Saint-Laurent-du-Var

1. REFERENCES DOCUMENTAIRES
Référence dossier : 06123.69.11.1
Commune : Saint-Laurent-du-Var (06700).
Auteur du dossier :J.L. Bonillo, R. Telese.
Date d’enquête : 2005-2006.
2. DESIGNATION
Appellation d’origine : Résidence Horizon 80.
Appellation courante : Résidence Horizon 80.
3. LOCALISATION
Adresse : 131, Avenue de Verdun, 06700 Saint-Laurent-du-Var.
4. HISTORIQUE ET DESCRIPTIF
Date de la construction : 1969.
Maître d’œuvre : Michel Andrault et Pierre Parat, architectes.
Maître de l’ouvrage : Parrucci, promoteur immobilier privé.
Entreprise(s) : entreprises locales choisies par le promoteur.
Concepteurs associés : Yvette Vincent Alleaume et Bernard Alleaume, artistes, auteurs
des hauts reliefs des halls d’entrée.
Inscriptions éventuelles :
Utilisation originelle : résidence.
Utilisation actuelle : résidence.
Matériaux et système constructif : La structure principale est constituée de poteaux et
poutres en béton armé. Des éléments préfabriqués sont employés, avec joints apparents,
notamment pour la construction des « cylindres » abritant les escaliers et les ascenseurs.
5. ANALYSE SYNTHETIQUE
Contexte : Au début de sa carrière, à l’automne 1960, l’architecte Pierre Parat obtient sur
la recommandation de Georges Meyer-Heine une mission de l’administration centrale : le
projet d’ « aménagement du quartier de la mer » sur la commune de Saint Laurent du Var.
Georges Candilis, qui avait été initialement pressenti, n’avait pas bénéficié d’un agrément
d’urbaniste par l’administration centrale. Pour Pierre Parat il s’agit de concevoir
l’aménagement de la plage et d’un vaste périmètre le long de la côte, qui s’étend du littoral
à la zone aujourd’hui occupée par le centre commercial Cap 3000. La proposition élaborée
est complexe et ambitieuse : elle prévoit la réalisation de plusieurs marinas, d’équipements
touristiques et d’un grand centre commercial. Son plan d’urbanisme directeur n’aura pas de
suite, le maire préférant faire appel à un architecte-urbaniste local. C’est lors de cette
période de travail à Saint-Laurent-du-Var que Pierre Parat rencontre le promoteur
immobilier italien Parrucci qui lui propose le projet d’une résidence balnéaire privée. Aucun
I

