Chaleur d'hydratation - LMC
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1. Introduction<br />
<strong>Chaleur</strong> <strong>d'hydratation</strong><br />
et fissurabilité<br />
Les réactions du ciment Portland en présence d'eau ou "hydratation" produisent des composés<br />
hydratés qui permettent de lier les différentes particules de ciment et de granulat ce qui confère<br />
au béton ces qualités de résistance mécanique. Ces réactions s'accompagnent d'effets<br />
secondaires qui peuvent produire des dégradations du matériau lorsqu'ils ne sont pas pris en<br />
compte. L'un de ces effets est la chaleur dégagée lors de ces réactions <strong>d'hydratation</strong> dont la<br />
grandeur dépend de la composition du ciment. La dynamique des réactions <strong>d'hydratation</strong> va<br />
dépendre de nombreux facteurs tels que finesse de mouture, composition, ajout d'éléments<br />
secondaires (gypse par exemple). Ces propriétés liées aux réactions <strong>d'hydratation</strong> doivent<br />
permettre de pouvoir travailler le produit béton jusqu'à sa mise en forme. Elles doivent aussi<br />
permettre au produit de durcir dans un temps suffisamment court pour pouvoir poursuivre les<br />
travaux de construction.<br />
Les réactions exothermiques peuvent engendrer des dégradations lors du refroidissement du<br />
béton telles que fissures de retrait thermique lors de refroidissement trop rapide, fissures aux<br />
interfaces entre ancien et nouveau béton (reprise de bétonnage). Ce risque de fissure peut aussi<br />
être du à un retrait lors de la prise du ciment. Les réactions du ciment consomment une partie de<br />
l'eau de gâchage et cette perte peut entraîner des forces capillaires produisant un retrait de la<br />
pâte de ciment que l'on nomme retrait d'autodessication. A plus long terme le séchage du béton,<br />
c'est-à-dire la perte du résidu d'eau jusqu'à l'équilibre entraîne aussi du retrait de séchage.<br />
L'ensemble de ces retraits produits selon les conditions un risque de fissuration de l'objet<br />
construit.<br />
La chaleur dégagée est particulièrement importante pour les ouvrages massifs, tels que les<br />
barrages. La température à l'intérieur des grandes masses de béton peut augmenter de plus de<br />
50°C par rapport à la température du béton lors de sa mise en place. Le retrait est la principale<br />
cause des fissures qui peuvent apparaître dans les bétons de grande masse. Le retrait thermique<br />
se produit lorsque la température baisse. Pour éviter une augmentation de température trop<br />
importante, on peut refroidir artificiellement le béton à l'aide de tuyaux noyés dans la masse et<br />
dans lesquels on fait circuler de l'eau froide. D'autre part, on peut également utiliser des ciments<br />
- 1 -
spéciaux à basse chaleur <strong>d'hydratation</strong>. Des exemples d'augmentation de température d'éléments<br />
en béton sont donnés à la figure 1.<br />
Elévation de température [° C]<br />
Elévation de température [° C]<br />
Elévation de température [° C]<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
Dosage en ciment 300 kg/m 3<br />
1m<br />
2m<br />
3m<br />
f cwm = 45 N/mm 2<br />
6m<br />
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14<br />
Age du béton [jour]<br />
1m<br />
2m<br />
3m<br />
f cwm = 40 N/mm 2<br />
6m<br />
0<br />
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14<br />
Age du béton [jour]<br />
40<br />
fcwm = 30 N/mm 2<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Dosage en ciment 300 kg/m 3<br />
Dosage en ciment 300 kg/m 3<br />
1m<br />
2m<br />
3m<br />
6m<br />
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14<br />
Age du béton [jour]<br />
Figure 1: Variation de la température au cœur d'éléments en béton de<br />
différentes épaisseurs, pour 3 différentes qualités de béton<br />
- 2 -
2. Objectif<br />
Le but de la séance consiste à mesurer les effets de l'hydratation de divers ciment Portland et de<br />
comprendre les effets secondaires lier au durcissement, c'est-à-dire la chaleur <strong>d'hydratation</strong>, les<br />
retraits liés aux durcissements. Connaissant ces mécanismes, il est alors possible de choisir au<br />
mieux un ciment en fonction de l'application.<br />
3. <strong>Chaleur</strong> <strong>d'hydratation</strong><br />
3.1. Méthode<br />
a) Fabrication du mortier normal<br />
Composition : - sable CEN 1350 g<br />
- ciment 450 g<br />
- eau 225 g<br />
Mélanger d'abord eau et ciment durant 30 s à 140 t/min, ajouter le sable rapidement et<br />
malaxer durant 60 s à 280 t/min.<br />
b) Mesure de la chaleur <strong>d'hydratation</strong><br />
Aussitôt après la fabrication du mortier<br />
- peser la boîte vide<br />
- mettre le mortier dans la boîte et peser le tout<br />
- installer la sonde de température<br />
- fermer le calorimètre<br />
- mettre en fonction l'acquisiteur de données (mesure du temps et de la température de<br />
référence et des températures des calorimètres)<br />
c) Calcul de la chaleur <strong>d'hydratation</strong><br />
