La politique d'extériorisation - CHU Montpellier

dossier
Le CHRU tourne
La politique d’extériorisation au CHRU de Montpellier
son regard vers l’extérieur
dossier
Dès sa prise de fonction, Monsieur Alain MANVILLE, directeur général du CHRU de Montpellier, a souhaité mettre l’accent
sur le développement des partenariats et des synergies entre les établissements de la région, voire de l’interrégion
en créant une Délégation à l’Extériorisation et en identifiant clairement la direction responsable de ce domaine.
Compte tenu des enjeux en matière de prise en charge de la santé, il lui a paru indispensable d’orienter l’établissement vers
la mise en place de complémentarités.
Le CHRU de Montpellier doit en effet jouer pleinement son rôle de référence et de recours et permettre, comme le veut
son rôle d’enseignement notamment, de dynamiser le tissu régional.
Rencontre avec le Pr Jean-
Jacques Eledjam, président
de la Délégation à
l’Extériorisation.
Quel est le rôle de la Délégation
à l’Extériorisation ?
La vocation de cette cellule
est d’assurer un rayonnement
de notre établissement.
Elle intervient à plusieurs
niveaux :
◗ régional (le point d’orgue
en est la synergie Nîmes-Montpellier),
◗ interrégional (le G4 sud-méditerranée
a été mis en place avec le CHU de Nîmes,
l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille
et le CHU de Nice l’année dernière),
◗ étranger. Sur ce dernier point, nous
avons tissé des liens de longue date avec
le Maghreb, l’île Maurice (programme de
formation de chirurgiens au CHRU), la Chine
et l’Amérique du Sud notamment.
Comment fonctionne-t-elle ?
La Délégation à l’Extériorisation repose
sur un fonctionnement régulier puisqu’elle
se retrouve au minimum une fois par
trimestre afin :
◗ d’étudier les demandes de conventions
d’intérêt général et les propositions de
partenariat.
◗ de faire un travail d’évaluation des partenariats
en cours (évaluation de l’activité de
Pr Jean-Jacques ELEDJAM
la délégation grâce à un rapport
annuel et une évaluation de la
mise en oeuvre des conventions
au travers de rapports d’activité
systématiques).
La Délégation à l’Extériorisation
travaille en
étroite concertation avec
la Direction de la Politique
Médicale, Extériorisation,
Relation avec l’Université
depuis septembre 2006.
Ce rapprochement a permis de trouver
une nouvelle cohérence à la politique du
CHRU en matière de partenariats et de réseaux.
En effet, la plupart des conventions
signées ont une composante “personnel
médical” puisqu’il s’agit, entre autres, de
formation ou d’échange d’expériences.
Rencontre avec Mme Catherine Douence,
directrice de la Politique
Médicale, Extériorisation
et Relations avec l’Université
qui nous explique
les orientations pour les
années à venir.
Sur quelles bases la
politique des partenariats
et réseaux est-elle
construite ?
La politique réseaux et
partenariats est élaborée en tenant
compte des orientations définies par
le Schéma Régional d’Organisation
Objectif Lettre p3 DOSSIER
Rédaction : B. Boutin-Mostefa et M. Dechavanne.
Avec la collaboration de : Pr B. Gallix, C. Douence, R. Peyrat et M. Deloffre.
Sanitaire (SROS 3) et du Schéma Interrégional
d’Organisation des Soins (SIOS)
en cours d’élaboration.
A ce titre, les partenariats et réseaux sont
un élément essentiel et déterminant du
Projet Médical du CHRU.
Quels sont les orientations pour les
années à venir ?
Les orientations stratégiques pour 2007-
2008 ont été définies par la Délégation à
l’Extériorisation :
- Répondre aux impératifs réglementaires
(réseau des urgences, réanimations,
gériatrie, périnatalité, pôle régional de réfé-
rence en cancérologie),
- Poursuivre la fluidification des filières
- Irriguer le tissu régional par le CHRU
- Développer l’interrégionalité,
- Définir les enjeux spécifiques et mettre
en place des plans d’actions : imagerie et
neurochirurgie.
