br />

Je ne suis pas en train <strong>de</strong> vous dire qu'il ne reste pas d'autres choses à faire. On est dans une pério<strong>de</strong> transitoire<br />

et il y a un phénomène d'inertie qui joue. Il faut passer d'une situation où tout se décidait entre<br />

le ministère et l'industrie à une situation où l'on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux intervenants <strong>de</strong> se concerter.<br />

Actuellement, il n'y a aucune assise légale pour obliger <strong>la</strong> concertation. Pour initier le mouvement, l'année<br />

passée les sous-ministres du MRN et <strong>de</strong> <strong>la</strong> FAPAQ ont invité l'ensemble <strong>de</strong>s intervenants du milieu<br />

forestier que sont les bénéficiaires <strong>de</strong> CAAF et les <strong>gestion</strong>naires fauniques à se concerter dans le contexte<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> confection <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns quinquennaux d'aménagement. C'est évi<strong>de</strong>nt que ce n'est pas facile,<br />

c'est évi<strong>de</strong>nt que c'est nouveau. C'est d'autant plus difficile qu'il n'y a pas d'assise légale. Il faut regar<strong>de</strong>r<br />

où l'on s'en va et normalement en avril prochain, on <strong>de</strong>vrait avoir un nouveau cadre légal.. Ce<strong>la</strong> ne sera<br />

toutefois pas facile pour autant car il est évi<strong>de</strong>nt que <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources suppose <strong>de</strong>s confrontations,<br />

<strong>de</strong>s compromis et <strong>de</strong> revenir <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s acquis.<br />

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M. Peter Vantoldt, Association régionale <strong>de</strong> développement unifiée<br />

du Lac St-Jean: Juste pour répondre à M. Tremb<strong>la</strong>y. Je n'ai rien contre vous<br />

monsieur mais ce n'est pas le MRN qui a initié <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s<br />

ressources. Ca vient du sommet <strong>de</strong> Rio <strong>de</strong> 1992 où l'on a fait un constat mondial<br />

où <strong>la</strong> foresterie al<strong>la</strong>it mal. Jacques Brassard n'a rien inventé. Vous êtes <strong>de</strong>ux ministères<br />

alors quand vous parlez <strong>de</strong> concertation…Je vais vous donner un exemple bien concret: je<br />

ne suis pas un ingénieur forestier et pour <strong>la</strong> première fois <strong>de</strong> ma vie j'ai consulté un p<strong>la</strong>n quinquennal<br />

d'aménagement forestier. Je me suis senti imbécile parce que je ne pouvais pas comprendre<br />

<strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> l'information que l'on retrouvait dans ce p<strong>la</strong>n. Et là, tu dois poser <strong>de</strong>s questions aux personnes<br />

présentes. Dans notre secteur, les aires communes sont en exploitation et font 25 000 hectares <strong>de</strong><br />

coupe à b<strong>la</strong>nc. Dans ces 25 000 hectares, qu'elles sont les actions qui sont prises pour protéger <strong>la</strong> faune<br />

? Est-ce qu'il y a <strong>de</strong>s aires <strong>de</strong> nidification, est-ce qu'il y a <strong>de</strong>s ravages d'orignaux? À toutes ces questions,<br />

l'industriel me répond que non et que c'est pas sa " job " mais celle <strong>de</strong> Faune et Parcs. Aux mêmes questions<br />

posés à Faune et Parc, on nous répond qu'ils n'ont pas d'argent pour envoyer du mon<strong>de</strong> <strong>sur</strong> le terrain<br />

pour vérifier si il y a <strong>de</strong>s orignaux, <strong>de</strong>s ours ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> nidification. Comment voulez-vous que je vous<br />

crois lorsque vous dites que le ministre va ai<strong>de</strong>r le simple citoyen à réussir à s'intégrer à l'intérieur <strong>de</strong>s<br />

aires communes <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> dans le but <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> Forêt Habitée? Comment voulez-vous que<br />

je vous crois quand le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune n'est pas capable d'aller faire une évaluation <strong>de</strong> terrain?<br />

M. Fernando Lavoie, maire <strong>de</strong> Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau: D'abord, je déplore l'absence du ministre <strong>de</strong>s<br />

ressources naturelles et du ministre Jolivet qui <strong>de</strong>vaient être présents aujourd'hui. Je pense que le gouvernement<br />

avait <strong>de</strong> très bonnes idées en 1995 quand il a <strong>la</strong>ncé le projet <strong>de</strong> Forêt Habitée. M. Jolivet a ensuite<br />

été nommé dans le but <strong>de</strong> mettre en p<strong>la</strong>ce une politique <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée. Aux élections<br />

suivantes, Jolivet a été muté à un autre ministère. Pour moi, il est c<strong>la</strong>ir que le gouvernement n'a pas cette<br />

volonté politique <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée. La volonté politique n'en a que pour Montréal. Depuis 3 trois<br />

jours, on entend les expériences <strong>de</strong> tous et chacun. Certains réussissent, d'autres moins. Si au moins on<br />

avait <strong>la</strong> volonté au départ <strong>de</strong> continuer…On a confié <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s TPI à <strong>de</strong>s MRC alors qu'on est même<br />

pas capable, <strong>sur</strong> les territoires <strong>de</strong> TPI, <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> Forêt Habitée. On a beau se parler et se concerter,<br />

on n'a pas d'outils. On est bloqué et ça nous fait peur. Regar<strong>de</strong>z les gran<strong>de</strong>s associations comme<br />

celle <strong>de</strong> Jacques Gauvin, l'AMSQ. C'est un beau parleur <strong>de</strong>vant nous mais quand il est <strong>de</strong>vant le ministre,<br />

que pensez-vous qu'il fait? Que voulez-vous, on a peur <strong>de</strong> déranger! J'aurais bien voulu que M. Brassard<br />

ou M. Jolivet assistent à ce colloque mais ils n'ont pas daigné se déranger. Pas pour nous, <strong>de</strong> petits ruraux<br />

<strong>de</strong> Maniwaki! Mais on est capable <strong>de</strong> voter!<br />

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M. Luc Bouthillier: M. David, représentant du ministre Jolivet, avezvous<br />

l'impression d'assister à une réunion d'augustes "chialeux"?<br />

M. Paul-André David, Ministère <strong>de</strong>s régions: Personnellement, je dois vous<br />

avouer que je trouve ça très sain. On a une occasion <strong>de</strong> faire savoir ce que l'on pense.<br />

On a parlé tantôt <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>sur</strong> <strong>la</strong> ruralité. Effectivement, le défaut mais aussi <strong>la</strong> qualité<br />

<strong>de</strong> cette politique est qu'elle interpelle une dizaine <strong>de</strong> ministères. C'est difficile <strong>de</strong> réunir tant<br />

<strong>de</strong> ministères pour conclure une politique. Nous sommes encore dans <strong>de</strong>s discussions interministérielles...<br />

Dans les zecs, parler à douze industriels, ce n'est pas facile. C'est <strong>la</strong> même chose au niveau<br />

du gouvernement. Si M. Brassard est absent, c'est qu'il est actuellement en commission parlementaire.<br />

Mais tout ça ne nous empêche pas d'avoir <strong>de</strong>s réflexions. On est venu vous dire qu'il y a <strong>de</strong>s nouvelles<br />

choses qui vont se faire. Est-ce que c'est exactement ce que vous désirez? Je peux vous dire que <strong>la</strong> nouvelle<br />

loi va permettre <strong>de</strong>s consultation . Je comprends que les gens voudraient que ça aille plus vite et<br />

qu'ils repartent <strong>de</strong> ce colloque en se disant que <strong>de</strong>s gestes concrets vont être posés. Ici, ce matin, les<br />

gens se concertent et je ne peux pas être contre ça. C'est sûr que les représentants du gouvernement<br />

qui sont ici vont aller rapporter ce qui été dit à leurs supérieurs, aux ministres. Les messages vont se<br />

transmettre…<br />

Sachez que partagez le pouvoir et <strong>la</strong> richesse, c'est toujours difficile. À <strong>la</strong> commission, tout le mon<strong>de</strong> reproche<br />

à <strong>la</strong> loi son absence <strong>de</strong> textes <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée . Suite à <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration qui va se faire ici, c'est<br />

sûr que MM. Brassard et Jolivet vont en être avisés. Il n'y aura pas <strong>de</strong> faux-fuyant ; il faut continuer l'exercice.<br />

Je crois toutefois qu'il faut trouver le juste équilibre. En effet, il ne faut pas pousser le bouchon trop<br />

loin car autrement les décisions sont prises ailleurs parce que <strong>la</strong> solution proposée n'est pas recevable.<br />

Il est donc important que les termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration qui sera soumise à Québec soient vivables et recevables.<br />

Il faut donc continuer l'exercice et en arriver à cette fameuse déc<strong>la</strong>ration.<br />

M. Jean-Guy Rioux, RESAM: Je voudrais dire qu'on est dans une phase évolutive et lorsqu'il y a évolution,<br />

ça se fait par <strong>de</strong>s mutants. Au début, les mutants sont ou bien tablettés ou bien ostracisés par les pairs.<br />

Avec l'évolution disparaissent certaines espèces et on a tendance à les i<strong>de</strong>ntifier. Les dinosaures mo<strong>de</strong>rnes,<br />

ce n'est peut-être pas seulement les industriels. C'est aussi quelques politiciens, quelques fonctionnaires…En<br />

attendant, il faut absolument se rappeler que dans l'histoire <strong>de</strong>s évolutions, les mutants<br />

on été, un jour, considérés comme <strong>de</strong>s héros. C'est sûr que cette évolution, on voudrait qu'elle se fasse<br />

