fait le ménage - PwC
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Date: 26.05.2013<br />
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IENQUÊTE Avec 120 noms d'intermédiaires, la Principauté est très fortement impliquée dans <strong>le</strong>s données d'Offshore Leal.. En quantité, mais aussi en «qualité»,<br />
Le Liechtenstein n'a toujours pas <strong>fait</strong> <strong>le</strong> <strong>ménage</strong><br />
FRAUDE La Principauté se veut<br />
exemplaire depuis 2009.<br />
Les données d'Offshore Leaks<br />
montrent qu'il n'en est rien:<br />
des fiduciaires ont continué<br />
à aider des intermédiaires<br />
pourtant condamnés<br />
par la justice.<br />
C. Boss, F. Imbach, T. Plattner,<br />
M. Stoll et O. Zihlmann<br />
En découvrant jour après jour <strong>le</strong>s révélations<br />
d'Offshore Leaks, il y a un<br />
mois, de nombreux politiciens au<br />
Liechtenstein avaient éprouvé un<br />
certain soulagement. Pour une fois,<br />
qu'on s'en prenait aux autres; la<br />
preuve que la Principauté avait su<br />
faire <strong>le</strong> <strong>ménage</strong>, pouvait-on entendre.<br />
Depuis quatre ans, en effet, <strong>le</strong> petit<br />
pays a signé une série d'accords<br />
avec la Grande-Bretagne, l'Al<strong>le</strong>magne<br />
et <strong>le</strong>s Etats-Unis, et se présente<br />
depuis comme un modè<strong>le</strong> d'intégrité<br />
face au reste du monde. La réalité est<br />
toutefois un peu différente.<br />
Dans <strong>le</strong>s 2,5 millions de documents<br />
sur <strong>le</strong>s paradis fiscaux qui ont été<br />
transmis au consortium international<br />
de journalistes d'investigation ICII, <strong>le</strong><br />
Liechtenstein se distingue même par<br />
sa très forte présence. Quelque<br />
120 personnes ou sociétés apparaissent<br />
dans <strong>le</strong>s 260 gigabites d'Off-<br />
Dans ce petit bâtiment où siège la fiduciaire ATU, on compte au moins 2122 sociétés ou fondations liechtensteinoises. Au sol, chacune<br />
aurait l'espace de 3 pages M côte à côte. Ces 2122 sociétés contrô<strong>le</strong>nt el<strong>le</strong>s-mêmes des milliers de sociétés offshore.<br />
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shore Leaks, soit presque autant que<br />
pour toute la France. Ces données<br />
sont issues de deux intermédiaires<br />
spécialisés dans <strong>le</strong>s domiciliations de<br />
sociétés offshore, Portcullis Trustnet<br />
et Commonwealth Trust Limited.<br />
Proportionnel<strong>le</strong>ment au nombre<br />
d'habitants, la petite Principauté a<br />
même eu 60 fois plus de relations<br />
avec ces intermédiaires que la Suisse<br />
(370 personnes ou sociétés).<br />
L'absence du Liechtenstein sur <strong>le</strong><br />
radar tient plutôt au <strong>fait</strong> que <strong>le</strong>s médias<br />
partenaires de l'opération dont<br />
font partie «Le Matin Dimanche» et<br />
la SonntagsZeitung se sont d'abord<br />
concentrés sur <strong>le</strong>ur propre pays.<br />
L'analyse des données, que nous<br />
avons <strong>fait</strong>e depuis, montre aussi à<br />
quel point <strong>le</strong>s fiduciaires liechtensteinois<br />
ont pris des risques en prêtant<br />
<strong>le</strong>urs noms dans des sociétés offshore.<br />
Rapidement, on tombe sur des<br />
clients troub<strong>le</strong>s ou carrément criminels,<br />
même après que <strong>le</strong> gouvernement<br />
de Vaduz a décidé sa stratégie<br />
de l'argent propre en mars 2009.<br />
Disparition mystérieuse<br />
Six mois après ce changement de paradigme<br />