La chaleur <strong>d'hydratation</strong> q à l'instant t s'écrit (1 er terme : chaleur accumulée, 2 ème terme:<br />
perte de chaleur vers l'extérieur):<br />
t<br />
C 1<br />
q = θ + ∫ α ⋅ θ ⋅ dt avec<br />
m m<br />
c<br />
c 0<br />
( m + m ) + 3.<br />
76 ⋅ m + 1.<br />
3 ⋅ m + µ<br />
C<br />
et α = a + b ⋅ θ<br />
= 0.<br />
75 c s<br />
e<br />
b<br />
m c , m s , m e , m b : masse de ciment, sable, 'eau dans l'éprouvette et de la boîte [g]<br />
t : durée <strong>d'hydratation</strong> [h]<br />
C : capacité thermique du calorimètre et de l'éprouvette [J °C -1 ]<br />
α : coefficient de déperdition thermique du calorimètre [J h -1 °C -1 ]<br />
θ : échauffement de l'éprouvette à l'instant t (différence entre la température de<br />
l'éprouvette et la référence) [°C]<br />
µ : capacité thermique du calorimètre vide [J °C -1 ]<br />
a, b : paramètre spécifique d'étalonnage du calorimètre<br />
- 3 -
Le calcul est réalisé par pas successif sur toute la période de mesure. Pour chacun des pas, on<br />
connaît le temps ti et l'échauffement θ i . Ceci permet de calculer les valeurs suivantes:<br />
C<br />
A = θ<br />
m<br />
- chaleur dans le calorimètre : i<br />
c<br />
- échauffement moyen :<br />
θi<br />
+ θ(<br />
i−1)<br />
θ i,<br />
moy =<br />
2<br />
- coeff. de déperdition moyen : α i,<br />
moy = a + b ⋅ θi,<br />
moy<br />
1<br />
- perte de chaleur : B = ∑ αi,<br />
moy ⋅ θi,<br />
moy ⋅ ∆ti<br />
m<br />
- chaleur <strong>d'hydratation</strong> au temps t : Q = A + B<br />
3.2. Travail à effectuer<br />
- déterminer le temps de prise à l’aide de l’appareil de Vicat. Le temps de prise est le temps<br />
écoulé entre l’instant où l’on mélange le ciment et l’eau et celui où l’aigille s’arrête à 4 mm du<br />
fond de l’anneau.<br />
Figure 2 : Appareil de Vicat.<br />
- déterminer la chaleur <strong>d'hydratation</strong> à 12 h, 1 j, 3 j et 5 j<br />
- estimer la réactivité du ciment (pente de la courbe q(t) durant la prise<br />
- faire des commentaires sur les différents comportements des ciments<br />
3.3. Aspect théorique<br />
La chaleur <strong>d'hydratation</strong> dépend de la composition du ciment Portlands. Le tableau ci-dessous<br />
défini les principales caractéristiques de ces constituants.<br />
- 4 -<br />
c
Constituant <strong>Chaleur</strong> dégagée Comportement des constituants purs<br />
C 3 S 500 J/g - fait prise et durcit rapidement<br />
C 2 S 260 J/gr - réagit lentement<br />
- haute résistance atteinte à court terme<br />
- haute résistance atteinte à long terme<br />
C 3 A 865 J/gr - prise de façon très désordonnée et rapide<br />
C 4 AF 418 J/gr - faible résistance<br />
- faible résistance<br />
(nécessite du gypse pour régulariser la prise)<br />
Les valeurs des chaleurs <strong>d'hydratation</strong> pour les 4 principaux composés du CP et du laitier de<br />
haut fourneau sont données à la figure 3, pour des temps <strong>d'hydratation</strong> de 7 jours et une année.<br />
Les valeurs données pour une année correspondent aux valeurs pour une hydratation complète.<br />
Figure 3: <strong>Chaleur</strong> <strong>d'hydratation</strong> des principaux composés des ciments et du laitier<br />
Lors du mélange eau + ciment, il y a une première réaction entre le C 3 A et le gypse pour former<br />
l'ettringite. Ceci permet de bloquer les réactions <strong>d'hydratation</strong> erratiques de ce composé durant 1<br />
à 2 heures.<br />
Les vitesses <strong>d'hydratation</strong> dépendent évidemment de la composition du ciment mais aussi de la<br />
finesse de mouture du produit. Un ciment fin, donc avec une surface spécifique élevée, aura une<br />
réactivité plus importante. La température du milieu influence aussi la réactivité; à température<br />
élevée la réactivité est nettement plus forte.<br />
4. Fissurabilité<br />
- 5 -
L'anneau de Bolomey est un moule de format cylindrique avec en son centre un noyau<br />
métallique. Ce dernier étant indéformable par rapport à la pâte de ciment qui l'entoure, il induit<br />
des efforts de traction menant à la fissuration. On mesure l'ouverture de la fissure. Cette<br />
méthode permet une comparaison des produits, elle ne donne pas de valeur susceptible d'être<br />
utilisée lors d'un dimensionnement.<br />
4.1. Méthode<br />
- préparer une pâte de ciment avec un rapport E/C de 0.25<br />
- remplir l'anneau de Bolomey et lisser la surface<br />
- couvrir la surface avec une feuille PE durant le premier jour<br />
- laisser sécher<br />
- mesurer l'ouverture de la fissure après 1 semaine<br />
4.2. Travail à effectuer<br />
- calculer le retrait de la pâte de ciment<br />
- comparer les valeurs selon le type de ciment<br />
5. Plan suggéré pour le rapport<br />
1. Essais effectués<br />
- brève description de chaque essai effectué avec les résultats.<br />
- discussion et commentaires sur les résultats obtenus.<br />
2. Conclusions<br />
- conclusions, remarques et commentaires personnels<br />
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