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tout <strong>de</strong> suite, immédiatement. Quand il est question d'évolution, il faut<br />

i<strong>de</strong>ntifier le besoin. Une autre théorie dit que le besoin peut créer l'organe.<br />

Si on se concerte bien et qu'on précise les besoins ensemble, l'organe viendra.<br />

M. Quintal, MRN: Je veux juste vous faire part <strong>de</strong> mon expérience auprès du<br />

ministère par le biais <strong>de</strong> ces ententes. On par<strong>la</strong>it <strong>de</strong> TPI tantôt…Le MRN va signer une entente<br />

<strong>sur</strong> les TPI <strong>de</strong> l'Outaouais dans les prochains mois. Il va signer avec le ministre <strong>de</strong>s régions<br />

et celui <strong>de</strong> l'environnement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s lots intramunicipaux. À <strong>la</strong> section " territoire " du<br />

ministère, on a modifié nos lois pour permettre cette délégation aux MRC. Les <strong>forêt</strong>s sont actuellement<br />

en train <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> même et c'est pour ça que c'est à titre <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>-pilote pour l'instant. Le ministre va,<br />

par <strong>la</strong> suite, signer avec les MRC <strong>de</strong>s conventions <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> territoriale lorsqu'elles auront fait approuver<br />

par le ministre leurs comités multiressource et qu'elles auront déposé leur p<strong>la</strong>nification. Donc, qui dit<br />

comité multiressource, dit gens du milieu, gens du secteur récréotouristique, <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>, <strong>de</strong> <strong>la</strong> villégiature,<br />

<strong>de</strong>s entrepreneurs qui vont sensibiliser les déci<strong>de</strong>urs pour <strong>la</strong> signature <strong>de</strong> leur convention <strong>de</strong> <strong>gestion</strong><br />

territoriale. C'est donc fait avec chacun <strong>de</strong>s préfets. Et <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> l'Aigle fait partie <strong>de</strong>s TPI. Il y a donc<br />

<strong>de</strong>s argents qui vont être versés dans le fond <strong>de</strong> démarrage <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC pour continuer le travail que <strong>la</strong><br />

CGFA a déjà amorcé mais qui <strong>de</strong>vra être approuvé par le comité multiressource <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vallée<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-Gatineau<br />

et <strong>la</strong> table régionale <strong>de</strong> concertation <strong>de</strong> l'Outaouais. La <strong>de</strong>uxième expérience qui a été<br />

vécue en Outaouais, c'est <strong>la</strong> table inter-régionale <strong>de</strong> concertation du Baskatong. Le projet a démarré il y<br />

a 4-5 ans lorsque <strong>de</strong>s pourvoyeurs vou<strong>la</strong>ient agrandir leur territoire. On avait une interaction <strong>de</strong> plusieurs<br />

groupes d'intérêt qui étaient <strong>sur</strong> le même territoire. On touche 2 MRC et 4 municipalités. Nous avons créé<br />

une table <strong>de</strong> concertation. Ça pris du temps et nous n'avons pas encore atteint notre vitesse <strong>de</strong><br />

croisière…Je crois toutefois que c'est un bon exemple <strong>de</strong> réussite où les gens ont su s'asseoir et mettre<br />

en commun leurs intérêts. C'est le MRN qui est l'instigateur <strong>de</strong> cette table <strong>de</strong> concertation . Au MRN, on<br />

ne fait pas que <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>, on touche à différents domaines.<br />

M. Richard Laquerre, Foresterie intégrée <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s: Dans <strong>la</strong> révision du régime forestier, on<br />

parle beaucoup <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment accru et en pratique je ne pas comment ça va se traduire. Est-ce que ce<strong>la</strong><br />

peut passer par <strong>la</strong> Forêt Habitée? Est-ce que le ren<strong>de</strong>ment accru n'est qu'une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> production<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> matière ligneuse ou une augmentation <strong>de</strong> production d'usages multiples? Dans ce sens, je<br />

crois qu'on a un bout <strong>de</strong> chemin à faire pour vouloir créer d'avantage <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> Forêts Habitée et<br />

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d'avoir plus <strong>de</strong> <strong>la</strong>rgesses dans cette voie-là. Si on retrouve le ren<strong>de</strong>ment<br />

accru dans les autres usages <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>, à ce moment-là il faudrait peut-être<br />

créer davantage <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> Forêt Habitée, les vivre et regar<strong>de</strong>r les expériences<br />

qu'on en tirera….<br />

M. Luc Bouthillier: Est-ce que c'est p<strong>la</strong>usible <strong>de</strong> croire que le ren<strong>de</strong>ment accru c'est<br />

aussi d'autres valeurs forestières que <strong>la</strong> matière ligneuse? Comment le projet <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />

accru interpelle les pourvoyeurs? Ce qui est c<strong>la</strong>ir c'est que le ren<strong>de</strong>ment accru va impliquer plus <strong>de</strong><br />

voirie, plus d'efforts sylvicoles…Est-ce qu'il y a une occasion pour profiter <strong>de</strong> ces efforts dans le but d'augmenter<br />

le développement en matière faunique. Est-ce que les pourvoyeurs voient dans cette histoire <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment accru, une occasion?<br />

M. Danny Hogg, Fédération québécoise <strong>de</strong>s pourvoyeurs: En fait, il y a <strong>de</strong>ux visions présentement<br />

pour les pourvoyeurs. Dans certaines pourvoiries, il y a <strong>de</strong>s pourvoyeurs qui font eux-mêmes <strong>de</strong>s travaux<br />

et qui récoltent <strong>la</strong> matière ligneuse. Il y a donc <strong>de</strong>s pourvoyeurs qui font du ren<strong>de</strong>ment accru sans vraiment<br />

le réaliser et sans vraiment le vouloir… Ce n'est donc pas si incompatible que ça avec <strong>la</strong> faune. C'est<br />

juste une autre façon d'amener <strong>de</strong>s gains. Par contre là où le ren<strong>de</strong>ment accru fait peur, c'est quand on<br />

dit que le territoire et <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> vont servir davantage à produire <strong>de</strong>s arbres à essence commerciale. Donc,<br />

est-ce qu'il y a encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce pour <strong>la</strong> faune et les arbres fruitiers? Si le ren<strong>de</strong>ment accu signifie que<br />

le sorbier occupe l'espace d'un épinette et que c'est l'épinette qu'on veut augmenter ce<strong>la</strong> fait un petit<br />

peu peur…Il y a <strong>de</strong>ux optiques: on voit que d'un côté ce n'est vraiment pas incompatible et <strong>de</strong> l'autre, ça<br />

va dépendre <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon dont ça va se traduire <strong>sur</strong> le terrain.<br />

M. Luc Bouthillier: M. Thiffault, je sais que cette histoire <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment accru est passablement technique<br />

et très forestier mais qu'est-ce que ça implique et inspire à quelqu'un qui est dédié à <strong>la</strong> promotion<br />

<strong>de</strong>s activités touristiques?<br />

M. Jean Thiffault, Association touristique régionale <strong>de</strong> l'Outaouais: Il ne faudrait pas que l'un nuise<br />

à l'autre. Si on parle d'acériculture, c'est sûr qu'on a un potentiel très intéressant dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong><br />

l'Outaouais. Maintenant, si on remp<strong>la</strong>ce les sorbiers par <strong>de</strong>s épinettes, on a un problème. Par contre, il y<br />

a sûrement moyen <strong>de</strong> trouver un terrain d'entente. Il faut faire en sorte qu'on ait pas seulement <strong>de</strong>s<br />

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épinettes mais aussi <strong>de</strong>s sorbiers, <strong>de</strong>s érables. Ce<strong>la</strong> nous permettrait <strong>de</strong><br />

développer l'acériculture qui risque d'être un marché très intéressant pour<br />

l'industrie touristique. Tout ça sans nuire à <strong>la</strong> production accrue.<br />

M. Luc Bouthillier: Ren<strong>de</strong>ment accru est un autre prétexte à développer une<br />

vision commune, <strong>de</strong>s partenariats et encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation….<br />

M. Jean Thiffault, Association touristique régionale <strong>de</strong> l'Outaouais: On a pas le choix, on doit trouver<br />

un terrain d'entente. Tout le mon<strong>de</strong> veut utiliser <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>, tout le mon<strong>de</strong> veut pratiquer ses activités,<br />

qu'elles soit productrices, récréatives ou touristiques. On doit s'entendre et développer <strong>de</strong>s terrains communs<br />

ensemble.<br />

M. Jocelyn Bonneville, Fédération québecoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs: Il me semble que le désir<br />

d'introduire le concept <strong>de</strong> Forêt Habitée viens du fait que l'industrie forestière ne donnait pas les résultats<br />

voulus aux communautés locales et qu'elle ne participait pas au développement durable forestier.<br />

Les gens ne sentaient pas, souvent <strong>de</strong> par <strong>la</strong> manière <strong>de</strong> couper, qu'ils en avaient pour leur argent.<br />

Lorsque l'on entend les industriels en commission parlementaire nous dire qu'ils sont d'accord avec <strong>la</strong><br />

<strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources mais qu'il ne faut pas que ça coûte un sous et que ça dérange personne,<br />

je me pose <strong>de</strong>s questions. Quand les gens veulent quelque chose, ça dérange toujours quelqu'un. Il me<br />

semble que l'industrie forestière a un grand bout <strong>de</strong> chemin à faire …Il va falloir qu'elle sorte l'argent qui<br />

appartient à <strong>la</strong> communauté . Si les industriels ne font pas l'effort maintenant, ils vont <strong>de</strong>voir le faire plus<br />

tard et ça coûtera juste un peu plus cher. Il a fallu un film pour que les gens réagissent et réalisent<br />

certaines choses.<br />

Nous, au niveau <strong>de</strong>s zecs, on est assez organisé. On a <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune qui sont minimes mais qui<br />

nous ai<strong>de</strong>nt à remplir notre rôle. On a participé <strong>de</strong>puis le début du renouvellement du régime forestier<br />

aux p<strong>la</strong>ns quinquennaux. Lors du premier p<strong>la</strong>n, les industriels nous disaient qu'on avait pas d'affaire à se<br />

mêler <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. Après, on a pu un peu plus discuter. Lors du <strong>de</strong>uxième p<strong>la</strong>n, on nous disait que nos attentes<br />

et nos besoins al<strong>la</strong>ient faire perdre <strong>de</strong>s emplois. Lors du troisième p<strong>la</strong>n, on a fait <strong>de</strong>s ententes et,<br />

comme par hasard, ils avaient oublié <strong>de</strong> les transmettre à ceux qui les exécutaient <strong>sur</strong> le territoire…Il y a<br />

<strong>de</strong>s choses qui changent mais ça va pas vite. De <strong>la</strong> part <strong>de</strong> nos <strong>gestion</strong>naires et <strong>de</strong>s utilisateurs du territoire,<br />

<strong>de</strong>s zecs, il n'y a pas <strong>de</strong> reconnaissance face à l'industrie forestière. Au niveau du régime forestier,<br />

l'ensemble <strong>de</strong>s organismes fauniques a présenté un mémoire commun où l'on disait au ministre, entre<br />

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autres, que oui, il y a une introduction du mot <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s<br />

ressources mais il y a beaucoup <strong>de</strong> points qui ne suivent pas. S'il n'y a pas<br />

d'ententes, <strong>de</strong> part et d'autre, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> confection du p<strong>la</strong>n, il y a rien qui dit<br />

que l'on a droit à un conciliateur. De plus, il n'y a aucun outil qui est mis à <strong>la</strong> disposition<br />

<strong>de</strong>s gens. Les groupes qui essaient <strong>de</strong> faire quelque chose alors qu'ils ont ni<br />

structure ni moyens financiers, ça doit être très difficile. La <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources<br />

ce n'est pas que les industries calculent <strong>la</strong> possibilités forestière puis qu'après ils en donnent<br />

un peu aux utilisateurs pour les calmer. Si vous ne voulez pas changer le concept et <strong>la</strong> base qui va<br />

diriger vos actions, dans 5 ou 10 ans, ce sera pire.<br />

Quant au MRN, nous avons mis <strong>sur</strong> pied une équipe d'ingénieurs pour essayer <strong>de</strong> se donner <strong>de</strong>s moyens<br />

et <strong>de</strong> parler aux forestiers <strong>de</strong> façon intelligente. Le MRN et Faune et Parc nous on <strong>de</strong>mandé si on al<strong>la</strong>it col<strong>la</strong>borer<br />

à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources puisqu'on avait <strong>de</strong>s comités qui travail<strong>la</strong>ient <strong>sur</strong> ça… Or, dans<br />

<strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s cas, <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration du MRN est nulle. Par exemple, ils ne veulent pas nous donner les<br />

cartes numérisées mais nous les vendre à l'unité au plein prix…Je comprends le désir <strong>de</strong>s gens au niveau<br />

du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée <strong>de</strong> vouloir faire du développement durable, <strong>de</strong> <strong>la</strong> foresterie durable. Si les<br />

forestiers disent qu'ils sont capables, il faudrait qu'ils le prouvent aux communauté locales.<br />

M. Jacques Gauvin, AMBSQ: Lors <strong>de</strong> ma première intervention, je me suis appuyé <strong>sur</strong> les constats fait<br />

par les conférenciers <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée d'hier. On a entendu <strong>de</strong>s gens parler <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité d'un partenariat.<br />

On a même dit qu'il était incontournable au sein du milieu, incluant l'industrie forestière, qu'on mette<br />

l'emphase <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s efforts communs. A écouter les gens, ce qui compte ce n'est pas nécessairement<br />

l'aménagement forestier durable mais plutôt les efforts que l'on fait ensemble pour s'y rendre. C'est le<br />

processus qui compte. Ce que j'ai essayé <strong>de</strong> dire lors <strong>de</strong> ma première intervention c'est qu'hier il y a <strong>de</strong>s<br />

choses positives qui se sont dites. Autre élément, on ne règle jamais les problèmes dans <strong>de</strong>s réunions<br />

comme aujourd'hui. C'est un exutoire: les gens disent les choses avec lesquelles ils ne sont pas d'accord.<br />

Généralement, ce sont les gens qui ne sont pas d'accord qui vont au micro. Quant aux gens <strong>de</strong> l'industrie,<br />

s'il en a parmi eux qui se comportent aujourd'hui comme il y a 20 ans, c'est absolument inacceptable.<br />

Cette façon <strong>de</strong> réagir aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et aux interventions <strong>de</strong> d'autres intervenants, avec arrogance,<br />

c'est inacceptable . Je suis déjà intervenu personnellement auprès d'un industriel qui ne vou<strong>la</strong>it pas col<strong>la</strong>borer,<br />

pour apprendre par <strong>la</strong> suite que les intervenants n'avaient jamais tenté <strong>de</strong> communiquer avec<br />

l'industriel en question. Ils ne s'étaient même pas parlés. Je ne dit pas ça pour <strong>la</strong>isser croire qu'il n'y a pas<br />

<strong>de</strong> problèmes. C'est sûr qu'il y a <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cunes dans le projet qui est proposé présentement. Par exemple,<br />

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il n'y a pas <strong>de</strong> mécanismes <strong>de</strong> conciliation. Nous aussi on a constaté que<br />

les autres intervenants pouvaient manquer <strong>de</strong> ressources. Une <strong>de</strong>s choses<br />

qu'on a proposé est <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s ministères impliqués aux<br />

groupes <strong>de</strong> travaux qui vont permettre l'é<strong>la</strong>boration en commun <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns. Ces<br />

représentants gouvernementaux pourraient venir appuyer les<br />

personnes qui auraient besoin <strong>de</strong> mieux connaître l'encadrement légis<strong>la</strong>tif et qui auraient<br />

besoin d'informations supplémentaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du ministère plutôt que <strong>de</strong> l'industriel. Nous<br />

avons aussi proposé ça. Il ne faudrait pas juste mettre l'emphase <strong>sur</strong> les choses négatives et peut-être<br />

lire ce que l'industrie a fait comme proposition. On ne peut pas se contenter <strong>de</strong> raconter <strong>de</strong>s histoires<br />

d'horreur comme c'est souvent le cas dans les colloques. C'est sûr que je ne m'attends pas à ce que les<br />

gens viennent au micro pour me dire qu'on fait du bon travail. Et pourtant il y a <strong>de</strong>s gens qui arrivent à<br />

faire <strong>de</strong>s trucs intéressants avec l'industrie forestière.<br />

M. Bruno-Pierre Harvey, Biologiste: La <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources, ça fait 15 ans qu'on en parle<br />

au niveau ministériel. Les acteurs sont toujours là, même s'ils ont changé <strong>de</strong> chaise. Il y a une volonté…<br />

Mais où apparaît <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources dans <strong>la</strong> réforme du projet <strong>de</strong> loi? Où apparaît le projet<br />

<strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> Forêt Habitée dans le projet <strong>de</strong> loi? On en parle, on dit que c'est une belle philosophie<br />

et que c'est progressif sauf que ça fait 15 ans qu'on dit toutes ces choses…Quand allons-nous arriver à<br />

une véritable volonté politique d'intégrer les gens, les communautés dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification d'un territoire?<br />

M. Jacques Tremb<strong>la</strong>y, MRN: Évi<strong>de</strong>mment, à force d'en parler on fini par se répéter. Je vous dirais<br />

que, oui, il y a <strong>de</strong>s choses concrètes en matière <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources, oui, on est toujours<br />

en processus <strong>de</strong> modification d'une loi. Normalement, au 1er avril, on <strong>de</strong>vrait avoir <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es légales<br />

au chapitre <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources. C'est décevant pour les gens qui auraient préféré une<br />

approche musclée pour imposer le concept <strong>de</strong> Forêt Habitée et <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources. Dans<br />

l'approche politique actuelle, on tient plutôt compte <strong>de</strong>s régimes en p<strong>la</strong>ce, <strong>de</strong>s emplois ….Moi, au niveau<br />

administratif, je n'ai d'autres opportunités que d'as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> mise en œuvre et développer les outils en<br />

conséquence. Autre chose, <strong>la</strong> mise en valeur du régime forestier. L'initiation <strong>de</strong>s projets ça ne viendra pas<br />

du gouvernement du Québec, ni du MRN. On <strong>de</strong>vrait se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r quels sont les besoins véritables au<br />

niveau <strong>de</strong>s communautés. Est-ce que ce sont <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> participation à <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> du milieu forestier<br />

? On pense que oui et on a récupéré cet élément au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi. Il y a aussi <strong>de</strong>s besoins au niveau <strong>de</strong><br />

l'aménagement et ça transparaît aussi au chapitre <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ça, il faut se donner du temps et<br />

il faut que les communautés s'approprient les outils. Au chapitre du programme <strong>de</strong> mise en valeur, on a<br />

