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19990210_communicati.. - Académie d'Agriculture de France

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Malgré les restrictions vues précé<strong>de</strong>mment, nous avons pris comme variable explicative du pH le log ((CEC 7 -<br />

CEC E )/CEC E (figure 3). Connaissant a priori l’importance <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> l’aluminium en solution sur le pH, seuls<br />

les échantillons avec un pH supérieur à 5,5 ont été retenus. Les échantillons dont la différence (CEC 7 - CEC E )<br />

est négative ont dû être écartés <strong>de</strong> la régression. La valeur du coefficient <strong>de</strong> corrélation R 2 reste élevée (0,65) et<br />

l’écart-type résiduel faible (0,24).<br />

Cela semble montrer que, pour une gamme étendue <strong>de</strong> pH (5,5 à au moins 7), les couples aci<strong>de</strong>/base<br />

constitués par les sites à charge variable sont le facteur prépondérant <strong>de</strong>s propriétés acido-basiques du sol.<br />

Si la CEC E dépend du nombre <strong>de</strong> charges négatives permanentes, <strong>de</strong> basicité négligeable, elle est aussi<br />

fonction <strong>de</strong>s charges SO - , <strong>de</strong> basicité beaucoup plus forte, dont la proportion croît en fonction du pH. Plus le<br />

matériau contient <strong>de</strong> sites à charges variables, plus la CEC E dépend du pH. Cela explique, malgré les<br />

restrictions évoquées précé<strong>de</strong>mment, les relations entre le pH, la CEC E et l’écart (CEC 7 - CEC E ).<br />

3. APPLICATION À LA CARACTÉRISATION<br />

DE L’ÉTAT PHYSICO-CHIMIQUE DES SOLS<br />

À partir <strong>de</strong>s données précé<strong>de</strong>ntes, il <strong>de</strong>vient possible <strong>de</strong> mieux caractériser le sol du point <strong>de</strong> vue<br />

géochimique et <strong>de</strong> raisonner le mo<strong>de</strong> d’action et les pratiques du chaulage.<br />

3.1. Mo<strong>de</strong> d’action d’un amen<strong>de</strong>ment basique<br />

La figure 4 schématise les effets d’un apport d’amen<strong>de</strong>ment basique calcique sur un sol. Les principaux<br />

mécanismes sont les suivants :<br />

(i) la base forte arrache à l’état <strong>de</strong> H + <strong>de</strong>s atomes H liés par covalence (équation 2). L’apport d’une base forte<br />

(HO - , CO 3 2-… ) diminue donc le nombre <strong>de</strong> sites neutres, les transformant en sites chargés négative-<br />

ment : c’est une création <strong>de</strong> charges négatives basiques ;<br />

(ii) la base forte provoque l’arrachement <strong>de</strong> cations d’acidité élevée complexés (Al) (équation 3). Les sites<br />

négatifs correspondants sont libérés ;<br />

(iii) la base précipite Al en solution (équation 4), ce qui entraîne une désorption <strong>de</strong> l’aluminium : c’est<br />

également une libération <strong>de</strong> charges négatives;<br />

(iv) cette désorption est favorisée par le mécanisme d’échange <strong>de</strong> cations Ca/Al.<br />

Le bilan <strong>de</strong> ces différents mécanismes est une adsorption supplémentaire <strong>de</strong> Ca 2+ qui est un indicateur <strong>de</strong>s<br />

créations et <strong>de</strong>s libérations <strong>de</strong> sites porteurs <strong>de</strong> charges négatives. Quant au pH, sa hausse est limitée car la<br />

quasi-totalité <strong>de</strong>s bases apportées est consommée par les trois premiers mécanismes cités.<br />

3.2. Détermination du besoin en chaux<br />

On peut penser utiliser la relation illustrée par la figure 1 pour calculer un besoin en chaux ou, mieux, un<br />

besoin en bases (BEB) puisque c’est la base qui est “active”. Si le pH souhaitable est 6,2, le rapport R = CEC E /<br />

CEC 7 peut être déterminé à partir <strong>de</strong> la régression déduite <strong>de</strong>s données (pH <strong>de</strong> 4,7 à 7,11):<br />

CEC / CEC = 0,32 . pH - 1,19 Éq.[5]<br />

E 7<br />

R = 0,8 pour un pH <strong>de</strong> 6,2<br />

L’augmentation <strong>de</strong> la CEC E due à l’augmentation du pH sera, les indices “i” et “s” se référant respectivement<br />

à l’état initial et à l’état souhaitable :<br />

CEC Es - CEC Ei = CEC 7 . (0,8 - R i ) avec R i = CEC Ei / CEC 7 Éq.[6]<br />

Cette approche présente l’avantage <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la CEC E due à l’apport d’une base<br />

forte. Soulignons que ce phénomène se produit quel que soit le pH (4,0 à 8,0). Cependant, il n’est pas tenu<br />

compte <strong>de</strong>s bases consommées, par exemple, par la précipitation <strong>de</strong> l’aluminium.<br />

Au-<strong>de</strong>là d’un pH = 5,8, la somme <strong>de</strong>s cations échangeables d’acidité négligeable, Scan, est égale à la CECE (figure 2). L’équation 6 peut<br />

alors être écrite <strong>de</strong> la manière suivante en admettant que le besoin en bases est principalement dû à<br />

l’augmentation <strong>de</strong> la CECE (BEB = CECEs - CECEi ) :<br />

BEB = CEC7 . (0,8 - (Scan / CEC7 )) Éq.[7]<br />

On retrouve ainsi une relation très utilisée, le rapport Scan/CEC7 , appelé malencontreusement “taux <strong>de</strong><br />

saturation <strong>de</strong> la CEC par les bases échangeables”.

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