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De la richesse 2013

Nous nous sommes fixé pour objectif de protéger et d’augmenter sur le long terme les avoirs confiés par les clients. Spécialisés dans la gestion de fortune active et dans les solutions de placement sur mesure, nous offrons un conseil responsable et prévoyant. Ainsi, nous nous engageons à délivrer un service de qualité suisse et performant. La famille propriétaire s’y engage, de par son nom, depuis des générations.

Nous nous sommes fixé pour objectif de protéger et d’augmenter sur le long
terme les avoirs confiés par les clients. Spécialisés dans la gestion de fortune active
et dans les solutions de placement sur mesure, nous offrons un conseil responsable
et prévoyant. Ainsi, nous nous engageons à délivrer un service de qualité
suisse et performant. La famille propriétaire s’y engage, de par son nom, depuis
des générations.

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La <strong>richesse</strong> aux<br />

multiples<br />

facettes.<br />

<strong>De</strong> <strong>la</strong> valeur<br />

du savoir et de <strong>la</strong><br />

recherche.<br />

Qu’est-ce qui rend un<br />

pays riche?<br />

Richesse et<br />

responsabilité.<br />

Quelles sont les valeurs<br />

d’une vie riche?<br />

La santé,<br />

une <strong>richesse</strong>.<br />

La <strong>richesse</strong>:<br />

comment <strong>la</strong> protéger et<br />

l’augmenter?<br />

<strong>De</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>richesse</strong><br />

Portrait <strong>2013</strong>


A propos de Vontobel<br />

Nous nous sommes fixé pour objectif de protéger et d’augmenter sur le long<br />

terme les avoirs confiés par les clients. Spécialisés dans <strong>la</strong> gestion de fortune active<br />

et dans les solutions de p<strong>la</strong>cement sur mesure, nous offrons un conseil responsable<br />

et prévoyant. Ainsi, nous nous engageons à délivrer un service de qualité<br />

suisse et performant. La famille propriétaire s’y engage, de par son nom, depuis<br />

des générations.<br />

Nos compétences clés<br />

Protéger et augmenter les actifs: nous souhaitons protéger et augmenter sur le<br />

long terme les avoirs confiés par les clients. Ainsi, nous conseillons nos clients de<br />

manière prévoyante et responsable de génération en génération.<br />

Gérer activement <strong>la</strong> fortune: en pratiquant une gestion de fortune active, nous<br />

créons une plus-value financière pour nos clients. Pour ce faire, nous é<strong>la</strong>borons<br />

des solutions de qualité visant à optimiser le rendement et à gérer les risques.<br />

Appliquer des solutions de p<strong>la</strong>cement sur mesure: nous appliquons des solutions<br />

de p<strong>la</strong>cement sur mesure pour nos clients. Notre recherche prévoyante ainsi que<br />

nos compétences en matière de produits et de processus font de nous le partenaire<br />

idéal.<br />

Nos valeurs entrepreneuriales<br />

Nous pensons avec prévoyance, nous agissons de manière responsable et nous<br />

travaillons avec excellence pour nos clients.<br />

A fin décembre 2012, les avoirs confiés par nos clients s’élevaient à quelques<br />

CHF 150 milliards. Vontobel emploie environ 1’400 col<strong>la</strong>borateurs dans le monde<br />

répartis sur 21 sites. Les actions nominatives de Vontobel Holding AG sont cotées<br />

à <strong>la</strong> SIX Swiss Exchange. Les familles Vontobel et <strong>la</strong> Fondation Vontobel possèdent<br />

<strong>la</strong> majorité des actions et des voix.


Sommaire<br />

06<br />

Dr Zeno Staub<br />

La <strong>richesse</strong> aux<br />

nombreux visages.<br />

10<br />

Prof. Gottfried Schatz<br />

La <strong>richesse</strong> invisible.<br />

14<br />

Science et recherche.<br />

Faits et chiffres<br />

16<br />

Christophe Bernard<br />

Dans un océan de liquidités,<br />

les marchés nous réservent<br />

des surprises.<br />

4 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

18<br />

Dr Gerhard Schwarz<br />

La Suisse est riche, mais<br />

pas à cause de l’argent.<br />

22<br />

Pays, peuple et politique.<br />

Faits et chiffres<br />

24<br />

Georg Schubiger<br />

Forces qui restent,<br />

valeurs qui comptent.<br />

26<br />

Dr Hans Vontobel<br />

Richesse et responsabilité.<br />

28<br />

Prof. Georg Kohler<br />

Pour une <strong>richesse</strong><br />

compassionnelle.<br />

32<br />

Axel Schwarzer<br />

Quelle stratégie de<br />

p<strong>la</strong>cement fait mouche?<br />

34<br />

Roger Studer<br />

Profiter de <strong>la</strong> <strong>richesse</strong><br />

des idées.<br />

36<br />

Prof. Dr méd.<br />

Paul Robert Vogt<br />

La santé, un cadeau.<br />

40<br />

L’être humain et <strong>la</strong> santé.<br />

Faits et chiffres<br />

42<br />

Herbert J. Scheidt<br />

Assumer <strong>la</strong> responsabilité<br />

de <strong>la</strong> fortune.<br />

44<br />

Vontobel en chiffres.


Chère lectrice, cher lecteur,<br />

Qu’est-ce que <strong>la</strong> <strong>richesse</strong>? Oublions <strong>la</strong> réponse évidente<br />

que l’on attend des spécialistes en gestion de fortune, c’està-dire<br />

l’argent, l’or, les titres et les immeubles. Certes, ce sont<br />

des valeurs qui ont indubitablement une grande importance<br />

pour les affaires bancaires. Mais il existe une tout autre <strong>richesse</strong><br />

qui peut être, dans son genre, un bien inestimable et<br />

un grand cadeau. Il s’agit par exemple d’une vie bien remplie<br />

et menée de façon autonome, d’amitiés qui perdurent à travers<br />

les hauts et les bas ou simplement de <strong>la</strong> capacité d’être<br />

heureux.<br />

Si nous étendons notre regard de l’individu à <strong>la</strong> société,<br />

nous trouvons une <strong>richesse</strong> multiple. Nous y découvrons<br />

les valeurs communes qui lient des groupes de femmes et<br />

d’hommes réunis fi nalement par le hasard – et c’est le cas<br />

de tous les peuples – en une société civile humaine. Grandement<br />

sous-estimée est <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> invisible des idées, qui<br />

cherchent leur réalisation dans <strong>la</strong> recherche et le développement<br />

et souvent <strong>la</strong> trouvent. Un autre élément de <strong>la</strong> <strong>richesse</strong><br />

est l’Etat libéral qui garantit les droits fondamentaux à ses<br />

citoyennes et citoyens et qui veille à ce que <strong>la</strong> communauté<br />

Herbert J. Scheidt<br />

Président du Conseil d’administration<br />

profite équitablement de <strong>la</strong> vigueur de son économie. Il y a<br />

encore <strong>la</strong> santé, qui échoit simplement à <strong>la</strong> plupart d’entre<br />

nous. C’est un immense cadeau, dont l’importance nous<br />

échappe souvent. Sur ces aspects et d’autres encore de<br />

<strong>la</strong> <strong>richesse</strong>, quatre auteurs de renom issus du monde de <strong>la</strong><br />

science nous apportent un éc<strong>la</strong>irage parfois étonnant. Il<br />

s’agit de Gottfried Schatz, biochimiste, de Georg Kohler,<br />

philosophe, de Gerhard Schwarz, économiste, et de Paul<br />

Robert Vogt, chirurgien du cœur.<br />

Alors quel est le bien le plus précieux – pour ainsi dire<br />

<strong>la</strong> <strong>richesse</strong> – d’une banque? La question peut de prime<br />

abord déconcerter, pourtant <strong>la</strong> réponse est évidente. C’est<br />

<strong>la</strong> confiance des clients, qui doit être méritée jour après jour.<br />

C’est aussi <strong>la</strong> puissance créatrice des col<strong>la</strong>borateurs qui, avec<br />

leurs talents et leurs connaissances, génèrent de <strong>la</strong> plus-value<br />

en s’impliquant dans leur travail. Nous souhaitons par cette<br />

publication vous montrer combien <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> est diverse et<br />

souligner quelques-uns de ses aspects.<br />

Bonne lecture du Portrait <strong>2013</strong> de Vontobel.<br />

Dr Zeno Staub<br />

Chief Executive Offi cer<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 3


Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 5


6 Vontobel Portrait <strong>2013</strong>


Dr Zeno Staub<br />

<strong>De</strong>puis 2011, Dr Zeno Staub est CEO de Vontobel. Il a d’abord été<br />

directeur financier (CFO) de Vontobel dont il a ensuite dirigé successivement<br />

l’Investment Banking et l’Asset Management. Il a été auparavant<br />

cofondateur d’une société de conseil en gestion d’entreprise. Zeno Staub<br />

a obtenu un doctorat en économie de l’Université de St-Gall.<br />

<br />

Dr Zeno Staub<br />

Chief Executive Officer<br />

Monsieur Staub, notre thème est <strong>la</strong><br />

<strong>richesse</strong>. Où en est actuellement <strong>la</strong><br />

Suisse à cet égard?<br />

La Suisse se porte bien dans l’ensemble,<br />

même très bien dans certains<br />

domaines. Ce que montrent les nombreux<br />

chiffres macro-économiques<br />

qui sont impressionnants par rapport<br />

à ceux d’autres pays. Il s’agit là d’une<br />

performance remarquable sur fond de<br />

crise de <strong>la</strong> dette en Europe. Cependant,<br />

il me paraît important de ne pas limiter<br />

<strong>la</strong> <strong>richesse</strong> à sa seule dimension matérielle.<br />

En effet, <strong>la</strong> véritable <strong>richesse</strong> d’un<br />

pays comprend bien d’autres aspects.<br />

Lesquels par exemple?<br />

La liberté individuelle du citoyen,<br />

<strong>la</strong> capacité et <strong>la</strong> volonté de <strong>la</strong> Suisse<br />

de respecter, du moins dans une <strong>la</strong>rge<br />

mesure, toutes ces libertés – heureusement<br />

d’ailleurs qu’il est devenu moins<br />

important de les protéger. Le fait de<br />

mettre à <strong>la</strong> disposition de tous ses<br />

habitants une communauté qui fonctionne,<br />

rendant ainsi possible de vivre<br />

ensemble dans <strong>la</strong> dignité et l’égalité<br />

des chances. Et que nous puissions encore,<br />

comme citoyens, être en prise directe<br />

avec notre Etat et non faire partie<br />

d’un groupe revendicatif coupé de ses<br />

origines et évoluant dans un système.<br />

Votre apologie <strong>la</strong>isse entendre que<br />

vous pourriez attribuer encore d’autres<br />

valeurs à <strong>la</strong> Suisse.<br />

Quand on vient de passer un<br />

week-end de ski en famille, impossible<br />

de ne pas penser à <strong>la</strong> beauté du<br />

paysage. C’est un privilège de pouvoir<br />

vivre en paix dans un espace aussi petit<br />

présentant une telle diversité visuelle<br />

et culturelle.<br />

Une autre force véritable de <strong>la</strong><br />

Suisse réside dans sa grande efficacité.<br />

Pauvre en matières premières, ce pays<br />

a appris très tôt que ce désavantage<br />

ne pouvait être compensé que par un<br />

esprit d’entreprise ouvert sur le monde<br />

associé à une grande motivation de<br />

travailleurs très bien formés. Ces aspects<br />

aussi contribuent à <strong>la</strong> <strong>richesse</strong><br />

d’un pays.<br />

Quelles conditions un pays doit-il<br />

remplir pour être prospère?<br />

Richesse et prospérité pour le plus<br />

grand nombre s’épanouissent là où<br />

<strong>la</strong> société, l’Etat et l’économie interagissent<br />

selon des règles c<strong>la</strong>ires et où<br />

les citoyens – qui se cachent toujours<br />

derrière des notions abstraites comme<br />

«société» ou «Etat» – exigent de <strong>la</strong><br />

liberté en offrant leur responsabilité en<br />

contrepartie. Cet échange est plus ou<br />

moins favorisé par les institutions établies.<br />

C’est là où se situe l’un des plus<br />

gros avantages de <strong>la</strong> Suisse: le fédéralisme,<br />

<strong>la</strong> subsidiarité, <strong>la</strong> démocratie<br />

directe et – si on ose encore <strong>la</strong> citer en<br />

<strong>2013</strong> – <strong>la</strong> concurrence fiscale. Tels sont<br />

en fin de compte les facteurs décisifs<br />

qui sont partie intégrante du modèle<br />

suisse.<br />

Ne s’agit-il pas là de préceptes libéraux<br />

habituels?<br />

Oui, impossible de les éviter, mais<br />

pas seulement. Permettez-moi de revenir<br />

à ma réponse à votre dernière<br />

question. Le citoyen a le droit et le<br />

devoir d’exiger <strong>la</strong> liberté, mais il doit<br />

s’en acquitter en assumant son pendant,<br />

<strong>la</strong> responsabilité. Autrement dit,<br />

le citoyen est responsable de ses faits<br />

et gestes. A l’extrême, l’acceptation<br />

de l’échec fait, dans une concurrence<br />

économique libre, partie de ce principe.<br />

Cette responsabilité s’étend au<br />

bien commun et implique de prendre<br />

conscience que, dans une certaine<br />

mesure, il est nécessaire de répartir <strong>la</strong><br />

<strong>richesse</strong> afin qu’elle puisse bénéficier à<br />

tous.<br />

Tournons-nous vers <strong>la</strong> banque. La<br />

vraie <strong>richesse</strong> d’une banque réside<br />

dans sa crédibilité et dans <strong>la</strong> confiance<br />

que ses clients lui accordent. Est-ce<br />

aussi votre avis?<br />

En effet, <strong>la</strong> confiance et <strong>la</strong> crédibilité<br />

sont fondamentales. Que faire<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 7


Ce qui fait <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> d’un pays: <strong>la</strong><br />

nature, l’identité, l’urbanité, l’ouverture<br />

au monde et <strong>la</strong> liberté individuelle.<br />

pour gagner <strong>la</strong> confiance des clients<br />

et <strong>la</strong> conserver sur <strong>la</strong> durée? Comment<br />

devenir crédible en tant qu’entreprise?<br />

Ma réponse est simple: nous devons<br />

faire ce que nous disons et tenir ce que<br />

nous promettons. Dans le domaine<br />

bancaire, <strong>la</strong> devise «<strong>De</strong>s paroles aux<br />

actes» est plus d’actualité que jamais.<br />

La confiance se gagne.<br />

Avant <strong>la</strong> crise financière, j’aurais dit<br />

que, en tant que banque suisse, nous<br />

avions un certain crédit de confiance<br />

et que nous allions nous en montrer<br />

dignes au fil du temps. Mais <strong>la</strong> crise<br />

a tout bouleversé: l’image du monde<br />

financier, <strong>la</strong> perception des banques<br />

dans le public, le nouveau rôle des<br />

autorités de régu<strong>la</strong>tion, <strong>la</strong> critique du<br />

secret bancaire dans le monde entier<br />

et bien d’autres choses encore. Aujourd’hui,<br />

les banques suisses, comme<br />

les banques étrangères, doivent rebâ-<br />

8 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

tir <strong>la</strong> confiance à partir de zéro, car<br />

le crédit qu’elles avaient a disparu.<br />

Les banques performantes qui créent<br />

de <strong>la</strong> plus-value continuent d’avoir <strong>la</strong><br />

confiance de leurs clients, tandis que<br />

les autres <strong>la</strong> perdent assez rapidement.<br />

Comment <strong>la</strong> banque Vontobel s’assuret-elle<br />

de pouvoir gagner <strong>la</strong> confiance<br />

des clients à l’avenir également?<br />

Nous nous limitons à ce que nous<br />

savons réellement faire. Une banque<br />

privée a été, est et restera un organisme<br />

à qui ses clients confient leur<br />

<strong>richesse</strong>. Cette fortune y est gérée<br />

et p<strong>la</strong>cée par des professionnels. Les<br />

clients qui nous remettent aujourd’hui<br />

un certain montant de leur patrimoine<br />

liquide devraient recevoir, quand ils<br />

reviendront nous voir dans une dizaine<br />

d’années, plus que ce qu’ils ont déposé<br />

maintenant. Ce<strong>la</strong> étant, les objectifs et<br />

les attentes sont très différents d’un<br />

client à l’autre et dépendent de divers<br />

facteurs, comme <strong>la</strong> monnaie choisie ou<br />

<strong>la</strong> situation personnelle du client. Nous<br />

utilisons toutes nos capacités et toutes<br />

nos forces pour réaliser ces objectifs<br />

le mieux possible. Pour nous, le mandat<br />

est c<strong>la</strong>ir: nous voulons protéger et<br />

accroître <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> de nos clients. Il ne<br />

peut y avoir aucun doute à cet égard,<br />

même si le contexte économique est<br />

difficile et que <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> est attaquée<br />

de toutes parts.<br />

L’indépendance est-elle aussi une<br />

forme de <strong>richesse</strong>?<br />

Certainement, car celui qui est<br />

indépendant peut décider en toute<br />

liberté et mène sa barque comme il<br />

l’entend. C’est là un avantage considérable<br />

pour l’avenir. Dans les temps<br />

incertains que nous allons vivre pendant<br />

quelques années encore, l’indépendance<br />

d’une banque privée ren-<br />

© Alessandro <strong>De</strong>l<strong>la</strong> Vel<strong>la</strong>, Keystone


