Association Fraternelle des Anciens ÉLÉVES DE ... - Institution Robin
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ROBIN ICI ET AILLEURS…<br />
<strong>Association</strong> <strong>Fraternelle</strong> <strong>des</strong> <strong>Anciens</strong> <strong>ÉLÉVES</strong> <strong>DE</strong> ROBIN<br />
A.F.A.E 1890-2011
1890-2011<br />
Notre <strong>Association</strong> – A. F. A. E. ROBIN – a été créée en 1890. Ses statuts ont été modifiés en 1920, puis en 1977.<br />
Régie par la loi 1901, elle fonctionne grâce à son Conseil d’Administration qui se réunit très régulièrement. Voici<br />
la liste de ses membres, leurs adresses, leurs numéros de téléphone, leur profession et leur année de sortie, pour<br />
que vous puissiez les contacter, leur faire part de vos idées, vos critiques ou vos compliments, leur dire ce que<br />
vous attendez d’eux.<br />
Présidente<br />
Michèle BRODURIES, professeur d’espagnol à <strong>Robin</strong> sortie en 1955<br />
« Bagatelle » 8, Impasse de la Chapelle. retraitée en 1998<br />
38850 BILIEU<br />
Téléphone : 04 76 06 62 36<br />
Vice-Président<br />
Pierre BAZAILLE, notaire sorti en 1968<br />
23, rue Denfert Rochereau<br />
69700 GIVORS<br />
Téléphone étude : 04 78 73 01 11 – Domicile : 04 78 73 56 83<br />
Trésorier<br />
Vincent CLAVAGNIER, biotechnicien sorti en 1973<br />
116, Chemin du Mur Noir<br />
38121 CHONAS L’AMBALLAN<br />
Téléphone : 04 74 58 83 48<br />
Secrétaire<br />
Norbert GARROUX, architecte sorti en 1972<br />
9, rue Victor Hugo<br />
38200 VIENNE<br />
Téléphone : 04 74 85 36 14 – Télécopie : 04 74 31 75 10<br />
Membres<br />
Pierre-Michel CHATAIN sorti en 1973<br />
68, cours de la Liberté<br />
69003 LYON<br />
Téléphone : 04 78 62 75 19<br />
Charles <strong>DE</strong>VILLE, retraité passementerie sorti en 1944<br />
21, rue de la Barre<br />
38440 SAINT JEAN <strong>DE</strong> BOURNAY<br />
Téléphone : 04 74 58 50 72<br />
Jean Pierre PONSOT, professeur d’EPS à <strong>Robin</strong>, retraité en 1996<br />
344, Route de Rive de Gier<br />
69560 SAINT ROMAIN EN GAL<br />
Téléphone : 04 74 53 03 74<br />
Valérie SIBUT-ROLLAT, directrice société de transport sortie en 1989<br />
Le Moriat<br />
69700 LOIRE SUR RHONE<br />
Téléphone : 04 72 49 95 34<br />
Guy TABAR<strong>DE</strong>L, surveillant à <strong>Robin</strong> sorti en 1976<br />
31, rue Chazal<br />
69560 SAINTE COLOMBE<br />
Membres de droit et d’honneur : Jeannette COUTURIER, Jean Pierre FINET, Yves HASSLER.
SOMMAIRE<br />
• Lettre de notre Présidente page 2<br />
• Réunion Annuelle page 3<br />
• Les <strong>Anciens</strong> hors Métropole pages 4 à 15<br />
- La Réunion : Ste Clotilde<br />
- Les États-Unis d’Amérique<br />
- Les Antilles<br />
- La Guyane<br />
- L’Inde : une expérience passée<br />
• Des nouvelles du <strong>Robin</strong> d’aujourd’hui pages 16 à 19<br />
• Des nouvelles du <strong>Robin</strong> d’hier pages 20 à 25<br />
• Des nouvelles <strong>des</strong> uns et <strong>des</strong> autres… pages 26 à 29<br />
• Naissances - Mariages - Décès pages 30 à 34<br />
• Jean MASSOT pages 35 à 43<br />
• Rapport Financier page 44<br />
• Cotisation 3 ème de couverture<br />
1
Lettre de notre Présidente <strong>Robin</strong>, ce 5 septembre 2011<br />
Chers amis,<br />
Voici notre bulletin 2011. Nous avons d’abord donné la parole aux <strong>Anciens</strong> vivant<br />
hors métropole, pour connaître leur vie et leur pays d’adoption. Sur les vingt-cinq dont nous<br />
avions les coordonnées, onze ont répondu. Vous allez découvrir cinq de leurs reportages. Les<br />
restants, faute de place paraîtront l’année prochaine. À tous, nos remerciements, car ce sont<br />
<strong>des</strong> témoignages intéressants.<br />
Puis certains ont évoqué leurs souvenirs du <strong>Robin</strong> d’autrefois, toujours pittoresques… Et nous<br />
rendons hommage à Jean Massot, qui en a marqué beaucoup – <strong>Anciens</strong> ou non – à Vienne,<br />
à Lyon, et à Vaison la Romaine. Une personnalité très riche.<br />
Alors à tous bonne lecture. Nous attendons vos réactions car notre <strong>Association</strong> ne peut vivre<br />
qu’à travers nos échanges, votre participation. Notre listing augmente, mais il est toujours<br />
difficile de motiver les plus jeunes, qui communiquent entre eux mais pas avec nous et font<br />
pourtant, à leur manière, vivre « l’esprit <strong>Robin</strong> ».<br />
Nous étions moins nombreux, le 10 octobre 2010, à notre réunion annuelle. Alors il faut<br />
relever le défi et nous vous attendons le samedi 8 octobre. Nous vous proposons de célébrer<br />
un anniversaire : celui du concile de Vienne, en 1311 – grâce à une rencontre avec André<br />
Trabert, « conteur » et auteur de plusieurs ouvrages – un film, même tournée en partie dans<br />
le Cloître de <strong>Robin</strong> Sainte Colombe, sur Vienne et son patrimoine.<br />
Alors, à bientôt. Nous restons à votre écoute, et vous assurons de toute notre sympathie.<br />
2<br />
Michèle Broduriès<br />
Au nom de tous les membres du Bureau
NOTRE REUNION ANNUELLE AURA LIEU<br />
A <strong>Robin</strong> Sainte Colombe<br />
Dans l’après-midi et soirée<br />
Le Samedi 8 octobre 2011<br />
15h00 Messe en l’église de Sainte-Colombe,<br />
Paroisse Saint Ferréol<br />
16 h 30 Le Concile de Vienne 1311-2011.<br />
Rencontre avec André TRABET<br />
18h00 Assemblée Générale<br />
19h30 Apéritif offert par l’<strong>Institution</strong> <strong>Robin</strong><br />
20h30 Buffet<br />
Chacun de nous, s’il contacte au plus tôt ceux et celles qu’il souhaite<br />
retrouver, fera de cette rencontre une réussite.<br />
Convocation envoyée à tous ceux dont nous avons<br />
les coordonnées soit 3 500.<br />
Pour ceux sortis en 1931, 41, 51, 61, 71, 81, 91, et 2001.<br />
Un anniversaire à fêter ! !<br />
3
Les <strong>Anciens</strong> aujourd’hui, hors métropole<br />
VINGT ET UN ANS A LA REUNION<br />
Pourquoi La Réunion ? C’est grâce au choix de vie de mon père (Albert*), qui termina sa<br />
carrière comme Conseiller technique régional d’athlétisme (1977/1985), que j’ai eu le plaisir<br />
de la découvrir en 1981 et en 1987. J’ai été séduit par la beauté, la diversité de cette île « dite<br />
intense » située dans l’Océan Indien.<br />
Professeur de sport et Conseiller technique régional de canoë-Kayak, j’ai postulé pour La<br />
Réunion, après 10 ans dans l’Académie de Grenoble et 6 ans passés à Lyon au sein <strong>des</strong><br />
services administratifs de La Fédération de Canoë-kayak.<br />
En 1990, j’obtenais ma mutation comme conseiller d’animation sportif. Je ne pensais pas<br />
rester aussi longtemps. Mais les aléas familiaux et de santé contribuèrent à ce que je termine<br />
ma carrière dans cette belle île.<br />
Ayant goûté en 1971 à l’exotisme de la Nouvelle Calédonie dans le cadre de mon service militaire,<br />
j’ai retrouvé ce climat tropical avec une saison sèche, une saison humide « cyclonique »<br />
et une végétation luxuriante.<br />
Pendant toutes ces années, j’ai découvert, apprécié une autre culture et ses contrastes d’île<br />
exotique, bien que faisant partie de l’Europe comme région ultrapériphérique. Elle culmine à<br />
3 071 mètres d’altitude avec le Piton <strong>des</strong> Neiges. Son volcan, le piton de la Fournaise, est un<br />
<strong>des</strong> plus actifs au monde. Pour y accéder, nous traversons la plaine <strong>des</strong> sables d’une beauté<br />
lunaire, changeant de couleur en fonction de l’ensoleillement. Ses éruptions sont à chaque<br />
fois un spectacle fascinant.<br />
Les randonnées au sein <strong>des</strong> trois cirques de Cilaos, Mafate et de Salazie permettent de<br />
découvrir la diversité de ses magnifiques paysages et de côtoyer leurs habitants vivant dans<br />
les îlets (habitations situées sur un petit plateau isolé par <strong>des</strong> ravines ou à flanc de parois).<br />
En 2010, La Réunion a été inscrite au patrimoine de l’Unesco.<br />
Actuellement nous sommes dans la période de la saison <strong>des</strong> pluies et <strong>des</strong> cyclones (novembre<br />
à avril). Nous redoutons toujours d’affronter ces éléments incontrôlables. Au moment où j’écris<br />
ces quelques lignes nous subissions depuis novembre une sécheresse anormale avec <strong>des</strong><br />
restrictions d’eau et voilà qu’en 4 jours <strong>des</strong> pluies diluviennes viennent de déverser un mètre<br />
de précipitation. C’est ça aussi, La Réunion.<br />
La Réunion porte bien son nom. Nous avons la chance de vivre de la meilleure façon possible<br />
le métissage avec <strong>des</strong> origines créoles variées, les « yab » qui sont <strong>des</strong>cendants <strong>des</strong> colons<br />
blancs, les <strong>des</strong>cendants <strong>des</strong> esclaves d’Afrique de l’Est et de Madagascar (appelés « Cafres »),<br />
les <strong>des</strong>cendants <strong>des</strong> Chinois (appelés « Chinois »), Indiens et Pakistanais musulmans (appelés<br />
à tort « zarabes ») venus travailler après l’abolition de l’esclavage en 1848, les Mahorais et<br />
depuis quelques années les immigrés Comoriens.<br />
4
Toutes ces ethnies cohabitent et vivent tout en préservant leur culture, leur langue, leur religion,<br />
leur tradition, leur musique, leur gastronomie et se mélangeant avec celle <strong>des</strong> autres. Le créole<br />
est la langue maternelle, le français étant la langue parlée.<br />
Nous privilégions beaucoup les repas en famille ou entre amis sous la varangue dégustant la<br />
cuisine principalement créole (cari et rougail), malgache (ro mazava) ou chinoise (shop suey).<br />
J’apprécie beaucoup les célébrations eucharistiques qui rassemblent (église pleine) toute cette<br />
diversité de la population. Les cérémonies sont vivantes et colorées.<br />
Sur le plan professionnel, j’ai eu énormément de plaisir à travailler avec <strong>des</strong> dirigeants<br />
bénévoles passionnés. Les moyens financiers permettent de répondre aux besoins pour un<br />
développement <strong>des</strong> différentes activités sportives et à de nombreux jeunes de trouver un lien<br />
et une intégration sociale, pouvant les conduire à une formation qualifiante.<br />
Contrairement à ce que certains peuvent penser d’un « job » sous les tropiques, le travail ne<br />
manque pas et demande un investissement permanent, mais dans une atmosphère agréable.<br />
Ce qui me frappe, c’est qu’ici, les Réunionnais sont souriants et accueillants, alors qu’en<br />
métropole, je suis surpris de la mine triste <strong>des</strong> personnes. Cela tient, je pense, pour beaucoup<br />
à la présence constante du soleil.<br />
Durant ces années, le « zoreil » (métropolitain vivant dans l’île et venant pour quelque temps)<br />
que j’étais est devenu « zoréol » (métropolitain intégré et qui<br />
reste…). Ma plus grande satisfaction c’est d’être accepté et<br />
écouté par les Créoles. Durand 15 ans, je me suis investi<br />
comme secrétaire régional du Syndicat National <strong>des</strong> activités<br />
physiques et sportives (SNAPS). Grâce à mon deuxième<br />
fils, David, qui avait souhaité rentrer chez les louveteaux, j’ai<br />
assumé pendant deux ans le poste de trésorier, puis, pendant<br />
6 ans les fonctions de commissaire régional de l’association <strong>des</strong> scouts de la Réunion. Depuis<br />
2004, j’assume à nouveau le poste de trésorier <strong>des</strong> Scouts et Gui<strong>des</strong> de La Réunion. C’est<br />
une expérience très riche de partage avec <strong>des</strong> échanges avec les mouvements scouts de<br />
l’archipel <strong>des</strong> Mascareignes (Maurice, Rodrigues, La Réunion) de Madagascar, de Mayotte et<br />
<strong>des</strong> Seychelles. Nos locaux sont situés au cœur du parc de l’évêché de La Réunion où Monseigneur<br />
Gilbert Aubry (ancien scout) a fait bâtir une magnifique Maison Diocésaine. Pendant<br />
les vacances (juillet août), nous avons organisé un jamboree Océan Indien réunissant 200<br />
jeunes avec pour thème « Habiter autrement la planète ».<br />
Depuis début novembre 2010, j’ai fait valoir mes droits à la retraite, après avoir passé 20 ans<br />
au sein de la Direction de La Jeunesse et <strong>des</strong> Sports de La Réunion.<br />
J’ai la chance d’avoir à proximité une partie de ma famille dont ma sœur Anne-Marie à la<br />
Réunion depuis 1977, mes deux fils et mes deux petites-filles et de très nombreux amis.<br />
