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HARRY DEE - Edition Saint Remi

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<strong>HARRY</strong> <strong>DEE</strong><br />

OU DERNIÈRES ANNÉES À SAINTE-MARIE. 1<br />

par<br />

le père<br />

FRANCIS FINN, S.J.<br />

Éditions <strong>Saint</strong>-<strong>Remi</strong><br />

– 2013 –<br />

1 Paru vers 1892 en américain sous le titre de « Harry Dee or Making it out ».


Le père Francis J. Finn SJ (né à <strong>Saint</strong>-Louis, Missouri, le 4<br />

octobre 1859 et mort à Cincinnati, Ohio, le 2 novembre 1928) est<br />

un écrivain américain pour la jeunesse.<br />

Il est l'auteur de vingt sept romans, dont les plus célèbres sont<br />

Tom Playfair (1890), Harry Dee, Claude Lightfoot et Percy<br />

Wynn. Les ouvrages de Finn mettent en général en scène des<br />

collégiens du midwest traversant de multiples aventures.<br />

Enseignant jésuite, Finn a aussi voulu véhiculer la morale<br />

catholique par ses livres, ce qui leur donne un ton édifiant<br />

(punition, gratitude, sacrifice, rédemption etc.) Son œuvre a été<br />

traduite dans une dizaine de langues et a bénéficié d'une énorme<br />

popularité jusqu'il y a quelques décennies.<br />

Du même auteur aux éditions <strong>Saint</strong>-<strong>Remi</strong> :<br />

CE PETIT GARÇON DE BUREAU, 159 p., 14 €<br />

LE CUPIDON DE CAMPION COLLÈGE, 144 p., 13 €<br />

LUCKY BOB, 164 p., 14 €<br />

TOM PLAYFAIR, 207 p., 16 €<br />

PERCY WINN, 199 p., 16 €<br />

<strong>HARRY</strong> <strong>DEE</strong>, 241 p., 18 €<br />

Éditions <strong>Saint</strong>-<strong>Remi</strong><br />

BP 80 – 33410 CADILLAC<br />

05 56 76 73 38<br />

www.saint-remi.fr


<strong>HARRY</strong> <strong>DEE</strong><br />

CHAPITRE I.<br />

OÙ JE ME VOIS OBLIGÉ DE M’ÉTENDRE SUR MES JEUNES ANNÉES, ET DE<br />

FAIRE UN VOYAGE À LA CAMPAGNE, POUR PASSER LA NUIT DE NOËL DANS<br />

UNE MAISON TRÈS MYSTÉRIEUSE.<br />

J<br />

E ne voudrais pas dès l’abord impatienter mon lecteur, je<br />

crois pourtant nécessaire de commencer ce récit par d’assez<br />

longues particularités sur mon insignifiante personne. Je ne<br />

suis pas le centre de cette histoire, et cependant, par suite d’une<br />

étrange série de circonstances, je suis tellement mêlé aux<br />

personnages et aux événements qui doivent en composer la<br />

trame, que je ne puis bâtir une introduction sans murmurer<br />

quelque chose de mes antécédents.<br />

En premier lieu, on saura que, très jeune encore, je plongeai<br />

mon père et ma mère dans un abîme de terreur par un événement<br />

étrange. Une nuit, ma mère, qui venait chaque soir à la dérobée<br />

border les draps de mon petit lit et renouveler son baiser du soir,<br />

trouva ma couche vide. Frappée d’horreur, elle me chercha<br />

partout… Quel n’est pas son saisissement, de me découvrir au<br />

jardin, profondément inconscient, les yeux ouverts, arpentant les<br />

allées.<br />

Le médecin de la famille fut promptement appelé. Il me posa<br />

une infinité de questions, et m’intimida tellement que je mis fin à<br />

l’examen par une crise de sanglots.<br />

— Madame, dit-il enfin à ma mère d’une voix grave, ne vous<br />

inquiétez pas des prédispositions somnambulistiques découvertes<br />

dans Harry, cela lui passera, je l’espère. C’est une idiosyncrasie.<br />

Et pour ce beau renseignement, il reçut les honoraires<br />

habituels.


