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N° 377 -Du 11 au 17 mai 2013<br />
VENDEUSES, SERVEUSES, RECEPTIONNISTES, STANDARDISTES…<br />
Des diplômées contraintes<br />
d’exercer de petits métiers<br />
Dans <strong>le</strong>s «offres<br />
d’emploi» placardées<br />
sur <strong>le</strong>s portes de<br />
locaux <strong>com</strong>merciaux,<br />
de salons de thé, de<br />
bureaux d’études,<br />
d’hôtels…, <strong>le</strong>s<br />
propriétaires exigent<br />
de plus en plus des<br />
postulantes un<br />
diplôme universitaire<br />
pour des emplois de<br />
serveuse, vendeuse,<br />
réceptionniste<br />
ou standardiste.<br />
L<br />
e niveau universitaire<br />
est ainsi banalisé par<br />
ces <strong>com</strong>merçants, dont<br />
<strong>le</strong> seul souci est d’embaucher<br />
des jeunes fil<strong>le</strong>s capab<strong>le</strong>s de<br />
«faire marcher» <strong>le</strong>ur business.<br />
La tendance est visib<strong>le</strong> même<br />
dans <strong>le</strong>s annonces de recrutement<br />
publiées dans <strong>le</strong>s journaux<br />
et sur <strong>le</strong>s sites spécialisés.<br />
Déjà confrontées aux affres du<br />
chômage et de l’oisiveté forcée,<br />
<strong>le</strong>s jeunes fil<strong>le</strong>s fraîchement diplômées<br />
n’ont d’autre choix que<br />
d’accepter ces propositions dans<br />
l’espoir de trouver mieux à<br />
l’avenir. Toutefois, l’attente<br />
dure souvent très longtemps et<br />
ces jeunes fil<strong>le</strong>s se retrouvent<br />
avec plusieurs mois, voire des<br />
années, à exercer des métiers ne<br />
correspondant nul<strong>le</strong>ment à <strong>le</strong>ur<br />
profil.<br />
Le malheur des uns faisant <strong>le</strong><br />
bonheur des autres, ce sont <strong>le</strong>s<br />
propriétaires de ces <strong>com</strong>merces<br />
qui y trouvent <strong>le</strong>ur <strong>com</strong>pte, avec<br />
la possibilité de «faire <strong>le</strong> tri»<br />
entre plusieurs dizaines de profils<br />
pour un emploi temporaire et<br />
n’exigeant pas, en réalité, un<br />
certain niveau intel<strong>le</strong>ctuel. A<strong>Alger</strong>-Centre,<br />
Ben Aknoun, Belcourt,<br />
1er-Mai, quasiment partout<br />
où l’activité <strong>com</strong>mercia<strong>le</strong> est<br />
florissante, <strong>le</strong>s pancartes de recrutement<br />
ne restent pas longtemps<br />
accrochées sur <strong>le</strong>s portes,<br />
puisque dès que l’annonce est<br />
faite, <strong>le</strong>s postulantes affluent en<br />
nombre. «Nous sommes obligées<br />
de prendre <strong>le</strong> premier boulot<br />
qui nous tombe sous la main,<br />
pour subvenir à nos besoins et<br />
aussi pour ne pas tomber dans<br />
l’oisiveté.<br />
Il est vrai que ça fait mal au cœur<br />
de voir une jeune universitaire<br />
faire un travail qui n’a rien à voir<br />
avec ses capacités, mais c’est<br />
faute d’avoir trouvé mieux», se<br />
déso<strong>le</strong> Lynda, 24 ans, vendeuse<br />
dans un magasin de vêtements à<br />
la rue Didouche-Mourad.<br />
Licenciée en sciences de gestion<br />
et titulaire d’un certificat de<br />
maîtrise de l’outil informatique,<br />
el<strong>le</strong> est contrainte de travail<strong>le</strong>r<br />
pour un salaire de 15 000 dinars<br />
par mois afin, dit-el<strong>le</strong>, de «garantir<br />
au moins l’argent de<br />
poche». Lynda a déposé des dizaines<br />
de demandes d’emploi<br />
auprès d’entreprises publiques<br />
et privées, sans recevoir la<br />
moindre réponse positive. «Dé-<br />
crocher un emploi stab<strong>le</strong> et permanent<br />
est devenu une obsession<br />
pour moi. J’en ai marre de<br />
ce statut de vendeuse !», soupire-t-el<strong>le</strong>.<br />
Amel, 25 ans, titulaire d’une licence<br />
en psychologie d’éducation<br />
et d’orientation scolaire,<br />
est, el<strong>le</strong>, serveuse dans un grand<br />
salon de thé. «Avec mon diplôme,<br />
<strong>le</strong>s chances de décrocher un<br />
emploi stab<strong>le</strong> et permanent sont<br />