des nombreux équipements conçus par l’architecte ne verra le jour et Horizon 80 reste sa
seule réalisation sur la Côte d’Azur.
Architectes : Michel Andrault (né à Montrouge en 1926) et Pierre Parat (né à Versailles en
1928) étudient l’architecture à l’école des beaux-arts de Paris et sont diplômés en 1955. Ils
s’associent en 1957 et construisent de nombreux ensembles de logements dans les
années 1960 et 1970. Après le prototype des pyramides d’Epernay (1969) et de Villepinte
(1970), le groupe de 7000 logements d’Evry-ville nouvelle (1972-81) marque l’apogée de
leur agence, ANPAR. Pour ces projets, les architectes étudient des modes de groupement
complexes, des combinatoires et des typologies de cellules particulières en tentant
d’apporter au logement collectif les qualités du logement individuel, pour définir un habitat
dit intermédiaire. Leurs autres grands bâtiments se caractérisent par une opposition entre
des structures porteuses colossales, souvent associées aux circulations verticales, et des
plateaux libres à l’instar de la faculté de Tolbiac (1973) et la tour Totem en front de Seine
(1978) à Paris. En 1985, ils sont récompensés du Grand prix national de l’architecture pour
le Palais Omnisport de Bercy (1979-84), monumentale salle modulable, traitée en pyramide
tronquée aux parois inclinées couvertes de gazon d’où émerge une structure métallique
soutenue par des poteaux colossaux en béton.
Edifice : En position privilégiée sur le littoral de Saint-Laurent-du-Var, près de la baie et de
l’aéroport de Nice, la grande parcelle rectangulaire est bordée côté sud par le chemin
piéton qui longe la plage et délimitée au nord par l’Avenue de Verdun. Le panorama
privilégié et la proximité de la mer sont les principaux atouts du site. Andrault et Parat
placent le bâtiment en milieu de parcelle de façon à dégager des places de parking à
l’arrière le long de la façade nord, tout en ménageant au sud, en front mer, des jardins
privatifs aux appartements du rez-de-chaussée. Ce choix de projet et celui de construire en
dessous du niveau des circulations mitoyennes, permettent d’offrir aux habitants davantage
d’intimité. De nombreux dispositifs témoignent du souci des architectes de privilégier
l’autonomie et le confort de chaque logement.
Cette résidence balnéaire conjugue une intéressante recherche plastique basée sur la
dichotomie et la séparation nette entre, d’une part le bloc des logements avec les parties
structurelles exprimées en façade et, d’autre part le dispositif de distribution des logements.
Le résultat obtenu est absolument inédit et d’un extrême raffinement formel. Les
appartements sont tous ouverts au sud grâce à la concentration des parcours de
distribution au nord, suivant un schéma assez conventionnel qui s’adapte parfaitement au
caractère du site en permettant l’ouverture de larges loggias avec vue sur la mer, tout en
se protégeant des nuisances du côté rue. La séparation entre les espaces privés et les
parties communes conduit à “expulser” les liaisons verticales et horizontales à l’extérieur,
II

qui deviennent des éléments plastiques de définition de la façade nord. La cage d’escalier
et la trémie de l’ascenseur sont traitées en paires de tours cylindriques accrochées l’une à
l’autre. Répétées trois fois, elles produisent, associées aux coursives qu’elles desservent,
un effet de monumentalisation de cette façade. Ces “conduits”, composés d’éléments
préfabriqués assemblés en laissant les joints apparents, sont complètement autonomes. Ils
sont les repères les plus expressifs d’un parti de composition visant à séparer les différents
éléments du projet et à leur conférer une autonomie et une intégrité plastique. L’esthétique
qui en résulte est d’assemblage.
Ce parti architectural est encore plus flagrant à l’examen d’un dessin en coupe ou sur le
site, en vue latérale, qui permet d’apprécier les différences de niveaux entre les éléments.
En effet, les coursives sont à un niveau inférieur par rapport aux paliers tant des escaliers
et ascenseurs que des accès aux logements. Dégagées des façades, les passerelles
semblent suspendues dans le vide. Certes il faut descendre quelques marches…pour
remonter, mais l’intimité est ainsi mieux assurée car le passage des résidents est
opportunément éloigné des portes d’entrée et des fenêtres des logements.
Les trois halls d’entrée de la résidence constituent le lieu d’intersection de diverses
fonctions, marqués par des éléments plastiques fort d’identification. Localisés au pied des
tours d’escalier et d’ascenseur, ils sont largement vitrés et couverts par un élément
préfabriqué aux angles chanfreinés dont le porte-à-faux forme un auvent. A l’intérieur,
l’utilisation de couleurs soutenues permet de distinguer les différents parcours d’accès :
jaune pour la coursive du rez-de-chaussée et rouge pour la cage d’escalier. Les parois du
fond sont entièrement décorées de hauts reliefs en béton gravés par Yvette Vincent
Alleaume et Bernard Alleaume. L’articulation des cinq typologies d’appartements (du P2 au
P5 sur un niveau ou en duplex) est à la base de la composition des loggias qui caractérise
la façade sud. Elle exprime une correspondance simple entre la largeur de la trame de la
structure porteuse et celle des cellules d’habitation. De grands bacs à fleurs qui participent
à l’esprit général d’assemblage d’éléments préfabriqués, forment garde-corps.
Parties détruites et modifications :
6. PROTECTION EVENTUELLE ET INTERET PATRIMONIAL :
Représentatif d’une certaine production de l’agence ANPAR plutôt localisée en région
parisienne cet immeuble est également caractéristique d’une tendance plus générale, dans
la période 1965-1975, à un design de formes basiques, comme issues de techniques de
pliage et de moulage (angles arrondis) et d’assemblage. Son expression formelle, dérivée
d’un choix typologique affirmé, est également à mettre en rapport avec les utopies
III