© Jürg Schmitt, Keystone<br />

contre un grand intérêt. Qui plus est,<br />

sa famille propriétaire donne à notre<br />

banque un fort ancrage supplémentaire.<br />

<strong>De</strong>puis quatre générations en effet,<br />

<strong>la</strong> famille Vontobel illustre parfaitement<br />

<strong>la</strong> manière d’assumer pleinement<br />

<strong>la</strong> <strong>richesse</strong> et <strong>la</strong> responsabilité.<br />

Y aura-t-il encore des innovations<br />

dans le private banking ou a-t-on déjà<br />

découvert depuis longtemps tout ce<br />

qui devait l’être?<br />

Il y a eu récemment des phases au<br />

cours desquelles certains prestataires<br />

ont jeté beaucoup trop d’innovations<br />

sur le marché. Ce<strong>la</strong> ne pouvait pas<br />

fonctionner car les prestations de base<br />

du private banking sont re<strong>la</strong>tivement<br />

stables. Il s’agit de protéger et d’accroître<br />

<strong>la</strong> fortune de nos clients. Dans<br />

notre domaine, il faut chercher longtemps<br />

pour trouver un «océan bleu».<br />

Jamais il n’y aura de découverte totale-<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

ment nouvelle dans le private banking,<br />

pour ce<strong>la</strong> notre mission est bien trop<br />

immuable. Toutefois, il y aura toujours<br />

des gens très fortunés qui nécessitent<br />

des prestations sortant de l’ordinaire.<br />

Pour les leur fournir, il existe plusieurs<br />

voies. En effet, dans un monde globalisé,<br />

les bonnes idées ne se trouvent pas<br />

dans <strong>la</strong> rue. Il est nécessaire de procéder<br />

à des recherches approfondies<br />

et de maîtriser des processus d’investissement<br />

bien rôdés pour répondre<br />

à ces défis. Mais en ce qui concerne<br />

le côté administratif (procédures et<br />

traitements) également, il faut produire<br />

de gros efforts pour satisfaire à<br />

des exigences croissantes. Les clients<br />

souhaitent d’une part avoir affaire à<br />

une petite manufacture gérée par des<br />

personnes qu’ils connaissent bien et<br />

d’autre part ils attendent de nous des<br />

compétences considérables en matière<br />

de produits.<br />

Qu’est-ce qui compte le plus, <strong>la</strong> force<br />

de l’organisation ou les qualifications<br />

du conseiller?<br />

Les deux sont nécessaires. Dans<br />

le contexte global actuel, le meilleur<br />

des conseillers ne peut pas remplir son<br />

mandat sans une organisation très efficace<br />

pour l’assister. Chaque banque<br />

a besoin d’un moteur, qui est l’organisation<br />

derrière le conseiller. Quand<br />

le moteur est faible, celui-ci ne peut<br />

pas fonctionner au mieux quelles que<br />

soient ses qualités. Si le moteur est bon<br />

mais le conseiller faible, le système<br />

ne marchera pas non plus. Tous les<br />

maillons de <strong>la</strong> chaîne de valeur doivent<br />

être forts pour que le client obtienne<br />

d’excellents résultats. Ce défi se renouvelle<br />

jour après jour, semaine après<br />

semaine et année après année. <<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 9


Prof. Gottfried Schatz<br />

«Nous sommes un pays pauvre qui a seulement beaucoup<br />

d’argent.» C’est par cette remarque intelligente qu’un<br />

diplomate arabe de l’OPEC a défendu sa patrie, diabolisée par<br />

des journalistes occidentaux lors d’un débat télévisé organisé<br />

après l’embargo pétrolier de 1973. Cet argument nous rappelle<br />

que l’on ne mesure en général <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> qu’à l’aune de<br />

ses fruits visibles. Pourtant ceux-ci sont les enfants du passé,<br />

voire du hasard. La véritable <strong>richesse</strong> d’un pays n’est visible<br />

que pour celui qui sait comment naissent des idées nouvelles.<br />

Celles-ci sont <strong>la</strong> source de <strong>la</strong> vraie <strong>richesse</strong> qui assure non<br />

seulement l’aujourd’hui, mais aussi le surlendemain.<br />

Comme l’énergie électrique, les idées nouvelles ne se<br />

<strong>la</strong>issent pas stocker, ni transmettre par héritage. Chaque<br />

génération doit recommencer à son tour leur quête, sans se<br />

limiter aux sciences naturelles ou aux technologies. Celles-ci<br />

sont en effet impuissantes à résoudre les problèmes les plus<br />

pressants de notre société qui sont de nature sociale et politique.<br />

La compétition pour de nouvelles idées qui se livre<br />

aujourd’hui dans le monde entier est sans pitié et se déroule à<br />

toute vitesse; une avance qui aura pris une décennie pour se<br />

concrétiser peut être perdue en quelques années.<br />

Les idées nouvelles exigent d’avoir le courage de remettre<br />

en question le savoir reçu et, s’il le faut, de le jeter aux orties.<br />

Le savoir est figé et, par conséquent, ennemi de <strong>la</strong> nouveauté.<br />

L’Europe se refuse cependant à le reconnaître; elle considère<br />

que savoir et science sont synonymes, comme les parties inséparables<br />

d’un tout qui auraient une seule et même tâche. Mais<br />

comme <strong>la</strong> remplir coûte cher, l’Europe veut enfermer le monde<br />

de <strong>la</strong> science dans des limites aussi étroites que possible.<br />

Ce malentendu menace <strong>la</strong> force innovatrice de l’Europe<br />

et provoque nombre des problèmes qui assaillent <strong>la</strong> science<br />

10 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

Prof. Gottfried Schatz<br />

étudie <strong>la</strong> chimie et <strong>la</strong> biochimie à Graz. Il enseigne et effectue des recherches à Vienne, à<br />

l’Université Cornell à Ithaca/New York et plus tard au Biozentrum à Bâle qu’il dirige temporairement.<br />

Ses découvertes sur <strong>la</strong> formation des mitochondries sont distinguées par de nombreux<br />

prix. <strong>De</strong>puis sa retraite, Gottfried Schatz continue de publier. Son dernier ouvrage s’intitule<br />

«Au-delà des gènes» (Presses polytechniques et universitaires romandes, 2012). Il y décrit<br />

dans 19 essais les phénomènes biologiques qui marquent notre conception de l’homme.<br />

de nos jours. Pour les maîtriser, il faut bien comprendre que<br />

science et savoir sont de nature fondamentalement différente<br />

et doivent donc être encouragés de façon différente. Au fond,<br />

<strong>la</strong> science ne s’occupe pas du savoir mais du non-savoir, autrement<br />

dit de l’ignorance. Son but est de transformer cette<br />

dernière en savoir, sachant que le processus de transformation<br />

est généralement plus important que son résultat. Nombreux<br />

sont les chercheurs qui considèrent en effet que le savoir qu’ils<br />

créent est presque un sous-produit, <strong>la</strong>issant à d’autres <strong>la</strong> tâche<br />

d’en prendre soin. Pour un vrai chimiste, par exemple, un<br />

manuel de chimie est en réalité une histoire de <strong>la</strong> chimie, un<br />

résumé qu’il connaît déjà ou devrait connaître. En revanche,<br />

<strong>la</strong> chimie vraie est un résultat surprenant obtenu en <strong>la</strong>boratoire,<br />

une information inattendue venant d’un collègue ou un<br />

exposé sur une nouvelle découverte. Les nouvelles idées ne<br />

naissent pas sur le terrain connu du savoir transmis, mais à sa<br />

frontière <strong>la</strong> plus lointaine, là où le savoir le cède à l’ignorance.<br />

Les mondes étranges de l’ignorance<br />

Pourtant, dans le quotidien de <strong>la</strong> science, <strong>la</strong> plupart des<br />

scientifiques s’occupent de l’administration et de <strong>la</strong> transmission<br />

du savoir; <strong>la</strong> conversion de l’ignorance en savoir est<br />

réservée à une petite minorité de chercheurs actifs. Et au sein<br />

de cette minorité, seule une élite minuscule se voit accorder<br />

le privilège de réaliser le but suprême du savant: créer une<br />

nouvelle ignorance, c’est-à-dire découvrir quelque chose<br />

que nous ignorions sans savoir que nous l’ignorions. Quand,<br />

pour nous les Européens, Christophe Colomb a découvert<br />

l’Amérique du Nord, Sigmund Freud, le subconscient, et Max<br />

P<strong>la</strong>nck, le quantum d’énergie, ils nous ont ouvert les nouveaux<br />

mondes mystérieux du non-savoir, dont l’exploration a<br />

profondément modifié <strong>la</strong> vision que nous avons de nous et du<br />

monde.<br />

Le savoir n’est pas une marchandise qui peut être soigneusement<br />

emballée, étiquetée et entreposée en lieu sûr


© Christian Grund, 13photo<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 11


pour l’éternité. Il ressemble plutôt à un zoo où les animaux<br />

sauvages se <strong>la</strong>ncent contre les barreaux de leur cage, les brisent<br />

parfois et donnent naissance à une progéniture inattendue.<br />

«La guerre, on ne <strong>la</strong> fait pas: c’est elle qui nous fait»,<br />

cette affirmation de Jean-Paul Sartre s’applique, par analogie,<br />

aussi au savoir. Sous l’assaut de <strong>la</strong> recherche scientifique,<br />

celui-ci ne cesse de changer et, par conséquent, de nous<br />

changer nous aussi. Certes, nous parvenons à le maîtriser, pas<br />

pour longtemps, ou le falsifions sciemment, mais en fin de<br />

compte, il sera inéluctablement plus fort que nous. Il suit ses<br />

propres lois, que nous ne pouvons pas connaître avec précision<br />

ni modifier. Si <strong>la</strong> citation attribuée à Victor Hugo: «Rien<br />

n’a plus de force qu’une idée dont l’heure est venue» n’est<br />

pas authentique, elle est pourtant vraie.<br />

La science n’est pas <strong>la</strong> gardienne de <strong>la</strong> stabilité et de<br />

l’ordre mais une incorrigible révolutionnaire qui, avec ses nouvelles<br />

idées, sème un trouble créatif. Elle ne rend pas notre vie<br />

plus calme mais plus libre. La science bafoue les dogmes et<br />

déstabilise – tout comme l’art novateur. Dès lors, il n’est pas<br />

étonnant que les Etats totalitaires les oppriment tous deux.<br />

Le poète russe Ossip Mandelstam a eu ces paroles amères<br />

pour qualifier <strong>la</strong> culture de <strong>la</strong> terreur de Staline: «Seule <strong>la</strong> Russie<br />

respecte <strong>la</strong> poésie, puisqu’elle tue des gens en son nom.<br />

Où donc <strong>la</strong> poésie est-elle un motif de mort?» En 1941, Ivan<br />

Maisky, à l’époque ambassadeur soviétique en Grande-Bretagne,<br />

a fait savoir au monde entier que «dans l’Union soviétique,<br />

il n’y a pas de p<strong>la</strong>ce pour une science libre».<br />

Penser l’inconcevable<br />

Le scientifique ne considère pas le changement perpétuel<br />

de notre savoir comme une menace. Le bactériologue<br />

américain George Packer Berry, professeur à <strong>la</strong> Harvard Medical<br />

School, l’a exprimé il y a quelques décennies de manière<br />

provocatrice en s’adressant en ces termes à ses étudiants du<br />

premier semestre: «La moitié de ce que nous allons vous apprendre<br />

est fausse, malheureusement je ne peux pas vous dire<br />

<strong>la</strong>quelle.» Les scientifiques ont une re<strong>la</strong>tion ambivalente avec<br />

le savoir: ils misent tout sur son acquisition et une fois qu’ils<br />

y sont parvenus, ils ne lui font plus confiance et ne cessent<br />

de le remettre en question. Posséder un savoir est, pour un<br />

savant, bien moins important que sa conviction de pouvoir en<br />

créer un nouveau grâce à l’observation et à <strong>la</strong> pensée critique.<br />

Le savoir est un produit du passé, comment pourrait-il assurer<br />

l’avenir dans un monde en constante évolution? Seule <strong>la</strong><br />

force, éternellement jeune, de <strong>la</strong> recherche scientifique le peut,<br />

car elle cherche dans le moment présent l’hypothèse du futur<br />

qui nous donnera de nouvelles idées. Celles-ci ne jaillissent<br />

que rarement d’un collectif ou d’une institution mais presque<br />

toujours d’un anticonformiste isolé qui nage à contre-courant<br />

et met en doute les dogmes communément acceptés. Il voit<br />

ce que chacun voit mais pense ce que personne n’a encore<br />

pensé avant lui. Ses nouvelles idées reposent sur l’intuition<br />

que le chemin de A à C, que tous recherchent, ne passe pas<br />

par B, mais par X ou Z. Tout ce<strong>la</strong> exige un courage intellectuel,<br />

qui est le don primordial d’un chercheur créatif. Les dangers<br />

ne le font pas reculer s’ils lui promettent un nouveau savoir.<br />

12 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

Le savant américain John Augustus Shedd l’encourage par ces<br />

mots: «Un navire dans un port est certes en sûreté, mais ce<br />

n’est pas pour ce<strong>la</strong> qu’il a été construit.»<br />

Certes, le savoir a une grande valeur, mais il ne faudrait<br />

pas le surévaluer. Nos écoles, nos universités et notre politique<br />

de <strong>la</strong> science sont trop axées sur le savoir, étouffant ainsi <strong>la</strong><br />

pensée critique et indépendante, qui est pourtant au cœur de<br />

<strong>la</strong> science. Le grand public et de nombreux politiciens pensent<br />

que <strong>la</strong> recherche est un processus parfaitement logique<br />

au cours duquel le chercheur pose patiemment pierre après<br />

pierre jusqu’à l’achèvement d’un bâtiment dont les p<strong>la</strong>ns<br />

ont été minutieusement préparés. Or, <strong>la</strong> recherche innovatrice<br />

se situe quasiment à l’opposé: elle joue sur l’intuition,<br />

ne se <strong>la</strong>isse guère p<strong>la</strong>nifier, est pleine de surprises et parfois<br />

même chaotique – exactement comme l’art avant-gardiste.<br />

Science et avant-garde ne sont pas des promenades sur des<br />

voies dégagées, mais des expéditions en terre inconnue, dans<br />

lesquelles les chercheurs et les artistes se fourvoient souvent.<br />

Quand règnent le calme et l’ordre, ce<strong>la</strong> signifie que les cartes<br />

sont déjà dessinées et les têtes créatives ailleurs, précisément<br />

là où leur intuition les a conduites.<br />

Les fruits de <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> invisible<br />

La capacité de penser et faire du neuf est <strong>la</strong> vraie <strong>richesse</strong><br />

d’un pays. En Suisse, cette force a produit des fruits visibles<br />

que le monde entier lui envie. Une telle force ne s’achète pas<br />

ou ne peut pas être libérée en une nuit. Elle nécessite des<br />

soins patients et déterminés pour qu’elle croisse lentement.<br />

Elle se nourrit des talents que chaque génération nous offre<br />

en cadeau et que nous devons systématiquement encourager.<br />

Il n’est pas possible de p<strong>la</strong>nifier les talents, ni de les créer, mais<br />

il est facile de les brimer, voire de les détruire. Les talents sont<br />

très vulnérables, c’est pourquoi nous en perdons tellement,<br />

trop. La croyance qu’un «talent s’imposera toujours» est une<br />

légende dangereuse et une menace pour l’innovation. Une<br />

autre menace, particulièrement dans une Suisse qui n’aime<br />

pas les têtes qui dépassent, est un dévoiement de <strong>la</strong> démocratie<br />

qui peine à accepter les talents peu ordinaires et les<br />

enferme dans un carcan.<br />

Pour préserver et multiplier <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> invisible de<br />

l’Europe, il ne s’agit pas de mettre sur pied un programme de<br />

recherche sophistiqué mais seulement de respecter trois règles<br />

simples. Nous devons:<br />

• choisir les chercheurs les plus talentueux avec rigueur,<br />

mais équité, même si ce<strong>la</strong> doit heurter une compréhension<br />

pervertie du principe de démocratie;<br />

• leur donner ensuite les moyens nécessaires de manière<br />

ciblée, même s’il en reste moins pour les autres;<br />

• enfin, avoir <strong>la</strong> patience de les <strong>la</strong>isser penser et chercher<br />

librement pendant un temps convenable.<br />

Car <strong>la</strong> véritable <strong>richesse</strong> d’un pays se fonde notamment<br />

sur l’humilité et le respect devant <strong>la</strong> vulnérabilité de <strong>la</strong> force<br />

créatrice de l’être humain.


