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l’organisation de l’Ordre à la “Langue” de Provence, la
commanderie du Poët-Laval est, au XV e siècle, l’une des
plus importantes du sud-est de la France. Chassé de
Rhodes par les Turcs, l’Ordre des Hospitaliers de Saint-
Jean-de-Jérusalem prend le nom de l’île sur laquelle elle
s’installe au milieu du XVI e siècle pour devenir l’Ordre de
Malte. Le Poët-Laval va alors connaître un nouveau destin
religieux avec la Réforme. Les XVI e et XVII e siècles sont
marqués par les guerres de religion et le village passe
tour à tour aux mains des protestants et des catholiques,
non sans subir destructions et pillages. À la fin du XVI e
siècle, les Commandeurs quittent les lieux, la commanderie
et le château sont dévastés. S’amorce alors pour Le
Poët-Laval une période d’abandon progressif du vieux village.
À la fin du XIX e siècle, la construction de la route
Montélimar - Dieulefit doublée par la ligne du tramway à
vapeur, les meilleures terres agricoles, les moulins à farine
ou à huile de la vallée du Jabron, les fabriques de tuiles,
briques et poteries… l’activité économique se développe
logiquement dans la vallée, au profit de Gougne et le
Vieux Poët tombe en ruines.
Une reconquête autour du patrimoine,
de la culture et du tourisme
Baignées d’une lumière annonçant déjà la Provence et la
Méditerranée, les pierres claires, parfois éblouissantes au
soleil de l’été, du Vieux Poët, mêlent aujourd’hui harmonieusement
et avec vie passé et présent. C’est grâce à
l’Association des amis du Vieux Poët créée en 1926 par
une poignée de passionnés que le village connaît alors
une seconde naissance. En collaboration avec la commune,
au cours de ces dernières années, cette association
a œuvré pour que Le Poët-Laval puisse dévoiler tous ses
charmes et sa richesse patrimoniale au visiteur: la chapelle
Saint-Jean-des-Commandeurs dont ne subsistent qu’une
partie de la nef et le chœur avec son abside en hémicycle,
la commanderie, reconvertie en hôtel, où linteaux et croisées
à meneaux rythment toujours les façades… Le château
des Hospitaliers, surélevé d’un magnifique pigeonnier,
a quant à lui été racheté par la commune en 1988 et
restauré jusqu’en 1997 et accueille aujourd’hui des expositions
artistiques. Depuis le Grand Portail, longtemps accès
unique au village par sa partie basse, il faut se laisser
conduire de ruelles en passages couverts, d’escaliers en
terrasses… Rue couverte de la Chalenque, rue basse des
Remparts ou rue de la Tournelle sont les cheminements
les plus pittoresques du Vieux Poët. Deux lieux incontournables
de la vie culturelle et touristique du village méritent
la visite. Installé dans la demeure d’un chevalier Hospitalier
qui fut également l’ancien temple de la cité puis maison
commune en 1836, le Musée du protestantisme dauphinois
retrace l’histoire du protestantisme en Dauphiné, de la Réforme
à nos jours, et abrite une collection de mosaïques
contemporaines et des expositions temporaires. Portant
le nom du premier grand maître des Hospitaliers, le Centre
international d’art et d’animation Raymond-du-Puy constitue
un pôle culturel majeur dans le département et accueille
chaque année deux grandes expositions d’envergure
nationale voire internationale ainsi que des concerts
de musique classique et de jazz. Autour du vieux village,
diverses randonnées pédestres sont accessibles aux amoureux
de la nature, empruntant le “chemin des Corniches”
ou suivant “les pas des Huguenots”…
Renseignements: Office de tourisme du Pays de Dieulefit
Tél.: 0475464249 - Site: www.lepoetlaval.org
Crédits photos: dlebigot - Mairie de Poët-Laval
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