Association Fraternelle des Anciens ÉLÉVES DE ... - Institution Robin

Derrière ce mur, il devait y avoir un terrain industriel, car on voyait au dessus et à une cinquantaine
de mètres un bâtiment industriel de plusieurs étages (tissage ? menuiserie ? décolletage ?) que
tout le monde pensait inhabité. Depuis le terrain de hand, une occupation récurrente chez de fort
nombreux lanceurs consistait à tenter (vainement) d’atteindre le dit bâtiment avec une pierre lancée
à la main. Suite à une version latine où il était question de fronde et de géant abattu, quelqu’un eut
l’idée de poser la pierre au creux d’une ceinture de blouse en toile grise. Après quelques essais
de cet ersatz de fronde, bingo ! On entendit très distinctement le « bling tiguiling » d’une vitre
cassée. Dans les secondes suivantes, on vit des ouvriers surgir derrière les vitres des étages de
ce bâtiment pas du tout inoccupé, et les lanceurs de s’éclipser comme une volée de moineaux.
Comme des dizaines d’autres présents dans la cour, je fus interrogé par le Zef. Sans suites pour
personne (Arnaldo qui avait tout vu n’a rien dit !). De ce jour, je n’ai plus vu lancer de pierres de
l’autre côté du mur.
En 1 ère (sept 64 à juin 65), on avait M. Michallon dit « le chat » comme prof de
maths, c’était génial. Alerte et un peu rougeaud dans son éternel pantalon gris tirebouchonné,
il avait le don d’aiguiser l’intérêt et la curiosité ; avec lui, la découverte
du logarithme népérien prenait une connotation mystérieuse qui incitait certains à
feuilleter en douce le livre de Terminale afin d’obtenir quelques félicitations lorsqu’il
posait une question à la cantonade…
Mais avant, on avait eu un prof dont j’ai oublié le nom, avec des cheveux très blancs
et fournis, une petite moustache du même métal, une veste en tweed gris-vert, qui commençait
son heure de cours par près de 20 minutes de rangement du contenu de son cartable. Tout ce
qui était papier était sorti, mis en paquets rigoureusement rectangulaires en tapant sans fin et au
ralenti les liasses sur le bureau successivement sur chacun des 4 côtés. Dans les bons jours, le
cartable pouvait être vidé et rangé plusieurs fois, avant qu’il n’attaque le discriminant des équations
du second degré ou quelques autres subtilités du programme de seconde. Un jour, il avait eu un
accident de voiture et avait un énorme pansement mal arrimé au milieu de ses cheveux blancs ;
encore groggy, il n’avait pu terminer le rangement pendant le temps imparti. Je crois qu’il est mort
peu d’années après, peut-être d’une tumeur au cerveau (?).
En math-Elem (bac en juin 66), on avait pour la philo une miss fluette (il me semble bien que c’était
la cousine de mon camarade Luc Finet, lequel n’était pas pour autant avantagé au niveau notes !) ;
elle avait épousé M. Letang ; je crois qu’il était surveillant, un colosse qui pesait sûrement deux
ou trois fois son poids. Nous fumes rassurés quand elle reprit ses cours, comme si de rien n’était.
Elle avait une 2 CV qui freinait mal ; un jour, elle avait passé le volant à quelqu’un d’autre qui avait
embouti la Dauphine Renault de mon père au feu rouge sur le pont qui menait de Ste Colombe
à Vienne. Je crois que la Dauphine n’avait pas pu être réparée (la tôle était super mince et pliait
sous la pression d’un doigt).
Vincent CHAPUIS (64) nous fait remarquer que, dans le Bulletin 2010, la même table ancienne
(style Louis XIII) apparaît sur sept photos allant de 1899 à 1963… dans des dimensions peut-être
différentes. Il avait pris en se cachant la photo de la page 16 et croyait ne l’avoir communiquée à
personne.
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