© Christian Grund, 13photo<br />

© Christian Grund, 13photo<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 13


Faits et chiffres<br />

La diversité mondiale des espèces.<br />

Nombre (estimation)<br />

Source: Rainer Flindt, Biologie in Zahlen (La biologie en chiffres)<br />

Insectes<br />

1’000’000<br />

Papillons<br />

120’000<br />

• Environ deux millions d’espèces animales sont actuellement<br />

connues. Les experts estiment à près de 20 millions<br />

celles qui n’ont pas encore été découvertes.<br />

• Chaque année, on découvre quelque 20’000 espèces<br />

nouvelles.<br />

• Les naturalistes pensent que jusqu’à dix millions d’espèces<br />

vivent dans les mers.<br />

• Au cours des 120 années écoulées, quelque 350 espèces animales<br />

considérées comme disparues ont été redécouvertes.<br />

Source: Beobachter Natur<br />

Prix Nobel de physique<br />

Prix décernés de 1901 à 2011, par pays de résidence<br />

Source: www.nobelprize.org<br />

51 20 19 4<br />

Les cinq plus grandes îles du monde.<br />

Surface en milliers de km 2<br />

Source: The Economist, <strong>2013</strong><br />

Groen<strong>la</strong>nd<br />

2’176<br />

Prix Nobel de chimie<br />

Prix décernés de 1901 à 2011, par pays de résidence<br />

Source: www.nobelprize.org<br />

Baffin<br />

507<br />

Nouvelle-Guinée<br />

809<br />

Bornéo<br />

746<br />

Madagascar<br />

587<br />

45 23<br />

15 6<br />

USA Grande-Bretagne Allemagne Suisse USA Grande-Bretagne Allemagne Suisse<br />

14 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

Poissons<br />

20’600<br />

Oiseaux<br />

8’600<br />

Mammifères<br />

3’700


Prix Nobel de médecine<br />

Prix décernés de 1901 à 2011, par pays de résidence<br />

Source: www.nobelprize.org<br />

53 23 15<br />

USA Grande-Bretagne Allemagne Suisse<br />

Dépenses en recherche et développement<br />

en milliards USD<br />

USA 420.10<br />

Japon<br />

183.42<br />

Allemagne<br />

95.52<br />

Corée du Sud 37.92<br />

Suisse 15.78<br />

Suède 15.60<br />

Taïwan 12.47<br />

Israël 9.56<br />

Danemark 9.54<br />

Fin<strong>la</strong>nde 9.23<br />

Les 10 meilleurs dans <strong>la</strong> recherche<br />

et le développement<br />

en % du PIB<br />

1%<br />

2%<br />

3%<br />

4%<br />

5%<br />

Israël<br />

Fin<strong>la</strong>nde<br />

Corée du Sud<br />

Suède<br />

Japon<br />

Danemark<br />

Suisse<br />

Taïwan<br />

USA<br />

Allemagne<br />

Source: The Economist, 2010<br />

6<br />

Les quatre pays les plus innovants du monde<br />

Global Innovation Index Rankings 2012, Score 0–100<br />

Source: The Global Innovation Index/INSEAD, 2012<br />

68 64 63 61<br />

Suisse Suède Singapour Fin<strong>la</strong>nde<br />

Brevets par pays<br />

Nombre de brevets pour 100’000 habitants/pays<br />

Source: The Economist, 2010<br />

Luxembourg<br />

Emirats arabes unis<br />

Ir<strong>la</strong>nde<br />

Suisse<br />

Taïwan<br />

Corée du Sud<br />

Japon<br />

Singapour<br />

Suède<br />

France<br />

L’ETH Zurich –<br />

en réseau avec le monde entier<br />

4’252<br />

2’021<br />

1’768<br />

1’564<br />

1’403<br />

1’296<br />

1’112<br />

970<br />

855<br />

694<br />

• forme actuellement 17’187 étudiants<br />

provenant de 80 pays; 30.8% sont des<br />

étudiantes.<br />

• 36.1% des étudiants viennent de l’étranger.<br />

• attire les meilleurs scientifiques du monde:<br />

68% des 462 professeurs (hommes et<br />

femmes) sont de nationalité étrangère.<br />

• fortement axée sur <strong>la</strong> pratique: quelque 240<br />

«spin-offs» ont été créées entre 1996 et<br />

2011 dans l’environnement de l’ETHZ.<br />

• annonce chaque année environ 80 brevets.<br />

Source: ETHZ, Jahresbericht 2011<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 15


16 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

Christophe Bernard<br />

est stratège en chef de Vontobel. Il préside le Comité de p<strong>la</strong>cement<br />

et est, à ce titre, responsable de <strong>la</strong> stratégie de p<strong>la</strong>cement de<br />

<strong>la</strong> banque. Christophe Bernard possède dans ce domaine plus<br />

de vingt ans d’expérience.<br />

<br />

<br />

Christophe Bernard<br />

Stratège en chef de Vontobel<br />

Qui aurait cru, début 2012, que, malgré <strong>la</strong> persistance de <strong>la</strong><br />

crise, les marchés financiers auraient connu une superbe hausse<br />

dans bien des parties du monde? Et que parmi les gagnants,<br />

il y aurait des entreprises en lien avec le marché immobilier<br />

américain ou des obligations de pays européens périphériques<br />

que les investisseurs auraient soigneusement évitées jusqu’il y<br />

a peu? Cette évolution a été déclenchée par les banques centrales<br />

qui ont inondé l’économie – et les marchés – de liquidités<br />

à bas prix. L’année <strong>2013</strong>, <strong>la</strong> sixième depuis l’éc<strong>la</strong>tement de <strong>la</strong><br />

crise, ne devrait pas non plus être avare de surprises. Voyons<br />

d’abord comment se présentent les fondamentaux: en <strong>2013</strong>,<br />

<strong>la</strong> conjoncture mondiale devrait se redresser légèrement. Les<br />

pays émergents joueront le rôle de locomotive et leur produit<br />

intérieur brut croîtra de l’ordre de 5.5% en moyenne.<br />

Envol du dragon chinois<br />

Comparés aux pays occidentaux en proie à de grandes<br />

difficultés, telles que le dé<strong>la</strong>brement des finances publiques<br />

et le vieillissement de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, les pays émergents<br />

semblent être des parangons de stabilité économique. Qui<br />

plus est, leurs banques centrales ont pu réagir à un fléchissement<br />

conjoncturel en abaissant les taux d’intérêt, tandis<br />

que celles de l’Occident n’avaient plus aucune marge de<br />

manœuvre. L’économie mondiale est de plus en plus tributaire<br />

de <strong>la</strong> dynamique des marchés émergents. En effet,<br />

alors que leur contribution à sa croissance était de 30%<br />

environ dans les années 1980, elle atteint aujourd’hui 50%<br />

et devrait encore augmenter à l'avenir.<br />

A cet égard, <strong>la</strong> Chine occupe une position particulière.<br />

Contribuant à hauteur de 14% à <strong>la</strong> performance économique<br />

mondiale, <strong>la</strong> Chine est déjà <strong>la</strong> deuxième économie<br />

mondiale, et, selon les estimations du Fonds monétaire<br />

international (FMI), elle pourrait même se hisser à <strong>la</strong> première<br />

p<strong>la</strong>ce au cours de cette décennie. Certes, il est fort<br />

peu probable que l’Empire du Milieu retrouve des taux de<br />

croissance supérieurs à 9% comme par le passé, mais nous<br />

pensons qu'une croissance de 8% – un chiffre impressionnant<br />

– est possible en <strong>2013</strong>.<br />

Les Etats-Unis ont du potentiel<br />

L’endettement de <strong>la</strong> zone euro préoccupera encore<br />

longtemps les marchés. Le contraste avec les pays émergents<br />

continue de s’accentuer, car ceux-ci sont nombreux<br />

aujourd’hui à cofinancer par le biais du FMI certains pays<br />

industrialisés assaillis par les difficultés de refinancement<br />

de leur dette. Petite digression: au XX e siècle, l’Allemagne<br />

était, après deux guerres mondiales, le plus gros débiteur de<br />

l’Occident. Les créanciers, dont <strong>la</strong> Grèce faisait alors partie,<br />

ont renoncé à une part substantielle de leurs créances, permettant<br />

ainsi le miracle économique des années 1950.<br />

Nous prévoyons pour <strong>2013</strong> une croissance des pays<br />

développés bien plus faible que celle des pays émergents,<br />

dans une fourchette al<strong>la</strong>nt de 0.5% environ pour <strong>la</strong> zone<br />

euro à 1.8% pour les Etats-Unis. Ces derniers sont susceptibles<br />

de nous surprendre agréablement. En effet, selon<br />

toute apparence, le marché du logement y poursuit son<br />

rétablissement. En outre, l’importance grandissante de <strong>la</strong><br />

production de gaz et de pétrole de schiste aux Etats-Unis<br />

va non seulement bouleverser l’approvisionnement énergétique<br />

de <strong>la</strong> plus grande économie du monde, mais aussi<br />

influer sur son déficit extérieur et sa politique industrielle.


Choisir soigneusement les titres<br />

Qu’implique cette situation pour les investisseurs?<br />

Nous leur conseillons de constituer un portefeuille le plus<br />

robuste possible. Conseil banal semble-t-il de prime abord.<br />

Pourtant, il s’agit au premier chef d’éviter les pertes dans le<br />

cadre du budget de risque du client. S’agissant des actions<br />

et d’autres p<strong>la</strong>cements à risque, les perspectives à moyen<br />

et long terme demeurent intactes. En ce qui concerne les<br />

obligations, <strong>la</strong> tendance haussière se poursuit depuis une<br />

trentaine d’années, mais tôt ou tard <strong>la</strong> hausse s’arrêtera.<br />

Quoi qu’il en soit, <strong>la</strong> sélection des titres doit être faite soigneusement.<br />

En tant que gérants actifs, nous voyons du potentiel<br />

dans les sociétés de qualité sous-évaluées. En outre,<br />

nous tentons d’identifier les thèmes prometteurs – dans les<br />

secteurs ou les pays – et d’anticiper les tendances lourdes.<br />

<strong>De</strong> manière générale, les investisseurs devraient miser<br />

sur des titres de qualité offrant de bons rendements et s’assurer<br />

de <strong>la</strong> stabilité des dividendes. En effet, un dividende<br />

élevé ne garantit pas qu’il le restera à l’avenir. Concernant<br />

les obligations, les emprunts d’Etat de <strong>la</strong> zone euro (hors<br />

Allemagne) ne peuvent pas être considérés comme sûrs.<br />

En revanche, les emprunts des pays émergents libellés en<br />

dol<strong>la</strong>rs sont plus intéressants. Leur solvabilité est certes<br />

inférieure, mais sur une trajectoire ascendante, et leur<br />

rendement plus élevé p<strong>la</strong>ide en leur faveur. On peut, par<br />

exemple, préférer aux actions certains emprunts d’entreprise<br />

à rendement élevé.<br />

Les banques centrales en territoire inconnu<br />

En <strong>2013</strong>, il est fort probable que les banques centrales<br />

garderont les robinets des liquidités ouverts. Une partie de<br />

ces liquidités devrait continuer à s’investir sur les marchés<br />

financiers. Mais faire tourner <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nche à billets n’est pas<br />

sans conséquences à long terme. Goethe avait déjà abordé<br />

ce sujet. Dans «Faust II», Méphisto conseille à l’empereur<br />

de créer de <strong>la</strong> monnaie papier: «Un tel papier en guise<br />

d’or et de perles est très commode, tout le monde sachant<br />

précisément ce qu’il possède. Avec ce<strong>la</strong>, nulle nécessité<br />

de marchander ou d’échanger, chacun peut s’enivrer à<br />

son gré d’amour et de vin.» En utilisant cette citation en<br />

guise d’avertissement contre des injections trop généreuses<br />

de liquidités, Jens Weidmann, le président de <strong>la</strong> <strong>De</strong>utsche<br />

Bundesbank, a fait fureur dans le milieu des banquiers centraux.<br />

Toujours est-il qu’en agissant de <strong>la</strong> sorte, les instituts<br />

d’émission entrent en territoire inconnu.<br />

En résumé, nous sommes d’un optimisme mesuré pour<br />

l’année <strong>2013</strong>, et pour les investisseurs, tout se jouera dans<br />

<strong>la</strong> sélection des thèmes les plus prometteurs. <<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 17


Dr Gerhard Schwarz<br />

La Suisse est un pays riche. Par habitant, son produit intérieur<br />

brut de 50’000 dol<strong>la</strong>rs le p<strong>la</strong>ce au troisième rang du<br />

c<strong>la</strong>ssement mondial (aux prix de 2012). Tandis que <strong>la</strong> fortune<br />

moyenne se situe à 375’000 dol<strong>la</strong>rs, le hissant à <strong>la</strong> tête de tous<br />

les pays; elle est environ cent fois plus élevée qu’en Inde. Neuf<br />

et demi pour cent de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion possède une fortune supérieure<br />

à un million de dol<strong>la</strong>rs et seuls Singapour, le Koweït et<br />

le Qatar dépassent un tel montant. Cette <strong>richesse</strong> monétaire<br />

est répartie de manière plus égale que dans d’autres pays,<br />

grâce notamment à une assurance vieillesse (2 e pilier) basée<br />

sur l’épargne plutôt que sur <strong>la</strong> redistribution. Pourtant, <strong>la</strong> Suisse<br />

s’en prévaut rarement, malgré une érosion de <strong>la</strong> culture de <strong>la</strong><br />

litote, tant prisée autrefois, qui se fait jour depuis quelques<br />

décennies sous l’influence des pratiques anglo-saxonnes. Les<br />

vil<strong>la</strong>s de Dal<strong>la</strong>s restent toutefois bien plus grandes que celles<br />

de <strong>la</strong> Suisse, le style des couches sociales supérieures de <strong>la</strong><br />

France ou de l’Espagne plus féodal, le luxe des oligarques<br />

russes plus ostentatoire et l’apparence des cheiks pétroliers plus<br />

tape-à-l’œil.<br />

Images déformées et clichés<br />

Les auteurs de romans policiers, les journalistes de boulevard<br />

et les politiciens du monde entier affectionnent de dessiner<br />

une image déformée et généralement pleine de clichés<br />

d’une Suisse particulièrement riche, qui doit sa prospérité<br />

presque exclusivement aux gnomes quelque peu sulfureux<br />

de Zurich. Certes, sachant que les banques suisses abritent<br />

quelque 2’250 milliards de dol<strong>la</strong>rs de fortune privée, ce<strong>la</strong> représente<br />

tout de même un quart de <strong>la</strong> fortune privée mondiale<br />

sous gestion. En outre, <strong>la</strong> Suisse possède par habitant<br />

plus de grandes entreprises d’envergure p<strong>la</strong>nétaire disposant<br />

d’un patrimoine énorme à l’étranger que d’autres nations.<br />

Le chiffre est deux fois et demie plus élevé que celui des<br />

18 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

Dr Gerhard Schwarz<br />

est Directeur du think tank Avenir Suisse depuis 2010. Il travaille pendant près de trente ans à <strong>la</strong><br />

«Neue Zürcher Zeitung», où il occupe différentes fonctions: correspondant économique à Paris, puis<br />

chef de <strong>la</strong> rubrique économique depuis 1994 et rédacteur en chef adjoint de 2008 à 2010. Il obtient<br />

un doctorat en économie de l’Université de Saint-Gall. Pour ses études, il séjourne en Colombie et<br />

aux Etats-Unis, où il reçoit un diplôme de l’Advanced Management Program de <strong>la</strong> Harvard Business<br />

School. Il est, depuis 1989, chargé de cours à l’Université de Zurich.<br />

Pays-Bas qui vient immédiatement après <strong>la</strong> Suisse. Mais n’oublions<br />

pas que dans les deux cas, les propriétaires de ces fortunes<br />

ne sont en général pas des Suisses. On occulte également<br />

le fait que, en matière de prospérité, <strong>la</strong> Suisse a rattrapé, entre<br />

<strong>la</strong> fin du XIX e siècle et <strong>la</strong> Première Guerre mondiale, les Pays-<br />

Bas et <strong>la</strong> Grande-Bretagne, toutes deux puissances coloniales,<br />

à une époque où l’évasion fiscale ne jouait quasiment aucun<br />

rôle. C’est essentiellement l’économie «réelle» qui a permis ce<br />

rattrapage, en particulier l’industrie chimique et pharmaceutique,<br />

celle des produits alimentaires et des machines ainsi que<br />

l’internationalisation précoce de ces quatre secteurs.<br />

Au-delà de tous les chiffres et de toutes les déformations,<br />

en creusant sous <strong>la</strong> surface on voit que <strong>la</strong> vraie <strong>richesse</strong> de <strong>la</strong><br />

Suisse ne réside pas seulement, ni même essentiellement, dans<br />

le patrimoine en mains privées. Ce qui fait de <strong>la</strong> Suisse un pays<br />

apparemment riche ce sont plutôt les facteurs que l’étude de <strong>la</strong><br />

Banque mondiale intitulée «Where is the Wealth of Nations?»<br />

nomme, outre le capital naturel (paysage, matières premières)<br />

et le capital productif (instal<strong>la</strong>tions, bâtiments, infrastructure),<br />

le capital immatériel (formation, conduite politique, qualité des<br />

autorités, système juridique).<br />

Les auteurs de l’étude réalisée en 2006 pour <strong>la</strong> Suisse ont<br />

calculé, sur <strong>la</strong> base de ces trois genres de capital, une fortune<br />

d’environ 700’000 francs par habitant. Ce qui p<strong>la</strong>ce notre pays<br />

au premier rang, loin devant le Danemark, <strong>la</strong> Suède, les Etats-<br />

Unis et l’Allemagne. Alors que dans les pays les plus pauvres,<br />

entre un tiers et <strong>la</strong> moitié de <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> provient des ressources<br />

naturelles, dans les pays riches comme <strong>la</strong> Suisse et l’Allemagne,<br />

le capital immatériel domine avec une part de plus de 80%.<br />

On le comprend, mais que dans ces deux nations <strong>la</strong> <strong>richesse</strong><br />

naturelle ne représente qu’à peu près 1% de <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> totale<br />

suscite des questions. Qui pourrait penser en effet qu’il n’existe<br />

pas de lien entre <strong>la</strong> Suisse et une nature d’une beauté rare sur


© Christian Grund, 13photo<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 19


un espace aussi petit? Soignée et bichonnée jusqu’au dernier<br />

brin d’herbe, parfois même trop, cette nature finit par apparaître<br />

comme un mé<strong>la</strong>nge de Ballenberg et de Disney<strong>la</strong>nd.<br />

