les jeux olympiques - LA84 Foundation

ATHENES, le 3)15 février 1896,— No 2
LES JEUX OLYMPIQUES
CONSILIA PROSPERARE
A l’étranger on suit d’un regard attentif
les efforts que l’on fait à Athènes pour assurer
le succès des Jeux Olympiques, dont
l’ouverture reste toujours fixée au 24 mars
de notre style.
Ces efforts méritent d’attirer l’attention
de ceux qui voient dans ces luttes sportiques
internationales, renouvelées de nos
glorieux ancêtres, un nouveau sujet de rapprochement
entre les peuples, et surtout le
point de départ de «l’éducation corporelle»
de l’avenir.
D’ancuns ont remarqué, avec une légère
pointe d’ironie, que ni les convulsions, de
l’Aniatolie, ni les troubles, de la Macedoine,
ni l’agitation de Crète n’avaient pu distraire
l’attention publique des préparatifs
faits en vue de donner aux Jeux le plus
d’éclat possible, que les feuilles les plus
graves s’occupaient presque au tant de la
restauration du Stade que des questions politiques
qui auraient dû passionner le plus
l’opinion.
Cela est vrai jusqu’à certain point et n’est
pas fait pour déplaire dans les circonstances
où nous sommes Du moment que nous voulions
la paix avec nos voisins, que nous renoncions
à la politique d’aventure qui
nous a si mal réussi dans le passé, nous
devious tout faire pour répondre aussi dignement
que posible à l’opinion que nos
amis se font de nous.
Ayant accepté la mission aussi difficile
que délicate de donner le plus grand lustre
aux Jeux des ancêtres modifiés selon les
besoins et les exigences de l’esprit moderne,
nous devions montrer que cette tache n’était
pas au-dessus de nos moyens. C’est
montrer, du même coup, que nous ne nous
sommes point attardés sur les voies du progrès
et que l’hellénissme est, à tous les
points de vue, le premier des facteurs du
problème oriental. Or, rien ne pourrait en
donner une plus haute idée que la vue du
pays tel que nous l’avons fait depuis l’expulsion
des Turcs. Il faut donc, de toute
nécessité, que les milliers d’étrangers qui
vont venir de loin voient la Grèce telle
que’elle est après l’avoir vue sous ses habits
de fête. Car la Grèce en négligé est—malgré
ses vêtements encore en lambeaux —
comme les belles femmes: Elle ne, perd rien
à être vue de près.
Cette préoccupation a fait que nous n’avons
cessé, au milieu es couvulsions qui
Supplément au N o 4
DU MESSAGER D’ATHENES
semblaient annoncer l’agonie d’un grand
empire à l’héritage duquel nous avons les
droits les plus légitimes, d’attribuer une importance
capitale au succès des Jeux Olympiques.
Que les efforts de tous viennent donc
seconder ceux du comité afin que nos
hôtes puissent dire en nous quittant. «Nous
avons trouvé une Grèce bien différente de
celle qu’on nous enseignait pour ainsi dire
à mépriser, une Grèce en progrès, affinée
par la civilisation, une Grèce qui sera,
aussi bien par ses traditions que par le génie
de ses habitants un élément d’ordre
et de prospérité pour le monde oriental».
LE GOUVERNEMENT
ET LES JEUX OLYMPlQUES
On reproche au gouvernement son peu
d’intérêt pour les Jeux. Ce reproche porte
à faux. Il est vrai que le crédit porté au
budget est si exigu qu’il mérite à peine
d’être signalé, mais il peut être doublé,
triplé même, si le besoin s’en faisait sentir.
Jusqu’ici les ressources du Comité ont suffi
à tous les besoins et l’on peut compter que
les recettes des timbres-poste spéciaux, de
la médaille commérative et de la location
des places s’élèveront à plusieurs dixaines
de mille francs.
On n’a, du reste, au Comité, aucune appréhension
à ce sujet. Il y aura toujours,
si les ressources venaient à s’épuiser un
Deus ex machina pour le tirer d’embarras.
Quelques journaux engagent le gouvernement
à prendre une part active aux préparactifs.
Il est, disent-ils, du devoir du président
du conseil d’intervenir, de prendre
la direction des choses qui clochent. Les
Jeux Olympiques ne sont pas une fête athénienne;
ils sont une solennité panhellénique.
Ce n’est pas seulement Athènes qui
en bénéficiera, mais la Grèce entière, moralement
et matériellement. Il est donc du
devoir du gouvernement d’assurer ce double
bénéfice.
