La forêt cultivée : de sa mise en place à sa gestion ... - Province sud

La forêt cultivée :
de sa mise en place
à sa gestion
CHAPITRE 4

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La forêt cultivée : de sa mise
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1. La préparation du milieu, l’incontournable
1.1 Pourquoi préparer le sol ?
La préparation de la parcelle est essentielle. En effet, préparer le sol a pour objectifs :
- l’amélioration du milieu, en cassant le sous-sol en profondeur pour permettre l’installation
rapide des plants via une meilleure pénétration des racines dans le sol ;
- favoriser le stockage de l’eau ;
- réaliser un gain important en production.
La préparation de sol varie en fonction de son type, de la végétation en place et de l’espèce à
installer en plantation forestière.
1.2 Quand réaliser les travaux de sol ?
Les travaux de sol sont effectués en période sèche afin de réunir les meilleures conditions
pour ces opérations. Le sol devra être ressuyé. Dans le cas contraire, non seulement les
travaux seront inefficaces, mais le passage des engins risque de tasser le sol et de détruire sa
structure, rendant difficile le développement des racines des plants.
1.3 Comment préparer le sol ?
Terrain préparé en plein, Foni Boya
Les travaux de sol sont réalisés :
• En plein, si les essences utilisées sont des
espèces à croissance rapide. La totalité de
la surface de la parcelle est ainsi travaillée. En
général, ce travail est destiné aux espèces à
forte densité de plantation (≥ 900 plants/ha)
comme le pin des Caraïbes.
• En bandes d’environ deux mètres de large, pour les essences à croissance lente et à
densité de plantation plus faible (≤ 900 plants/ha) comme le kaori ou les Araucaria (sapin). Ce
type de préparation est adapté à la plupart des espèces locales.
La ligne de plantation sera l’axe de cette bande travaillée.
Pour prévenir l’érosion, l’orientation des bandes est choisie parallèle aux courbes de niveau.
La pente maximale d’intervention des engins (tracteur) est généralement de 20 %.
Pour les Araucaria, la largeur entre 2 bandes est d’environ 4 m d’axe en axe.
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Travail du sol en bandes, Bois du Sud
Pour les kaoris, la largeur entre 2 bandes est
d’environ 6 m d’axe en axe.
La plantation en bandes impacte moins le
milieu et est esthétiquement plus intégrée au
paysage.
• En potets, travaillés à l’emplacement de chaque
plant. Ce travail est réalisé dans le cas de pentes
inaccessibles aux engins classiques, d’obstacles
trop fréquents (blocs rocheux) ou à des fins
de restauration du milieu. Il est le plus souvent
effectué à l’aide d’une pelle mécanique ou
éventuellement à l’aide d’une tarière portable.
Ce type de travaux peut également être réalisé
manuellement à la pioche ou à la barre à mine.
1.4 Quels types de travaux sont nécessaires à la préparation du sol ?
Débroussaillement en bandes, réalisé au broyeur
forestier
Le débroussaillement
Sur terrain plat ou sur pente faible, cette
intervention réalisée en plein ou en bandes,
consiste à écraser, broyer ou gyrobroyer la
végétation en place ou les rémanents. Sur terrain
pentu (pente > à 30 %), cette intervention sera
réalisée en bandes.
Le débroussaillement peut sembler brutal, mais il
améliore la qualité du sous-solage et du labour. S’il
y a broyage, la végétation est restituée au sol sous
forme de débris végétaux qui se décomposeront
(matière organique). Il facilite également l’accès à
la parcelle et à l’ensemble des opérations qui vont
se succéder tout au long de l’itinéraire sylvicole.
L’utilisation d’un tracteur à chenilles à lame pleine est à proscrire, car elle décape le sol,
emportant la partie superficielle qui est la plus favorable au développement des racines des
jeunes plants.
De même, le dessouchage n’est pas toujours souhaitable, car il provoque l’exportation d’un
volume de terre très important.
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Broyeur forestier en exercice
En Nouvelle-Calédonie, le débroussaillement
est souvent accompli avec un bulldozer.
Toutefois, il faut noter que pour conserver
à la surface du sol le maximum de matière
organique, il est préférable d’utiliser un
gyrobroyeur ou un broyeur forestier lorsque
cela est possible.
Le défrichement est régi par le Code de l’environnement de la province Sud (Titre III,
Chapitre I, Articles 431-1 à 431-14). En fonction de ses modalités, le défrichement est
soumis à autorisation ou à déclaration.
