8 LONGUEUR D’ONDES N°66
YOLAINE MAUDET | a MICHEL PINAULT Si l’on devait parier sur <strong>le</strong>s groupes dont on va entendre par<strong>le</strong>r en 2013, on ne prendrait pas un gros risque avec Thus:Owls. Parce que ces hiboux-là nous démontrent, avec la sortie de <strong>le</strong>ur deuxième album Harbours, qu’il y a de quoi se réjouir pour que <strong>le</strong> son montréalais continue de se perpétrer autour de la planète. Né d’un coup de foudre entre une jolie choriste suédoise (pour Lone Dear) et un guitariste montréalais en p<strong>le</strong>ine tournée (pour Patrick Watson), Érika A<strong>le</strong>xandersson (maintenant Angell, car ils sont mariés depuis !) et Simon Angell, décident de commencer doucement <strong>le</strong> projet Thus:Owls. Après l’enregistrement de Cardiac malformation, ils partent en tournée puis continuent sur <strong>le</strong>ur lancée avec Harbours, finalisé en 2010 et d’abord paru en Suède. Il aura fallu attendre 2012 pour que l’album sorte enfin au Canada, sous l’étiquette Avalanche. C’est donc au fur et à mesure que <strong>le</strong>ur son se construit, se solidifie et que la confiance naît : “L’inspiration pour cet album vient principa<strong>le</strong>ment de la rencontre et de la connexion entre <strong>le</strong>s gens à travers <strong>le</strong> monde, car chaque personne à son propre port d’attache”, explique Érika. “Notre musique est éthérée, aux teintes scandinaves, el<strong>le</strong> a la force de l’océan balancé contre <strong>le</strong> calme des sous-bois tôt <strong>le</strong> matin”, affirme Simon. Et ceci se ressent en live. De sa voix claire, aérienne et puissante, la Suédoise livre un show sans aucune fausse note avec des sonorités nordiques (on est proche de Björk sur certains registres vocaux). Les musiciens maîtrisent <strong>le</strong>urs instruments à la perfection, créant des vagues sonores aux arrangements riches et étoffés de solos. Côté texte, Érika explique : “Je m’inspire aussi bien des arts, que d’une bonne conversation, de la nature ou d’un film. Tout ce qui m’entoure en somme.” Reste que, pour eux, la musique est essentiel<strong>le</strong> : “Ce que nous créons ensemb<strong>le</strong> nous rappel<strong>le</strong> combien la vie est précieuse”, conclut Érika. 9 LONGUEUR D’ONDES N°66 Thus:Owls chacun son port “Harbours” - Avalanche Örfaz é<strong>le</strong>ctro amants b DAMIEN BAUMAL | a ROCH ARMANDO Fin 2012, <strong>le</strong> blaze d’Örfaz figurait sur <strong>le</strong>s affiches de festivals dub au milieu des mastodontes des scènes hexagona<strong>le</strong> et internationa<strong>le</strong>. Une invitation aux allures de “wild card” pour ce jeune quintette parisien é<strong>le</strong>ctro, tout juste signataire d’un EP 4 titres autoproduit, Magnetik : “C’est arrivé très vite effectivement, on a dû redoub<strong>le</strong>r d’efforts pour se préparer à la sortie du disque et à des dates de concert importantes. Nous jouons aujourd’hui une dizaine de nos productions en formation live (ndlr : guitare / basse / batterie / samp<strong>le</strong>s / machines).” Le morceau éponyme de ce maxi n’est sûrement pas étranger à cette entrée remarquée dans l’arène : son alchimie réussie entre dubstep, hip hop et é<strong>le</strong>ctro dégage de nouvel<strong>le</strong>s pistes d’exploration dans <strong>le</strong> genre tout en s’assumant comme une vraie petite bombe dancefloor. La carte de visite idéa<strong>le</strong>. “Nous sommes tous <strong>le</strong>s cinq producteurs de musiques é<strong>le</strong>ctroniques et évidemment très influencés dubstep. Bien qu’étant inspirés par ce mouvement, nous ne nous y limitons pas, nos sources d’inspiration sont très variées.” Cette multiplicité des influences, c’est bien cela qui démarque Örfaz dès la première écoute. D’ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> groupe assume une filiation mais réfute une étiquette flanquée au débotté, forcément réductrice : “Ce sty<strong>le</strong> nous représente en partie seu<strong>le</strong>ment. La formation que l’on a en live rappel<strong>le</strong> fortement des groupes emblématiques de cette scène, nous y sommes assez souvent assimilés. Mais si on regarde au-delà de la formation scénique, nos influences musica<strong>le</strong>s sont autant dub qu’autre chose, notre son est beaucoup plus é<strong>le</strong>ctronique et proche de la bass music en général.” Le projet d’un premier album aidera forcément à mieux définir <strong>le</strong>s contours de <strong>le</strong>ur musique sans pour autant la contenir. Patience est mère de vertu… “Magnetik” - Autoproduit coup d’envoi