annoncé avec fracas, l'autorité<br />
de surveillance en matière de<br />
blanchiment d'argent au Liechtenstein<br />
a par exemp<strong>le</strong> dû s'intéresser à<br />
une discrète fiduciaire de Schaan. El<strong>le</strong><br />
avait mis en place des sociétés offshore<br />
pour un riche homme d'affaires<br />
du Kazakhstan, impliqué dans une<br />
vaste fraude.<br />
Margulan Seisembayev, 47 ans,<br />
parlant un anglais presque par<strong>fait</strong>,<br />
propriétaire de l'Alliance Bank était<br />
au sommet de sa carrière. Mais en été<br />
2009, il disparut subitement pendant<br />
ses vacances. La brigade financière<br />
kazakhe avait démarré une enquête<br />
contre des responsab<strong>le</strong>s de sa banque<br />
pour gestion déloya<strong>le</strong>. Montant du<br />
dommage présumé: 1,1 milliard de<br />
dollars. A Zurich et à Vaduz, où des<br />
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investigations sont aussi ouvertes,<br />
<strong>le</strong>s autorités tombent rapidement sur<br />
quatre sociétés aux î<strong>le</strong>s Vierges britanniques.<br />
Aquanta, Bazora, Xilliana<br />
et Serbina étaient toutes administrées<br />
par des fiduciaires au Liechtenstein,<br />
agissant via une société à Panama.<br />
Des documents d'Offshore<br />
Leaks <strong>le</strong> prouvent.<br />
Au centre des investigations se<br />
trouvaient deux prêts de fonds d'investissement<br />
russes de 500 millions<br />
et 480 millions de dollars au réseau<br />
offshore de Seisembayev. L'argent<br />
était notamment passé par des comptes<br />
chez HSBC Private Bank à Zurich,<br />
ouvert au nom des sociétés mises en<br />
places depuis <strong>le</strong> Liechtenstein.<br />
«Aucune <strong>le</strong>çon à tirer»<br />
Des banquiers furent arrêtés au Kazakhstan,<br />
Margulan Seisembayev fut<br />
condamné dans son pays à deux ans<br />
de prison. La fiduciaire de Schaan et<br />
HSBC n'ont pas voulu répondre à nos<br />
questions. Soulignant juste qu'ils ont<br />
répondu à <strong>le</strong>ur obligation d'annonce.<br />
L'actuel directeur de la fiduciaire<br />
écrit encore qu'il n'a aucune <strong>le</strong>çon à<br />
tirer de cette affaire.<br />
Pourquoi? Des risques sont pourtant<br />
pris de façon tout à <strong>fait</strong> consciente<br />
dans <strong>le</strong> business de masse des<br />
domiciliations offshore. Et dans cette<br />
masse, il y a un grand danger de tomber<br />
sur des partenaires en affaires inquiétants,<br />
explique Mark van Thiel,<br />
ancien cadre du Bureau de communication<br />
en matière de blanchiment<br />
(( Dans de tels cas,<br />
il est irresponsab<strong>le</strong><br />
de prêter son nom»<br />
MARK VAN THIEL<br />
Spécialiste antiblanchiment<br />
d'argent. Pourtant, la responsabilité<br />
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de celui qui accepte de devenir directeur<br />
d'une société est claire, selon ce<br />
spécialiste. «El<strong>le</strong> est identique à cel<strong>le</strong><br />
d'un conseil<strong>le</strong>r d'administration et si<br />
des affaires peu claires apparaissent,<br />
il est irresponsab<strong>le</strong> de prêter son<br />
nom.»<br />
C'est pourtant ce que R. et B., deux<br />
autres fiduciaires du Liechtenstein,<br />
ont accepté de faire. Quand Vaduz<br />
s'est lancé dans sa stratégie de l'argent<br />
propre, ils étaient en poste aux<br />
î<strong>le</strong>s Vierges britanniques chez IGT,<br />
une filia<strong>le</strong> de la banque liechtensteinoise<br />