5
La Réunion, département français depuis 1946, c’est aussi ça :<br />
• Superficie : 2.512 Km,<br />
• 120 000 habitants en 1961,<br />
• 833 000 habitants en 2010,<br />
• 1 000 000 habitants (perspectives en 2025),<br />
• 6,07 indice de fécondité en 1967,<br />
• 2,25 indice de fécondité en 1996<br />
• 324 000 personnes actives (statistiques INSEE)<br />
• 38 % de jeunes de moins de 20 ans,<br />
Quelques chiffres :<br />
• 37.6 % taux de chômage (en 2010 + 12 938 chômeurs),<br />
• 140 000 allocataires en 2010 perçoivent le minimum social (statistiques CAF),<br />
• 110.00 personnes (16 à 65 ans) en grande difficulté pour lire et écrire.<br />
*Albert Bouvard, professeur de gymnastique à <strong>Robin</strong> de 1951 à 1970. Voir Bulletin 2009<br />
6<br />
Guy BOUVARD (61)<br />
SAINTE CLOTIL<strong>DE</strong>
LES ETATS-UNIS D’AMERIQUE<br />
Ancienne élève de <strong>Robin</strong>, je vis aux Etats-Unis et Michèle Broduriès m’a demandé de vous faire<br />
part <strong>des</strong> circonstances de ma venue et de ma vie ici pour le Bulletin 2011 : « <strong>Anciens</strong> aujourd’hui ».<br />
Alors voici mon histoire.<br />
Après un BTS de Secrétaire de Direction, mon premier emploi fut à la Société Celette de Vienne.<br />
Après quatre ans dans le Service Export, Monsieur Celette m’a demandé si je voulais bien partir<br />
aux Etats-Unis pour ouvrir une filiale. Aimant beaucoup voyager (j’étais allée en Californie l’année<br />
précédente et avais été enchantée), j’ai accepté avec enthousiasme. Destination : Charleston,<br />
Caroline du Sud.<br />
Je suis arrivée à Charleston en janvier 1982 où je suis restée jusqu’en mars 1983, lors de mon<br />
mariage avec Ron, un Américain qui était dans la Marine Nationale et basé à Cap Canaveral en<br />
Floride. Nous y avons vécu jusqu’en avril 1986 et c’est là qu’est née notre première fille, Mélanie,<br />
en décembre 1983. Notre vie militaire nous a permis de faire le tour du monde avec escales en<br />
Ecosse (de juin 1986 à juin 1987 avec naissance de notre deuxième fille, Shelly, en octobre 1986),<br />
à Norfolk en Virginie (de juin 1987 à juillet 1990), à Honolulu, Hawaii (d’août 1990 à juin 1993 avec<br />
naissance de notre premier fils, James, en juin 1991) et à Jacksonville en Floride (de juillet 1993<br />
à juin 1996). Au départ à la retraite militaire de mon mari, son nouvel emploi nous a transportés<br />
dans le désert magnifique du Nouveau-Mexique où est né notre deuxième fils, William, en juillet<br />
1997. C’est là que nous demeurons maintenant, à Rio Rancho, « banlieue » d’Albuquerque et à<br />
moins d’une heure de la capitale, Santa Fe.<br />
Inutile de dire qu’ayant vécu dans <strong>des</strong> endroits aussi divers, mon expérience a également été<br />
diverse et intéressante : du climat chaud et humide du sud-est <strong>des</strong> États-Unis où les gens sont<br />
très sympathiques, au climat humide mais froid de l’Ecosse avec sa beauté extraordinaire à la<br />
ville industrielle et peu sympathique de Norfolk (coincée entre le sud-est sympathique et le nor<strong>des</strong>t<br />
plus froid et moins accueillant) à Hawaii au rythme « décontracté » mais où les « étrangers »<br />
(à Hawaii) ne sont pas toujours bienvenus ; au climat chaud et sec d’un plateau à 1 500 mètres<br />
d’altitude où se mêlent les tribus (indiennes), les gens d’origines espagnole et mexicaine et ceux<br />
d’origine anglaise. Ces déménagements fréquents nous ont permis de visiter <strong>des</strong> lieux splendi<strong>des</strong>,<br />
de découvrir <strong>des</strong> coutumes différentes et de « récolter » <strong>des</strong> recettes variées.<br />
Bien qu’ayant toujours la nationalité française et que l’on me demande parfois quel est mon accent,<br />
je me sens très Américaine, d’autant plus que j’ai passé plus de la moitié de ma vie aux Etats-Unis,<br />
que mon mari est Américain ainsi que mes enfants et que je ne retourne en France que tous les<br />
trois ans environ. J’ai toujours beaucoup de plaisir à passer <strong>des</strong> vacances en France et surtout de<br />
retrouver ma famille mais je me sens davantage « chez moi » aux États-Unis. Ce n’est bien sûr<br />
pas l’utopie que beaucoup d’étrangers imaginent quand ils pensent aux États-Unis ou même quand<br />
ils y sont venus en vacances mais c’est un beau pays où la vie est, dans l’ensemble, agréable.<br />
N’hésitez pas à me contacter si vous avez <strong>des</strong> questions. J’ai hâte de recevoir mon exemplaire du<br />
Bulletin 2011 et de voir ce qu’ont a dire d’autres anciens élèves établis à l’étranger. Merci de me<br />
permettre de partager un peu de ma vie avec les autres « anciens ».<br />
7<br />
Marie-Claire BISHOP-BELLET (75)<br />
Etats-Unis
LES ANTILLES<br />
Il est bien difficile de résumer en quelques lignes quarante ans de vie, étant<br />
précisé que cette vie n’est pas celle d’expatriés au sens strict du terme car<br />
elle s’est déroulée en Guadeloupe puis à la Martinique, colonies depuis le<br />
17 ème siècle et départements d’outre-mer depuis 1946.<br />
En 1970, le service militaire était obligatoire, exclusivement masculin, et<br />
durait 16 mois.<br />
Lorsque l’opportunité s’est présentée de le faire en qualité de Volontaire à<br />
l’Aide Technique, (les VAT étaient les coopérants dans les départements et<br />
territoires d’Outre Mer), nous avons saisi l’occasion et, en tant qu’inspecteur <strong>des</strong> Impôts, j’ai été affecté<br />
à la direction <strong>des</strong> Services Fiscaux de la Guadeloupe à Basse-Terre.<br />
Et nous avons ainsi débuté la découverte <strong>des</strong> communautés antillaises dont les origines sont diverses<br />
–Europe, Afrique et Inde principalement– multi-raciales et multi-culturelles chacune avec une histoire<br />
riche, une forte personnalité et un passé encore douloureusement ressenti par certains. Cette diversité<br />
humaine a aussi été fortement influencée par les contraintes dues à l’isolement naturel créé par<br />
l’insularité et l’influence <strong>des</strong> métropoles coloniales hispanique, hollandaise et française.<br />
À titre anecdotique, la France et l’Angleterre ont conquis à tour de rôle quatorze fois l’île de Sainte-Lucie,<br />
située à quarante kilomètres de la Martinique… Ces différents éléments ont généré <strong>des</strong> communautés<br />
humaines originales, diverses, dynamiques et créatives.<br />
Est-il utile de rappeler l’importance <strong>des</strong> sportifs d’origine antillaise anglophone aussi bien que francophone<br />
sur les sta<strong>des</strong> mondiaux ?<br />
Comment ne pas mentionner l’extraordinaire richesse de la peinture haïtienne appréciée par André<br />
Breton et André Malraux ?<br />
Et sur un autre plan, si la Martinique est la terre d’Aimé Césaire, d’Edouard Glissant -prix Renaudot en<br />
1958- et de Patrick Chamoiseau -prix Goncourt en 1992- la Guadeloupe est l’île natale d’Alexis Saint<br />
Léger, plus connu sous le nom de Saint John Perse, secrétaire général du quai d’Orsay et prix Nobel<br />
de littérature en 1960, sans oublier que Sainte-Lucie, petite île de 150 000 habitants, a été gratifiée de<br />
deux prix Nobel, l’un d’Economie attribué à Sir Arthur Lewis en 1979 et l’autre de littérature à Derek<br />
Walcott en 1992.<br />
Quant à la création musicale, la richesse de ces îles est importante ; du Chevalier de Saint Georges,<br />
mulâtre de la Guadeloupe au 18ème siècle, au Reggae de Bob Marley à la Jamaïque, au Compas d’Haïti,<br />
au zouk de la Guadeloupe avec Kassav et Malavoy ou Philippe Lavil à la Martinique sans oublier le<br />
steel-band à Trinidad ou le meringué en République Dominicaine.<br />
C’est pour tout cela que nous avons gardé nos yeux et nos oreilles grands ouverts aux Antilles depuis<br />
quarante ans.<br />
Nos tribulations au cours de ces années, que ce soit à titre professionnel ou dans le cadre de nos<br />
loisirs, ont facilité la découverte de ces territoires et de leurs habitants.<br />
Après notre atterrissage à Pointe-à-Pitre le 8 décembre 1970, nous avons été accueillis par un ami<br />
« VAT fiscal » pendant quelques jours, le temps de trouver un logement et un moyen de locomotion ;<br />
notre vie de militaire en civil a alors commencé.<br />
8
Affecté donc au service <strong>des</strong> Domaines, j’ai exercé en qualité de « notaire de l’Administration », chargé<br />
en particulier de la rédaction <strong>des</strong> baux de location de l’Etat, <strong>des</strong> actes de cession <strong>des</strong> terrains de la<br />
« zone <strong>des</strong> 50 pas Géométriques » (bande de terrain de 81,20 mètres à partir du plus haut de la mer<br />
appartenant au domaine privé de l’Etat et permettant sous l’ancien régime de faire le tour de l’île sans<br />
avoir à empiéter sur <strong>des</strong> propriétés privées) ainsi que <strong>des</strong> expropriations immobilières au profit de l’Etat.<br />
Cette expérience a été celle de la découverte très instructive du fonctionnement de l’Administration,<br />
de son organisation, de ses contraintes, de ses lourdeurs… et de la vie à Basse-Terre chef-lieu du<br />
département et ville administrative par excellence.<br />
Cette phase administrative s’est achevée en septembre 1972 lorsque, après avoir présenté ma démission<br />
à l’Administration, j’ai été engagé comme secrétaire général du Syndicat <strong>des</strong> Producteurs de Sucre et<br />
de Rhum de la Guadeloupe, décision qui nous a conduits à quitter Basse-Terre pour nous installer dans<br />
la région de Pointe-à-Pitre. Ces fonctions au Syndicat consistaient à défendre les intérêts généraux <strong>des</strong><br />
producteurs de canne à sucre (13 000 à 15 000 ha en production) de sucreries (9 sucreries distilleries)<br />
et distilleries de rhum agricole (une douzaine en activité) auprès <strong>des</strong> pouvoirs publics nationaux et<br />
communautaires et à traiter pratiquement seul tout l’aspect social de cette filière. Cette immersion<br />
dans ce secteur traditionnel a été extrêmement instructive même si la partie sociale de cette activité<br />
s’est révélée très lourde dans ce secteur d’activité qui connaissait de gran<strong>des</strong> difficultés économiques.<br />
Outre la naissance de nos trois enfants, deux événements ont marqué notre séjour à la Guadeloupe.<br />
Le premier a été le réveil de la Soufrière en août 1976 qui a motivé l’évacuation pendant plusieurs<br />
mois de 70 000 habitants de la partie sud de la Basse-Terre qui ont été contraints de se réfugier dans<br />
la région de Pointe-à-Pitre. Pour l’anecdote, nous avons recueilli à la maison 23 amis jusqu’à ce qu’ils<br />
trouvent un point de chute. Pendant les mois qui ont suivi l’ordre d’évacuation et jusqu’au début de<br />
1977, chacun s’est adapté pour vivre le moins mal possible ; ainsi les classes <strong>des</strong> enfants fonctionnaient<br />
sur le principe de la couchette chaude en deux séries, l’une de 7 heures à 13 heures et l’autre de 13<br />
heures à 19 heures.<br />
La seconde a été l’organisation de la route du rhum : Michel Etevenon, son inventeur, a eu l’idée,<br />
lorsque les Anglais ont décidé d’arrêter la transat anglaise en solitaire où Tabarly s’était illustré à la<br />
suite d’accidents, de créer une transat française basée sur le principe de liberté, un homme un bateau<br />
sans distinction de type monocoque ou multicoque. Les producteurs de rhum de Martinique, sollicités<br />
en premier et ayant rejeté cette proposition, Michel Etevenon a soumis son projet aux producteurs de<br />
rhum de Guadeloupe qui l’ont tout de suite accepté. Nous avons eu la charge extrêmement exaltante<br />
de mettre en place l’organisation de cette manifestation qui a connu depuis un vrai succès.<br />
Ce séjour à la Guadeloupe a été l’occasion de renouer <strong>des</strong> liens avec un condisciple guadeloupéen,<br />
Georges Dureault, installé à Basse-Terre et de croiser professionnellement un autre ancien élève, Santis.<br />
Déménagement pour la Martinique début 1978 pour prendre en charge une activité dans la grande<br />
distribution avec compétence sur la Martinique et la Guyane ce qui élargissait d’autant notre champ<br />
de découverte et nous permettait d’approcher le continent sud américain.<br />
9
Nouvelle orientation professionnelle en 1980 en prenant la direction de Radio Caraïbe International<br />