mégastructurelles qui caractérisent la période. L’édifice bénéficie du label Patrimoine du
XX e siècle.
7. STATUT JURIDIQUE
Propriété privée.
8. REFERENCES IMPRIMEES ET SOURCES D’ARCHIVES
Marc GAILLARD, Andrault et Parat architectes, Dunod, pp.188-190.
Archives du Service de l’Urbanisme de la Mairie de Saint Laurent du Var, Dossier de
Permis de Construire.
GWIAZDOWSKI Malek, Horizon 80. De la façade à la megastructure, Mémoire du
Séminaire Histoire du Projet. ENSA Marseille / Laboratoire INAMA, 2005-2006.
Archives nationales. Centre des archives contemporaines de Fontainebleau. Archives du
ministère de l’Equipement : 85 900492/012
Entretien avec l’architecte Pierre Parat.
9. LEGENDES DES ILLUSTRATIONS
PG1. Plan de situation. Coordonnées systèmes Lambert II et Lambert III (en km,
arrondies au dam) X (L. II) 992,08; Y (L. II) 1862,83 ; X (L. III) 991,54 ; Y (L. III)
3162,48. Labo. INAMA / ENSA.M et DESC / SDC - Service du patrimoine culturel.
PG2. Plans du rez-de-chaussée et du premier étage. (Dans GWIAZDOWSKI Malek, op.
cit., Annexes 2).
PG3. Plans du deuxième et du troisième étage. (Ibid).
PG4. Plans du quatrième et du cinquième étage. (Ibid).
PG5. Façade nord et façade sud. (Ibid).
PG6. Coupe transversale. (Ibid).
PG7. Photos anciennes : vues des façades nord et sud ; détail des tours d’escaliers et
d’ascenseurs. (Dans Marc GAILLARD, op. cit., p. 188).
PG8. Photos anciennes : un des halls d’entrée de la résidence ; les hauts reliefs en béton
gravés qui décorent les halls d’entrée, œuvres de Yvette Vincent Alleaume et
Bernard Alleaume. (Ibid, p. 190).
PG9. Photos récentes : la façade sud, marquée par la composition des différents types de
loggias ; des grands bacs à fleurs forment les garde-corps. (Photos R. Telese).
PG10. Photos récentes : la façade nord, détails des coursives et du hall d’entrée. (Photos
R. Telese).
PG11. Photos récentes : les coursives de la façade nord ; vue de la façade ouest ; détails
de la coursive du premier étage. (Photos R. Telese).
PG12. Les grandes baies vitrées du hall d’entrée ; le palier entre la tour ascenseur et la
tour escalier ; le haut relief de Yvette Vincent Alleaume et Bernard Alleaume ; la tour
IV

ascenseur et la tour escalier depuis l’intérieur du hall d’entrée. (Photos J.L. Bonillo
et R. Telese).
V

PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 1

0 3
0 3
PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 2

0 3
0 3 PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 3

0 3
PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 4

0 3
0 3
PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 5

0 3
PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 6

PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 7

PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 8

PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 9

PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 10

PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 11

PRE-INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES «TRENTE GLORIEUSES» DANS LES ALPES MARITIMES
Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
Jean Lucien Bonillo et Raffaella Telese
Conseil Général des Alpes Maritimes
Ministère de la Culture DRAC de PACA
Saint-Laurent du Var
HORIZON 80
PG 12