Parler ainsi, c’est méconnaître les efforts
du Comité et ceux du Diadoque qui le préside
avec l’autorité que lui donnent sa
haute situation et la rectitude de son jugement.
On ne peut donc enlever à ce Comité la
direction des travaux et des Jeux. Il a été à
la peine, il doit être â l’honneur. Il ne peut
même y avoir d’action parallèle à la sienne
La tâche du gouvernement et celle du
Comité sont parfaitement distinctes. A ceux-
là la refection et l’embellissement des rues,
l’arrosage, la propreté et la police. A celuici
la suprème direction des Jeux et des fêtes,
la restauration, la construction et la décoration
des amphithéâtres, des pistes, du stand,
du vélodrome e etc.
Les travaux sériés de la sorte n’en seront
que plus promptement et mieux exécutés.
LES ÉTRANGERS A ATHÈNES
PENDANT LES JEUX
Quel que soit le nombre des étrangers
qui nous feront l’honneur d’assister à la
restauration des Jeux Olympiques, on peut
dire, sans crainte de se tromper, qu’ils ne
seront pas exploités par les aubergistes et
qu’ils trouveront, presque partout, le comfort
auquel sont habitués les voyageurs qui
visitent Athènes en cette saison.
De, fait, des mesures sont prises par une
commission spéciale nommée à cet effet pour
assurer à tous nos visiteurs bon souper et
bon gîte comme dans les conditions ordinaires.
Les grands hôtels et les hôtels de
second ordre d’Athènes, du Pirée, du Phalère
et de Kiphisia—ces derniers desservis
par une quarantaine de trains par jour—ont
déclaré, à ce qu’on nous assure, qu’ils ne
changeraient rien à leurs prix ordinaires.
Les autres en feront certainement- autant.
Au reste, la police prendra, d’accord
avec la commission indiquée plus haut, les
précautions les plus minutieuses pour empêcher
que les voyageurs ne soient exploités
par les gens qui en vivent
Si les Hôtels, si nombreux à Athènes et
dans les localités indiquées, ne suffisaient
pas à héberger nos hôtes, on s’adressera
aux particuliers et l’on pourra même, au
besoin, louer les maisons du Phalère restées
vides pendant la saison d’hiver.
En un mot, nos hôtes trouveront, à des
prix raisonnables, nous en sommes certains,
les aises et le confortable qu’ils sont
habitués à trouver dans leurs voyages.
LE STAND
Les travaux, que favorise un temps splendide,
sont avancés au point que l’on n’a
plus à redouter la moindre anicroche. Le
Stand sera livré à la commission des Jeux
Olympiques dans les délais déterminés. On
a commencé, depuis quelques jours, la pose
le la toiture et les travaux d’aménagement
à l’intérieur pourront commencer sous peu.

6 LES JEUX OLYMPIQUES
Au reste, commission, entrepreneur, architecte
et ouvriers se multiplient pour l’achèvement
du Stand dont les formes architecturales
produisent le plus excellent effet.
La commission s’était adressée aux différents
Etats, sans en excepter la Turquie
qui se feront probablement représenter aux
Jeux Olympiques, pour leur demander des
armes de divers calibres en usage dans leurs
armées. Ces armes seront exposées dans le
salon d’honneur du Stand par les soins de
la commission que préside, avec une incontestable
autorité le prince Nicolas, un des
princes les plus sympathiques ds la maison
royale de Grèce.
Disons à ce propos que la plupart des
Etats ont gracieusement répondu à l’appel
de la commission. Quelques uns, comme la
Bulgarie et la Turquie, en ont fait cadeau
à la commsssion, qui les a remerciés au nom
de la nation et du Roi. D’autres, les ont
envoyées à titre de retour. Nous croyons,
cependant, que ces dernières en feront cadeau
à la commission à la fin des Jeux. On
aura ainsi un véritable musée des armes à
feu, des épées et des sabres en usage dans
les principales armées de l’Europe et de
l’Amérique.
LE VELODROME
Les travaux se poursuivent avec une activité
que l’on pourrait vraiment qualifier de dévorante.
