Extra - Minergie

Photo: Mathieu Rod
N
EXTRA
o 15 | 10 avril 2012
Investissement
pour le futur
En rénovant une vieille maison, la famille
Macherel a réduit d’un quart sa facture
énergétique. Un modèle à suivre pour qui
veut se lancer dans de grands travaux. | 4
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et rénover

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| MIGROS MAGAZINE | N
| 3
o 15, 10 AVRIL 2012 | EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER
Impressum
Migros Magazine N° 15
www.migrosmagazine.ch
Tirage: 505 869
Rédacteur en chef:
Steve Gaspoz
Rédaction:
Karin Meier
Production, traduction:
Tania Araman, Joël Guillet,
Mario Giacchetta,
Anne-Sylvie Mariéthoz
Layout:
Daniel Eggspühler,
Werner Gämperli
Rédaction photo:
Lea Truffer
Imprimerie:
Centre d’impression
Edipresse, 1030 Bussigny
Tamedia SA, Zurich
Photo: Fotolia
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Page 12
Page 14
„EST-CE QUE PEUX VOUS
OFFRIR ENCORE UN VERRE?
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3POUR2
4 | RÉNOVATION
A Villars-sur-Glâne, les Macherel ont
entrepris de grands travaux de rénovation
sur leur maison datant de 1968. Le résultat?
Une villa répondant aux standards exigeants
de Minergie-P.
12 | MESURES D’ÉCONOMIE
L’Office fédéral de l’énergie estime entre
50 et 70% le potentiel d’économie réalisable
pour les bâtiments non assainis. Découvrez
les dix mesures les plus efficaces.
14 | FINANCEMENT
Sandra Burgunder, de la Banque Migros,
dispense de sages conseils aux propriétaires
désireux de procéder à des travaux d’assainissement
énergétique.
SOMMAIRE
16 | MAISON PRÉFABRIQUÉE
De plus en plus populaires, les maisons clés
en main peuvent elles aussi répondre à des
très hautes exigences énergétiques, s’adaptant
même aux standards Minergie.
19 | CONSOMMATION
Chauffage, éclairage ou télévision: comment
l’énergie suisse est-elle consommée?
Découvrez les statistiques 2010 délivrées par
l’Office fédéral de l’énergie.
20 | EN LOCATION
Du côté des locataires aussi, on peut réduire
la consommation d’énergie, notamment en
adaptant son mode de vie et en entreprenant
de menus travaux. En accord avec son
bailleur, bien entendu.
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EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER | N
4 |
o 15, 10 AVRIL 2012 | MIGROS MAGAZINE |
Avant/après:
Entre la maison
d’origine, qui date
de 1968, et sa
version rénovée,
la différence est
flagrante: les
Macherel ont
gagné près de
100 m 2 .
On voit de loin qu’il
s’agit d’une maison
rénovée depuis
peu. La façade de bois entourant
les étages supérieurs
lui donne un air jeune,
à l’image de ses occupants,
Fabrice Macherel, 37 ans,
et Aude Combelles Macherel,
36 ans. Le lieu était une
priorité pour ces parents de
deux jeunes enfants: ils souhaitaient
vivre en ville ou
à proximité, dans une zone
dotée de bonnes infrastructures,
bien desservie par les
transports publics et à proximité
des écoles et des commerces.
Les terrains en ville
étant chers et très rares, le
couple a cherché une vieille
maison à rénover. Après deux
ans d’affût, Aude et Fabrice
ont trouvé cette maison dans
un paisible quartier de Villars-sur-Glâne.
Fiche technique énergie
Avant d’emménager, le
couple a cependant dû procéder
à des travaux d’assainissement
sur cette bâtisse
datant de 1968 qui n’avait jamais
été rénovée depuis sa
construction. Le changement
le plus manifeste a été
le remplacement des combles
par un étage supplémentaire
entièrement préfabriqué en
bois, qui a été monté en une
journée. Cet aménagement a
permis d’augmenter la surface
habitable de 130 à
220 m 2 . Le règlement de
construction ne permettant
pas d’augmenter la hauteur
de la façade sud, ils ont réalisé
une terrasse en toiture de
30 m 2 orientée plein sud.
Mais les Macherel ne sont
pas les seuls habitants de la
maison. «Nous avons transformé
les chambres du rezde-chaussée
en un apparte-
Isolation: Façade du rez-de-chaussée et mur de soubassement
jusqu’à un mètre de profondeur: 25 cm de polystyrène. Chape du rezde-chaussée:
12 cm de polystyrène. Façade au 1 er et 2 e étage et toit:
40 cm de cellulose. Terrasse du toit: 20 cm de polystyrène.
Chauffage: Installation solaire thermique de 6 m 2 .
Ventilation de confort avec dispositif de récupération de chaleur 80%.
Chauffage d’appoint à pellets pour l’appartement loué, fourneau en
pierre ollaire pour le reste de la maison
Fenêtres: Triple vitrage, valeur U 0,7 W/m2K, valeur g 50%
Production d’eau chaude: Installation solaire thermique de 6 m 2 ,
chauffage d’appoint à pellets
RÉNOVATION

| MIGROS MAGAZINE | N
| 5
o 15, 10 AVRIL 2012 | EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER
Grande qualité de vie
pour petit budget
S’offrir une meilleure efficience énergétique sans se ruiner, c’est possible. Grâce à un
concept astucieux, une famille fribourgeoise a assaini une vieille maison de Villarssur-Glâne
et doublé ainsi sa valeur.
Les habitants:
L’architecte
Fabrice Macherel a
conçu lui-même
les plans de
rénovation de sa
maison. Pour le
plus grand
bonheur de son
épouse Aude
Combelles
Macherel (à
droite) et de leurs
deux enfants
Loane et Colin, ici
en compagnie de
leur jeune fille au
pair Lara Van
Genechten.

