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N°4055 - SAMEDI 16 MARS 2013<br />
La Voix de l’Oranie<br />
Ils se sont rassemblés jeudi devant l’APC de Ouargla<br />
Les chômeurs<br />
revendiquent<br />
le droit au travail<br />
ALI KARIMOU<br />
Le rassemblement, organisé<br />
jeudi devant le siège<br />
de l’APC de Ouargla par<br />
le Comité national des jeunes du<br />
Sud, aura été une manifestation<br />
réussie. Rongés par la misère et<br />
l’exclusion, les jeunes du Sud sont<br />
montés au créneau. Ils n’ont<br />
certes pas marché, comme prévu<br />
«par peur de dérapage et de<br />
provocations», mais environ<br />
10.000 personnes, selon les organisateurs,<br />
se sont rassemblés<br />
pacifiquement devant le siège de<br />
la municipalité, en présence d’un<br />
service de sécurité discret.<br />
Décidée par le Comité national<br />
pour la défense des droits des<br />
chômeurs (CNDDC), ce rassemblement<br />
s’est articulé sur les droits<br />
sociaux. L’emploi figure en tête de<br />
liste de la plate-forme des revendications.<br />
Certaines parties veulent politiser<br />
cette action en évoquant le<br />
départ du Premier ministre, Abdelmalek<br />
Sellal et la sécession<br />
entre le Nord et le Sud. Face à ces<br />
rumeurs, il risque d’y avoir des infiltrations.<br />
«Droit au travail pour les jeunes<br />
du Sud», «non à l’exclusion<br />
sociale”, «non à l’esclavagisme des<br />
temps modernes», «non à la manipulation<br />
politique de nos revendications»,<br />
sont autant de slogans<br />
clamés par des manifestants bien<br />
encadrés par le Comité d’organisation.<br />
Les animateurs du mouvement<br />
qui redoutaient les<br />
provocations ont insisté sur le caractère<br />
purement social des revendications.<br />
Un dispositif sécuritaire a été<br />
dépêché dans le Sud afin d’éviter<br />
les dérapages. En plus des<br />
mesures sécuritaires, le gouverne-<br />
ment a dégagé tout un plan «Marshall»<br />
pour apaiser la tension au<br />
niveau du Sud.<br />
Crédits bancaires, salaires, le<br />
gouvernement a multiplié les recettes.<br />
Pour parer à la colère de la<br />
population du Sud, le Premier<br />
ministre a convoqué en urgence,<br />
dimanche dernier, un conseil interministériel<br />
auquel ont participé<br />
les ministres de la Formation et de<br />
l’Enseignement professionnels, du<br />
Travail, de l’Emploi et de la Sécurité<br />
sociale, de l’Energie et des<br />
Mines, du Commerce, de l’Agriculture<br />
et du Développement<br />
rural, ainsi que le PDG de<br />
Sonatrach et le directeur de l’Agence<br />
nationale de l’emploi<br />
(ANEM).<br />
Parmi ces mesures figure notamment,<br />
la lutte contre les disparités<br />
salariales relevées chez les<br />
sociétés de sous-traitance. «A l’effet<br />
de prévenir toute forme de disparité<br />
salariale, les entreprises<br />
faisant appel à des prestataires de<br />
services pour la réalisation de<br />
travaux de toute nature sont<br />
tenues d’inclure dans les contrats<br />
une clause portant sur l’application<br />
d’une grille de rémunérations<br />
qui ne saurait être inférieure à<br />
80% de leur grille en vigueur pour<br />
des postes similaires», indique<br />
une instruction dévoilée par<br />
l’APS. Mardi soir, le comité intersectoriel<br />
de l’emploi a été mis en<br />
place à Ghardaïa.<br />
Présidé par le wali, le comité<br />
regroupe les directeurs des<br />
secteurs de l’emploi, l’énergie et les<br />
mines, la formation et l’enseignement<br />
professionnels, l’industrie,<br />
la PME et la promotion de l’investissement,<br />
l’agriculture et le<br />
développement rural, le tourisme<br />
et l’artisanat, le commerce ainsi<br />
que l’inspecteur général de la<br />