très minimes. Je suis donc<br />
contrainte de brico<strong>le</strong>r ici en attendant<br />
des jours meil<strong>le</strong>urs»,<br />
dit-el<strong>le</strong>, sur un ton de dépit et<br />
d’amertume. «J’espère qu’un<br />
jour, un des clients de ce salon<br />
de thé me rendra service en<br />
m’aidant à trouver un emploi<br />
<strong>com</strong>patib<strong>le</strong> avec mon niveau<br />
d’instruction. J’ai eu plusieurs<br />
promesses dans ce sens», ajoute<br />
notre interlocutrice, déplorant la<br />
chute de la va<strong>le</strong>ur du niveau universitaire<br />
«foulé au pied par de<br />
simp<strong>le</strong>s <strong>com</strong>merçants». Le phénomène<br />
semb<strong>le</strong> s’aggraver et se<br />
généraliser : pour <strong>le</strong> moindre<br />
boulot, on exige désormais un<br />
diplôme universitaire !<br />
Une stratégie de marketing<br />
très porteuse…<br />
Employer une jeune fil<strong>le</strong> titulaire<br />
d’un diplôme universitaire<br />
semb<strong>le</strong> être une décision mûrement<br />
réfléchie par <strong>le</strong>s <strong>com</strong>merçants,<br />
qui visent, à travers ce<br />
stratagème, à s’assurer une<br />
meil<strong>le</strong>ure rentabilité et surtout<br />
une fidélisation de <strong>le</strong>ur clientè<strong>le</strong>.<br />
«Les citoyens sont aujourd’hui<br />
très exigeants en termes d’accueil,<br />
d’orientation et d’explication<br />
sur <strong>le</strong>s produits exposés.<br />
Et seu<strong>le</strong> une vendeuse bien instruite<br />
est apte à répondre à ces<br />
exigences. De plus, lorsque <strong>le</strong>s<br />
clients se retrouvent face à une<br />
vendeuse d’un certain niveau,<br />
ça <strong>le</strong>ur facilite l’achat», expliquent<br />
des propriétaires de magasins<br />
de vêtements, de chaussures,<br />
et de matériel informatique.<br />
Pour <strong>le</strong>s salons de thé et restaurants<br />
chics, il s’agit d’assurer<br />
une bonne <strong>com</strong>munication avec<br />
<strong>le</strong>s clients. Ces espaces sont généra<strong>le</strong>ment<br />
réservés à une classe<br />
d’intel<strong>le</strong>ctuels et d’hommes<br />
d’affaires, qui sont très regardants<br />
sur la qualité de l’accueil<br />
8 TENDANCES<br />
et du service. «Seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s universitaires<br />
répondent aux critères<br />
exigés. El<strong>le</strong>s acceptent ces emplois<br />
parce qu’el<strong>le</strong>s n’ont pas <strong>le</strong><br />
choix, mais el<strong>le</strong>s parviennent,<br />
tout de même, à travail<strong>le</strong>r dans<br />
un climat de sérénité et de respect<br />
mutuel. C’est tout ce que<br />
nous pouvons <strong>le</strong>ur assurer», expliquent<br />
<strong>le</strong>s patrons.<br />
Il faut dire, par ail<strong>le</strong>urs, que la,<br />
société algéroise a fini par «tolérer»<br />
ce genre d’emploi pour la<br />
gent féminine.<br />
Auparavant, il était inconcevab<strong>le</strong><br />
pour un père de famil<strong>le</strong> de<br />
laisser sa fil<strong>le</strong> travail<strong>le</strong>r <strong>com</strong>me<br />
serveuse ou vendeuse. «Il n’y a<br />
pas de sa<strong>le</strong> boulot», s’accordent<br />
à souligner plusieurs Algérois.<br />
Un «handicap» pour<br />
l’avenir<br />
Il est diffici<strong>le</strong> pour une jeune<br />
universitaire de pouvoir interesser<br />
des entreprises privées lorsqu’el<strong>le</strong><br />
passe plusieurs années<br />
dans un emploi qui n’est pas du<br />
tout <strong>com</strong>patib<strong>le</strong> avec sa formation<br />
universitaire.<br />
Et <strong>le</strong> CV de ces dernières reste<br />
désespérément vierge des années<br />
après l’obtention de <strong>le</strong>ur diplôme,<br />
ce qui fait penser aux recruteurs<br />
que <strong>le</strong>urs demandes<br />
d’emploi ont été «rejetées» par<br />
d’autres entreprises.<br />
«A chaque fois qu’on est convoquées<br />
pour des entretiens d’embauche,<br />
on nous demande ce<br />