PUBLIREPORTAGE
La maison de
l’amiante virtuelle
sous www.suva.
ch/maison-amiante
vous fournit des
informations sur
les principales utilisations
d’amiante
dans les bâtiments
anciens.
Bien qu’il soit interdit depuis 1990, on
trouve toujours de l’amiante dans de
nombreuses constructions anciennes,
sous forme d’habillages de façade, de
revêtements muraux et de sol, dans des
à l’arrière d’installations électriques ou
sous forme d’isolations de conduites.
Il faut donc s’attendre à la libération de
fibres d’amiante lors de travaux de transformation
ou de déconstruction.
L’amiante résiste à des températures jusqu’à
1000 degrés, à la traction et à de nombreuses
substances chimiques agressives. Il est
souple et présente de fortes qualités isolantes.
Grâce à ces propriétés incomparables,
l’amiante a connu de multiples utilisations
dans l’industrie et la technique ainsi que dans
les produits de construction les plus divers.
On le rencontre encore souvent de nos jours.
Amiante et risques pour la
santé
Les fibres d’amiante sont dangereuses quand
elles sont libérées et inhalées. Sous les
contraintes mécaniques, elles tendent à se
casser dans le sens de la longueur en microfibres
de plus en plus fines. Celles-ci peuvent
pénétrer profondément dans les alvéoles
pulmonaires d’où l’organisme ne parvient
plus à les éliminer. Dans le tissu pulmonaire,
L’amiante menace toujours
à de nombreux endroits
les fibres d’amiante peuvent causer diverses
maladies telles que l’asbestose, le cancer du
poumon ou une tumeur de la plèvre (mésothéliome
malin). Il faut donc, si possible, limiter
au minimum l’exposition aux fibres d’amiante
en suspension dans l’air. Toutes les maladies
liées à l’amiante ont en commun leur longue
période de latence. En effet, la maladie ne se
déclare en règle générale qu’entre 15 et 45
ans après l’exposition.
Déterminer l’urgence des
travaux de désamiantage
A ce jour, hormis en cas de danger pour la
santé, il n’est nullement obligatoire d’éliminer
les matériaux amiantés des constructions.
C’est ainsi qu’on continue de rencontrer de
l’amiante lors de travaux de transformation.
En effet, la plupart des constructions en
Suisse ont été édifiées avant l’interdiction de
l’amiante en 1990. L’utilisation normale des
locaux (sans travailler sur les matériaux) ne
comporte en principe pas de risque accru
mais la prudence est de mise pour certaines
applications: les flocages d’amiante ou les
plaques légères contenant de l’amiante à des
endroits accessibles, par exemple, devraient
être assainis sans délais. Une personne possédant
suffisamment de connaissances techniques
peut déterminer l’urgence des travaux
de désamiantage grâce à la brochure Suva
«Amiante dans les locaux, détermination de
l’urgence des mesures à prendre» (réf. 2891.f).
Mesures de sécurité nécessaires
Lors de travaux sur des matériaux amiantés,
il faut toujours s’attendre à un dégagement
important fibres. On s’abstiendra donc de
toute action de cet ordre sans prendre de
mesures de sécurité. Certains travaux sur des
matériaux comportant de l’amiante fortement
aggloméré peuvent toutefois être effectués
par des spécialistes formés en conséquence
avec des mesures de protection adéquates
(protection des voies respiratoires, tenue de
protection jetable, etc.). Un électricien qualifié,
par exemple, pourra remplacer un compteur
ou des éléments de fusibles sur un tableau
électrique en respectant les mesures de
sécurité qui conviennent. Edgar Käslin, chef
du secteur Chimie de la Suva déclare à ce
propos: «Les travaux sur des matériaux comportant
de l’amiante faiblement aggloméré
dégagent généralement de grandes quantités
de fibres. Ils ne doivent de ce fait être exécutésquepardesentreprisesdedésamiantage
reconnues par la Suva.»
Amiante fortement ou faiblement aggloméré
L’amiante existe sous la forme fortement
agglomérée et faiblement agglomérée.
On parle d’amiante fortement aggloméré
quand les fibres sont fermement liés à
des matériaux composites comme par
exemple dans des plaques de façades ou
ondulées, dans des conduites forcées et
des canalisations, des bacs à fleurs, des
garnitures de freins ou des joints. Les
fibres d’amiante faiblement aggloméré
sontfaiblementliéesàd’autresmatériaux.
On peut citer comme exemples l’amiante
floqué, les plaques légères amiantées,
les traitements de revêtements de sol, les
isolations de conduites. Par ailleurs, le
matériau apparaît aussi pur dans les cordons
en amiante ou les coussins d’amiante
pare-feu. Les fibres d’amiante
peuvent facilement se libérer des applications
à amiante faiblement aggloméré
ou à amiante pur.
Obligation d’investigation
pour les entrepreneurs
Lorsque des travaux de cette nature sont prévus
et que la présence d’amiante est suspectée,
l’entrepreneur - en principe l’entreprise
qui exécute les travaux - est tenu, en vertu de
l’Ordonnance sur les travaux de construction,
de déterminer soigneusement les risques.
Il serait judicieux que le maître d’ouvrage
et le concepteur ou l’architecte compétent
déterminent déjà suffisamment tôt les risques
de rencontrer de l’amiante lors des travaux
prévus, surtout pour les grandes opérations
d’assainissement. Il revient en définitive moins
cher de procéder préalablement à une analyse
sérieuse que de devoir faire face à des
retards d’une longueur inattendue en raison
d’un coûteux désamiantage qui n’était pas
prévu. La maison de l’amiante virtuelle sous
www.suva.ch/maison-amiante vous fournit
des informations sur les principales utilisations
d’amiante dans les bâtiments anciens.
Pour de plus amples informations
www.suva.ch/amiante
(liste des entreprises de désamiantage
reconnues entre autres).
www.cfst.ch
(directive amiante, réf. 6503, obligation
de déterminer les risques)
www.forum-amiante.ch
(entre autres liste d’entreprises spécialisées
dans les analyses de recherche d’amiante
sur des échantillons).

