Dossier ressources - musée des Confluences

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POUR EN SAVOIR PLUS... MDC : Etudier la bizarrerie chez les animaux permet-il de mieux comprendre les humains ? J.B. A propos de la bizarrerie des animaux, l’anthropologue britannique Mary Douglas a énoncé un principe très intéressant, il me semble. En 1966, elle a écrit : « De temps à autres, une espèce ou un individu bizarre n’entre pas dans les catégories ; les humains réagissent alors en l’évitant d’une manière ou d’une autre. » Lorsqu’elle a travaillé chez les Lele en Afrique centrale, elle a ainsi pu voir que certains animaux bizarres étaient interdits à la consommation (les écureuils volants par exemple) ou étaient au contraire consommés uniquement dans un cadre rituel ou cérémoniel bien précis (c’est le cas notamment du pangolin dont j’ai parlé tout à l’heure). Mais Mary Douglas a également montré que cette règle s’appliquait aussi aux animaux interdits dans la Bible (dans le Lévitique, plus précisément). En fait, toutes les sociétés attribuent un statut spécifique aux animaux bizarres, à ceux qui n’entrent pas dans les grandes classifications. Et on constate effectivement qu’ils font très souvent l’objet de prohibitions alimentaires ou de traitements rituels particuliers. Même si les thèses de Mary Douglas ont beaucoup été discutées, il n’en demeure pas moins que les relations que les hommes entretiennent avec les animaux bizarres permettent de mieux comprendre les croyances et les rumeurs qui les concernent (on peut penser à la chauve-souris chez nous et dans de nombreuses autres cultures). Elles favorisent aussi la compréhension des enjeux symboliques de l’alimentation humaine (cela ne va pas de soi de manger des grenouilles, du cheval, du chien...) et de certains aspects importants de l’organisation sociale. C’est du reste l’idée principale de l’ethnozoologie : les relations que les hommes construisent avec les animaux permettent de mieux comprendre les relations que les hommes entretiennent entre eux. Le point souvent négatif de cette affaire qui nous concerne tous, c’est que les animaux bizarres sont parfois rapprochés des humains considérés comme bizarres, et que cela peut conduire à des discriminations. Il suffit d’ailleurs de penser aux injures animales et aux noms d’oiseaux que les humains s’adressent entre eux. Mais le point positif de l’influence des bizarreries zoologiques sur les sociétés humaines, c’est leur rôle particulièrement riche dans les mythes et les récits, dans l’art et dans l’imaginaire. Il suffit de penser au baiser que, dans les contes, les princesses donnent parfois aux crapauds pour se dire qu’un animal bizarre peut être à l’origine d’une histoire d’amour extraordinaire. 24
Anatomie comparée Glossaire Branche de l'anatomie fondée par Georges Cuvier qui a pour objectif de comparer la structure du corps de différentes espèces, animales ou végétales, pour en déterminer les ressemblances et les différences. Anthropologie Branche des sciences qui étudie les êtres humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques et culturels Arthropode Les arthropodes, du grec arthron « articulation » et podos « pied » forment un embranchement d’animaux invertébrés. Le corps des arthropodes est formé de segments articulés, recouverts d'une enveloppe rigide, qui constitue leur squelette externe. Les insectes et les crustacées sont des arthropodes. Benthique Décrit une espèce vivant sur les fonds marins. Convergence adaptative En biologie de l'évolution, la convergence est la présence chez deux espèces, de caractères semblables, d'une même adaptation, mais qui n'a pas été hérité d'un ancêtre commun. Elle résulte de deux évolutions indépendantes dans un même type d'environnement. Un exemple est la ressemblance de forme entre un requin et un dauphin (mammifère retourné à la mer), due à une convergence d’évolution liée à une adaptation au milieu aquatique. Dimorphisme sexuel Ensemble des différences morphologiques plus ou moins marquées entre les individus mâles et femelles d’une même espèce. Le dimorphisme sexuel peut porter sur les organes génitaux, ou sur des caractères sexuels secondaires (comme la taille, la couleur du plumage, l’odeur, le chant, la parade nuptiale…). Entomologiste Scientifique spécialiste des insectes. Explosion cambrienne Rapide augmentation du nombre et de la diversité des espèces pluricellulaires, il y a environ 550 millions d’années. Fossile Restes ou empreintes d’animaux, ou végétaux, naturellement conservés dans des dépôts sédimentaires. Cela peut aller de l’os de dinosaure à des algues microscopiques. La plupart correspondent aux parties dures des animaux ou des plantes (coquille, os, dent, bois). La matière originelle a été minéralisée, c'est-à-dire remplacée par une autre. Cela peut être également l’empreinte laissée par l’animal qui s’est fossilisée. 25
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