Les voies qui y mènent sont terminées, la piste
est finie, le mur de clôture achevée, les terrains
d’alentour complètement nivelés. Les loges en
bois pouvant contenir plusieurs milliers de spectateurs,
sont prêtes et l’on n’attend plus que
l’achèvement des échafaudages pour les placer tout
autour de la piste qui est, comme on l’a dit de
forme rectangulaire, légèrement sphérique aux
quatre coins et, d’une longueur totale d’un tiers
de kilomètre.
Le mur d’enceinte est percé, sur le devant, de
deux portes qui noue semblent trop étroites pour
laisser entrer aussi bien que pour laisser sortir le
flot des spectateurs qui se pressera pour pénetrer
dans l’intérieur. Elles ont en outre trop mesquine
apparence.
Nous comprenons fort bien que l’on ne puisse
donner grand air, si nous pouvons nous exprimer
aussi, au mur d’enceinte, qui a une longueur totale
de deux kilomètres environ, mais rien ne s’oppose
à ce ce que l’on donne un air architectural
aux deux portes percées sur le devant et surtout
une largeur en rapport avec la foule des spectateurs
tous les spectacles pendant toute la durée des
Jeux. C’est bien le moins qu’on puisse faire pour
la presse qui a eu le bon goût de ne pas se plaindre
d’avoir été exclue des commisions.
Disons à ce propos que la présence de journalistes,
qui sont, d’ordinaire, gens de bon conseil
et de prompte exécution aurait été fort utile aux
commissions qui ont parfois besoin d’être secouées.
De Paris à Athènes
mercial de premier ordre. Il était naturel,
qu’appelée à renaître, la Grèce cherchât,
avant tout, les conditions de sa vie nouvelle
dans le développement de ces dons précieux
qui procurent la richesse et la puissance, en
même temps qu’ils assurent, aux idées économiques,
la prépondérance dans la direction
de sa vie sociale.
Aussi, la Grèce a-t-elle accompli déjà des
prodiges. Je sais qu’on peut lui reprocher
les misères de sa politique. J’ai, moi-même,
ailleurs, montré par quelle série d’imprudences
elle en est arrivée à compromettre
gravement sa situation financière. Mais,
hélas ! de pareilles fautes ne lui sont pas
spéciales. Combien d’autres pays, et des
plus grands, en ont commises, en commettent
tous les jours de semblables, ayant seulement
cet avantage d’être assez forts pour
résister plus longtemps au mal ! Puis, très
heureusement, le fonctionnement de la machine
politique, chez une nation libre et
progressiste, ne représente qu’une faible
part de l’activité générale. Les grands progrès,
c’est des efforts individuels et des associations
volontaires qu’il faut les attendre.
Or, si les Grecs, à ces pointa de vue,
ont encore beaucoup à faire, il suffit, pour
se rendre compte de la route par eux parcourue,
d’examiner ce qui se passe à Constantinople
et dans les villes ou districts
encore soumis à la domination turque. Cette
comparaison suffira pour démontrer avec
quelle énergie la Grèce s’avance dans les
voies de progrès où elle a, jadis, brillé d’un
si vif éclat.
Tout cela, M. D. Georgiadès le dit en
son livre. Tour à tour poète, historien, statisticien,
mais toujours attachant, l’auteur,
sans négliger l’histoire générale et les souvenirs
de l’antiquité, nous fait connaître la
Grèce moderne dans son passé récent, dans
son présent, dans ses rèves d’avenir. Il fait
mieux encore, il nous indique comment on
doit s’y prendre pour aller, sur place, contrôler
ses dires. La restauration des jeux
olympiques, annoncée pour le printemps
prochain, attirera, sans aucun doute, à
Athènes, un grand nombre de nos compatriotes.
Le livre de M. D. Georgiadès auquel,
pour notre part, nous souhaitons un succès
aussi grand que mérité, leur sera un excellent
compagnon de voyage.
qui s’entasseront dans l’enceinte du vélodrome. où des modifications profondes s’élaborent NOUVELLES ET RENSEIGNEMENTS
LA PRESSE AU STADE
Une travée, pouvant contenir plus de cinq cents
spectateurs, est destinée aux représentants de la
presse au Stade Panathénaïque. Les places ne
seront pas numérotées, mais le service d’ordre
sera fait de manière à permettre aux journalistes
de voir de près, et dans les meilleures conditions
possibles, les évolutions des Jeux qui se feront sur
l’admirable piste du plus vaste amphithéâtre qul
existe au monde.
La travée destinée à la presse est à coté de
celle du Comité hellène des Jeux Olympiques,
présidée, comme on sait, par le Diadoque. S.A.R.
et les deux autres princes, ses frères, présidents
de commissions spéciales, prendront place au milieu
de leurs collègaes.