CHAPITRE I 5<br />

Le verdict que le docteur venait de prononcer sur mon cas,<br />

allait mettre le comble à mon désespoir, quand mon père<br />

m’emmena hors de la chambre et me fit comprendre que<br />

prédisposition somnambulistique voulait dire que j’avais des tendances<br />

à marcher en dormant et que idiosyncrasie était un mot pour<br />

signifier que c’était bizarre à moi d’agir ainsi.<br />

— D’ailleurs, ajouta mon père, pas besoin de te tourmenter.<br />

Certaines gens ronflent en dormant, d’autres parlent, c’est leur<br />

idiosyncrasie à eux : la tienne… c’est de marcher.<br />

Les paroles de mon père calmèrent mon chagrin ; bien plus,<br />

elles me rendirent quelque peu fier de ma personne. Du coup je<br />

considérai ces marches nocturnes comme une perfection. À cette<br />

heure encore, je ne puis sans sourire me rappeler ma conversation<br />

avec Willie Styles, un tout petit garçon aux grands yeux éveillés<br />

qui habitait près de nous.<br />

— Willie, commençai-je en me précipitant chez lui, est-ce<br />

que tu ronfles en dormant ?<br />

— Non, dit Willie.<br />

— Est-ce que tu parles en dormant ?<br />

— Non.<br />

— Est-ce que tu marches en dormant ?<br />

— Non.<br />

Je le transperçai d’un regard méprisant :<br />

— Willie, ajoutai-je, tu n’as pas d’idiot cinq Asie !<br />

— De quoi ? murmura Willie haletant.<br />

— Moi, je marche en dormant, Willie, et c’est une idiot cinq<br />

Asie.<br />

Fier à la fois de mon talent et de ma science à l’expliquer, je<br />

tournai les talons pour communiquer la nouvelle à la cuisinière et<br />

à la femme de chambre, laissant Willie dans une perplexité qui<br />

défie toute description.<br />

Malgré tout, l’opinion du docteur n’avait pas rassuré ma mère.<br />

Depuis lors, elle ne reposa guère la nuit. Assise dans un fauteuil à<br />

mon chevet, elle serrait ma petite main dans la sienne, et dormait<br />

comme elle pouvait.


