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cder bois modif 2-7 - FFEM

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Centre de Développement<br />

des Energies Renouvelables<br />

Programme d'efficacité<br />

énergétique dans<br />

le secteur des hammams<br />

et des fours-boulangeries<br />

au Maroc<br />

Ministère de l'Energie, des Mines,<br />

de l'Eau et de l'Environnement<br />

Fond Français pour<br />

l'Environnement Mondial<br />

BOIS ENERGIE


Sommaire<br />

Les activités humaines et le changement climatique 2<br />

Le <strong>bois</strong> de feu… une ressource fragile 3<br />

L’engagement du Maroc pour préserver l'environnement 4<br />

Le CDER… une action fondée sur des partenariats et réalisée avec méthode 6<br />

Le hammam : un art traditionnel d'utilisation de la chaleur 8<br />

Les résultats du programme 10<br />

Les facteurs de réussite du programme 11<br />

L’organisation générale du projet 12<br />

Des perspectives pour l'avenir 13<br />

Bois énergie Bilan de synthèse<br />

1


Les activités humaines… et le changement climatique<br />

UN RECHAU<strong>FFEM</strong>ENT INELUCTABLE ?<br />

Le climat de notre planète dépend bien sûr de la quantité d'énergie provenant du soleil, mais aussi de facteurs comme la teneur en gaz à effet de serre et en<br />

aérosols de l'atmosphère ou encore les propriétés de la surface de la Terre, conditionnant la quantité d'énergie solaire absorbée ou réfléchie dans l'espace<br />

Les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre ont ainsi augmenté de façon notable depuis le début de la révolution industrielle. Ce phénomène est<br />

essentiellement dû à l'utilisation massive des combustibles fossiles, aux changements profonds connus par l'agriculture et à la déforestation.<br />

Il existe aujourd'hui suffisamment de preuves pour conclure qu'au cours des trois dernières décennies, le réchauffement induit par les activités humaines a eu un<br />

impact mesurable sur de nombreux systèmes physiques et biologiques.<br />

La réduction des émissions gazeuses peut sinon éviter, du moins atténuer, voire retarder les nombreux impacts du changement climatique à venir.<br />

CONCILIER TRADITIONS ET ENVIRONNEMENT<br />

Au Maroc, des pratiques traditionnelles se perpétuent et rythment le quotidien d'une grande<br />

partie de la population, notamment en milieu rural : le rendez-vous au hammam, pour<br />

l'hygiène, pour le bien être et pour la convivialité, mais aussi la cuisson du pain au fourboulangerie.<br />

Toutes ces activités requièrent une utilisation importante du <strong>bois</strong> de feu, et sont<br />

émettrices de gaz à effet de serre. Elles accentuent en outre la pression sur la ressource en <strong>bois</strong>.<br />

Afin de préserver cette ressource et de rationaliser son usage et limiter ainsi l'impact de ces<br />

pratiques sur l'environnement, un « programme de mise à niveau énergétique des hammams<br />

et des fours-boulangeries » a été réalisé sous l'égide du Ministère de l'Energie, des Mines, de<br />

l'Eau et de l'Environnement, entre mars 2003 et décembre 2007. Ce programme a été mis en<br />

œuvre par le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), avec l'appui du<br />

Fonds français pour l'environnement mondial (<strong>FFEM</strong>) et de l'Agence française de développement<br />

(AFD).


Le <strong>bois</strong> de feu… une ressource fragile<br />

UN « CAPITAL » FORÊT MENACÉ EN MILIEU RURAL<br />

Le <strong>bois</strong> est la principale source d'énergie pour les activités traditionnelles au Maroc. Il constitue 30 % du bilan énergétique<br />

national soit une consommation annuelle de 11,3 millions de tonnes de <strong>bois</strong>-énergie dont plus de 88 % en milieu rural.<br />

Les capacités de production de la forêt sont environ 3,25 millions de tonnes par an (estimée sur la base de l'accroissement<br />

naturel des principales formations ligneuses), alors que les prélèvements réels sont évalués à 6,35 millions de tonnes, ce qui fait<br />

apparaître un déficit annuel de 3,10 millions de tonnes<br />

Ce déficit considérable en <strong>bois</strong>-énergie menace la pérennité des ressources forestières. Or la forêt marocaine, exposée par<br />

ailleurs à de multiples facteurs de dégradation (surpâturage, <strong>bois</strong> de feu, urbanisation, défrichement, incendies, etc.), subit ainsi<br />

une déforestation alarmante de plus de 30 000 ha/an et son renouvellement est insuffisant.<br />

