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231. RABELAIS (François). DORÉ (Gustave)<br />
UN BOIS INÉDIT DE GUSTAVE DORÉ POUR ILLUSTRER LES ŒUVRES DE RABELAIS.<br />
Bois de bout en buis, gravé par Gauchard : (80 x 160 mm), d’une seu<strong>le</strong> pièce. Au verso, annotation manuscrite à la plume, par Gustave Doré.<br />
VENDU<br />
En 1855, Théophi<strong>le</strong> Gautier qualifiera Doré de « portentosus », ce qui équivaut à exprimer <strong>le</strong> côté excessif, prodigieux, hors des normes de l’artiste.<br />
L’éditeur Garnier, qui avait racheté <strong>le</strong>s droits à l’éditeur Bry, entreprit de faire une édition monumenta<strong>le</strong> des œuvres de Rabelais, avec une illustration<br />
considérab<strong>le</strong>ment augmentée. Doré est alors en p<strong>le</strong>ine possession de son génie, il connait une gloire considérab<strong>le</strong> et son sty<strong>le</strong> a beaucoup<br />
changé. Il ne veut plus seu<strong>le</strong>ment faire rire, il veut étonner. Il a cet œil visionnaire, dont par<strong>le</strong>ra Victor Hugo ; la boulimie de l’imaginaire :<br />
toujours plus loin, toujours plus.<br />
Méfiant, l’éditeur Garnier, a préferé signer un forfait avec l’artiste ; il ne sera pas déçu. Doré n’est pas avare de ses créations. C’est lui qui s’occupera<br />
d’acheter <strong>le</strong>s bois, car il est exigeant sur la qualité du buis dont il a besoin ; c’est éga<strong>le</strong>ment lui qui paiera <strong>le</strong>s graveurs (tout ceci est indiqué<br />
dans <strong>le</strong> contrat passé entre <strong>le</strong>s frères Garnier et Doré, signé <strong>le</strong> 7 juil<strong>le</strong>t 1868).<br />
Doré a inventé une nouvel<strong>le</strong> technique de gravure : il dessine directement sur <strong>le</strong> bois de bout, préalab<strong>le</strong>ment lavé ; <strong>le</strong> graveur n’interprètera donc<br />
plus, entièrement <strong>le</strong> dessin de l’artiste, il se consacre avec <strong>le</strong> plus grand soin à l’allègement des parties non illustrées du bois. Doré choisit du reste<br />
avec <strong>le</strong> plus grand soin ses graveurs qui se nommeront : Gauchard, Méaul<strong>le</strong>, Pannemaker, Pisan, Jonnard, Bourguignon, Diolot, etc.<br />
Mais la grande nouveauté, c’est que ces bois ne serviront pas directement à l’impression, une ou deux épreuves, seu<strong>le</strong>ment, seront tirées sur ces<br />
planches. <strong>Les</strong> machines commencent à être très rapides et l’on désire, de plus, conserver <strong>le</strong>s bois, comme des matrices, que l’on pourra réutiliser à<br />
volonté. On va donc faire des empreintes ou, « flans », qui serviront de mou<strong>le</strong>s à une fonte en plomb galvanisée, au cuivre. C’est sur ces galvanos<br />
que <strong>le</strong>s éditions seront tirées et cela, quelque soit <strong>le</strong> support : Chine, Hollande ou peau de vélin.<br />
Pour <strong>le</strong>s bois, Doré a eu la chance d’acquérir un lot exceptionnel. Ce sont des morceaux de buis provenant du Liban ; certains de ces bois proviennent<br />
d’arbres faisant plus de 30 cm. de diamètre et plusieurs fois millénaires. Ils serviront, assemblés par trois morceaux et tringlés, pour<br />
<strong>le</strong>s hors textes ; (fait exceptionnel, car plus tard, de grandes surfaces de bois comme cel<strong>le</strong>s-ci, ne pourront être constituées qu’à l’aide de petits<br />
morceaux collés).<br />
232<br />
231 et 239<br />
232. RABELAIS (François). DORÉ (Gustave)<br />
ELLE EN MANGE SEIZE MUIZ?<br />
DEUX BUSSARDS ET SIX TUPINS. O BELLE MATIERE FECALE QUI<br />
DEVAIT BOURSOUFFLER EN ELLE! »<br />
UN BOIS GASTRONOMIQUE de GUSTAVE DORÉ.<br />
(143 x 101 mm), en buis. Amusant bois « gastronomique », gravé par<br />
Sotain, pour la première illustration des œuvres de Rabelais, publiés par<br />
Bry en 1854 (repris dans l’édition Garnier en 1873, page 18).<br />
VENDU<br />
Gargamel<strong>le</strong> et Grandgousier se tiennent assis à tab<strong>le</strong>, couteaux et fourchettes<br />
<strong>le</strong>vés, prêts à dîner, avec autour d’eux, de nombreux personnages<br />
qui boivent, mangent, et causent. On apporte des plats ; des victuail<strong>le</strong>s<br />
sont suspendues. Annotations manuscrites au verso.<br />
On y joint, <strong>le</strong> galvano ayant servi à l’impression : un demi-centimètre<br />
d’épaisseur, monté sur chêne ; <strong>le</strong> sujet a été coupé en haut et en bas,<br />
(80 x 105 mm).<br />
233. RABELAIS (François). CLAVE (Antoni)<br />
GARGANTUA.<br />
(Marseil<strong>le</strong>) : Bibliophi<strong>le</strong>s de Provence, 1955<br />
In-4(385x300 mm), maroquins b<strong>le</strong>u marine et blanc alternés, dessinant<br />
de grandes arabesques, ponctuées à quelques intersections, de gouttes de<br />
p<strong>le</strong>xiglas coloré, poli à la main. Le dos sans nerf porte <strong>le</strong> titre en capita<strong>le</strong>s<br />
à l’oëser de cou<strong>le</strong>urs ; doublures et gardes de daim crème ; tranches dorées