Caen retrouve une oeuvre volée il y a 90 ans - Musée des Beaux ...
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CAEN MUSEE DES BEAUX-ARTS<br />
<strong>Caen</strong> <strong>retrouve</strong> <strong>une</strong> œuvre<br />
<strong>volée</strong> <strong>il</strong> y a <strong>90</strong> <strong>ans</strong><br />
Disparue en 1925, cette miniature sur ivoire<br />
est miraculeusement réapparue près de <strong>90</strong><br />
<strong>ans</strong> plus tard. Considéré comme le chef-<br />
d'œuvre de Marie-Gabrielle Capet (1761-<br />
1818), le Portrait du sculpteur Jean-Antoine<br />
Houdon trava<strong>il</strong>lant au buste de Voltaire,<br />
peint en 1800, avait été légué au musée en<br />
1894 par Ernest Lefébure de Sancy. Elle est<br />
exposée <strong>une</strong> trentaine d’années avant d’être<br />
<strong>volée</strong> le dimanche 6 décembre 1925. Nous<br />
en avions perdu toute trace jusqu'au 24<br />
janvier 2012 où elle est repérée à l’Hôtel<br />
Drouot.<br />
Cette grande miniature (17,2 x 13,2 cm) a été identifiée par un amateur vig<strong>il</strong>ant, quelques heures avant le<br />
début de la vente publique permettant au directeur du musée, Patrick Ramade, de demander son retrait de<br />
la vente par mesure conservatoire. L’authentification de la pièce a été possible grâce, notamment, à la pré-<br />
sence de deux fentes significatives du support en ivoire, à gauche et à droite du portrait, bien visibles sur<br />
<strong>une</strong> reproduction ancienne.<br />
Cette miniature sera exposée tout l'été avant <strong>une</strong> nécessaire restauration, d<strong>ans</strong> l'attente de la création de<br />
la salle <strong>des</strong> objets d'arts du musée où elle occupera <strong>une</strong> place de choix.<br />
Le musée est ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h30 à 18h. Fermeture jeudi de l’Ascension (17 mai)<br />
Directeur du musée: Patrick Ramade<br />
Presse: Anne Bernardo - 02 31 30 47 76 abernardo@v<strong>il</strong>le-caen.fr<br />
<strong>Musée</strong> <strong>des</strong> <strong>Beaux</strong>-Arts de <strong>Caen</strong> Le château -14 000 <strong>Caen</strong> - 02 31 30 47 70 - www.v<strong>il</strong>le-caen.fr/mba<br />
Photo MBA (M. Seyve<br />
Une œuvre du musée dérobée en 1925 a<br />
été retrouvée d<strong>ans</strong> <strong>une</strong> vente et sera la<br />
vedette du musée <strong>des</strong> <strong>Beaux</strong>-Arts cet<br />
été.
L’ARTISTE<br />
Marie-Gabrielle CAPET (Lyon, 1761 – Paris, 1818)<br />
Issue d'un m<strong>il</strong>ieu mo<strong>des</strong>te, Marie-Gabrielle Capet devint la<br />
pup<strong>il</strong>le et l'élève favorite d'Adélaïde Lab<strong>il</strong>le-Guiard (1749-<br />
1803), peintre, pastelliste et peintre en miniature. Elle débuta<br />
au Salon de la Je<strong>une</strong>sse en 1781 avant d'exposer sa<br />
première miniature en 1784. Réputée pour le <strong>des</strong>sin minutieux<br />
<strong>des</strong> mains, le rendu velouté <strong>des</strong> chevelures et un coloris<br />
doux et lumineux appliqué avec un point<strong>il</strong>lé fondu et<br />
rehaussé de gouache, Gabrielle Capet fut l'<strong>une</strong> <strong>des</strong><br />
gran<strong>des</strong> artistes de son temps, réalisant plusieurs portraits<br />
de membres de la fam<strong>il</strong>le royale. De 1800 à 1814, elle envoya<br />
au Salon <strong>des</strong> tableaux et <strong>des</strong> miniatures très remarqués,<br />
notre miniature y fut exposée à deux reprises, en<br />
1800 et en 1801<br />
LE MODELE<br />
Jean-Antoine Houdon (Versa<strong>il</strong>les, 1741 – Paris, 1828)<br />
La fréquentation <strong>des</strong> artistes de l'École royale <strong>des</strong> élèves<br />
protégés, dont son père était le concierge, orienta naturellement<br />
Houdon vers <strong>une</strong> carrière de sculpteur. Élève de Michel-Ange<br />
Slodtz, prix de Rome en 1761, <strong>il</strong> s'inscrit avec<br />
liberté d<strong>ans</strong> la tradition, alliant l'idéalisme de la statuaire<br />