Les conséquences du dé<strong>bois</strong>ement sont particulièrement marquées dans les zones montagneuses et rurales où les<br />

populations sont les plus dépendantes des ressources forestières. La raréfaction de la ressource en <strong>bois</strong> a par exemple des<br />

répercussions négatives sur la durée de la collecte. Dans le sud du pays, région la plus touchée par la pénurie, la collecte<br />

s'effectue en moyenne 3 à 4 fois par semaine et dure de 3 à 8h suivant la disponibilité en <strong>bois</strong>. Cette tâche rend difficiles les<br />

conditions de vie en milieu rural, et en particulier celles des femmes.<br />

Offre<br />

3,25 millions<br />

de tonnes<br />

Demande<br />

6,355 millions<br />

de tonnes<br />

Besoins et ressources en <strong>bois</strong> de feu (2001)<br />

UNE RESSOURCE ENCORE TRÈS UTILISÉE EN MILIEU URBAIN<br />

Déficit<br />

3,1 millions<br />

de tonnes<br />

Au Maroc, la consommation de <strong>bois</strong>-énergie est très importante. Elle est évaluée à<br />

environ 11,3 millions de tonne par an. Outre les ménages, le secteur le plus<br />

consommateur est celui de l'artisanat et des hammams traditionnels :<br />

Les quelques 5 000 hammams que compte le Maroc consomment annuellement 1,25<br />

millions de tonnes de <strong>bois</strong>, d'une valeur estimée à 800 millions de Dh.<br />

En 2005, les cessions de <strong>bois</strong> sur pied, par le Département des Eaux et Forêts, ont<br />

atteint une valeur de 269 millions de Dh pour le <strong>bois</strong> d'oeuvre et de 28 millions de Dh<br />

pour le <strong>bois</strong> de feu. Cependant, ces chiffres ne reflètent qu'une fraction de la réalité<br />

puisque 432 000 tonnes seulement passeraient par les circuits commerciaux<br />

légalement reconnus, soit moins de 4 % du total.<br />

La maîtrise insuffisante de la filière est à l'origine de conséquences économiques et<br />

sociales considérables. La dégradation du patrimoine naturel du pays, qui échappe<br />

en partie au contrôle des autorités, aurait un coût annuel de 15 à 20 milliards de<br />

dirhams, soit 3 à 5 % du PIB national.<br />

1 Euro = 11.5 Dh<br />

Bois énergie Bilan de synthèse<br />

3


Bois énergie Bilan de synthèse<br />

4<br />

LES POLITIQUES NATIONALES<br />

L'Etat marocain a engagé des politiques volontaristes pour faire face aux problèmes<br />

environnementaux. Ces politiques sont portées, entre autres, par le Ministère de<br />

l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement (MEMEE), ainsi que par le Haut<br />

Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLCD) et<br />

le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER).<br />

Parmi les textes destinés à concrétiser les engagements du pays, 3 textes de loi ont<br />

été promulgués par le Parlement le 13 juin 2003 :<br />

la loi n° 11-03 relative à la protection et la mise en valeur de l'environnement,<br />

visant à lutter contre les pollutions et les nuisances ;<br />

la loi n° 12-03 relative aux études d'impact sur l'environnement ;<br />

la loi n° 13-03 relative à la lutte contre la pollution de l'air.<br />

Par ailleurs, un programme « Efficacité énergétique » en cours d'instruction avec<br />

l'appui de la Banque Mondiale devrait aboutir à la promulgation d'une loicadre<br />

sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique.<br />

LE MDP, UN CADRE DE RÉFÉRENCE<br />

L’engagement du Maroc…<br />

Le Maroc a signé la Convention sur les Changements Climatiques au Sommet de Rio en 1992 et ratifié le Protocole de Kyoto<br />

le 25 janvier 2002.<br />

En 2003 a été mise en place une stratégie nationale en matière de MDP (Mécanisme de Développement Propre). Plus d'une<br />

vingtaine d'opérateurs parmi les plus importants (ONE, OCP, Wilayas de Rabat, de Casablanca, de Fès et d'Oujda, etc.) et plus<br />

d'une dizaine de bureaux d'études spécialisés se sont regroupés et participent au « réseau MDP Maroc » (www.mdpmaroc.com).<br />