En conclusion, il est
indispensable que le CHRU
joue pleinement son rôle de
référent régional en consolidant
son environnement.
Le temps de la tour d’ivoire
n’est plus.
Il est évident qu’un CHRU
fort dans un tissu régio-
Catherine DOUENCE
nal équilibré tel qu’il se
présente en Languedoc-Roussillon est
un atout qui sert également l’image de
la ville et de la région.

Réseaux et partenariats
Eléments importants de la Délégation à l’Extériorisation, les réseaux et partenariats possèdent déjà une dynamique reconnue
au CHRU et à l’extérieur.
Etat des lieux des réseaux au CHRU de Montpellier :
Qu’est-ce qu’un réseau ?
Selon la loi du 04 mars 2002 , “Les réseaux
de santé ont pour objet de favoriser
l’accès aux soins, la coordination, la continuité
ou l’interdisciplinarité des prises en
charge sanitaires, notamment de celles qui
sont spécifi ques à certaines populations,
pathologies ou activités sanitaires. Ils
assurent une prise en charge adaptée aux
besoins de la personne.”
dossier
Ainsi, toute coopération nécessite un
support juridique, telle qu’une charte ou
une convention.
On peut distinguer les partenariats bilatéraux
et les partenariats multilatéraux.
Pour les premiers, on parle
de convention. Pour les seconds,
on parle de réseau.
Comment se crée un
réseau ?
Le plus souvent, les coopérations
s’organisent :
◗ à la demande de partenaires
extérieurs,
◗ à la demande de nos services,
◗ à partir d’un appel à projets
à déclinaison régionale. . La DNDR
(Dotation Nationale de Développement
des Réseaux), , défi nit chaque année des
thématiques de développement en lien
étroit avec le SROS.
Au niveau régional, c’est l’Agence Régionale
de l’Hospitalisation qui accorde les dotations
en fi nançant la coordination du projet.
Au CHRU de Montpellier, la mise en place
et le suivi des différents réseaux et
partenariats sont régis par une charte qui
défi nit les rôles de chacun au sein de l’institution.
Comment fonctionne-t-il ?
Le but est d’assurer une meilleure orientation
du patient, de favoriser la coordination
et la continuité des soins dispensés, de
promouvoir la délivrance de soins de proximité
de qualité.
Il s’agit également d’organiser un accès
plus rationnel aux systèmes de soins et
une meilleure coordination des prises en
charge.
Le fonctionnement d’un réseau est basé sur :
◗ l’information mutuelle des membres du
réseau sur la réglementation et les échanges
de bonnes pratiques,
◗ l’organisation de formations,
◗ la concertation dans le but d’assurer une
prise en charge globale du patient prenant
en compte toutes les disciplines concernées
par son parcours de soins,
Il faut me tre le patient
au bon endroit au bon moment
◗ l’organisation des transferts de patients
dans le cadre d’une graduation des prises
en charge.
Objectif Lettre p4 DOSSIER
Une place de référent et de recours
pour le CHRU de Montpellier
En conclusion, les réseaux améliorent
les relations avec l’ensemble des partenaires
extérieurs en maintenant la place
de référent et de recours du CHRU de
Montpellier.
Réseaux de soins et partage
des images radiologiques
En gardant à l’esprit l’objectif n°1 : une
prise en charge de qualité, un partage
des informations devient nécessaire
entre les structures de soins.
Grâce au projet im@ges.net, opérationnel
depuis 2002, le CHRU de Montpellier est
référent régional et national dans la mise
en place des réseaux d’images.
Im@ges.net offre une disponibilité quasi
immédiate des images dans tous les services
du CHRU de Montpellier. Ce partage de
l’information permet aux radiologues et aux
cliniciens de mieux soigner les patients.

La transmission des dossiers radiologiques
du patient doit pourvoir être facilitée, et
ce quelque soit son parcours médical.