Il sera donné aux représentants des feuilles
grecques et étrangères des billets gratuits pour
LES JEUX OLYMPIQUES
C’est le titre d’un ouvrage de M. D. Georgiadis,
que nous recommandons à nos lecteurs. Nous
en détachons la préface, qui suffit à en donner
une idée.
Ce livre est l’œuvre d’un érudit et d’un
sincère. L’auteur qui sait être impartial
jusqu’à, critiquer, quand il y a lieu, la nation
qui lui est siéhère, a pense, avec raison,
que le meilleur moyen de nous la faire
apprécier, était de nous la faire connaître.
Son livre est une sorte de guide, écrit par
un économiste financier qui sait à la fois
décrire et philosopher.
Il trouvera, en France, pour public, des
lecteurs. sympathiques.
Aucune nation, plus que la nôtre, ne
s’est intéressée à la Grèce. Je pourrais rappeler
qu’avant la période venitienne, la féodalité
française a joué, dans le pays des
grands classiques, un rôle actif et non sans
gloire. Mais je songe, surtout, à l’intervention
si puissante de la France à l’époque,
encore rapprochée de nous, où fut fondée la
Grèce moderne. Si douloureux qu’aient été
les événements qui se sont réalises depuis
cette époque, la Francs n’a pas abandonné
sa politique généreuse dans le Levant ; elle
reste l’espoir des nationalités qui ont à s’affirmer
ou à conquérir leur légitime expansion.
Son rôle est tout tracé : l’orientation
de son commerce, l’intérêt de son influence
intellectuelle et politique sont d’accord avec
es sentiments instinctifs pour faire d’elle
le défenseur naturel des nations qui cherchent,
dans le développement autonome de
leurs populations, la voie de la civilisation
et du progrès.
La Grèce est au premier rang parmi ces
rations, et nous la croyons appelée à un
grand avenir. Sa situation géographique,
comme ses traditions l’appellent à jouer un
rôle prépondérant dans ce coin de l’Europe
lentement. Elle est, d’ailleurs, digne de cet
avenir. Il est bien peu de pays où règne un
plus profond et plus sincère sentiment de
l’égalité et de la liberté, bien peu où le
commerce et la marine marchande tiennent
une place aussi prépondérante. Or, ce seront
là les conditions essentielles du développement
des peuples au cours des prochains
siècles. Ces qualités, la Grèce les
trouve dans le fond même de son antique
race. Dans la glorieuse histoire, qui fait
d’elle, pour tous les peuples de l’Europe,
une illustre ancêtre, elle brille autant par
le commerce que par la littérature et par
l’art. Athènes ne chercha longtemps, dans
les productions de ses poètes, de ses culpteurs
et de ses peintres, qu’une splendide
illustration qui la fit reine des lettres et des
arts comme elle était déjà reine du commerce.
Corinthe fut aussi, des siècles avant
le percemeut de l’isthme, un centre com-
PAUL BEAUREGARD.
L’Antigone de Sophocle aux Jeux Olympiques.
— Nous ne dirons rien du bruit qui s’est
fait autour de la représentations d’Antigone, qui
fera, décidément, partie du programme des Jeux.
Ces une auraient voulu que la pièce fut jouée par
les meilleurs artistes et non par des dilettanti ;
mais la dernière idée a prévalu. La représentation
sera donnée au Stade. L’aménagement et la décoration
de la scène ont été confiées à M. Balanos,
architecte du ministère de l’instruction publique.
La scène sera en bois salon le modèle de la
restauration du palais royal de Mycènes par M.
Chippié. Nous parlerons d’Antigone et de la scène
sur laquelle elle sera représentée dans un de nos
prochains numéros.
Les spectacles du Stade.— Nombreux et variés
seront les spectacles du Stade. On ne sera
cependant admis que sur présentation de billets

qui seront livrés moyennant un prix fixé d’avance
par le Comité.
Il y aura, comme pour la presse, des travées
réservées aux députés, aux corps de l’Etat aux in-
vités et peut-être aussi aux corps de métier.
Les membres du corps diplomatique auront leurs
places à côté du Roi, des princes de la famille
royale, et des princes étrangers, sur le premier
rang de l’bémycicle
Le Stade peut contenir de 55 à 60,000 spectateurs
dont plus de 25,000 assis.