antique, l'éloquence du baroque et un certain réalisme. De<br />
retour à Paris en 1768, Houdon ne reçut pas les comman<strong>des</strong><br />
officielles que méritait son talent. Cependant, introduit<br />
par Diderot auprès <strong>des</strong> cours étrangères, <strong>il</strong> devint<br />
rapidement "le sculpteur <strong>des</strong> Lumières" : princes, grands<br />
commis, savants et artistes déf<strong>il</strong>ent d<strong>ans</strong> son atelier, tous<br />
conquis par la force de ses effigies où se mêlent un sens<br />
aigu de l'observation psychologique et un rendu virtuose<br />
mais naturel. Ainsi portraitura-t-<strong>il</strong> en 1778 les deux ph<strong>il</strong>osophes<br />
emblématiques du XVIII e siècle, Rousseau et Voltaire.<br />
C'est en avr<strong>il</strong> de cette année-là que le sculpteur fixe<br />
les traits du patriarche de Ferney revenu à Paris pour assister<br />
à la représentation de son Irène à la Comédie française<br />
où <strong>il</strong> devait connaître son dernier triomphe avant de<br />
s'éteindre un mois plus tard. Houdon parvient à faire émerger<br />
de ce masque émacié et fripé toute l'ironie d'un siècle.<br />
Marie-Gabrielle Capet, Autoportrait, 1783, hu<strong>il</strong>e sur to<strong>il</strong>e,<br />
Tokyo, National Museum of Western Art,<br />
Marie-Gabrielle Capet, Portrait du sculpteur Jean-Antoine<br />
Houdon trava<strong>il</strong>lant au buste de Voltaire (déta<strong>il</strong>),1800,<br />
gouache sur ivoire<br />
Marie-Gabrielle Capet, Portrait<br />
du sculpteur Jean-Antoine<br />
Houdon trava<strong>il</strong>lant au buste<br />
de Voltaire (déta<strong>il</strong>)<br />
Jean-Antoine Houdon, Buste<br />
de Voltaire, 1778, marbre,<br />
musée <strong>des</strong> <strong>Beaux</strong>-Arts<br />
d'Angers,
LE DONATEUR<br />
Ernest Lefébure de Sancy (? - Amfrev<strong>il</strong>le, 1894)<br />
Cette miniature retrouvée provient de la collection<br />
d'Ernest Édouard Félix Lefébure de Sancy dont elle<br />
était assurément le fleuron. Nous savons peu de<br />
choses sur ce donateur. Décédé en 1894 à Amfrev<strong>il</strong>le,<br />
près de <strong>Caen</strong>, ce Parisien y possédait <strong>une</strong> maison où<br />
<strong>il</strong> passait les mois d'été, ce qui explique probablement<br />
son legs au musée normand. Constituée de près de<br />
soixante-dix miniatures et tabatières, d'<strong>une</strong> dizaine statuettes<br />
de porcelaine de Meissen et de petits objets de<br />
vitrines (comme <strong>des</strong> souvenirs de l'île de Sainte-Hélène),<br />
sa collection est représentative du goût <strong>des</strong><br />
amateurs de la fin du XIX e siècle pour qui collectionner<br />
relevait en grande partie de la posture sociale. Le goût<br />
historicisant, en particulier pour le XVIII e siècle, se traduit<br />
par cette accumulation d'objets de petites ta<strong>il</strong>les<br />
conforme à la mode du bibelot rococo, d'où n'est pas<br />
absent un certain sentimentalisme.<br />
Pierre Paul Emmanuel de Pommayrac (1807-1880),<br />
Portrait dit de Juliette Wolf, vers 1867-1870,<br />
aquarelle et gouache sur ivoire<br />
En projet :<br />
LA SALLE DES OBJETS D’ART<br />
Cette collection, comme 300 autres objets parmi les<br />
faïences et porcelaines, miniatures, émaux, pièces<br />
d'orfèvrerie et de verrerie que possède le musée <strong>des</strong><br />
<strong>Beaux</strong>-Arts, aura vocation à être exposée d<strong>ans</strong> la future<br />
salle <strong>des</strong> objets d'art, dont l’ouverture est prévue<br />
en 2013.<br />
Sultan turc ,statuette en porcelaine<br />
de Meissen, XVIII e siècle<br />
Jean-Baptiste Jacques Augustin (1759-1832), Portrait dit de Dominique<br />
Joseph Garat, vers 1795, aquarelle et gouache sur ivoire<br />
Attribué à Charles-Alexandre Bou<strong>il</strong>lerot, Tabatière ovale ornée d'<strong>une</strong><br />
scène de l'histoire romaine, deuxième moitié du XVIII e siècle