La valorisation de projets domestiques d'efficacité énergétique peut aujourd'hui s'appuyer sur une méthodologie approuvée<br />

au niveau international (AMS II.G. « Mesures de l'efficacité énergétique dans des applications thermales de biomasse nonrenouvelable<br />

») au début de l'année 2008.


pour préserver l'environnement<br />

LE PROGRAMME « BOIS-ENERGIE », UN PROGRAMME D'EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE CIBLÉ<br />

Le programme « Bois-Energie » a été élaboré par le Centre de développement des énergies<br />

renouvelables (CDER). Il a été mis en œuvre en partenariat avec les fédérations de propriétaires de<br />

hammams dans les villes et les associations de développement local en milieu rural. Ce<br />

programme a pour objectifs :<br />

l’augmentation de l'efficacité énergétique des hammams ;<br />

l’amélioration des conditions de travail des chefs de chaufferie (« fernatchis ») ;<br />

la protection de la forêt et de l'environnement ;<br />

l’accroissement de la rentabilité des hammams en tant qu'entreprises.<br />

Une grande partie des hammams en activité affiche une consommation en <strong>bois</strong>-énergie<br />

importante, car les systèmes traditionnels utilisés n'ont qu'un faible rendement énergétique. C'est<br />

la raison pour laquelle, dans le cadre de sa mission, le CDER s'intéresse depuis plusieurs années à<br />

la mise au point et à la diffusion de solutions innovantes permettant des économies de <strong>bois</strong><br />

substantielles (jusqu'à 50%) pour des surcoûts limités.<br />

Des actions ciblées<br />

Recherche et développement d'équipements améliorés plus économes en énergie.<br />

Démonstration et pré-diffusion des technologies améliorées en partenariat avec les fédérations<br />

professionnelles et les propriétaires de hammam.<br />

Montage et lancement de programmes<br />

nationaux et régionaux<br />

de diffusion des technologies économes<br />

en <strong>bois</strong>.<br />

La phase pilote du programme visait<br />

la diffusion de :<br />

100 chaudières améliorées dans<br />

des hammams de Casablanca,<br />

40 chaudières améliorées dans<br />

les hammams d'autres villes,<br />

30 chaudières et 5 fours à pain<br />

en milieu rural.<br />

Chaudière de hammam traditionnelle<br />

Chaudière de hammam moderne<br />

UN PROGRAMME INTÉGRÉ<br />

Le CDER a mis en œuvre le projet « Bois-énergie<br />

au Maroc : prédiffusion d'équipements efficaces<br />

dans le secteur artisanal (hammams et foursboulangerie)<br />

» dans le cadre d'une convention<br />

de financement entre le Ministère marocain de<br />

l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement<br />

et le Fonds français pour l'environnement<br />

mondial (<strong>FFEM</strong>) du groupe AFD.<br />

Ce programme prend en compte autant que<br />

possible la situation objective de tous les<br />

opérateurs de la filière, considérés comme<br />

autant d'éléments interdépendants, et se fonde<br />

sur des analyses et des évaluations concrètes.<br />

Cette expérience pilote a ainsi privilégié une<br />

approche globale intégrant les diagnostics<br />

techniques, la mise à jour technologique, le<br />

développement des compétences individuelles<br />

ainsi que le financement.<br />

Entre autres choses, les opérateurs du programme<br />

ont ainsi veillé à ce que soient mobilisés des<br />

mécanismes financiers permettant la poursuite à<br />

plus grande échelle des objectifs du programme.<br />

Il s'agissait également de faire tomber les<br />

barrières techniques et humaines à la diffusion<br />

des technologies, principaux obstacles sur le<br />

terrain en dépit d'une rentabilité avérée des<br />

investissements.<br />

Bois énergie Bilan de synthèse<br />

5


Bois énergie Bilan de synthèse<br />

6<br />

Le CDER… une action fondée sur des partenariats<br />

Des partenaires institutionnels<br />

Ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de<br />

l'Environnement<br />

Département de l'Artisanat,<br />

Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte<br />

contre la Désertification,<br />

Fond Français pour l'Environnement Mondial (<strong>FFEM</strong>),<br />

Agence Française de Développement (AFD),<br />

Commune rurale de Tanalt (Errachidia),<br />

Commune rurale de Beni Fettah (Taza).<br />

Des acteurs privés<br />

Fédérations professionnelles des<br />

propriétaires de hammams,<br />

Propriétaires et exploitants de<br />

hammams,<br />

Chaudronniers,<br />

Bureaux d'étude spécialisés,<br />

Maisons énergie<br />

Association de Développement.<br />

Le programme « Bois-Energie » s'inscrit dans le cadre d’une politique de coopération remontant à plusieurs années dans le domaine<br />