6<br />

<strong>HARRY</strong> <strong>DEE</strong><br />

Chaque nuit, elle reprenait son poste près de moi. Avec une<br />

tristesse émue, je me rappelle combien souvent je sentis cette<br />

main douce, caressante, tapoter gentiment ma joue… combien<br />

souvent, la tendre, suave figure de ma mère se pencha sur la<br />

mienne, quand je me réveillais en sursaut, poursuivi de<br />

cauchemars effrayants ; et comment, tandis que ses yeux aimants<br />

se fixaient sur moi et que ses lèvres effleuraient mon front, sa<br />

voix calmante chassait bien loin les fantômes qui hantaient mes<br />

rêves et me rendait la paix.<br />

Un matin, j’avais alors neuf ans, je me réveillai matinal et<br />

joyeux : et comme j’en avais l’habitude, je baisai la main qui<br />

serrait la mienne. Mais cette main toujours si prompte à répondre<br />

à ma plus légère caresse était froide, insensible. Je fixai les yeux<br />

sur les traits de ma mère… le sourire que je connaissais et que<br />

j’aimais était encore sur les lèvres. Mais il y avait dans la<br />

physionomie quelque chose que je n’avais encore jamais vu, une<br />

beauté étrange, supra-terrestre, qui me fit bondir de mon lit, la<br />

serrer dans mes bras, en l’appelant de toutes mes forces. Ma<br />

chère maman ne répondit pas : Dieu l’avait prise.<br />

Je passe sous silence ce suprême chagrin de ma vie. Dès les<br />

premières angoisses de cette cruelle épreuve, mon père comprit<br />

qu’il était imprudent de me laisser seul la nuit. La mort de ma<br />

mère m’avait secoué profondément et mon sommeil plus agité<br />

suscitait des inquiétudes. Il fut donc question de me choisir une<br />

garde pour la nuit. Mon père était assez difficile : il chercha dans<br />

la ville quelque personne convenable, vraisemblablement sans<br />

résultat. À la fin, il résolut de mettre une annonce dans le journal<br />

quotidien le Démocrate de Sessionsville, et le lendemain, on y<br />

pouvait lire les lignes suivantes :<br />

On demande gouvernante pour la nuit : personne robuste et de confiance.<br />

S’adresser pour informations à monsieur John Dee, 13, rue Madison,<br />

Sessionsville, Missouri.<br />

Dès les premières heures, très empressées, les candidates se<br />

précipitèrent à la maison. Mon père et le docteur eurent vite fait


CHAPITRE I 7<br />

d’en évincer quelques-unes ; ils ne se débarrassèrent des autres<br />

qu’avec mille difficultés. Finalement, en désespoir de cause, ils<br />

choisirent le moindre mal, ainsi pensaient-ils, une dame qui leur<br />

déclara s’appeler Ada Raynor. Comme je viens de le dire, c’était<br />

faute de mieux qu’elle fut retenue, car les renseignements<br />

parurent plutôt nuageux. Aux questions de mon père, elle<br />

répondit d’une manière vague qui ne le satisfit qu’à moitié. D’où<br />

venait-elle ? Quels avaient été ses antécédents ?… On essaya<br />

vainement de le lui faire préciser ; sa manière de répondre, tout en<br />

prouvant une éducation soignée et même une certaine distinction,<br />

ne servit qu’à épaissir encore la brume qui nous voilait sa vie.<br />

Malgré ces ombres on l’installa, quoique mon père fronçât les<br />

sourcils, et que le médecin secouât sa docte tête. Pour moi, bien<br />

que je fusse à un âge où la curiosité est perspicace, je me déclarai<br />

quatre fois moins difficile à satisfaire que mes parents.<br />

Qu’importe le passé à un enfant, quand le présent est si plein de<br />

nouveautés et de délices, quand l’avenir est débordant<br />

d’étonnements inconnus et de séduisantes espérances. Madame<br />

Raynor était là, bonne et souriante, qui répondait agréablement à<br />

toutes mes questions et me contait d’étincelantes histoires de<br />

l’Orient pour charmer mes heures de loisir. Comment son passé<br />

m’eût-il inquiété ? Bref j’arrivai vite à l’aimer beaucoup, et<br />

quoique mon père et le docteur refusassent de le croire, elle<br />

semblait me rendre mon affection. Elle possédait une manière<br />

douce, gentille, de m’appeler « Harry », qui me rappelait la voix de<br />

ma mère chérie. Il y avait d’autres ressemblances gracieuses que je<br />

découvris à part moi, et peu à peu, tout naturellement, j’arrivai à<br />

l’appeler « maman ». Elle eut un sourire radieux quand, pour la<br />

première fois, je lui donnai ce nom si tendre dont je la croyais<br />

digne à cette époque.<br />

De fait, elle était pour moi une mère… En elle je versai la<br />

confiance d’un amour d’enfant, innocent et ouvert. Cet amour,<br />

les événements ultérieurs vont le prouver, fut sur le point de me<br />

perdre. Je devais plus tard payer par des mois de maladie et de<br />

chagrin mes quelques jours de tendresse.


8<br />

<strong>HARRY</strong> <strong>DEE</strong><br />

C’est un point hors de doute, madame Raynor était une<br />

gouvernante fidèle. Elle dormait depuis le matin de bonne heure<br />

jusqu’au déjeuner : mais l’après-midi et la nuit, elle ne me quittait<br />

pas. Lorsque mon idiot cinq Asie menaçait de me saisir, de suite<br />

elle accourait près de moi, et s’ingéniait à me calmer, à arrêter mes<br />

divagations. Mon affection pour elle grandit avec les heures et<br />

m’adoucit beaucoup l’amertume de ce premier chagrin violent.<br />

Maintenant, je commence mon récit. C’était le 21 décembre<br />

19**, le lendemain de mes onze ans, vers le coucher du soleil.<br />

J’étais étendu sur un tapis tout près du grand feu flambant de la<br />

cheminée du salon. Je lisais, pour la dixième ou onzième fois, la<br />

captivante histoire d’Ali-Baba et des quarante voleurs : j’arrivais à ce<br />

passage palpitant où Morgiana verse de l’eau bouillante dans les<br />

cruches où se sont cachés les brigands, quand un pas vif et ferme<br />

résonnant du dehors, me fit lever. J’avais reconnu la marche de<br />

mon père, et je me hâtai de quitter le salon pour le recevoir à la<br />

porte d’entrée.<br />

Le retour de mon père était pour moi un des moments les plus<br />

heureux de la journée. J’allais toujours l’attendre dans le vestibule<br />

et lorsqu’il arrivait, il me soulevait dans ses bras, et me donnait un<br />

baiser bien paternel. C’était tout : il me parlait rarement. Ce jourlà,<br />

il en fut autrement.<br />

— Harry, j’ai une grande nouvelle à t’annoncer, commença-til<br />

en me déposant à terre, te rappelles-tu l’oncle James ?<br />

Je frissonnai à ce nom : « l’oncle James », l’épouvantail de ma<br />

vie ! Une seule fois je m’étais trouvé face à face avec lui, mais cela<br />

m’avait suffi. Pendant cette entrevue, si courte pourtant, mon<br />

oncle avait parlé d’un ton si rude, froncé le sourcil d’un air si<br />

maussade et pris des expressions de visage si horribles, que, la<br />

nuit suivante, mon imagination avait été hantée par les images les<br />

plus hideuses.<br />

Rien d’étonnant dans ma crainte et mon aversion, car mon<br />

oncle semblait inspirer des sentiments semblables à tous ceux qui<br />

entraient en contact avec lui ; il se faisait universellement détester.<br />

D’après ce que j’avais entendu dire, il était aussi riche que laid,<br />

aussi dur qu’avare.