VP -Bank. Et ils ont repris une<br />
société offshore d'un certain Stephen<br />
John Kelly, une figure centra<strong>le</strong> de<br />
l'affaire Magnitski, l'un des cas de<br />
corruption <strong>le</strong>s plus retentissants qui<br />
soit.<br />
Antenne aux î<strong>le</strong>s Vierges<br />
Kelly est soupçonné d'avoir <strong>fait</strong> affaire<br />
avec des escrocs et des fonctionnaires<br />
corrompus. En 2008, <strong>le</strong>s bureaux<br />
moscovites de la société Hermitage<br />
Capital sont perquisitionnés<br />
et des titres au porteur de trois sociétés<br />
valant presque un milliard ont été<br />
volés. Peu après, el<strong>le</strong>s apparaissent<br />
avec de nouveaux propriétaires. Selon<br />
Hermitage Capital, ces sociétés<br />
ont ensuite été rachetées pour<br />
750 millions de dollars et liquidées<br />
par la société Boily System aux î<strong>le</strong>s<br />
Vierges britanniques (BVI). Le directeur<br />
de Boily System n'est autre que<br />
Stephen John Kelly.<br />
Ce tour de passe-passe a servi à<br />
brouil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s pistes, estiment <strong>le</strong>s avocats<br />
de Hermitage Capital. En septembre<br />
2008, la Cour suprême aux<br />
BVI a carrément retiré <strong>le</strong>s pouvoirs de<br />
directeur de Kelly dans <strong>le</strong>s trois sociétés<br />
volées.<br />
Le dossier du client n'était donc pas<br />
tout à <strong>fait</strong> vierge lorsque <strong>le</strong>s fiduciaires<br />
d'IGT sont entrés en contact avec<br />
lui, en 2009. L'avocat russe d'Hermitage<br />
Sergei Magnitski est décédé en<br />
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prison en 2009, après avoir mis à jour<br />
la vaste affaire. Un témoin clé du Ministère<br />
public de la Confédération,<br />
qui enquête depuis 2011, est mort en<br />
novembre dernier en Ang<strong>le</strong>terre dans<br />
des circonstances peu claires.<br />
La société IGT ne veut pas commenter<br />
sa relation d'affaires avec<br />
Stephen John Kelly: «Nous ne<br />
disons rien sur nos clients, réels ou<br />
supposés», dit <strong>le</strong> directeur d'IGT Do -<br />
minik Risch, avant d'assurer que<br />
d'une façon généra<strong>le</strong> chaque nouvel<strong>le</strong><br />
relation d'affaires est soigneusement<br />
examinée.<br />
«Téflon Jack»? Connais pas<br />
C'est aussi ce qu'aurait pu dire T., un<br />
autre fiduciaire liechtensteinois.<br />
Malgré la stratégie de l'argent propre,<br />
ce dernier a repris fin 2010 une société<br />
en Asie de Jack F., un homme soupçonné<br />
à l'époque déjà d'avoir profité<br />
de l'une des plus grandes affaires<br />
d'escroquerie à la caisse de pension<br />
d'Australie: 164 millions de francs<br />
appartenant à 6090 Australiens<br />
avaient disparu dans des sociétés offshore.<br />
Un partenaire de F. avait déjà<br />
été déferré devant <strong>le</strong>s tribunaux et a<br />
été condamné depuis.<br />
Mais pas Jack F., qui n'est toujours<br />
pas jugé, ni même accusé. Dans <strong>le</strong>s e -<br />
mails privés d'Offshore Leaks, on<br />
trouve pourtant des commentaires qui<br />
laissent peu de doute sur ce qu'on savait<br />
de lui dans <strong>le</strong> milieu. En 2006 déjà,<br />
une avocate de renom écrivait qu'on<br />
l'appelait «Téflon Jack» - tout reproche<br />
lui glisse dessus. Avant d'ajouter:<br />
«Avec lui, c'est <strong>le</strong>s ennuis assurés.»<br />
Confronté à ces éléments par «Le<br />
Matin Dimanche», <strong>le</strong> fiduciaire T. assure<br />