| MIGROS MAGAZINE | N
| 7
o 15, 10 AVRIL 2012 | EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER
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ment de 2½ pièces que nous
louons, tandis que nous habitons
les étages», explique
Aude Combelles Macherel,
pédiatre de profession.
Des murs démontés,
des espaces aménagés
L’étage intermédiaire a lui
aussi changé de configuration.
Ils ont démonté le mur
séparant la cuisine du séjour
et équipé la salle de bain
d’une douche spacieuse,
dont la surface a été prise sur
le bureau voisin. Un nouvel
escalier permet de gagner
l’étage supérieur, où se
trouvent la chambre à coucher
des parents, une bibliothèque,
ainsi qu’un lieu de
travail. Les espaces de la
maison existante ont été entièrement
conservés ainsi
que toutes les ouvertures. La
cuisine a été remplacée, de
Revêtement de façade en bois: Les façades en pin blanc non traité sont munies d’un
système de ventilation qui permet à l’humidité de s’évaporer très rapidement et de prolonger
leur durée de vie.
même que les appareils sanitaires.
Les parquets en chêne
ont tous été conservés.
Sur le plan énergétique,
les propriétaires ont assaini
l’ensemble du bâtiment,
ce qui leur a permis d’obtenir
le label Minergie-P, une
certification attribuée aux
maisons à basse consommation
d’énergie. Ces mesures
consistaient en premier lieu
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de façon conséquente,
pour réduire au maximum les
pertes de chaleur. Pour ce
faire, les Macherel ont enveloppé
le bâtiment avec une
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| MIGROS MAGAZINE | N
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o 15, 10 AVRIL 2012 | EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER
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isolation de 40 cm d’épaisseur
à base de cellulose.
Seul le socle de la maison,
en contact avec le terrain, a
été isolé avec du polystyrène
expansé. Toutes les fenêtres
de la maison ont également
été changées. «Nous avons
opté pour un triple vitrage
très performant sur le plan
technique, couramment utilisé
dans les maisons à basse
consommation d’énergie,
car c’est la seule méthode
permettant de retenir vraiment
la chaleur d’une part
et de récupérer l’énergie solaire
passive d’autre part»,
indique Fabrice Macherel.
Ces structures bois-aluminium
ne nécessitent aucun
entretien, de même que
les façades en bois prégrisé.
Les fenêtres ont été avancées
vers l’extérieur afin de capter
davantage les rayons solaires
et de chauffer les locaux. Une
solution jouissant d’un autre
effet agréable: elle a permis
d’aménager de profondes
embrasures qui constituent
autant de banquettes pour
s’asseoir et profiter de la vue.
Et elle en vaut la peine: par
temps clair, on aperçoit le
Mont-Blanc. Mais avant de
parvenir à ce beau résultat,
la famille a dû faire preuve
de patience, explique Fabrice
Macherel, collaborateur du
bureau Lutz Architectes, qui
a planifié et supervisé toute
la rénovation de la maison
durant son temps libre.
Une installation solaire
pour se chauffer
L’eau chaude sanitaire ainsi
que la base du chauffage est
assurée par une installation
Fait bonne figure et découpe bien.
Très polyvalent, le PMF 180 E est l’outil indispensable
pour les travaux de rénovation.
L’outil multifonctions PMF 180 E est prévu pour les tranches difficiles,
dans le vrai sens du terme. Fini les excuses du type : « accès difficile »
ou « aucun point de départ »!Lesdécoupes les plus difficiles sont
possibles avec les différents accessoires. Nous allons vous surprendre.
Installation
solaire
thermique sur
le toit:
Elle permet
d’utiliser
acti ve ment
l’énergie du
soleil.

Contrôlez la présence d’amiante dans les
ouvrages construits avant 1990.
En cas de danger, stoppez les travaux. Pensez à votre famille. L’amiante est interdit en Suisse,
mais ce matériau est encore souvent présent dans les ouvrages construits avant 1990. Evitez la
libération d’amiante en cas de travaux de transformation. Une faible quantité de fibres d’amiante
dans l’air peut avoir des conséquences mortelles. Aucun travail ne vaut la peine de risquer sa vie.
www.suva.ch

| MIGROS MAGAZINE | N
| 11
o 15, 10 AVRIL 2012 | EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER
Nouvelles
fenêtres
munies de
banquettes:
Les fenêtres
posées à
l’extérieur du
bâtiment
permettent de
capter un
maximum de
rayonnement
solaire et offrent
autant de places
pour s’asseoir.
solaire thermique composée
de cinq modules de capteurs
tubulaires en façade. Lors
des journées froides et sans
soleil, une petite chaudière à
pellets assure le relais pour la
production de l’eau chaude
et le chauffage de l’appartement
du rez-de-chaussée.
Pour l’appartement du haut,
la famille Macherel dispose
d’un fourneau en pierre ollaire
qui peut suppléer à
l’installation solaire. Les
frais annuels de chauffage
sont huit fois moins élevés
qu’auparavant, quand le
chauffage de la maison brûlait
quatre mille litres de ma-
Parquet en frêne: Tous les sols, dont les escaliers, sont couverts de parquets
en frêne, anciens ou neufs.
Cuisine: Ouverte, la nouvelle cuisine jouit d’une grande luminosité.
zout durant l’hiver. Actuellement
ces frais se montent à
400 francs pour les pellets et
à un peu plus de 100 francs
pour le bois.
Ventilation conforme
aux critères Minergie
L’installation de ventilation
des locaux, obligatoire pour
les maisons Minergie, contribue
également au confort du
bâtiment. L’appareil récupère
la chaleur de l’air extrait des
locaux pour réchauffer l’air
prélevé à l’extérieur et permet
également de maintenir
un taux d’humidité idéal pendant
toute l’année.
La rénovation a coûté à elle
seule un demi-million de
francs, mais l’argent pour ces
travaux a pu être obtenu facilement,
relève Fabrice Macherel.
«Notre banque a été
immédiatement séduite par
notre concept de rénovation
et d’utilisation. D’abord par la
situation idéale de la maison,
ensuite par la plus-value apportée,
mais aussi parce que
la location constituait une
garantie supplémentaire.» Le
couple a de plus obtenu des
subventions cantonales et fédérales.
Le Programme Bâtiment
(lire encadré en page 15)
a alloué vingt-cinq mille
francs aux Macherel et le canton
de Fribourg leur a attribué
deux mille francs supplémentaires
pour l’installation
des capteurs solaires thermiques.
Le couple a également
pu bénéficier de déductions
d’impôts liées aux assainissements
engendrant
des économies d’énergie.
La famille Macherel est
très heureuse d’avoir réalisé
cette rénovation et peut profiter
pleinement de sa nouvelle
maison particulièrement
accueillante et confortable....
Texte: Karin Meier
Photos: Mathieu Rod et
Fabrice Macherel
Fourneau en
pierre ollaire:
Pour les jours sans
soleil, le fourneau
en pierre ollaire
chauffe
agréablement
les locaux.

EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER | N
12 |
o 15, 10 AVRIL 2012 | MIGROS MAGAZINE |
10 MESURES D’ÉCONOMIE
Economie d’énergie:
par où commencer?
L’Office fédéral de l’énergie estime entre 50 et 70% le potentiel d’économie
réalisable pour les bâtiments qui n’ont pas encore été assainis sur le plan
énergétique. Marche à suivre en dix points.
1. Isolation
des murs extérieurs
L’isolation des murs extérieurs
est la mesure permettant
d’économiser le maximum
d’énergie, car elle est généralement
insuffisante ou absente
dans les bâtiments construits
avant 2000. Une isolation de 16
à 20 cm d’épaisseur est recommandée.
Cette mesure peut
idéalement s’accompagner
d’un remplacement des fenêtres,
de manière à isoler également
les ébrasements.
Potentiel d’économie:
10 à 15%
2. Isolation du toit
et de la chape
L’isolation de la chape est une
mesure particulièrement intéressante
en ce qui concerne le
rapport qualité/prix. Une isolation
de 14 à 20 cm suffit pour la
chape, tandis que les toits inclinés
et les toits plats nécessitent
une isolation de 20 cm
au minimum. A l’occasion de
cette transformation, il est recommandé
d’aménager une
installation solaire sur le toit.
Potentiel d’économie:
5 à 10%
3. Remplacement
des fenêtres
Il convient de choisir un bon
vitrage avec une valeur U de
max. 0,7 W/m2K et une valeur g
(coefficient global de transmission
d’énergie) de minimum
0,55. Pour garantir une bonne
isolation, il est recommandé de
choisir des fenêtres dotées de
cadres réduits (proportionnellement
à la fenêtre) et de s’assurer
une bonne étanchéité
des ébrasements et des boîtiers
de store.
Potentiel d’économie:
5 à 10%
3
4. Ventilation
La perte annuelle de chaleur
résultant de l’aération des
locaux, équivaut à une
consommation de courant de
2500 kWh. Or une ventilation
réduit cette perte de deux
tiers, car le système permet
de récupérer la chaleur de l’air
expulsé.
Potentiel d’économie:
5 à 10%
1
2
5. Installation et
mai ntenance du
système de chauffage
Le réglage de l’installation de
chauffage devrait être optimisé
au minimum une fois par année.
Il s’agit notamment de paramétrer
les bonnes périodes
de chauffage, de contrôler les
vannes thermostatiques et de
vérifier la consommation
d’énergie. Il est également important
de maintenir propre le
local de chauffage et de ne pas
entreposer d’objets à proximité
des combustibles.
Potentiel d’économie:
5 à 10%
5
7

Image: tnt-graphics.ch
| MIGROS MAGAZINE | N
| 13
o 15, 10 AVRIL 2012 | EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER
10
6. Production d’eau
chaude par les
capteurs solaires
Sous nos latitudes, l’énergie solaire
permet de couvrir jusqu’à
60% de nos besoins en eau
chaude. L’installation solaire
peut toujours être aménagée
sur un bâtiment déjà existant
et être combinée avec
n’importe quel système de
chauffage ou source d’énergie.
Potentiel d’économie:
5 à 10%
8
6
4
9
7. Remplacement du
chauffage
Avant de remplacer l’installation
de chauffage, il est important
de commencer par réduire
les besoins du bâtiment. Si on
procède dans l’ordre inverse, on
se retrouve rapidement doté
d’une installation surdimensionnée
pour sa maison. Dans
tous les cas de figure, il est recommandé
de choisir une installation
adaptée à ses besoins,
car son coût sera moins élevé
et son rendement meilleur.
Potentiel d’économie:
5 à 10%
8. Réduction de la
consommation de
courant
Diminuer d’un tiers la consommation
de courant d’un ménage
moyen permet de réduire
de 5% sa dépense énergétique
globale. Le remplacement d’anciens
appareils, gourmands en
énergie, par de nouveaux modèles
correspondant au standard
de la classe A des étiquettes
énergétiques est déjà
rentabilisé après huit ans,
du fait de la baisse de consommation.
Potentiel d’économie:
5 à 10%
Pour une meilleure planification
L’Office fédéral de l’énergie recommande aux propriétaires qui
souhaitent assainir leur maison de faire les démarches pour obtenir
le certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB).
Ce certificat indique les besoins des bâtiments en matière de
consommation. Il en existe une version simplifiée sur le site
www.cecb.ch. Le certificat est établi par des experts et fournit
une base pour la planification des mesures d’assainissement
énergétique. Selon les spécificités du bâtiment et l’évolution du
marché immobilier, on recommandera une rénovation totale ou
partielle, des mesures visant à maintenir la valeur du bâtiment,
voire une reconstruction. Un concept de rénovation est dans
tous les cas indiqué, pour prendre les bonnes mesures dans
un ordre adéquat, ce qui est particulièrement important lors de
rénovations se déroulant en plusieurs étapes.
9. Isolation du plafond
de la cave et du sol
du rez-de-chaussée
Les caves disposent souvent
d’une isolation minimale, voire
inexistante, le sol étant simplement
constitué de terre battue,
ce qui conduit à des pertes de
chaleur importantes. Pour l’éviter,
il est conseillé d’aménager
une isolation de 10 à 16 cm au
minimum. Pour les sols en terre
battue, il convient également
d’assurer une bonne étanchéité
et d’aménager une barrière de
vapeur.
Potentiel d’économie: 5%
10. Réduction de la
consommation d’eau
Les systèmes de brise-jet et de
robinetterie permettant d’économiser
l’eau peuvent faire
baisser la consommation d’eau
de 40%.
Potentiel d’économie: 5%

Car votre
santé est
en jeu.
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respirer. Ego ® Fresh crée une atmosphère saine dans chaque pièce
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EXTRA | N
14 |
o 15, 10 AVRIL 2012 | MIGROS MAGAZINE |
«A la Banque Migros,
nets pour les travaux
Responsable du département
Gestion des produits Financement
à la Banque Migros, Sandra Burgunder
dispense de sages conseils aux propriétaires
désireux de procéder à l’assainissement
énergétique de leur bâtiment.
FINANCEMENT
Comment financer des travaux
visant à améliorer l’efficacité
énergétique d’un bâtiment?
Trois possibilités entrent en
ligne de compte. Le plus souvent,
les propriétaires augmentent
leur crédit hypothécaire
ou optent pour un versement
anticipé de fonds de
prévoyance vieillesse. Théoriquement,
ils peuvent aussi
recourir à leur épargne et
procéder aux travaux exclusivement
à partir de ressources
propres. Dans les faits, cependant,
peu de propriétaires
disposent de telles réserves
financières.
Quelles sont les conséquences
d’un relèvement d’hypothèque et
d’un versement anticipé?
Augmenter une hypothèque
entraîne une hausse de la
charge des intérêts, puisque
ces derniers portent alors sur
un montant plus élevé. La
prévoyance vieillesse n’est
quant à elle pas entamée. En
revanche, l’avantage d’un
versement anticipé est que les
frais de logement restent inchangés.
Mais il en résulte
une lacune de prévoyance
vieillesse qu’il faudrait combler
avant le départ à la retraite,
si bien qu’en fin de
En vingt ans, les intérêts hypothécaires sont descendus en flèche. Depuis quatre ans, les
hypothèques à taux fixe sont plus chères que celles à taux variable dans la plupart des banques.
9.000
En pourcent
8.000
7.000
6.000
5.000
4.000
3.000
2.000
1.000
0.000
«Si l’on compte
déménager dans
les cinq ou dix
années qui suivent,
mieux vaut renoncer
aux travaux
d’assai nis se ment.»
Intérêts hypothécaires: plus bas que jamais
91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
Hypothèque à taux fixe 3 ans (BM) Hypothèque à taux fixe 5 ans (BM) Hypothèque à taux variable