CHAPITRE I 9<br />

— Si je me souviens de l’oncle James, papa ? Oh ! oui !<br />

— Eh bien ! voici une drôle d’idée qui lui pousse ! pauvre<br />

James, c’est un diamant brut, car j’ai une preuve évidente de sa<br />

générosité : regarde.<br />

Et déboutonnant son pardessus, mon père en sortit une<br />

grande enveloppe jaune, dont il tira une lettre.<br />

— Regarde, dit-il encore, en me la mettant devant les yeux.<br />

— Lisez-la-moi, papa : vous savez que je ne peux pas<br />

déchiffrer l’écriture.<br />

— Écoute alors, je ne passe pas un mot.<br />

« Mon cher frère…<br />

Tower Hill Mansion, 20 décembre 19…<br />

Monsieur John Dee,<br />

Ici mon père s’arrêta, tandis que ses traits se contractaient : par<br />

le souvenir des événements ultérieurs, j’attribue cette hésitation à<br />

la difficulté qu’il devait avoir à concilier ce qu’il savait de mon<br />

oncle avec la chaleur d’affection impliquée par ce terme de cher. Il<br />

continua cependant, sans commentaire.<br />

« Envoie-moi ton fils Harry, la veille de Noël : il passera le lendemain<br />

chez moi. Affaire importante.<br />

« Ton frère,<br />

James <strong>DEE</strong>. »<br />

Si mon père comptait me voir ravi du désir ainsi brièvement<br />

énoncé dans cette lettre, il fut certainement déçu. La pensée de<br />

passer une nuit sous le toit de mon oncle m’était insupportable.<br />

— Oh ! papa ! je ne veux pas y aller.<br />

— Pourquoi ?<br />

Je dois avouer qu’à partir de cet endroit je ne fis que pleurer.<br />

— Papa…, parce que… c’est un sale vieux… grigou ; et qu’il<br />

habite… loin dans la… campagne, et…, ici mon chagrin devint<br />

plus violent encore, je… je ne peux… pas le sentir.


10<br />

<strong>HARRY</strong> <strong>DEE</strong><br />

— Comment, Harry, je ne te croyais pas si poltron !<br />

Ceci m’arrêta net.<br />

— Et je ne pensais pas, continua très sérieusement mon père,<br />

que mon propre fils pût appeler mon frère un sale vieux grigou !<br />

Je commençai à me sentir mal à l’aise : je compris que j’avais<br />

eu tort… Après tout, c’était mon oncle.<br />

— Madame Raynor pourra venir avec moi ? demandai-je.<br />

— Naturellement, c’est sous-entendu : je lui en parlerai.<br />

Mais quelle ne fut pas ma surprise de la voir aussi agitée que<br />

moi, lorsque mon père lui demanda de m’accompagner.<br />

— Est-il nécessaire que j’y aille ? demanda-t-elle après une<br />

courte réflexion.<br />

— Ce n’est pas absolument nécessaire.<br />

— Alors je n’irai pas.<br />

Mon père changea de contenance.<br />

— Maman, criai-je en saisissant sa main, vous ne me laisserez<br />

pas aller tout seul dans cette maison isolée, au milieu de la<br />

campagne.<br />

Madame Raynor m’attira contre elle et sa physionomie<br />

s’adoucit.<br />

— Mon petit Harry, vous me ferez bien faute pendant votre<br />

absence, mais il vaut mieux qu’une autre personne vous garde.<br />

— Maman, maman, c’est vous que je veux, je vous en<br />

supplie, venez !<br />

D’une voix presque étouffée, Madame Raynor me dit :<br />

— J’irai : pour vous, Harry, j’irai.<br />

Le 24 décembre donc, nous prenions le train du matin pour<br />

Tower-Hill et la journée se passa très agréablement.<br />

À la nuit tombante nous atteignîmes la gare de Tower-Hill où<br />

nous attendait une voiture rouillée, conduite par un cocher cassé<br />

qui nous enferma avec un claquement maussade, et nous mena au<br />

petit trot vers l’habitation de mon oncle.<br />

Cette nuit allait compter dans mon existence.