qu'il a vérifié dans plusieurs bases<br />
de données <strong>le</strong> passif de Jack F., mais<br />
qu'il n'a rien trouvé. Les experts que<br />
nous avons contactés sont toutefois<br />
sceptiques. «Compte tenu du nombre<br />
considérab<strong>le</strong> d'artic<strong>le</strong>s de presse faisant<br />
état de soupçons d'un comporte-<br />
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ment délictueux, une très prudence eût<br />
été recommandab<strong>le</strong>», estime Monika<br />
Roth, experte en compliance et professeure<br />
à la Haute Eco<strong>le</strong> de Lucerne.<br />
Mais au Liechtenstein, personne<br />
n'a eu vent des affaires risquées du fiduciaire.<br />
T. a même été décorée par la<br />
médail<strong>le</strong> «Pro Mentis» par l'archevêque<br />
de Vaduz.<br />
Des milliards à régulariser<br />
Dans <strong>le</strong>s données d'Offshore Leaks, on<br />
trouve encore d'autres cas, où des<br />
conseil<strong>le</strong>rs liechtensteinois soutiennent<br />
des auteurs de fraudes ou des criminels<br />
présumés. Ils contredisent la<br />
ligne officiel<strong>le</strong> selon laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s<br />
rég<strong>le</strong>mentations pousseraient<br />
<strong>le</strong>s fiduciaires à abandonner <strong>le</strong> marché<br />
des sociétés boîtes aux <strong>le</strong>ttres au profit<br />
d'une activité de conseil beaucoup<br />
plus intensive de très riches clients.<br />
Ceux-ci viseraient une optimisation<br />
fisca<strong>le</strong> tota<strong>le</strong>ment léga<strong>le</strong> (lire l'exemp<strong>le</strong><br />
de James Mellon ci-contre). «Nous<br />
abordons <strong>le</strong>s risques d'une manière<br />
tota<strong>le</strong>ment différente d'il y a quelques<br />
années», assure Beat Graf, de la fiduciaire<br />
numéro un de la place, PAllgemeines<br />
Treuunternehmen (ATU).<br />
Cette nouvel<strong>le</strong> ère implique aussi la<br />
régularisation de tous <strong>le</strong>s avoirs déposés<br />
au Liechtenstein. «Une partie<br />
importante des 120 milliards de<br />
francs déposés ici doit encore être ré -<br />
gularisée. Ce processus est en<br />
cours», explique l'ancien chef de<br />
l'administration fisca<strong>le</strong> liechtenstei-<br />
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noise Marco Felder, qui dirige aujourd'hui<br />
chez PricewaterhouseCoo -<br />
pers la division «Impôts et droits<br />
Liechtenstein». Dans deux ans, la<br />
soustraction fisca<strong>le</strong> qualifiée sera as -<br />
similée à du blanchiment.<br />
Avant que ces sommes colossa<strong>le</strong>s<br />
ne soient régularisées, <strong>le</strong>s fiduciaires<br />
de la Principauté ont encore quelques<br />
soucis à se faire. Surtout depuis que<br />
<strong>le</strong>s autorités fisca<strong>le</strong>s américaines,<br />
britanniques et australiennes ont annoncé<br />
avoir obtenu <strong>le</strong>s données<br />
d'Offshore Leaks.<br />
CETTE<br />
SEMAINE<br />
Le banquier Stepic<br />
propose sa démission<br />
AUTRICHE Le directeur du groupe<br />
autrichien Raiffeisen Bank International,<br />
Herbert Stepic, a proposé sa<br />
démission vendredi après l'ouverture<br />
d'une enquête sur ses placements<br />
à Singapour. Cel<strong>le</strong>-ci a été déc<strong>le</strong>nchée<br />
par un artic<strong>le</strong> du magazine<br />
News, partenaire du projet Offshore<br />
Leaks.<br />
Le Parquet ouvre<br />
une enquête<br />
BELGIQUE Le parquet fédéral<br />
belge va demander, via Eurojust à<br />
