Le mythe de la fin de l'ère du pétrole

Editeur et rédaction
Centre Information Mazout
Spitalgasse 5
8001 Zürich
Téléphone 044 218 50 16
Fax 044 218 50 11
www.mazout.ch
info@petrole.ch
Téléchargement des documents:
www.mazout.ch/presse
Le mythe de la fin de l’ère du
pétrole
Les réserves prouvées d’or noir dans le monde
augmentent chaque année. D’une part, les
champs pétroliers existants sont toujours mieux
exploités, d’autre part de nouveaux gisements sont
régulièrement découverts. A cela vient s’ajouter le
boom des pétroles non conventionnels. Car si
l’exploitation des sables asphaltiques ou schistes
bitumineux se révèle nettement plus onéreuse que
les méthodes de forage conventionnelles, l’actuel
cours du brut rend l’opération tout à fait rentable.
Sans l’ombre d’une hésitation, le pétrole est et restera de
nombreuses décennies encore la première source d’énergie du
monde moderne. Diverses études l’attestent, environ 35% de
l’énergie primaire consommée sur Terre est issue du pétrole, ce
qui place l’or noir largement en tête.
La Suisse elle aussi dépend fortement du pétrole et des
produits pétroliers qui assurent quelque 60% de ses besoins
énergétiques! Chaque année, pas moins de 12 millions de
tonnes d’or noir, brut ou raffiné, en provenance du monde entier
sont acheminées en Suisse par navires, pipelines, trains et
camions.
Malgré tous les efforts entrepris pour changer de mode
d’énergie, le monde ne peut pas du jour au lendemain tourner
le dos au pétrole. En 2010, la reprise économique a provoqué
une accélération de la consommation et, en parallèle, la
production de pétrole a recouvré son plus haut niveau
puisqu‘on a extrait au total 3,94 milliards de tonnes.
Réserves prouvées de pétrole multipliées par cinq ces 50
dernières années
Si la production et la demande de pétrole augmentent chaque
année, les réserves prouvées suivent le même mouvement. En
1940, certains prophétisaient que les réserves mondiales, alors
estimées à 6 milliards de tonnes, seraient épuisées au bout de
21 ans. Difficile d’être plus précis! En 1960, année censée

annoncer la fin de l’ère pétrole, les «réserves prouvées»
s’élevaient déjà à 41 milliards de tonnes. Aujourd’hui, ce chiffre
a grimpé à 207 milliards de tonnes. Sur la base d’une
consommation mondiale d’environ 4 milliards de tonnes (2011),
les réserves suffiraient pour au moins 50 ans. Des réserves qui
pourraient encore prendre l’ascenseur dans les années à venir.
Les pessimistes annonçant la fin prochaine de l’ère pétrole sont
donc résolument dans l’erreur.
Près de 70% des réserves d’or noir se situent dans une zone
relativement limitée appelée «ellipse stratégique», qui va du
Proche-Orient à la Sibérie occidentale en passant par la mer
Caspienne. Toujours plus d’actualité, le pétrole non
conventionnel, à savoir pétroles lourds, sables asphaltiques,
schistes bitumineux ou pétroles de schiste. Les principaux
gisements se trouvent au Venezuela (pétrole lourd), au Canada
(sables asphaltiques) et aux Etats-Unis (schistes bitumineux).
Extraction non conventionnelle plus chère mais désormais
rentable
Plus on investira dans les pétroles non conventionnels et plus
ils gagneront en importance. Après la catastrophe pétrolière
dans le golfe du Mexique, le gouvernement américain a décidé
d’importer davantage de pétrole issu des sables asphaltiques
du Canada, tout en intensifiant l’extraction de pétrole de schiste
sur ses propres terres. Washington évalue les réserves de
pétrole de schiste dans la Formation de la Green River, dans
les Etats du Colorado, de l’Utah et du Wyoming, à 1440
milliards de barils de pétrole!
A priori, seuls les coûts élevés de l’extraction pourraient mettre
un frein à la production de pétrole non conventionnel. Alors que
l’or noir jaillit littéralement du sol dans les pays du golfe
Persique, au Canada et dans d’autres régions du globe,
l’extraction des sables asphaltiques est une opération complexe
qui demande l’intervention d’immenses machines. D’une tonne
de sable asphaltique, on tire actuellement quelque 80 litres de
pétrole. Plusieurs études ont comparé les coûts de production
des divers types de pétroles. La fourchette s’étend d’environ 1
USD par baril (159 litres) dans les pays du Golfe à 60 à 80
USD/baril pour le pétrole brut des sables bitumineux. Quant au
pétrole brut des schistes bitumineux, il revient à 60 USD/baril.
Malgré ces coûts élevés et malgré les incessantes fluctuations
du prix de l’or noir, il n’y a aucune raison de renoncer à
l’extraction non conventionnelle puisque le brut s’est établi