| MIGROS MAGAZINE | N
| 15
o 15, 10 AVRIL 2012 | EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER
nous offrons toujours des intérêts
d’assainissement»
Bio express
Sandra Burgunder, 40 ans, est spécialiste en économie bancaire.
Après plusieurs années comme conseillère à la clientèle à la
Banque Migros, elle a repris en 2009 la direction du département
Gestion des produits Financement, responsable du domaine des
hypothèques et qui totalise un volume de 28 milliards de francs.
Les pouvoirs publics subventionnent
l’assainissement énergétique de votre maison
Le Programme Bâtiments a été
lancé par la Conférence des directeurs
cantonaux de l’énergie (EnDK)
l’Offi ce fédéral de l’énergie et l’Offi ce
fédéral de l’environnement, afi n de
diminuer les émissions de CO2. Cette
initiative subventionne les propriétaires
qui assainissent leur bâtiment
et qui décident de passer aux énergies
renouvelables pour le chauff age
et la production d’eau chaude. Cette
mesure est fi nancée de 2010 à 2019
par la taxe CO2 prélevée sur le gaz
et sur le mazout. La Confédération
encourage l’assainissement de
l’enveloppe des bâtiments (toit,
sol, fenêtres et façades). Les
cantons contribuent notamment à
l’utilisation d’énergies renouvelables
et de pompes à chaleur. Enfi n, les
communes subventionnent aussi
l’effi cacité énergétique à leur niveau.
compte, le propriétaire verra
quand même ses dépenses
augmenter. Par ailleurs, nous
conseillons de bien clarifier si
le versement anticipé entraînera
aussi la suppression
d’une partie des prestations
d’assurance, par exemple une
réduction des rentes en cas
d’invalidité ou de décès. Les
propriétaires peuvent en
outre bénéficier d’avantages
fiscaux aussi bien lors d’un
relèvement d’hypothèque
que lors d’un versement anticipé,
puisque les mesures de
construction qui améliorent
l’efficacité énergétique d’une
maison ou d’un appartement
peuvent être déduites du revenu.
Cela a notamment des
effets positifs quand les travaux
s’étalent sur plusieurs
années. Les déductions fiscales
pourront alors être
accordées à plusieurs reprises.
Quelles conditions doit remplir le
propriétaire pour bénéficier d’un
financement de votre part?
Lors de toute demande, nous
procédons à une estimation
de la valeur vénale. Dans le
cas d’un assainissement, la
valeur déterminante est celle
qu’aura l’objet une fois les
travaux terminés. Ensuite,
nous calculons la capacité financière
en nous basant sur
un taux de 4,5% et sur 20% de
capital propre. Avec les assainissements
Minergie, un capital
propre de 15% suffit, car
nous tenons compte du maintien
optimal de la valeur du
bien immobilier. Si, au total,
la charge des intérêts, les
charges annexes et l’amortissement
de l’hypothèque ne
dépassent pas un tiers du revenu
net, même après un
éventuel départ à la retraite,
alors nous sommes prêts à financer
l’assainissement. Le
montant accordé dépendra de
la situation individuelle, en
particulier de la hauteur de
l’amortissement effectué
jusque-là. C’est ainsi, par
exemple, qu’une hypothèque
de 2 e rang doit être entièrement
remboursée jusqu’à la
retraite.
Y a-t-il des moments plus favorables
que d’autres pour entreprendre
des travaux d’assainissement?
Les facteurs importants sont
l’état du bien immobilier, la
situation financière du propriétaire
et le niveau des intérêts.
Ceux-ci sont encore extraordinairementavantageux,
surtout dans le domaine
des prêts hypothécaires à
taux fixe. En revanche, si l’on
compte déménager dans les
cinq ou dix années qui
suivent, mieux vaut renoncer
aux travaux.
De nombreuses banques accordent
des taux particulièrement
avantageux pour les travaux
d’assainissement énergétique.
Pourquoi n’est-ce pas le
cas de la Banque Migros?
A la différence de nombreux
autres établissements, nous
offrons toujours des intérêts
nets, c’est pourquoi nos
conditions sont de toute façon
parmi les plus avantageuses.
Chez nous, le client
n’a pas besoin de marchander
des rabais. Dans le cas des
bâtiments Minergie, nous
facilitons aussi l’octroi d’hypothèques
en n’exigeant que
15% de capital propre et en
nous basant sur des charges
plus basses lors du calcul de
la capacité financière. De
plus, nous assumons les frais
de certification du label
Minergie à concurrence de
2000 francs.
Entretien: Karin Meier

EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER | N
16 |
o 15, 10 AVRIL 2012 | MIGROS MAGAZINE |
MAISON PRÉFABRIQUÉE
Une fois que les
murs intérieurs
sont bien arrimés,
on passe à la façade
extérieure.
Le même jour, les
combles sont aménagés,
afin de pouvoir
y apposer plus
tard la toiture.
L’efficacité énergétique,
version préfabriquée
Souvent bâties en bois, les maisons clés en main ne méritent en rien leur mauvaise réputation:
elles peuvent aussi répondre à de très hautes exigences énergétiques. De plus en plus d’entreprises de
construction en proposent plusieurs variantes s’adaptant aux standards Minergie.
Lors de la
construction
d’une maison
préfabriquée, les
divers éléments
(ici, l’escalier et les
murs intérieurs)
arrivent au chantier
déjà montés.
Ne reste plus pour
l’équipe de l’entreprise
Elk qu’à les
assembler.

| MIGROS MAGAZINE | N
| 17
o 15, 10 AVRIL 2012 | EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER
Le modèle de maison préfabriquée 134 de l’entreprise Elk répond aux standards exigeants de Minergie-P.
Q ui
dit maison préfabriquée
ne dit pas forcément
déperdition
d’énergie. Ce type d’habitation
peut également prétendre
au standard Minergie-P
(lire encadré en page 18).
Cette exigence n’est cepen-
dant pas systématiquement
requise auprès des constructeurs.
Sur les 572 maisons
de ce type que l’entreprise
saint-galloise Swisshaus a
bâties en Suisse ou à proximité
de notre frontière depuis
2010, seuls 44 maîtres
d’ouvrage ont sollicité une
certification Minergie.
De son côté, le constructeur
argovien Elk dispose de
14 modèles de maisons répondant
aux critères de Minergie-P.
A Aarau, Bautec en
propose également.
D’autres entreprises jouent
un rôle de précurseur dans le
domaine de l’efficacité énergétique
des maisons préfabriquées.
En particulier celles
qui travaillent avec le bois,
notamment pour les ossatures.
Une construction
ultra-rapide!
Le matin, les
fondations de la
maison préfabriquée
sont bétonnées.
Une grue
appose ensuite
la dalle du rez-dechaussée.
Une fois
l’ossature érigée,
un premier niveau
pourra être bouclé
dès l’après-midi.

EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER | N
18 |
o 15, 10 AVRIL 2012 | MIGROS MAGAZINE |
Selon Franz Beyeler, directeur
de Minergie, «de nombreux
spécialistes du bois
tablent d’emblée sur le label.
Ce matériau connaît une véritable
renaissance». Ainsi,
des entreprises comme Beer
Holzbau, en Valais, ou Arento,
dans le canton de Zurich,
construisent avant tout des
bâtiments certifiés Minergie,
quand bien même certains
sont particulièrement
volumineux ou érigés avec
plusieurs matériaux. En
1998, l’entreprise Renggli,
basée dans le canton de
Zoug, a construit le premier
bâtiment Minergie de Suisse.
Depuis lors, ses maisons familiales
respectent le standard
Minergie-Eco. Elles
sont proposées aux clients
sans supplément de prix.
Un ingénieux système
pour stocker l’énergie
Pour sa part, l’entreprise Genesis
Home en Argovie s’est
également spécialisée dans
les maisons efficaces sur le
plan énergétique. Elle érige
ses bâtiments selon le standard
Minergie-P, soit en y
intégrant des éléments en
bois, soit en recourant à un
type de construction volumineuse,
avec beaucoup de
masse pour emmagasiner un
maximum d’énergie.
C’est d’ailleurs le pointclé
du dispositif que les deux
propriétaires, Christian Gut
et Stefan Hasler, ont développé
ensemble il y a à peu
près onze ans: «La masse
permet de stocker l’énergie.
Nous intégrons cet élément
dans nos constructions.
Jusqu’à 300 tonnes de béton
peuvent être utilisées pour
une maison individuelle.»
Pour peu qu’on l’associe avec
une ventilation contrôlée et
qu’on récupère la chaleur, le
système a fait ses preuves: les
frais moyens de chauffage de
l’entreprise Genesis Home
se montent à 100 francs par
année!
Ainsi, qu’ils souhaitent
un bâtiment énergétiquement
efficace en bois, mixte
ou massif, les maîtres d’ou-
Ici, une maison préfabriquée Minergie de l’entreprise Renggli.
vrage disposent d’un choix
de constructeurs expérimentés,
selon Franz Beyeler.
«Non seulement ces entreprises
disposent de beaucoup
de savoir-faire, explique le
directeur de Minergie. Mais
elles ont aussi optimisé leurs
processus de production.»
Un léger surcoût pour
un meilleur rendement
Autrement dit, elles
construisent souvent de manière
relativement avantageuse.
Chez Genesis Home,
une maison Minergie-P, sans
le terrain et les frais annexes,
et érigée selon les désirs des
maîtres d’ouvrage, ne coûte
pas davantage qu’une maison
familiale conventionnelle.
L’entreprise Bautec, en
«De nombreux
spécialistes du bois
tablent d’emblée
sur le label Minergie
pour leurs maisons
préfabriquées.»
revanche, facture pour sa
maison baptisée Lieto –
conforme aux standards Minergie,
y compris l’aménagement
complet et la cave mais
sans le terrain – environ
405 000 francs –soit 9 à 10%
de plus qu’une maison
conventionnelle. Chez
Swisshaus, pour les mêmes
standards, on calcule un surcoût
de 8%.
Elk: une solution plutôt
avantageuse
Les spécialistes de la
construction en bois qui
proposent des solutions architecturales
individuelles
ne peuvent donner de prix
fixes. Construite par l’entreprise
argovienne Elk, la maison
110, qui respecte le standard
Minergie-P, est particulièrement
avantageuse
(275 471 francs). Attention
cependant, ni le terrain ni la
cuisine ne sont compris dans
ce prix. Afin d’évite de comparer
des pommes avec des
poires, il importe d’examiner
très minutieusement ce qui
est pris en compte et ce qui
ne l’est pas.
Karin Meier
Bon à savoir
A la «Home Expo» de Suhr, on peut rendre visite à
différents constructeurs de maisons clés en main. Les
réalisations de plusieurs d’entre eux respectent les critères
Minergie ou Minergie-P. Infos: www.home-expo.ch
Beer Holzbau, à Birgisch (VS), a érigé une maison
témoin qui respecte les standards Minergie, étant
chauffée uniquement par un poêle suédois. Intéressant
pour ceux qui aimeraient vérifier si une ventilation
confortable provoque du bruit ou occasionne des courants
d’air ou si les fenêtres peuvent encore s’ouvrir.
Infos: www.beer-holzbau.ch
Les spécialistes des constructions en bois, membres
de l’Association suisse des maisons de qualité
(VGQ), reçoivent chaque année une certification par le
biais d’auditeurs externes. En font partie les entreprises
Beer Holzbau, Arento et Renggli. Les maîtres d’ouvrage
disposent ainsi d’une assurance de qualité et de prix
corrects. Infos: www.vgq.ch (en allemand)
Le site Minergie lui-même donne la liste des bâtiments
certifiés, que l’on peut consulter en fonction
des entreprises générales. Elle donne un bon aperçu des
maisons de série ou clés en main. www.minergie.ch.
Minergie est un standard de construction facultatif
qui permet une utilisation rationnelle de l’énergie et
une mise en œuvre plus large des énergies renouvelables,
tout en assurant une amélioration de la qualité
de vie, une meilleure compétitivité et une diminution
des atteintes à l’environnement. Il existe plusieurs variantes
de label. Minergie-P décrit et certifie des bâtiments
qui visent à une consommation énergétique encore
inférieure à celle de Minergie. Quant aux bâtiments
certifiés conformes à Minergie-Eco, ils répondent aussi
aux exigences d’une construction saine et écologique.
Photos ELK / Renggli AG / Sursee