(RCI) à l’époque radio périphérique émettant en on<strong>des</strong> moyennes sous licence saint-lucienne à<br />
partir de Sainte-Lucie à <strong>des</strong>tination de la Martinique et sous licence dominicaine à partir de la<br />
Dominique pour la Guadeloupe. Cela représentait trois antennes, deux de langue française et une<br />
de langue anglaise avec les équipes journalistiques et d’animation appropriées. Cette période de<br />
15 ans a été tout à fait passionnante et parfois pittoresque.<br />
Les cyclones David en 1979 et Allen en 1980 ont ainsi abattu successivement nos installations<br />
d’émission de la Dominique et de Sainte-Lucie.<br />
De même la station de Sainte Lucie a été contrainte d’interrompre ses émissions sur instruction du<br />
vice-premier ministre et ministre <strong>des</strong> Affaires étrangères, Georges Odlum parce que nous avions<br />
refusé d’engager un journaliste qui lui était tout dévoué six mois avant les élections générales.<br />
Autre trait amusant, RCI comptait parmi ses actionnaires Pierre Salinger, ancien attaché de presse<br />
de John Kennedy.<br />
C’est à RCI Saint Lucie qu’a débuté Maryse, l’animatrice bien connue d’Europe 1.<br />
Quinze années donc à passer d’une île à l’autre quasi quotidiennement pour régler les problèmes<br />
administratifs et animer les équipes de chacune <strong>des</strong> stations. Ces déplacements se sont accrus<br />
d’ailleurs avec l’ouverture de radios « libres » à Saint Martin, en Guyane et à la Réunion.<br />
Au cours de cette période, nous avons croisé Jean-Pierre Massot et sa famille. Jean-Pierre était<br />
percepteur à Saint Pierre et a quitté la Martinique pour rejoindre les rivages moins ensoleillés de<br />
Saint-Pierre et Miquelon.<br />
Antoine et Philippe ont été pensionnaires à <strong>Robin</strong> à partir de 1991 et 1992 et gardent de cette<br />
période un excellent souvenir.<br />
Après quinze ans de radio, changement de situation pour prendre la direction générale de la Société<br />
d’Intérêt Collectifs Agricoles Bananière de ma Martinique (SICABAM), principal groupement de<br />
producteurs bananiers comportant 450 adhérents et exportant entre 100 000 et 150 000 tonnes de<br />
bananes chaque année vers l’Europe.<br />
Nouvelle immersion dans le monde agricole traditionnel de la Martinique. Le tout dans un contexte<br />
marqué par les attaques <strong>des</strong> multinationales américaines contre l’organisation commune du marché<br />
de la banane européenne. J’ai d’ailleurs croisé un autre Massot, de Pont Evêque, qui représentait<br />
une société de production de cartons, si mon souvenir est bon.<br />
Retraite officielle en 1996 où je me suis occupé de CO<strong>DE</strong>RUM Martinique, organisation professionnelle<br />
<strong>des</strong> Producteurs de Rhum de la Martinique et de la gestion de l’Appellation d’Origine<br />
Contrôlée « Rhum Agricole de la Martinique ».<br />
Retraite définitive fin juillet 2010 avec la ferme intention de partager notre temps entre les Antilles,<br />
Martinique et Guadeloupe où habitent les ménages de Charlotte et Philippe qui ont quatre enfants<br />
chacun et Vienne ce qui nous rapproche du ménage d’Antoine qui habite Lyon avec ses quatre<br />
enfants.<br />
10<br />
Olivier GARON (66)<br />
GUA<strong>DE</strong>LOUPE
LA GUYANE<br />
Vol V199 d’Ariane ce 29 Décembre 2010 depuis<br />
le Centre Spatial de Kourou.<br />
Je sors dans le jardin pour voir la fusée.<br />
Déjà 22 ans en Guyane et le vol V19 que j’avais<br />
admiré depuis Cayenne.<br />
Que de temps aussi depuis les années <strong>Robin</strong>,<br />
la TD en 69/70.<br />
Les visages ressurgissent. Les pères Gros, Carret,<br />
Sorlin… les enseignants, Ponsot, Soignet, Broduriès, Piotrowski, Michallon et tous ceux<br />
qui n’ont sans doute pas eu trop de mal à me supporter… les copains et amis, Besançon,<br />
Provatopoulos, Sztor, de Monteynard, Renaudinaud, Garde, Odras, Pervilhac, Paillaret et tant<br />
d’autres. Que les filles me pardonnent !<br />
Le sport et l’enthousiasme.<br />
En vrac, le père Gros grillant un feu rouge : « le bon Dieu est avec nous », les entraînements<br />
avant les cours de Physique et les stratégies pour éviter les nausées de fatigue ainsi que leurs<br />
effets déplorables en classe, les douches sous les gouttières, le hand, l’athlé, la natation, le<br />
plaisir dans l’effort, la complicité et la solidarité dans toutes les compétitions… le bac.<br />
Puis l’ILEPS, une orientation au GPS (Gros-Ponsot-Soignet). Quatre ans de bons souvenirs,<br />
de réussite, d’entretien <strong>des</strong> motivations et de l’enthousiasme initiés à <strong>Robin</strong>.<br />
Le service militaire, VSN professeur d’EPS au collège Saint-Gabriel (6° à Terminale) de Mouila,<br />
Gabon. Dur et excellent. Une grande sensation de liberté. Un petit séjour chez Démosthène<br />
Provatopoulos à Kribi au Cameroun.<br />
Ensuite Lyon, au centre scolaire Saint-Marc, lycée Saint-Joseph. Deux très bonnes années.<br />
Retour à Mouila comme professeur EPS et directeur adjoint (78/83). L’enthousiasme encore<br />
avec les réussites scolaires et sportives qui semblaient naturellement aller de pair comme <strong>Robin</strong><br />
me l’avait inculqué. Une visite surprise de Cyril Pervilhac en poste au Congo Brazza voisin.<br />
La métropole fin 83. Une possibilité de contrat avortée à Libreville. Trop tard pour un poste<br />
EPS et quatre ans de fonctions d’éducateur dans un centre de réfugiés mineurs asiatiques à<br />
Ambérieu. Différent, enrichissant, et toujours du sport et de l’enthousiasme.<br />
Mon épouse m’incite à faire un saut en Guyane en 87. L’endroit me plaît. Peu de monde,<br />
beaucoup de place. Cela me rappelle le Gabon et a l’avantage d’être un département français.<br />
Nous y retournons en vacances en août 88 et j’y trouve un remplacement en EPS au tout<br />
récent Lycée Gaston Monnerville de Kourou. Mon épouse me rejoint en 89. Pas d’emploi dans<br />
l’enseignement libre qui ne compte alors que deux établissements. Je continue donc sur <strong>des</strong><br />
fonctions de maître-auxilliaire EPS dans l’Education Nationale.<br />
11
Cayenne, Maripasoula chez les Bonis, noirs marrons (de cimarron,<br />
pour Michèle Broduriès), à la limite du territoire <strong>des</strong> Indiens Wayanas,<br />
Sinnamary, Saint-Laurent du Maroni. Je passe le Capeps et suis<br />
finalement nommé en collège à Kourou en 92.<br />
Michèle Broduriès m’a gentiment demandé d’expliquer comment je<br />
suis arrivé en Guyane et mes raisons d’y rester. Cela me paraissait<br />
difficile sans mentionner ce qui précède.<br />
Je ne vais pas faire le tour de ce que proposent tous les media sur ce<br />
département d’Amérique du sud (la forêt amazonienne, la faune, la<br />
flore, les fleuves, le Centre Spatial, la (bio) diversité, l’immigration…).<br />
Je n’échapperais pas aux clichés.<br />
Alors, qu’en dire ?<br />
Nous y retrouvons la métropole avec un pan de son histoire, ses lois à de rares exceptions près,<br />
son administration, nombre de ses habitu<strong>des</strong> bourgeoises ou paysannes, ses contacts humains<br />
plutôt tiè<strong>des</strong> (qui connaissons-nous vraiment dans notre voisinage ?), de plus en plus de commerces<br />
et services <strong>des</strong> mêmes enseignes, la sécu, les allocs, le SMIC, le RMI/RSA, <strong>des</strong> prix en hausse,<br />
internet…<br />
L’eau, l’électricité et le téléphone normalement partout, la scolarité obligatoire, <strong>des</strong> services de<br />
santé qui deviennent performants, de plus en plus de voitures. Tout cela a un côté rassurant et<br />
on peut se sentir chez soi.<br />
J’ai pu continuer sans problème la pratique de mon métier d’enseignant avec enthousiasme et<br />
passion.<br />
Il y a aussi une certaine idée de l’Afrique centrale, par le climat et la nature exubérante, l’Atlantique<br />
marron, les couleurs de la population, le contraste entre la ville et les petites communes isolées<br />
(de brousse, mais ce n’est pas le terme usité ici) sans parler <strong>des</strong> immenses zones inhabitées, les<br />
difficultés économiques qui rendent parfois problématique l’application <strong>des</strong> lois et règlements.<br />
Malgré la très importante croissance démographique, le nombre d’habitants a triplé en 25/30 ans,<br />
la Guyane est fort peu peuplée. Moins de 300 000 habitants pour 81,000 km2. Dès qu’on quitte les<br />
zones habitées du littoral, en particulier Cayenne et les agglomérations<br />
proches, on se trouve rapidement en pleine nature.<br />
J’ai construit en 89 un carbet en peine forêt, à 45 minutes de mon<br />
domicile, par la route puis en barque (il n’existe plus, les termites<br />
ont mis 18 ans pour en venir à bout). Et là, plus rien <strong>des</strong> assurances<br />
précédentes. En cas de pépin, on se débrouille seul. Le pendant,<br />
c’est qu’on n’a de compte à rendre à quiconque.<br />
Cela procure une grande sensation de liberté et on veut se sentir<br />
chez soi.<br />
Rassuré et libre à ma sauce, je suis donc chez moi.<br />
12
Je pourrais encore parler de tout ce qui, plus ou moins quotidiennement, me donne envie de rester,<br />
entre autres :<br />
À Kourou, pas de feu rouge. Cinq minutes pour être<br />
au travail, comme pour aller au Centre Spatial qui<br />
est devenu une véritable réserve de faune sauvage,<br />
en particulier sur le parcours de golf. Chaque jour,<br />
<strong>des</strong> promeneurs y observent agoutis, coatis, singes,<br />
paresseux et parfois, avec un peu de chance, loutre,<br />
tamanoir, puma, ocelot, jaguar. Les serpents ne sont<br />
pas rares et les oiseaux et insectes partout.<br />
Les orchidées parmi lesquelles je garde celles qui m’aiment bien. Pas de chauffage, la neige n’est<br />
pas pour demain. Tous les élèves, anciens et actuels qui me saluent dans la rue. Les vestiges du<br />
bagne, les sorties aux Iles du Salut.<br />
Et notre paresseuse unau, Chippie, qui profite de nous depuis vingt ans et sait fort bien que nous<br />
n’aurons jamais le droit de la contraindre à s’expatrier.<br />
Pour l’enthousiasme, il y a encore les réussites scolaires et surtout sportives de nombre d’élèves,<br />
jusqu’au plus haut niveau. L’âge aidant, il devient cependant urgent de passer la main.<br />
En effet, la population de Guyane est très jeune, accrue sans cesse par une forte immigration<br />
(Brésiliens, Haïtiens, Surinamais, plus tant d’autres) et un taux de natalité élevé. Cette population<br />
jeune fait <strong>des</strong> enfants très tôt. Cela poussera inévitablement à exploiter l’espace et les ressources<br />
naturelles au maximum, voire à outrance.<br />
Les visions sur le développement durable pourraient aider à maîtriser les effets de cette croissance<br />
et les excès « d’enthousiasme » en ce domaine.<br />
13
Les besoins en formation sont énormes (environ un lycée et trois collèges créés chaque année).<br />
L’Education Nationale est le premier employeur, devant le secteur spatial avec Ariane et bientôt<br />
Soyouz et Vega. Malgré <strong>des</strong> efforts importants au niveau de l’enseignement supérieur, il y a un<br />
véritable déficit de personnels qualifiés au regard <strong>des</strong> nécessités.<br />
J’imagine qu’il faudra trouver beaucoup de jeunes enthousiastes, dont le plus possible de Guyanais<br />
pour relever le défi qui consiste à concilier liberté, sécurité, préservation <strong>des</strong> ressources et<br />
de l’environnement.<br />
• Superficie : 83 846 km, dont 90 % de forêt tropicale<br />
• 230 500 habitants,<br />
• Densité : 2, 3 hab/km2<br />
• 20,5 % taux de chômage (en 2009),<br />
• 2,98 indice de fécondité en 2006.<br />
À chacun son tour !<br />
Avec Pierrick GARROUX (70)<br />
GUYANE<br />
mes meilleures pensées pour tous les « <strong>Robin</strong>ois »<br />
Quelques chiffres :<br />
14
Une expérience passée :<br />
Chère Madame,<br />
Je suis Frédéric, ancien élève de <strong>Robin</strong>. J’ai reçu votre gentille lettre qui m’a touchée, je vois que<br />
<strong>Robin</strong> ne m’oublie pas !<br />
Vous me demandez un témoignage en tant qu’ancien élève vivant à l’étranger mais malheureusement,<br />
je vis à nouveau en France, à Paris, depuis 2001. Il est vrai que j’ai vécu en Inde, à Calcutta,<br />
pendant 9 ans. Je suis rentré en février 2001.<br />