des énergies renouvelables avec l'ADEME, le <strong>FFEM</strong>, l'AFD ainsi qu'avec la GTZ. Entre 1995 et 1998, la GTZ a financé la mise au point<br />

des premières chaudières à Marrakech.<br />

Pour le programme « Bois-énergie », la convention de financement <strong>FFEM</strong> avec le CDER a fourni le cadre général des opérations. De<br />

nombreuses tâches ont été confiées à des bureaux d'études locaux ainsi qu'à des ONG spécialistes du projet de développement<br />

rural.<br />

FORMER POUR BIEN COMMENCER<br />

Le partenariat public-privé a été concrétisé à travers des programmes de formation à destination des principaux acteurs du<br />

secteur. Pour la formation des chaudronniers aux techniques de soudure par exemple, le CDER a conclu un accord avec<br />

l'Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT), organisme public, ainsi qu'un partenariat avec<br />

le secteur privé qui a permis de mettre à disposition des artisans des postes de soudure à tarifs réduits et leur a ensuite<br />

proposé une formation sur les techniques de soudure et l'utilisation optimale des appareils.<br />

En parallèle, le CDER a défini les normes techniques d'usage, mis en place un laboratoire et des bancs d'essai, certifié les<br />

équipements (label qualité). Il a également agréé les installateurs souhaitant se spécialiser (qualité des services). Il pourra, à<br />

l'avenir, assurer la certification des chaudières en attribuant un label de qualité aux modèles qui respectent les normes fixées<br />

par un cahier des charges précis.<br />

L'ensemble des informations ainsi que des fiches techniques sur le programme sont disponibles sur le site internet :<br />

“www.eco<strong>bois</strong>energie.com”.<br />

Formation des chaudronniers<br />

Maison-énergie<br />

Atelier de chaudronnerie


et réalisée avec méthode<br />

UNE DIVERSIFICATION DES SOUTIENS<br />

Afin de mettre en œuvre le projet dans les meilleures conditions, les chaudronniers ont bénéficié d'un appui sous la forme d'une subvention pour l'acquisition<br />

du matériel nécessaire à la fabrication des chaudières améliorées. Ils ont également pu recourir à des supports technico-commerciaux (plaquettes, brochures,<br />

dossiers techniques) afin de réaliser les chaudières et démarcher leur clientèle.<br />

140 propriétaires de hammams ont bénéficié d'une aide financière et d'une assistance technique pour l'installation d'une chaudière améliorée et ont pu<br />

bénéficier de crédits à des taux préférentiels auprès de certains organismes bancaires.<br />

Les Associations des Propriétaires et Exploitants de Hammams (APEH) ont eu l'opportunité de faire appel à un animateur chargé de les aider à s'organiser et à<br />

mieux diffuser leur message auprès de leurs adhérents.<br />

Une approche intégrée<br />

Etape 1 : Réalisation d’un audit énergétique<br />

Etude préalable au démarrage des travaux de mise à niveau énergétique du hammam. L'audit :<br />

met en évidence les anomalies à corriger ;<br />

définit et inventorie les travaux à réaliser ;<br />

permet de déterminer les besoins en investissement.<br />

Etape 2 : Dossiers d’investissement et de crédit<br />

Le programme assiste l'investisseur dans la préparation de son dossier d'investissement, lui permettant ainsi<br />

d'appréhender sa capacité d'emprunt. Il facilite le montage du dossier de crédit, qui permet l'accès au financement<br />

de l'investissement s'il est souhaité.<br />

Etape 3 : Investissement sur site<br />

Il s'agit de l'étape de réalisation des travaux d'amélioration, comportant l'acquisition et l'installation de la chaudière<br />

améliorée, ainsi que la mise en service du hammam après accord du CDER.<br />

Etape 4 : Contrôle et réception des travaux<br />

Les agents du CDER, réalisent des contrôles de la chaudière depuis le début de sa fabrication jusqu'à sa mise en<br />