Toutefois, il y a de beaux endroits partout dans le monde.<br />

Par conséquent, <strong>la</strong> Suisse doit avoir une <strong>richesse</strong> encore plus<br />

spécifique que <strong>la</strong> beauté de <strong>la</strong> nature. Celle-là se trouve dans<br />

<strong>la</strong> diversité linguistique, culturelle et religieuse qui existe sur<br />

un très petit espace et p<strong>la</strong>ce le «vivre ensemble» dans un défi<br />

permanent tout en l’enrichissant. Citons encore l’interaction<br />

de traits de caractère dont chacun pris isolément ne peut pas<br />

être décrit comme étant typiquement helvétique, mais qui ensemble<br />

constituent ce que l’on pourrait appeler <strong>la</strong> «suissitude»:<br />

ponctualité (aussi celle des trains), précision, fiabilité, propreté,<br />

amour de l’ordre, discrétion, préservation des ressources, recherche<br />

de <strong>la</strong> qualité et sens de <strong>la</strong> tradition. On peut y ajouter<br />

une infrastructure remarquablement bien développée, qui fait<br />

généralement fi du spectacu<strong>la</strong>ire, notamment architectural,<br />

mais qui fonctionne et se <strong>la</strong>isse entretenir à des coûts raisonnables,<br />

tandis qu’à l’étranger, combien d’objets de prestige<br />

se délitent sous l’action de <strong>la</strong> rouille. La parcimonie, qui frise<br />

parfois l’avarice, de <strong>la</strong> Suisse amène les investissements à tenir<br />

compte, en général, du «pire», c’est-à-dire des coûts d’exploitation<br />

qu’il faut assumer année après année. On ne construit<br />

que ce qui peut être entretenu. Ce qui confère à <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> de<br />

<strong>la</strong> Suisse une solide durabilité.<br />

Une cohésion sociale vivante<br />

La cohésion sociale, qui a longtemps été plus forte que<br />

dans les pays limitrophes, fait aussi partie de <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> de <strong>la</strong><br />

Suisse. C’est probablement une raison majeure de <strong>la</strong> liberté et<br />

de <strong>la</strong> sécurité qui règnent en Suisse, sans dispositif policier excessif.<br />

Les observateurs étrangers s’étonnent toujours de voir<br />

les membres de notre gouvernement voyager en train ou en<br />

tram sans garde rapprochée ou aller en fin de semaine à l’épicerie<br />

du coin faire leurs emplettes. Ce comportement «normal»<br />

leur paraît être une vraie <strong>richesse</strong>. Nombreux sont les éléments<br />

qui ont contribué à forger cette cohésion sociale: le service militaire<br />

obligatoire, le système de milice qui prévaut dans <strong>la</strong> vie<br />

politique et sociétale, une formation qui offre au moins deux<br />

filières, l’académique et l’apprentissage dual en entreprise, <strong>la</strong><br />

propension au compromis, une nécessité vitale précisément en<br />

20 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

raison de <strong>la</strong> diversité, et une distribution nettement plus équitable<br />

des revenus (avant leur redistribution par l’Etat) que par<br />

exemple en Suède. Malheureusement, cette «<strong>richesse</strong> sociale»<br />

a été sérieusement mise à mal par des pratiques sa<strong>la</strong>riales inspirées<br />

des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, mais elle n’est pas<br />

encore totalement détruite.<br />

Ce<strong>la</strong> étant, <strong>la</strong> plus grande <strong>richesse</strong> de <strong>la</strong> Suisse demeure <strong>la</strong><br />

conception confédérale de l’Etat, dont découle le système politique<br />

et toutes ses ramifications. La construction décentralisée<br />

de l’appareil étatique basée sur le fédéralisme et l’autonomie<br />

des communes se traduit par une grande proximité du citoyen<br />

et une forte identification à l’Etat. <strong>De</strong> surcroît, cette décentralisation<br />

permet de rechercher les meilleures solutions dans<br />

le cadre d’une concurrence permanente entre les collectivités<br />

territoriales – <strong>la</strong> concurrence fiscale n’étant qu’un des aspects,<br />

certes important, de cette situation. La démocratie directe est<br />

l’expression d’un Etat construit de bas en haut, un Etat au service<br />

des citoyens qui ne fait pas montre d’une souveraineté<br />

excessive. Celui-là ne s’intéresse à leurs comptes bancaires que<br />

lorsqu’il existe le soupçon fondé d’un grave délit.<br />

Cette participation remarquable des citoyens à toutes les<br />

décisions politiques entraîne une responsabilisation plus forte et<br />

les oblige à s’informer continuellement. Que cette participation<br />

représente une <strong>richesse</strong>, d’une certaine manière intérieure, les<br />

résultats d’une étude sur le bonheur réalisée par Bruno S. Frey<br />

et Alois Stutzer («Happiness and Economics», 2002) le confirment.<br />

Les deux chercheurs ont interrogé des personnes qui ont<br />

déménagé de cantons où elles avaient moins de possibilités de<br />

participer pour aller s’installer dans d’autres où <strong>la</strong> démocratie<br />

participative et <strong>la</strong> proximité du citoyen étaient plus manifestes.<br />

Ils ont également comparé des étrangers qui n’avaient pas de<br />

droits politiques avec des Suisses qui en disposaient pleinement.<br />

Les résultats sont c<strong>la</strong>irs: plus le citoyen peut influer directement<br />

sur les décisions politiques, plus il est satisfait.<br />

Les supposées faiblesses sont de véritables forces<br />

Paradoxalement, un aspect du système politique que certains<br />

considèrent comme une faiblesse s’avère l’une des plus<br />

grandes <strong>richesse</strong>s de <strong>la</strong> Suisse. Il s’agit de caractéristiques<br />

comme <strong>la</strong> stabilité, <strong>la</strong> constance et <strong>la</strong> lenteur inhérentes au


La Landsgemeinde en Appenzell. L’archétype de <strong>la</strong> démocratie directe<br />

à <strong>la</strong> mode de Suisse: avoir son mot à dire, participer à <strong>la</strong> décision,<br />

assumer <strong>la</strong> responsabilité du tout.<br />

fédéralisme et à <strong>la</strong> démocratie directe. La lourdeur du système<br />

peut certes entraver ici et là <strong>la</strong> mise en œuvre de réformes urgentes,<br />

mais elle empêche au moins aussi souvent de prendre<br />

des décisions inutiles, voire dommageables. En outre, <strong>la</strong> lourdeur<br />

donne au pays cette stabilité inébran<strong>la</strong>ble que les êtres<br />

humains semblent grandement apprécier tant dans <strong>la</strong> politique<br />

que dans <strong>la</strong> vie privé. Nulle part ailleurs, on <strong>la</strong> trouve liée à ce<br />

point à <strong>la</strong> démocratie et à <strong>la</strong> sécurité juridique.<br />

Ce n’est donc pas par hasard que <strong>la</strong> riche Helvétie occupe<br />

une p<strong>la</strong>ce d’excellence au c<strong>la</strong>ssement international, comme<br />

par exemple dans le «Nation Brand Index» où elle a <strong>la</strong> meilleure<br />

image parmi les petits Etats. Ces excellents résultats ne<br />

se fondent jamais sur sa <strong>richesse</strong> «monétaire» mais toujours et<br />

fortement sur de nombreux facteurs dits «mous» (non quantifiables),<br />

tels que <strong>la</strong> stabilité, <strong>la</strong> bonne conduite du gouvernement,<br />

des conditions-cadres libérales, l’ouverture, le système<br />

de valeurs et <strong>la</strong> qualité de vie. Ce qui vaut pour le domaine<br />

privé vaut aussi dans le domaine politique.<br />

© Matrin Rüetschi, Keystone<br />

Le peuple a le dernier mot. Même les lois édictées par le Parlement à<br />

Berne sont soumises à <strong>la</strong> volonté du peuple par le biais des votations.<br />

«Ce que vous avez hérité de vos ancêtres, il faut le mériter<br />

par vous-même, autrement ce ne sera jamais à vous»,<br />

fait dire Goethe à Faust dans son célèbre monologue. <strong>De</strong><br />

nos jours, <strong>la</strong> Suisse porte trop peu d’attention à sa <strong>richesse</strong><br />

intangible, à ses nombreux facteurs mous qui rendent le pays<br />

unique. Elle risque de se banaliser, de négliger <strong>la</strong> cohésion<br />

sociale, le système politique, <strong>la</strong> constance, <strong>la</strong> stabilité et <strong>la</strong> fiabilité.<br />

Elle court le danger de se niveler par le bas en sacrifiant<br />

aux courants à <strong>la</strong> mode d’un environnement changeant. Ce<br />

faisant, elle mettait également en péril sa <strong>richesse</strong> matérielle,<br />

sa prospérité, car les deux vont de pair. La Suisse serait-elle<br />

véritablement riche si elle ne savait qu’attirer l’argent? Jamais,<br />

elle ne serait devenue aussi riche sans ses particu<strong>la</strong>rismes institutionnels,<br />

culturels et sociaux, qui font de <strong>la</strong> Suisse un pays<br />

riche, aux deux sens du terme.<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 21<br />

© Florian Kalotay, 13photo


Pays, peuple et politique.<br />

Faits et chiffres<br />

C<strong>la</strong>ssement de <strong>la</strong> Suisse parmi les 195 Etats du monde<br />

Source: The Economist, <strong>2013</strong><br />

136e 13e 93e 5e 50e 3e Superficie Popu<strong>la</strong>tion <strong>De</strong>nsité de Economie (PIB) Exportations Liberté Compétitivité Gestion de<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

économique<br />

fortune privée<br />

18<br />

parcs naturels d’importance<br />

nationale, qui représentent<br />

14.7% de <strong>la</strong> superficie du<br />

pays; 3 autres parcs naturels<br />

régionaux ont déposé une<br />

demande.<br />

Piz Basodino<br />

3’272m<br />

22 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

0.4%<br />

superficie de <strong>la</strong> Suisse<br />

par rapport à l’Europe;<br />

mais elle possède 5%<br />

des réserves d’eau.<br />

8’875<br />

sommets dans les montagnes<br />

suisses, dont<br />

48 dépassent l’altitude<br />

de 4’000 m.<br />

19 e 1 er<br />

2’408<br />

communes, 26 cantons,<br />

1 Etat fédéral constituent<br />

<strong>la</strong> Suisse.<br />

70<br />

millions d’éplucheurs Rex<br />

vendus à ce jour. L’un des<br />

objets les plus fameux de<br />

l’histoire du design suisse.<br />

Monte Rosa<br />

4’634m<br />

2’181<br />

heures d’ensoleillement<br />

annuel à Cimetta. Ce vil<strong>la</strong>ge<br />

près de Locarno est le plus<br />

ensoleillé de Suisse.<br />

1944<br />

année de <strong>la</strong> création par<br />

Hans Hilfiker de <strong>la</strong> célèbre<br />

horloge qui orne toutes les<br />

gares des Chemins de fer<br />

fédéraux (CFF).<br />

Täschhorn<br />

4’491m


Dom<br />

4’545m<br />

Consommation d’eau potable<br />

La popu<strong>la</strong>tion suisse économise<br />

l’eau: alors que <strong>la</strong> consommation<br />

d’eau potable s’élevait,<br />

il y a 30 ans, à plus de<br />

500 litres par habitant<br />

et par jour,<br />

elle est tombée<br />

aujourd’hui à<br />

325 litres.<br />

Votations nationales, comparaison avec d’autres pays (1970–1990)<br />

Source: Hans Hirter, politologue, Lexique du Parlement<br />

Suisse<br />

Italie<br />

Australie<br />

Ir<strong>la</strong>nde<br />

Danemark<br />

France<br />

158<br />

18<br />

17<br />

9<br />

4<br />

2<br />

déposées<br />

122<br />

Source: Chancellerie fédérale, 2012<br />

Initiatives popu<strong>la</strong>ires<br />

1971–2011<br />

Chastelhorn<br />

2’973m<br />

acceptées<br />

11<br />

La Suisse compte généralement<br />

plus de votations<br />

chaque année que l’ensemble<br />

des autres Etats.<br />

refusées<br />

111<br />

Leckihorn<br />

3’068m<br />

Droits politiques<br />

des citoyens<br />

Suisse UE<br />

Source: Hans Hirter, politologue, Lexique du Parlement; Chancellerie fédérale<br />

Vote: le droit d’élire<br />

Eligibilité: le droit d’être élu<br />

Droit de suffrage: le droit de<br />

voter sur des questions de fond.<br />

Droit d’initiative: le droit de sou-<br />

mettre des propositions visant<br />

à l’é<strong>la</strong>boration ou à <strong>la</strong> modifica-<br />

tion d’actes légis<strong>la</strong>tifs.<br />

Droit de référendum: le droit<br />

de statuer définitivement<br />

sur l’approbation ou le refus<br />

des décisions importantes<br />

de l’Assemblée fédérale.<br />

Droit de pétition: le droit de<br />

toute personne d’adresser des<br />

pétitions aux autorités, qui sont<br />

tenues d’en prendre acte.<br />

34%<br />

des jeunes Suisses âgés de 16 à 25 ans<br />

s’engagent dans des projets à but social.<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 23<br />

© Robert Bösch, Keystone


Georg Schubiger<br />

Responsable Private Banking<br />

La p<strong>la</strong>ce financière suisse est encore et toujours <strong>la</strong> première<br />

adresse au monde pour <strong>la</strong> gestion de fortune: à fin<br />

2012, <strong>la</strong> fortune des déposants étrangers dans les banques<br />

suisses s’élevait à 2’393 milliards de francs, ce qui représentait,<br />

selon les statistiques de <strong>la</strong> Banque nationale suisse, 231<br />

milliards de plus que l’année précédente.<br />

Les défis du private banking<br />

Il n’en reste pas moins que, depuis <strong>la</strong> crise financière, les<br />

changements structurels ont transformé durablement le private<br />

banking: l’endettement croissant des pays industrialisés<br />

et <strong>la</strong> pression qui en résulte pour augmenter les recettes fiscales,<br />

<strong>la</strong> montée des normes régu<strong>la</strong>trices et les exigences plus<br />

élevées de <strong>la</strong> clientèle quant aux prestations et à <strong>la</strong> transparence<br />

p<strong>la</strong>cent notre branche face à de grands défis. En outre,<br />

<strong>la</strong> crise financière a fait c<strong>la</strong>irement apparaître les lignes de<br />

rejet. Même si, pour le moment, l’environnement de marché<br />

semble positif, <strong>la</strong> confiance dans les marchés et l’industrie<br />

financière est toujours ébranlée.<br />

Ces défis ont c<strong>la</strong>irement <strong>la</strong>issé des traces dans l’industrie<br />

du private banking suisse. Même si <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce financière suisse a<br />

peu perdu de son attractivité, il n’en reste pas moins que des<br />

24 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

études de marché ont révélé qu’un quart environ des banques<br />

privées suisses ont bouclé 2012 par une perte. La question est<br />

donc de savoir comment relever ces défis activement et avec<br />

succès.<br />

Le client au centre<br />

Les ruptures structurelles conduisent nécessairement à<br />

des changements dans toute l’industrie du private banking.<br />

<strong>De</strong>s exemples d’autres branches montrent c<strong>la</strong>irement que<br />

ceux qui sortiront vainqueurs de tels changements sont les<br />

établissements qui auront perçu et accepté ces changements<br />

de bonne heure et qui se seront adaptés rapidement au nouvel<br />

environnement ou qui auront contribué activement à<br />

modeler ces transformations. C’est pourquoi nous entendons<br />

être les premiers et non les derniers à relever ces défis. Ce<strong>la</strong><br />

étant, les clients se trouvent au centre de notre réflexion et<br />

de notre action. Ils nous confient des biens et s’attendent à<br />

ce que ceux-ci soient protégés dans <strong>la</strong> durée et qu’ils augmentent.<br />

Les clients privés fortunés sont exigeants et ont, à<br />

juste titre, des attentes élevées. Seul mérite leur confiance le<br />

gestionnaire de fortune qui est en mesure de p<strong>la</strong>cer ses clients<br />

au centre de tous ses efforts et qui, chaque jour, s’engage à<br />

nouveau pour leur prospérité.