CHAPITRE II.<br />

OÙ MADAME RAYNOR ET MON ONCLE SE QUERELLENT À PROPOS D’UN<br />

TESTAMENT, SUR QUOI, JE VAIS ME COUCHER DANS DE FÂCHEUSES<br />

ALARMES.<br />

T<br />

OWER-HILL Mansion, bien que majestueux, était froid et<br />

repoussant.<br />

« N’entrez pas » semblait crier la façade, et l’intérieur ne<br />

démentait pas la parole dite par l’extérieur. Le mobilier, du<br />

vestibule à la bibliothèque et de la bibliothèque aux chambres à<br />

coucher, était sévère, massif et sombre.<br />

Je frissonnai quand notre malgracieux conducteur tira la<br />

clochette : je frissonnai quand une servante plus malgracieuse<br />

encore ouvrit la porte qui grinça sur ses gonds : et pris d’une peur<br />

grandissante, je me cramponnai à la main de ma gouvernante<br />

depuis le moment de notre entrée dans le funèbre vestibule<br />

jusqu’à celui où nous fûmes introduits dans la funèbre<br />

bibliothèque aux rideaux lourds : là, entouré de longs, funèbres<br />

rayons remplis de livres noirs, laids, moisis, poussiéreux,<br />

maussades, était assis mon vieil oncle, un cyprès dans un<br />

cimetière.<br />

Ma gouvernante pouvait à peine maîtriser son émotion. Ses<br />

traits se contractaient convulsivement et je m’imaginai qu’elle<br />

réprimait un sanglot. Oh ! comme sa main tremblait dans la<br />

mienne quand nous nous trouvâmes face à face avec mon<br />

oncle !… Il leva ses yeux froid aux sombres sourcils et me fixa<br />

longuement, sévèrement. Plus sévèrement encore, il dévisagea<br />

madame Raynor. Il n’avait pas changé d’aspect depuis notre<br />

dernière entrevue : sa figure, du menton aigu jusqu’au front ridé,<br />

était jaune et sombre, son nez long et maigre, ses lèvres exsangues<br />

et étirées, aussi glaciales que jadis. Ses yeux enfoncés semblaient<br />

résider dans les régions polaires et sa chevelure mal peignée,<br />

retombant sur les épaules, paraissait blanchie moins par la touche<br />

de la vieillesse que par la froidure intense qu’on ressentait près de


12<br />

<strong>HARRY</strong> <strong>DEE</strong><br />

lui. Je le regardai muet de peur et je me demandais s’il lui était<br />

possible de sourire.<br />

— Enfant, commença-t-il pendant que je me posais la<br />

question, quelle est cette femme ?<br />

— Madame Raynor, oncle James, elle tient la place de<br />

maman.<br />

— La place de ta mère… répéta-t-il et sa voix grinçait<br />

comme la plainte d’une vieille porte virant sur ses gonds. Peuh !<br />

tu es trop grand pour être dans des jupes. Ta gouvernante n’a pas<br />

été invitée. Femme, ajouta-t-il, le crissement des charnières<br />

rouillées et rhumatisantes geignit de plus belle, allez-vous faire<br />

pendre ailleurs.<br />

Avant que le nom de mon oncle fût prononcé devant madame<br />

Raynor, mon père avait pensé que les passions de cette femme<br />

étaient éteintes ou anéanties : l’agitation manifestée avant notre<br />

voyage l’avait un peu détrompé. Et maintenant qu’elle se trouvait<br />

face à face avec ce vieillard repoussant, elle laissait voir tout le feu<br />

qui couvait dans son cœur : l’éclair de fureur qui jaillit de ses yeux<br />

quand mon oncle l’insulta me remplit de terreur.<br />

— Dieu le sait ! cria-t-elle, me tenant toujours la main, c’est<br />

ici le dernier endroit de la terre que j’eusse voulu fouler !<br />

Monsieur James Dee ! je vous connais… mon mari aussi vous<br />

connaît, ou plutôt il vous connaissait, car il est mort, mort sans le<br />

sou ! mort par votre perfidie !<br />

Aux premiers mots de madame Raynor, mon oncle tressaillit<br />

visiblement… et pendant qu’elle allait, sa voix versant à chaque<br />

mot plus d’indignation et plus de colère, la figure jaune du<br />

vieillard pâlit.<br />

Il y avait dans les paroles de cette femme, un je ne sais quoi<br />

qui semblait transpercer son âme jusqu’au fond, et lorsqu’elle eut<br />

lâché ces mots, les premiers où je l’aie entendue faire allusion à<br />

son passé, mon oncle eut un soubresaut, frayeur ou colère ? Il se<br />

leva de sa chaise, étendit sa main décharnée, et de son doigt<br />

desséché montra la porte.<br />

— Partez, femme, partez ! Dehors… dehors<br />

immédiatement ! rugit-il.


