L'ENVENIMATION PAR LES HYMENOPTERES - OATAO
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Photo 2 : Abeilles à la sortie du nid. Forêt tropicale du Gabon. CNRS Photothèque - DEVEZ Alain R.<br />
2. MECANISME D’ACTION DE L’ENVENIMATION. [1,3,10,14,23,27,33]<br />
2.1. L’AP<strong>PAR</strong>EIL VENIMEUX, UN ORGANE COMPLEXE<br />
Les Hyménoptères ont un ovipositeur de type archaïque, vestige d'appendices portés par les<br />
ultimes segments abdominaux . Pour de nombreuse espèces primitives, l'ovipositeur permet<br />
d'introduire les œufs dans un substrat capable d'assurer leur développement.<br />
A des stades plus avancés dans l'évolution, les glandes accessoires qui servaient à l'émission des<br />
œufs, se modifièrent pour permettre une transformation du substrat de ponte, facilitant la croissance<br />
larvaire . On peut ainsi supputer que l'appareil vulnérant des Apocrites, proviendrait de l'évolution<br />
des glandes accessoires, orientées vers la sécrétion de venins paralysant la proie tout en la<br />
maintenant vivante, afin d'assurer à la larve une nourriture fraîche et constante durant son<br />
développement.<br />
Ainsi, l'ovipositeur possède une double fonction dans le groupe des parasitoïdes : celle d'injection<br />
du venin et de dépôt des œufs, tandis que chez les Aculéates, cette dernière fonction est totalement<br />
abandonnée . L'émission des œufs se fait désormais par un orifice ventral antérieur au dard.<br />
Ceci est la théorie classique, elle est fondée sur des études anatomiques et des observations<br />
fonctionnelles d’entomologistes du XIX° siècle ; malgré le fait que les femelles, portent à la fois un<br />
système reproductif complet et un appareil à venin.<br />
Parmi les protéines présentent dans le venin, la famille de protéines de l’antigène 5 est reliée<br />
à une protéine de l’épididyme androgène dépendante ; les hyaluronidases sont fortement liées à la<br />
hyaluronidase du sperme ; la phosphatase acide est de type prostatique, et la protéase de venin de<br />
bourdon est proche de l’acrosine.<br />
Ces preuves structurelles suggèrent fortement que l’appareil à venin est dérivé du système génital<br />
mâle plutôt que femelle. Les hyménoptères mâles sont produits par des œufs non fertilisés,<br />
haploïdes, alors que les ouvrières et la reines sont le produits d’œufs fertilisés, diploïdes. Comme il<br />
n’y a pas de système à chromosome Y, les ouvrières et les reines portent tous le génome male. Les<br />
venins alors excrétés sont très complexes, et leurs effets peuvent entraîner jusqu'à la mort de gros<br />
invertébrés et causer de très graves dommages chez les vertébrés. L'appareil vulnérant, suivant les<br />
espèces, devient alors aussi bien un moyen de défense de l'individu ou de son groupe, qu'un moyen<br />
d'attaque pour la chasse.<br />
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