Quel rôle les femmes ont-elles joué pendant la Révolution Française ?
Quel rôle les femmes ont-elles joué pendant la Révolution Française ?
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REVENDICATIONS ET MOYEN D’EXPRESSION<br />
Les <strong>femmes</strong> <strong>ont</strong> de nombreuses attentes de <strong>la</strong> <strong>Révolution</strong> et expriment leurs revendications par des pétitions,<br />
adresses et cahiers de doléances.<br />
Leurs revendications portent sur des problèmes quotidiens, propres à toutes <strong>les</strong> <strong>femmes</strong>, depuis <strong>la</strong> nuit<br />
des temps : absence d'instruction, mortalité en couches, droit d'exercer un métier, protection des<br />
travaux féminins (couturière, brodeuse…)<br />
Peu de revendications touchent aux droits politiques car rares s<strong>ont</strong> cel<strong>les</strong> qui <strong>ont</strong> conscience de leur<br />
importance.<br />
Les <strong>femmes</strong> de Provence protestent en 1789 c<strong>ont</strong>re <strong>la</strong> composition des Etats Généraux d<strong>ont</strong> el<strong>les</strong> s<strong>ont</strong> exclues.<br />
Réponse des députés : « ne s<strong>ont</strong>-ils pas, eux, <strong>les</strong> députés de tous et donc des <strong>femmes</strong> ? »<br />
Par un cahier de doléance, une madame du pays de Caux riposte " Etant dém<strong>ont</strong>ré avec raison qu'un noble ne<br />
peut représenter un roturier (membre du tiers-état), […] <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> ne pourraient donc être représentées que<br />
par des <strong>femmes</strong> "<br />
En plus de revendications écrites, el<strong>les</strong> revendiquent par l'action : <strong>les</strong> 5 et 6 octobre 1789 (<strong>les</strong> journées<br />
révolutionnaires), el<strong>les</strong> constituent l'essentiel du cortège de Versail<strong>les</strong> et pénètrent dans le château, réc<strong>la</strong>mant<br />
du pain , Mais el<strong>les</strong> ser<strong>ont</strong> à l’origine du rapatriement à Paris de <strong>la</strong> famille royale. Ju<strong>les</strong> Michelet dira :<br />
« Ce qu'il y a dans le peuple de plus instinctif, de plus inspiré, ce s<strong>ont</strong> <strong>les</strong> <strong>femmes</strong>. […] Les hommes <strong>ont</strong> pris <strong>la</strong><br />
Bastille, et <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> <strong>ont</strong> pris le Roi »,<br />
Durant toute <strong>la</strong> période révolutionnaire, el<strong>les</strong> occupent <strong>la</strong> rue dans <strong>les</strong> insurrections, et appellent <strong>les</strong> hommes à<br />
l'action, en <strong>les</strong> traitant de lâches. Ainsi, <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> entrent dans <strong>la</strong> sphère politique et y jouent un <strong>rôle</strong> actif.<br />
Mais dès que <strong>les</strong> associations révolutionnaires dirigent l'événement, <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> s<strong>ont</strong> exclues des délibérations,<br />
du corps armé (garde nationale), des comités locaux et des associations politiques.<br />
Ne pouvant prendre part aux décisions des assemblées politiques, <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> prennent p<strong>la</strong>ce dans <strong>les</strong> tribunes<br />
ouvertes au public. El<strong>les</strong> y reçoivent le surnom de " tricoteuses " (1795) : "Tricoteuses : C'est ainsi qu'on<br />
appe<strong>la</strong> <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> d'origine popu<strong>la</strong>ire qui suivaient en tricotant <strong>les</strong> séances de là Convention et apostrophaient<br />
<strong>les</strong> députés depuis <strong>les</strong> tribunes. El<strong>les</strong> se trouvaient aussi sur le chemin menant à l'échafaud et participaient aux<br />
"messes rouges", trempant leurs mouchoirs dans le sang des victimes. La plus célèbre des tricoteuses est<br />
Aspasie Carlemigelli qui fou<strong>la</strong> aux pieds le cadavre du député Féraud, massacré le 20 mai 1795..." (J. TULARD,<br />
J.F. FAYARD, A. FIERRO, Histoire et dictionnaire de <strong>la</strong> <strong>Révolution</strong> française, 1789 1799, Laff<strong>ont</strong>, Paris, 1987).<br />
Dans <strong>la</strong> mentalité popu<strong>la</strong>ire, ces tribunes <strong>ont</strong> une fonction politique capitale et y prendre p<strong>la</strong>ce signifie exercer<br />
une part de souveraineté.<br />
Les <strong>femmes</strong> se regroupent aussi en clubs à Paris et en province. El<strong>les</strong> y tiennent des séances régulières où<br />
el<strong>les</strong> lisent des lois et des journaux, discutent des problèmes politiques et s'occupent des tâches humanitaires.<br />
A partir de 1792, l'activité des clubs se durcit, et aux côtés de Jacobins (société politique modérée jusqu’en<br />
1792 et se renforce sous Robespierre. Le nom vient de l’ancien couvent qui <strong>les</strong> abritait). Ces clubs prennent part<br />
à <strong>la</strong> vie politique de leur région. Parmi <strong>les</strong> plus réputés à Paris on peut citer <strong>la</strong> Société Patriotique et de<br />
Bienfaisance des Amis de <strong>la</strong> Vérité (1791-1792). Fondé par Etta Palm d'Aedlers, ce club de <strong>femmes</strong> p<strong>la</strong>ide pour<br />
l'éducation des petites fil<strong>les</strong> pauvres puis réc<strong>la</strong>me le divorce et <strong>les</strong> droits politiques.<br />
Enfin, <strong>les</strong> salons, tenus par <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> des milieux dirigeants, tels ceux de Mme Ro<strong>la</strong>nd et de Mme de<br />
Condorcet, <strong>ont</strong> également <strong>joué</strong> un <strong>rôle</strong> important sous <strong>la</strong> <strong>Révolution</strong>. Le salon est à <strong>la</strong> fois un espace privé<br />
et un espace public, lieu d'échange entre <strong>les</strong> sexes