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Quel rôle les femmes ont-elles joué pendant la Révolution Française ?

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LES AMAZONES de <strong>la</strong> REVOLUTION<br />

Ces françaises libres que l ’on a appelé amazones en référence au peuple mythologique de <strong>femmes</strong> guerrières<br />

utilisant <strong>les</strong> hommes comme esc<strong>la</strong>ves. Inquiétante, ridicule, l’image des <strong>femmes</strong> révolutionnaires armées de<br />

pique est en général mal vue. Femme masculinisée agressive ou guerrière factice, trop virile pour <strong>les</strong><br />

phallocrates (machos), trop patriote pour <strong>les</strong> féministes, L’amazone est souvent rangée parmi <strong>les</strong> figures<br />

typiques, amusantes de <strong>la</strong> révolution, Pourtant même si <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> n’<strong>ont</strong> pas eu un <strong>rôle</strong> militaire, le patriotisme<br />

féminin qui s’exerce avec ferveur à partir de 1792 (<strong>la</strong> patrie en danger). C’est une mobilisation réelle et <strong>la</strong><br />

vol<strong>ont</strong>é de participer, au côté des hommes, à <strong>la</strong> défense de <strong>la</strong> patrie et de <strong>la</strong> révolution menacées.<br />

Le 6 mars 1792, Pauline Léon (qui sera par <strong>la</strong> suite à <strong>la</strong> tête des républicaines révolutionnaires) adresse à<br />

l’assemblée une pétition signée par 300 <strong>femmes</strong> réc<strong>la</strong>mant le droit qu’a tout individu de pourvoir à <strong>la</strong> défense de<br />

sa vie et de sa liberté ». Ce<strong>la</strong> signifiait :<br />

« 1. La permission de nous procurer des piques, des pistolets et des sabres, même des fusils pour cel<strong>les</strong> qui en<br />

auraient <strong>la</strong> force de s’en servir, en nous soumettant au règlement de police ;<br />

2. De nous assembler <strong>les</strong> jours de fêtes et <strong>les</strong> dimanches au champ de <strong>la</strong> fédération ou autres lieux convenab<strong>les</strong><br />

pour nous exercer à <strong>la</strong> manœuvre desdites armes. »<br />

Cette requête reste sans réponse.<br />

Le 25 mars Théroigne de Méricourt appelle <strong>les</strong> citoyennes du faubourg St-Antoine à prendre <strong>les</strong> armes :<br />

« Armons-nous, nous en avons le droit par <strong>la</strong> nature et par <strong>la</strong> loi. M<strong>ont</strong>rons aux hommes que nous ne leur sommes<br />

inférieures ni en vertu, ni en courage. […]brisons nos fers ; il est temps que <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> sortent de leur<br />

h<strong>ont</strong>euse nullité ou l’ignorance, l’orgueil ou l’injustice des hommes <strong>les</strong> tiennent asservies depuis si longtemps ».<br />

Son discours va sans doute trop loin pour l’époque. Elle n’arrivera pas à recruter son bataillon.<br />

Cette fureur patriote n’est pas réservée à une élite car « <strong>les</strong> lettres bougrement patriotiques de <strong>la</strong> mère<br />

Duchesne reflètent le même sentiment :<br />

« J’offre mes services à <strong>la</strong> nation en qualité de guerrière. Du premier cours de tambour, je prends <strong>les</strong> armes, je<br />

lève un escadron d’amazones, je me mets à leur tête, et le sabre à <strong>la</strong> main, j’enfonce <strong>les</strong> bataillons ennemis<br />

comme du beurre »<br />

De ce fait, après le 20 avril 1792, début de <strong>la</strong> guerre, des <strong>femmes</strong> s’en<strong>rôle</strong>nt individuellement, sans discours et<br />

tambours. El<strong>les</strong> partent se battre. El<strong>les</strong> s<strong>ont</strong> canonniers, grenadiers, soldats, plus rarement officiers. C’est le<br />

cas des sœurs Fernig, Nerwinde.<br />

D’autres se déguisent en hommes pour s’en<strong>rôle</strong>r, accompagnant parfois maris ou amis comme Rose Bouillon qui<br />

<strong>la</strong>issa au soin de sa mère ses deux enfants et rejoignit son époux comme vol<strong>ont</strong>aire.<br />

Extraits du livre « Citoyennes : <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> et <strong>la</strong> révolution française » de Annette Rosa aux éditions Messidor en 1989

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