CHAPITRE II 13<br />

— Moi aussi, oncle, je m’en vais, dis-je en bégayant.<br />

— Non, toi, tu restes.<br />

J’étais terrifié au-delà de toute expression. Saisissant la main de<br />

madame Raynor, je m’écriai :<br />

— Maman, je ne vous quitte pas. Si vous partez, je pars.<br />

— Venez, Harry, répondit ma gouvernante, reprenant la<br />

douce voix que je connaissais si bien, nous quitterons ensemble<br />

cette misérable maison. Une malédiction y plane, elle écrasera<br />

tout, et d’ici peu.<br />

Et nous retournant, nous sortions de la bibliothèque.<br />

— Arrêtez ! attendez une minute !…<br />

Comme les vieux gonds rouillés de la voix grincèrent quand il<br />

nous lança ces derniers mots !<br />

Madame Raynor s’arrêta et le fixa. La poitrine haletante et les<br />

yeux dilatés par la colère, elle ressemblait à un cerf aux abois<br />

faisant face à ses poursuivants.<br />

— Puisque vous êtes ainsi embrayés ensemble, je cède pour<br />

cette fois, femme.<br />

— Mais je ne veux pas rester, répondit-elle la voix<br />

tremblante. Ce n’est pas assez, ô mon Dieu, qu’il ait ruiné le mari,<br />

il faut maintenant qu’il insulte la femme !<br />

— Je ne veux pas rester non plus, m’écriai-je. Maman,<br />

sauvons-nous de cette affreuse maison.<br />

Le vieillard leva la main pour attirer notre attention : sa figure<br />

avait changé d’expression : il s’efforçait de montrer de la<br />

bienveillance. Une contraction des muscles faciaux se manifesta,<br />

presque une crispation de paralytique, mais que, étant données les<br />

circonstances, je pris pour une tentative de sourire, mais c’était<br />

aussi réussi que s’il avait essayé de voler !<br />

— Madame, dit-il avec une inclination aussi raide qu’un linge<br />

gelé au cœur de l’hiver, je vous demande pardon, j’ai été rude… je<br />

vois que vous aimez cet enfant. À cause de lui je vous demande<br />

de rester.<br />

Madame Raynor hésitait.<br />

— Je vous assure que ce soir se réglera quelque chose de très<br />

important pour l’avenir de votre pupille, et j’ai décidé que Harry


14<br />

<strong>HARRY</strong> <strong>DEE</strong><br />

passerait sa veillée de Noël ici et qu’il dînerait avec moi demain.<br />

J’y tiens.<br />

Il me semblait, pendant que mon oncle parlait, qu’un peu de la<br />

paix et du calme de la douce fête de Noël brillait dans son œil<br />

froid et dur. À la lumière des événements ultérieurs, il m’est<br />

consolant de penser ce peu de bien de cet homme sans cœur.<br />

Après une courte pause madame Raynor répondit :<br />

— Pour l’amour de Harry, je reste.<br />

— Très bien, dit mon oncle d’un ton indifférent laissant<br />

deviner qu’à part lui il était satisfait. Asseyez-vous.<br />

Nous répondîmes à cette politesse un peu tardive, sur quoi,<br />

mon oncle tira le cordon de la sonnette à côté de son bureau.<br />

Aussitôt entra le serviteur rébarbatif qui nous avait ouvert le<br />

vestibule. En matière de laideur, il mettait son maître en bonne<br />

lumière.<br />

— Cagget, dit mon oncle d’une voix aigre, répondant par un<br />

regard d’impatience à l’œil interrogateur du domestique, dites à la<br />

cuisinière de venir ici… de suite.<br />

Cagget poussa un grognement, prit congé de son maître et<br />

revint un instant après, accompagné par une femme corpulente<br />

qui entra dans la pièce les poings sur les hanches.<br />

— Cagget, gronda mon oncle.<br />

Un son guttural et profond que poussa Cagget montra qu’il<br />

était tout attention.<br />

— Cagget, sortez.<br />

La facilité et la variété du talent de Cagget à gronder et à<br />

grogner nous étaient maintenant avantageusement connues. Il<br />

tourna les talons avec un rictus qui montra ses horribles dents<br />

jaunes, quitta la chambre à reculons en me gratifiant d’un regard<br />

qui me coupa le souffle, et tira la porte sur lui, en la faisant<br />

claquer.<br />

— Maintenant, continua mon aimable parent, vous deux,<br />

femmes, et toi, garçon, m’écoutez-vous ?<br />

Ces trois derniers mots retentirent avec éclat comme le son de<br />

deux cymbales fêlées heurtées par une main furieuse.


CHAPITRE II 15<br />

— Oui, Monsieur, fis-je timidement, affolé de frayeur à<br />

m’évanouir.<br />

Je serrais la main de ma gouvernante et, même dans l’excès de<br />

ma terreur, je constatai que l’ouragan de colère rageait encore<br />

dans son cœur. Elle murmurait des mots, à voix inintelligible la<br />

plupart du temps, quoique une ou deux fois les expressions<br />

misérable, escroc, et d’autres du même genre, fussent sorties en<br />

sifflant de ses dents serrées… Je prenais peur d’elle aussi.<br />

— M’écoutez-vous ? dit mon oncle à la cuisinière.<br />

— Oui, m’sieur, j’écoutons.<br />

— Bien. Maintenant ouvrez vos oreilles.<br />

Il saisit dans son bureau un vieux papier jauni par l’âge. Il le<br />

tint un instant dans ses mains, puis, sans préambule, lut tout haut<br />

quelque chose comme ce qui suit.<br />

« Moi, James Dee, sain d’esprit, déclare par la présente léguer tous mes<br />

biens, meubles et immeubles, de quelque nature ou valeur qu’ils soient, à mon<br />

domestique James Cagget. »<br />

Ici le vieillard leva les yeux et me fixa.<br />

— Ton père et moi avons eu jadis un différend, expliqua-t-il,<br />

et j’avais décidé qu’il n’aurait pas un centime de ma fortune.<br />

Cagget m’a paru l’homme qui veillerait le mieux à cela. Mais le<br />

sang, c’est le sang : Cagget n’est pas de ma famille, et tu en es. De<br />

plus, continua le vieil homme avec le même accent de simplicité<br />

et de candeur, je hais Cagget. Regardez, continua notre bizarre<br />

interlocuteur.<br />

Il déchira le papier, et en jeta les morceaux sur le feu sombre<br />

et couvert de cendres.<br />

— Écoutez encore. Il choisit un autre papier dans son<br />

bureau, et lut :<br />

« Moi, James Dee, sain d’esprit, déclare léguer tout mon argent, toutes les<br />

propriétés et mon avoir de quelque nature ou valeur qu’il soit, à mon neveu<br />

Harry Dee »


