Cahier n°23 - cesat
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On a aimé<br />
La conduite de la guerre 1<br />
de John Frederick Charles FULLER<br />
73<br />
Retour Sommaire<br />
Publié en 1963, ce livre ne laisse assurément pas indifférent. Il est l’aboutissement d’un travail de synthèse sur le demi-siècle que Fuller a<br />
vécu. Le sujet est ici tout autant le 20 ème siècle et les sources de sa violence que la pensée de Clausewitz, l’art de Napoléon, les conséquences<br />
de 1789 ou l’approche indirecte de Lénine. L’ambition est grande: mettre à jour l’impact de l’histoire politique et sociale sur l’évènement guerrier.<br />
Comme écrivain militaire et non comme historien, ni politologue ni encore sociologue, Fuller veut toucher ceux qui, civils ou militaires, devront<br />
un jour conduire leur pays dans la guerre.<br />
L’auteur impressionne tant par son savoir accumulé dans les guerres du 20 ème siècle, que par son analyse des différents contextes et des<br />
options stratégiques qui auraient pu être appliquées, découlant de l’appropriation de l’axiome clausewitzien le plus connu – et sans doute selon<br />
Fuller le moins bien compris – que la guerre est la poursuite de la politique par d’autres moyens et, qu’à cet égard, elle doit être nécessairement<br />
subordonnée à la politique.<br />
Mais allant encore au-delà de la façon de définir ce que doit être la guerre, et surtout de ne pas se tromper sur ce qu’elle ne doit pas être, Fuller<br />
insiste sur le caractère indissociable de la guerre et de la paix. La guerre ne peut pas être pensée sans la paix, et surtout la paix durable et<br />
avantageuse, qui est un objectif politique dont la prise en compte est forcément nécessaire à qui conduit la guerre.<br />
Au-delà de l’aspect caricatural de quelques propos politiques proches d’un certain révisionnisme, Fuller interroge sur un débat toujours actuel<br />
sur le rapport entre démocratie et guerre. Aujourd’hui, à l’heure où de multiples réflexions sont menées sur les guerres dites irrégulières, sur les<br />
conflits asymétriques et surtout où les grandes puissances démocratiques restent fixées dans des opérations de contre-rébellion très coûteuses<br />
et longues, le livre permet de s’interroger sur les buts politiques et les finalités des engagements militaires. Comment vaincre et construire la<br />
paix sans hypothéquer l’avenir, comment faire en sorte que cette paix ne se réduise pas à une suspension temporaire du conflit et débouche<br />
sur une véritable stabilité? Seul un compromis acceptable par tous, passant par la négociation avec certains adversaires, peut permettre de<br />
construire une paix durable, synonyme de victoire stratégique.<br />
La guerre des Empires 2<br />
Chine contre États-Unis<br />
de François LENGLET<br />
Par le Chef d’escadrons Rémi COTTIN<br />
123/2° promotion du CSEM<br />
«Aujourd’hui, la Chine parie sur une victoire à la Sun Tzu, où l’on sidère l’adversaire pour le soumettre sans livrer bataille. Mais rien ne dit<br />
qu’elle ne se laissera pas embarquer dans une confrontation à la Clausewitz…»<br />
C’est par cette conclusion assez radicale que François Lenglet, journaliste, directeur de la rédaction du quotidien économique «la Tribune»,<br />
termine son très récent ouvrage. Pour cela, il s’appuie sur l’analyse, assez journalistique, de plus de quarante années de relations assez<br />
contrastées entre les États-Unis et la Chine et, particulièrement, entre quelques-uns de leurs grands dirigeants. Il n’omet pas de rappeler, ce<br />
que sous-estiment souvent les occidentaux, le poids d’un passé assez récent, de la fin du XIX ème siècle et du début du XX ème , de l’histoire de la<br />
Chine et de son humiliation par les puissances occidentales.<br />
L’Europe, tout comme la Russie, est quasiment absente du débat, au moins selon cet auteur.<br />
L’ouvrage présente une thèse peut-être discutable mais mérite lecture et réflexion.<br />
Guerre et Manœuvre 3<br />
Ouvrage collectif rédigé sous la direction de Christian Malis<br />
Par le Général (2S°) Jean-Noël SORRET<br />
L’analyse de l’évolution des guerres, leur «transformation», est une nécessité permanente pour garantir le succès militaire. Le modèle<br />
occidental de guerre semble aujourd’hui mis à mal au regard des déboires rencontrés en Irak, en Afghanistan ou au Liban Sud. Il semble que<br />
se profile une phase de basculement stratégique qui nécessite un renouvellement de la réflexion dans le but de développer de nouveaux<br />
concepts, bien différents des modèles développés aux États-Unis dès les années 90 dans le cadre de la Revolution in Military Affairs, qui<br />
démontrent actuellement leurs limites.<br />
1 Éditions PAYOT, 2007<br />
2 Éditions Fayard<br />
3 Economica