durablement au-dessus des 100 USD/baril, soit à un tarif
justifiant ce type d’exploitation.
Pas de pénurie de ravitaillement pour le pétrole
d’extraction conventionnel
L’approvisionnement en pétrole est assuré à long terme. D’une
part, le monde est comme par le passé dépendant en priorité
du pétrole à extraction conventionnelle de «l’ellipse
stratégique». Là non plus, pas de menace de pénurie à
l’horizon. Les techniques de prospection ont énormément
progressé, favorisant la découverte de nouveaux puits de
pétrole. Apparue à partir du milieu des années 80, la
séismologie 3D a permis d’obtenir une image tridimensionnelle
des structures des sous-sols. Une technique qui, de 1985 à
1995, a permis de considérablement augmenter les réserves
prouvées sans avoir à creuser de nouveaux puits.
Depuis quelques années, la technique «R3M» a offert une
nouvelle avancée. La méthode de recherche électromagnétique
permet de détailler la constitution des sous-sols des fonds
marins! La «R3M» favorise les dépistages et diminue par là
même les coûts d’extraction. Le chiffre de plus de 200 milliards
de tonnes de réserves de pétrole prouvées à l’échelle mondiale
prouve le bien-fondé de la méthode. L’approvisionnement
énergétique global à long terme est assuré, et c’est plutôt une
bonne nouvelle pour les utilisateurs de pétrole.
FAITS ET CHIFFRES:
- Les réserves mondiales de pétrole augmentent chaque
année. Les champs pétroliers existants sont toujours mieux
exploités, à cela s’ajoute la découverte régulière de nouveaux
puits.
- En 1960, les «réserves prouvées de pétrole» à l’échelle
mondiale se montaient à 41 milliards de tonnes. En 2011, elles
dépassaient les 200 milliards de tonnes.
- Le pétrole et produits du pétrole assurent 55% de
l’approvisionnement énergétique de la Suisse.
.
- L’extraction de pétrole non conventionnel, tels les sables et
schistes bitumineux, est certes chère mais rentable au cours
actuel du brut.

Les principaux pétroles non conventionnels
Les sables asphaltiques sont un mélange naturel de bitume,
d’eau, de sable et d’argile. Les grains de sable sont enveloppés
d’une pellicule d’eau et de bitume, dont on extrait un pétrole
très visqueux. Le potentiel global du pétrole issu des sables
asphaltiques est énorme, estimé à 462 milliards de tonnes.
98% des réserves se répartissent entre le Canada, la Russie et
le Kazakhstan.
Les schistes bitumineux sont une roche mère non mature qui
ne pourrait pas former du pétrole dans des conditions
naturelles. Des schistes bitumineux est extrait par procédé
thermique le pétrole de schiste ou pétrole lourd. Le potentiel
global du pétrole de schiste est actuellement estimé à 413
milliards de tonnes. La plus grande réserve supposée (73%) se
situe aux Etats-Unis.
Le pétrole de schiste est comparable au bitume des sables
bitumineux, mais sous une forme nettement plus fluide dans
ses gisements. Le potentiel mondial de l’huile lourde se monte
à environ 246 milliards de tonnes. 97% des ressources se
trouvent au Venezuela.

Légende: Les principaux gisements de pétrole non
conventionnel se situent au Venezuela et au Canada. (Photo:
UP)