Georg Schubiger<br />

dirige Private Banking depuis 2012 et est membre de <strong>la</strong> Direction<br />

du Groupe Vontobel. Auparavant, il a assumé pendant dix ans des<br />

fonctions dirigeantes auprès de <strong>la</strong> Danske Bank à Copenhague et du<br />

Groupe Sampo à Helsinki. Il a étudié <strong>la</strong> finance et <strong>la</strong> comptabilité<br />

à l’Université de St-Gall où il a obtenu une licence en économie et<br />

en sciences politiques au Collège d’Europe à Bruges, sanctionnée par<br />

un diplôme.<br />

<br />

<br />

Les besoins des clients changent constamment. Aussi <strong>la</strong><br />

sécurité est-elle un élément fondamental des re<strong>la</strong>tions avec<br />

eux. Dans les domaines des p<strong>la</strong>cements, de <strong>la</strong> gestion des<br />

risques et du conseil, le client exige des compétences élevées;<br />

en d’autres termes, une réponse spécifique à ses exigences.<br />

Pour Vontobel, <strong>la</strong> situation initiale est attractive<br />

Etablissement moderne, fort de plus de 85 ans d’histoire,<br />

disposant d’un solide bi<strong>la</strong>n, de fonds propres élevés et<br />

d’un actionnariat stable, Vontobel est un garant de sécurité.<br />

La banque agit de manière responsable et prévoyante. Nous<br />

pensons à long terme et ne cherchons pas des succès rapides.<br />

La gestion de fortune est notre métier de base. Les compétences<br />

en matière d’investissement et de gestion des risques<br />

en sont l’élément central. Afin de pouvoir réagir rapidement<br />

aux changements dans les marchés et d’assurer les buts qui<br />

ont été définis ensemble, nous utilisons des techniques de<br />

p<strong>la</strong>cement et des concepts modernes ainsi qu’une gestion des<br />

risques dynamique. En outre, grâce à notre modèle d’affaire<br />

intégré, les connaissances et le savoir-faire des meilleurs analystes<br />

et des gérants de portefeuilles institutionnels (asset<br />

management), ainsi que <strong>la</strong> recherche, dont l’excellence a été<br />

maintes fois primée, se trouvent réunis pour que les p<strong>la</strong>cements<br />

de nos clients privés soient couronnés de succès.<br />

Finalement, les compétences dans le conseil, alliées à un<br />

sens élevé du service, deviennent encore plus importantes.<br />

Dans un environnement où les perspectives de rendement ne<br />

cessent de diminuer, <strong>la</strong> plus-value pour les clients doit venir<br />

précisément de solutions individuelles et sur mesure. C’est ici<br />

qu’un processus de conseil global joue un rôle-clé. Il ne s’agit<br />

pas seulement de définir des attentes de rendement/risque<br />

abstraites, mais aussi de tenir compte des intérêts du client,<br />

de ses idées d’investissement et de ses appréhensions. Il s’agit<br />

enfin d’englober dans cette approche les questions re<strong>la</strong>tives<br />

à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification de <strong>la</strong> fortune, de l’imposition et de <strong>la</strong> prévoyance.<br />

Pour pouvoir nous adapter à des conditions changeantes,<br />

nous développons constamment nos processus, prestations<br />

et compétences. C’est ainsi, par exemple, que notre offre de<br />

conseil en p<strong>la</strong>cements dispose depuis deux ans d’un modèle<br />

de conseil et de surveil<strong>la</strong>nce du portefeuille qui n’a rien perdu<br />

de son caractère innovant. Le mandat de portefeuille, que<br />

nous avons <strong>la</strong>ncé début <strong>2013</strong>, dans <strong>la</strong> gestion de fortune,<br />

se fonde sur une technique de p<strong>la</strong>cement moderne visant à<br />

éviter des pertes élevées. Les risques sont pilotés de manière<br />

dynamique au moyen d’un budget de risque prédéfini.<br />

Prestation et confiance constituent <strong>la</strong> pierre angu<strong>la</strong>ire<br />

des re<strong>la</strong>tions avec <strong>la</strong> clientèle. L’orientation systématique de<br />

nos prestations sur le client, notre action responsable et c<strong>la</strong>irvoyante<br />

nous donnent les moyens nécessaires pour accompagner<br />

ce dernier avec succès dans <strong>la</strong> durée, tout en tenant<br />

compte de ses besoins croissants. <<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 25


Dr Hans Vontobel<br />

Président d’honneur<br />

Nombreuses sont les sources de <strong>richesse</strong>: l’esprit d’entreprendre,<br />

le talent, <strong>la</strong> prise de risque ou le sens de <strong>la</strong> famille.<br />

Cependant, <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> peut aussi être due au hasard, à un<br />

héritage ou à des circonstances favorables, personne ne le<br />

conteste.<br />

Pour ma part, j’ai eu, depuis 96 ans, le bonheur<br />

d’apprendre à connaître le monde et les êtres humains. J’ai<br />

donc eu suffisamment de temps pour découvrir combien <strong>la</strong><br />

<strong>richesse</strong> matérielle peut être parfois fugace ou que de grandes<br />

fortunes se forment souvent dans des lieux où on ne les attendait<br />

pas.<br />

Ce temps très long m’a aussi donné <strong>la</strong> joie et <strong>la</strong> satisfaction<br />

de voir qu’un grand nombre de personnes fortunées donnent<br />

un sens à leur <strong>richesse</strong>, en permettant de réaliser des projets, et<br />

en donnant une chance à des gens, en particulier les moins fortunés,<br />

qui ne l’auraient jamais obtenue de l’Etat ou par d’autres<br />

voies. Le monde du mécénat et des fondations d’utilité publique<br />

est divers, généreux et très <strong>la</strong>rgement réparti. Et surtout,<br />

il est peu connu, car il fait le bien en étant caché ou dans <strong>la</strong><br />

pénombre, cherchant rarement le feu des projecteurs.<br />

A <strong>la</strong> recherche de <strong>la</strong> prospérité<br />

Cette <strong>richesse</strong>, couplée à une responsabilité sociale,<br />

m’inspire quelques réflexions. Permettez-moi d’abord une<br />

petite parenthèse. L’histoire nous apprend en effet que les<br />

empires, si grands et si puissants soient-ils, ne sont pas destinés<br />

à durer une éternité, pas plus que les <strong>richesse</strong>s qu’ils<br />

ont créées à leur apogée. L’essor et l’expansion de l’Empire<br />

romain ont été suivis d’un effondrement spectacu<strong>la</strong>ire. Si,<br />

pour lui, cette chute a été douloureuse, elle a marqué pour<br />

les peuples et les puissances qui s’y opposaient le début<br />

de leur propre envol. Les Romains n’ont pas été les seuls<br />

26 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

Dr Hans Vontobel<br />

a étudié le droit à l’Université de Zurich. Puis il est entré dans <strong>la</strong> banque<br />

à Genève en commençant au bas de l’échelle. Par <strong>la</strong> suite, il est devenu<br />

partenaire et Président du Conseil d’administration de <strong>la</strong> Bank Vontobel.<br />

Hans Vontobel, 96 ans, est aujourd’hui Président d’honneur.<br />

à vivre une aube et un crépuscule, les empires espagnol,<br />

britannique, ottoman, russe, mongol et chinois ont subi le<br />

même sort. Quelle que soient <strong>la</strong> grandeur et <strong>la</strong> puissance<br />

d’un empire, d’un Etat ou d’une alliance de nations, ils<br />

atteignent tous un jour ou l’autre leur date d’expiration et<br />

s’effondrent pour donner naissance à quelque chose de nouveau.<br />

Il y des gagnants et des perdants, mais heureusement,<br />

ce ne sont pas toujours les mêmes. Ceux qui profitent le plus<br />

longtemps de leur <strong>richesse</strong>, sont ceux qui savent l’utiliser de<br />

manière à <strong>la</strong> fois intelligente et responsable.<br />

L’être humain et sa responsabilité<br />

En tant que banquier, j’ai ma vie durant côtoyé de<br />

nombreuses personnes considérées comme riches, voire<br />

très riches. Nombre d’entre elles et leurs familles ont créé<br />

de multiples fondations à but non lucratif. Leurs capitaux<br />

se chiffrent en milliards qui génèrent des revenus réguliers.<br />

Chaque année, les fondations de notre pays distribuent<br />

entre 1.5 et 2 milliards de francs. Ce qui correspond assez<br />

précisément au montant cumulé des budgets de six des<br />

26 cantons, soit Uri, Nidwald, Obwald, G<strong>la</strong>ris, Appenzell<br />

Rhodes-Intérieures et Appenzell Rhodes-Extérieures.<br />

A mon avis, il s’agit d’une performance qui mérite le<br />

respect. Car tous ces fondateurs privés donnent sans rien<br />

attendre en retour. Ils donnent volontairement dans le seul<br />

et unique but de permettre aux bénéficiaires de réaliser un<br />

projet ou d’accomplir une tâche qu’ils n’auraient pas pu<br />

exécuter par leurs propres moyens. Ils donnent parce qu’ils<br />

souhaitent s’engager pour le bien de <strong>la</strong> société. Les uns soutiennent<br />

des projets re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> cohésion sociale. Les autres,<br />

de jeunes talents dans <strong>la</strong> science et <strong>la</strong> recherche, afin que ces<br />

derniers travaillent dans de meilleures conditions. D’autres<br />

encore se soucient de personnes âgées, de <strong>la</strong> nature, d’espèces<br />

en danger, de régions de montagne isolées, de projets<br />

de développement en Afrique ou en Amérique <strong>la</strong>tine et de<br />

bien d’autres choses encore.


Le bonheur des autres<br />

Ces fondateurs ont un trait en commun: ils souhaitent<br />

agir pour permettre à autrui de se développer. Une telle attitude<br />

est à l’opposé de l’intérêt personnel. Et elle est bien<br />

plus répandue chez les personnes riches que le désir jamais<br />

satisfait de posséder plus. C’est en tout cas ainsi que je le<br />

perçois.<br />

En Europe, <strong>la</strong> culture des fondations représente une<br />

tradition bien plus importante qu’on ne le croit. L’opinion<br />

publique se <strong>la</strong>isse aveugler par les Etats-Unis où tant les<br />

fondateurs que les fondations sont très présents dans les<br />

médias. Les Américains font le bien et en parlent ouvertement,<br />

tandis que les Européens ont jusqu’ici préféré<br />

<strong>la</strong> discrétion. Personnellement, cette attitude m’est plus<br />

sympathique, mais je comprends qu’elle puisse donner<br />

l’impression fausse qu’en Europe, <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> est dépourvue<br />

de toute responsabilité sociale. Tel n’a jamais été et n’est<br />

toujours pas le cas.<br />

Au début du XX e siècle, l’Allemagne et l’Angleterre<br />

étaient les nations qui comptaient le plus de fondations<br />

au monde, loin devant les Etats-Unis, et cette culture était<br />

extrêmement diversifiée. A Vienne, le répertoire des fondations<br />

comptait, à <strong>la</strong> fin du XIX e siècle, environ 900 pages.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Ainsi, dans <strong>la</strong> Monarchie du Danube aussi, le don désintéressé<br />

était une activité en plein essor. Il n’en va pas autrement<br />

en Suisse, où l’engagement des phi<strong>la</strong>nthropes et des mécènes<br />

est encore plus continu que chez nos voisins, car notre<br />

pays a été épargné par les deux Guerres mondiales. Après<br />

1945, il a aussi fallu reconstruire les fondations emportées<br />

par les conflits. Mais aujourd’hui, elles fleurissent à nouveau,<br />

ce qui est très appréciable. Ce qui serait bien également,<br />

serait que les Etats et leurs gouvernants se souviennent de <strong>la</strong><br />

maxime d’Antoine de Rivarol: «Il y a des vertus que l’on ne<br />

peut exercer que quand on est riche.» <<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 27


Prof. Georg Kohler<br />

Qu’est-ce qu’être riche? Pas besoin de chercher <strong>la</strong><br />

réponse bien loin. On peut définir <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> non par un<br />

chiffre, ni par l’argent mais considérer que riche est qui<br />

mène une vie bien remplie, qui aime et sait aimer. Riche est<br />

qui sait <strong>la</strong>isser ses talents s’épanouir; celui qui réalise que sa<br />

vie a un sens, non seulement à <strong>la</strong> suite d’un événement particulier,<br />

mais encore jour après jour. Riches sont aussi ceux<br />

qui, énergiques et courageux, sont curieux de leur propre<br />

avenir et restent capables d’être reconnaissants pour tout ce<br />

que <strong>la</strong> vie leur apporte.<br />

Il ne s’agit pas là de réponses très philosophiques. Elles<br />

surgissent presque spontanément quand nous réfléchissons à<br />

ce que <strong>la</strong> «<strong>richesse</strong>» peut signifier pour <strong>la</strong> réussite d’une vie –<br />

et le rôle que l’argent et sa possession quantifiée y jouent.<br />

Qu’est-ce donc que l’«argent»? L’argent, beaucoup d’argent,<br />

peut-il être un but ultime qui se suffit à lui-même? Un<br />

objectif final dont découlent tous les autres qui y trouvent leur<br />

justification et leur raison d’être? Ne serait-ce pas plutôt que<br />

l’argent n’est que l’avant-dernier but? Le moyen, mesurable,<br />

qui nous donne <strong>la</strong> possibilité d’agir en achetant? Une possibilité<br />

que l’on doit cependant saisir et réaliser pour que <strong>la</strong> vie<br />

soit agréable et réussie…?<br />

Réussite ou échec de <strong>la</strong> métamorphose?<br />

Quelle qu’en soit sa définition, l’argent n’est fondamentalement<br />

rien de plus qu’un quantum de pouvoir décou<strong>la</strong>nt<br />

de toute certitude concrète. Certes, <strong>la</strong> possession d’argent<br />

donne du pouvoir. Cependant, pour que ce pouvoir issu<br />

de l’argent (l’argent-pouvoir) produise un effet, conduisant<br />

au bonheur réel, il faut le libérer – et se libérer soi-même – de<br />

sa potentialité pure.<br />

28 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

Prof. Georg Kohler<br />

étudie <strong>la</strong> philosophie à Zurich et Bâle. Sa thèse «Agir et justifier» (en allemand<br />

seulement) est consacrée à <strong>la</strong> structure de <strong>la</strong> rationalité pratique. <strong>De</strong> 1994 à<br />

sa retraite, il est titu<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> chaire de philosophie politique à l’Université de<br />

Zurich. Ses recherches portent essentiellement sur les fondements de <strong>la</strong> politique<br />

et les questions de sens commun et de bon sens.<br />

Dès lors, il est évident que nous devons accepter le risque<br />

que cette métamorphose échoue. Sans avoir le courage de<br />

l’exercice risqué du libre choix, nous sommes prisonniers<br />

du vide des simples possibilités. Celui qui est incapable de<br />

prendre une décision, se recroqueville sur lui-même et finit<br />

par étouffer dans l’espace délétère de <strong>la</strong> chance.<br />

Le mythe du roi Midas illustre ce lien. Midas est cet<br />

homme fou dont Dionysos, le dieu des p<strong>la</strong>isirs, exauce le vœu<br />

de transformer en or tout ce qu’il touche, en exécutant cette<br />

requête au pied de <strong>la</strong> lettre. Midas aurait été ainsi condamné<br />

à mourir de faim et de soif, si Dionysos ne lui avait pas épargné<br />

les conséquences de sa cupidité. La leçon à tirer de cette<br />

histoire est qu’il faut être capable de donner une partie de<br />

ce que l’on possède si l’on ne veut pas se retrouver complètement<br />

démuni à <strong>la</strong> fin. Mais il ne s’agit en l’occurrence que<br />

d’un premier pas dans <strong>la</strong> tentative d’expliquer le lien entre<br />

<strong>richesse</strong>, argent et bonheur.<br />

Courage et indépendance<br />

Pour transformer l’argent-pouvoir en vraie <strong>richesse</strong>, il<br />

faut d’abord le courage d’être libre et ensuite l’indépendance<br />

intérieure. Celle-ci caractérise ceux qui ont appris à exister en<br />

équilibre entre l’ébauche du possible et l’exigence de <strong>la</strong> réalité.<br />

Ce<strong>la</strong> peut paraître abstrait, mais <strong>la</strong> sagesse popu<strong>la</strong>ire nous<br />

l’enseigne depuis plus de deux millénaires. Voici une autre<br />

anecdote tirée de l’Antiquité pour préciser ma pensée. Elle<br />

décrit <strong>la</strong> rencontre entre Alexandre le Grand et Diogène, le<br />

mendiant-philosophe.<br />

Pour en comprendre le sens de cette anecdote, il faut se<br />

rappeler que Diogène, ascète joyeux, habitait une jarre, dans<br />

le dénuement le plus complet. Avec humour et insolence, il<br />

affirmait sa conviction qu’il suffisait de peu pour avoir <strong>la</strong> joie<br />

de vivre. Quant à Alexandre, il était <strong>la</strong> quintessence de <strong>la</strong>


© Ornel<strong>la</strong> Cacacce<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 29


grandeur et du pouvoir portés au plus haut point. Il aurait<br />

cependant avoué: «Si je n’étais Alexandre, je voudrais être<br />

Diogène.»<br />

Telle aurait été <strong>la</strong> réplique du jeune roi à <strong>la</strong> célèbre réponse<br />

du philosophe à qui Alexandre avait demandé ce dont il avait<br />

besoin. On <strong>la</strong> connaît: «Ote-toi de mon Soleil.» La certitude de<br />

ne pas vouloir ce qui nous rend dépendant de <strong>la</strong> faveur d’autrui<br />

nous permet de nous tenir facilement en équilibre entre<br />

rêve et réalité. Diogène est suffisamment riche car personne<br />

ne peut le dépouiller de <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> de son âme. Il ne se <strong>la</strong>isse<br />

pas corrompre par des besoins excessifs, même en présence du<br />

monarque le plus magnifique. Alexandre semble l’avoir bien<br />

compris quand il exprime, en prenant congé de l’homme à <strong>la</strong><br />

jarre, cette phrase étonnante et mémorable sur l’équivalence<br />

de son mode de vie avec celui, dionysiaque, de Diogène.<br />

Ecouter Aristote à l’intelligence prodigieuse<br />

Puisque je suis déjà en train de rappeler <strong>la</strong> sagesse de<br />

l’Antiquité grecque (ce que je ne fais pas sans arrièrepensée,<br />

nous devons plus à Hel<strong>la</strong>s que <strong>la</strong> crise de l’euro<br />

actuelle), j’aimerais invoquer pour conclure Aristote et sa<br />

prodigieuse intelligence, maître incomparable de <strong>la</strong> voie du<br />

milieu. Comme on ne risque pas de le confondre avec Midas<br />

ou Diogène, il permet de faire une synthèse entre le trop d’un<br />

Midas avide d’or et l’idéal trop minimaliste – à mon goût – de<br />

<strong>la</strong> modération d’un Diogène.<br />

30 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

Dans <strong>la</strong> doctrine aristotélicienne de <strong>la</strong> vie vertueuse, <strong>la</strong><br />

possession et <strong>la</strong> prospérité ont une p<strong>la</strong>ce mesurée. Selon<br />