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été assez c<strong>la</strong>ir. On a mis <strong>de</strong> l'argent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> table, on a donné comme<br />

première priorité d'entretenir le réseau <strong>de</strong> Forêt Habitée. Il fal<strong>la</strong>it s'as<strong>sur</strong>er<br />

que ça reste en vie. Le <strong>de</strong>uxième chose que nous avons dite, c'est que nous<br />

pensons que vous <strong>de</strong>vez favoriser <strong>de</strong>s projets structurants. Donc à travers les<br />

projets qui sont déposés, il y a une foule <strong>de</strong> projets qui sont à caractère tantôt<br />

forestier, tantôt faunique. Il en sort peu jusqu'à maintenant. (Suite inaudible en raison<br />

<strong>de</strong> problèmes techniques…)<br />

M. Luc Bouthillier: Je vais vous reprendre là-<strong>de</strong>ssus…Je pense qu'il n'y a pas <strong>de</strong> négation du fait qu'il<br />

se passe <strong>de</strong>s choses qui peuvent être considérées comme <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> intégrée. L'effort financier<br />

est réel. Mais c'est une façon très éc<strong>la</strong>tée <strong>de</strong> pratiquer <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong>s ressources. Est-ce que<br />

dans <strong>la</strong> loi, bien que ce soit une loi sectorielle, on ne pourrait pas imaginer un mécanisme <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification<br />

intégrée? (Suite inaudible en raison <strong>de</strong> problèmes techniques)<br />

M. Louis-Jean Lussier, Consultant: Si le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> du Québec a évolué <strong>de</strong>puis ces<br />

<strong>de</strong>rnières années, c'est à cause <strong>de</strong> " chialeux " comme moi qui sont venus au micro et qui ont dit que les<br />

choses al<strong>la</strong>ient mal. Mais on ne " chiale " pas pour " chialer ". Si on dit qu'il y a <strong>de</strong>s choses qui doivent être<br />

améliorées, ce n'est pas simplement pour le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> critiquer. Il a fallu se battre pour finalement aboutir<br />

à une politique forestière <strong>de</strong> <strong>forêt</strong> privée. Ces gens-là ont retroussé leurs manches et ont eu le courage<br />

<strong>de</strong> parler. Ce qui me déçoit beaucoup ce matin, c'est que monsieur et madame public ne sont pas ici et<br />

ne parle pas. Qu'est ce qu'on veut finalement? On veut que <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> québécoise rapporte le maximum <strong>de</strong><br />

bien-être économique pour ses citoyens. Mais ces citoyens sont-ils représentés?<br />

M. Philippe Marquis, MRC <strong>de</strong> <strong>la</strong> Matapédia: Je suis préfet suppléant et maire d'une petite municipalité.<br />

Ma popu<strong>la</strong>tion est <strong>de</strong> 250 habitants. Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC, c'est 21 000. J'aimerais vous parler un<br />

petit peu <strong>de</strong> mon expérience personnelle. Chez nous, c'est un vil<strong>la</strong>ge forestier et les gens ont toujours<br />

vécu <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> et un peu d'agriculture. C'était, à venir jusqu'à il y a quelques années, <strong>de</strong> l'exploitation<br />

traditionnelle. Les gens étaient ras<strong>sur</strong>és car ils avaient du travail assez régulièrement et ils en vivaient.<br />

Mais le jour où on a mécanisé en <strong>forêt</strong>, on a dû renvoyer les gens car il n'y avait plus <strong>de</strong> travail pour eux.<br />

Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC, on a travaillé <strong>sur</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'un service forestier. Le MRN nous aidé financièrement<br />

à ce moment-là. Ce service nous a permis <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong> foresterie parce que les maires ne<br />

sont pas tous <strong>de</strong>s gens qui sont versés en foresterie. Ce<strong>la</strong> nous a permis <strong>de</strong> faire une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'expéri-<br />

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ence pilote au ministère <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s. Ce fut une expérience va<strong>la</strong>ble que<br />

nous pourrons évaluer dans quelques années. Le service forestier nous a<br />

permis <strong>de</strong> discuter avec l'industrie, <strong>de</strong> Forêt Habitée par exemple. Dans <strong>la</strong> MRC<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Matapédia, il y a 3 projets <strong>de</strong> Forêt Habitée. Je ne peux pas affirmer que ce<br />

seront <strong>de</strong>s projets qui seront viables à perpétuité. Mais je pense que c'est une<br />

expérience qui <strong>de</strong>vra être poussée plus loin. Quant à <strong>la</strong> concertation, ça se fait à <strong>de</strong>ux ou<br />

à plusieurs et il doit y avoir un peu d'égalité. Si on discute avec l'industrie et qu'on a pas le<br />

poids, je ne pense pas qu'on avance. Les projets <strong>de</strong> Forêt Habitée génère <strong>de</strong>s argents qui vont dans<br />

un fonds forestier. C'est obligation que nous avons dans l'entente avec le ministère. Si le ministère verse<br />

<strong>de</strong> l'argent dans un fonds forestier et qu'il a <strong>de</strong>s projets qui génèrent <strong>de</strong>s fonds également, ça doit être<br />

réinvestit dans <strong>de</strong>s municipalités qui sont localisés près <strong>de</strong> certains projets. On s'est donné également un<br />

comité multiressource. Ce comité inclut l'industrie, les OGC, une coopérative forestière, <strong>la</strong> faune bref tout<br />

ce qui se retrouve autour et dans <strong>la</strong> <strong>forêt</strong>. Pour plusieurs personnes, c'est inquiétant car nous sommes<br />

obligés <strong>de</strong> s'asseoir, <strong>de</strong> discuter d'essayer d'atténuer les problèmes et <strong>de</strong> combler les aspirations <strong>de</strong>s<br />

gens du milieu. Je pense que c'est <strong>de</strong> cette façon là que nous allons avancer.<br />

M. Luc Bouthillier: Alors un beau témoignage qui montre bien que le MRN peut donner <strong>de</strong>s appuis,<br />

que c'est important <strong>de</strong> développer une vision régionale et que les comités multiressource ça peut fonctionner.<br />

Il y a une chose que je retiens cependant c'est qu'il est essentiel d'évaluer ces exemples-là pour<br />

s'as<strong>sur</strong>er qu'on apprend quelque chose. Est-ce que vraiment on a ça dans notre réseau <strong>de</strong> Forêt Habitée?<br />

M. Lapierre avec le mot <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin pour ce qui est <strong>de</strong> notre débat…<br />

M. Hugues Lapierre, Fédération <strong>de</strong>s ZEC: Je suis venu ici avec certaines zecs du Bas St-Laurent et<br />

tout à l'heure on par<strong>la</strong>it du fait que notre <strong>gestion</strong> était un peu éc<strong>la</strong>tée. Il y a une idée qui me semble évi<strong>de</strong>nte,<br />

et comme jeune professionnel , je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas déjà en p<strong>la</strong>ce. C'est<br />

<strong>de</strong> voir les ministères, <strong>la</strong> direction à Québec ne pas être capable <strong>de</strong> s'entendre, <strong>de</strong> pas voir assez souvent<br />

<strong>la</strong> FAPAQ et le ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles travailler <strong>de</strong> concert. J'ai aimé entendre que dans<br />

certaines régions certaines directions <strong>de</strong> projets fonctionnaient bien. Je pense toutefois qu'on <strong>de</strong>vrait<br />

sentir un message c<strong>la</strong>ir venant <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> Québec. Ensuite, en région, on va pouvoir développer<br />

<strong>de</strong>s outils. On les a souvent en tête mais trop souvent on est barré. Si le message était plus c<strong>la</strong>ir d'en<br />

haut, ça bougerait peut-être plus en bas. On aurait moins souvent affaire à <strong>de</strong>s fonctionnaires qui sont<br />

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fermés à certaines idées puisque <strong>la</strong> comman<strong>de</strong> viendrait <strong>de</strong> façon plus<br />

officielle. Peut-être que <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> Maniwaki va faire bouger les<br />

choses dans ce sens là…<br />

FIN DUDÉBAT<br />

M. Luc Bouthillier.: La première chose à faire, c'est <strong>de</strong> remercier les panélistes. Ça été très constructif.<br />

Évi<strong>de</strong>mment, M. Lussier nous disais " J'aimerais ça que ça bouge un peu plus, je me souviens du<br />

temps <strong>de</strong>s opérations dignité… ". Oui mais lors <strong>de</strong>s opérations dignité, on était en pleine crise. Et là, un<br />

peu comme M. Bonneville nous le rappe<strong>la</strong>it, l'idée c'est d'être proactif, soit d'aller au-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s crises<br />

éventuelles. M. Gauvin nous disait: "…ces rencontres-là, plus souvent qu'autrement, c'est un exutoire.. ".<br />

On veut essayer au moins <strong>de</strong> rompre avec cette tradition. La rencontre ici, oui c'est un exutoire mais c'est<br />

aussi quelque chose <strong>de</strong> proactif. On veut mettre un jalon, déposer quelques chose <strong>de</strong> concret qui marquera<br />

d'une pierre b<strong>la</strong>nche <strong>la</strong> politique forestière québécoise. On se dira, oui le 20 octobre 2000, il s'est<br />

passé quelque chose à Maniwaki qui a été le commencement d'une prise en compte, d'une<br />

<strong>gestion</strong> véritablement bien intégrée parce que l'on aura reconnu que l'idée <strong>de</strong> Forêt Habitée mérite non<br />

seulement d'être discutée mais aussi , <strong>sur</strong>tout, concrétisée. En conviant tous les acteurs qui sont déjà <strong>sur</strong><br />

le terrain, et tous les autres qui rêvent d'y être activement, à partager une vision commune, à<br />