Fumure de fond, Bois du Sud
La fertilisation initiale
Pour les essences à croissance rapide, la
fertilisation initiale est devenue une pratique
courante avant le boisement. Elle consiste
en un apport d’engrais appelé fumure de
fond, enfoui par le labour. L’engrais utilisé
est souvent le superphosphate triple, mais le
type d’engrais ne devrait être défini qu’après
analyse du sol et de ses carences.
Pour les espèces à croissance lente, la fertilisation est apportée en surface au moment de la
plantation.
La fertilisation poursuit un triple objectif :
- augmenter la production de bois et/ou abaisser l’âge d’exploitation ;
- homogénéiser les boisements en réduisant leur phase d’installation ;
- maintenir la fertilité des stations.
Enfin, la fertilisation diminue la phase d’installation, c’est-à-dire la période durant laquelle les
arbres sont sensibles à la concurrence de la végétation ainsi qu’aux attaques d’insectes et de
gibiers.
En ce qui concerne les propriétés technologiques du bois, la fertilisation peut conduire à une
légère diminution de la densité de celui-ci.
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Passage du ripper pour sous-soler, Bois du Sud
Pseudo labour sur sol préparé en plein, Foni Boya
Le décompactage
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L’ameublissement de la terre en profondeur
permet une bonne circulation de l’eau,
de l’air et des racines dans le sol. Le
décompactage, linéaire ou croisé, est
effectué avec une sous-soleuse (travail
entre 0,5 et 0,8 m de profondeur).
L’espacement des lignes de sous-solage
doit être le même que celui des lignes
de plants, même si l’on ne plante pas
nécessairement sur la raie de sous-solage.
Dans les pentes faibles, le sous-solage et le
labour doivent être réalisés parallèlement
aux courbes de niveau pour prévenir
l’érosion.
Le pseudo-labour
C’est une opération du travail du sol
intervenant avant la plantation. Il a pour
but d’aérer la structure du sol et d’y
incorporer la matière organique et la
fumure de fond qui favoriseront la mise
à disposition des éléments nutritifs du
sol. Il permet également l’installation plus
rapide du système racinaire des arbres et
retarde la concurrence herbacée.
La technique la plus commune est le passage d’une charrue forestière avec des disques
lourds (cover-crop), pour une profondeur de travail de 30 cm.
Le travail en potets : mécanique ou manuel
Le travail des potets, qu’il soit manuel ou mécanique, consiste seulement à remuer la terre
sur un volume convenable (idéalement 50 cm x 50 cm x 50 cm pour des essences forestières,
généralement pratiqué à 30 cm x 30 cm x 30 cm).
En aucun cas, il ne faut sortir la terre du trou ni bouleverser les horizons.
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2. La plantation de A à Z
2.1 Quand planter ?
Il est nécessaire de planter en période fraîche, c’est-à-dire entre fin mars et fin août. Les
mois les plus opportuns à la plantation sont avril, mai et juin.
La plantation, avant arrivée de la saison chaude et sèche permet un meilleur démarrage
de l’arbre. Ce point est important en Nouvelle-Calédonie où, certaines années, la sécheresse
peut être rapidement au rendez-vous.
La plantation doit se faire sur sol bien préparé, le plus meuble possible, jamais sur sol trop
humide. Si un travail du sol préalable a été réalisé, il faut attendre le temps nécessaire à son
tassement avant de planter.
Dans tous les cas, il faut éviter de planter :
- en période de fortes chaleurs ;
- sur sol détrempé (attendre qu’il se ressuie) ;
- sur sol très sec (ou alors arroser immédiatement après la plantation).
2.2 Avant de planter : le piquetage
Piquetage, Bois du Sud, source AICA
2.3 Comment planter ?
L’art du planteur tient au respect de deux grands principes :
- ne pas déformer l’orientation naturelle du système racinaire ;
- assurer un contact étroit entre le sol et toutes les racines.
Avant plantation, il faudra s’assurer que la
parcelle à boiser est piquetée en totalité.
Dans le cas d’une plantation à grands
écartements, il est nécessaire de disposer un
piquet à l’emplacement futur de chaque
plant. Dans le cas de plantation à densité
classique, seules les lignes sont piquetées
et l’espacement entre les plants est mesuré à
l’aide d’une jauge.