Autour du Stade. — Des feuilles athéniennes
se plaignent, à raison peut-être, que les alentours
du Stade, ne soient pas encore aménagés de manière
à satisfaire les principaux besoins des milliers
de spectateurs qui se presseront dans son enceinte.
On n’y voit encore, en effet, ni buvettes,
ni fontaines publiques, ni buenos retiros, ni d’endroit
réservés aux athlètes et autres qui pourraient
se trouver mal pendant les représentations.
Cependant ou nous affirme de la manière la plus
formelle que ces accessoires des grands spectacles
seront achevés en même temps que le Stade.
Les travaux du Stade, — Nous nous bornerons
à rappeler que l’on a multiplié les équiqes
d’ouvriers, que l’on a placé sous la direction
d’habiles contre-maitres et qu’il n’y a pas d’encombrement
sur les chantiers. Les gradins ne seront
pas tous en marbre blanc du Pentélique, dont
la blancheur immaculée produit le meilleur effet,
Il y aura aussi quelques rangées en bois, mais
ils seront peints de manière à ne pas déparer
l’ensemble vraimeut splendide de l’inmense et
superbe amphithéâtre.
La commission estime que plus d e 35,000
spectateurs pourront prendre place sur les gradins
de marbre. Les coultoirs entre les travées
sont espacés de manière à reudre la circulation
facile et à empêcher d’ennuyeux encombrements.
La police du Stade. — Le service d’ordre
sera placé sous la direction d’un officier supérieur
dommé par S. A. R. le Diadoque, président de
la commission des Jeux Olympiques. Des commissaires
spéciaux seront désignés pour le service
d’ordre dans chaque travée. Ils seront assistés
par des agents, qui serout détachée, pendant la
durée des Jeux du serviee central de la préfecture
de police.
La poussière! — Un de nos confrères fait dire
à un étranger : « Nous n’avons que faire de vos
pavois, de votre éclairage électrique, de vos théâtres.
Délivrez-nous seulement de la poussière !
Votre ciel, votre soleil, votre belle ville nous suffisent
».
On aura quelque peine à se délivrer de la poussière
qui rend, parfois, si pénible le séjour d’Athèuss.
On y parviendra cependant en arrosant
deux ou trois fois par jour les principales rues, les
avenues qui aboutissent au Stade, la promenade
circulaire de l’Acropole, le boulevard de Kiphissia
rue de Patissia et de Sépolia. Car ce n’est
pas seulement dans l’intérieur, c’est surtout aux
environs d’Athènes que se forment ces nuages de
poussière qui aveuglent les passants. La municipalité,
qui a déjà voté un crédit de cent mille
francs pour l’entretien des rues et un crédit le
dix mille drachmes pour l’arrosage, ne laissera
pas, en ce
inachevée.
qui concerne la poussière, son œuvre
A reste, la réfection des voies et des rues indiquées
rendra moins difficile la tâche de la municipalité.
Une bonne mesure du préfet de police. —
M. Baïractaris à fait savoir qu’il e propose de
LES JEUX OLYMPIQUES 7
faire, quinze jours avant l’ouverture des Jeux
Olympiques, une inspection générale des marchés
pour s’assurer s’ils sont suffisamment fournis des
denrées, nécessaires à l’alimentation de la population
de la ville et des hôtes pendant la durée
des Jeux. Il invitera, en outre, tous les directeurs
d’hôtels, restaurants et pensions, grands et
petits, à n’employer que des vivres et des denrées
d’une fraîcheur irréprochable et à ne pas
accroître les prix de manière à diminuer le renom
hospitalier de la Grèce.
Il va sans dire que la même mesure sera étendue
aux cochers, aux bateliers et à tous les gens
de peine et de service qui se trouveront, par l’exercice
même de leurs métiers, en contact direct
avec les voyageurs.
Si des mesures sont prises dans ce sens et si
l’on veille à leur application la Grèce évitera le
reproche que l’on a fait aux autres pays à l’occasion
des expositions internationales. C’est dire
que M. Baïractaris aura justifié la bonne opinion
que l’on a de lui.
DEFINITION DE L’AMATEUR, ENGAGEMENTS
1. Est amateur : Toute personne qui n’a jamais
pris part à un concours ouvert à tous venants,
ni concouru pour un prix en espèces ni
pour une somme d’argent, de quelque source
qu’elle provienne, notamnent des admissions sur
te terrain, ou avec des profesesiouels, et qui n’a
jamais été à aucune période de sa vie, professeur
ou moniteur salarié d’exercices physiques. Celui
qui se procure de l’argent au moyen des prix
qu’il a gagnés, perd par là même, sa qualité
d’amateur.