é<strong>la</strong>borer <strong>de</strong>s projets, à les mettre en œuvre et <strong>sur</strong>tout à apprendre <strong>de</strong> ces opérations <strong>de</strong> mise en oeuvre.<br />

Évi<strong>de</strong>mment, on a aussi eu le message qu'il faut choisir entre révolution et évolution. Je pense qu'effectivement,<br />

le temps ne respecte pas ce qui se construit sans lui. C'est vrai que, selon le choix <strong>de</strong> qui est le<br />

père géniteur du concept <strong>de</strong> Forêt Habitée, ça fait 20-30-50 ans que le concept est dans l'air. Vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

d'être patient, ça n'a pas beaucoup <strong>de</strong> sex-appeal…. Sans compter que tout ce qui traîne finit par<br />

se salir. Ce concept <strong>de</strong> Forêt Habitée peut facilement être dénaturé si on ne le fait pas atterrir dans un<br />

avenir prochain, dans <strong>de</strong>s choses concrètes. C'est un peu ça qu'on a essayé <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong> l'avant dans<br />

cette déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> Maniwaki. C'est l'œuvre d'un certain nombre <strong>de</strong> personnes inspirées qui ont écouté<br />

tout ce qui s'est dit. Il y a une <strong>de</strong>mi-heure, on le changeait encore. C'est donc un document vivant…Il est<br />

possible que vous n'en soyez pas entièrement satisfait mais dites vous que c'est <strong>la</strong> première pierre et<br />

que nous ne sommes pas encore arrivés, le voyage ne fait que commencer.<br />

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DÉCLARATION DE MANIWAKI<br />

Le Colloque <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée qui se dérou<strong>la</strong>it à Maniwaki, du 18<br />

au 20 octobre 2000, a rassemblé plus <strong>de</strong> 200 participants <strong>de</strong> tous les<br />

milieux du Québec et <strong>de</strong> tous les horizons. Le bi<strong>la</strong>n est marquant. À l'instar <strong>de</strong><br />

plusieurs autres pays, les régions du Québec vivent l'émergence d'une nouvelle<br />

foresterie, respectueuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique sociale et économique <strong>de</strong>s communautés<br />

locales. Cette foresterie s'é<strong>la</strong>bore sous le vocable <strong>de</strong> Forêt Habitée.<br />

Au <strong>de</strong>là du concept, une cinquantaine <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> Forêt Habitée sont aujourd'hui<br />

réalité ou en é<strong>la</strong>boration. Prenant <strong>de</strong>s formes aussi diversifiées que les communautés<br />

et les regroupements qui leur prêtent vie, ces projets partagent les éléments essentiels<br />

au succès: <strong>la</strong> concertation et le partenariat.<br />

Pourtant, le cadre légal actuel limite <strong>la</strong> portée <strong>de</strong>s projets. Seule <strong>la</strong> dévolution <strong>de</strong>s<br />

véritables pouvoirs <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> et d'interventions permettra aux collectivités locales <strong>de</strong><br />

mettre en valeur l'ensemble <strong>de</strong>s ressources du milieu forestier <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone habitée,<br />

engendrant ainsi une nouvelle activité socio-économique durable.<br />

Le gouvernement du Québec doit se doter d'un cadre général <strong>de</strong> fonctionnement et<br />

<strong>de</strong> suivi pour permettre aux communautés qui le désirent <strong>la</strong> mise en application<br />

d'une <strong>gestion</strong> territoriale intégrée et cohérente <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> leurs ressources. Le<br />

gouvernement <strong>de</strong>vra as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s résultats obtenus. De plus, une partie plus<br />

importante <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances forestières perçues par l'État <strong>de</strong>vra soutenir ces<br />

collectivités afin <strong>de</strong> leur permettre un développement socio-économique plus juste.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

page 186


vendredi<br />

DÉCLARATION DE MANIWAKI (SUITE)<br />

La révision actuelle du régime forestier doit franchir l'étape <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

reconnaissance explicite <strong>de</strong>s valeurs et <strong>de</strong>s moyens nécessaires à <strong>la</strong><br />

réalisation <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> Forêt Habitée. Toutefois, le régime forestier ne répond<br />

qu'en partie aux besoins et aux aspirations <strong>de</strong>s communautés locales qui désirent se<br />

prendre en main. Puisque <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> territoriale et <strong>la</strong> mise en valeur intégrée <strong>de</strong><br />

l'ensemble <strong>de</strong>s ressources d'une communauté fait appel à une délégation plus <strong>la</strong>rge<br />

<strong>de</strong>s pouvoirs tant forestiers, fonciers, fauniques et environnementaux, il faudra<br />

envisager <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> recadrer les droits consentis <strong>sur</strong> certains <strong>de</strong>s territoires visés.<br />

Désormais, l'approche <strong>de</strong> Forêt Habitée et les valeurs qu'elle englobe est incontournable.<br />

Elle matérialise <strong>de</strong>s moyens novateurs, à promouvoir et à soutenir, qui<br />

permettent aux communautés une diversification et une mise en valeur intégrée <strong>de</strong><br />

leurs ressources.<br />

Dès aujourd'hui, nous revendiquons un cadre juridique formel. Nous nous engageons<br />

à développer un réseau <strong>de</strong> Forêt Habitée pour rassembler et appuyer les collectivités<br />

qui aspirent à prendre en main <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> intégrée <strong>de</strong> leurs ressources as<strong>sur</strong>ant<br />

ainsi leur avenir.<br />

Maniwaki, le 20 octobre 2000<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

page 187


vendredi<br />

Luc Bouthillier: Évi<strong>de</strong>mment, c'est une déc<strong>la</strong>ration qui ne veut être<br />

qu'un point <strong>de</strong> départ. C'est une déc<strong>la</strong>ration qui nécessitera un travail <strong>de</strong><br />

chacun d'entre nous pour faire atterrir ça dans <strong>de</strong>s moyens concrets. C'est bien<br />

pourquoi <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière diapositive où l'on vous invite à vous engager<br />

à développer ce réseau <strong>de</strong> Forêt Habitée.<br />

On a appris, au tout début du colloque, qu'il y avait 14 projets <strong>de</strong> Horêt Habitée. Il s'en est rajouté<br />

un. M. Bérard nous a dit qu'il pourrait en avoir une soixantaine d'autres. M. Tremb<strong>la</strong>y nous a dit que ça<br />

pourrait monter jusqu'à 600 projets… Le programme <strong>de</strong> mise en valeur est très exploité avec l'idée <strong>de</strong><br />

Forêt Habitée. Ca veut donc dire que <strong>la</strong> Forêt Habitée, c'est quelque chose qui est en marche dans<br />

plusieurs endroits au Québec et on doit constituer ce réseau afin d'en tirer toute <strong>la</strong> substance. Bien sûr,<br />

on vous a amené à Maniwaki et on vous a montré un projet <strong>de</strong> Forêt Habitée éblouissant. Mais il se passe<br />

<strong>de</strong>s choses ailleurs et il faut véritablement qu'on apprenne <strong>de</strong> toutes ces choses. M. Marquis nous a livré<br />

un témoignage très instructif <strong>sur</strong> ce besoin d'apprendre <strong>sur</strong> ce qui existe déjà. Je suis convaincu qu'à<br />

Woburn, on a <strong>de</strong>s tas <strong>de</strong> choses à apprendre avec <strong>la</strong> Forêt Habitée du Mont Gosford. Cette structureréseau,<br />

c'est nous qui allons le construire. Il ne faut pas attendre après l'État. C'est à nous <strong>de</strong> prendre ça<br />

en main. Le plus concrètement possible, ce à quoi on vous convie, c'est <strong>de</strong> vous engager à mettre ce<br />

réseau <strong>sur</strong> pied d'une façon tellement convaincante qu'on pourra revendiquer un cadre formel juridique<br />

pour l'application <strong>de</strong> cette fameuse idée <strong>de</strong> Forêt Habitée. S'il y a quelques commentaires, on est prêt à<br />

les prendre…<br />

M. Luc Beauvin, ministère <strong>de</strong>s affaires municipales: Je suis urbaniste. J'ai fait partie <strong>de</strong> tous les comités<br />

interministériels <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée et ça fait donc un certain temps que je m'intéresse à ça. J'étais extrêmement<br />

content <strong>de</strong> <strong>la</strong> tenue du colloque aujourd'hui. Il me semble que ça va donner <strong>de</strong> l'espoir à<br />

beaucoup <strong>de</strong> gens, dont à moi, car je commençais à me sentir très petit dans mon ministère pour continuer<br />

à parler <strong>de</strong> Forêt Habitée. Je me <strong>de</strong>mandais, par rapport à <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> Maniwaki, s'il n'y aurait<br />

pas moyen <strong>de</strong> rajouter quelque chose qui est plus petit, plus concret mais qui serait utile. Ca serait <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

qu'il y ait un suivi <strong>sur</strong> les projets actuels parce que là on ne sait plus s'il y en a 14, 60 ou 600. Le<br />

manque d'évaluation qu'il y a eu quant aux projets témoins est une <strong>la</strong>cune importante <strong>de</strong>puis le début…Il<br />

me semble qu'il n'y a pas eu autant <strong>de</strong> suivie qu'il aurait fallu…Il me semble que c'est très important…<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

page 188


vendredi<br />

M. Luc Bouthillier: Au 4e paragraphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration, il est question<br />

<strong>de</strong> suivis. En fait, ce que nous avons voulu dire c'est qu'il y a énormément <strong>de</strong><br />

projets mais pas <strong>de</strong> suivis formels en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s efforts très louables <strong>de</strong> M.<br />