Illustration: Fotolia
| MIGROS MAGAZINE | N
| 19
o 15, 10 AVRIL 2012 | EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER
CONSOMMATION
Et le
chauffage
dévora
l’énergie...
Radiateurs, poêles ou chaudières,
ils représentent plus de 30% de la facture
énergétique de notre pays... et affichent donc
un énorme potentiel d’économie!
En 2000, 63,7% de l’énergie utilisée pour chauffer
les ménages provenait du mazout. En 2010,
cette part s’élève à 54%. On remarque aussi une
augmentation de l’utilisation du gaz naturel et
des pompes à chaleur. De manière générale,
nous consommons plus d’énergie qu’il y a dix
ans pour chauffer nos immeubles. Une évolution
qui s’explique notamment par l’augmentation
moyenne de 17,2% de la surface habitable.
Comment l’énergie est-elle consommée dans les ménages?
Répartition par secteurs en 2010
Sur la facture énergétique globale du pays, ce sont encore les ménages privés
les plus gourmands (près de 30%). En 2010, près des ¾ de leur consommation
était destinée au chauffage. Ce poste reste important malgré l’amélioration du
rendement moyen des systèmes, due aux nouvelles installations de pompes à
chaleur et de centrales de chauffage à gaz.
Source: Office fédéral de l’énergie
Comment l’énergie suisse est-elle consommée?
Répartition par secteurs en 2010
Le chauffage, qui représente 36,5 % de la facture énergétique, est le poste
le plus important sur le plan de la consommation d’énergie. Vient ensuite la
mobilité intérieure, dont la part se monte à 27,6%, ce qui est loin de représenter
une nouveauté. Cette répartition est restée relativement constante entre 2000
et 2010.
Comment les ménages se chauffent-ils? Evolution entre 2000 et 2010, en pétajoules (1 pétajoule = 10 15 joules)
Chauffage
72,3%
Eau chaude
11,8%
Mobilité
intérieure 27,6%
Chauffage
36,5%
2000 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Mazout 107.2 114.8 112.0 114.6 109.1 93.6 101.1 98.1 105.4
Gaz naturel 27.7 32.6 32.8 35.0 34.8 31.5 35.7 35.7 41.2
Chauffages à résistance 8.7 9.5 9.6 9.8 9.6 8.6 9.4 9.1 10.0
Bois 15.6 16.7 16.6 17.1 16.9 15.3 16.9 16.8 18.7
Charbon 0.3 0.4 0.4 0.4 0.4 0.3 0.4 0.4 0.4
Chaleur à distance 4.4 5.1 5.2 5.5 5.5 5.1 5.8 5.9 7.0
Pompes à chaleur électriques 1.5 1.8 2.0 2.2 2.5 2.4 3.0 3.2 3.9
Chaleur ambiante 2.8 3.7 3.9 4.5 5.0 4.9 6.2 6.7 8.3
Solaire 0.1 0.1 0.1 0.2 0.2 0.2 0.2 0.3 0.3
Total 168.3 184.8 182.6 189.3 183.9 161.9 178.7 176.1 195.2
Climatisation, ventilation
installations techniques 1,0%
Divertissement et communication 2,1%
Cuisine 3,5%
Eclairage 2,1 %
Lavage et séchage 1,4%
Réfrigération et congélation 2,6%
Appareils électriques divers 3,2%
Appareils domestiques et
machines industrielles 8,7%
Ordinateurs, téléphones, télévisions 1,3%
Climatisation, ventilation
installations techniques 2,6%
Comment les ménages produisent-ils leur eau chaude?
Répartition par sources d’énergie en 2010
Gaz naturel
21,1%
Mazout
54,0%
Eclairage 3,3%
Cuisine et
chaleur industrielle 12,4%
Eau chaude 5,9%
Bois
9,6%
Charbon 0,2%
Chaleur à distance 3,6%
Chauffages à résistance 5,1%
Pompes à chaleur électriques 2,0%
Solaire 0,2 %
Chaleur ambiante 4,2%
Autres
1,8%
En 2010, à peine 12% de l’énergie consommée par les ménages privés était
utilisée pour la production d’eau chaude, ce qui correspond à 32,2 pétajoules –
à peine plus qu’en 2000. Le gain d’efficacité obtenu grâce au meilleur rendement
des systèmes de production d’eau chaude est en fait compensé par l’augmentation
de la consommation.

EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER | N
20 |
o 15, 10 AVRIL 2012 | MIGROS MAGAZINE |
EN LOCATION
Quand les locataires
s’y mettent aussi
Les bailleurs ne sont pas les seuls à pouvoir réduire la consommation d’énergie de leurs immeubles.
Entre adaptation du mode de vie et petits travaux, les locataires peuvent également entrer en action.
Améliorer l’efficacité
énergétique sans
renoncer au confort,
c’est possible, même dans
un logement dont on est locataire.
Les mesures les plus
efficaces sont celles liées
aux habitudes de vie. Cela
commence avec le réglage
de la température ambiante:
durant la saison de chauffage,
le thermomètre devrait
afficher 20 °C dans les
pièces d’habitation. Dans
la chambre à coucher, 18 °C
suffisent. «Chaque degré en
moins représente une éco-
Les mesures les plus efficaces
nomie d’énergie de chauffage
de 6%», explique Christian
Zeyer, gérant de l’entreprise
E plus U spécialisée dans le
conseil en énergie et en environnement.
A surveiller:
aération et humidité
Une aération correcte n’est
pas non plus à négliger. «Plutôt
que d’entrouvrir les fenêtres
basculantes, mieux
vaut aérer en grand plusieurs
fois par jour. Cela fait du bien
au porte-monnaie et à l’environnement,
car chaque fe-
Régler la température ambiante à 20 °C dans les pièces d’habitation
et à 18 °C dans la chambre à coucher
Ne pas incliner les fenêtres basculantes mais les ouvrir tout grand
plusieurs fois par jour
Avec de mauvaises fenêtres, tirer les rideaux le soir ou baisser
les stores
Utiliser des pommeaux de douche et des robinets réduisant la
consommation d’eau
Préférer les douches aux bains et fermer l’eau durant le savonnage.
Poser le couvercle sur la casserole lorsqu’on cuisine
Faire bouillir uniquement la quantité d’eau nécessaire
nêtre laissée entrouverte engendre
la perte d’environ 200
litres de mazout par saison de
chauffage», poursuit Christian
Zeyer. Son conseil: surveiller
l’humidité relative de
l’air à l’aide d’un hygromètre.
Si elle est inférieure à 40%,
c’est qu’on aère trop souvent.
A l’inverse, si elle dépasse
60%, une bouffée d’air frais
s’impose, sans quoi des moisissures
risquent d’apparaître.
Avec de mauvaises fenêtres,
il est conseillé de tirer
les rideaux le soir ou de baisser
les stores.
Pour économiser l’eau, il
existe des pommeaux de
douche spécialement équipés,
par exemple avec des régulateurs
de débit ou des aérateurs
qui réduisent la
consommation de près de
moitié. Avec des robinets à
fermeture automatique, qui
arrêtent le flux d’eux-mêmes,
l’économie d’eau peut atteindre
jusqu’à 70%. L’eau
chaude offre elle aussi un potentiel
d’économies. «La dépense
d’énergie peut être
sensiblement réduite avec un
boiler réglé à 55 °C», suggère
Régler la température du boiler à 55 °C
Ne pas laisser les appareils en mode veille mais les éteindre
complètement
Choisir des appareils de classe énergétique A
Pour l’éclairage, utiliser des ampoules économiques ou des spots LED
Poser des joints en caoutchouc sur les fenêtres non étanches
Obturer les cheminées inutilisées
Plus de conseils sur www.wwf.ch/fr/agir/gestes/habitat2/economiser/