16<br />

<strong>HARRY</strong> <strong>DEE</strong><br />

— Voilà : Avez-vous bien entendu ?<br />

— Est-ce tout ? demanda madame Raynor.<br />

— Oui, dit brusquement mon oncle. Le reste est pour les<br />

hommes de loi.<br />

— Je ne parle pas en mon nom, dit-elle, car il y a d’autres<br />

intérêts à considérer, monsieur Dee ! Si je vous dis qui je suis, me<br />

promettez-vous de me restituer ce dont vous avez fait tort à mon<br />

mari ?<br />

— Femme, nous parlerons de cela une autre fois.<br />

— Comment ? Vous devez à mon mari deux cent cinquante<br />

mille francs ! Je réclame cet argent et je l’aurai.<br />

— Un autre jour, femme.<br />

— Un autre jour !… répéta madame Raynor, d’une voix<br />

grave. Pouvez-vous vous promettre une longue vie ? Vous êtes<br />

vieux.<br />

Mon oncle la regarda très calme.<br />

— C’est vrai, dit-il lentement, je suis vieux, bien vieux. Petit,<br />

continua-t-il, se tournant vers moi, je désire te voir seul un<br />

moment dans ma chambre… mais les affaires d’abord. Vous, les<br />

deux, veuillez signer ce testament en qualité de témoins.<br />

Les deux s’exécutèrent ; sur quoi, mon oncle se tourna vers moi<br />

et me dit :<br />

— Enfant, maintenant tu es un homme riche.<br />

Puis il tira la sonnette et Cagget apparut.<br />

— Cagget, conduisez cette personne dans la chambre de<br />

l’enfant, et veillez à ce que le feu ne s’éteigne pas. Déjeuner à sept<br />

heures, Madame, et dîner à une heure.<br />

Alors, me prenant par la main, il me conduisit par le large<br />

escalier, puis dans la chambre en face du palier, laissant madame<br />

Raynor aux bons soins de Cagget.<br />

Il tira une chaise près du feu, et, me faisant asseoir, se tint<br />

devant moi, me regardant sans dureté.<br />

— Harry, dit-il enfin, et la douceur de sa voix me pénétra, tu<br />

es le portrait de ma mère.<br />

J’osai le fixer en face : ses yeux étaient voilés de larmes et un<br />

faible tremblement agitait ses lèvres.


CHAPITRE II 17<br />

— J’étais petit garçon comme toi quand elle mourut, pauvre<br />

mère ! Si elle avait vécu, peut-être aurais-je été autre, qui sait ?<br />

À mesure que je m’attachais à regarder mon oncle, je me<br />

demandais comment j’avais pu l’appeler un vilain. Maintenant, il<br />

ressemblait tout à fait à mon père.<br />

— Harry, je deviens vieux… et si je meurs bientôt, ton père<br />

reverra mes comptes, et réglera à l’amiable avec ceux qui auraient<br />

des réclamations à faire.<br />

— Oui, oncle James.<br />

— J’ai vécu méprisable, Harry. Et… et c’est demain Noël…<br />

tu es un enfant innocent… Voudrais-tu, veux-tu prier pour moi,<br />

demain ?<br />

— Oh ! mon oncle, dis-je m’élançant et lui prenant la main.<br />

Un instant, mon oncle s’inclina et me baisa légèrement au<br />

front. Tout d’un coup, il se redressa, raide, et se couvrit la figure<br />

de ses mains… Quelques secondes il resta silencieux, puis se<br />

secouant :<br />

— Déjeuner à sept heures, petit, et dîner à une heure. Va te<br />

coucher.<br />

Et avant que je fusse revenu de la surprise de ce brusque<br />

changement, il était assis à son bureau et, reprenant la vieille<br />

figure maussade, il se mit à écrire comme si j’étais à cent<br />

kilomètres. Je tâtai mon chemin dans ce long corridor et<br />

apercevant un rayon qui sortait d’une porte à l’extrémité, j’allai<br />

plus vite. Madame Raynor m’attendait ; son agitation était<br />

extrême et je vis tout de suite qu’elle avait pleuré. Elle fut<br />

communicative ce soir-là. D’une voix brisée par l’émotion elle me<br />

raconta sa vie. C’était une suite de chagrins et d’injustices, une<br />

histoire dont un chapitre très sombre avait rapport à mon oncle.<br />

Je ne me crois pas la liberté, et je ne trouve pas nécessaire pour ce<br />

récit de développer ces tristes aventures. Ainsi que je l’appris plus<br />

tard il n’y avait pas d’exagération dans son rapport, et, en<br />

l’écoutant, je frémissais d’horreur, je m’enflammais d’indignation.<br />

Hélas ! la pensée de l’entrevue affectueuse que je venais d’avoir<br />

avec mon oncle s’était enfuie de ma mémoire comme un rêve<br />

confus et, je demande à Dieu de me faire miséricorde, je donnai


18<br />

<strong>HARRY</strong> <strong>DEE</strong><br />

libre cours à ma haine contre le frère de mon père. Pendant cette<br />

nuit, qui aurait dû être sanctifiée par des pensées de paix et<br />

d’amour, je me livrai à la colère !… J’espère humblement que<br />

jamais je ne céderai plus à pareil accès.<br />

Il était tard quand je m’endormis, et, j’ai le regret de le dire,<br />

dans un cauchemar agité j’entendis encore résonner mes<br />

emportements amers.