Bérard. Mais qu'est-ce que l'on apprend <strong>de</strong> ces projets, comment peut-on faire<br />

évoluer l'idée <strong>de</strong> Forêt Habitée? C'est fondamental que l'on apprenne <strong>de</strong> ce qui se<br />

passe aujourd'hui …<br />

M. Rioux, Maire: C'est juste pour dire que je suis tout à fait d'accord avec <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration et que<br />

dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e du possible - je suis maire d'une petite municipalité- on s'engage à mettre l'épaule à<br />

<strong>la</strong> roue pour qu'un bon jour on s'approprie nos ressources et qu'on se ren<strong>de</strong> responsable <strong>de</strong> les gérer<br />

à notre goût.<br />

M. Luc Bouthillier: Concrètement, cet engagement, vous pourrez le manifester en vous inscrivant<br />

comme membre actif du réseau. À l'accueil, il y a un certain nombre <strong>de</strong> feuille qui atten<strong>de</strong>nt vos noms,<br />

vos coordonnées pour que vous <strong>de</strong>veniez un membre actif du réseau.<br />

M. Patrice Maurais, Fondation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune: Ce qui ne ressort pas dans cette déc<strong>la</strong>ration, c'est qu'on<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à <strong>la</strong> base, à <strong>de</strong>s projets locaux, <strong>de</strong> se concerter, d'aboutir à quelque chose où tout le mon<strong>de</strong><br />

s'entend <strong>sur</strong> un but commun. Chaque ministère développe sa propre politique <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> multiressource<br />

mais on dirait qu'il n'y a pas <strong>de</strong> concertation entre les ministères à tous les niveaux et particulièrement<br />

aux niveaux les plus hauts. Je pense que ça <strong>de</strong>vrait partir <strong>de</strong> là. Que l'exemple vienne du haut. Même si<br />

c'est dans les très gran<strong>de</strong>s lignes. Les ministères doivent se concerter entre eux, qu'ils aient déjà un projet,<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s lignes directrices et ensuite on les applique à <strong>la</strong> base. Avant <strong>de</strong> faire un suivi, il faut savoir<br />

ce que l'on vou<strong>la</strong>it faire au départ. Il y a quelque chose qui manque à ce niveau…<br />

M. Luc Bouthillier: Je vous réfère au 5e paragraphe où l'on dit que c'est bien beau <strong>la</strong> révision du<br />

régime mais ce n'est pas suffisant. Ça nous prend une <strong>gestion</strong> territoriale et pour que ce<strong>la</strong> arrive il faut<br />

non seulement qu'il y ait une délégation plus <strong>la</strong>rge <strong>de</strong> pouvoir mais il faut envisager <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong><br />

recadrer les droits consentis. C'est un appel, peut-être un peut trop discret , à une approche territoriale.<br />

On est très sensible à votre point <strong>de</strong> vue monsieur…<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

page 189


vendredi<br />

M. Robert Deffrasnes, MRN: Je voudrais exprimer mon accord complet<br />

avec <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> Maniwaki. Si effectivement, dans mon intervention<br />

d'hier, j'ai indiqué que je ne voyais pas d'avenir au concept <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée, j'ai précisé qu'il n'y avait pas d'avenir sans une modification fondamentale<br />

au régime forestier actuel. Ce qui est proposé par <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration c'est effectivement<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au gouvernement <strong>de</strong> se donner un cadre général qui, je suppose,<br />

impliquera tous les ministères concernés. Ça <strong>de</strong>man<strong>de</strong> également une révision légale du régime<br />

actuel, tant forestier que <strong>de</strong>s autres régimes. Moi, je suis en accord complet avec ce qui est présenté.<br />

Je crois au concept <strong>de</strong> Forêt Habitée. J'en suis pas le père mais j'ai contribué, avec Luc Bouthillier entre<br />

autres, à son émergence, à sa définition. Je pense que c'est une façon <strong>de</strong> permettre le développement<br />

<strong>de</strong>s collectivités locales qui est adapté aux ressources dont le Québec dispose. Qui peut permettre <strong>de</strong><br />

revaloriser certaines collectivités . Ce n'est pas une panacée, ça ne doit pas remp<strong>la</strong>cer <strong>de</strong>s choses déjà<br />

bien établies mais il faut que ça s'implique et ce qui est proposé là, c'est le minimum pour que ça puisse<br />

s'appliquer. Je l'appuie totalement.<br />

M. Luc Bouthillier: Effectivement, c'est le minimum. On est conscient que pour aller plus loin, il<br />

faudrait qu'on se réunisse, qu'on en débate… Ça pourrait faire probablement l'objet du prochain colloque…<br />

M. Jacques Forget, agronome au secrétariat rural à Ottawa: Au secrétariat rural, à l'instar <strong>de</strong><br />

plusieurs provinces, on parle <strong>de</strong> développement et <strong>de</strong> politique rurale au Québec. Depuis longtemps,<br />

lorsque l'on par<strong>la</strong>it <strong>de</strong> développement rural, on pensait à l'agriculture. Depuis 4 ou 5 ans, on essaie <strong>de</strong> réformer<br />

le cadre du développement rural en y insérant bien sûr l'agriculture mais aussi d'autres secteurs<br />

comme les <strong>forêt</strong>s, les mines, les pêches, etc. Pour revenir au texte, est-ce qu'il y un rapport entre le paragraphe<br />

4 et le paragraphe 7 lorsqu'on parle du cadre. Est-ce qu'on se réfère au cadre général <strong>de</strong> fonctionnement<br />

dont le gouvernement <strong>de</strong>vrait se doter? Si oui, moi je l'appellerais un cadre juridique formel.<br />

M. Jocelyn Bonneville, Fédération <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naire <strong>de</strong> zecs: Au paragraphe 5, ne fait-on pas en sorte<br />

que les seuls projets <strong>de</strong> Forêt Habitée seront ceux qui seront exclusivement réservés aux groupes qui<br />

auront l'ensemble <strong>de</strong>s pouvoirs. Ça exclut <strong>la</strong> possibilité que <strong>de</strong>s intervenants divers, <strong>de</strong>s forestiers, pourvoiries<br />

, zecs, municipalités, pourraient s'entendre. Est-ce que le choix qui a été fait? Ça fait en sorte <strong>de</strong><br />

mettre <strong>de</strong> côté l'autre formule, qui peut être possible, mais il me semble drôle que le mot "exige" soit là.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

page 190


vendredi<br />

M. Luc Bouthillier: Je vais essayer d'éc<strong>la</strong>ircir ce point là. On a décidé<br />

<strong>de</strong> ne pas choisir entre "est-ce que Forêt Habitée est une structure <strong>de</strong><br />

<strong>gestion</strong> ou si c'est une façon <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r l'aménagement <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s?" Ce qui<br />

est c<strong>la</strong>ir dans ce paragraphe c'est qu'il n'y a pas <strong>de</strong> choix entre structures <strong>de</strong><br />

<strong>gestion</strong>, soit les 14 projets . Ça c'est très restrictif. Il ne faut pas l'exclure par contre.<br />

Cependant, <strong>la</strong> philosophie <strong>de</strong> l'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt Habitée est inclusive, elle appelle<br />

à <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> partenariats entre <strong>de</strong>s zecs, les pouvoirs municipaux et régionaux . C'est ce<br />

qu'on vise là-<strong>de</strong>dans. Si on parle <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> territoriale et <strong>de</strong> mise en valeur intégrée <strong>de</strong>s ressources<br />

au profit d'une communauté, il va falloir envisager que dans certains cas on puisse revisiter,- pas abolir,<br />

pas annuler- les droits consentis. Effectivement, il ne faut pas se mettre <strong>la</strong> tête dans le sable, un projet<br />

<strong>de</strong> Forêt Habitée implique une nouvelle façon <strong>de</strong> faire les choses. Au lieu d'avoir un pourvoyeur qui a son<br />

entreprise, un détenteur <strong>de</strong> CAAF qui a son entreprise, un inspecteur municipal qui applique un<br />

règlement - ce qui est <strong>la</strong> quintessence <strong>de</strong> l'approche sectorielle- avec cette idée <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> territoriale,<br />

ça invite à revisiter les droits consentis, peut-être avec <strong>de</strong>s projets d'entreprises comme <strong>la</strong> CGFA. Il s'agit<br />

peut-être tout simplement d'une concertation réelle, structurée, appuyée par les autorités et qui<br />

solliciterait le meilleur <strong>de</strong> tous les individus qui font <strong>de</strong> très belles choses <strong>sur</strong> le terrain actuellement.<br />

M. Vincent Barette, Produits forestiers Turpin: M. Lussier disait hier qu'il y avait, dans le régime<br />

actuel, <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> <strong>forêt</strong>s: il y a <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> résineux et <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> <strong>de</strong> feuillus. Il y a le mixte qui vient un<br />

petit peu entre les <strong>de</strong>ux. On parle <strong>de</strong> grosses sociétés qui ont leur siège social à New-York. Dans le cas <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> <strong>forêt</strong> feuillue, <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s industries font partie <strong>de</strong>s communautés. Comme industriel, je ne me<br />

sens pas du tout menacé par <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration et je l'appuie. Par contre, il y a un élément qui me perturbe<br />

c'est le fait que l'on utilise pas les même mots alors qu'on veut dire <strong>la</strong> même chose. Ça prend donc une<br />

structure d'information du public. En 86, il y a eu un sondage où l'on s'est rendu compte que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

vou<strong>la</strong>it que l'on reboise plus. Dans le <strong>forêt</strong> feuillue, lorsque l'on reboise, c'est parce que nous avons<br />

manqué notre coup. Je pense que souvent, on n'utilise pas les bons termes et dans le fond on veut tous<br />