La Haye et ses contacts judiciaires<br />
à l'étranger, une copie des données<br />
à la base des fuites sur <strong>le</strong>s paradis<br />
fiscaux, <strong>le</strong>s Offshore Leaks, a rapporté<br />
vendredi De Standaard.<br />
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La Grèce va inspecter<br />
des sociétés offshore<br />
GRÈCE Athènes va auditer des sociétés<br />
offshore, a annoncé <strong>le</strong> viceministre<br />
des Finances George Mavraganis<br />
devant <strong>le</strong> Par<strong>le</strong>ment. Seu<strong>le</strong>s<br />
4 des 107 sociétés, avec des propriétaires<br />
grecs, présentes dans<br />
<strong>le</strong>s données d'Offshore Leaks seraient<br />
inscrites dans <strong>le</strong>s registres fiscaux.<br />
L'enquête se poursuit<br />
en Corée, au Brésil...<br />
INTERNATIONAL Le consortium International<br />
des journalistes d'investigation<br />
ICIJ a étendu ses partenariats<br />
avec des publications cette semaine<br />
en Autriche, en Corée du Sud, au Brésil<br />
et en Bulgarie. D'autres pays<br />
comme <strong>le</strong> Panama, <strong>le</strong> Japon ou<br />
Taïwan suivront. Pour la Chine, l'ICIJ<br />
embauchera deux journalistes.<br />
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Le millionnaire qui ne paie ses impôts nul<strong>le</strong> part<br />
JONGLEUR Le richissime James<br />
Mellon réussit l'exploit<br />
de n'être imposé nul<strong>le</strong> part.<br />
C'est <strong>le</strong> fruit d'un régime strict<br />
de voyages méticu<strong>le</strong>usement<br />
planifiés. Et c'est par<strong>fait</strong>ement<br />
légal.<br />
Les paradis fiscaux disparaissent l'un<br />
après l'autre. L'Autriche et <strong>le</strong> Luxembourg<br />
ont décidé d'abandonner <strong>le</strong>ur<br />
secret bancaire sous la pression des<br />
autres membres de l'UE, tandis que<br />
Singapour introduit l'échange automatique<br />
d'informations. Et dans <strong>le</strong>s<br />
Caraïbes, <strong>le</strong>s régimes fiscaux spéciaux<br />
tombent comme des dominos.<br />
Mais ceux qui s'imaginent que <strong>le</strong>s riches<br />
n'ont bientôt plus <strong>le</strong>s moyens<br />
d'échapper au fisc ne connaissent pas<br />
James Mellon.<br />
Cet homme, qui réussit l'exploit de<br />
n'être imposab<strong>le</strong> à aucun endroit de la<br />
planète, a été trahi par quelques données<br />
éparpillées au milieu des 260 gigabites<br />
d'Offshore Leaks. James Mellon<br />
est descendant d'un roi du pétro<strong>le</strong><br />
américain. C'est un chasseur pas -<br />
sionné, qui a même acquis une certaine<br />
notoriété dans <strong>le</strong> milieu pour ses<br />
nombreux trophées ramenés d'Afrique,<br />
mais James Mellon est surtout un<br />
as de l'optimisation fisca<strong>le</strong>. En toute<br />
légalité, bien sûr, cet ancien client<br />
d'un fiduciaire liechtensteinois mène<br />
<strong>le</strong>s administrations fisca<strong>le</strong>s du monde<br />
entier par <strong>le</strong> bout du nez: en Italie, aux<br />
Etats-Unis et à Klosters, dans <strong>le</strong> canton<br />
des Grisons.<br />
Joint à son domici<strong>le</strong> de New York, <strong>le</strong><br />
«contribuab<strong>le</strong>» de 70 ans se montre<br />
ravi par notre téléphone passé depuis<br />
la Suisse et nous explique volontiers<br />
ses astuces par <strong>le</strong> menu: «Croyez -<br />
moi, tout est absolument légal.» Le<br />
plus important, commence -t- il, est<br />
de ne jamais rester assez longtemps<br />
quelque part pour s'y faire domicilier<br />