TABLE DES MATIÈRES<br />

CHAPITRE I. Où je me vois obligé de m’étendre sur mes jeunes années, et<br />

de faire un voyage à la campagne, pour passer la nuit de Noël dans une maison<br />

très mystérieuse........................................................................................................... 4<br />

CHAPITRE II. Où madame Raynor et mon oncle se querellent à propos d’un<br />

testament, sur quoi, je vais me coucher dans de fâcheuses alarmes. .................11<br />

CHAPITRE III. Où je m’éveille un triste jour de Noël.....................................19<br />

CHAPITRE IV. Où j’apprends de mauvaises nouvelles, attrape une fièvre<br />

cérébrale et commence une nouvelle vie après trois sombres années...............22<br />

CHAPITRE V. Où je me heurte à un jeune vaurien et fais connaissance avec<br />

de nouveaux amis dont l’un rosse le vaurien, ce qui me fait entrer au collège<br />

<strong>Saint</strong>e-Marie dans le meilleur état d’esprit.............................................................25<br />

CHAPITRE VI. Où le club des ceintures bleues inscrit un nouveau membre<br />

et où les élèves gagnent une demi-journée de congé. ..........................................35<br />

CHAPITRE VII. Où la partie de natation se termine par une aventure. ........42<br />

CHAPITRE VIII. Où, après avoir passé à l’infirmerie une délicieuse soirée,<br />

on se promet de se battre. .......................................................................................47<br />

CHAPITRE IX. Où je passe une mauvaise nuit et fais sensation au dortoir. 52<br />

CHAPITRE X. Où nous partageons notre attention entre le base-ball et le<br />

latin, et préparons un match et un examen...........................................................56<br />

CHAPITRE XI. Où Percy Wynn fait un lamentable fiasco..............................62<br />

CHAPITRE XII. Où l’on commence le récit complet et véridique d’une<br />

phénoménale partie de base-ball. ...........................................................................65<br />

CHAPITRE XIII. Où l’on continue à jouer la grande partie............................71<br />

CHAPITRE XIV. Où Frank Burdock attrape un gros poisson et fait la<br />

connaissance d’un plus gros propriétaire. .............................................................75<br />

CHAPITRE XV. Où cette histoire manque de perdre ses principaux<br />

personnages et donc prendre brusquement fin. ...................................................84<br />

CHAPITRE XVI. Où nous assistons à une réception et passons une nuit à la<br />

villa Scarborough......................................................................................................98<br />

CHAPITRE XVII. Où Tom et moi passons une nuit dans la maison<br />

« hantée ». ................................................................................................................110<br />

CHAPITRE XVIII. Où l’horloge parle. ............................................................120<br />

CHAPITRE XIX. Où l’on va du plaisant au sévère.........................................126


TABLE DES MATIÈRES 241<br />

CHAPITRE XX. Où Willie Tipp change de nom, et devient le chef d’un club<br />

d’espiègles................................................................................................................134<br />

CHAPITRE XXI. Où Tom et Percy viennent au secours de Willie..............142<br />

CHAPITRE XXII. Où Percy marche pieds nus pour la première et dernière<br />

fois de sa vie. ...........................................................................................................149<br />

CHAPITRE XXIII. Où Willie Tipp fait un discours.......................................156<br />

CHAPITRE XXIV. Où est dépeint le concours intercollégial, et où nous<br />

disons à notre professeur un long adieu..............................................................162<br />

CHAPITRE XXV. Où Rose Scarborough rentre en scène en faisant des soli<br />

extraordinaires.........................................................................................................169<br />

CHAPITRE XXVI. Où une étrange révélation jette une nouvelle clarté sur la<br />

disparition mystérieuse de mon oncle..................................................................173<br />

CHAPITRE XXVII. Où madame Raynor continue son étrange récit, et me<br />

présente à deux charmants enfants qui m’accueillent en me racontant une<br />

histoire de fée..........................................................................................................182<br />

CHAPITRE XXVIII. Où Tom Playfair nous surprend tous..........................193<br />

CHAPITRE XXIX. Où Monsieur Lang communique d’autres documents<br />

concernant l’argent disparu et où Tom nous fait ses adieux.............................196<br />

CHAPITRE XXX. Où j’ai le plaisir… douteux de refaire connaissance avec<br />

James Cagget. ..........................................................................................................202<br />

CHAPITRE XXXI. Où James Cagget se laisse persuader de passer une nuit<br />

dans la maison de mon oncle................................................................................209<br />

CHAPITRE XXXII. Où je découvre une lettre et une cachette....................213<br />

CHAPITRE XXXIII. Où Cagget fait une révélation foudroyante à la suite de<br />

laquelle je traverse la grande crise de ma vie.......................................................221<br />

CHAPITRE XXXIV. Où Percy Wynn jette un supplément de lumière sur le<br />

récit de Cagget et dissipe enfin le mystère...........................................................228<br />

CHAPITRE XXXV. Où Harry Dee, ne voulant ni marier ni enterrer tout son<br />

monde, éprouve quelque difficulté à terminer son histoire. .............................234

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