Aristote, pour <strong>la</strong> grande majorité d’entre nous, l’ascèse<br />

radicale n’est un bon moyen d’accéder au bonheur, pas plus<br />

d’ailleurs que <strong>la</strong> convoitise infinie de ceux qui en veulent<br />

toujours plus.<br />

Au-delà de ces constatations, Aristote met l’accent –<br />

c’est ce qui d’ailleurs le rend essentiel – sur l’importance de <strong>la</strong><br />

confiance et de l’amitié, deux sentiments indispensables sans<br />

lesquels il nous est impossible, à nous autres êtres humains,<br />

de mener une vie véritablement riche. Il s’agit d’éléments<br />

centraux de <strong>la</strong> compassion, à savoir l’empathie, l’équité et <strong>la</strong><br />

propension à voir dans l’autre plus qu’un concurrent dangereux,<br />

un étranger qui nous est indifférent ou un profiteur qui<br />

tire parti de nos propres insuffisances.<br />

La confiance et l’amitié sont les clés de l’ouverture au<br />

sens de <strong>la</strong> vie. Mais pas seulement pour Aristote, car sans<br />

elles, impossible d’ouvrir l’espace qui relie <strong>la</strong> possession matérielle<br />

avec ce que nous espérons atteindre: une vie qui nous<br />

soit p<strong>la</strong>isante. <<br />

«Le bonheur est à ceux qui se suffisent à eux-mêmes.» mes.»<br />

Aristote (384–322 av. J.-C.), philosophe grec. rec.<br />

© Interfoto


© Ornel<strong>la</strong> Cacacce<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 31<br />

© Ornel<strong>la</strong> Cacacce


Axel Schwarzer<br />

dirige Asset Management et<br />

est membre de <strong>la</strong> Direction du<br />

Groupe Vontobel. Avant de<br />

rejoindre Vontobel en 2011, il<br />

a assumé plusieurs fonctions<br />

dirigeantes pour <strong>la</strong> <strong>De</strong>utsche Bank<br />

à Francfort et à New York.<br />

Axel Schwarzer a étudié le droit<br />

à Mainz et à Francfort.<br />

<br />

Axel Schwarzer<br />

Responsable Asset Management<br />

Le quart de siècle entre 1982 et 2007 a connu une<br />

époque inhabituellement longue de prospérité qui s’est étendue<br />

au monde entier. Cette période a été marquée par des<br />

taux d’intérêt avantageux et par une tendance haussière<br />

stable des marchés des actions. La politique monétaire et<br />

le mode de dépenses des Etats développés ont favorisé un<br />

climat économique propice: tout al<strong>la</strong>it bien, le rendement et<br />

non le risque était <strong>la</strong> norme.<br />

Cependant, depuis le tournant du siècle, on voit apparaître<br />

les prémisses d’un changement radical de cette situation<br />

agréable pour l’investisseur. Les raisons se trouvent dans <strong>la</strong><br />

modification des conditions fondamentales du marché, qui a<br />

débuté avec l’éc<strong>la</strong>tement de <strong>la</strong> bulle «dotcom» ou du Nasdaq.<br />

En 2007, une deuxième bulle, nettement plus grosse, a éc<strong>la</strong>té,<br />

mettant au jour une allocation une nouvelle fois erronée, et<br />

aux effets dramatiques, de fonds dans l’immobilier américain.<br />

32 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

Il s’en est suivi des fluctuations extrêmes du marché, une<br />

baisse des taux d’intérêt et un synchronisme tel des différentes<br />

c<strong>la</strong>sses d’actifs que leur contribution à <strong>la</strong> dispersion<br />

des risques au sein du portefeuille est devenue insuffisante.<br />

Les experts taxent ce bouleversement de nouveau régime<br />

de marché. Sur cette toile de fond, les spécialistes de<br />

Vontobel soulignent six points importants qu’il faut observer<br />

pour protéger <strong>la</strong> fortune du client et l’accroître en pleine<br />

connaissance des risques.<br />

1. Comprendre le régime de marché<br />

Le niveau élevé et <strong>la</strong> fiabilité des rendements générés<br />

jusqu’ici par les actions et obligations ne sont plus assurés.<br />

La propension des acteurs du marché à prendre des risques<br />

(«risk on») qui a régné du début des années 1980 à 2007<br />

s’est transformée en une aversion au risque («risk off») qui<br />

frise l’irrationnel. Savoir si l’on se trouve en situation de «risk<br />

on» ou de «risk off», est déterminant pour <strong>la</strong> construction<br />

du portefeuille client.


2. Construire un portefeuille robuste résistant aux chocs<br />

Autrefois, <strong>la</strong> majorité des frais re<strong>la</strong>tifs à un p<strong>la</strong>cement était<br />

causée par des prévisions macro-économiques et de rendements<br />

attendus. On se préoccupait alors peu de protéger le<br />

portefeuille des clients contre des pertes importantes. Il est<br />

désormais essentiel de construire un portefeuille robuste dans<br />

les phases de choc des marchés. Que signifie «robuste» en<br />

l’occurrence? Il s’agit en premier lieu de bien comprendre les<br />

propriétés à long terme des c<strong>la</strong>sses d’actifs, comme le comportement<br />

en cas d’inf<strong>la</strong>tion ou de déf<strong>la</strong>tion ainsi que le synchronisme<br />

entre les différentes c<strong>la</strong>sses.<br />

3. Tirer <strong>la</strong>rgement profit des c<strong>la</strong>sses d’actifs<br />

Il est plus important que jamais de rechercher des p<strong>la</strong>cements<br />

qui possèdent encore des propriétés de risque-rendement<br />

intéressantes. <strong>De</strong> quelles solutions disposons-nous dans<br />

cette situation? <strong>De</strong>s c<strong>la</strong>sses d’actifs auxquelles on n’a guère<br />

prêté attention jusqu’ici sont actuellement revenues sur le<br />

devant de <strong>la</strong> scène:<br />

• les emprunts à taux d’intérêt élevé émis par des pays<br />

émergents<br />

• les emprunts d’entreprises<br />

• les matières premières<br />

Un recours sans limite à ces vastes c<strong>la</strong>sses d’actifs liquides<br />

permet de constituer un bon portefeuille multic<strong>la</strong>sse d’actifs.<br />

4. Pondérer les c<strong>la</strong>sses d’actifs selon le risque<br />

En général, les décisions de p<strong>la</strong>cement visent à maximiser<br />

les rendements tout en réduisant les risques. En se ca<strong>la</strong>nt sur un<br />

indice, les investisseurs se rassurent en s’imaginant avoir pris <strong>la</strong><br />

mesure du risque. Mais si <strong>la</strong> composante risque de l’ensemble<br />

du marché se modifie, cette mesure se dégrade rapidement et<br />

conduit à une prise de risque trop élevée ou trop basse. A notre<br />

avis, <strong>la</strong> construction d’un portefeuille doit reposer sur le budget<br />

de risque défini avec le client, lequel détermine le cadre de<br />

<strong>la</strong> maximisation du rendement. <strong>De</strong>s changements dans l’environnement<br />

de marché doivent inciter à serrer, ou desserrer, les<br />

boulons du risque. Ce qui entraîne une dynamique voulue dans<br />

<strong>la</strong> structure du portefeuille, puisqu’une c<strong>la</strong>sse d’actifs est pondérée<br />

en fonction de sa contribution au risque de l’ensemble<br />

dudit portefeuille. S’en tenir à des portefeuilles rigides en ne<br />

procédant qu’à quelques écarts mineurs par rapport à une<br />

allocation déterminée (benchmark) est à nos yeux une attitude<br />

obsolète. Le budget de risque et l’objectif de rendement qui en<br />

découle doivent devenir <strong>la</strong> nouvelle référence du client.<br />

5. Se concentrer sur une progression continue de <strong>la</strong> fortune<br />

La construction d’un portefeuille robuste suffit déjà à<br />

obtenir typiquement un développement plus régulier. Il s’y<br />

ajoute une approche combinée fondée sur les revenus et<br />

les risques, telle que nous <strong>la</strong> pratiquons chez Vontobel. Si le<br />

portefeuille s’éloigne de <strong>la</strong> valeur attribuée au risque et que<br />

les attentes du marché sont positives, <strong>la</strong> stratégie de p<strong>la</strong>cement<br />

est optimisée en permanence à l’aide d’un tableau de<br />

bord (scorecard) développé par nos soins. Si <strong>la</strong> valeur limite<br />

du risque est atteinte en cours d’année ou si l’indicateur de<br />

risque passe au rouge, les p<strong>la</strong>cements concernés sont diminués,<br />

ce qui réduit <strong>la</strong> probabilité d’essuyer des pertes. Il faut<br />

savoir en effet qu’une perte de 20% devrait être compensée<br />

par un gain de 25%, par exemple. Par conséquent, pour<br />

que le résultat d’un p<strong>la</strong>cement soit durable, il faut éviter<br />

des pertes importantes et de courir sans cesse après l’ultime<br />

point de rendement. Car l’objectif de p<strong>la</strong>cement du client<br />

est au cœur de notre approche et non <strong>la</strong> réussite illusoire<br />

d’avoir battu une référence abstraite. Fondamentalement,<br />

un succès re<strong>la</strong>tif ne suffit pas à réaliser cet objectif.<br />

6. Eviter les pertes est une priorité majeure<br />

Dans le but de pouvoir faire face à tous les scénarios<br />

de marché, nous disposons d’une très <strong>la</strong>rge marge de<br />

manœuvre s’agissant de l’allocation. Nous pouvons même<br />

renoncer complètement à nous engager dans une c<strong>la</strong>sse<br />

d’actifs déterminée. Cette possibilité nous délivre des<br />

contraintes, potentiellement dangereuses, d’investissement<br />

et nous donne une souplesse considérable. Le principe de<br />

n’investir que dans des p<strong>la</strong>cements liquides exclusivement<br />

nous permet de réagir à court terme et avec détermination.<br />

A l’extrême, nous pourrions leur consacrer 100% du portefeuille.<br />

Vontobel propose ce modèle unique de p<strong>la</strong>cement à ses<br />

clients institutionnels et privés et par cette solution ouvre<br />

de nouvelles voies dans les p<strong>la</strong>cements multic<strong>la</strong>sse d’actifs.<br />

Nous sommes d’avis qu’une approche active orientée vers les<br />

fondamentaux est essentielle pour répondre aux nouveaux<br />

défis présentés par les marchés. Dès lors, les spécialistes en<br />

<strong>la</strong> matière doivent avoir <strong>la</strong> capacité de rep<strong>la</strong>cer les événements<br />

dans leur contexte historique et politique global. Tout<br />

aussi important est d’aborder les risques de manière disciplinée<br />

car il s’agit de prévenir des pertes élevées et de viser un<br />

développement stable de <strong>la</strong> fortune. <<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 33


Roger Studer<br />

dirige, depuis 2008, Investment<br />

Banking et est membre de <strong>la</strong><br />

Direction du Groupe Vontobel.<br />

Il travaille depuis près de 25 ans<br />

en tant que senior manager chez<br />

Vontobel. Il a précédemment<br />

assumé des fonctions dirigeantes<br />

auprès de DG Bank, ABN Amro et<br />

Swiss Life. Roger Studer a obtenu<br />

un MBA de Rochester-Bern.<br />

<br />

<br />

Roger Studer<br />

Responsable Investment Banking<br />

La <strong>richesse</strong> a de nombreux visages, c’est pourquoi,<br />

chez Vontobel, nous nous concentrons sur les besoins, tous<br />

extrêmement différents, de chacun de nos clients. A partir<br />

de ces besoins, nous é<strong>la</strong>borons des solutions en matière de<br />

p<strong>la</strong>cement qui correspondent le mieux à leur profil et à leurs<br />

objectifs. La situation actuellement très difficile dans <strong>la</strong>quelle<br />

se trouve le marché exige d’Investment Banking de procéder<br />

en permanence à une observation et à une analyse approfondies<br />

des marchés. C’est de ce processus continu qu’émergent<br />

des idées de p<strong>la</strong>cement nouvelles et pérennes. Puis,<br />

ces idées sont passées au crible du savoir, de l’analyse et de<br />

<strong>la</strong> technique dont <strong>la</strong> synergie est à <strong>la</strong> base de notre grande<br />

capacité d’innovation.<br />

Face aux changements de l’économie de marché, l’investisseur<br />

accorde toujours plus d’importance à <strong>la</strong> protection<br />

à long terme de sa fortune contre les risques de marché,<br />

de crédit ou d’inf<strong>la</strong>tion tout en l’investissant de sorte à ce<br />

qu’elle rapporte. Par conséquent, pour pouvoir tirer pleinement<br />

parti de produits financiers taillés sur mesure, entreprises<br />

et investisseurs ont besoin du soutien des spécialistes<br />

de leur partenaire bancaire. En effet, le client n’obtiendra<br />

une plus-value que si ses besoins et le savoir-faire de <strong>la</strong><br />

banque sont réunis dans un suivi intégré.<br />

Gamme solide de prestations<br />

Dans nos compétences clés, nous disposons d’une<br />

grande <strong>richesse</strong> de connaissances et d’expériences. Particuliers<br />

ou intermédiaires financiers et clients institutionnels<br />

tels que gérants de fortune indépendants, banques, family<br />

offices, caisses de pension, investment managers ou entre-<br />

34 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

prises, à tous nous proposons des solutions sur mesure et<br />

une gamme complète de prestations de services, grâce aux<br />

synergies dégagées par des voies décisionnelles courtes et<br />

un réseau serré de spécialistes. Notre service de recherche<br />

établit des analyses et des prévisions possédant un niveau<br />

élevé de sécurité qui, conjuguées à nos compétences en matière<br />

de produits et de processus, font de nous un partenaire<br />

puissant et fiable dans les domaines «B2B» et «B2B4C»,<br />

s’agissant de p<strong>la</strong>cements et de coopérations aux exigences<br />

élevées.<br />

Nos cinq points forts<br />

Le secteur d’activité Financial Products met en œuvre<br />

des solutions individuelles de p<strong>la</strong>cement au moyen de<br />

produits structurés. Ce faisant, nous recourons à toute <strong>la</strong><br />

chaîne de valeur, al<strong>la</strong>nt de <strong>la</strong> transmission des connaissances<br />

et des informations au service après-vente, en<br />

passant par <strong>la</strong> structuration, l’émission et le négoce. Ces<br />

produits nous donnent accès aux marchés, tendances<br />

et thèmes d’investissement les plus divers. Grâce à <strong>la</strong>


variété des assemb<strong>la</strong>ges possibles, ces solutions peuvent<br />

être réalisées de manière extrêmement souple, rapide et<br />

avantageuse.<br />

Le savoir et l’expérience de Brokerage dans le marché<br />

suisse des actions sont à <strong>la</strong> disposition des clients institutionnels.<br />