service, et accordent au chaudronnier la réception définitive.<br />

Etape 5 : Garantie<br />

L'adhésion au programme et le respect des étapes définies offre à l'investisseur une garantie de service après-vente<br />

d'une durée d'une année.<br />

Réception du matériel fourni aux chaudronniers<br />

Bois énergie Bilan de synthèse<br />

7


Bois énergie Bilan de synthèse<br />

8<br />

Le hammam : un art traditionnel d'utilisation de la chaleur<br />

Le hammam (“source de chaleur” en arabe) est un bain de vapeur humide dont l'origine se confond avec celle des thermes romains. La tradition du<br />

hammam est encore très présente en Maroc, qui compte aujourd'hui près de 5 000 de ces bains publics.<br />

Ce secteur fait l'objet d'un regain d'intérêt. A l'horizon 2015, on estime que 7 500 hammams seront en service à travers le Maroc, représentant un secteur<br />

économique important. La maintenance et le remplacement des chaudières (tous les 5 à 10 ans) constituera une charge de travail soutenue pour des<br />

centaines d'artisans qualifiés.<br />

Le programme « Bois-Energie » d'amélioration de la performance énergétique des hammams consiste en l'introduction de technologies augmentant<br />

le rendement des systèmes traditionnels de leur chaufferie.<br />

Des audits énergétiques préalables permettent d'identifier les principaux paramètres déterminant les performances des chaudières et l'inertie<br />

calorifique du hammam. Sur la base de ces audits et des différents diagnostics énergétiques, les installations peuvent être dimensionnées et adaptées<br />

afin de fournir une performance optimale et un meilleur confort d'utilisation.<br />

LES ATOUTS DES CHAUDIÈRES AMÉLIORÉES<br />

Les nouvelles installations mises en place offrent<br />

plusieurs avantages par rapport aux chaudières<br />

classiques :<br />

une géométrie cylindrique, offrant moins de<br />

surface et nécessitant moins de soudure, ce qui<br />

limite les pertes d'énergie ;<br />

une isolation complète à la laine de verre et à la<br />

laine de roche ;<br />

un entretien facile.<br />

3,20<br />

23<br />

1,87<br />

80<br />

1,10<br />

42<br />

60<br />

32<br />

72<br />

33<br />

3 5<br />

2,20<br />

1,00<br />

27<br />

L'ensemble de la chaudière est isolé, ce qui réduit<br />

les pertes dans l'atmosphère<br />

La cuve est divisée en deux par une cloison,<br />

assurant l'alimentation du hammam en eau<br />

chaude de manière continue<br />

La conception de la chambre de combustion est<br />

optimisée (porte, grille, portes d'apport d'air primaire et<br />

secondaire, ailettes soudées sur le contour extérieur)<br />

La chambre de combustion est intégrée dans la<br />

cuve d'eau (meilleur transfert de chaleur à l'eau)<br />

Des ouvertures de vidange et de détartrage, des<br />

soupapes de sécurité, un mélangeur facilitent le<br />

fonctionnement et l'entretien de la chaudière.<br />

Des clapets installés au niveau des cheminées permettent de<br />

réguler le tirage et la température de la chebka


UNE AMÉLIORATION DES PERFORMANCES, UNE AUGMENTATION DE LA DURÉE DE VIE ET DES ÉCONOMIES RÉELLES<br />

Les suivis énergétiques menés après l'installation des chaudières améliorées mettent en lumière de manière générale de meilleures performances. Ces améliorations<br />

sont confirmées par l'ensemble des exploitants et propriétaires de hammams ainsi que par les chefs de chaufferies (les « fernatchis »). Ces derniers apprécient en<br />

particulier la réduction des émissions de fumées et de la température des salles de chauffe. Les performances techniques de la chaudière améliorée sont confirmées<br />

sur 7 hammams audités de manière très détaillée avant et après amélioration. On constate ainsi :<br />

• une nette amélioration du rendement moyen sur eau chaude qui passe de 32 % à 66% (avec un maximum de 81 % et un minimum de 46 %) ;<br />

• une diminution de la consommation de <strong>bois</strong> représentant près de 58 % de la consommation initiale des hammams ;<br />