À Calcutta, comme vous le savez peut-être, j’avais lancé avec un père salésien une association pour<br />
la protection et la réinsertion sociale <strong>des</strong> enfants de la rue, ASHALAYAM. Le siège de l’association<br />
de soutien (l’ASA) est à Vienne, chez ma maman. Nous avons à ce jour plus de 400 adhérents, et<br />
nous nous occupons en Inde de plus de 1 000 enfants orphelins, <strong>des</strong> rues (www.ashalayam.org).<br />
5 d’entre eux sont en formation en France dans les métiers de la restauration.<br />
Ce fut bien sûr une expérience très forte, qui a marqué ma vie d’une manière indélébile. Les<br />
valeurs de <strong>Robin</strong> et certaines personnes que j’y ai rencontrées n’y ont certainement pas été pour<br />
rien… L’Inde reste mon pays de cœur, j’y retourne plusieurs fois par an, j’y ai une grande partie<br />
de mes amis… On me dit souvent que j’étais devenu plus indien que français, étant totalement<br />
inséré dans la vie locale !<br />
Depuis mon retour à Paris j’ai lancé un département de protection de l’enfance au sein d’une ONG<br />
internationale, Acting For Life. Nous mettons en place et finançons une cinquantaine de projets<br />
de part le monde (Afrique, Asie, Brésil) de lutte contre le trafic et l’exploitation <strong>des</strong> enfants. je suis<br />
désormais directeur de ce pôle, qui regroupe une soixantaine de collaborateurs de part le monde.<br />
Voilà pour les quelques nouvelles me concernant, mais qui ne vous serviront certainement pas,<br />
n’étant plus à l’étranger. Ca me faisait tout de même plaisir de vous en donner, je ne vous ai jamais<br />
oublié. Je me rappelle très très bien de vous. Et <strong>Robin</strong> a compté pour moi.<br />
Vous souhaitant par anticipation une très belle année 2011.<br />
Amicalement,<br />
Frédéric BOISSET (88)<br />
IN<strong>DE</strong><br />
15
<strong>DE</strong>S NOUVELLES DU ROBIN D’AUJOURD’HUI<br />
En juin 2010, quelques professeurs ont pris leur retraite :<br />
- Martine BILLAUD allemand<br />
- Michèle BONNARD mathématiques<br />
- Marie Claude FOURNET économie et droit<br />
- Monique JACOB français<br />
- Maurice MASSON mathématiques<br />
- Philippe PROST mathématiques et physique<br />
- Brigitte ROUGERIE physique<br />
Et à Saint Charles, deux anciens de <strong>Robin</strong> aussi :<br />
Guy DUMOULIN, ancien professeur d’italien puis directeur de l’<strong>Institution</strong> pendant de nombreuses<br />
années.<br />
Jean GABARD (70) professeur d’histoire, auteur d’un livre qu’il est venu nous proposer en<br />
octobre 2006 « Le féminisme et ses dérives : du mâle dominant au père contesté ».<br />
Il y avait à la rentrée de septembre, 12 professeurs nouveaux sur les quelque 210.<br />
Huit étudiants de première année de BTS du lycée Hôtelier Bellerive ont participé à l’Exposition<br />
universelle de Shangaï, sept filles et un garçon de 18 à 23 ans, pendant quatre mois. Ils ont passé<br />
trois mois dans <strong>des</strong> hôtels avant l’Exposition où ils travaillaient avec les élèves de l’Institut Bocuse,<br />
dans le pavillon Rhône Alpes. Ils ont organisé ensuite <strong>des</strong> cocktails et <strong>des</strong> soirées gastronomiques<br />
pour recevoir <strong>des</strong> personnalités du pays. Une expérience très enrichissante.<br />
16
Des élèves de 3 ème A et 3 ème B ont monté une exposition sur le thème de l’eau et du développement<br />
durable, dans le cadre du projet annuel que doit présenter chaque classe au collège. Leurs<br />
camara<strong>des</strong> ont découvert les réalisations avec beaucoup d’intérêt.<br />
En 2010-2011, l’effectif total de l’<strong>Institution</strong> <strong>Robin</strong> Saint Vincent de Paul était de 2 660 élèves. Pour<br />
l’entrée en seconde, il a fallu refuser l’inscription de 65 élèves, les classes étant de 36…<br />
Sur la contribution <strong>des</strong> familles, 223 élèves bénéficiaient d’une réduction allant de 25 à 100 %.<br />
Les voyages à l’étranger, les échanges se poursuivent pour quelque 600 élèves.<br />
Les résultats aux examens de la session 2010 sont les suivants : pour 700 élèves : 93 % ont été<br />
admis.<br />
- Brevet <strong>des</strong> collèges : 92 %,<br />
- Lycée professionnel : 94 %,<br />
- Bacs professionnels : 98 %,<br />
- Bacs technologiques : 97 %,<br />
- Bacs généraux : 94 %,<br />
- Bacs tertiaires : 80 %,<br />
- BTS Hôtellerie : 100 %<br />
L’<strong>Institution</strong> met régulièrement <strong>des</strong> locaux à la disposition d’organismes, d’associations, restant<br />
une école ouverte sur l’extérieur.<br />
Les élèves de l’Ecole primaire et de 6 ème ont élu, à la mi-novembre 2010, leurs représentants au<br />
Conseil municipal <strong>des</strong> enfants à Vienne.<br />
Hadrien DALEGRE, élève de seconde a remporté le prix de la nouvelle lycéenne du Festival du<br />
Polar Sang d’Encre, à Vienne.<br />
Une « assemblée du collège » réunit depuis septembre tous les élèves d’un même niveau une fois<br />
par mois. Ainsi chacun reçoit les mêmes informations. Les élèves méritants sont mis en avant à<br />
cette occasion. D’autres peuvent être recadrés sans perdre de temps.<br />
17
Le samedi 19 mars 2011, c’était la matinée « Portes Ouvertes » de 9h à 12h pour le collège, le lycée,<br />
le lycée professionnel à <strong>Robin</strong> Sainte Colombe et le lycée Hôtelier à Bellerive. C’est la présentation<br />
<strong>des</strong> réalisations, <strong>des</strong> projets, <strong>des</strong> ateliers, <strong>des</strong> locaux, <strong>des</strong> animations sportives et culturelles, <strong>des</strong><br />
voyages… il y avait beaucoup de visiteurs. Les <strong>Anciens</strong> étaient présents.<br />
En septembre 2011 s’ouvrent deux nouvelles filières pour le lycée professionnel :<br />
- un CAP petite enfance,<br />
- un bac sur trois ans pour accompagnement soins et service à la personne.<br />
Les élèves du lycée ont réservé une belle surprise à Gilbert CHAZOT, leur conseiller d’éducation,<br />
pour fêter en février 2011 ses soixante ans, précédant un départ à la retraite en juillet.<br />
L’APEL présidée par Jean Paul LEROY a organisé début janvier 2011 un Loto réunissant plus de<br />
sept cents personnes pour aider le financement <strong>des</strong> activités ou voyages <strong>des</strong> élèves.<br />
Lors <strong>des</strong> fêtes de fin d’année 2010, une collecte de denrées alimentaires de 600 kilos pour la<br />
Banque alimentaire a été réalisée. Bravo à tous.<br />
18
Un Nigérien est venu en mars sensibiliser <strong>des</strong> élèves du collège aux problèmes <strong>des</strong> pays africains :<br />
alimentation, développement de l’agriculture… dans le cadre du Comité Catholique Contre la<br />
Faim (CCFD).<br />
À la finale nationale du concours <strong>des</strong> cafés Malongo, Clément GAUDREE, étudiant en 2 ème année<br />
de BTS Hôtellerie s’est classé quatrième. Il avait remporté auparavant la finale régionale.<br />
Les résultats sportifs sont nombreux, tant au niveau régional que national, en natation par exemple<br />
et athlétisme. Il nous est impossible de citer tous les champions…<br />
Voilà un aperçu de ce que l’on vit à <strong>Robin</strong>, incomplet bien sûr, étant donné la variété <strong>des</strong><br />
activités proposées. BRAVO et MERCI à tous ceux qui font vivre notre Ecole aujourd’hui et<br />
préparent les élèves à construire le monde de demain.<br />
19<br />
Michèle BRODURIES
<strong>DE</strong>S NOUVELLES DU ROBIN D’HIER<br />
Rubrique ouverte à tous. Quelques lignes, une anecdote, une photo…<br />
Cela, sans vous, serait perdu.<br />
Le Père GROS, présent de 1937 à 1975<br />
On imitait son rire, sa signature (sans jamais l’utiliser) mais on le respectait et on l’aimait pour sa<br />
générosité, sa tolérance, cette confiance qu’il plaçait en nous aussi longtemps qu’on ne le trompait<br />
pas. Dans combien d’établissements, en 1955, les élèves de Terminale pouvaient-ils étudier librement<br />
sans surveillance physique ? Ce fut dans ces conditions que les pensionnaires de notre promotion<br />
54/55 préparèrent le bac avec succès. Entre les temps d’étude silencieuse, il y eu aussi d’âpres<br />
discussions au cours <strong>des</strong>quelles s’opposaient <strong>des</strong> idées, mais toujours dans le respect et sans<br />
agressivité. Ce fut souvent un jeu, l’occasion de mini-joutes oratoires sans prétention. D’ailleurs,<br />
si la conversation venait à manquer d’opposition, il s’en trouvait souvent un pour jouer les avocats<br />
du diable et relancer le débat, pour le plaisir.<br />
Le Père Gros était très proche de ceux qui pratiquaient le foot dans l’équipe de l’<strong>Institution</strong>. Il savait<br />
motiver, encourager, secouer aussi quand il le fallait. Son attitude paternelle et sa passion nous<br />
amenaient à donner le meilleur de nous-mêmes. Il embarquait toujours quelques joueurs dans<br />
sa 2CV lors <strong>des</strong> déplacements à l’extérieur. Je fus plusieurs fois l’un <strong>des</strong> passagers. Je le revois<br />
encore, bien installé, lisant son bréviaire posé sur le volant, tout en conduisant au maximum <strong>des</strong><br />
possibilités de sa voiture… sous l’œil bienveillant et protecteur de la Providence !!!<br />
Le Père Gros assurait l’Instruction religieuse dans quelques classes. Ni dogmatique ni abstrait, il<br />
s’adressait à notre générosité et notre sensibilité. Il dispensait une morale appuyée sur le concret<br />
et le quotidien. Sa définition du péché : « Toute action dont vous n’êtes pas fier et que vous tenez<br />
cachée. » Il disait aussi : « Interrogez-vous pour savoir si vous avez fait tout ce que vous pouviez<br />
faire de bien. »<br />
J’ai encore en mémoire mon dernier contact pour lui annoncer mon départ de <strong>Robin</strong>, quelques<br />
jours avant les vacances de Toussaint 55. Il avait été convenu que je poursuivrais mes étu<strong>des</strong> à<br />
l’Institut Catholique d’Éducation Physique de Lyon, tout en assurant un service allégé à <strong>Robin</strong>.<br />
Contrat moral, que je me devais de respecter… Le Père Gros n’a exercé aucune pression pour<br />
me retenir. Il m’a simplement rappelé ce que je devais à <strong>Robin</strong> et m’a demandé d’interroger ma<br />
conscience avant de prendre ma décision… Pas encore tout à fait sorti de l’adolescence, j’ai fait<br />
la sourde oreille, j’ai fui, mais, en partant, je ne me sentais pas vraiment un « chic type », pour<br />
reprendre une de ses expressions familières et, encore maintenant, je ne suis pas fier de la décision<br />
prise il y a plus de 50 ans.<br />
Maurice GONTARD (1955)<br />
Le Père Gros : Supérieur de 1947 à 1969. Décédé en avril 1989. Le Bulletin 2008 lui a été consacré.<br />
20
Cyril PERVILHAC (1972) a beaucoup apprécié, dans le Bulletin 2010, les anciennes photos de<br />
<strong>Robin</strong>. En particulier celle de couverture, à Vienne, côté Rhône, avec une voiture à cheval passant<br />
le long <strong>des</strong> murs au début <strong>des</strong> années 1900.<br />
Son père, qui était pensionnaire dans les années 20, lui racontait, ainsi qu’à ses frères Ion et Gaël,<br />
comment son propre père lui disait qu’il viendrait de Lyon et passerait en fin de matinée, tel jour,<br />
en voiture pour <strong>des</strong>cendre dans le Midi. Et, en effet, il avait entendu cette voiture et avait couru à<br />
la fenêtre pour le voir passer. Ce qui est devenu tout à fait impossible par la suite, en particulier<br />
depuis la construction de l’autoroute.<br />
Cyril nous raconte aussi d’autres souvenirs :<br />
JEUX D’HIVER à ROBIN dans les années 60<br />
1. Mêlée version rugby modifié :<br />
Un <strong>des</strong> coins de récréation, côté Rhône, en bas du clocher, en plein hiver, au grand froid, avant<br />
de monter au dortoir à 20 h 45. « Bou-ou-rrrez !.. Bourrez !.. Bou-ou-rrrez !.. » Nous hurlons très fort<br />
pendant 5 à 10 mn et nous voici bientôt de cinq à dix, puis une vingtaine en plein hiver dans un angle<br />
du mur de la cour (sous le clocher) simplement à nous entasser et nous pousser jusqu’à nous faire<br />
écraser, si mal placés, et à nous couper le souffle ou au pire mourir étouffés. Une espèce de mêlée<br />
de rugby dont les adversaires à repousser sont un coin de mur de récré ! Simple amusement pour<br />
