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SÉQUENCE 3 : CHARLES BAUDELAIRE, POÈTE MAUDIT ?

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Texte support : « Quand le ciel bas et lourd... », Spleen IV,<br />

in Les Fleurs du Mal, 1857 (Section Spleen et Idéal)<br />

Problématique :<br />

Comment le spleen baudelairien est-il défini dans ce poème ?<br />

SÉANCE 4 :<br />

LA3 - SPLEEN IV<br />

Introduction : vers la fin de la section « Spleen et Idéal », 4 poèmes, les pièces 75, 75, 77 et 78 portent<br />

toutes le même titre. Nous avons ici le 4e et dernier. Chacun présente un visage différent de l’ennui qui<br />

accable le poète. Le spleen dans sa forme aiguë se présente comme une maladie. Ce poème mêle les<br />

conséquences sur le physique et mentales. Il s’agit ici d’une ultime bataille qui oppose les deux postulations<br />

du spleen et de l’idéal, à travers deux sentiments de l’espoir et de l’angoisse. Baudelaire nous propose<br />

dans ce poème une véritable définition du spleen, en partant des circonstances de son apparition et<br />

en développement le récit d’une lutte intérieure.<br />

Axes d'étude :<br />

I. Les circonstances du spleen<br />

1. Le paysage : climat et couleurs<br />

Les trois premiers quatrains sont reliés par l’anaphore de «Quand» qui introduit des subordonnées<br />

circonstancielles. Ces quatrains qui ne forment donc qu’une seule et même phrase dont la proposition<br />

principale sera le quatrième. Le poète insiste ainsi sur les circonstances de l’apparition du spleen et la notion<br />

d’enfermement : Le climat est humide, pluvieux et étouffant, on devine un ciel plombé de nuages («<br />

bas et lourd » vers1). Par ailleurs, l’obscurité domine le paysage : «jour noir», oxymore qui insiste sur<br />

l’absence totale de clarté, qui va à l’encontre de l’écoulement logique du temps qui veut la journée soir<br />

lumineuse et la nuit obscure (comparatif «plus que»).<br />

2. Les correspondances entre l'environnement et l'état intérieur du poète<br />

Ce climat introduit une idée d’enfermement à travers l’association du ciel à un couvercle. Celle impression<br />

est d’ailleurs reproduite dans la forme du poème : ces trois quatrains sont renfermés sur euxmêmes<br />

: anaphore avec « quand ». Le « couvercle » et le « cercle » (rime riche) enferme le lecteur. On<br />

est dans une sorte de sphère, de laquelle rien ne peut s’échapper (« couvercle », « cachot », « murs »,<br />

«plafonds », « barreaux », « prison », « filets », tous ces mots désignent notre Terre). Même l’horizon<br />

n’ouvre à rien. Cette idée d’enfermement ne s’illustre d’ailleurs pas que par la figure du cercle. Les lignes<br />

droites évoquées sont celles de la pluie, et deviennent les barreaux d’une prison. Comme chez les romantiques,<br />

les perturbations atmosphériques influent sur le psychisme ; les idées noires ressortent (« un jour<br />

noir » oxymore qui renforce l’idée de ténèbres ; « nuit » vers 4). La rime «nuit/ennuis» illustre parfaitement<br />

cette influence, mais chez Baudelaire, on ne sait jamais si c’est le paysage qui influe sur son humeur ou<br />

l’inverse. En effet, c’est «le ciel» qui «pèse» sur «l’esprit», mais ce dernier est déjà «gémissant en proie<br />

aux longs ennuis». On a donc l’impression d’une double influence, ou d’un effet d’écho.

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