Une mort lente et parfumée - BearingPoint

Les bons managers retiendront enfin qu’à cœur vaillant
rien d’impossible, et que l’on peut revenir brillamment
du bord du gouffre en s’y prenant bien et vigoureusement
tant qu’il est encore temps. On peut évoquer
Gucci, Monoprix ou Bombardier. On peut aussi se
rappeler cette PME française qui, il n’y a pas si longtemps,
était tellement fatiguée de son grand âge de
quatre-vingt-dix ans que sur un chiffre d’affaires minuscule
de 50 millions de francs ses pertes atteignaient
vingt millions. Arrivèrent de nouveaux managers de
grande qualité, jamais démentie depuis, et voici
aujourd’hui une des affaires mondiales les plus rentables
et les plus admirées : Louis Vuitton.
Seule une Direction Générale déterminée, soutenue
par un conseil d’administration fort, peut imposer à
une organisation assoupie des mesures draconiennes.
Il va de soi que cette Direction Générale est typiquement
nouvelle et souvent mise en place par un nouvel
actionnaire, industriel ou fond de private equity.
Les nouvelles exigences des actionnaires et de la gouvernance,
la rapidité des actions concurrentielles, la
moindre richesse des Etats pour intervenir au nom de
la stabilité nationale, la montée spectaculaire du private
equity… tout ceci permet de limiter ce genre de
situation, ou de la corriger beaucoup plus en amont et
de la rendre ainsi moins douloureuse qu’auparavant.
Nous ne sommes plus à l’époque où un ancien CEO
d’une grosse société de véhicules industriels pouvait
dire fièrement et publiquement : « J’ai fait du très bon
travail : les pertes sont tellement élevées et le person-
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