nous réchauffer et nous distraire quelques minutes et dont nous sommes toujours sortis indemnes.<br />
2. Patinoire « faite pension » (en guise de « faite maison ») :<br />
Dans la cour, côté Rhône, vers les éviers et leurs robinets, le matin avant d’aller en classe de 8h00.<br />
Une patinoire de 10 à 15 mètres de longueur sur 2-3 mètres de large, magnifique, qui s’est solidifiée<br />
pendant la nuit, en bouchant les éviers soigneusement et en laissant couler les robinets avant de<br />
monter au dortoir. Le gel de la nuit aidant, cette piste naturelle s’est formée et fin prête. Et nous<br />
voici tôt ce matin à faire <strong>des</strong> glissa<strong>des</strong> à nous rompre les os.<br />
3. Football avec boule de papier :<br />
Cour de récréation côté Rhône entre 16h15 et 17h15 avant d’aller à l’étude de fin d’après-midi.<br />
Deux contre deux, nous jouons non-stop avec une petite balle en papier rembourrée et avec du<br />
scotch pour toute enveloppe. Les buts consistent en deux grosses pierres côté muret du Rhône et<br />
de l’autre côté, la porte de la salle à manger <strong>des</strong> profs (salle de la mosaïque). La courte récréation<br />
sera bien occupée avec ce passe-temps de fortune (évitant d’aller emprunter <strong>des</strong> ballons pour la<br />
récréation).<br />
21
4. Basket sur neige : partie de basket sur le terrain enneigé central.<br />
Heure de sports (parmi les trois de la semaine). Il a neigé pendant la nuit. La petite salle de sports<br />
(pas de gymnase alors, mais une petite salle à Ste Marie) est occupée. Nous devons absolument<br />
aller nous amuser dans la neige et profiter de notre heure de sports. Autorisation tacite de nos<br />
profs d’aller tous ensemble improviser une partie de basket-ball tout à fait informelle et inédite.<br />
Le jeu est assez libre, car, à part les paniers pour tout décor, sans touches bien visibles, la partie<br />
ressemble plus à un mélange entre le hockey sur neige, le hand, le rugby et d’autres sports. Si mes<br />
souvenirs sont exacts, Monsieur Alain Soignet était quasi-imbattable à ce sport… Bien sûr, après<br />
30 à 40 mn, nous avons fait notre exercice, nous nous sommes vraiment bien éclatés et avons eu<br />
quelques échanges sur la meilleure triche du jeu, mais ce n’est que partie remise !!!<br />
5. Matchs d’équipes de compétition et décrassage : Jeudi après-midi et soir, terrains de sport<br />
(pluie ou neige).<br />
Et voici le tout <strong>Robin</strong> dans les catégories benjamins, minimes, cadets ou juniors (de 11 à 18 ans),<br />
bien souvent quel que soit le temps, pratiquant un sport ou l’autre (foot, basket, volley ou handball)<br />
entre 14 et 17h, recevant <strong>des</strong> équipes d’<strong>Institution</strong>s de Lyon, se déroulant dans le cadre <strong>des</strong><br />
compétitions hebdomadaires de l’UGSEL. Nous étant roulés dans la boue et mouillant les maillots<br />
un maximum pendant ces matchs, nous n’avons pas de soucis, car le jeudi soir, suite au dîner de<br />
19h00, nous irons prendre l’unique douche de la semaine si nous le souhaitons. Ces douches, qui<br />
ressemblent plus à un bain turc, consistent en 2 rangées de 6 ou 7 petites cabines individuelles<br />
où les 5 à 10mn pour se mouiller seront interrompues par 3-4mn pour se savonner, puis 5 à 10mn<br />
maximum pour se rincer.<br />
6. Jeu de collerette : Un dimanche après-midi et soir d’hiver dans les collines du « Grisard » au<strong>des</strong>sus<br />
de Ste Colombe.<br />
Nous sommes une vingtaine entre 8 et 18 ans engagés dans un grand jeu de collerette (bandelettes<br />
de tissu blanc pendant à l’arrière du pantalon et que l’on doit attraper dans l’autre équipe) pendant<br />
1 à 2 heures avec <strong>des</strong> courses effrénées entre individus de deux équipes distinctes avant de<br />
re<strong>des</strong>cendre à <strong>Robin</strong> pour le goûter de 16h00. Celui-ci consistera exceptionnellement, ce dimanche<br />
d’hiver, en un bol de chocolat chaud pour agrémenter la traditionnelle tranche de pain et barre<br />
de chocolat. De plus, nous aurons certainement le droit d’aller voir « Sports Dimanche », suivi du<br />
fameux « Au Lit On Dort » (le feuilleton que nous connaissons le mieux et le plus détestable) pour<br />
recommencer la semaine sur un bon pied.<br />
Son frère Gaël PERVILHAC (71) se souvient :<br />
« En 1967, j’ai gagné une compétition de saut à Valence. Ma récompense = un pot de confiture<br />
de coing, un autre de crème de marron ».<br />
22
Patrick PERRIN (66) se rappelle « certaines bêtises qui laissent plus de traces en mémoire que<br />
<strong>des</strong> actions d’éclat ou <strong>des</strong> bonnes notes » :<br />
Les premières années (62 ou 63), on avait <strong>des</strong> cours à Vienne, et on traversait le Rhône à midi<br />
pour aller au réfectoire (ou pour la gym). Bien qu’on nous l’eût interdit, on essayait en douce de<br />
marcher au pas sur la passerelle, mais on n’a jamais pu obtenir le moindre commencement de<br />
balancement ou de mise en résonance de l’ouvrage suspendu (il est vrai que nous n’avions pas<br />
le même poids ni la même cadence qu’un régiment de la Légion).<br />
Quand le bâtiment Ste Marie a commencé à être modifié pour accueillir <strong>des</strong> classes,<br />
le « Zef » (Joseph Gros) nous réquisitionnait pendant la récréation après le réfectoire pour monter<br />
de grands placoplâtres en haut du bâtiment (<strong>des</strong> panneaux rectangulaires carton/plâtre/carton). A<br />
deux par plaque, ça allait (on était alors <strong>des</strong> « chics types ! pahhh ! »), mais il ne fallait pas en faire<br />
tomber une dans les escaliers ! (ahh ! Quels ballots ! »).<br />
De grosses poutres horizontales étaient coupées au dernier étage, car elles dépassaient de la<br />
chape de béton au sol, et puis on s’est aperçu que le mur extérieur commençait à s’écarter (on voit<br />
encore le léger « ventre » en surplomb !). Les poutres restantes ont alors été seulement rabotées<br />
de la partie qui dépassait du béton pour ne pas avoir à les enjamber. Ces petits passages râpeux<br />
à intervalles réguliers dans le couloir, servaient à enlever <strong>des</strong> chewing-gum malencontreusement<br />
collés sous une semelle, ou <strong>des</strong> reliquats de terre quand on remontait du sport.<br />
Les cloisons <strong>des</strong> classes côté couloir étaient minces et en briques creuses, et pour préserver la<br />
luminosité <strong>des</strong> lieux, <strong>des</strong> châssis vitrés presqu’aussi longs que la classe étaient encastrés dans<br />
le haut de la cloison de briques, qui de ce fait n’était plus rigide. L’ensemble ployait un peu et l’on<br />
n’osait pas trop s’y appuyer de peur de se ramasser les briques du <strong>des</strong>sus sur la tête ! La dernière<br />
vitre côté porte n’était pas dépolie mais transparente, et permettait au Zef (et à quelques grands<br />
élèves) de jeter un coup d’œil à l’improviste dans la classe.<br />
Les sonnettes de couloir près du plafond étaient sous 220 V au niveau de la cloche, et plusieurs<br />
petits malins ont pris une sacrée décharge en voulant insérer un buvard entre cloche et marteau<br />
pour supprimer la sonnerie, un pied sur le radiateur métallique et l’autre main tenant le tuyau de<br />
chauffage central… bonjour la châtaigne !<br />
À côté <strong>des</strong> terrains de foot et de hand, derrière un petit bosquet, il y avait un vestiaire en bois, de<br />
forme circulaire (comme une yourte), centré sur un puits. Les rampes à eau étaient alimentées<br />
par une grosse bâche métallique en hauteur, remplie par une pompe du puits. L’eau avait « du<br />
goût » ; normal, car on s’est aperçu un jour que la bâche contenait plus de vieilles baskets que<br />
d’eau. De ce jour, le Zef décida que la rampe à eau serait alimentée directement par la pompe du<br />
puits (une courte enquête sans résultats tangibles tenta de rapprocher les pointures retrouvées<br />
avec de présumés coupables).<br />
Dans le même coin, je crois avoir déjà raconté que certains assoiffés avaient nuitamment vidé <strong>des</strong><br />
bouteilles dans la buvette du stade adossée contre le mur de pisé et galets derrière les buts (une<br />
nouvelle « porte » aurait été percée dans le mur…). Il me semble qu’il y eut <strong>des</strong> punitions d’intérêt<br />
collectif et même un renvoi.<br />
23
Derrière ce mur, il devait y avoir un terrain industriel, car on voyait au <strong>des</strong>sus et à une cinquantaine<br />
de mètres un bâtiment industriel de plusieurs étages (tissage ? menuiserie ? décolletage ?) que<br />
tout le monde pensait inhabité. Depuis le terrain de hand, une occupation récurrente chez de fort<br />
nombreux lanceurs consistait à tenter (vainement) d’atteindre le dit bâtiment avec une pierre lancée<br />
à la main. Suite à une version latine où il était question de fronde et de géant abattu, quelqu’un eut<br />
l’idée de poser la pierre au creux d’une ceinture de blouse en toile grise. Après quelques essais<br />
de cet ersatz de fronde, bingo ! On entendit très distinctement le « bling tiguiling » d’une vitre<br />
cassée. Dans les secon<strong>des</strong> suivantes, on vit <strong>des</strong> ouvriers surgir derrière les vitres <strong>des</strong> étages de<br />
ce bâtiment pas du tout inoccupé, et les lanceurs de s’éclipser comme une volée de moineaux.<br />
Comme <strong>des</strong> dizaines d’autres présents dans la cour, je fus interrogé par le Zef. Sans suites pour<br />
personne (Arnaldo qui avait tout vu n’a rien dit !). De ce jour, je n’ai plus vu lancer de pierres de<br />
l’autre côté du mur.<br />
En 1 ère (sept 64 à juin 65), on avait M. Michallon dit « le chat » comme prof de<br />
maths, c’était génial. Alerte et un peu rougeaud dans son éternel pantalon gris tirebouchonné,<br />
il avait le don d’aiguiser l’intérêt et la curiosité ; avec lui, la découverte<br />
du logarithme népérien prenait une connotation mystérieuse qui incitait certains à<br />
feuilleter en douce le livre de Terminale afin d’obtenir quelques félicitations lorsqu’il<br />
posait une question à la cantonade…<br />
Mais avant, on avait eu un prof dont j’ai oublié le nom, avec <strong>des</strong> cheveux très blancs<br />
et fournis, une petite moustache du même métal, une veste en tweed gris-vert, qui commençait<br />
son heure de cours par près de 20 minutes de rangement du contenu de son cartable. Tout ce<br />
qui était papier était sorti, mis en paquets rigoureusement rectangulaires en tapant sans fin et au<br />
ralenti les liasses sur le bureau successivement sur chacun <strong>des</strong> 4 côtés. Dans les bons jours, le<br />
cartable pouvait être vidé et rangé plusieurs fois, avant qu’il n’attaque le discriminant <strong>des</strong> équations<br />
du second degré ou quelques autres subtilités du programme de seconde. Un jour, il avait eu un<br />
accident de voiture et avait un énorme pansement mal arrimé au milieu de ses cheveux blancs ;<br />
encore groggy, il n’avait pu terminer le rangement pendant le temps imparti. Je crois qu’il est mort<br />
peu d’années après, peut-être d’une tumeur au cerveau (?).<br />
En math-Elem (bac en juin 66), on avait pour la philo une miss fluette (il me semble bien que c’était<br />
la cousine de mon camarade Luc Finet, lequel n’était pas pour autant avantagé au niveau notes !) ;<br />
elle avait épousé M. Letang ; je crois qu’il était surveillant, un colosse qui pesait sûrement deux<br />
ou trois fois son poids. Nous fumes rassurés quand elle reprit ses cours, comme si de rien n’était.<br />
Elle avait une 2 CV qui freinait mal ; un jour, elle avait passé le volant à quelqu’un d’autre qui avait<br />
embouti la Dauphine Renault de mon père au feu rouge sur le pont qui menait de Ste Colombe<br />
à Vienne. Je crois que la Dauphine n’avait pas pu être réparée (la tôle était super mince et pliait<br />
sous la pression d’un doigt).<br />
Vincent CHAPUIS (64) nous fait remarquer que, dans le Bulletin 2010, la même table ancienne<br />
(style Louis XIII) apparaît sur sept photos allant de 1899 à 1963… dans <strong>des</strong> dimensions peut-être<br />
différentes. Il avait pris en se cachant la photo de la page 16 et croyait ne l’avoir communiquée à<br />
personne.<br />
24
ROBIN, école de sport ! En hommage au Père GROS<br />