que nous avons fait depuis l’obtention<br />
de notre diplôme.<br />
Lorsque nous disons la vérité,<br />
on ne nous rappel<strong>le</strong> pas, estimant<br />
que nous avons accepté de<br />
tels boulots car nous sommes in<strong>com</strong>pétentes.<br />
Ce travail temporaire<br />
devient un handicap pour<br />
nous», avouent plusieurs serveuses,<br />
vendeuses et standardistes<br />
exerçant dans différents<br />
quartiers de la capita<strong>le</strong>.<br />
Il faut dire que ces jeunes diplômées<br />
finissent par perdre tout<br />
contact avec <strong>le</strong>s études, ce qui<br />
<strong>le</strong>s empêche de convaincre <strong>le</strong>s<br />
entreprises de <strong>le</strong>s embaucher.<br />
Seu<strong>le</strong>s cel<strong>le</strong>s qui effectuent des<br />
formations en langues étrangères,<br />
en informatique ou autres<br />
parviennent à «se caser» dans<br />
des postes répondant à <strong>le</strong>ur profil.<br />
Hamid H.<br />
PORTES OUVERTES SUR LE DISPOSITIF<br />
DU CONTRAT DE TRAVAIL AIDE<br />
Une opportunité pour<br />
<strong>le</strong>s jeunes diplômés<br />
D es<br />
portes ouvertes sur <strong>le</strong><br />
dispositif du Contrat de travail<br />
aidé (CTA) au profit des demandeurs<br />
d’emploi ont été organisées<br />
jeudi dernier à <strong>Alger</strong> pour<br />
faire connaitre <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s<br />
mesures incitatives en matière<br />
d’emploi.<br />
Le directeur central de l’Agence<br />
nationa<strong>le</strong> de l’emploi (ANEM),<br />
M. Arrache Mohamed, a indiqué<br />
que ces portes ouvertes qui ont<br />
regroupé l’ANEM, la Caisse nationa<strong>le</strong><br />
de sécurité socia<strong>le</strong> et différentes<br />
entreprises publiques et<br />
privées, ont pour objectif de<br />
conférer davantage d’efficacité<br />
au dispositif du Contrat de travail<br />
aidé et à faire connaitre <strong>le</strong>s mesures<br />
incitatives prises en faveur<br />
des partenaires économiques.<br />
Parmi ces mesures, la contribution<br />
de l’Etat au salaire de poste<br />
avec 12.000 DA par mois pour<br />
<strong>le</strong>s jeunes diplômés de l’enseignement<br />
supérieur, 10.000 DA<br />
pour <strong>le</strong>s techniciens supérieurs et<br />
8.000 DA pour <strong>le</strong>s jeunes sortants<br />
de l’enseignement secondaire<br />
et des centres de formation<br />
professionnel<strong>le</strong> et ce pour des<br />
contrats de trois années renouvelab<strong>le</strong>s,<br />
a fait savoir M. Arrache.<br />
Les employeurs bénéficient des<br />
ces mesures pour une durée de 3<br />
ans maximum, tant que <strong>le</strong> contrat<br />
n’est pas interrompu, outre une<br />
aide mensuel<strong>le</strong> de 1000 DA pour<br />
tout recrutement par CDD<br />
(contrat à durée déterminée), a-til<br />
ajouté.<br />
Les demandeurs d’emploi qui<br />
n’ont aucun niveau d’instruction<br />
ont été recrutés récemment afin<br />
qu’ils puissent bénéficier du dispositif<br />
du Contrat de travail aidé<br />
S elon<br />
<strong>le</strong> ministre de la Jeunesse<br />
et des sports, Mohamed<br />
Tahmi, un projet de loi portant<br />
création de parcours de santé pour<br />
encourager l’activité physique et<br />
sportive en p<strong>le</strong>in air pour tous<br />
sera bientôt présenté devant <strong>le</strong><br />
par<strong>le</strong>ment. Ces parcours seront<br />
créés au niveau des grands<br />
centres urbains et à proximité des<br />
barrages<br />
M. Tahmi a annoncé éga<strong>le</strong>ment la<br />
création de parcs et espaces de<br />
loisirs dans <strong>le</strong>s grandes agglomérations,<br />
évoquant des opérations<br />
pilotes qui «ont donné d’excel<strong>le</strong>nts<br />
résultats ces dernières années».<br />
La création de ces espaces<br />
publics contribuera sans nul doute<br />
au changement des mentalités<br />
et du <strong>com</strong>portement et encouragera<br />
de plus en plus de personnes<br />
à pratiquer une activité physique<br />
ou sportive, a-t-il estimé.<br />
