Pêche aux anguilles sur le lac Begnas - Népal Sherpa Sig
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<strong>anguil<strong>le</strong>s</strong> évidemment: encore des<br />
pécheresses. Par mimiques interposées, el<strong>le</strong>s<br />
nous expliquèrent alors comment el<strong>le</strong>s<br />
procédaient. Tout d’abord el<strong>le</strong>s agitèrent sous<br />
notre nez ce que nous avions pris pour une<br />
pelote de laine accrochée à un bâton. Il n’en<br />
était rien, c’était une bou<strong>le</strong> énorme de vers de<br />
terre qui avaient été patiemment empalés <strong>sur</strong><br />
un fil de tel<strong>le</strong> sorte qu’ils formaient une<br />
véritab<strong>le</strong> pelote de chair. Notre brave<br />
interlocutrice percevant notre incompréhension<br />
décida de passer à l’action pour illustrer par<br />
ces gestes ce que notre pauvre intelligence de<br />
gens des vil<strong>le</strong>s ne pouvait immédiatement<br />
comprendre. El<strong>le</strong> s’assit au plus près de la<br />
rivière, la main gauche tenant <strong>le</strong> parapluie<br />
ouvert à l’envers et, avec son bras droit,<br />
trempa par sa canne interposée sa pelote dans<br />
l’eau parmi <strong>le</strong>s herbes de la rive. On aurait dit<br />
une reine, Poséidon n’aurait pas fait mieux.<br />
Cela suffit ; nous comprîmes que lorsque<br />
l’anguil<strong>le</strong> mordait, notre pécheresse extrayait<br />
de l’eau la bête tout occupée à son festin et<br />
ramenait <strong>le</strong> tout rapidement au-dessus de son<br />
parapluie. Le temps que l’anguil<strong>le</strong> comprenne<br />
et lâche sa proie, el<strong>le</strong> tombait dans la cuvette<br />
formée par <strong>le</strong> parapluie ouvert, <strong>le</strong> tour était<br />
joué. Cette technique n’est pas sans rappe<strong>le</strong>r<br />
la pêche à la grenouil<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> marais<br />
vendéen qui se pratique el<strong>le</strong> aussi sans<br />
hameçon et où <strong>le</strong> malheureux batracien<br />
trompé par un bout de laine rouge juste<br />
attaché à un fil est hissé non pas au-dessus<br />
d’un parapluie inversé mais d’un sac de jute<br />
cerclé. On peut en déduire que <strong>le</strong> temps de<br />
réaction d’une anguil<strong>le</strong> doit être équiva<strong>le</strong>nt à<br />
celui d’un batracien ou que la dextérité de la<br />
femme népalaise équivaut bien à cel<strong>le</strong> du<br />
pêcheur des marais vendéen. Pour ce qui est<br />
des mérites comparés du parapluie ou du sac<br />
de jute, je vous laisse juge.<br />
Conclusion<br />
Ici s’arrête notre série documentaire<br />
<strong>sur</strong> la pêche à l’anguil<strong>le</strong> au <strong>Népal</strong>. Je dois<br />
cependant ajouter que, durant notre campagne<br />
de pêche, comme vous l’aviez compris, c’est<br />
ma femme qui eut <strong>le</strong> plus de succès. Ceci<br />
m’oblige à conclure : que ce soit en Occident<br />
ou au <strong>Népal</strong>, c’est la femme qui a toujours<br />
pêché.<br />
Référence bibliographique<br />
Fish Catching In The Himalaya Waters Of<br />
<strong>Népal</strong> de Tej Kumar Shrestha, DSC<br />
L. C. et A. G.<br />
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