fisca<strong>le</strong>ment. La conséquence est un<br />
régime strict de voyages. «Je me déplace<br />
énormément et je m'en tiens<br />
précisément aux règ<strong>le</strong>s de chaque<br />
pays», détail<strong>le</strong>-t-il.<br />
James Mellon, devenu célèbre depuis<br />
peu pour ses ta<strong>le</strong>nts de jong<strong>le</strong>ur<br />
d'impôts, n'est pas vraiment un poids<br />
léger du point de vue financier. Le<br />
grand-père William Mellon a fondé<br />
au début des années 1900 la Gulf Oil<br />
Company à Pittsburgh, qui était un<br />
temps l'une des plus importantes du<br />
monde et a intégré <strong>le</strong> géant pétrolier<br />
Chevron. Une université porte même<br />
<strong>le</strong> nom de la famil<strong>le</strong> et la BNY Mellon<br />
Bank compte 48 700 employés.<br />
Seu<strong>le</strong>ment, James R. Mellon II -<br />
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c'est son nom comp<strong>le</strong>t - ne s'est pas<br />
senti de vocation de magnat du pétro<strong>le</strong>.<br />
Ni même cel<strong>le</strong> de banquier.<br />
Jeune et aventurier, il a préféré parcourir<br />
l'Afrique dix ans de suite, pour<br />
y abattre des animaux sauvages. Et il<br />
est toujours <strong>le</strong> seul au monde à être<br />
parvenu à abattre trois des trophées<br />
<strong>le</strong>s plus rares qui soient: l'hippotrague<br />
noir géant d'Angola (en photo), <strong>le</strong><br />
bouquetin d'Abyssinie et la très farouche<br />
antilope pygmée. A 30 ans<br />
seu<strong>le</strong>ment, il est devenu <strong>le</strong> plus jeune<br />
détenteur du «Roy E. Weatherby Big<br />
Game Trophy», l'équiva<strong>le</strong>nt des Oscars<br />
dans <strong>le</strong> monde de la chasse.<br />
Le jeune Américain a aussi appris à<br />
connaître un adversaire qui ne se laissait<br />
pas abattre comme ça. «A l'époque,<br />
je vivais au Kenya et je voulais<br />
rédiger un testament. Mon avocat<br />
m'a expliqué que si je mourais en<br />
Afrique, l'Etat américain recevrait<br />
55% de tout ce que je possède, partout<br />
dans <strong>le</strong> monde», raconte Mellon<br />
avant d'ajouter: «Je ne vais quand<br />
même pas donner mon argent à ce putain<br />
de gouvernement!»<br />
Leçon No 1<br />
NE PAS ÊTRE<br />
AMÉRICAIN<br />
Choqué par cette claque sur la nuque<br />
donnée par-dessus <strong>le</strong>s océans par <strong>le</strong><br />
long bras du fisc américain, James<br />
Mellon met en place sa première parade.<br />
En 1977, il rend son passeport<br />
US et devient sujet de Sa Majesté la<br />
reine Elisabeth II en s'installant aux<br />
î<strong>le</strong>s Vierges britanniques (BVI).<br />
«J'espère que vous vous rendez<br />
compte de ce que ça représente? Depuis<br />
je n'ai plus de relations avec <strong>le</strong>s<br />
Etats-Unis», dit-il. C'est la <strong>le</strong>çon<br />
numéro 1 dans son combat contre<br />
l'administration fisca<strong>le</strong> la plus puissante<br />
de la planète: celui qui veut<br />
contourner <strong>le</strong> fisc US n'a plus <strong>le</strong> droit<br />
d'être Américain.<br />
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Leçon No 2<br />
NE RÉSIDER<br />
NULLE PART<br />
Mais après la renonciation à la citoyenneté,<br />
il restait un problème pour<br />
James Mellon: il était toujours imposab<strong>le</strong><br />
à son domici<strong>le</strong> aux Etats-Unis,<br />
même en tant qu'étranger. Il s'établit<br />
donc officiel<strong>le</strong>ment aux BVI. Et lorsque<br />
