Le chat et les pigeo.. - Index of
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— Parce qu’ils veulent me kidnapper !<br />
Kelsey eût pu s’attendre à bien des réponses, mais pas à celle-là. À son tour, il dévisagea<br />
Shaila :<br />
— Pour quelle raison voudraient-ils vous enlever ?<br />
— Pour exiger une rançon, naturellement !<br />
— Peut-être, dit le policier avec circonspection. Mais, si on adm<strong>et</strong>, quel rapport avec la<br />
mort de miss Springer ?<br />
— Elle a dû découvrir le complot <strong>et</strong> on l’a su. Alors, on lui a <strong>of</strong>fert de l’argent pour se taire.<br />
Elle s’est donc rendue dans le pavillon des sports pour le recevoir – meilleur endroit<br />
possible – <strong>et</strong> elle a été tuée.<br />
— Mais miss Springer n’aurait jamais pensé à accepter de l’argent, de c<strong>et</strong>te manière !<br />
— Croyez-vous qu’il est plaisant d’être pr<strong>of</strong>esseur de gymnastique ? répliqua Shaila, plutôt<br />
acerbe. Ne pensez-vous pas qu’il est plus agréable d’être riche, de voyager, d’agir à sa<br />
guise ? Surtout pour une femme dans le genre de miss Springer, que <strong>les</strong> hommes ne<br />
regardent même pas. Quelle revanche !<br />
— Hum !… Je ne sais vraiment pas comment vous répondre.<br />
La vérité était que l’inspecteur n’avait jamais envisagé ce point de vue.<br />
— Ces impressions vous sont toutes personnel<strong>les</strong>, je suppose. Ou miss Springer vous<br />
aurait-elle fait des confidences ? reprit-il.<br />
— Miss Springer ne disait jamais rien, en dehors de ses sempiternels : « Pliez <strong>les</strong> genoux,<br />
élevez <strong>les</strong> bras ; plus vite », s’exclama Shaila, avec ressentiment.<br />
— Soit, mais n’auriez-vous pas imaginé tout ce proj<strong>et</strong> d’enlèvement ?<br />
Shaila parut <strong>of</strong>fensée :<br />
— Vous n’avez rien compris ! Mon cousin était le prince Ali Yusuf, de Ramat. Il a été tué<br />
alors qu’il essayait d’échapper à une révolution. Auparavant, il avait été entendu qu’il<br />
m’épouserait. Dans ces conditions, comment nier que je suis une personne importante ?…<br />
Oh ! il se peut qu’on veuille, non pas m’enlever, mais me tuer.<br />
Kelsey paraissait de plus en plus incrédule :<br />
— Un peu tirée par <strong>les</strong> cheveux, c<strong>et</strong>te histoire !<br />
La princesse ignora l’ironie :<br />
— Sans doute s’intéressent-ils aux bijoux, lança-t-elle.<br />
— Quels bijoux ?<br />
— Mon cousin <strong>et</strong> son père <strong>les</strong> amassaient. Et ces gens qui m’épient pensent peut-être que<br />
je sais où ils se trouvent. Avant de m’assassiner, ils espèrent m’arracher le secr<strong>et</strong> dont ils me<br />
croient détentrice.<br />
— Légalement, à qui devrait revenir ce trésor ?<br />
— Mon cousin étant mort, à moi, puisque sa mère <strong>et</strong> la sœur de celle-ci, ma tante donc,<br />
mariée à l’émir Ibrahim, sont décédées. Et ne devrais-je pas être sa femme ?<br />
— Si c<strong>et</strong>te union avait été consacrée, <strong>les</strong> bijoux vous auraient donc été attribués ?<br />
— En théorie, mais pas en fait. On m’en aurait donné d’autres, des nouveaux. <strong>Le</strong> trésor<br />
accumulé par le prince <strong>et</strong> son père représentait un viatique, pour faire face aux conséquences<br />
d’une éventuelle révolution.<br />
— Et vous ignorez où se trouvent ces joyaux !<br />
— Évidemment ! Autre version : quelqu’un s’empare des bijoux, à Ramat même, puis<br />
s’efforce de <strong>les</strong> vendre ou de me rencontrer pour savoir si je serais disposée à verser la forte