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Mise en terre d’un kaori par un planteur

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Le climat subtropical de la Nouvelle-Calédonie pouvant engendrer des périodes de fortes
sécheresses, nous recommandons la plantation en motte ou en godet. Elle offre de bonnes
garanties de reprise et se justifie principalement lorsque l’on souhaite :
- boiser dans des conditions très difficiles de climat (région à longue saison sèche et chaude)
et de sol (filtrant, très caillouteux, exposition au sud) ;
- prolonger la durée des travaux et planter en début de saison chaude ;
- combler les vides de boisement où l’on exige des plants une bonne reprise immédiate.
2.4 Quelle technique adopter ?
2.4.1 Mise en place de plants en motte
La plantation manuelle de plants en motte peut se faire au moyen d’une bêche, à la pioche
ou à la tarière.
Elle consiste à :
-
-
-
-
-
creuser à la bêche, pioche ou tarière un potet de dimensions adaptées au volume de la
motte du plant. Il s’agit d’ameublir un potet d’environ 30 cm de côté sans sortir la terre. Si
de nombreuses pierres sont présentes, il faudra ramener la terre au contact des racines ;
enlever la motte de son godet puis la placer au centre du potet de manière à assurer un
contact parfait avec le fond et les parois verticales de la cavité ;
recouvrir la motte de 2 à 5 cm de terre, par refoulement de terre au pied pour éviter la
dessiccation du substrat ;
tasser modérément au pied du
plant ;
enfin, veiller à ne pas abandonner
les godets sur le terrain.
La réhydratation des racines des
plants en motte ou en godet est
vivement recommandée.
La tarière peut lisser les parois du
trou de plantation, rendant difficile
la pénétration des racines. Il faudra
donc prendre garde à casser ces
parois si elles sont lissées.
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2.4.2 Mise en place à la canne à planter
Planteur utilisant une canne à planter, source : CAFSA/FRM
Le système consiste à :
-
-
-
-
-
La plantation à la canne à planter, peu connue
en Nouvelle-Calédonie, est très répandue
dans d’autres régions forestières voisines ou
en Europe.
Il est possible de réaliser la mise en place des
plants en godet à la canne à planter, dans un
sol travaillé mécaniquement sans ouverture
de trou (plus rapide). La canne à planter est un
outil spécialement conçu pour la plantation
de plants en godet. Elle permet de planter
sans se pencher, ce qui facilite le travail des
planteurs.
ouvrir la mâchoire du tube en actionnant la pédale ;
placer le plant en godet dans le tube et le laisser tomber ;
retirer le tube en le faisant pivoter légèrement : une fois que le plant est complètement
libéré du tube, tirer sur la gâchette pour refermer la mâchoire ;
bien tasser le sol avec le talon, sans blesser le plant après avoir recouvert sa face
supérieure de 2 à 5 cm de terre pour éviter la dessiccation du substrat par effet « mèche ».
2.5 Précautions particulières
2.5.1 Au niveau des racines
Il est impératif :
-
-
d’éviter d’exposer les racines à des risques de dessèchement. Le système racinaire doit
ainsi être protégé jusqu’à la mise en place du plant. Le godet sera donc enlevé juste avant
de planter pour que les racines soient protégées le plus longtemps possible ;
de ne pas recourber les racines et de bien les étaler. Si elles sont très longues, il faut les
raccourcir (sans descendre en dessous de 25 cm). En langage technique, on parle de parer
les racines.
2.5.2 Au niveau du collet
Il est indispensable de veiller à ce que le collet du plant ne soit pas enterré ou déchaussé.
Pour ce faire, il y a deux règles à suivre :
-
-
positionner le collet au niveau de la surface du sol ;
éviter le déchaussement et, si l’on confectionne une légère cuvette pour retenir l’eau, c’est
plus en créant un bourrelet qu’en creusant autour du plant. Il ne faut ni buter le plant, ni
l’écraser au fond d’une cuvette.
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2.5.3 Au niveau du tassement
Après la mise en terre, il est indispensable de tasser soigneusement le sol tout autour du
plant, sur 20 à 40 cm de diamètre. Effectué aux pieds, ce tassement vise à supprimer au
maximum les poches d’air néfastes aux racines et à faciliter ainsi la remontée capillaire de
l’humidité profonde (cf. p. 63).
Il permet aussi aux racines de s’ancrer solidement, empêche le sol de s’affaisser après la
plantation, et contribue à stabiliser le plant en cas de vent.