Dans mes souvenirs de <strong>Robin</strong> – fin <strong>des</strong> années 50 et début <strong>des</strong> années 60-, le sport a une place<br />
particulière :<br />
Le football était, indiscutablement, le roi : Michel Simian, fin joueur d’attaque, a bien évoqué, dans<br />
un précédent Bulletin, la passion du Père Gros pour le foot et son charisme d’entraineur.<br />
Pour nous, c’était d’abord les interminables matchs en récréation, dans la cour sous les arbres près<br />
du Rhône ; c’était aussi les exploits <strong>des</strong> équipes scolaires, dont j’étais un fidèle supporter ; c’était<br />
enfin le CS Vienne football, dont le Père Gros fut le président pendant plusieurs années, et ses<br />
joueurs vedettes, issus de <strong>Robin</strong>, comme Jean-François Chevat (futur joueur pro à l’Olympique<br />
Lyonnais), que le Père Gros dispensait de colles pour qu’il puisse jouer avec le Club !<br />
À côté du football, d’autres sports avaient leur importance comme l’athlétisme : sous la houlette de<br />
Jean-Pierre Ponsot, lui-même brillant athlète, les élèves de <strong>Robin</strong> se distinguaient chaque année,<br />
au stade Gerland à Lyon, dans les compétitions scolaires, en individuels et en équipes.<br />
Plus supporter admiratif qu’acteur (malgré une quatrième place, sur 4 concurrents, au Championnat<br />
du Rhône de lancement du poids, catégorie benjamin !), je vibrais aux exploits <strong>des</strong> sprinters,<br />
emmenés par Charles Ducasse (qui deviendra un <strong>des</strong> meilleurs Français sur 200 m), Gilles<br />
Soubeyran et d’autres…<br />
Plus surprenante a été l’entrée clan<strong>des</strong>tine du rugby à <strong>Robin</strong>, à la fin <strong>des</strong> années 50 ; si le Père<br />
Gros aimait le rugby et nous emmenait parfois au stade de l’Isle vibrer aux exploits de notre idole,<br />
Jacky Bouquet, il n’était pas question, officiellement, de pratiquer le rugby à <strong>Robin</strong> ! C’est donc à<br />
partir d’une initiative d’un groupe d’élèves de 4 ème qu’a été lancé le premier tournoi inter-classes de<br />
rugby à <strong>Robin</strong> ; nous étions tous fans de ce sport, certains étaient déjà joueurs de clubs, comme<br />
Chevat, déjà cité, brillant jeune joueur de l’US Bourg en Bresse et neveu d’un grand joueur de<br />
l’après-guerre, Michel Pomathios ; mais aussi René Rostaing et Henri Ginon, qui faisaient les beaux<br />
jours de l’équipe cadette du CS Vienne rugby.<br />
Nous jouions sur le stade de foot, à la récréation qui suivait le déjeuner, devant une belle chambrée<br />
de supporters ; le Père Gros, assez rapidement au courant, a fermé les yeux et notre prof d’EPS,<br />
Jean-Pierre Ponsot, nous a plutôt encouragés, finissant même par nous laisser auto-gérer les<br />
cours d’EPS, pour les transformer en entraînements de rugby. C’était beaucoup plus amusant<br />
que le grimper de corde !<br />
Une année, nous avons même bénéficié <strong>des</strong> conseils éclairés d’un professeur d’anglais originaire<br />
de Nouvelle Zélande, Monsieur Clough, pas terrible comme prof d’anglais, mais brillant rugbyman !<br />
Le rugby, c’était aussi le Tournoi <strong>des</strong> 5 nations, qui se déroulait le samedi après-midi et que nous<br />
n’aurions manqué pour rien au monde, alors que nous avions cours : je peux avouer aujourd’hui<br />
qu’en cours de grec, le samedi après-midi, nous écoutions les matchs à la radio, sans que notre<br />
jeune prof ne s’en rende compte, alors que nous n’étions que 4 élèves.<br />
25<br />
Guilhem ROYER de la BASTIE (64)
<strong>DE</strong>S NOUVELLES <strong>DE</strong>S UNS ET <strong>DE</strong>S AUTRES<br />
À travers nos courriers, nos courriels, nos rencontres, le téléphone et ce qui est publié dans la<br />
presse ou même présenté à la télévision…<br />
François DUMONT, sorti en 2002 avec un Bac Littéraire, mention Très Bien, se consacre à<br />
sa passion, la musique ; fils de médecins, il a débuté le piano à l’âge de 4 ans. Ayant étudié au<br />
Conservatoire de Paris, il a déjà obtenu <strong>des</strong> récompenses : cinquième mais premier Français au<br />
Concours Chopin, lauréat du concours de la Reine Elisabeth à Bruxelles.<br />
Il a enregistré l’intégrale <strong>des</strong> Sonates de Mozart. Le 14 février 2011, à Nantes, nommé pour la<br />
Révélation soliste de l’année, aux Victoires de la Musique Classique, il s’est vu préférer un tromboniste,<br />
mais sa carrière ne fait que commencer.<br />
Bénédicte CASTILLO, sortie en 2008 avec un Bac ES, mention Bien, est passionnée par la danse.<br />
Elle a dansé dans la Comédie musicale « Cléopâtre » toute l’année à Paris et partira prochainement<br />
réaliser ses rêves aux États-Unis.<br />
Stéphane (95) et Christophe (96) FAURE-CHAPOT étaient absents à notre dernière réunion,<br />
comme toujours pour celle du dimanche, Christophe participait à la Course <strong>des</strong> 5 cloches, à<br />
Chazay d’Azergues.<br />
Pierre BLANCHARD, (42) nous signale, pour sa famille, 16 élèves à <strong>Robin</strong>, sur quatre générations.<br />
Il déplore par ailleurs la fermeture de la Librairie en janvier 2011, après plus de cent ans d’existence.<br />
Catherine THOMAS (87) et Jacques GUYAMIER (72) ont créé une association « Kiwi Organisation »<br />
au service <strong>des</strong> enfants mala<strong>des</strong> à l’Hôpital « Femme Mère Enfant » à Lyon.<br />
Si vous souhaitez accompagner leur action, merci de leur faire parvenir un chèque à l’ordre de<br />
« Kiwi organisation » adressé à Arlette PERUSSIE, 20 cours de Verdun, 69160 Tassin la Demi Lune.<br />
Obtenir plus de renseignements auprès de Catherine : 06 29 78 88 22- catherinethomas2@gmail.com.<br />
André MASSOT (43 et 77) n’est plus prieur de l’abbaye de la Grainetière, en Vendée ; il réside dans<br />
la Maison de retraite du clergé, toujours aux Herbiers, un château : le Landreau, mais la maladie<br />
de Parkinson lui rend la vie difficile.<br />
26
À la suite de l’article du bulletin 2010 : la Légion d’honneur à « <strong>Robin</strong> », trois autres décorés nous<br />
ont été signalés :<br />
• Georges BAZAILLE, notaire à Givors, ancien président de l’OGEC, père de Pierre (68), Frédérique<br />
(71), Jacques (75) et Gilles (81). À titre civil et militaire,<br />
• Raphael JAILLET (52) (†),<br />
• Henri PRADIER (48) en 1992. Ce dernier nous signale que Henry COTE, cité dans la rubrique,<br />
n’était pas son grand-père, mais son oncle.<br />
Jean François ARLIN (60) réside maintenant à Vaison-la-Romaine, il a huit petits enfants.<br />
Jean Dominique JONCHET (68) frère d’Alain (68) dirige un atelier de peinture à Echirolles : créations<br />
JEANDO. À l’automne 2010, il a exposé les réalisations de ses élèves.<br />
Dominique MATHIAN (58) notaire retraité est maintenant conciliateur de justice. Il assure ce bénévolat<br />
à la mairie de Beaurepaire et règle à l’amiable les conflits entre personnes physiques et morales.<br />
Christian DI PINTO (66) avocat, docteur en droit Pénal et sciences criminelles, aux barreaux de Nice<br />
et de Vienne a rencontré en Janvier 2011 <strong>des</strong> élèves de première STG (Sciences et Technologies<br />
de la Gestion) au lycée de l’Edit, à Roussillon, pour leur présenter l’organisation judiciaire française<br />
et les grands principes de la justice.<br />
Renaud BARBAT du CLOSEL (62) et son épouse Annie COLOMBIER ont reçu en Janvier 2011, la<br />
médaille de la Chambre de Commerce et d’industrie du Nord-Isère pour la qualité de l’eau-de-vie<br />
de poire Colombier, déjà fort appréciée et servie par Fernand Point<br />
Dans la région de Roussillon, la société METRAL-FRUITS (Luc METRAL (70)) et la société « Val<br />
qui rit » (Jérôme JURY (81)) associés depuis plus de dix ans, produisent plus de 50 000 tonnes de<br />
fruits et exportent essentiellement en Europe.<br />
À l’automne 2010, Jean Pierre (96) et Claudine (99) PONSOT ont fêté leurs 50 ans de mariage,<br />
entourés de leurs troIs fils, Eric (79), Franck (54) et Olivier (90) et de leurs dix petits-enfants.<br />
27
Romain BESANCON (95) a passé quelques années aux Etats-Unis pour la BNP puis est rentré<br />
à Paris.<br />
Philippe BESANCON (70) était absent de notre dernière réunion car il était en Guyane, à Cayenne,<br />
où réside sa fille Laurence (96) pour la naissance de son premier bébé.<br />
Marion BESANÇON (95) est cadre juridique à la CMACMG, compagnie de Transport maritime.<br />
Sophie BESANCON (97) poursuit ses étu<strong>des</strong> de médecine en Avignon et…<br />
Olivier BESANCON, (98) suit les traces de son père notaire.<br />
Christian ROLLAT, papa de Thierry (88) et de Valérie (89) vient d’écrire un ouvrage « 1311-2011<br />
les <strong>des</strong>sous du Concile de Vienne » qui fait référence au procès <strong>des</strong> Templiers. Concile qui sera<br />
commémoré cette année par différentes manifestations.<br />
Véronique (86) et Guillaume (54) MARTELLY-GIROUD sont à Montluçon. Leurs cinq enfants<br />
poursuivent leurs étu<strong>des</strong>, d’une prépa à l’école primaire.<br />
Patrick TCHOBOIAN () dirige à Vienne la Maison de la culture Arménienne.<br />
Jean SIBUT (42) né à Vienne en 1925, aîné de Marie Thérèse et Robert (45) décédé en juin 2010,<br />
a été à Paray le Monial un journaliste apprécié au Journal « la Renaissance » et a publié un livre<br />
« Paray au fil <strong>des</strong> siècles ». C’est l’oncle de cinq anciens : Pierre (75), Philippe ( ), Christine ( ), Laurent<br />
(86) et Bruno ( ) et le grand oncle de plusieurs élèves d’aujourd’hui. Trois générations à <strong>Robin</strong>.<br />
Maurice GONTARD (55) nous écrit : « je peux faire partie de ceux qui semblent sourds aux appels<br />
de notre <strong>Association</strong>, pourtant ce n’est ni de l’indifférence ni un manque de reconnaissance. Je<br />
dois tant à <strong>Robin</strong>. J’ai été façonné par la morale et la culture reçues à <strong>Robin</strong>. Bien qu’issu d’un<br />
milieu mo<strong>des</strong>te, je n’ai jamais ressenti tout au long de ma présence dans l’établissement, ni mépris,<br />
ni rejet de la part de mes camara<strong>des</strong> de classe. Au contraire j’ai été reçu dans <strong>des</strong> familles alors<br />
que l’on savait que j’étais bien incapable de rendre les invitations. C’est sans doute cet « esprit<br />
<strong>Robin</strong> » difficile à définir, fait de tolérance, de bienveillance mais aussi d’exigence et de rigueur. »<br />
François <strong>DE</strong>SPRES (87) est adjudant-chef dans la gendarmerie. Il est aussi président <strong>des</strong> personnels<br />
militaires - toutes catégories confondues de la compagnie de la Tour du Pin.<br />
Jean jacques DAVID (61) maire du 6 ème arrondissement de Lyon a été élu conseiller général aux<br />
élections cantonales de mars 2011. Toutes nos félicitations !<br />
Jean François VILLAND ( ) retraité, réside à Chavanay où il est président du club de foot et de basket.<br />
28
La bonne nouvelle du jour…<br />
Sœur Thérèse, religieuse de la compagnie <strong>des</strong> filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul en<br />
mission auprès <strong>des</strong> indiens d’Equateur depuis près de 30 ans, a reçu vendredi 12 novembre 2010 à<br />
Quito, les insignes de Chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur, <strong>des</strong> mains de l’Ambassadeur<br />
de France en Equateur.<br />
L’<strong>Institution</strong> <strong>Robin</strong>, à travers le groupe Tiers-monde, et ses actions de solidarité, soutient l’œuvre<br />
de Sœur Thérèse auprès <strong>des</strong> plus pauvres.<br />
Les <strong>Anciens</strong> ont participé à l’achat d’une camionnette, qui rend bien <strong>des</strong> services dans ces régions<br />
difficiles d’accès.<br />
29
Bienvenue à :<br />
RODRIGUE, le 19 septembre 2009 à Narbonne. Deuxième enfant de Mariline (88) et José ETERO-<br />
DIDIER. Petit-fils de Geneviève VALENTIN, professeur d’Italien à <strong>Robin</strong>.<br />
ALBANE le 18 août 2009 à Charleville Mézières dans les Ardennes et INES le 2 décembre 2010, deux<br />
petites filles pour Michel BONHOMME (71).<br />
AXELLE, le 22 novembre 2009 à Vienne. Troisième fille de Jérôme (82) et Anne GARON. Petite-fille<br />
de Bernard (39). Arrière petite-fille de Marcel (1909).<br />
EMMA, le 4 juillet 2010 à Lyon. Fille de Wu YIUNJENG et Huo XINOMIN, professeur de chinois à <strong>Robin</strong>.<br />