wilaya, l’inspecteur de wilaya du<br />
travail, le chef de l’agence de l’emploi<br />
et le chef de l’antenne locale<br />
du registre du commerce. S’adressant<br />
aux membres du comité, le<br />
wali a préconisé une autopsie exhaustive<br />
du secteur de l’emploi,<br />
«sans complaisance», pour trouver<br />
des solutions adéquates<br />
répondant aux attentes et aspirations<br />
de la population.<br />
Le comité qui doit se réunir<br />
chaque dimanche, est appelé à<br />
identifier après une minutieuse<br />
étude de la situation du<br />
développement socioéconomique<br />
et de l’emploi dans la<br />
wilaya, «les points faibles» afin<br />
d’apporter des solutions innovantes<br />
pour réduire le chômage, a<br />
expliqué le wali, M. Ahmed Adli.<br />
Par ailleurs, le directeur général<br />
de l’emploi et de l’insertion au<br />
ministère du Travail, Fodil Zaïdi,<br />
a avancé que plus de 4.000 recrutements<br />
illégaux (qui n’ont pas<br />
transité par l’ANEM) ont été<br />
enregistrés en 2012 dans les<br />
wilayas de Laghouat, Illizi et<br />
Ouargla.<br />
«Sur ces 4.000 recrutements illégaux,<br />
97% proviennent d’autres<br />
wilayas», a-t-il déclaré hier, sur les<br />
ondes de la Chaîne III de la Radio<br />
nationale. Une réalité qui dérange<br />
sérieusement les jeunes du Sud<br />
qui sont livrés à eux-mêmes.<br />
Ce responsable de l’ANEM accuse<br />
les sociétés pétrolières exerçant<br />
dans cette région d’être<br />
derrière ces recrutements.<br />
Pour sa part, le secrétaire<br />
général de l’Union générale des<br />
travailleurs algériens (UGTA),<br />
Abdelmadjid Sidi Saïd, a appelé,<br />
hier à Hassi Messaoud, à une plus<br />
grande implication des acteurs de<br />
la Centrale syndicale à la<br />
recherche de solutions efficientes<br />
à la question du chômage dans le<br />
sud du pays.<br />
Dans le secteur de l’énergie<br />
Les Turcs investiront<br />
10 milliards de dollars d’ici 2018<br />
SALIM AÏT ALI<br />
Le secteur de l’énergie en Algérie<br />
dont les énergies renouvelables, figurerait<br />
en bonne place dans les<br />
préoccupations des hommes d’affaires<br />
turcs. Ces derniers envisagent<br />
des investissements directs pour<br />
près de 10 milliards de dollars au<br />
cours des cinq prochaines années<br />
en Algérie, a rapporté mercredi le<br />
site Maghreb Emergent. C’est l’acquis<br />
de l’Algérie au terme des rencontres<br />
«B to B» des hommes<br />
d’affaires algériens et turcs, mercredi.<br />
Cet acquis devra être finalisé par<br />
des contrats lors du forum d’affaires<br />
algéro-turc prévu dans les<br />
prochains mois. Les hommes d’af-<br />
faires turcs viseraient, dans le<br />
secteur de l’énergie, notamment la<br />
production des panneaux solaires et<br />
des câbles électriques. Le gaz reste<br />
quand même le grand trait d’union<br />
entre l’Algérie et la Turquie. Par un<br />
accord signé début janvier, les deux<br />
pays ont reconduit le contrat les<br />
liant à ce secteur pour dix ans à partir<br />
de 2014.<br />
NATIONALE<br />
PAGE 9<br />
La présidente du FMI a estimé que<br />
parmi la source de tension en Algérie<br />
Le secteur des<br />
Hydrocarbures ne<br />
contribue pas assez à<br />
la création d’emplois<br />
SALIM AÏT ALI<br />
Même si elle demeure trop<br />
dépendante des revenus<br />
pétroliers et des dépenses<br />
publiques, l’économie algérienne<br />
est devenue “très robuste” grâce à<br />
une gestion “avisée” de ses<br />
ressources financières. C’est le<br />
constat fait jeudi à Alger par la<br />
Directrice générale du FMI, Mme<br />
Christine Lagarde, lors d’une<br />
conférence sur les perspectives de<br />
croissance pour l’Algérie et dans<br />