<strong>la</strong> même chose. Je trouve que l'intention <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration est noble et j'y crois mais je voudrais m'as<strong>sur</strong>er<br />

que ce n'est pas un effet <strong>de</strong> pendule qu'on veut créer, c'est-à-dire changer les structures pour mettre<br />

d'autres erreurs en p<strong>la</strong>ce.<br />

M. Luc Bouthillier. Dans cette déc<strong>la</strong>ration, il ne s'agit pas <strong>de</strong> mettre une idée pour se débarrasser<br />

d'une autre idée mais construire, apprendre <strong>de</strong> ses erreurs et <strong>sur</strong>tout se donner un réseau pour que<br />

cette idée <strong>de</strong> Forêt Habitée dans ses manifestations tangibles, puissent nous enseigner comment vraiment<br />

faire <strong>la</strong> Forêt Habitée.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

page 191


vendredi<br />

MOT DE LA FIN<br />

M. MARC BEAUDOIN, Ing.f., CGFA<br />

Quand je regar<strong>de</strong> ce qui s'est passé aujourd'hui, on se rend compte que <strong>la</strong> Forêt Habitée ça<br />

prend différentes formes, d'un endroit à l'autre, mais fondamentalement, c'est vraiment <strong>la</strong><br />

responsabilisation et <strong>la</strong> prise en main, par le milieu, qui nous tient tous à coeur. On peut faire en sorte<br />

que notre milieu <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>vienne plus dynamique et que toutes les entreprises, forestières, récréatives,<br />

vivent mieux, plus longtemps et plus efficacement.<br />

Des résultats? On a une déc<strong>la</strong>ration, évi<strong>de</strong>mment mais les résultats c'est aussi 210 personnes qui sont<br />

venues à un colloque qui n'était pas organisé par une association mais simplement un projet <strong>de</strong> Forêt<br />

Habitée qui en sentait le besoin. Donc, 210 personnes qui ont répondu,- en fait beaucoup plus car on a<br />

dû refuser <strong>de</strong>s inscriptions- à l'appel et qui sont venues partager car ils sentaient que c'était un réel<br />

besoin <strong>de</strong> faire avancer cette idée <strong>de</strong> Forêt Habitée. Parce que le développement régional passe par <strong>la</strong><br />

responsabilisation du milieu, parce que le développement régional passe aussi par <strong>la</strong> coordination, une<br />

<strong>de</strong>s forces vives du milieu. Je pense qu'on a été capable <strong>de</strong> démontrer cette semaine que lorsque l'on<br />

s'organise on est vraiment capable <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s choses qui, au départ, nous semb<strong>la</strong>ient impossibles.<br />

Vous avez partagé vos expériences avec nous. Une déc<strong>la</strong>ration a été préparée. Je vous invite à <strong>la</strong> signer<br />

et faire voyager cette déc<strong>la</strong>ration un peu partout. Je vous invite aussi à <strong>la</strong> soumettre à vos conseils<br />

d'administration pour l'entériner.<br />

Vous nous avez dit que <strong>la</strong> Corporation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle était choyée par son territoire,<br />

choyée par les droits qu'elle a reçus. Vous avez tout à fait raison. La popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Gatineau en<br />

profite. À <strong>la</strong> CGFA, on a aussi pris l'initiative <strong>de</strong> faire profiter <strong>la</strong> province au complet <strong>de</strong> ces ressources<br />

extraordinaires dont on dispose pour faire développer l'idée <strong>de</strong> Forêt Habitée. Je vous invite donc<br />

cordialement à signer cette déc<strong>la</strong>ration. Je vous remercie beaucoup <strong>de</strong> votre participation et j'espère<br />

avoir <strong>de</strong> vos nouvelles très rapi<strong>de</strong>ment.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

20 Octobre<br />

page 192


liste<br />

LISTE DES PARTICIPANTS<br />

NOM ORGANISME<br />

André, Christian . . . . . .Comité sectoriel <strong>de</strong> main-d'œuvre en aménagement forestier<br />

Angers, Virginie-Arielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université Laval<br />

Arsenault, Damien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Habitafor<br />

Arsenault, Réjean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Habitafor<br />

Atin, Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs<br />

Au<strong>de</strong>t, Frédérick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Corporation <strong>de</strong> développement économique V.V.B.<br />

Au<strong>de</strong>t, Yvon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Habitée Le Pré<br />

Barrette, Raymond . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Coopérative forestière <strong>de</strong>s Hautes-Laurenti<strong>de</strong>s<br />

Barrette, Vincent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Produits forestiers Turpin<br />

Beauchesne, C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Québec-- Rouyn-Noranda<br />

Beaudin, Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s affaires municipales<br />

Beaudoin, Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Corporation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Beaulieu, Gérald . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Coopérative forestière Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau<br />

Bédard, Linda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. <strong>de</strong>s Collines <strong>de</strong> l'Outaouais<br />

Bédard, Yves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Domtar Grand-Remous<br />

Bé<strong>la</strong>nd, Jean-François . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs--Côte-Nord<br />

Bé<strong>la</strong>nger, Christian . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Normandin<br />

Bé<strong>la</strong>nger, Ian . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. Val-D'Or<br />

Bé<strong>la</strong>nger, Louis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université Laval<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>de</strong>s participants<br />

page 193


liste<br />

NOM ORGANISME<br />

Bérard, Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />

Bernard, A<strong>la</strong>in . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Projet témoin Massif du sud<br />

Bernard, Stéphane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bowater Pâtes et Papiers Canada inc.<br />

Bernier, Jean-Yves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Québec<br />

Bernier, Yvette Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .CERFO Côte-Nord<br />

Besner, Normand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération <strong>de</strong>s clubs <strong>de</strong> motoneiges<br />

Bilo<strong>de</strong>au, Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .C.L.C. Camint<br />

B<strong>la</strong>is, Francine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mont-Gosford<br />

B<strong>la</strong>is, Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Coopérative forestière Bas-St-Maurice<br />

Boileau, Daniel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération <strong>de</strong>s trappeurs <strong>de</strong> Cayamant<br />

Bois Oméga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bois Oméga<br />

Bois, Caroline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Domtar Windsor<br />

Bonneville, Jocelyn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs<br />

Boucher, Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Coopérative forestière Bas-St-Maurice<br />

Boucher, Martin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Société Sylvicole Haute-Gatineau (Mercredi: A. Parent)<br />

Boulianne, Victor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Corporation d'aménagement Forêt Normandin<br />

Bourbeau, Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Société <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et <strong>de</strong>s parcs<br />

Bouthillier, Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université Laval<br />

Braband Gilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .F.Q.C.Q.<br />

Bravatti, Patrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs<br />

Brousseau, Loydy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université Laval<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>de</strong>s participants<br />

page 194


liste<br />

NOM ORGANISME<br />

Brunet, André . . . . . . . . . . .Université du Québec d'Abitibi-Témiscamingue<br />

Brunet, Suzie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Club Les Ours B<strong>la</strong>ncs<br />

Brunette, Victor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération <strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong> bois<br />

Bujold, Frédérick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université Laval<br />

Cam<strong>de</strong>n, Peter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Zec Pontiac<br />

Carle, André . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Gestafor Consultants<br />

Carle, Christiane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Caisse popu<strong>la</strong>ire Desjardins <strong>de</strong> Maniwaki<br />

Chabot, Bruno . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. Matapédia<br />

Chartrand, Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Municipalité <strong>de</strong> Cayamant<br />

Col<strong>la</strong>rd, Marc-André . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bowater Pâtes et Papiers<br />

Constancis, Geneviève . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. Matane<br />

Côté, Damien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />

Côté, Denis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Société sylvicole Haute-Gatineau<br />

Côté, Guy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .S.A.D.C. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Matapédia<br />

Côté, Henri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Corporation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Côté, Roger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Corporation <strong>de</strong> développement économique V.V.B.<br />

Coulombe, Robert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ville <strong>de</strong> Maniwaki<br />

Cryte, Reine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Zec Bras-Coupé Désert<br />

Dal<strong>la</strong>ire, Bertrand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Corporation <strong>de</strong> développement économique V.V.B.<br />

Dal<strong>la</strong>ire, Nathalie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs<br />

David, Paul-André . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Sous-ministre adjoint, Ministère <strong>de</strong>s régions<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>de</strong>s participants<br />

page 195


liste<br />

NOM ORGANISME<br />

Deffranes, Robert . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />

Demers, Yves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Sylvico inc.<br />

Déry, Dominique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Conseil régional du Parti Québécois<br />

Deschêsnes, Sylvie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .C.L.C. Camint<br />

Desjardins, Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A.P.T.A.Q.<br />

Desrosiers, Rénald . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />

Doyon, Frédérick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Institut québécois d'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>forêt</strong> feuillue<br />

Doyon, Marcel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

Drolet, Françoys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .C.L.D. Portneuf<br />

Drolet, Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles--Rimouski<br />

Drolet, Steve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Norbord, Val-d'Or<br />

Drolet, Véronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération <strong>de</strong>s pourvoyeurs<br />

Duchesne, Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. <strong>de</strong> Pontiac<br />

Dufault, Daniel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. Témiscamingue<br />

Dufour, Carl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Foresterie St-Donat<br />

Dufour, Steve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .C.L.D.du Rocher Percé<br />

Dugas, Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles--Régions<br />

Duinker, Peter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université <strong>de</strong> Dalhousie<br />

Dupuis, Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .C.L.D. Vallée-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-Gatineau<br />