APOLLINE, le 7 juillet 2010 à Paris. Première fille d’Anne-Claire <strong>DE</strong>NIS-DUMONT (89) et de Pierre-<br />
Louis. Petite-fille de Jean-Claude DUMONT (51) († 2008) et Hélène <strong>DE</strong>SCHAMPS (56).<br />
CAMILLE, le 11 juillet 2010 à Décines-Charpieu. Deuxième enfant de Xavier MABILON (95) et Peggy.<br />
THIBAULT, le 16 juillet 2010 à Cayenne. Premier enfant de Fréderic () JOLLY et Elsa. Petit-fils de Patrick ()<br />
AMBRE, le 26 juillet 2010, troisième enfant de Xavier TISSOT (95) et Séverine.<br />
PAOLO, le 24 août 2010 à Vienne, deuxième garçon de Luc TISSOT () et Nathalie. Tous deux sont les<br />
petits enfants d’André TISSOT, directeur du lycée et de Nicole.<br />
AMANDINE, le 19 septembre 2010 à Dieppe. Deuxième enfant de Claire, fille de Michel BERANGER (53).<br />
GASPARD, le 28 septembre 2010 à Cayenne. Premier enfant de Laurence (96) BESANCON et Romain.<br />
Petit fils de Philippe (70)<br />
ARTHUR, le 7 janvier 2011, à Lyon. Troisième enfant de Charlotte RUDIGOZ-PERIER (94) et Thomas.<br />
30
Nos Vœux de Bonheur pour :<br />
Maïlis ROCHE () et Javier ROMERO, le 10 juillet 2010 à Vienne. Fille de Daniel (73) et Danielle,<br />
professeur à <strong>Robin</strong>.<br />
Jean-Eu<strong>des</strong> MITIFFIOT de BELAIR et Emeline GEORGES, le 30 juillet 2010 à Vence. Petit fils d’André<br />
BERNE. (36)<br />
Damien GARON et Fleur SCHEI<strong>DE</strong>CKER, le 18 septembre 2010 dans le Morbihan. Fils de Michel<br />
(75). Petit-fils de Bernard (39). Arrière petit-fils de Marcel (1909).<br />
Isabelle ROCHE (84) et Thomas HUGUES, le 2 avril 2011 à Paris.<br />
Jérôme DUPEYRON (99) et Emilie MORAILLON, le 25 juin 2011 à Chasse. Frère de Cyrille (99).<br />
31
Au Revoir à :<br />
Madame PINET, en juillet 2010, à Sainte Colombe. Grand-mère de Christophe PEREZ ().<br />
Simone ASTIER, en juillet 2010, à Annonay. Maman de Jacqueline, professeur d’anglais à <strong>Robin</strong> de<br />
1969 à 2002, et de Jean, professeur de lettres à <strong>Robin</strong>.<br />
Lucien CLAPPAZ, en juillet 2010 à Chonas l’Amballan. Papa de Myriam FRIZON () et de Stéphane<br />
(85) († 2006). Grand-père de Valentin () et Benjamin ().<br />
Edmonde LESSI, en août 2010, à Claix. Maman d’Hubert (78).<br />
Danielle LAMBERT-TROLLAT, le 3 août 2010 à Paris. Sœur d’Alain TROLLAT (44) († 2009).<br />
Paul GIRARD, en août 2010 à Grenoble. Neveu du Père VENARD (décédé en 1945). Frère de Michel<br />
(41) et François (37) († 2003).<br />
Jean Michel <strong>DE</strong>SIRE (63) le 23 septembre 2010 à Saint Clair du Rhône. L’un <strong>des</strong> fondateurs de<br />
l’orchestre « les <strong>Robin</strong>s’ons » avec son frère Bernard, Vincent Macabéo, Yves Gambin… qui à l’époque,<br />
a eu beaucoup de succès animant de nombreuses manifestations : mariages, soirées…<br />
Jean JURY, en septembre 2010, à Chonas l’Amballan. Papa de Bénédicte, Emmanuel (78), Béatrice<br />
(), Jérôme (81), Virginie (). Beau père de Vincent CLAVAGNIER (73) notre trésorier, et grand-père de<br />
plusieurs anciens.<br />
Gérard SAVARY, en septembre 2010, à Sainte Colombe. Papa de Jean Michel (67), Gilles (73) et<br />
Antoine (75). Grand-père de Faye (2005).<br />
André VANAU<strong>DE</strong>NHOVE, prêtre, le 15 septembre 2010 à Ville sous Anjon. Oncle de Jacques (72).<br />
Sylvie RASPAIL () en septembre 2010, à Condrieu. Fille de Jean (47), sœur de Jean-Jacques ()<br />
Jean MASSOT (36 et 63) le 19 octobre 2010 à Malancène. Frère d’André (43) de Jacques (46) et de<br />
Thérèse, professeur d’anglais à <strong>Robin</strong> de 1947 à 1986.<br />
Oncle de nombreux anciens. Voir article à la suite.<br />
Roger GLEYZOLLE (49) en octobre 2010 à Corcelles en Beaujolais. Fils de Jean (1906). Frère d’André<br />
(41) († 2004).<br />
Nicole SEGUIN-BOURGUIGNON, en octobre 2010 à Vienne. Femme de Jean (45), tante de Bruno<br />
() et Denis () BOURGUIGNON.<br />
32
André JAILLET (51) le 24 octobre 2010 à la Motte-Servolex (Ain). Frère de Claude (45) (décédé en<br />
2005), Gabriel (46), Bernard (49), Michel (49) († 2007), Raphael (52) († ), Françoise (55) († 2006),<br />
Sabine (56), Pierre-Avit (57) et Henriette ( 59). Fils de Charles, ancien président de l’APPEL. Cousin<br />
de nombreux anciens élèves <strong>des</strong> familles BERTRAND, FAURE, JACQUET, MACABEO, RAMET.<br />
François BOHARD (51), le 27 octobre 2010 au Lavandou (Var). Officier dans l’ordre du Mérite.<br />
Hélène SCAVARDA en novembre 2010 à Saint Just Chaleyssin. Maman de Thierry (89). Tante de<br />
Régine RIOU (93)<br />
Robert FILLON, en novembre 2010, à Sainte Colombe. Papa de Charly (89).<br />
Robert BONNIER, (42) le 12 novembre 2010 à Seyssuel. Mari de Christiane (50) MACABEO. Papa<br />
d’Eric († 67), Franck (69) et Hervé (71). Grand-père de Maud (99), Antoine (98) et Constance ().<br />
Maire de Seyssuel de 1965 à 1978. Président du Tribunal de Commerce de Vienne dans les années 80.<br />
Marcelline PIATON, en novembre 2010 à Jardin. Maman de Geneviève ROULOT (66) grand-mère<br />
de Xavier (86).<br />
Henri MASSOT, le 24 décembre 2010, à Pont-Evêque. Papa de Bernard (), Jean-Pierre (), Marie-Christine<br />
(), Emmanuel () et Vincent (). Frère de jean (36) († 2010), André (43), jacques (46) et Thérèse (89).<br />
Oncle et grand oncle de plusieurs anciens élèves.<br />
Père Anselme ASTULFONI le 2 janvier 2011 à Saint Egrève. Ordonné en 1953. Ancien surveillant à <strong>Robin</strong>.<br />
Jean Czeslaw ZOK, en janvier 2011, à Sainte Colombe. Papa de Gilles () grand-père de Mathieu ()<br />
et Romain ()<br />
Raymond PAILLET (42) le 6 janvier 2011 à Nicolas-Vernelle.<br />
Lisette LEBURGUE, en janvier 2011 à Vienne. Maman de Jean Paul (64). Tante de Serge (68).<br />
Robert TOUCHEBEUF, (47) en janvier 2011 à Vienne. Papa de Bernard (70).<br />
Bruno DUGUET, (38) le 13 janvier 2011 à Satolas et Bonce.<br />
Aliette TISSANDIER, en février 2011 à Vienne, femme de Jean († 2009), ancien membre de l’OGEC à<br />
<strong>Robin</strong>. Mère de Franck (68), grand-mère de Caroline (93), Rémi (95), Come (98), Clément () et Mathias ()<br />
33
Nicole BERNE le 23 février 2011 à Lyon, femme d’André (36).<br />
Simonne GONNET, en mars 2011 à la Tour du Pin, maman de Bernard, prêtre aumônier à <strong>Robin</strong> dans<br />
les années 80, Bernard réside actuellement à Taroudant, au Maroc.<br />
Noël SIMIAN, le 6 avril 2011 à Saint Symphorien d’Ozon. Père de Marc ()Michel (64), Paul (), Gilles (),<br />
Marie-Noêlle () et Jean Yves (81), Beau père d’Anne Radisson (82)<br />
Marguerite TRABET, en avril 2011 à Pont Evêque. Grand mère de Franck ().<br />
Paul LEBURGUE, en avril 2011 à Vienne. Père de Jean-Paul (64), oncle de Serge (68).<br />
Suzanne PALAYER, en avril 2011 à Vienne. Maman de Jean-Paul (63)<br />
Janine ARMANET, le 3 mai 2011 à Vienne. Femme de Jean (41), maman de Cécile ANNAT (70),<br />
Agnès, Brigitte et Jean-Pierre () ARMANET.<br />
René BALAYE, en mai 2011 à Loire sur Rhône, papa de Nathalie JOUBERT (84) et de Laurence.<br />
Jean-Paul CLAVAGNIER, le 3 juin 2011, à Chonas l’Amballan. Père de Vincent (71) notre trésorier et<br />
de Brigitte (68), grand-père d’Hélène (2004), François (2006) et Pierre (2008)<br />
Jean-Jacques SEGUIN (), en juin 2011, à Herbeys. Frère de Bertrand (). Beau-frère de Sylvie FRECON<br />
(71). Oncle de plusieurs anciens.<br />
Paul BARLAND (47), en juin 2011, à Faramans.<br />
34<br />
Listes arrêtées le 23 juin 2011
Jean MASSOT : Une vie bien remplie 1919/2010<br />
Né le 4 février 1919, il est le second d’une famille<br />
viennoise de huit enfants : six garçons, deux filles. Il va<br />
d’abord à l’École Saint-Louis puis poursuit, de la 6 ème à<br />
la Terminale à l’<strong>Institution</strong> <strong>Robin</strong> où il « rafle » systématiquement,<br />
chaque année, les Premiers Prix. Sorti<br />
en juin 1936, il entre au Grand Séminaire de Meylan.<br />
Mais la guerre, en 1939, interrompt ses étu<strong>des</strong>. Il doit<br />
faire son service militaire comme élève-aspirant aux<br />
Camps de La Valbonne, dans l’Ain, et de La Courtine,<br />
dans la Creuse. L’été 1940, il est chef de groupe <strong>des</strong><br />
Chantiers de Jeunesse, dans le Forez, responsable de<br />
deux-cents jeunes.<br />
Dans sa vie, trois pôles : la foi, vécue dans le sacerdoce ;<br />
l’enseignement ; la musique. Et en trois lieux : Vienne,<br />
Lyon, Vaison la Romaine.<br />
Jean est ordonné prêtre le 11 juin 1944, cinq jours après<br />
le débarquement, par Monseigneur Caillot, en la Cathédrale<br />
Saint-Maurice, en même temps que trois de ses<br />
camara<strong>des</strong> de <strong>Robin</strong> : François GIRARD (37) (neveu du<br />
Père Venard), Albert GRAS (36) et Pierre VASSEROT-<br />
MERLE (36) (frère d’Anne-Marie). Le lendemain, lors<br />
de la première Messe de Jean et ses camara<strong>des</strong> (messe « synchronisée », la concélébration n’étant<br />
alors permise que pour la cérémonie d’ordination), le Père CATTIN, Supérieur de l’<strong>Institution</strong>, prononce<br />
l’homélie : sept minutes, pas plus, mais chargées d’émotion.<br />
Momentanément réintégré dans l’Armée, il remplit <strong>des</strong> missions comme lieutenant à l’État-major de la<br />
27 ème Division de l’Infanterie alpine.<br />
Démobilisé, il entreprend <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de Lettres et Philosophie, à l’Institut Catholique de Lyon, matières<br />
pour lesquelles il obtiendra plus tard un Doctorat. Nommé à <strong>Robin</strong>, il est successivement surveillant,<br />
professeur, puis Directeur <strong>des</strong> Étu<strong>des</strong>, jusqu’en juin 1963.<br />
En même temps, étant ancien scout, il est pendant plusieurs années aumônier <strong>des</strong> louveteaux et,<br />
toujours à Vienne, responsable de la JEC (Jeunesse étudiante catholique)<br />
35
En 1957, mais pour un an seulement, il est nommé curé de la paroisse de Venon, village de moyenne<br />
montagne, au-<strong>des</strong>sus de Grenoble, en direction de Chamrousse. Il doit en même temps assister le<br />
Directeur de l’Enseignement Libre du département.<br />
Enseignant à Lyon chez les Chartreux, il est chargé, dès 1964, de l’Inspection de l’Enseignement<br />
Secondaire. Puis, dès 1968, Directeur de la Maison <strong>des</strong> Étudiants et Professeur à l’Institut de Pédagogie.<br />
De 1970 à 1984, il est vice-Recteur <strong>des</strong> Universités Catholiques, puis Vice-Recteur Honoraire.<br />
En 1971, il fonde l’ARPEC, pour la formation continue <strong>des</strong> Personnels de l’Enseignement Libre et en<br />
sera le Président jusqu’en 1998.<br />
Il est membre du Conseil d’Administration puis vice-président de l’UNAPEC, Union Nationale pour la<br />
formation continue, et directeur du CEPEC, Centre Pédagogique pour l’Expérimentation et le Conseil.<br />
Après une rencontre avec César GEOFFRAY, professeur de chant choral au Conservatoire de Lyon,<br />
il fonde, en 1947, la Chorale « A Cœur Joie » à Vienne. Il organise bientôt les Choralies à Vaison la<br />
Romaine, et en est le directeur en 1959 et 1962. Il donne, avec ses choristes, de nombreux concerts,<br />
tant en France qu’à l’étranger. Même retraité, il continue de venir aux répétitions, le lundi.<br />
Retraité, en effet, en 1985, il choisit de résider à Vaison, dans une maisonnette face au Ventoux. Mais il<br />
maintient <strong>des</strong> liens très forts avec <strong>des</strong> organisations lyonnaises telles que « Clio », au Centre Saint-Irénée,<br />
pour <strong>des</strong> relations œcuméniques internationales. Il organise <strong>des</strong> rencontres avec <strong>des</strong> représentants<br />
<strong>des</strong> églises orthodoxes d’Europe de l’Est, de l’URSS et du Moyen-Orient, ce qui entraine <strong>des</strong> voyages,<br />
<strong>des</strong> rapports. Il commence aussi à rédiger ses mémoires.<br />
Fidèle à ses amitiés, il va chaque année retrouver <strong>des</strong> familles rurales du Forez. Et, en juin 2005, il<br />
est victime d’un AVC chez l’une d’entre elles. Après un séjour à l’hôpital de Vienne, il peut retourner à<br />
Vaison, grâce à une assistance à domicile. Lui, « homme de parole », s’exprime sans qu’il soit possible<br />
de vraiment le comprendre… En janvier 2010, il rentre dans une maison de retraite médicalisée, à<br />
Malaucène, où il meurt le 19 octobre. Ses funérailles sont célébrées le 22, en la Cathédrale Notre Dame<br />
