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(...) » je n’ai qu’à regretter d’avoir accepté cet engagement.....Je n’ai que
trouvé la confirmation de ce que je savais clairement d’avance. Encore une
fois je me suis laissé séduire par ce monde - avec lequel j’avais, depuis longtemps,
complètement rompu, cela vient de la contradiction dans laquelle
je me trouve avec moi-même.... ». Wagner ne se plaisait pas à Londres.
L’organisation de ses concerts était pour lui un véritable tourment. De
plus il ne comprenait pas le système politique et parlementaire anglais et il
dépensait beaucoup trop d’argent à Londres ; à tel point qu’il considérait
son séjour à Londres comme un « enfer » : (....) »je suis étonné de voir ici le
vide sans limite, le manque d’esprit et l’étroitesse de cœur dans toutes les
relations de l’état et du citoyen, comme quelque chose de complètement
évident et toujours superficiel....(....) D’ailleurs il semble que, néanmoins,
soit arrivé sans doute un moment fatal pour l’Angleterre et sa démocratie
: ainsi ce que l’on entend témoigne d’une chute profonde...et cela va
conduire à une vraie révolution.... ».
Il confie à son ami : (...) « Mes relations avec notre art officiel ne m’ont
fatalement amené qu’à détester ce dernier,...Mes expériences répétées
concernant tout cela font qu’en m’occupant de cet art, je vais seulement
souiller, c’es-à-dire tourmenter ma conscience....ces illusions artistiques
ne vont sans doute pas m’abandonner ; elles sont un véritable miroir aux
alouettes où mon instinct vital l’emportera toujours....(...) Par conséquent
cette nature artistique ne ressemble en rien au démon qui toujours m’entraîne
de la clairvoyance vers un tourbillon de confusion, passion et folie
pour enfin, encore une fois, me mettre en contact avec un monde que j’ai
dominé...(...) Ainsi je vis souvent des moments pendant lesquels, par cette
perspicacité, je me sens tellement anéanti que tout d’un coup je crois que
je ne pourrai plus vivre...ces moments se produisent aussi, notamment,
quand je vois une bête martyrisée.... ».
(....) »C’est la raison pour laquelle aussi je me suis pris d’affection pour
Schopenhauer, parce qu’à mon entière satisfaction il m’a initié à ce
sujet.... ».
Il poursuit : « En fait ce que je demande surtout est de pouvoir au plus
vite quitter cet ignoble Londres, afin de retourner vers la belle Suisse et
mes amis.... ».
Lettre particulièrement intéressante.
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