le monde, rapportée par l’APS.<br />
Mme Lagarde a estimé que les<br />
“solides” résultats financiers réalisés<br />
par le pays dans un contexte<br />
mondial de crise sont “le résultat<br />
d’une gestion macro-économique<br />
avisée et une gestion prudente des<br />
réserves de change”. L’Algérie a pu<br />
ainsi “surmonter les effets de la<br />
crise financière internationale et<br />
son économie est devenue très robuste”,<br />
a-t-elle affirmé en s’appuyant<br />
surtout sur les indicateurs<br />
financiers comme la dette extérieure<br />
qui a été réduite à 2,5%<br />
du PIB, les réserves de change qui<br />
atteignent 40% du PIB ou encore<br />
la croissance, prévue à 3,5% pour<br />
2013. La “décision judicieuse” de<br />
créer le FRR (Fonds de régulation<br />
des recettes) en 2000 a aussi contribué<br />
à la réalisation de ces per-<br />
formances, selon Lagarde qui a<br />
recommandé à l’Algérie de “continuer<br />
à épargner pour les générations<br />
futures”. “L’Algérie sait<br />
exploiter de manière sage ses<br />
réserves financières”, a-t-elle<br />
tranché. Mais s’il est capital que<br />
l’action publique soit présente<br />
pour assurer la croissance, il n’en<br />
demeure pas moins que l’économie<br />
algérienne reste “très<br />
dépendante du secteur des hydrocarbures”,<br />
a-t-elle cependant<br />
averti. La dépendance vis-à-vis<br />
des revenus pétroliers, “inégalée”<br />
selon la première responsable du<br />
FMI, n’est pas la seule “source de<br />
tensions” pour l’Algérie mais c’est<br />
surtout le fait que le secteur des<br />
hydrocarbures ne contribue pas<br />
assez à la création d’emplois, a-telle<br />
estimé. “Les hydrocarbures<br />
représentent 40% du PIB algérien<br />
et 98% des exportations mais<br />
seulement 2% de l’emploi”, a-t-elle<br />
argumenté évoquant à ce titre “un<br />
déséquilibre apparent qui nécessite<br />
une meilleure gestion des<br />
risques”. En plus, la dépendance<br />
de l’économie algérienne vis-à-vis<br />
des financements et des investissements<br />
publics mérite<br />
d’être traitée “ardûment”, selon<br />
elle. “Le (financement) public ne<br />
peut pas continuer à tout faire”, at-elle<br />
conclu.<br />
Oran<br />
Rencontre des<br />
directeurs des Ecoles<br />
nationales supérieures<br />
maghrébines<br />
Une rencontre des directeurs<br />
des Ecoles nationales<br />
supérieures maghrébines est<br />
prévue après demain à l’Ecole<br />
nationale polytechnique d’Oran<br />
(ENPO), a-t-on appris auprès de<br />
la cellule de communication de<br />
cet établissement d’enseignement<br />
supérieur.<br />
Cette manifestation qui s’inscrit<br />
dans le cadre de l’échange<br />
d’expérience et de bonne pratique<br />
en matière de modernisation<br />
de la gouvernance<br />
universitaire, a pour objectif de<br />
contribuer au développement de<br />
l’enseignement supérieur dans<br />
l’espace scientifique, technologique<br />
et culturel du<br />
Maghreb, a précisé la source.<br />
La rencontre se déroulera en<br />
deux séances, la première étant<br />
consacrée à la présentation des<br />
systèmes d’enseignement<br />
supérieur de trois pays du<br />
Maghreb (Algérie-Maroc-<br />
Tunisie), en particulier sous<br />
l’aspect des grandes écoles et instituts<br />
et à un premier débat sur<br />
les conditions de possibilité de<br />
leur harmonisation ou de leur<br />
rapprochement.<br />
La deuxième séance se fixe<br />
comme objectif la réflexion sur<br />
la création d’un réseau<br />
maghrébin des écoles nationales<br />
supérieures, a fait savoir la cellule<br />
de communication de<br />
l’ENPO, indiquant que ce séminaire<br />
est organisé en partenariat<br />
avec l’Agence universitaire de la<br />
francophonie (AUF).