Le but est de faire de la télé-médecine
et de la télé-expertise, grâce à la mise en
place de réseaux d’information numérique
régionaux.
Rencontre avec le Pr Benoît Gallix,
radiologue dans le service d’imagerie
médicale de Saint-Eloi, qui nous présente
les réseaux et les partages d’équipements
utilisés dans ce domaine :
Basés sur l’ouverture de notre réseau interne,
3 projets sont actuellement à l’étude
ou en cours :
◗ Dans le cadre de la synergie Nîmes-
Montpellier, le CHU de Nîmes est actuellement
en appel d’offre pour l’achat d’un
système interne qui devrait être fonctionnel
courant 2008, avec pour objectif une
connexion entre les 2 systèmes.
◗ Le Centre Val d’Aurelle installe un système
interne de gestion numérique des
images, avec la possibilité d’un échange
d’informations entre les 2 réseaux.
◗ Il existe déjà un réseau d’échange avec
les établissements périphériques au CHRU
de Montpellier, actuellement spécialisé en
neuro-radiologie et en neuro-chirurgie.
Toujours dans cet esprit de partage de
données radiologiques et pour faciliter la
prise en charge des patients, l’ouverture
La liste des réseaux auxquels participe le CHRU
Nom du Réseau Référents
Réseau “REFAM” (Fertilité) Pr Hédon, Pr Déchaud
Réseau régional de Périnatalité Pr Boulot, Pr Picaud
Réseau régional Neuro-imagerie Pr Bonafé
Réseau Philado (Pédopsychiatrie) Pr Maury
Réseau “REPRELAR” (Prélèvements et Greffes) Dr Vachiery-Lahaye
Réseau Mucoviscidose Dr Counil, Dr Chiron
Réseau régional de Gérontologie Pr Jeandel
Réseau de Réadaptation et Rééducation spécialisées en Neurologie Pr Hérisson
Réseau “RESO LR “(oncologie pédiatrique) Dr Bernard
Réseau Epilepsies Dr Crespel
Réseau régional Hépatites B et C Pr Larrey
Objectif Lettre p5 DOSSIER
de notre réseau devra être rapidement
étendue vers d’autres établissements hospitaliers
de la région et à toutes les spécialités.
La mise en place de plateaux d’imagerie
co-utilisés par des radiologues de statuts
différents favorise aussi la mise en réseau
des compétences et la formation médicale
continue de terrain par échange direct entre
les praticiens sur le plateau d’imagerie
commun :
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◗ Des conventions existent déjà, entre le
CHRU et le Centre Val d’Aurelle pour les
examens radiologiques interventionnels,
et avec la clinique mutualiste pour l’utilisation
de nos scanners.
◗ En mars 2008, une IRM sera installée
à Saint Eloi et réservée à l’oncologie. Ce
matériel se partagera entre le CHRU, le
Centre Val d’Aurelle et des radiologues
libéraux. Cette coopération
se fait sous forme de Groupement
d’Intérêt Economique
et le CHRU met à disposition
le personnel technique.
Conscient de la pénurie
de moyens humains,
le CHRU se veut initiateur
et facilitateur dans
la mise en place de
réseaux. C’est pourquoi
notre établissement souhaite
la mise en place de
connexions entre les établissements
et notamment
d’axe régional pour l’échange
de données radiologiques.

Bilan et perspectives
Pour répondre aux enjeux majeurs de Santé Publique, les actions et les projets ne peuvent plus se limiter au cadre étroit
d’une discipline universitaire, d’un service ou d’un établissement hospitalier. Ils doivent rassembler l’ensemble des acteurs
concernés.
La réponse partenariale concerne tout autant les activités d’enseignement et de recherche que la prise en charge concertée
des patients.
Un bilan positif
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De nombreuses actions ont été engagées
au cours des dernières années avec le
développement de synergies :
◗ dans le cadre de la région : Montpellier-
Nîmes, établissements publics de santé
notamment ;
◗ dans le cadre de l’interrégion :
G4 Sud-Méditerranée (Montpellier, Nîmes,
Marseille, Nice).
