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Le concert du V<strong>en</strong>dredi saint nous offrit le Concerto<br />

pour piano n°2 de Beethov<strong>en</strong> avec Emmanuel Ax, et<br />

Le Chant de la Terre de Gustav Mahler avec <strong>en</strong> solistes<br />

An<strong>ne</strong> Sofie von Otter (mezzo-soprano) et Jonas Kaufmann<br />

(ténor), excusez du peu! Emmanuel Ax est un formidable<br />

pianiste qui préfère me<strong>ne</strong>r u<strong>ne</strong> carrière tranquille<br />

et <strong>ne</strong> <strong>pas</strong> se produire partout; il refuse les médias. Il nous<br />

a donné du Concerto n°2 de Beethov<strong>en</strong> u<strong>ne</strong> éblouissante<br />

exécution qui permit à chacun de redécouvrir l’œuvre; ce<br />

concerto étant un peu délaissé par les grands pianistes.<br />

En deuxième partie, nous avons assisté à u<strong>ne</strong> version probablem<strong>en</strong>t<br />

historique du Chant de la Terre de Mahler. Je<br />

n’avais ja<strong>mais</strong> ress<strong>en</strong>ti u<strong>ne</strong> telle t<strong>en</strong>sion et u<strong>ne</strong> telle émotion,<br />

ce fut u<strong>ne</strong> extraordinaire interprétation, tant de la<br />

Philharmonie de Berlin et de Simon Rattle que d’An<strong>ne</strong> Sofie<br />

von Otter et de Jonas Kaufmann. Comm<strong>en</strong>t oublier les<br />

dernières mesures de “L’Adieu”, où Madame von Otter<br />

nous tira les larmes des yeux <strong>en</strong> murmurant plus qu’<strong>en</strong><br />

chantant “Ewig, Ewig…” (Éter<strong>ne</strong>llem<strong>en</strong>t). Long sil<strong>en</strong>ce<br />

dans la salle, les bras du chef restant à mi-hauteur et les<br />

archets des cordes comme paralysés devant chaque instrum<strong>en</strong>t.<br />

Ce fut sans nul doute l’un des concerts les plus<br />

inouïs de ma vie, j’<strong>en</strong> suis <strong>en</strong>core bouleversé.<br />

CARMEN DOIT ÊTRE UNE GRANDE TRAGÉDIENNE,<br />

UNE FEMME FATALE,<br />

CE QUE LA VOIX DE MAGDALENA KOŽENÁ<br />

NE PEUT PAS TRADUIRE. POURTANT, À CHAQUE INSTANT,<br />

ON SENT UN TRAVAIL CONSIDÉRABLE.<br />

Le concert du Samedi saint fut consacré au Concerto pour<br />

piano de Schumann, interprété par l’imm<strong>en</strong>se Murray Perahia,<br />

à u<strong>ne</strong> œuvre moder<strong>ne</strong> de Luciano Berio, O King, et<br />

au Requiem de Fauré. Que dire devant le piano de Murray<br />

Perahia? Les superlatifs sont <strong>en</strong>nuyeux à énumérer… O<br />

King, de Berio, pour soprano et cinq instrum<strong>en</strong>ts, n’est<br />

<strong>pas</strong> selon moi musicalem<strong>en</strong>t inoubliable, <strong>mais</strong> il faut r<strong>en</strong>dre<br />

hommage à la soprano Kate Royal pour la prouesse<br />

technique. Simon Rattle <strong>en</strong>chaî<strong>ne</strong> avec le Requiem de<br />

Fauré, toujours avec Kate Royal, ainsi que Christian Gerhaher<br />

(baryton) et les chœurs de la Radio de Berlin. Dès<br />

les premières mesures de cette sublime musique, nous<br />

avons la gorge nouée. L’orchestre joue avec u<strong>ne</strong> légèreté<br />

et u<strong>ne</strong> int<strong>en</strong>sité incroyables, l’émotion est visible chez les<br />

musici<strong>en</strong>s et dans la salle. Le Requiem de Fauré est probablem<strong>en</strong>t<br />

le plus beau de tous avec celui de Mozart, et il<br />

est pour la première fois à ma connaissance joué à Salzbourg.<br />

Les premiers murmures des chœurs sont miraculeux<br />

et l’œuvre se déploie avec u<strong>ne</strong> pureté stupéfiante.<br />

Belle prestation des deux solistes, chantant comme il se<br />

doit avec beaucoup de ret<strong>en</strong>ue. Pour Fauré, la mort n’est<br />

<strong>pas</strong> un drame. Il le dit lui-même: “Mon requiem, on a dit<br />

qu’il n’exprimait <strong>pas</strong> l’effroi de la mort, quelqu’un l’a ap-<br />

N°645 LION EN FRANÇAIS 91

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