Plusieurs fois primé, notre service de recherche,<br />

dont les prévisions sont réputées pour leur sûreté, et qui<br />

travaille avec nos experts chevronnés de <strong>la</strong> vente et du<br />

négoce, fait de nous le partenaire privilégié des investisseurs<br />

professionnels.<br />

Les gérants de fortune indépendants ont accès à <strong>la</strong> totalité<br />

des prestations et des compétences de <strong>la</strong> banque. <strong>De</strong>s<br />

spécialistes éprouvés et une infrastructure moderne leur<br />

garantissent un suivi global et personnalisé.<br />

Les banques à <strong>la</strong> recherche de prestations de services<br />

proposées sous <strong>la</strong> forme de modules dans le domaine des<br />

opérations bancaires – exécution, global custody, service des<br />

paiements, données de base des titres, services de garde et<br />

de dépôt – trouvent dans Transaction Banking de <strong>la</strong> banque<br />

Vontobel un partenaire B2B expérimenté pour <strong>la</strong> mise en<br />

œuvre de chaînes de valeur individuelles et modu<strong>la</strong>ires.<br />

Corporate Finance, qui possède de vastes compétences<br />

dans le domaine du financement des sociétés, offre aux<br />

clients entreprises des solutions innovatrices et sur mesure<br />

dans le marché des capitaux et dans les fusions-acquisitions.<br />

Une palette de plus de 70’000 solutions<br />

Une des forces particulières de notre secteur d’activité<br />

Financial Products est d’extraire de <strong>la</strong> masse des thèmes et<br />

des tendances dans le monde entier les possibilités de p<strong>la</strong>cement<br />

les plus prometteuses. Celles-ci permettent de créer<br />

des solutions d’investissement offrant une réelle plus-value<br />

aux clients. Ces solutions intègrent bien entendu le savoirfaire,<br />

acquis après de longues années passées sur les mar-<br />

chés, des spécialistes des actions, des titres à taux fixes et<br />

des monnaies étrangères. En ce qui concerne les produits<br />

structurés, le timing joue un grand rôle. Ils servent en effet<br />

de modules qui peuvent être introduits très rapidement sur<br />

le marché, utilisés durablement et axés de manière optimale<br />

sur une diversité énorme de thèmes.<br />

Nous mettons à <strong>la</strong> disposition des investisseurs privés<br />

une vaste gamme de produits. Rien que sur le marché<br />

européen, nous disposons de plus de 70’000 solutions dans<br />

toutes les c<strong>la</strong>sses d’actifs et catégories de produits. Nous<br />

assurons <strong>la</strong> transparence grâce à nos p<strong>la</strong>teformes en ligne<br />

qui contiennent des informations complètes accompagnant<br />

le produit tout en long de son cycle de vie. Qui plus est, le<br />

magazine «derinews» destiné aux clients traite chaque mois<br />

un thème choisi sur lequel nous fournissons toutes les informations<br />

nécessaires et explique le mode de fonctionnement<br />

des produits concernés. Notre offre est complétée par une<br />

liste de cours sur le marché secondaire. Le tout présente une<br />

grande solidité, élément essentiel des produits structurés.<br />

La p<strong>la</strong>teforme d’émission Vontobel deritrade ® permet<br />

aux conseillers de créer eux-mêmes des produits structurés<br />

pour leurs clients, de procéder à des simu<strong>la</strong>tions, de les<br />

émettre et de les administrer. L’ouverture de <strong>la</strong> «p<strong>la</strong>teforme<br />

multi-émetteur» a étendu l’utilisation de Vontobel deritrade ®<br />

à des émetteurs tiers sélectionnés. Avec l’accroissement des<br />

besoins spécifiques des clients, <strong>la</strong> tendance va aux produits<br />

structurés sur mesure. Or, il est important d’assurer l’intelligibilité<br />

et <strong>la</strong> comparabilité de ces produits. En permettant à<br />

des prestataires externes d’accéder à notre p<strong>la</strong>teforme, nous<br />

tenons compte de cette nécessité. <<br />

Pour plus d’informations:<br />

www.deritrade.ch<br />

www.derinet.ch<br />

www.derinews.ch<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 35


Prof. Dr méd. Paul Robert Vogt<br />

Professeur Vogt, vous sortez d’une<br />

opération du cœur que vous avez réalisée<br />

dans <strong>la</strong> Klinik im Park à Zurich.<br />

Savez-vous combien vous en avez<br />

effectuées jusqu’ici?<br />

Non, je ne les compte plus. Je tenais<br />

autrefois une statistique, mais j’ai finalement<br />

arrêté. J’ai bien dû en faire entre<br />

9’500 et 10’000.<br />

Est-ce qu’après un si grand nombre<br />

d’interventions <strong>la</strong> routine ou l’ennui<br />

s’installe? Ou êtes vous toujours<br />

aussi curieux du cœur, cet organe<br />

phénoménal?<br />

Il existe bien sûr une routine positive,<br />

mais elle est nécessaire car avec<br />

l’expérience, le nombre de problèmes<br />

insolubles ne cesse de diminuer. En revanche,<br />

il ne doit pas y avoir de p<strong>la</strong>ce<br />

pour le train-train qui serait fatal dans<br />

notre métier. Chaque patient est un cas<br />

individuel qui mérite notre attention<br />

pleine et entière. Cette attention est<br />

d’autant plus importante qu’il risque sa<br />

vie. Le fait d’être conscient de travailler<br />

parfois sur le fil du rasoir entre échec et<br />

réussite rend toute intervention unique<br />

et nous empêche de tomber dans une<br />

activité routinière.<br />

Nombreux sont ceux pour qui <strong>la</strong> santé<br />

est quelque chose de normal, al<strong>la</strong>nt<br />

36 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

Prof. Dr med. Dr h.c. Paul Robert Vogt<br />

obtient son diplôme de médecine de l’Université de Zurich en 1983, puis il se<br />

spécialise en chirurgie générale et travaille pendant dix ans sous <strong>la</strong> direction<br />

du Prof. Marko Turina à <strong>la</strong> clinique de chirurgie cardio-vascu<strong>la</strong>ire de l’Hôpital<br />

universitaire de Zurich, où passe son doctorat. <strong>De</strong> 2000 à 2006, le Dr Vogt a été<br />

professeur ordinaire et médecin-chef de <strong>la</strong> clinique universitaire de Giessen<br />

(Allemagne) ainsi que professeur invité dans différentes universités chinoises.<br />

<strong>De</strong>puis 2006, il opère dans le Centre cardio-vascu<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> Klinik im Park à<br />

Zurich, qui appartient au Groupe Hirs<strong>la</strong>nden. Il crée l’EurAsia Heart Foundation<br />

en 2006. En 2011, il est nommé docteur honoris causa de <strong>la</strong> Pavlov Medical<br />

University de St-Pétersbourg.<br />

presque de soi. Comme médecin, vous<br />

le voyez certainement autrement.<br />

Quiconque jouit d’une bonne santé<br />

ne se rend pas compte du cadeau qu’il a<br />

reçu et ne lui accorde pas suffisamment<br />

d’importance. Ce n’est que quand il l’a<br />

perdue ou qu’elle est compromise que<br />

l’homme prend pleinement conscience<br />

de <strong>la</strong> valeur de <strong>la</strong> santé. Santé et liberté<br />

sont, pour moi, des biens d’une valeur<br />

inestimable que nous devrions situer<br />

tout en haut de l’échelle.<br />

La santé est-elle une <strong>richesse</strong> imméritée?<br />

L’hôpital est rempli de gens qui<br />

souffrent, vivent dans <strong>la</strong> contrainte et<br />

subissent des traitements compliqués.<br />

Chacun d’entre eux est l’illustration de<br />

<strong>la</strong> <strong>richesse</strong> que représente <strong>la</strong> santé et<br />

nous fait comprendre combien celle-ci<br />

doit nous être chère. La santé est beaucoup<br />

plus qu’une simple évidence.<br />

Les ma<strong>la</strong>dies du cœur et de <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion<br />

sanguine sont-elles dues surtout à<br />

un excès de stress et de travail?<br />

Non, le stress est un mot fourretout<br />

pour décrire n’importe quoi mais<br />

pas un phénomène précis. Même un<br />

stress vraiment négatif ne contribue<br />

que pour quelques pour cent à une<br />

ma<strong>la</strong>die cardio-vascu<strong>la</strong>ire. Plus importants<br />

sont les gènes, l’hérédité et les<br />

facteurs de risque connus que sont <strong>la</strong><br />

fumée, le surpoids et <strong>la</strong> mauvaise alimentation.<br />

Facteurs sur lesquels chacun<br />

peut avoir une influence s’il le veut<br />

réellement. Son risque de tomber ma<strong>la</strong>de,<br />

voire d’en mourir est alors beaucoup<br />

plus grand que chez celui qui fait<br />

du sport et veille à avoir suffisamment<br />

d’exercice chaque jour.<br />

Les ma<strong>la</strong>dies cardio-vascu<strong>la</strong>ires sontelles<br />

plus fréquentes dans les pays<br />

industrialisés que dans les pays<br />

émergents?<br />

Non, alors que les décès par ma<strong>la</strong>die<br />

cardio-vascu<strong>la</strong>ire diminuent dans les premiers,<br />

80% de ces décès se produisent<br />

aujourd’hui dans les pays émergents et<br />

en développement, ce qui constitue un<br />

gigantesque problème.<br />

Est-ce pour ce<strong>la</strong> que vous avez créé<br />

une fondation afin de transmettre les<br />

connaissances et le savoir-faire en<br />

matière de chirurgie cardiaque dans les<br />

pays en développement?<br />

Cette situation a certainement<br />

eu une influence sur <strong>la</strong> naissance<br />

d’EurAsia Heart. Mon premier voyage<br />

m’a conduit en Chine à fin 2000 – soit<br />

six ans avant <strong>la</strong> création formelle de <strong>la</strong><br />

fondation. J’ai été invité par un médecin<br />

chinois avec lequel j’avais travaillé<br />

quelques années auparavant à l’hôpital<br />

universitaire de Zurich. Puis il y a eu le<br />

Vietnam.


© Sandro Diener<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 37


Comment les chirurgiens cardiaques<br />

occidentaux interviennent-ils?<br />

Lors de mon premier voyage dans<br />

<strong>la</strong> ville de Wuhan, je devais opérer<br />

devant des chirurgiens chinois. <strong>De</strong><br />

nombreux médecins-chefs d’hôpitaux<br />

universitaires chinois y assistaient dans<br />

une pièce attenante où l’opération était<br />

retransmise. Ils m’ont ensuite reçu dans<br />

leurs cliniques.<br />

Il s’agit donc d’aide à l’autonomie et de<br />

transfert de savoir?<br />

Exactement. Nous transférons nos<br />

connaissances et nos compétences à<br />

des médecins et au personnel soignant<br />

en Europe de l’Est et en Asie. Nous<br />

donnons des conférences, procédons à<br />

<strong>la</strong> démonstration d’interventions chirurgicales<br />

et, surtout, assistons les chirurgiens<br />

locaux. Comme nous restons en<br />

général deux à trois semaines sur p<strong>la</strong>ce,<br />

nous sommes également présents lors<br />

des traitements post-opératoires qui<br />

sont d’une importance cruciale. Le but<br />

est toujours le même: que les médecins<br />

locaux maîtrisent à un niveau adéquat<br />

et de manière autonome le diagnostic,<br />

le traitement et <strong>la</strong> prévention des ma<strong>la</strong>dies<br />

cardio-vascu<strong>la</strong>ires.<br />

L’aide à l’autonomie est-elle suffisante?<br />

Il n’existe rien de mieux que ce<br />

moyen quand il s’agit d’améliorer durablement<br />

un système de santé. Le souhait<br />

de vouloir résoudre le problème<br />

globalement d’un seul coup est humainement<br />

compréhensible mais totalement<br />

illusoire. Les améliorations ne se<br />

produisent que pas à pas dans un pays<br />

concret, dans un hôpital concret et avec<br />

des patients concrets. Lors de chaque<br />

mission nouvelle, nous constatons des<br />

progrès et, après notre retour chez<br />

nous, nous nous réjouissons de savoir<br />

que les chirurgiens locaux continuent<br />

d’utiliser ce qu’ils ont appris. Nous avons<br />

38 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

réussi quand nous sommes devenus<br />

inutiles à terme. Voilà ce qu’est l’aide<br />

à l’autonomie. Tout le reste n’est que<br />

du tourisme de <strong>la</strong> chirurgie sans effet<br />

durable.<br />

<strong>De</strong>s médecins provenant de pays émergents<br />

viennent aussi chez vous à Zurich.<br />

En effet, le transfert des connaissances<br />

s’effectue dans les deux sens.<br />

Aussi est-il fréquent que des médecinschefs<br />

de pays émergents nous assistent<br />

dans <strong>la</strong> Klinik im Park. Puis, quand<br />

ils rentrent dans leur pays, nous les<br />

rejoignons pour les assister. Mais n’allez<br />

pas croire que le pool de médecins<br />

d’EurAsia Heart ne comprend que des<br />

spécialistes du cœur zurichois ou suisses.<br />

Nous travaillons avec des collègues qui<br />

viennent de Yale, de St-Pétersbourg, de<br />

Tomsk, de Vienne, de Melbourne ou de<br />

Singapour. Cet échange permanent<br />

de connaissances sur les dernières<br />

découvertes en matière de techniques<br />

médicales s’étend sur plusieurs continents.<br />

Nous profitons tous de ces<br />

échanges, même nous, les Zurichois.<br />

Vous faites profiter les autres de votre<br />

<strong>richesse</strong> de connaissances et de savoirfaire.<br />

Cet échange désintéressé est-il<br />

caractéristique des médecins?<br />

En Suisse, <strong>la</strong> chirurgie cardiaque<br />

a été développée par deux grandes<br />

personnalités: Åke Senning et Marko<br />

Turina. Le premier était Suédois, le second,<br />

Croate. Notre pays a eu <strong>la</strong> chance<br />

d’avoir deux excellents enseignants<br />

étrangers. Par conséquent, transférer<br />

notre savoir à peu de frais dans des<br />

pays qui n’ont pas pu bénéficier d’un tel<br />

enseignement n’est que justice. Notre<br />

objectif est que le plus grand nombre<br />

possible de ma<strong>la</strong>des du cœur aient un<br />

accès équitable à un traitement approprié,<br />

indépendamment de toute incitation<br />

économique.<br />

Quels sont les pays présentant les plus<br />

grands défis pour votre équipe?<br />

Le Myanmar et l’Érythrée. Au<br />

Myanmar, il y a un cardiologue pédiatre<br />

et un chirurgien cardiaque pour 60 millions<br />

d’habitants. A Zurich, c’est presque<br />

l’inverse, avec environ 60 chirurgiens<br />

du cœur (médecins-assistants compris)<br />

pour un million d’habitants.<br />

D’où vient le progrès médical de<br />

nos jours? <strong>De</strong> médecins géniaux ou<br />

d’équipes pluridisciplinaires?<br />

Le progrès requiert un travail<br />

d’équipe. Toutefois, il serait faux de<br />

croire qu’il est possible de p<strong>la</strong>nifier <strong>la</strong><br />

recherche et les découvertes. Les meilleures<br />

innovations sont presque toujours<br />

le fruit du hasard, c’est notamment le<br />

cas de <strong>la</strong> plupart des nouveaux traitements<br />

importants. Quels que soient les<br />

montants investis dans <strong>la</strong> recherche, il<br />

n’est impossible de forcer le succès. Il<br />

faut en premier lieu de bonnes idées<br />

et de <strong>la</strong> chance, lesquelles ne sont pas<br />

dépendantes de l’argent. <<br />

Pour en savoir plus:<br />

www.paulvogt.com


Le perfectionnement et l’échange de connaissances<br />

ont lieu sur p<strong>la</strong>ce dans les salles d’opération et lors du<br />

traitement des propres patients avec les instruments à<br />

disposition.<br />

© EurAsia Heart<br />

Les médecins d’EurAsia Heart<br />

transmettent leur savoir-faire<br />

à des spécialistes du cœur<br />

d’Asie et d’Europe orientale.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

© EurAsia Heart<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 39


Faits et chiffres<br />

Définition de <strong>la</strong> santé<br />

Source: OMS<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Groupes sanguins rares<br />

Source: CS, Global Investor, 2012<br />

<strong>De</strong>puis plusieurs décennies, <strong>la</strong> recherche<br />

travaille à <strong>la</strong> fabrication de sang artificiel. Le<br />

groupe sanguin rare O négatif n’est présent<br />

que chez 7% environ de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mais<br />

est toléré par 98%. Il pourrait ainsi devenir<br />

<strong>la</strong> norme pour les transfusions d’urgence.<br />

Les dix pays ayant l’espérance de vie <strong>la</strong> plus longue<br />

en années<br />

Source: OCDE, Panorama de <strong>la</strong> santé, 2011<br />

84<br />

83<br />

82<br />

81<br />

80<br />

Japon<br />

Suisse<br />

Italie<br />

40 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

Espagne<br />

Australie<br />

Israël<br />

Is<strong>la</strong>nde<br />

Suède<br />

O nég.<br />

7%<br />

France<br />

Norvège<br />

Les fibres nerveuses humaines<br />

Source: Kunsch, Mensch in Zahlen (L’être humain en chiffres)<br />

18<br />

16<br />

14<br />

12<br />

10<br />

USA<br />

Sierra Leone<br />

France<br />

Pays-Bas<br />

Libéria<br />

Moldavie<br />

Les fibres nerveuses<br />

de l’être humain ont<br />

une longueur totale<br />

d’approximativement<br />

768’000 km, ce qui<br />

correspond à peu<br />

près à <strong>la</strong> distance de<br />

<strong>la</strong> Terre à <strong>la</strong> Lune et<br />

retour.<br />

Les dix pays ayant les dépenses de santé les plus élevées<br />

en % du PIB, 2010<br />

Source: The Economist, <strong>2013</strong><br />

768’000 km<br />

Burundi<br />

Allemagne<br />

Suisse<br />

Danemark


Progrès médical<br />

Source: CS, Global Investor, 2012<br />

Le décryptage du premier génome humain comptant<br />

3 milliards<br />

de «lettres» a coûté<br />

1 milliard<br />

de dol<strong>la</strong>rs US.<br />

Le cœur humain<br />

Sources: Kunsch, Mensch in Zahlen (L’être humain en chiffres); EurAsia Heart; CS<br />

Le cœur bat en moyenne<br />

35’000’000<br />

de fois par an.<br />

Le cœur d’une personne<br />

âgée de 70 ans a déjà battu<br />

3 milliards<br />

de fois.<br />

Chaque minute, le cœur au<br />

repos d’une personne jeune<br />

en bonne santé pompe<br />

4.9 litres<br />

de sang. Ce chiffre tombe à<br />

2.5 litres<br />

chez une personne de 70 ans.<br />

Le cœur d’un embryon<br />

commence à battre<br />

22 jours<br />

après <strong>la</strong> conception.<br />

Le premier prototype d’un<br />

œil bionique, doté de 24<br />

électrodes, a été imp<strong>la</strong>nté,<br />

l’an dernier, chez une<br />

jeune Australienne<br />

presque aveugle. Certes,<br />

celle-ci n’a pas recouvré<br />

une vision complète, mais<br />

grâce aux contours plus<br />

contrastés, elle a retrouvé<br />

une mobilité indépendante.<br />

Les malformations cardiaques congénitales<br />

non traitées sont, dans les<br />

pays émergents, <strong>la</strong> première cause de<br />

décès des enfants de moins de<br />

5 ans.<br />

Dans les pays<br />

occidentaux, environ<br />

1’000<br />

personnes sur un million<br />

subissent une opération<br />

du cœur.<br />

Dans les pays<br />

émergents,<br />

seules entre<br />

16 et 60<br />

personnes ayant un<br />

besoin vital d’une<br />

opération du cœur<br />

peuvent l’obtenir<br />

suivant le pays.<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 41


42 Vontobel Portrait <strong>2013</strong>


Herbert J. Scheidt<br />

est, depuis 2011, Président du Conseil d’administration de Vontobel. <strong>De</strong> 2002 à<br />