Elles permettent la mise en commun de
réflexions et de forces en vue de développer
les champs de compétences et les
moyens des acteurs concernés.
Les filières et les réseaux déjà constitués
ont trouvé leur place et leur rythme.
Un grand nombre de conventions bilatérales
ont été signées dans le domaine
des Soins de Suite et de Réadaptation, de
l’aide au retour à domicile, des soins palliatifs,
mais également pour le partage de
plateaux techniques.
Les orientations 2007-2008
Il ne s’agit pas de s’arrêter en si bon chemin
mais de poursuivre et d’amplifier cette
démarche au bénéfice à la fois de l’établissement
et des établissements de la région
vis-à-vis desquels le CHRU souhaite
jouer pleinement son rôle de référent
dans le respect des projets de chacun.
Nous nous devons de répondre aux impératifs
réglementaires. Ceci va nous
amener à passer une convention en qualité
d’établissement de recours et de
référence avec les établissements publics
et privés de la région ayant une activité de
réanimation, d’urgence… La démarche a
déjà débuté.
Le dossier d’Objectif Lettre du mois de
mai 2007 était consacré à la Cancérologie.
Dans ce domaine également plusieurs partenariats
sont en cours au travers de la
constitution du pôle régional de référence
par exemple.
Il faut aussi poursuivre ce que l’on appelle
la fluidification des filières. Il s’agit de
renforcer nos partenariats avec les structures
extérieures ayant une activité de
soins de suite et de réadaptation afin de
permettre aux patients de sortir plus vite
de l’établissement quand ils ne nécessitent
plus de soins hospitaliers.
Il convient également “d’irriguer le tissu
régional”. En clair, de mener une réflexion
avec les établissements de la région afin
de connaître leurs besoins futurs de médecins
et de travailler en concertation avec
la faculté de médecine et l’association des
internes à la formation des personnels nécessaires
par exemple.
Le développement des synergies reste primordial.
◗ La synergie régionale avec le CHU de
Nîmes rendra ces deux établissements
plus forts face aux défis qui s’imposent
à nous dans un contexte de plus en plus
concurrentiel.
◗ La synergie interrégionale avec Nîmes
toujours, mais également avec les CHU
de Marseille et de Nice afin de répondre
aux problématiques de formation et de
mobilité, mais aussi de développer des
projets communs en terme de recherche
notamment.
Objectif Lettre p6 DOSSIER
◗ Les relations avec les établissements
de santé publics et privés de la Région
afin de mieux coordonner les actions des
uns et des autres.
Enfin, répondre aux enjeux spécifiques
notamment en terme d’organisation ou de
démographie médicale : imagerie et neurochirurgie
par exemple, est également
l’un des objectifs à atteindre.
Sur le thème de l’extériorisation, le CHRU
poursuit les projets bénéficiant de financements
extérieurs. Il souhaite à l’avenir rechercher
une meilleure collaboration avec
la politique des relations internationales de
l’Université et des collectivités territoriales.
Conclusion :
“Les -chantiers- à entreprendre
sont à la mesure des ambitions que
nous avons non seulement pour
le CHRU de Montpellier, mais aussi
pour l’ensemble de nos partenaires.
Sans ses partenaires, le CHRU ne
peut prendre son positionnement
régional, national voire à l’étranger.
La Direction de la Politique Médicale,
Extériorisation et Relations avec
l’Université mettra tout en œuvre
pour développer ce rayonnement,
pour le bien de la communauté médicale
mais surtout du patient.”
◗ 166 conventions actives avec les établissements de la région
ou de l’interrégion
◗ 144 conventions d’intérêt général (dont 9 en cours d’élaboration)
pour le partage des activités entre établissement (principalement
consultations avancées dans la région et perfectionnement de la formation
de médecins hospitaliers dans les services du CHRU)
◗ 11 réseaux