• une économie de <strong>bois</strong> qui se traduit par un gain total de 116 822 dirhams (10 700 euros) par an pour 100 000 Dh d’investissement ;<br />

• une réduction des émissions de CO2 de 1 990 tonnes par an (comparaisons et calculs effectués sur 7 hammams).<br />

• une prolongation de la vie des équipements de plus du double que celle des chaudières traditionnelles.<br />

La nature du combustible utilisé et la taille des bûches et des souches ainsi que la<br />

conduite du feu par le fernatchi sont trois des facteurs concourant à l'efficacité<br />

énergétique du hammam.<br />

Mais la chaudière n'est qu'un des éléments du hammam. Ainsi, une partie de la<br />

chaleur produite par la combustion du <strong>bois</strong> permet de chauffer les salles par les<br />

fumées qui transitent dans la chebka. Il s'agit d'un système dynamique dont<br />

l'évolution se poursuit sur plusieurs jours, compte tenu de l'inertie thermique du bâti.<br />

Pour cette raison, d'autres facteurs contribuent à l'efficacité énergétique du<br />

bâtiment :<br />

la qualité des chebkas et l’état des conduites de circulation et d'évacuation des<br />

fumées ;<br />

la conception des circuits de distribution d'eau et leur raccordement aux<br />

mélangeurs.<br />

En conséquence, tout nouveau hammam devra, dès sa conception, prendre en<br />

compte l'ensemble des paramètres conditionnant les performances énergétiques<br />

de l'installation.<br />

Présentation d’un hammam<br />

public traditionnel<br />

Bois énergie Bilan de synthèse<br />

9


Bois énergie Bilan de synthèse<br />

10<br />

Les résultats du programme<br />

LES RÉSULTATS QUANTITATIFS<br />

Audits énergétiques réalisés par les BE locaux 91<br />

Diagnostic énergétiques réalisés par le CDER 80<br />

Nombre de contrôles réalisés 420<br />

Hammams améliorés réalisés 142<br />

Hammams réceptionnés en milieu rural 8<br />

Fours boulangeries améliorés installés 1<br />

Chaudronniers qualifiés formés 54<br />

Chaudronniers bénéficiant de l'appui à l'équipement<br />

Heures de formation pour les chaudronniers :<br />

40<br />

OFPPT 448<br />

CDER 80<br />

AIR LIQUIDE 16<br />

Heures de formation des cadres du CDER 56<br />

Nombre de cadres mobilisés 10<br />

Economie de <strong>bois</strong> réalisé tonne/an 16 352<br />

Tonnes de CO2 réduites par an 25 509<br />

Nombre de réunions du comité de suivi 4<br />

Missions de suivi par consultant indépendant 6<br />

Répartition des projets<br />

de hammams améliorés par région<br />

EXEMPLE DE RÉSULTAT ÉCONOMIQUE<br />

Hammam Mounis Al Oyoun, Marrakech<br />

Rendement sur eau chaude avant amélioration * 37 %<br />

Rendement sur eau chaude de la chaudière améliorée 67 %<br />

Besoins en <strong>bois</strong> de la chaudière traditionnelle 358 t/an<br />

Besoins en <strong>bois</strong> de la chaudière améliorée 192 t/an<br />

Economie de <strong>bois</strong> (640 Dh/tonne de <strong>bois</strong>) 166 t/an<br />

106 240 Dh/an<br />

Coût de mise en œuvre :<br />

Installation d'une chaudière améliorée type 9 82 000 Dh<br />

Temps de retour sur investissement 10 mois<br />

(*) Le rendement sur eau chaude, c’est la fraction d’énergie destinée à chauffer l’eau.


Les facteurs de réussite du programme<br />

UN INVESTISSEMENT DANS LA QUALIFICATION PROFESSIONNELLE<br />

La réussite du programme repose pour une grande part sur le facteur<br />

humain, ce qui explique l'importance accordée à la formation et à la<br />

sensibilisation de tous les acteurs de la filière.<br />

Les chaudronniers<br />

Considérés comme le principal moteur de la diffusion des chaudières<br />

améliorées dans le pays, leur intérêt se confond avec les objectifs du<br />

programme. Ils sont en outre demandeurs de qualification dans le domaine<br />

de la technique de la fabrication et de l'installation des chaudières.<br />

Le programme a donc contribué au développement d'un secteur artisanal<br />

encore faiblement organisé et qui, jusqu'à présent, n'avait bénéficié d'aucun<br />