Durand, Jason . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs<br />

Emond, Dominique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<strong>Commission</strong> sco<strong>la</strong>ire Pierre-Neveu<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>de</strong>s participants<br />

page 196


liste<br />

NOM ORGANISME<br />

Farrar, Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Pourvoirie du Lac Oscar<br />

Fink, Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .F.A.P.A.Q.<br />

Fleury, Jean . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles--Chaudière-Appa<strong>la</strong>ches<br />

Forget, Jacques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Agriculture Canada / Secrétariat rural<br />

Forgues,Lyne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Les Ressources Intégrées Chibougameau inc.<br />

Fortin, Christian . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Foramec<br />

Frappier, Sylvain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Papiers Fraser<br />

Gagliardi, Carlo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Desfor<br />

Gagnon, C<strong>la</strong>udie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs<br />

Gagnon, Daniel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Norbord inc.<br />

Gagnon, Danny . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s clubs quads<br />

Garceau, Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bowater Pâtes et Papiers<br />

Gareau, Danny . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Zec Dumoine (F.Q.G.Z.)<br />

Gaudreault, Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Coopérative Forêt Laterrière<br />

Gauvin, Jacques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Association <strong>de</strong>s manufacturiers <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> sciage<br />

Gélinas, Nancy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université <strong>de</strong> Moncton<br />

Giasson, Clément . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bowater Pâtes et Papiers Canada inc.<br />

Gibeault, Mario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Québec<br />

Giguère, François . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

Girard, Louis-Marie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Louisiana Pacific<br />

Girard, Martin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Québec<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>de</strong>s participants<br />

page 197


liste<br />

NOM ORGANISME<br />

Gosselin A<strong>la</strong>in . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />

Gosselin, Caroline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Foresterie St-Donat<br />

Harvey, Bruno-Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Consultant<br />

Hébert, Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .C.R.D. Outaouais<br />

Hénault, Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Faune et parcs du Québec<br />

Hogue, Dany . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération <strong>de</strong>s pourvoyeurs<br />

Huard, Daniel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .CLD Rocher Percé<br />

Huard, Patrick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Zec Pabok<br />

Jacquemin, Hugo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université Laval<br />

Jolicoeur, Éric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Scierie Carrière Ltée<br />

Kazi, Jamal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Consultant<br />

Labbé, Hélène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Domtar Grand-Remous<br />

Labrecque, Benoît . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Norbord, division bois d'œuvre<br />

Lacasse, Pascal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs<br />

Lachevrotière, Suzanne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Écovil<strong>la</strong>ge St-Siméon<br />

Landry, Jacques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. <strong>de</strong> Portneuf<br />

Lapierre, Hugues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs<br />

Laquerre, Richard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Foresterie intégrée <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s<br />

Lavoie, Fernando . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Coopérative forestière Fer<strong>la</strong>nd-Boilleau<br />

Ledoux, Jean-Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .C.L.D. Pontiac<br />

Lefebvre, Christine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .S.É.P.A.Q.<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>de</strong>s participants<br />

page 198


liste<br />

NOM ORGANISME<br />

Lefebvre, Richard . . . . . . .Université du Québec d'Abitibi-Témiscamingue<br />

Légaré, Daniel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Québec<br />

Lépine, Deny . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Municipalité <strong>de</strong> St-Alban<br />

Lesyck, Marcel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université du Québec d'Abitibi-Témiscamingue<br />

Lévesque, Roger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Coopérative Kino Jévis Rouyn-Noranda<br />

Lévesque, Ronald . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Corporation <strong>de</strong> développement économique V.V.B.<br />

Lirette, Fernand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. Vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gatineau<br />

Lupien, Patrick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Syndicat <strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> Mauricie<br />

Lussier, Louis-Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Consultant<br />

Lyrette, Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Sylvico inc.<br />

Mageau, Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Québec<br />

Mahoney, Paul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Caisse popu<strong>la</strong>ire Desjardins <strong>de</strong> Maniwaki<br />

Marchand, É<strong>la</strong>ine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forum canadien <strong>de</strong>s opérations forestières<br />

Marcoux, Gilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Développement économique Canada<br />

Marquis, Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. Matapédia<br />

Martel, Marie-Josée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Groupe agroforestier et touristique Haute Côte-Nord<br />

Masse, Sylvain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s<br />

Michaud, André . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Canards Illimités<br />

Michaud, Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />

Miousse, Ghis<strong>la</strong>in . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .S.E.R. Des Monts<br />

Mongeon, Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nation huronne-wendat<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>de</strong>s participants<br />

page 199


liste<br />

NOM ORGANISME<br />

Monnette, Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .SADC Vallée-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-Gatineau<br />

Moore, Thomas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Pourvoirie du Lac Oscar<br />

Morasse, Magel<strong>la</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .F.A.P.A.Q.<br />

Moreau, Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Corporation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

Morin, Denis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Glen<br />

Morin, Florent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Produits forestiers Alliance<br />

Mullier, Patrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fondation <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune du Québec<br />

Na<strong>de</strong>au, Émilien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Association <strong>de</strong>s régions du Québec<br />

Na<strong>de</strong>au, Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération <strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong> bois<br />

Na<strong>de</strong>au, So<strong>la</strong>nge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s<br />

Nault, B. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

Néron, Guy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .C.L.D.- M.R.C. Charlevoix-Est<br />

Nolet, Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .I.Q.A.F.F.<br />

Odjik, Norm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Réserve Kitigan Zibi Anishinabeg<br />

O'Reilly, Guy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Vive<br />

Ostiguy, Catherine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université Laval<br />

Ouellet, Normand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération <strong>de</strong>s pourvoyeurs<br />

Paiement, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s<br />

Paquet, Édith . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Matapédia<br />

Pardiac, Guy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Groupement forestier Baie-<strong>de</strong>s-Chaleurs<br />

Parent, Gilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .C.L.D. Pontiac<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>de</strong>s participants<br />

page 200


liste<br />

NOM ORGANISME<br />

P<strong>de</strong>szfinsky, Christiane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Association <strong>de</strong>s biologistes<br />

Pelletier, Robin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Industries Maibec<br />

Poirier, Mario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .F.A.P.A.Q.<br />

Poliquin, Mario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Norbord Lasarre<br />

Pouplot, Daniel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong> <strong>la</strong> marche<br />

Powers, Hugues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs<br />

Prévost, France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Coopérative forestière <strong>de</strong>s Hautes-Laurenti<strong>de</strong>s<br />

Quintal, Gilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles--Hull<br />

Quirion, Marcel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fondation <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune du Québec<br />

Racine, Gérald . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Corporation <strong>de</strong> développement économique V.V.B.<br />

Racine, Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Norbord, Val-d'Or<br />

Rainville, Yvon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Aire faunique communautaire baskatong<br />

Raymond, Patricia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université Laval<br />

Richer, Anne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Caisse popu<strong>la</strong>ire Desjardins <strong>de</strong> Maniwaki<br />

Riopel, André . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Société sylvicole Haute-Gatineau<br />

Rioux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Maire<br />

Rioux, Jean-Guy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .RESAM<br />

Roberge, Jacques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Industries Davidson<br />

Robert, Jacques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Service canadien <strong>de</strong>s <strong>forêt</strong>s<br />

Robichaud, Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> zecs<br />

Rock, Caroline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Coopérative Kino Jévis Rouyn-Noranda<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>de</strong>s participants<br />

page 201


liste<br />

NOM ORGANISME<br />

Rooney, Catherine . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles--Hull<br />

Roy, Mario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. Domaine du Roy<br />

Rozan, Dominique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong> l'environnement<br />

Rozon, Ghis<strong>la</strong>in . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .SOPFEU Maniwaki<br />

Saumure, François . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Club Les Ours B<strong>la</strong>ncs<br />

Simard, Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Zec-Rivière-aux-Rats<br />

St-Arnaud, Réjean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise <strong>de</strong>s clubs quads<br />

St-Hi<strong>la</strong>ire, Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Foresterie Haute-Gatineau<br />

Szaraz, Gérard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .RESAM<br />

Teitelpaum, Sara . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université <strong>de</strong> Toronto<br />

Tessier, Lucie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. Vallée-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-Gatineau<br />

Thibault, Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Société Sylvicole Haute-Gatineau<br />

Thibault, Réjean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Abitibi-Consolidated<br />

Thiffault, Evelyne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université Laval<br />

Tremb<strong>la</strong>y, Harold . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Université Laval<br />

Tremb<strong>la</strong>y, Jacques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />

Tremb<strong>la</strong>y, Jean-Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Zec-Rivière-aux-Rats<br />

Tremb<strong>la</strong>y, Sylvain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Centre <strong>de</strong> formation professionnelle <strong>de</strong> Mont-Laurier<br />

Tremb<strong>la</strong>y, Yves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Québec<br />

Trottier, Louis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ministère <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />

Tru<strong>de</strong>l, Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fédération québécoise du canot-kayak<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>de</strong>s participants<br />

page 202


liste<br />

NOM ORGANISME<br />

Turcot, Stéphane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .C.L.D. Maria-Chap<strong>de</strong><strong>la</strong>ine<br />

Vail<strong>la</strong>ncourt, Hugues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .P<strong>la</strong>ni-Forêts<br />

Vestrate, Agnès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. Charlevoix<br />

Viau, A<strong>la</strong>in . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forêt Québec<br />

Viel Déry , Thérèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Conseil régional du Parti Québécois<br />

V<strong>la</strong>siu, Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. <strong>de</strong> Pontiac<br />

Wasim, Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .M.R.C. <strong>de</strong> Pontiac<br />

Wentholt, Peter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Association régionale du développement unifié<br />

Corporation <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> l'Aigle<br />

<strong>de</strong>s participants<br />

page 203

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