2.6 Les traitements immédiats post-plantation
Couronne d’engrais autours d’un kaori
La fertilisation est utile si le sol est
vraiment très carencé. Des analyses de sol
renseigneront sur les propriétés de celuici
et ses éventuelles carences en éléments
minéraux.
Toutefois, l’apport d’azote peut profiter
plus à la végétation concurrente qu’à
l’arbre lui-même, il faut donc l’utiliser avec
précaution.
L’engrais utilisé est souvent le 17.17.17. Cependant ce type de fertilisation, tout comme pour
l’utilisation d’engrais de fond, doit être adapté au contexte pédologique local et aux besoins
des espèces.
Paillage d’un kaori
Le paillage, composé de résidus ligneux
(sciures, copeaux, écorces), permet
de limiter l’installation de végétation
concurrente autour du plant et de retenir
l’humidité au sol. Un apport d’un volume
de 10 litres par pied planté est préconisé.
L’arrosage est, normalement, inutile.
Toutefois, si la plantation a été effectuée dans un terrain très sec, ou tardivement dans l’année
au risque de subir la sécheresse de la saison, un arrosage juste après la plantation peut aider
à obtenir une meilleure reprise.
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En somme, 4 grandes règles à respecter :
- Tige disposée verticalement
- Racines étalées et non retroussées
- Collet non enterré
- Terre bien tassée
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2.7 Densités de plantation des principales espèces utilisées
Espèces
Azou
Planchonella wakere
Callitropsis
Neocallitropsis
pancheri
Chêne gomme
Arillastrum
gummiferum
Gaïac
Acacia spirorbis
Kaori du Sud
Agathis lanceolata
Kaori du Nord
Agathis moorei
Pin colonnaire
Araucaria
columnaris
A.luxurians*
A.nemorosa*
Densité de
plantation
520/ha
Espèces
Planchonella
cinerea
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Densité de
plantation
820/ha
820/ha Terminalia cherrieri 820/ha
520/ha
1500/ha ou 820/ha
si plante hôte
520/ha
833/ha
*Espèces protégées par le Code de l’environnement de la province Sud
Santal
Santalum
austrocaledonicum
Caïlcedrat
Khaya senegalensis
Mahogany
Swietenia
macrophylla
Pin des Caraïbes
Pinus caribaea var.
hondurensis
820/ha
520/ha
950/ha
950/ha
3. Les entretiens et les opérations sylvicoles, la recette
de la réussite
« Éclaircir, élaguer, entretenir,… Les plantations, souvent réalisées par d’autres : cela peut
sembler fastidieux, peu valorisant et peu rentable ; mais il faut toujours avoir en tête que
les plantations forestières ne survivront que si elles sont régulièrement parcourues par les
forestiers, si elles procurent du travail (et des produits divers) aux populations riveraines,
tout en assurant une production soutenue de bois de qualité. »
R. PELTIER et R. NJOUKAM

Réaliser des plantations forestières, que ce soit dans un but de production ou de conservation,
et en assurer le succès, nécessitent un minimum d’entretien des arbres. Dans le cas où
l’objectif final est la récolte de bois d’œuvre, favoriser le meilleur développement du
peuplement jusqu’à sa maturité devient une opération incontournable.
Un entretien adapté, régulier et organisé est alors primordial. Ainsi, pour obtenir un bois de
qualité, du semis à la récolte de l’arbre mûr, le gestionnaire devra entreprendre, aux moments
opportuns, divers travaux :
- le dégagement ;
- la fertilisation ;
- la taille de formation ;
- l’élagage ;
- l’éclaircie ;
- l’abattage.
Cette suite d’interventions espacées dans le temps et dont la durée s’étale sur plusieurs
décades est appelée itinéraire sylvicole. Il diffère pour chaque essence et/ou station
forestière par l’agenda, la fréquence et le poids des interventions sylvicoles.
Selon les essences, un itinéraire technico-économique peut s’échelonner de trente à cent
ans, voire plus.
3.1 Le dégagement des plants et le débroussaillement
Débroussailement autour d’un kaori
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Les jeunes plants subissent très tôt la
concurrence des adventices. Il faut donc
réduire et/ou éliminer ce type de pression.
Le nettoyage sera généralement effectué
de manière localisée (rayon d’un mètre
autour du plant) ou en bandes (un mètre
de chaque côté de la ligne des plants),
sur une durée de deux à trois ans après la
plantation.
Dans les plantations plus âgées, le débroussaillement s’avère parfois nécessaire. En effet,
la prolifération intensive d’herbes hautes peut « étouffer » et recouvrir les plants. Elle
représente également un facteur de propagation du feu en cas d’incendie, qu’il convient
de limiter.