de Nazareth à Vaison, où il avait fêté en 2004 ses soixante ans de sacerdoce. Il est enterré dans l’un<br />
<strong>des</strong> deux cimetières de la ville, celui de Sainte Catherine.<br />
36
De nombreuses distinctions ont jalonné sa carrière :<br />
• Médaille d’or de la Jeunesse et <strong>des</strong> Sports.<br />
• Membre d’honneur du Conseil <strong>des</strong> œuvres hospitalières de l’Ordre de Malte.<br />
• Chevalier de la Légion d’Honneur.<br />
• Chevalier de l’Ordre <strong>des</strong> Arts et <strong>des</strong> Lettres.<br />
• Officier dans l’Ordre <strong>des</strong> Palmes Académiques.<br />
• Témoin Majeur de l’Ordre A Cœur Joie.<br />
Une vie bien remplie, marquée par la fidélité. Jean Massot était membre de droit et d’honneur de notre<br />
<strong>Association</strong>, dont il avait été secrétaire. Il assistait à toutes nos réunions.<br />
Pour honorer sa mémoire et rendre grâce pour ce que nous avons reçu de lui, une « messe du souvenir<br />
», dite par le Père Gallay (41) a été célébrée le samedi 19 mars en la cathédrale Saint-Maurice, en<br />
union avec la Chorale « À cœur joie » qui assurait les chants.<br />
37<br />
Michèle BRODURIES<br />
Biographie composée à partir du témoignage de Jacques Massot (46), l’un <strong>des</strong> frères de Jean, et de celui de<br />
Jacques Gallay (41)<br />
Si vous souhaitez évoquer ce que vous avez vécu avec le Père Massot, même de manière courte,<br />
merci de nous envoyer vos témoignages avant fin janvier 2012.<br />
Remise de la Légion d’Honneur en 1995
Remise de la Médaille du Mérite au Père Gros<br />
Thérèse MASSOT, Gérard Odin, Jean-Pierre PONSOT, Jean MASSOT<br />
Tant de souvenirs seraient à évoquer… Par exemple, le voyage en Yougoslavie en 1963 avec la Chorale<br />
« A Cœur Joie ».<br />
Et puis le professeur de Philo <strong>des</strong> années 50-60. Toujours ouvert pour écouter, discuter, conseiller. Il<br />
nous a aidés à grandir, intellectuellement et spirituellement.<br />
Claudette BONCHE-BOCQUET (61)<br />
Le Père Massot ?<br />
Un prêtre très authentique dans sa Foi et son Sacerdoce ; une intelligence éclairée, vive, enracinée ; un<br />
grand érudit, un vrai pédagogue, un grand musicien ; et meneur remarquable du mouvement « A Cœur<br />
Joie ». Très attaché à <strong>Robin</strong>, malgré son départ précipité en 1963.<br />
Il m’a toujours bien compris et accompagné quand il le fallait ; ne dédaignant pas l’humour. Bref, pour<br />
moi, un vrai PRETRE et un grand MONSIEUR.<br />
Bruno de GELIS (52)<br />
Jean, mon frère ainé, a traversé la vie « joyeusement ». L’enseignement était tout pour lui. Il s’est toujours<br />
occupé <strong>des</strong> autres, de ses frères et sœurs, et avait beaucoup d’amis. Il était « joyeux ».<br />
38<br />
André MASSOT (43)<br />
(par téléphone)<br />
L’ Abbé Massot… professeur de philo captivant et fondateur de la Chorale « A Cœur Joie » Je l’ai retrouvé<br />
trente ans plus tard et ce fut un vrai bonheur. Et la Saint-Thomas, en philo ? Vous en souvenez-vous ?<br />
Marie-Chantal LATOUR-PASCAL (63)
Jean Massot, notre professeur de philo, incarnait bien cet « esprit <strong>Robin</strong> ». Ni disert ni phraseur, il pouvait<br />
paraître parfois trop réservé. C’était pour écouter, pour laisser la parole ouverte et, contrairement à tant<br />
de professeurs de philo, par souci de ne pas imposer ses convictions ou ses préférences philosophiques.<br />
Attitude habile d’un professeur qui savait aussi séduire par l’élégance de la parole.<br />
Professeur aux idées d’avant-garde, il nous avait proposé un thème de recherche et de réflexion :<br />
« L’Esthétique ». Répartis en petits groupes, nous avons produit un exposé collectif en fin d’année.<br />
Souvenir plus personnel du Père Massot : il m’a donné le goût du chant choral. Dès la seconde, j’ai<br />
été l’un <strong>des</strong> choristes de « A Cœur Joie » de Vienne qu’il dirigeait. Au début, ce fut pour moi l’occasion<br />
de m’absenter du pensionnat un soir par semaine pour les répétitions en ville, mais rapidement, c’est<br />
devenu une passion qui ne m’a toujours pas quitté.<br />
Jean MASSOT au centre 1943-1944<br />
39<br />
Maurice GONTARD (55)
J’ai connu Jean MASSOT en 1949, lorsqu’il fonda la Chorale « A CŒUR JOIE » de VIENNE, dont je fus<br />
l’un <strong>des</strong> premiers adhérents. Très vite, sous son impulsion, cet ensemble de jeunes (filles et garçons)<br />
devint excellent et adhéra, dès sa création par César GEOFFRAY, au mouvement « A CŒUR JOIE »<br />
qui fit très vite tache d’huile non seulement en France mais dans l’Europe entière.<br />
Jean MASSOT fut rapidement considéré, au sein de ce mouvement, comme un élément essentiel, en<br />
faisant partie du comité directeur.<br />
C’est ainsi que, sous son impulsion, la Chorale de Vienne devint un <strong>des</strong> premiers maillons de la réconciliation<br />
Franco-Allemande, après la guerre 1939-1945.<br />
En 1952, nous recevions à Vienne la Chorale Allemande de ULM, dirigée par Hermann KOLIS, et,<br />
en 1954, à notre tour, nous étions invités dans cette grande ville lors du 1100 ème anniversaire de sa<br />
fondation, prolongeant ensuite notre voyage en Autriche et à PASSAU où nous participions à un grand<br />
rassemblement de Chorales Européennes.<br />
Ce furent pour la Chorale de Vienne <strong>des</strong> souvenirs inoubliables.<br />
Par la suite, nous avons avec lui organisé les Premières CHORALIES de VAISON la ROMAINE, dont<br />
la renommée est maintenant internationale.<br />
Jean MASSOT fut un homme exceptionnel, doué d’une immense culture, d’une mémoire sans failles ;<br />
il rencontra tout au long de son existence <strong>des</strong> hommes et <strong>des</strong> femmes d’exception, faisant de lui un<br />
ambassadeur de l’œcuménisme, en relation aussi bien avec <strong>des</strong> Orthodoxes Russes qu’avec <strong>des</strong><br />
Coptes Égyptiens ou <strong>des</strong> Juifs Israéliens.<br />
Il avait l’art d’intéresser n’importe quel auditoire, sur <strong>des</strong> sujets qu’il possédait particulièrement bien.<br />
Il fut en tout cas, pour ceux qui, comme moi, l’ont fréquenté, un AMI incomparable et inoubliable.<br />
L’École Libre lui doit certainement énormément, tant par la formation <strong>des</strong> professeurs qu’il assuma<br />
durant de nombreuses années, que par la ténacité qu’il développa lors <strong>des</strong> discussions sur la Loi<br />
SAVARY qui devait démanteler l’enseignement libre et qui finalement est passée à la trappe après le<br />
tollé soulevé dans toute la France.<br />
Sa disparition est ressentie avec tristesse par ceux qui ont eu l’honneur et la chance de partager avec<br />
lui <strong>des</strong> moments d’exception.<br />
40<br />
Pierre <strong>DE</strong>VIGNE<br />
Viennois, père d’anciens élèves
Au moment où le chagrin nous étreint, je souhaite évoquer le père Massot, tel que ses amis et collègues<br />
l’ont connu.<br />
Père Massot vous avez marqué à jamais nos esprits. Vous avez été bien souvent un guide et grâce à<br />
votre aide, j’ai pu franchir les étapes difficiles de ma vie.<br />
Je vous ai connu, enseignant charismatique quand jeune fille, j’ai été votre élève en philo à l’institution<br />
<strong>Robin</strong> de Vienne.<br />
Je vous ai connu prêtre engagé, indépendant, vous occupant <strong>des</strong> jeunes, de ceux qui étaient dans la<br />
peine, de ceux et celles que vous aidiez discrètement parce que vous aviez foi en leurs compétences.<br />
Je vous ai connu à la « Catho » Président sourcilleux, impatient de l’ARPEC, me redonnant foi dans le<br />
travail après la perte de mon mari.<br />
Je vous ai connu quasi « citoyen d’honneur de Vaison » grâce à vos chères « Choralies ».<br />
Je vous ai connu comme ami attentif, bienveillant, exigeant, fidèle !<br />
Très cultivé, musicien, sifflotant souvent un air de musique, redoutant les fausses notes… Voyageur<br />
infatigable et œcuménique, recherchant partout la rencontre avec l’Homme. Menant une vie frugale<br />
dans votre petite maison accueillante sous les chênes, « véritable ermitage » à Vaison, que vous aviez<br />
choisi pour y exercer votre sacerdoce et préparer la fin de votre vie, serein face à la mort.<br />
Acceptant pourtant volontiers honneurs et bons repas.<br />
Attendri par les enfants et les baptisant à tour de bras.<br />
Apportant votre aide aux Ames en peine, aux humbles comme aux Grands.<br />
Mais ce qui m’a le plus impressionnée dans votre parcours en religion et dans votre vie professionnelle,<br />
c’est votre capacité d’écoute, votre indulgence infinie et votre foi inébranlable.<br />
Vous ne jugiez pas, ni les vivants ni les morts.<br />
Vous aimiez autant parler qu’écouter et nous avons tous le souvenir de vos récits « pittoresques (ce mot<br />
vous était cher) : aujourd’hui vous avez remis votre âme au Seigneur et à la Vierge Marie et la parole<br />
dont la maladie vous avait privée vous est sans aucun doute redonnée, elle va longtemps résonner<br />
dans nos cœurs. Continuez à prier pour nous, vous me l’avez promis !<br />
Je souhaite pour finir, remercier votre famille qui m’a permis de prononcer ces quelques mots et vous<br />
redire, Père Massot, toute ma reconnaissance et mon affection.<br />
Denise HEMESSE-MOREL (56)<br />
aux obsèques du Père Massot à Vaison-la-Romaine.42<br />
41
Jean Massot lors du repas <strong>des</strong> <strong>Anciens</strong><br />
François BOHARD, Pierre BOTTINELLI et<br />
Jean MASSOT<br />
42
Jean MASSOT classe de 2 nde 1948-1949<br />
Jean Massot et Jean Michallon classe de 1 ère 1948-1949<br />
43
A.F.A.E. ROBIN<br />
Rapport Financier au 1.05.2011<br />
Au 1.05.2010, nous avions en caisse : 7 487,42 euros<br />
Montant de nos recettes dues aux Montant de nos dépenses comprenant :<br />
Cotisations + Soutiens + Repas :<br />
Soit :<br />
44<br />
Papeterie et<br />
Photocopies : 1 616,03 €<br />
Dons et Fleurs : 687,50 €<br />
Vin et Champagne : 355,20 €<br />
Diverses Dépenses<br />
de Fonctionnement : 574,15 €<br />
Repas A.G. : 815,30 €<br />
6 520,00 € 4048,18 €<br />
Au 1.05.2011, nous avons en caisse (banque + CCP + liquide) :<br />
9959,24 €<br />
Position au 1.05.2010 7487,42 € Dépenses 4048,18 €<br />
+ Recettes 6 520,00 € + Position au 1.05.11 9959,24 €<br />
14007,42 € 14007,42 €<br />
Le Trésorier,<br />
Vincent CLAVAGNIER
Notre Cotisation 2011 :<br />
Basée sur l’année légale, son montant est de :<br />
16 €<br />
5 € pour les étudiants<br />
symbolique pour les chômeurs dont nous connaissons la situation.<br />
Vous pouvez la régler :<br />
par chèque bancaire au nom de l’AFAE ROBIN<br />
par virement postal au CCP AFAE <strong>Robin</strong> Lyon 4689 91 W<br />
Il s’agit là, bien sûr, de la cotisation minimale, car chacun peut participer, par une somme supérieure,<br />
aux quelques actions de soutien et d’aide que notre <strong>Association</strong> peut faire, compte tenu de ses<br />
mo<strong>des</strong>tes moyens.<br />
S’IL VOUS PLAIT N’ATTEN<strong>DE</strong>Z PAS<br />
POUR EFFECTUER VOTRE REGLEMENT.<br />
Notre <strong>Association</strong> a besoin de vous. Merci !<br />
Cette cotisation vous permet de recevoir :<br />
- Le Bulletin annuel, qui rend compte de la vie de notre <strong>Association</strong> et de notre Ecole -quelque 50<br />
pages- dans lesquelles chacun a la possibilité de s’exprimer, à condition de le faire avant fin février,<br />
- Nos vœux de Noël et de Nouvel An,<br />
- La convocation à l’Assemblée Générale annuelle à l’automne.<br />
Attention : sans nouvelles de votre part, nous allons perdre votre trace !!!<br />
Pour tout courrier merci de nous signaler vos nom et adresse, année de sortie, et d’indiquer, pour les<br />
anciennes votre nom de jeune fille si vous avez changé d’état civil.<br />
La rigueur de chacun facilitera notre travail et la mise à jour de notre listing, éternellement en cours et<br />
pour longtemps !<br />
Notre adresse administrative :<br />
<strong>Association</strong> <strong>Fraternelle</strong> <strong>des</strong> <strong>Anciens</strong> Elèves de l’<strong>Institution</strong> <strong>Robin</strong><br />
AFAE 38200 VIENNE<br />
Notre adresse postale :<br />
AFAE <strong>Robin</strong> BP 329 38204 VIENNE Cedex<br />
Tél. : 04 74 53 01 21<br />
Fax : 04 74 53 75 88<br />
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E-mail :<br />
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