Les Congolais ont voté! Et après ? - Caritas Goma

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La Une Des faits inquiétants émoussent les espoirs des Congolais après le vote Ces électeurs sont passés de l’enthousiasme de voter à la colère de ne pas retrouver leurs noms sur des listes, avant de se calmer en apprenant la décision de la CENI d’accepter tout porteur d’une carte d’électeur. Tout cela dans l’espoir d’un lendemain meilleur (Chaude ambiance devant un bureau de vote au Collège St Georges de Barumbu à Kinshasa-Ph. GM Kamandji) Au travers de ces élections, la plupart des Congolais espèrent un nouvel esprit dans le chef des gouvernants pour des solutions appropriées aux défi s nationaux. Mais, après le vote, des Congolais ont l’impression d’un gâchis. Plusieurs faits inquiétants émoussent les espoirs légitimes du peuple sur ce vote. En fait, la suspension du service téléphonique de court message (SMS) constitue à elle seule le triste témoignage d’une situation postélectorale délétère, ressentie par la plupart des Congolais. D Malheureusement, ces faits inquiétants sont légion: des scènes de violences par-ci par-là à travers le pays (émaillées des pillages, incendies des biens, meurtres et blessures graves), des cas de tri- 1 0 LÈVE-TOI ET MARCHE N°024 OCTOBRE - DÉCEMBRE 2011 cherie dénoncés dans plusieurs circonscriptions électorales, contestations des résultats des législatives émanant paradoxalement de la Majorité et de l’Opposition, cacophonie entre observateurs électoraux africains – plus modérés - et occidentaux – plus virulents et dénonçant comme ceux de l’Eglise Catholique des irrégularités graves, des appels à l’annulation des résultats des élections, l’arrestation pour corruption des agents de la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI), la suspension le 21 décembre 2011 par la CENI des opérations de compilation des résultats des législatives en attendant l’arrivée des équipes d’appui technique internationale, la reprise desdites opérations le 28 décembre dernier avant l’arrivée de ces experts internationaux. A cela s’ajoutent des déplace- ments forcés des populations, le déploiement des chars des combat en pleine capitale et la mise en place d’un dispositif sécuritaire impressionnant enfreignant des fois des droits constitutionnellement reconnus aux citoyens, la suspension de courts messages (SMS), la psychose quasi nationale à l’approche de l’annonce des résultats des élections comme si le peuple avait commis le tort de voter, la prestation de serment en qualité de Président de la République pour deux de onze candidats à la Magistrature suprême, la suspension des chaines de télévision dites de l’Opposition bien au-delà de dix jours annoncés par un Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication récusé par des défenseurs des droits de l’homme. A côté de ces tristes événements de l’environnement interne l’on compte aussi des faits inquiétants venus de l’étranger. Dans ce registre, la Directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Mme Christine Lagarde conditionne l’assistance de son Institution à la RDC entre autres par le respect de l’Etat de droit et le déroulement de l‘ensemble de la situation politique actuelle et en particulier de la situation électorale et postélectorale. Il y a aussi des mises en garde diplomatiquement distillées de reconsidérer l’appui au Gouvernement congolais de la part des certaines puissances occidentales, qui ont préféré se faire représenter par leurs ambassadeurs
à la prestation de serment du nouveau Président de la république. Tous ces faits inquiètent des Congolais. « Lève-toi et marche » a recueilli l’avis de certains électeurs sur leurs attentes après le vote et vous les propose ci-après: * Djenga Mpetsi (jeune homme sans emploi) : On a voté pour avoir un bon dirigeant pouvant apporter un changement positif pour le peuple congolais. Au lieu de cela, nous sommes dans une situation où un ancien chauffeur revient conduire un véhicule sensé emmener le peuple à bon port. Dès lors, ces élections ont perdu leur sens. Or, le vote aurait pu nous aider à améliorer les conditions de vie du peuple. Ca aurait facilité notamment l’arrivée des investisseurs pour la création des emplois… Rien de tel ! Après le vote, on assiste même à la régression des libertés fondamentales : la chaîne de télévision publique devient privatisée et les chaines privées sont fermées. Donc, pour moi, ces élections n’ont été ni démocratiques, ni crédibles, encore moins transparentes. Godard L. : Ces élections ont démontré que la Police et l’armée ne sont pas encore apolitiques et républicaines. Idriss (architecte) : Nous avons voté pour donner l’alternance au pays, qui n’est plus un royaume. C’est le peuple qui confère la légitimité à quelqu’un pour répondre à ses aspirations. Mais, l’on se trouve avec des élections truquées avec des résultats ne refl étant pas la réalité des urnes. Je me suis donné la peine de photographier les résultats affi chés devant une vingtaine des bureaux. Comparés aux résultats de la CENI, c’est incohérent. Nous ne savons pas où sont les vrais résultats. C’est très décevant… ! Mme Lydie (ménagère) : Après le vote, j’espère des résultats crédibles qui refl ètent la volonté des électeurs. Car, nous avons besoin des dirigeants qui travaillent pour Tant d’engagements de la part des électeurs et de plus de 18.000 candidats aux Législatives et aux Présidentielles devraient se solder par une réponse plus positive aux aspirations du peuple (ici des affi ches des candidats au rond-point Super Lemba/Ph. GM Kamandji) La Une le changement du pays. Qu’il y ait du travail et l’amélioration des conditions des vies des citoyens. Hugues (comptable) : le vote devrait donner des gouvernants capables d’améliorer sensiblement les conditions de vie des Congolais. La RDC ne devrait pas être classée dernière dans le rapport mondial 2011 du PNUD sur le développement humain. Il faudrait que le peuple puisse réellement vivre et que le gouvernement sache répondre à ses besoins fondamentaux. Boniface (cadre dans une ONG de développement) : Nous avons voté. Nous voudrons que l’après vote soit une période pacifi que pour permettre au nouveau gouvernant de poursuivre le développement du pays, la modernisation des routes, des aéroports, et créer une nouvelle dynamique pour permettre aux paysans de produire. Il faudrait aussi créer un climat de paix pour que les gens se mettent réellement au travail en vue de rehausser le niveau de vie des citoyens. Les gouvernants élus ne doivent pas attendre deux ou trois ans pour commencer à travailler… L’opposition, quant à elle, doit s’organiser sérieusement pour affronter les élections de 2016, en évitant les erreurs actuelles. Nancy M. (hôtelière): Nous aurions souhaité plus de transparence lors des élections. Au lieu e cela, c’est la tricherie. Ca n’augure rien de bon. Or le peuple veut que le gouvernement soit changé pour améliorer les conditions de vie des citoyens. Francine (comptable) : après LÈVE-TOI ET MARCHE N°024 OCTOBRE - DÉCEMBRE 2011 11
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