| MIGROS MAGAZINE | N
| 21
o 15, 10 AVRIL 2012 | EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER
Christian Zeyer. Et pour économiser
de l’électricité, le
mieux est d’éteindre complètement
les appareils non utilisés
et de choisir des appareils
de classe énergétique A.
Certaines mesures d’efficacité
exigent un petit tour
par la boîte à outils. Mais attention:
avant de se lancer
soi-même dans des travaux,
l’accord du propriétaire est
nécessaire (lire l’entretien en
page 22). Des zones froides
sous les portes ou les fenêtres
signalent un défaut d’étanchéité.
«Une bande d’isolation
collée sur les quatre côtés
du cadre permet de calfeutrer
portes et fenêtres. La
bande doit être aussi épaisse
que possible, sans pour autant
gêner la bonne fermeture
des fenêtres et des portes»,
précise Thomas Schellenberg,
directeur d’études au
centre de formation du WWF.
Isoler le plafond de la cave ou
le sol des combles demande
un peu plus d’efforts et se
fait au moyen de plaques de
Styropor de 15 cm d’épaisseur
qu’on trouve dans les
commerces de matériaux de
construction. «Les plaques
doivent être soigneusement
coupées et collées, mais une
seule couche suffit», indique
Thomas Schellenberg, qui
recommande également ces
plaques pour obturer les cheminées
inutilisées.
Texte: Karin Meier
Photo: Getty Images/ Westend61

EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER | N
22 |
o 15, 10 AVRIL 2012 | MIGROS MAGAZINE |
Avant de remplacer une fenêtre, le locataire doit demander l’aval du bailleur. Qui préférera peut-être s’attaquer à l’ensemble de l’immeuble.
Bio express
Beat Züsli est architecte HES
et ingénieur en énergie. Il dirige
le bureau Architektur und
Energie à Lucerne, spécialisé
dans les projets d’assainissement
énergétique. Il est aussi
depuis 2005 responsable du
service Rénovation des bâtiments
auprès de l’Association
suisse alémanique des locataires,
en tant que membre du
comité directeur.
«L’accord écrit du bailleur est
nécessaire avant toute mesure
de construction»
Quand un locataire peut-il exiger des mesures d’efficacité énergétique de la
part de son bailleur? Dans quels cas a-t-il les mains liées? Le point avec
l’architecte et ingénieur en énergie Beat Züsli.
Que peut-on attendre de son
bailleur en matière d’efficacité
énergétique?
Fondamentalement, le locataire
a droit à une substance
bâtie lui permettant de vivre
sainement. Cela signifie, par
exemple, que l’isolation thermique
doit être suffisante
pour permettre de chauffer
les pièces habitables à 20 °C et
assurer ainsi le confort. Sinon,
cela constitue un défaut,
et le locataire peut alors prétendre
à une réduction de
loyer. Cela dit, déterminer
jusqu’où la perte de confort
est supportable en cas de fenêtres
non étanches est souvent
une question d’appréciation.
Dans le doute, que peut entreprendre
le locataire?
Avant de se lancer dans des
travaux, le locataire doit
prendre contact avec son bailleur.
Ne serait-ce que parce
que le même problème pourrait
concerner d’autres appartements
dans l’immeuble. Le
bailleur peut alors procéder à
un calfeutrage approprié et
faire poser des joints en
caoutchouc en attendant le
renouvellement des fenêtres,
ou bien décider d’effectuer
directement le remplacement.
Photo: Getty Images – Hunstock

| MIGROS MAGAZINE | N
| 23
o 15, 10 AVRIL 2012 | EXTRA | CONSTRUIRE ET RÉNOVER
Quand le locataire peut-il réaliser
lui-même des travaux?
Dans tous les cas, il ne peut
rien entreprendre avant
d’avoir consulté son bailleur.
Poser des joints est certes relativement
facile, mais des
dommages surviennent rapidement
en cas d’intervention
incorrecte sur de très
vieilles fenêtres, comme
celles qu’on trouve dans les
immeubles à protéger. Pour
tous les autres travaux touchant
à l’enveloppe du bâtiment,
aussi anodins qu’ils
paraissent, l’accord écrit du
bailleur est également requis.
Faute de quoi le locataire
risque de devoir rétablir
l’état d’origine le jour où il
quittera les lieux. Je conseille
dans ce cas de s’entendre à
l’avance avec bailleur sur la
part des frais qu’il prendra en
charge.
Publicité
Et une fois les fenêtres bien
étanches, bonjour les moisissures!
Des fenêtres étanches limitent
la circulation naturelle
de l’air, ce qui entraîne une
augmentation de l’humidité
ambiante. Si l’on n’isole pas
également les parois extérieures,
des ponts thermiques
apparaissent, ce qui peut
aboutir à une condensation
superficielle et à des moisissures.
Commence alors parfois
une partie de ping-pong
entre le bailleur et le locataire.
C’est pourquoi seule une rénovation
globale du bâtiment
a un sens, y compris dans
l’optique d’un maintien à long
terme de la valeur du bien immobilier.
Et quand les coûts
de l’énergie prennent l’ascenseur,
la question des charges
devrait se poser même pour le
bailleur.
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«Quand les coûts
de l’énergie
prennent l’ascenseur,
la question
des charges devrait
se poser même
pour le bailleur.»
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Est-ce que le locataire a son mot
à dire lors du remplacement d’appareils
électroménagers?
Il peut faire part de ses désirs
et signaler au bailleur qu’il
préférerait obtenir un appareil
de classe énergétique maximale
A+++ puisque c’est lui
qui paie la note d’électricité.
Lors d’un remplacement
d’appareil, de nombreux bailleurs
ne pensent pas forcément
aux conséquences fi-
nancières pour le locataire,
mais le cas échéant, ils entrent
volontiers en matière, car les
écarts de prix entre appareils
de classes énergétiques différentes
sont aujourd’hui minimes.
Peut-on exiger un décompte des
frais de chauffage en fonction de
la consommation?
Cela est prévu par la loi pour
les nouvelles constructions,
mais la plupart des cantons
ont supprimé cette obligation
il y a quelques années
pour les anciens bâtiments.
Or, il est impossible de l’imposer
en l’absence de base légale.
Dans un ancien immeuble,
les personnes qui
économisent de l’énergie
n’en sont donc que partiellement
récompensées sur le
plan financier.
Entretien: Karin Meier

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