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La forêt cultivée : de sa mise
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Pour empêcher les adventices de proliférer et dégager les plants, il existe 3 possibilités :
Paillage autour d’un Araucaria columnaris
- La lutte chimique
- Le paillage
Dans les toutes premières années de la
vie d’une plantation, outre sa fonction de
protection de la réserve en eau (en limitant
l’évaporation autour du pied du plant), le
paillage, permet de réduire la présence
des mauvaises herbes et donc de réduire le
nombre de dégagements ultérieurs.
Elle se fait via l’emploi de produits chimiques dont le volume appliqué doit être raisonné.
L’usage d’herbicides sélectifs permet un traitement en contact avec le plant. L’emploi
d’herbicides non sélectifs nécessite quant à lui l’utilisation d’un cache.
Utiliser des produits homologués « forêt ».
Passage du gyrobroyeur dans une parcelle de pins
- La lutte mécanique
Elle consiste au rabattement manuel des
adventices autour des plants ou en layon.
La débroussailleuse est utilisée autour des
jeunes plants. Dans les plantations plus âgées,
un gyrobroyage ou broyage peut permettre
de réduire le volume de combustible (herbes
hautes) au sol.
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La fréquence d’interventions pour le
dégagement des plants est variable selon
la station. Toutefois, généralement, les
essences à croissance rapide nécessitent
d’être dégagées durant deux à trois années
après plantation. Les essences à croissance
lente auront besoin de soins durant au
moins dix ans après plantation.
Avant chaque intervention sylvicole, pour
faciliter la pénétration dans la parcelle, il
est souvent nécessaire de la débroussailler..

Parcelle de kaoris avant et après dégagement
- Un procédé original : le sylvopastoralisme
Le sylvopastoralisme, c’est la combinaison sur un même espace, des activités sylvicoles et
pastorales.
Sylvopastoralisme sous plantation de pin des Caraïbes,
Foni Boya
On veille ainsi à l’alliance de l’amélioration
de la ressource pastorale, avec un objectif
forestier de production et de protection par
la valorisation et l’entretien pastoral du
sous-bois.
« Sans entrer dans le détail, et pour résumer
les rapports possibles entre sylviculture et
pâturage, disons que, dans certaines forêts
(artificielles ou non), à certaines époques de
leur développement, en introduisant certains
animaux et en adoptant certaines méthodes
d’élevage, on peut, pendant un certain temps,
obtenir un équilibre satisfaisant entre
végétaux et animaux.»
A. CHALLOT
Les complémentarités mises en œuvre dans ces aménagements peuvent représenter dans
certains territoires ruraux des enjeux forts pour conforter les activités socio-économiques
locales, préserver l’environnement et les paysages, et contribuer à la protection contre les
risques naturels (incendies notamment).
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3.2 La fertilisation
Couronne d’engrais autour d’un Araucaria
Elle est indispensable dans les stations forestières
très pauvres comme celles rencontrées dans les
terrains ultramafiques du Grand Sud. Les modalités et
quantités épandues sont les suivantes :
- Pour les espèces exotiques à croissance rapide
comme le pin :
Application manuelle, les trois premières années, de
200 g d’engrais minéral 17.17.17 en couronne autour
des plants.
- Pour les espèces locales à croissance lente comme le
kaori ou l’Araucaria :
Application manuelle, les 8 à 10 premières années, de
200 à 300 g d’engrais minéral 17.17.17 en couronne
autour des plants.
Application manuelle et occasionnelle d’engrais organique – 10 litres de fiente de poule
autour des plants d’essences locales à croissance lente (kaori, chêne-gomme, azou, bois bleu,
tamanou, etc.).
- Pour toutes espèces, selon l’évolution des peuplements, 8 à 10 ans après la plantation et
après chaque éclaircie :
Application mécanique en plein de 400 kg/ha, 600 kg/ha ou 1 200 kg/ha d’engrais minéraux
17.17.17.
Des recherches, commandées par la province Sud seront menées par des scientifiques
experts en agropédologie et physiologie végétale ; elles apporteront dans le futur des
informations complémentaires et nécessaires à la garantie d’un usage optimal et raisonné
des engrais.
Taille de formation sur kaori rouge
3.3 La taille de formation
Les objectifs du sylviculteur sont multiples.