dispositif de formation professionnelle.<br />

Les propriétaires de hammams et fernatchis<br />

La mise en service des chaudières améliorées a systématiquement été<br />

accompagnée d'une démonstration destinée à transmettre au propriétaire<br />

et au fernatchi les consignes sur le mode opératoire, pour la conduite et<br />

l'entretien de la chaudière.<br />

Le personnel du CDER<br />

10 ingénieurs et techniciens basés à Rabat<br />

et Marrakech ont bénéficié d'une formation<br />

aux diagnostics énergétiques visant une<br />

mise à niveau des connaissances et une<br />

standardisation des normes à respecter,<br />

en particulier en matière de dimensionnement<br />

des chaudières et de contrôle<br />

technique des installations.<br />

Les personnels des bureaux d'études et<br />

les équipes du CDER maîtrisent désormais<br />

les diagnostics énergétiques et les<br />

procédures d'instruction des dossiers.<br />

Ils sont donc en mesure d'intervenir<br />

rapidement en cas de difficultés techniques.<br />

Enfin, le CDER est parfois<br />

également appelé pour faciliter le<br />

dialogue entre les propriétaires et les<br />

artisans chaudronniers.<br />

Opération de contrôle par un agent du CDER<br />

UNE SENSIBILISATION À GRANDE ÉCHELLE<br />

Diverses actions ont été menées pour informer les opérateurs, les partenaires ou le public susceptible d'être intéressé par l'initiative :<br />

articles dans la presse, émissions de radio en arabe et en berbère, reportages télévisés ;<br />

journée porte ouverte pour le programme dans différentes villes du Royaume (Casablanca, Agadir, Oujda, El Jadida) ;<br />

édition d'une plaquette de présentation du projet (en arabe et en français) et distribution de fiches d'information en arabe lors des enquêtes pour le<br />

recensement des hammams ;<br />

élaboration de sites internet pour les chaudronniers, accessibles à partir du site du programme.<br />

Bois énergie Bilan de synthèse<br />

11


Bois énergie Bilan de synthèse<br />

12<br />

Comité de pilotage<br />

MEMEE - CDER - HCEFLD<br />

Bailleurs de fonds<br />

Artisanat et Environnement<br />

Wilaya de Casablanca<br />

▼<br />

Volet urbain<br />

Association des propriétaires<br />

et exploitants de hammams (APEH)<br />

▼<br />

▼<br />

Bureaux d'études<br />

Audits - Etudes - Mesures<br />

▼<br />

Artisans<br />

chaudronniers<br />

ORGANISATION GÉNÉRALE DU PROJET<br />

Ministère de l'Energie, des Mines,<br />

de l'Eau et de l'Environnement<br />

MINISTERE DE TUTELLE<br />

▼<br />

CDER<br />

Agence d'exécution<br />

▼<br />

Cellule de Gestion du projet<br />

Direction de la Coopération internationale<br />

▼<br />

Développement et suivi technologique<br />

Direction des Opérations<br />

OFPPT<br />

Formation<br />

des chaudronniers<br />

Groupe<br />

Banque<br />

Populaire<br />

▼ ▼<br />

▼<br />

▼<br />

Propriétaires et exploitants de hammams<br />

▼<br />

▼<br />

Volet rural<br />

ONG (M&D et Association Ferkla), Communes<br />

rurales (Beni Fettah, Taza et Tanalt, Errachidia)<br />

Bureau d'études<br />

Etude Bois de feu.<br />

Etude poterie.<br />

Recensement<br />

typologique des<br />

hammams (Casablanca).<br />

▼<br />

Bailleurs de fonds<br />

AFD/<strong>FFEM</strong><br />

Région Taroudant<br />

Projet 1<br />

Commune rurale Beni Fattah (Taza)<br />

Projet 2<br />

Commune rurale Tanalt (Errachidia)<br />

Projet 3


Des perspectives… pour l'avenir<br />

Le succès de la phase pilote laisse présager une possible extension de ce type de projet à l'échelle du pays. Le programme peut être<br />

