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Français - Bruno Manser Fonds

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Un projet pour la<br />

protection des iguanes en<br />

Amérique centrale<br />

Par Julia Kraus<br />

Dans la nature, l’iguane vert (Iguana<br />

iguana) d’Amérique centrale est menacé de<br />

disparition en raison de la destruction progressive<br />

de son milieu vital, la forêt pluviale,<br />

et d’une chasse excessive, sa chair étant très<br />

appréciée. L’Allemande Dagmar Werner, spécialiste<br />

des iguanes, est à l’origine d’un projet<br />

de gestion durable des populations de l’espèce.<br />

Ce projet, qui a débuté au Panama il y<br />

a une quinzaine d’années, est basé sur la collaboration<br />

des populations locales: on estime<br />

que si les iguanes représentent pour elles une<br />

source durable de revenus, elles auront intérêt<br />

à la survie de l’espèce et à la conservation de<br />

son milieu vital, la forêt pluviale.<br />

Contrairement au poulet (à sang chaud),<br />

l’iguane est un animal à température variable<br />

(hétérotherme), donc moins gourmand en<br />

énergie: il se contente de 3% seulement de<br />

l’énergie nécessaire à un poulet de même<br />

poids. L’élevage d’iguanes en captivité serait<br />

donc plus intéressant que celui du poulet<br />

(puisqu’il exige beaucoup moins de nourriture),<br />

s’il ne fallait pas 3 ans environ à un<br />

iguane pour devenir adulte (6 mois pour un<br />

poulet). Or, à 3 ans, l’iguane mesure 1,50 m<br />

de longueur, mais ne pèse pas davantage<br />

qu’un poulet. Il fallait donc trouver une astuce.<br />

L’originalité du projet consiste à ne garder<br />

les jeunes iguanes en captivité que pendant les<br />

8 premiers mois, puis de les lâcher dans la forêt,<br />

où ils peuvent se débrouiller sans l’aide de<br />

l’homme. Avantages: le taux de survie à 8 mois<br />

L’iguane vert (Iguana iguana)<br />

– le «poulet» des bois<br />

Photo: Dagmar Werner<br />

est de 95% en captivité (de 5% seulement dans<br />

la nature), et la durée d’élevage est à peine<br />

plus longue que celle du poulet! Pour qu’une<br />

population sauvage d’iguanes reste stable malgré<br />

la chasse, il faut la renforcer par un apport<br />

supplémentaire de jeunes représentant 20 à<br />

40% du taux de rajeunissement naturel.<br />

Au Panama, beaucoup de campesinos<br />

(paysans) pratiquent déjà ce genre d’élevage.<br />

Au Costa Rica, en revanche, le projet<br />

n’en est encore qu’à la phase d’étude. La plupart<br />

des paysans ne possèdent pas suffisamment<br />

de forêt et doivent d’abord se regrouper<br />

en coopératives comptant jusqu’à une dizaine<br />

de membres. Ils sont aidés par la «Fondación<br />

pro Iguana Verde» (FPIV) et par l’instance<br />

nationale de protection de la nature<br />

«Vida Silvestre», qui mettent des surfaces forestières<br />

à leur disposition et les soutiennent<br />

dans la préparation et la commercialisation<br />

de leur produit.<br />

Cette nouvelle génération de projets offre<br />

l’immense avantage d’associer les populations<br />

locales à la protection des espèces et de<br />

la forêt pluviale. Cela rend ces expériences<br />

particulièrement fascinantes.<br />

Pour des informations complémentaires,<br />

s’adresser à:<br />

FPIV<br />

Apdo. 692-1007<br />

San José<br />

COSTA RICA<br />

Fax: 00506/235 20 07

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