Cependant, la production de bois de qualité est l’un
des plus importants. Le bois de qualité se vendra
toujours plus facilement et plus cher. Les techniques
modernes d’utilisation les plus valorisantes telles que
le déroulage et le tranchage demandent des bois
droits, sans nœuds et d’une longueur suffisante.
La taille de formation permet d’obtenir un tronc
droit et unique, en supprimant, dès la 1 re année de
la croissance de l’arbre les fourches et les branches
verticales qui concurrencent la cime. Cette opération
concerne souvent les feuillus.
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3.4 L’élagage
L’élagage permet d’obtenir du bois sans nœuds, en supprimant les branches basses
vivantes ou mortes qui donnent des bois noueux et de faible valeur. En outre, les branches
mortes provoquent des nœuds non adhérents (donnant des trous dans les bois sciés) qui
déprécient plus fortement encore leur valeur.
Schéma : élagage pour une couronne de bois sans nœuds
Plus l’élagage sera précoce, moins les nœuds seront importants et meilleure sera la qualité
du bois. Par ailleurs, un élagage précoce (à 2 mètres) facilite les interventions ultérieures des
sylviculteurs dans les plantations (élagage de pénétration).
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en place à sa gestion 4 La forêt cultivée : de sa mise en place à sa gestion
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Schéma : Comment élaguer ?
Élagage trop court Élagage trop long
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Élagage correct

3.5 Les éclaircies
L’arbre a besoin d’un espace favorable pour se développer. En peuplement, il partage les
ressources disponibles avec les arbres voisins. (source : les éclaircies, CRPF, 2000.)
Lorsqu’un boisement est mis en place, les arbres sont plantés proches les uns des autres (en
général de 2 m à 3 m). Au fil du temps, les arbres se développent et entrent en concurrence.
Ils grandissent, leurs branches et leurs racines se rejoignent rapidement, ils se gênent entre
eux et se disputent les ressources. Les arbres peuvent encore grandir, mais ils ne grossissent
plus. Le forestier doit alors aérer les peuplements de façon à obtenir, au moment de
l’exploitation finale, des arbres de bonne forme et de gros diamètre, pour récolter du bois
d’œuvre de bonne qualité et en grande quantité. En effet, aujourd’hui, pour se conformer à la
demande des industries de première transformation du bois, le tronc doit être droit, avec peu
de branches et de diamètre suffisant (≥ 40 cm) pour le sciage.
C’est pourquoi, le forestier doit intervenir dans le peuplement en coupant certains
arbres, afin de donner de l’espace aux autres. Les branches et les racines des arbres qui
restent peuvent alors s’accroître dans l’espace laissé libre, et leurs troncs recommencent
leur croissance en diamètre. Cette opération est appelée éclaircie.
Au bout de quelques années, l’espace laissé libre est complètement recolonisé par les
branches et les racines. Pour que la croissance des arbres en diamètre continue, il faut réaliser
une nouvelle éclaircie.
Dans un peuplement abandonné (absence d’entretiens), les arbres obtenus sont
souvent fragiles et peuvent être facilement brisés par le vent. Ils n’ont pas un diamètre
suffisant pour qu’il soit possible d’y débiter des planches, et ils ne rapportent pas
d’argent à leur propriétaire.
Dans les peuplements éclaircis trop tardivement, les arbres ont une forme
défavorable (tronc grêle, cime étriquée) qui les rend sensibles aux coups de vent. Ces
arbres auront du mal à redémarrer après l’éclaircie (racines et feuillage insuffisants).
Dans les peuplements éclaircis trop tôt, les arbres ont leurs branches qui s’étalent
et se développent très bas. Leur tronc est court. Les arbres sont donc moins aisément
utilisables par les scieurs.
Durant les 2 à 3 années qui suivent l’éclaircie, le peuplement peut être fragilisé et donc
plus impacté en cas de cyclone. Le taux d’éclaircie doit donc être bien adapté au
peuplement.
En éclaircissant, le sylviculteur devance la sélection naturelle, pour donner progressivement
plus de place aux arbres qu’il veut conserver. Ces sujets plus homogènes et importants,
constitueront le peuplement final et produiront des sciages optimisés à haute valeur
commerciale.
Dans la vie d’un peuplement forestier, plusieurs éclaircies seront programmées. Le plus
difficile est de concilier les contraintes techniques et commerciales.
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Figure 1 : éclaircie systématique
Figure 3 : éclaircie sélective avec cloisonnement
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Comment éclaircir ?