élargi à toutes les utilisations du <strong>bois</strong> de feu en cohérence avec les orientations de la politique nationale en matière d'environnement<br />

et de développement des énergies renouvelables.<br />

POURSUIVRE LA FORMATION<br />

La corporation des artisans chaudronniers doit poursuivre son effort de<br />

modernisation afin de pouvoir répondre aux nouvelles demandes du<br />

marché. Elle devrait bénéficier d'une formation étendue au territoire<br />

national dans les années à venir. Ces professionnels, souvent formés sur le<br />

tas, ont besoin d'une formation complémentaire sur le fonctionnement des<br />

chaudières améliorées et des hammams en général.<br />

DÉVELOPPER LE MARCHÉ AVEC LE SECTEUR PRIVÉ<br />

La démonstration du bénéfice pour l'environnement et de la rentabilité<br />

économique de l'opération incitent à placer la fabrication et la commercialisation<br />

des chaudières améliorées dans un circuit commercial soumis<br />

aux seules lois du marché. Toutefois, des mesures de soutien et de contrôle<br />

devront pouvoir assurer la qualité du produit, favoriser sa promotion et<br />

orienter le marché dans un premier temps.<br />

Il s'agit d'assurer que la diffusion se poursuive après la fin de cette étape<br />

pilote et qu'elle s'étende éventuellement à l'ensemble du pays.<br />

GARANTIR LA QUALITÉ DES ÉQUIPEMENTS ET DU SERVICE<br />

Pour lutter contre les malfaçons et maintenir la qualité de la fabrication, il faut<br />

pouvoir s'appuyer sur des outils de contrôle, de prescription et de décision,<br />

avec une collaboration étroite entre services publics et opérateurs privés.<br />

La certification technique<br />

Le modèle de chaudière devrait bénéficier d'un label de qualité (avec CPS et<br />

contrôle). Cette certification et l'attribution du label pourraient être assurées<br />

par le CDER de même que l'agrément des fabricants et des installateurs qui<br />

passeraient des tests de certification à l'issue d'une formation continue.<br />

L'ingénierie de l'efficacité énergétique<br />

Le dimensionnement de la chaudière, au stade du diagnostic initial, est<br />

déterminant pour le bon fonctionnement de l'installation et pour la<br />

rentabilité de l'investissement. Une attention particulière doit être accordée<br />

aux problèmes de raccordement des canalisations d'eau et des conduits<br />

d'évacuation des fumées. Il faut donc favoriser l'émergence de compétences<br />

professionnelles en matière de conseil, de contrôle des travaux et de montage<br />

de dossiers dans le domaine de l'efficacité énergétique, le coût de cette<br />

prestation pouvant être inclus dans le coût d'investissement de la chaudière.<br />

INTRODUIRE DES NORMES ET DES RÉGLEMENTATIONS<br />

Dans l'attente des décrets d'application de la loi du 12 mars 2003, relative à<br />

la lutte contre la pollution de l'air, les autorités communales qui délivrent les<br />

permis de construire peuvent déjà<br />

recommander l'utilisation de la chaudière<br />

améliorée. Les architectes chargés d'établir<br />

les plans de ces hammams disposent<br />

dorénavant de dossiers techniques leur<br />

permettant d'intégrer la chaudière<br />

améliorée dans leurs projets.<br />

COMMUNIQUER<br />

Parallèlement au rôle des autorités en<br />

matière de respect des règlements, les<br />

efforts devront se poursuivre en matière<br />

d'information des différents publics<br />

concernés à savoir les propriétaires de<br />

hammams, les prescripteurs, les décideurs<br />

et le grand public.<br />

Hammams<br />

traditionnels<br />

2 490 000 tonnes<br />

de co2/an<br />

Réduction de la<br />

pollution et l’émission<br />

des gaz nocifs de 40 %<br />

Hammams<br />

améliorés<br />

996 000 tonnes<br />

de co2/an<br />

Dégagement de CO2 par le secteur Hammam<br />

(traditionnel et amélioré)<br />

5 000 hammams (1,66 t de CO2/t de <strong>bois</strong>)<br />

Bois énergie Bilan de synthèse<br />

13


Ministère de l'Energie, des Mines,<br />

de l'Eau et de l'Environnement<br />

BOIS ENERGIE au Maroc<br />

Centre de Développement des Energies Renouvelables<br />

Direction de la Coopération Internationale<br />

Programme Bois-Energie<br />

BP. 6208, Agdal-Rabat<br />

Tél. 037 68 39 86 Fax. 037 68 39 87 E-mail : <strong>cder</strong>@menara.ma www.<strong>cder</strong>.org.ma

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