<strong>le</strong> climat fiscal a commencé à se<br />
gâter là-bas aussi, Mellon a développé<br />
la parade ultime: une vie sans<br />
domici<strong>le</strong>. C'est sa <strong>le</strong>çon numéro 2.<br />
Il quitte <strong>le</strong>s Caraïbes et ne vit officiel<strong>le</strong>ment<br />
plus nul<strong>le</strong> part. Et en plus<br />
du fisc US, il se moque du même coup<br />
des autorités italiennes, de cel<strong>le</strong>s des<br />
BVI et de l'administration fisca<strong>le</strong><br />
suisse. Car sa famil<strong>le</strong> possède une maison<br />
à Klosters, dans <strong>le</strong>s Grisons. Un joli<br />
cha<strong>le</strong>t avec jardin, à dix minutes seu<strong>le</strong>ment<br />
de la télécabine. «It's very nice<br />
there», assure James Mellon.<br />
«Chaque pays connaît ses propres<br />
règ<strong>le</strong>s», poursuit-il doctement. Les<br />
Etats -Unis ont par exemp<strong>le</strong> toute une<br />
liste de critères en fonction desquels<br />
<strong>le</strong>s autorités définissent si quelqu'un<br />
y est domicilié ou non: «Situes membre<br />
de clubs locaux ou si tu as participé<br />
aux é<strong>le</strong>ctions.» James Mellon<br />
planifie méticu<strong>le</strong>usement <strong>le</strong> temps<br />
qu'il passe à chaque endroit, afin de<br />
ne surtout pas se faire happer par une<br />
domiciliation fisca<strong>le</strong>. «Mon statut de<br />
séjour n'a encore jamais été remis en<br />
question par <strong>le</strong> fisc américain», sourit<br />
James Mellon. En Suisse, <strong>le</strong>s ressortissants<br />
de l'Union européenne<br />
comme lui peuvent vivre jusqu'à<br />
90 jours sans être imposab<strong>le</strong>s.<br />
Quand <strong>le</strong> nom de James Mellon a été<br />
cité aux USA durant la première vague<br />
d'Offshore Leaks, il a confirmé<br />
avoir optimisé ses impôts avec des<br />
sociétés offshore. Sans sourcil<strong>le</strong>r. «Je<br />
me fiche de ce que <strong>le</strong>s gens pensent.<br />
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La seu<strong>le</strong> chose qui m'intéresse, c'est<br />
si ce que je fais est légal ou non. Tout<br />
ce que j'ai <strong>fait</strong> ou ce que je fais aujourd'hui<br />
est par<strong>fait</strong>ement légal.»<br />
Que <strong>le</strong>s autorités soient aussi en possession<br />
des données d'Offshore Leaks<br />
ne <strong>le</strong> désarçonne pas non plus. «Je ne<br />
<strong>le</strong> savais pas, mais je m'en fiche. Ils<br />
peuvent regarder tout ce qu'ils veu<strong>le</strong>nt.<br />
Je n'ai rien à cacher.»<br />
Pour James Mellon, chercher à<br />
payer <strong>le</strong> moins d'impôts possib<strong>le</strong> est<br />
tout à <strong>fait</strong> naturel. Aussi naturel que<br />
pour <strong>le</strong> simp<strong>le</strong> pékin d'al<strong>le</strong>r acheter sa<br />
viande là où el<strong>le</strong> est justement en action.<br />
Et à l'image des gens normaux<br />
qui dépensent beaucoup d'énergie à<br />
comparer <strong>le</strong>s prix, James Mellon, lui,<br />
met son énergie à placer sa fortune là<br />
où el<strong>le</strong> est <strong>le</strong> moins ponctionnée.<br />
Dans <strong>le</strong>s années 90 et 2000, il entretenait<br />
pour ce faire tout un aréopage<br />
de sociétés offshore. Et dans <strong>le</strong>s documents<br />
d'Offshore Leaks apparaissent<br />
<strong>le</strong>s traces de transactions de plus<br />
de 60 millions de dollars entre 2002 et<br />
2009.<br />
La place financière du Liechtenstein<br />