Il existe différents types d’éclaircie. Selon la qualité et la richesse du peuplement concerné,
le sylviculteur utilisera l’un des trois types d’éclaircie :
- L’éclaircie systématique
Elle est utilisée lorsque la densité de plantation est forte (plus de 1 800 tiges à l’hectare),
l’espacement entre les lignes est inférieur à 3 mètres, et le peuplement est homogène. Elle
est donc surtout utilisée dans les peuplements résineux réguliers. On procède en enlevant
mécaniquement une ligne d’arbres tous les x lignes, selon le taux d’éclaircie déterminé par le
sylviculteur (cf. figure 1, p. 72).
- L’éclaircie sélective
Elle conserve et favorise les plus beaux arbres, en supprimant toutes les tiges dominées,
mal conformées ou présentant des maladies (cf. figure 2, ci-dessous).
Elle est justifiée dans les plantations de pin des Caraïbes, après le passage d’un cyclone les
ayant endommagés et nécessitant leur remise en ordre.
Dans les peuplements de résineux et feuillus endémiques, l’éclaircie sélective est également
pratiquée. En effet, dans ces plantations, le sylviculteur a encore peu de recul. Il lui faut donc
intervenir prudemment.
Enfin, dans les plantations néo-calédoniennes (de pin des Caraïbes ou essences locales),
l’éclaircie sélective se justifie, car les peuplements sont parfois très irréguliers, la qualité
génétique (sur le plan sylvicole) des individus n’étant pas toujours satisfaisante.
Ce type d’éclaircie est idéal sur le plan sylvicole, mais plus coûteux.
Figure 2 : éclaircie sélective
- L’éclaircie sélective avec cloisonnement
Appelée aussi « éclaircie mixte », elle est la synthèse des deux techniques précédentes.
Elle consiste à supprimer mécaniquement une ligne tous les 15 mètres, isolant ainsi par
des couloirs de 4 à 6 mètres des blocs d’arbres, dans lesquels sera réalisée une éclaircie
sélective (cf. figure 3, p. 72).
Le cloisonnement permet le passage d’un tracteur et d’une remorque. Il facilite également
grandement les opérations de débardage.
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La forêt cultivée : de sa mise
en place à sa gestion
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4 La forêt cultivée : de sa mise en place à sa gestion
Quand doit-on éclaircir ?
Si les arbres ne se touchent pas entre eux et que les branches basses à l’intérieur de la
plantation sont vertes jusqu’à la base du tronc, les arbres sont encore jeunes et mesurent
probablement moins de 10 mètres de haut, c’est trop tôt pour éclaircir. En revanche, si les
arbres se touchent, que les branches s’interpénètrent et que les branches basses sont
sèches sur le tiers de la hauteur de l’arbre, il est temps d’éclaircir.
En pratique, dans la plantation
Le nombre d’arbres qui constituera le peuplement final (avant la dernière coupe) est
différent selon les essences et l’intensité de la sylviculture. Il est en général compris entre
60 et 100 pieds par hectare pour les feuillus, et entre 230 et 350 pieds par hectare pour les
résineux.
En pratique, il est préférable de passer souvent et prélever peu, plutôt que d’espacer les
coupes et couper beaucoup : 3 à 12 ans entre chaque coupe (en fonction du peuplement, de
son âge et de la station) est un ordre de grandeur couramment admis.
Le prélèvement doit dans tous les cas être adapté à la station, aux objectifs de production
souhaités et aux conditions économiques (cf. figure 4, ci-dessous).
Figure 4 : quand éclaircir ?
Préserver les diverses essences feuillues qui se sont installées naturellement. Leur
présence assure un meilleur fonctionnement biologique de la plantation.
Un exemple avec le pin des Caraïbes
En Nouvelle-Calédonie, dans les peuplements de pin des Caraïbes plantés à 950-1 100 tiges à
l’hectare, les arbres se gênent lorsqu’ils atteignent 12-15 mètres, vers 10 ans. C’est l’âge moyen
des peuplements qui vont subir la première éclaircie. En fonction des objectifs du gestionnaire,
et en prenant en compte la productivité de la station, l’itinéraire technique peut ensuite varier.
On peut alors choisir de s’orienter vers une sylviculture dynamique ou plus classique. Trois
schémas principaux apparaissent pour répondre à différents objectifs de production.