2. Toute société qui voudra prendre part au
Jeux Olympiques devra faire parvenir au Secrétariat
Général du Comité des Jeux Olympiques à
Athènes, une liste contenant les noms des concurrents
et le concours pour lequel ils s’engageront.
Des listes devront se trouver entre les mains
du Secrétaire Général vingt jours au moins avant
le commencement des Jeux.
PROGRAMME DÉTAILLÉ
POUR
LES SPORTS ATHLÉTIQUES
ET LA GYMNASTIQUE
A. Courses et Concours.
I. Première journée.
1) 400 mètres.
2) Saut en longeur.
3) 100 mètres.
4) Lancement du disque.
5) 800 mètres.
II. Deuxième journée.
1) Saut en hauteur.
2) 110 mètres haies.
3) Lancement du poids.
4) 1500 mètres.
5) Lutte.
III. Troisième journée
1) Barre fixe et barres parallèles profondes:
exercices individuels.
2) Barre fixe et barres parallèles probondes:
nouvements d’ensemble.
3) Anneaux.
4) Saut au cheval.
5) Corde lisse en traction de bras.
6) Maniement des mils: mouvements
d’ensemble.
IV. Quatrième journée.
1) Course de Marathon (40 kilomètres).
2) Travail des poids.
3) Saut à la perche.
4) Courses finales.
Les Courses et Concours auront lieu dans
l’ancien Stade d’Athènes, excepté la course
de Marathon au Stade.
B. De la Direction.
La Direction des Courses et Concours
sera confiée à :
I. Un Comité d’Éphores, dont la décision
sera sans appel dans tous les cas non prévns
par le Règlement des Courses et Concours.
II. Deux Comités de Juges, l’un pour les-
Sports athlétiques, l’autre pour la Gymnastique.
Dans chacun des ces denx Comités,
il y aura un représentant de chacun des différent
pays qui prendront part aux Jeux.
Chacun des deux Comités nommera un
Président-Arbitre, dont les décisions seront
sans appel dans le cas d’une différence d’opinion
parmi les Juges. Les Juges auront
tout pouvoir de disqualifier les concurrents
coupables d’une infraction quelconque.
III. Un Directeur Général des Courses et
Concours, sous lequel seront placés un starter,
deux chronographeurs et plusieurs
commissaires.
C. Règlement
d s Courses et Concours.
I. Dispositions générales.
1. Toute réclamation contre un conrurrent
ou contre sa qualification comme amateur,
devra être faite au Comité des Éphores,
ou au Comité des Juges, par écrit,
avant que les prix soient décernés ; elle devra
être appuyée au dépôt d’une somme
de 20 francs, qui ne sera rendue qu’autant
que la réclamation aura été admise.
2. Dans chaque course et concours, l’ordre
et la place des concurrents recevra un
numéro qu’il porters ostensiblement sur la
poitrine pendant le concours.
3. Chaque concurrent devra porter un
vètement le couvrant au moins des épaules
aux genoux : tout concurrent qui ne serait
pas convenablement vêtu pourra être exclu
du concours.
II. Courses à pied.
1. La piste du Stade sera mesurée à 30
centimètres de la courbe intérieure.
2. Le départ sera donné au pistolel.
3. Tout coureur qui aura gagné du terrain
avant le signal du départ, prendra 1
mètre de retard pour la course de 100 et
110 mètres ; 2 mètres de retard pour celle
de 400 mètres ; 3 mètres pour celle de
800 mètres et 5 mètres pour celle de 1500
mètres et pour la course de Marathon ; pour
un deuxième rappel la pénalité sera doublée
; un troisième rappel amènera la disqualification
du, concurrent coupable.
4. Aucun concourent ne devra toucher
de quelque partie du corps que ce soit la
portion du sol placée en avant de la ligne
de départ.
5. Dans la course de 100 mètres, chaque
coureur aura sa ligne délimité par des cordes
soutenues par des piquets. Les cordes
seront espacées de 1 m. 20 et il y aura un
piquet tous les 20 mètres.