a joué un rô<strong>le</strong> important pour James<br />
Mellon. Un fiduciaire de Vaduz<br />
s'est occupé durant des années des<br />
millions offshore du Britannique. James<br />
Mellon apprécie <strong>le</strong>s banquiers et<br />
<strong>le</strong>s fiduciaires de ce petit pays. «J'ai<br />
confiance en eux. Ils ont la mentalité<br />
suisse», dit-il. Pour lui, c'est un<br />
grand compliment.<br />
Seu<strong>le</strong>ment voilà, <strong>le</strong>s transactions<br />
financières de James Mellon - chasseur<br />
émérite et jong<strong>le</strong>ur d'impôts -<br />
étaient tel<strong>le</strong>ment aventurières que<br />
même aux yeux surentraînés des spécialistes<br />
des finances basés dans <strong>le</strong>s<br />
Caraïbes, el<strong>le</strong>s ne paraissaient plus<br />
tout à <strong>fait</strong> conformes. En 2005, Mellon<br />
a voulu par exemp<strong>le</strong> transférer<br />
7,5 millions de dollars d'un compte<br />
d'une de ses sociétés aux î<strong>le</strong>s Vierges<br />
britanniques, vers son compte personnel.<br />
Mais il avait refusé de certifier<br />
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Date: 26.05.2013<br />
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par écrit qu'il payait correctement ses<br />
impôts. L'employé de la société de<br />
services offshore Portcullis Trustnet<br />
avait été a<strong>le</strong>rté par <strong>le</strong> <strong>fait</strong> que la transaction<br />
avait été déclarée comme un<br />
prêt sans intérêts par <strong>le</strong> directeur<br />
liechtensteinois de la société. Mais <strong>le</strong><br />
fiduciaire de Vaduz donna <strong>le</strong> feu vert,<br />
malgré <strong>le</strong>s inquiétudes de son collègue<br />
aux BVI.<br />
James Mellon se souvient encore<br />
«vaguement» de la transaction. Ses<br />
conseil<strong>le</strong>rs lui auraient dit d'embal<strong>le</strong>r<br />
l'argent dans un prêt, pour «des<br />
questions juridiques». D'ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong><br />
fisc américain n'avait aucun droit làdessus,<br />
car Mellon n'avait déjà plus<br />
de domici<strong>le</strong> aux Etats-Unis.<br />
Leçon No 3<br />
AVOIR UN COUP<br />
D'AVANCE<br />
Dans la mission qu'il s'est fixée de ne<br />
jamais livrer un cent à un Etat, James<br />
Melon doit parfois rendre <strong>le</strong>s armes. Il<br />
avoue payer encore des «milliers de<br />
dollars» de taxes immobilières et des<br />
«impôts p<strong>le</strong>in pot» sur deux trusts aux<br />
USA. Ces trusts avaient été fondés à<br />
l'époque par son grand-père, roi du<br />
pétro<strong>le</strong>, avant que James n'en devienne<br />
<strong>le</strong> bénéficiaire. «L'argent est coincé<br />
aux Etats-Unis. Et il est pratiquement<br />
impossib<strong>le</strong> de <strong>le</strong> sortir du pays.»<br />
Au passage, <strong>le</strong> jong<strong>le</strong>ur d'impôts<br />
explique encore que <strong>le</strong> reste de son argent<br />
ne se trouve plus aux Caraïbes<br />
depuis un moment. Toujours un coup<br />
d'avance - c'est la <strong>le</strong>çon numéro 3.<br />
Où se trouve sa fortune offshore? James<br />
Mellon ne <strong>le</strong> dira pas et répond en<br />
invoquant la mentalité suisse: «Ça,<br />
c'est une affaire privée.»<br />
Florian Imbach<br />
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Le riche héritier James Mellon a rompu<br />
avec <strong>le</strong> fisc américain alors qu'il était<br />
parti pour dix ans chasser en Afrique.<br />
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