Guide de la forêt cultivée : pour une gestion sylvicole durable tournée vers l’avenir

Objectif de
production
Sylviculture
dynamique
pour une
production
importante de
poteaux et de
sciages
Sylviculture
modérée pour
une production
de poteaux et
de sciages
Sylviculture
classique pour
une production
de sciages et de
bois d’œuvre
de qualité (+
un peu de
poteaux)
Première
éclaircie
8-10 ans
Abattage
1 tige /2
10 ans
Abattage
1 tige/3
10 ans
Abattage
1 tige/3
Seconde
éclaircie
12-20 ans
Abattage
1 tige/2
20 ans
Abattage
1/3 ou 1/2
dépend
qualité du
peuplement
20 ans
Abatage
1 tige /3
Troisième
éclaircie
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Coupe
rase
Production
totale
/ 30 ans 500 m 3
/
30 ans
Abatage
1 tige /3
La coupe rase de pin des Caraïbes est fixée entre 30 et 40 ans.
30-35
ans
550-600 m 3
40 ans 650-700 m 3
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4 La forêt cultivée : de sa mise en place à sa gestion
Les utilisations du bois d’éclaircie
Bois d’éclaircie, pin des Caraïbes, Madeleine
Nettoiement autour d’un kaori, Madeleine
Les débouchés des produits d’éclaircies
sont de plus faible valeur et permettent
au mieux de rembourser les frais
de coupe. Ils peuvent servir pour la
trituration (papier, panneaux de fibres et
de particules), la fabrication de palettes,
le bois de chauffage ou la fabrication de
poteaux et pieux.
On appelle dépressages (éclaircies pré-commerciales ou à bois perdu) des éclaircies réalisées
avant que les arbres du peuplement n’atteignent 10 mètres de hauteur ou des éclaircies qui
ne rapportent pas d’argent.
3.6 Autres entretiens sylvicoles
Afin de favoriser la croissance des arbres
choisis pour la production ligneuse, les
arbres objectifs, le sylviculteur peut
décider d’intervenir et d’abattre les
végétaux se développant autour de ceuxci
et les concurrençant.
On parle de nettoiement.
L’exemple illustré sur la photographie
montre une plantation de kaori réalisée
en mélange avec Paraserianthes falcataria
(nommé parfois communément, albizia).
L’albizia a été planté en même temps que
le kaori. Par son développement rapide et
la présence de nodules au niveau de ses
racines, le rôle de l’albizia est de fournir
un ombrage et d’améliorer la qualité
du sol. En grandissant, le kaori dépasse
progressivement l’albizia qui le recouvre. Il
faut donc intervenir pour favoriser le kaori
en coupant l’albizia.
Guide de la forêt cultivée : pour une gestion sylvicole durable tournée vers l’avenir

4. Quelques chiffres
Le coût de la préparation du milieu dépend principalement :
- de la nature du terrain, encombrée ou non ;
- du type de plantation à installer : espèce à croissance rapide à forte densité de plantation,
ou espèce à croissance lente moins densément plantée.
Les fourchettes de prix présentées sont pratiquées pour un travail du sol :
- en bandes, espacées de 6 m, destiné à la plantation d’essences locales à croissance lente ;
- en plein, destiné à la mise en place d’espèces à croissance rapide (type pin des Caraïbes).
Préparation du milieu
Travaux en bandes
Espacement de 6 m
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Travaux en plein
Défrichement en bandes 90 000 à 180 000 F/ha 90 000 à 250 000 F/ha
Fumure de fond - 80 000 F/ha
Sous-solage croisé 40 000 à 50 000 F/ha 60 000 à 70 000 F/ha
Nivellement du sol 30 000 à 40 000 F/ha 50 000 à 60 000 F/ha
Total 160 000 à 270 000 F/ha 280 000 à 460 000 F/ha
Le coût de la mise en place de la plantation varie selon les densités de plantation. Ces
densités dépendent de l’essence à installer.
Plantation
Achat de plants
Croissance lente Croissance rapide
520 – 830 plants /ha
(250 F/U)
130 000 à 210 000 F/ha
950 pins / ha
(180 F/U)
170 000 F/ha
Préparation 30 000 F/ha 40 000 F/ha
Mise en terre 80 000 F/ha 100 000 F/ha
Fertilisation 20 000 F/ha 40 000 F/ha
Paillage 50 000 F/ha 70 000 F/ha
Total 310 000 à 390 000 F/ha 420 000 F/ha
Les fourchettes de prix indiquées correspondent à une base pratiquée pour de petites
surfaces de travail comprises entre 10 et 50 hectares.
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