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Monsieur le Premier Président,
Messieurs,
Il y a quatre ans, nous installions M. Fourcade comme
Procureur général. Il nous arrivait plein d'enthousiasme.
Le rêve de toute ma vie, nous disait-il, vient de se
> réaliser ! Il m'est enfin donné de fouler cette terre
» d'Afrique vers laquelle m'attiraient, depuis tant d'an-
» nées, des aspirations que je ne raisonnais pas, mais au
courant desquelles je me laissais doucement entraîner.
■ puis le dire,
Je viens donc à vous le cœur plein de joie et, je
d'enthousiasme Toutes les choses
» nouvelles qui m'environnent, il y a longtemps que je
vivais avec elles par l'imagination. Ce ciel si pur, ce
soleil éblouissant, cette verdure éternelle,
ces palmiers
» élancés, ces blanches mosquées, tous ces costumes variés
;> et pittoresques, je les ai toujours connus. »
Et,
quand M. le Procureur général Fourcade nous tenait
ce langage, il laissait éclater les véritables sentiments
qui l'animaient. Je n'en veux pour preuve que les quatre
années qu'il a passées parmi nous. C'est un bien long
dévouement de la part d'un magistrat venant de France.
L'Algérie lui en doit quelque reconnaissance. Mais
M. Fourcade n'était pas de ceux qui, sur le pont du navire
qui les emporte pour la première fois vers nos rivages,
tournent leurs regards vers la mère patrie, y cherchant
déjà la position à laquelle les conduiront au plus tôt les
titres qu'ils viennent conquérir en Algérie.
Ces quatre années auront été une période de préparation.
Les idées acceptées aujourd'hui triomphaient peu à peu, et