Ouverts à toutes <strong>le</strong>s tranches<br />
d’âge, ils «permettront la pratique<br />
du sport au moins une fois<br />
par semaine, la lutte contre <strong>le</strong>s<br />
maladies métaboliques et cardiovasculaires,<br />
notamment cel<strong>le</strong>s<br />
liées au stress, et la promotion du<br />
bien-être», a-t-il encore dit.<br />
M. Tahmi a réfuté l’absence de<br />
et d’une aide de 6000 DA pour<br />
une année, a fait savoir <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong>.<br />
L’employeur bénéficie éga<strong>le</strong>ment<br />
d’une réduction du taux de<br />
cotisation auprès de la Caisse nationa<strong>le</strong><br />
de sécurité socia<strong>le</strong> (15 %<br />
au lieu de 25 %) en cas de recrutement<br />
d’un demandeur d’emploi<br />
avec expérience, de 5 % pour <strong>le</strong><br />
recrutement d’un primo-demandeur<br />
d’emploi et de 2,5 % pour<br />
tout recrutement dans <strong>le</strong>s wilayas<br />
des Hauts Plateaux et du sud.<br />
Ces mesures incitatives s’inscrivent<br />
dans <strong>le</strong> cadre du dispositif<br />
d’aide à l’insertion professionnel<strong>le</strong><br />
(DAIP) visant à favoriser<br />
l’insertion professionnel<strong>le</strong> des<br />
jeunes.<br />
Une aide de 60 % des coûts de<br />
formation est accordée par<br />
ail<strong>le</strong>urs aux établissements de<br />
formation qui se chargent de la<br />
mise à niveau des demandeurs<br />
d’emploi en vue de répondre aux<br />
exigences du marché du travail.<br />
La directrice régiona<strong>le</strong> de l’emploi<br />
de la wilaya d’<strong>Alger</strong>, Mme<br />
Mounira Benslimani a indiqué,<br />
pour sa part, que <strong>le</strong> dispositif du<br />
contrat de travail aidé, en vigueur<br />
depuis en 2008, a permis <strong>le</strong> recrutement<br />
de 5750 chômeurs durant<br />
2012 au niveau d’<strong>Alger</strong>.<br />
Ces portes ouvertes, a-t-el<strong>le</strong><br />
ajouté, ont été marquées par une<br />
forte participation des employeurs<br />
qui ont saisi cette occasion<br />
pour émettre <strong>le</strong>urs points de<br />
vues sur ce dispositif.<br />
L’ANEM avait organisé des<br />
portes ouvertes à travers toutes<br />
<strong>le</strong>s wilayas du pays en coordination<br />
avec <strong>le</strong>s services de la caisse<br />
nationa<strong>le</strong> de la sécurité socia<strong>le</strong>.<br />
ACTIVITE PHYSIQUE ET SPORTIVE EN PLEIN AIR<br />
Création de parcours<br />
de santé<br />
culture de pratique sportive en Algérie,<br />
soulignant qu’un «recul relatif»<br />
a été constaté du fait du<br />
«changement du mode de vie du<br />
citoyen algérien devenu de plus<br />
en plus en plus stressant et rapide».<br />
Il a rappelé à ce propos, que<br />
<strong>le</strong> projet de loi sur <strong>le</strong> sport insistera<br />
sur <strong>le</strong> «sport pour tous» et <strong>le</strong><br />
sport de loisir outre la prise en<br />
charge de la pratique sportive dès<br />
<strong>le</strong> jeune âge et la détection des<br />
jeunes ta<strong>le</strong>nts, affirmant qu’ «une<br />
société saine est cel<strong>le</strong> qui inscrit<br />
dans la pratique des activités<br />
physiques et sportives».<br />
A cette occasion, il a évoqué <strong>le</strong>s<br />
efforts des pouvoirs publics dans<br />
<strong>le</strong> cadre du texte de loi qui sera<br />
présenté devant <strong>le</strong> par<strong>le</strong>ment et<br />
qui traduit l’intérêt accordé à la<br />
pratique du sport au niveau des<br />
établissements éducatifs depuis <strong>le</strong><br />
cyc<strong>le</strong> primaire et appel<strong>le</strong> à réfléchir<br />
à une réorganisation dans <strong>le</strong>s<br />
collèges, lycées et universités.<br />
D’autre part, il a mis l’accent sur<br />
la nécessité de relancer <strong>le</strong> sport<br />
universitaire et ancrer la culture<br />
de la pratique d’activités physiques<br />
chez <strong>le</strong>s jeunes en sus de<br />
l’encouragement du sport au niveau<br />
des entreprises.