A suivre...
Voici donc le deuxième article de notre série « En attendant Hellywood ». Et tant qu’à attendre, autant meubler le temps intelligemment, par exemple en se cultivant un peu… Et ça tombe d’autant mieux que la raison d’être d’Hellywood est sa référence à un genre littéraire et cinématographique bien particulier, le polar noir ou « hardboiled ». Nous avons donc décidé de lister dans ce numéro de Body Bag <strong>les</strong> inspirations essentiel<strong>les</strong> pour bien comprendre de quoi parle le jeu. La quarantaine de titres présentés ici ne sont nullement <strong>les</strong> seu<strong>les</strong> inspirations possib<strong>les</strong> pour Hellywood – loin de là – mais plutôt une sorte de check-list, histoire d’être sûr que vous ne passiez pas à côté d’une référence aussi incontournable que Chandler ou Sin City, par exemple… Dix films à avoir vu avant de jouer à Hellywood - par ordre chronologique Assurance sur la mort (Double Indemnity) de Billy Wilder - 1944 Le scénario a été écrit par Chandler, d’après un roman original de James M. Cain. Sur le thème du pauvre type, faible de caractère au point de se laisser entraîner au meurtre par une garce somptueuse, on n’a jamais fait mieux. Barbara Stanwyck EST l’archétype de la femme fatale. Le Carrefour de la mort (Kiss of Death) de Henry Hattaway - 1947 Pour Richard Widmark, en superbe tueur psychopathe. Un grand classique du Noir : on y trouve la violence, le code d’honneur et sa trahison, la tôle, la vengeance, l’inhumanité des flics... Un remake correct a été réalisé en 1995 avec David Caruso et Nicholas Cage. Les passagers de la nuit (Dark Passage) de Dalmer Daves - 1947 Humphrey Bogart et Lauren Bacall, sur un scénario tiré d’un bouquin de David Goodis, d’emblée, ça ne se refuse pas. En direct de la rédaction de Boba ! Parfaite itération de la figure de l’innocent injustement accusé, le film expérimente la caméra subjective et offre à ses deux stars un véhicule imparable pour leur charisme incendiaire. L’enfer est à lui (White Heat) de Raoul Walsh - 1949 Forcément, après Scarface (l’original de Howard Hawks, mais le remake signé De Palma est une merveille), James Cagney et sa petite gueule d’ange cassée en chef de gang sadique, on en redemande. C’est sec et violent, que ce soit en tôle ou à l’extérieur. Il y a de l’amitié trahie, de la grandeur et de la décadence. Le Noir a toujours eu quelque chose de la tragédie grecque... La Soif du Mal (Touch of Evil) d’Orson Wel<strong>les</strong> - 1957 Un film magistral, tout simplement. Qui peut oublier Wel<strong>les</strong> traînant sa carcasse désabusée sous <strong>les</strong> traits du capitaine Hank Quinlan ? Qui peut dire si Quinlan est une ordure ou un type bien qui est juste allé un tout petit peu trop loin, sans espoir de retour ? Qui peut oublier l’incroyable plan-séquence qui ouvre le film, même si-celui est loin de se limiter à cette magistrale entrée ? Le Parrain 2 (The Godfather, part II) de Francis Ford Coppola - 1974 Petite préférence pour le second volet de la monstrueuse saga mafieuse de Coppola, en raison des deux époques évoquées en parallèle, de la performance d’Al Pacino et de Robert de Niro, qui ne se croisent pourtant à aucun moment, chronologie oblige. Tout simplement fascinant. On ne parlait pas justement de tragédie antique, plus haut ? Angel Heart d’Alan Parker - 1987 Sans doute le film « matriciel » d’Hellywood. Angel Heart est un conte fantastique d’une noirceur effrayante. Des ruel<strong>les</strong> de New York jusqu’aux faubourgs poisseux de New Orleans, <strong>les</strong> errances du privé Harry Angel font exploser le talent de Mickey Rourke, qui n’a jamais été aussi bon. Les Affranchis (GoodFellas) de Martin Scorsese - 1990 Bon, forcément, de Scorsese, on aurait pu quasiment tout citer, depuis Mean Streets jusqu’aux Infiltrés, en passant par Casino. La chronique de la vie des criminels est ici ébouriffante. On s’éloigne un peu de la grande tragédie à la Godfather mais on gagne en mordant et en picaresque. Avec une brochette d’acteurs tout simplement au top. Body Bag #004