6. Dans la course de 110 mètres haies, il
y aura 10 haies, 9 mètres entre chaque

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haie, 15 mètres plat au départ, et 14 mètres
à l’arrivée. La hauteur de chaque haie
sera de 1 m. 6. Chaque concurrent aura sa
ligne de haies et ne devra pas changer de
ligne pendant la course.
7. Tout coureur qui, dépassant un autre
coureur, aura coupé la ligne suivie par ce
dernier, sans avoir au moins deux mètres
d’avance sur lui sera disqualifié.
III. Saut.
1. Dans le saut en longeur chaque concurrent
sautera trois fois; il sera accordé
trois nouvelles épreuves à chacun des trois
concurrents qui auront fait le meilleur saut.
Tomber en arrière, reculer après avoir sauté
ou dépasser la ligne d’élan de l’un ou l’autre
pied comptera pour un essai; dans ce
cas la distance franchie ne sera pas mesurée.
Les distances seront mesurées en abaissant
une perpendiculaire de la marque du
talon la plus rapprochée de la ligne d’élan
à cette ligne.
2. Dans le saut en hauteur et le saut à la
perche, il sera accordé trois essais à chaque
hauteur à chaque concurrent. Un essai infructueux
ne comptera qu’autant que la
barre sera tombée. La hauteur sera mesurée
du sol au centre de la barre.
IV. Lancement du disque et du poids.
1. Le disque sera en bois, encerclé de
fer, de forme lenticulaire, d’un diamètre
de 22 centimètres, ayant sur les deux côtés
des plaques en bronze et pèsera 2 kilos. Il
sera lancé d’un socle carré, large de 2 m.
50 de côté et haut de 6 centimètres.
2. Le poids sera en fer, de formé sphérique
et pèsera 7 k. 250. Un carré de 2 mètres
de côté sera délimité sur le sol. Le
poids sera jeté de l’épaule avec une seule
main, sans que l’athlète sorte de ce carré.
3. La distance sera mesurée perpendiculairement
de l’endroit où le disque ou le
poids aura touché terre pour la première
fois à la ligne du carré la plus proche ou
au prolongement de cette ligne.
4. Chaque concurrent pourra jeter trois
fois le disque ou le poids; il sera donne trois
nouveaux essais à chacun de trois concurrents
qui l’auront jeté le plus loin. Sera
déclaré vainqueur, le. concurrent qui dans
ses six essais aura atteint la meilleure distance.
Sortir du carré ou descendre du socle,
ne fût-ce que d’un seul pied, compte
pour un essai.
V. Travail des poids.
1. Deux concours auront lieu : a) Travail
des poids avec une seule main. d) Travail
des poids avec les deux mains.
2. Dans chacun de ces concours, chaque
concurrent aura droit à trois essais; trois
nouveaux essais seront accordés à chacun
de trois concurrents qui auront soulevé les
plus grands poids. Sera déclaré vainqueur,
le concurrent qui aura soulevé, verticalement,
audessus de sa tête, a pleine longueur
de bras, le plus grand poids.
3. Les concurrents pourront soulever le
poids : a) Dans un seul mouvement continu.
b) En élevant le poids jusqu’à l’épaule
ou au niveau de l’épaule, puis, dans un
second effort, en le portant verticalement
au-dessus dé la tête.
4. Le poids et la main ou les mains ne
devront toucher quelque autre partie du
corps que ce soit.
VI. Lutte.
1. Les lutteurs ont le droit de se saisir
seulement de la tête à la ceinture.
LEL JEUX OLYMPIQUES
2. Le croc-en-jambe ent interdit.
3. La lutte a lieu les mains ouvertes, et
il est défendu de donner des coups, d’égratigner,
de mordre; ou de joindre les mains.
Mais il est permis aux lutteurs de se prendre
le poignet pour enlacer le corps de l’adversaire.
Il est défendu aux lutteurs de porter des
chaussures.
5. Sera déclaré vaincu, celui dont les
deux épaules toucheront terre en même
temps.
6. Si les lutteurs roulent l’un sur l’autre,
celui dont les épaules toucheront terre
les premières, sera déclaré vaincu.
VII. Exercices gymnastiques.
1. Pour les exercices individuels le temps
accordé à chaque concurrent sera de 2 minutes.
2. Pour les mouvements d’ensemble
temps accorde à chaque équipe sera de 4
minutes.
3. Les sociétés ne pourrront présenter
d’équipes inférieures à 10 gymnastes.
Pour le Comité hellène :
Le Secrétaire Général
TIMOMÉON PHILÉMON