2011, il a dirigé l’entreprise en tant que Chief Executive Officer. Auparavant, il a<br />

occupé durant deux décennies différentes fonctions dirigeantes internationales à <strong>la</strong><br />

<strong>De</strong>utsche Bank. Herbert J. Scheidt a obtenu un master en économie de l’Université<br />

de Sussex et un MBA de l’Université de New York.<br />

<br />

Herbert J. Scheidt<br />

Président du Conseil d’administration<br />

Les auteurs à qui nous avons demandé d’éc<strong>la</strong>irer le thème<br />

de <strong>la</strong> <strong>richesse</strong> dans Vontobel Portrait <strong>2013</strong> en présentent de<br />

nombreuses facettes et ont plein d’idées à ce sujet. Qu’il s’agisse<br />

de ses aspects matériels et immatériels, individuels et sociétaux,<br />

économiques et culturels, qui vont bien au-delà de l’acception<br />

usuelle de <strong>la</strong> <strong>richesse</strong>, àsavoir l’argent et <strong>la</strong> fortune. La <strong>richesse</strong> est<br />

rarement évidente, souvent controversée et toujours contestée.<br />

Nos auteurs invités – Gottfried Schatz, scientifique,<br />

Gerhard Schwarz, économiste, Georg Kohler, philosophe,<br />

et Paul Robert Vogt, chirurgien du cœur – l’appréhendent à<br />

partir de <strong>la</strong> perspective et de l’expérience qui leur sont propres.<br />

Pour Gottfried Schatz, <strong>la</strong> vraie <strong>richesse</strong> d’un pays n’apparaît<br />

qu’à celui qui sait comment naissent les idées nouvelles. Cette<br />

<strong>richesse</strong> invisible, celle des idées, est pour lui centrale. Gerhard<br />

Schwarz voit dans l’Etat confédéral et le système politique qui<br />

en découle <strong>la</strong> plus grande <strong>richesse</strong> de <strong>la</strong> Suisse. <strong>De</strong> mon point<br />

de vue, il s’agit là d’une condition primordiale du succès de<br />

notre pays. Quant à Paul Robert Vogt, il pense que <strong>la</strong> santé<br />

et <strong>la</strong> liberté sont deux biens d’une valeur inestimable auxquels<br />

nous devrions accorder beaucoup plus d’attention. Avoir un<br />

aperçu des différentes idées et perceptions des auteurs est pour<br />

moi très «enrichissant» et je les en remercie vivement.<br />

La <strong>richesse</strong> est aussi et surtout une <strong>richesse</strong> intérieure.<br />

J’entends par là le bonheur que nous ressentons quand nous<br />

avons une vie bien remplie. Ce peut être <strong>la</strong> satisfaction engendrée<br />

par l’exercice d'une profession dans <strong>la</strong>quelle nous assumons<br />

des responsabilités et obtenons une reconnaissance du<br />

travail accompli. Le bénévo<strong>la</strong>t dans le domaine social, culturel<br />

ou politique peut être aussi source d’une grande <strong>richesse</strong>. Et<br />

bien entendu, les re<strong>la</strong>tions profondes avec sa famille et ses<br />

amis qui font que <strong>la</strong> vie est riche et vaut <strong>la</strong> peine d’être vécue.<br />

Aristote a dit que pour construire de hautes tours, il fal<strong>la</strong>it<br />

consacrer beaucoup de temps à leurs fondations. Ce principe<br />

s’applique indubitablement à <strong>la</strong> plupart de nos actions, et aussi<br />

à <strong>la</strong> constitution d’une grande fortune. Chaque fortune représente<br />

une tranche de vie que les clients nous confient. Nous<br />

devons <strong>la</strong> traiter en étant pleinement conscients de notre responsabilité.<br />

Quels qu’ils soient, tous les accomplissements d’une vie<br />

méritent notre respect, même ceux qui se matérialisent par<br />

une fortune importante. Car, en nous <strong>la</strong> confiant, les clients<br />

remettent entre nos mains une partie précieuse de ce qu’ils ont<br />

accompli dans leur vie. Ils nous font ainsi cadeau de ce que<br />

l’on pourrait appeler une avance sur <strong>la</strong> confiance. Dès lors, il<br />

nous revient d’en prendre le plus grand soin, particulièrement<br />

en ces temps difficiles. Autrement dit, nous assumons <strong>la</strong> responsabilité<br />

de leur fortune. Cette confiance doit être méritée<br />

chaque jour à nouveau, parce que les changements économiques<br />

entraînent des changements dans les exigences et les<br />

souhaits de nos clients. Au premier chef desquels il y a le désir<br />

de protéger et d’accroître leur patrimoine sur <strong>la</strong> durée. Jour<br />

après jour, Vontobel répond à ce besoin dans nos 21 imp<strong>la</strong>ntations<br />

autour du globe. La force de notre actionnariat familial<br />

couplée à une dotation très solide en capitaux nous donne <strong>la</strong><br />

sécurité nécessaire en nous permettant de rester indépendant<br />

sur le long terme et d’agir dans l’intérêt de nos clients et des<br />

générations qui suivront. Cette responsabilité et <strong>la</strong> satisfaction<br />

de nos clients, telle est <strong>la</strong> vraie <strong>richesse</strong> de Vontobel.<br />

Vontobel Portrait <strong>2013</strong> 43


Vontobel en chiffres, 2012<br />

S’appuyant sur trois piliers qui se complètent, le modèle<br />

d’affaires de Vontobel a fait ses preuves même dans le<br />

contexte difficile de l’exercice 2012. En raison de l’afflux net<br />

de nouveaux capitaux se chiffrant au niveau record de CHF<br />

8.6 milliards et à <strong>la</strong> bonne performance des marchés, les avoirs<br />

de <strong>la</strong> clientèle ont, pour <strong>la</strong> première fois, franchi <strong>la</strong> barre des<br />

150 milliards. Grâce à cette évolution, notre banque réalise<br />

désormais plus des deux tiers de ses revenus dans <strong>la</strong> gestion<br />

de fortune et le Groupe a atteint un résultat dépassant de<br />

15% celui de l’exercice précédent. Nous continuons de surveiller<br />

attentivement nos coûts, de réduire systématiquement<br />

<strong>la</strong> complexité de nos opérations et de suivre avec détermi-<br />

Résultat du Groupe par action (CHF) 1<br />

Dividende par action (CHF)<br />

Fonds propres par action en circu<strong>la</strong>tion au jour de clôture du bi<strong>la</strong>n (CHF)<br />

Cours boursier au jour de clôture du bi<strong>la</strong>n (CHF)<br />

3, 4<br />

Rendement des fonds propres (%)<br />

Charges5 /produits d’exploitation (%)<br />

Rapport entre les fonds propres et <strong>la</strong> somme du bi<strong>la</strong>n (%)<br />

Ratio BRI des fonds propres de base Tier 1 (%) 6<br />

Chiffres clés 31.12.2012<br />

2.05<br />

2 1.20<br />

24.83<br />

28.20<br />

8.5<br />

78.8<br />

7.5<br />

27.2<br />

Col<strong>la</strong>borateurs (équivalents pleintemps)<br />

1’383<br />

1 Non dilué; base: moyenne pondérée du nombre d’actions<br />

2 Selon proposition à l’Assemblée générale<br />

3 Sans part des intérêts minoritaires<br />

4 Résultat du Groupe en % de <strong>la</strong> moyenne des fonds propres<br />

(valeurs mensuelles)<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

44 Vontobel Portrait <strong>2013</strong><br />

160<br />

140<br />

130.6 128.3<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

nation <strong>la</strong> voie vers une amélioration de notre efficience. Sur<br />

cette toile de fond, nous axons de manière cohérente notre<br />

modèle d’affaires sur <strong>la</strong> Suisse et sur certains marchés cibles<br />

d’Europe et d’outre-mer.<br />

En s’inscrivant à 27.2%, le ratio BRI des fonds propres de<br />

base de Vontobel a encore augmenté et dépasse <strong>la</strong>rgement<br />

les exigences minimales. Le Conseil d’administration propose<br />

à l’Assemblée générale de verser un dividende en hausse à<br />

CHF 1.20 par action. Cette proposition reflète tant <strong>la</strong> solidité<br />

du développement des affaires que <strong>la</strong> confiance du Conseil<br />

d’administration dans <strong>la</strong> stratégie de notre banque.<br />

31.12.2011<br />

1.78<br />

1.10<br />

23.61<br />

21.00<br />

7.5<br />

80.0<br />

8.0<br />

23.3<br />

1’413<br />

31.12.2010<br />

2.31<br />

1.40<br />

23.67<br />

35.60<br />

9.8<br />

78.3<br />

8.2<br />

21.8<br />

1’346<br />

Résultat du Groupe Avoirs des clients<br />

3 Fonds propres Nouveaux capitaux nets3 en mio. CHF en mrd CHF en mrd CHF en mrd CHF<br />

147.3<br />

113.8<br />

131.6<br />

5 Charges d’exploitation hors correctifs de valeur,<br />

provisions et pertes<br />

6 Fonds propres de base durs en % des positions<br />

pondérées des risques<br />

149.6<br />

9<br />

8.2<br />

8.6<br />

1.60 1.50 1.50<br />

8<br />

1.40<br />

0<br />

0<br />

0.00<br />

2010 2011 2012 2010 2011 2012<br />

2010 2011 2012 2010 2011 2012<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

5.5<br />

1.20<br />

1.00<br />

0.80<br />

0.60<br />

0.40<br />

0.20<br />

1.57


Private Banking<br />

Notre banque professe une orientation clients qui se focalise<br />

sur ses compétences en matière de conseil et de service ainsi<br />

que sur ses capacités éprouvées dans <strong>la</strong> gestion de fortune.<br />

Nous nous concentrons sur <strong>la</strong> Suisse, notre marché domestique,<br />

ainsi que sur une série de marchés cibles sélectionnés,<br />

l’Allemagne représentant <strong>la</strong> tête de pont de nos activités en<br />

Europe. Malgré les impondérables politiques, les clients privés<br />

nous ont confié, en 2012, de nouveaux avoirs en progression<br />

notable à CHF 900 millions. Les dépôts des clients ont enregistré<br />

une performance réjouissante, en particulier les mandats<br />

orientés vers <strong>la</strong> croissance qui ont atteint des rendements à<br />

deux chiffres. Le sentiment sur les marchés financiers s’est nettement<br />

éc<strong>la</strong>irci, pourtant nombre d’investisseurs privés s’obstinent<br />

à rester attentistes. Cette situation a pesé sur les revenus<br />

de ce secteur d’activité et s’est traduite par un recul de 14% du<br />

résultat avant impôts à CHF 28.8 millions.<br />

Investment Banking<br />

Vontobel Financial Products fait partie des pionniers des<br />

p<strong>la</strong>teformes automatisées d’émission. En 2012, l’ouverture<br />

de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme deritrade ® aux produits émis par des tiers a<br />

été une grande innovation. Ses utilisateurs disposent maintenant<br />

de beaucoup plus de possibilités pour concevoir des<br />

structures individualisées. Nos clients effectuent toujours<br />

plus de transactions par l’intermédiaire de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme<br />

Vontobel, pourtant avec une part de marché de 18% à Scoach<br />

Suisse, nous restons l’un des trois principaux prestataires<br />

dans le domaine des produits structurés cotés. En Allemagne,<br />

nous sommes parmi les huit premiers. Malgré des marchés<br />

des actions et des obligations bien disposés, <strong>la</strong> tendance des<br />

volumes de <strong>la</strong> bourse a été nettement baissière en 2012. En<br />

dépit de sa position de force sur le marché, ce secteur d’activité<br />

n’a pas pu y échapper. Il en est résulté une baisse de<br />

28% du bénéfice avant impôts à CHF 68.6 millions. En revanche,<br />

les actifs sous gestion ont augmenté de 19% à CHF<br />

9.4 milliards. Dans ce domaine, l’évolution des affaires avec<br />

les tiers gérants (EAM) a été particulièrement réjouissante.<br />

Mentions légales ><br />

Asset Management<br />

Dans ce secteur, <strong>la</strong> spécialisation combinée avec une philosophie<br />

de p<strong>la</strong>cement active et une distribution organisée<br />

selon les produits a fait ses preuves. L’excellent afflux net de<br />

nouveaux capitaux reflète <strong>la</strong> grande confiance que les clients<br />

du monde entier manifestent envers <strong>la</strong> performance de nos<br />

prestations. C’est ainsi que notre établissement de New York,<br />

spécialisé dans <strong>la</strong> croissance de qualité, a, une nouvelle fois,<br />

enregistré une très belle progression, apportant une contribution<br />

essentielle à Vontobel Asset Management. En <strong>la</strong> personne<br />

de Rajiv Jain, nous comptons dans nos rangs un gestionnaire<br />

de portefeuille extrêmement talentueux. Il a reçu en 2012,<br />

le prestigieux «Morningstar Award» qui distingue le meilleur<br />

gérant international de fonds d’actions. Dans un autre registre,<br />

les investisseurs sont toujours plus nombreux à demander<br />

une stratégie de p<strong>la</strong>cement en harmonie avec leur budget de<br />

risque. Nous répondons à ce besoin avec notre nouvelle approche<br />

des investissements dans le domaine des actifs multic<strong>la</strong>sse,<br />

posant ainsi les bases de <strong>la</strong> poursuite de <strong>la</strong> croissance.<br />

Les avoirs se sont élevés, en 2012, à CHF 61.4 milliards, en<br />

hausse de 30% par rapport à l’exercice précédent, grâce à un<br />

afflux important de nouveaux capitaux et à une bonne performance.<br />

Le bénéfice avant impôt a doublé à CHF 75.5 millions.


Vontobel en chiffres<br />

Faits et chiffres au 31 décembre 2012<br />

Avoirs des clients (en mrd de CHF)<br />

150<br />

98.4<br />

44.2<br />

7.0<br />

Fonds propres (en mrd de CHF)<br />

1.574<br />

Afflux net d’argent frais 2012 (en mrd de CHF)<br />

8.6<br />

Actifs sous gestion<br />

Avoirs en dépôt<br />

Produits structurés en circu<strong>la</strong>tion<br />

Notation Bank Vontobel AG:<br />

Moody’s: A1<br />

Standard & Poors’s: A+<br />

Pour en savoir plus: www.vontobel.com<br />

Ratio des fonds propres de base<br />

BRI (tier 1) (en %)<br />

27.2<br />

Vontobel Holding AG<br />

Gotthardstrasse 43<br />

CH-8022 Zurich<br />

Téléphone +41 (0)58 283 59<br />

www.vontobel.com


Prix<br />

En ces temps difficiles aussi, nos prestations créent une forte plus-value pour vous.<br />

Les prix importants qui nous ont été décernés le confirment.<br />

Vontobel Private Banking a été désigné «Best Private Bank – Switzer<strong>la</strong>nd 2012»<br />

par World Finance Awards 2012.<br />

Global Banking & Finance Review a distingué les compétences de Vontobel<br />

Private Banking en matière de conseil en lui décernant le titre de «Best Wealth<br />

Management Advisory Switzer<strong>la</strong>nd 2012».<br />

«Meilleur asset manager de fonds obligataires en Suisse» attribué par l’agence de<br />

notation «Feri EuroRating Services» et <strong>la</strong> chaîne d’information n-tv.<br />

«Meilleur asset manager pour les p<strong>la</strong>cements durables 2012», décerné par<br />

le groupe TBLI.<br />

«Equities Manager of the Year», primé par «European Pensions Awards (EPA)».<br />

Rajiv Jain a reçu <strong>la</strong> prestigieuse distinction «International Stock-Fund<br />

Manager of the Year» de Morningstar aux Etats-Unis et celle de «Global Equity<br />

Fund Manager of the Year» de Morningstar en Europe.<br />

«N° 1 dans quatre catégories et n° 1 globalement» dans <strong>la</strong> Thomson Extel<br />

Survey 2012; Vontobel Research a reçu une médaille dans six catégories, dont<br />

quatre médailles d’or.<br />

«Swiss <strong>De</strong>rivative Award – Top Service 2012», primé pour <strong>la</strong> septième fois<br />

d’affilée par Stocks, <strong>De</strong>rivative Partners et Swissquote.<br />

«Best in Switzer<strong>la</strong>nd», remis par le magazine spécialisé réputé Structured<br />

products Europe pour <strong>la</strong> «meilleure banque de Suisse pour les produits dérivés 2012».<br />

< Prix<br />


Nos sièges<br />

Suisse<br />

Vontobel Holding AG<br />

Gotthardstrasse 43<br />

CH-8022 Zurich<br />

Téléphone +41 (0)58 283 59 00<br />

Téléfax +41 (0)58 283 75 00<br />

www.vontobel.com<br />

Bank Vontobel AG<br />

Gotthardstrasse 43<br />

CH-8022 Zurich<br />

Téléphone +41 (0)58 283 71 11<br />

Téléfax +41 (0)58 283 76 50<br />

Bank Vontobel AG<br />

St. Alban-An<strong>la</strong>ge 58<br />

CH-4052 Bâle<br />

Téléphone +41 (0)58 283 21 11<br />

Téléfax +41 (0)58 283 21 12<br />

Bank Vontobel AG<br />

Spitalgasse 40<br />

CH-3011 Berne<br />

Téléphone +41 (0)58 283 22 11<br />

Téléfax +41 (0)58 283 22 12<br />

Bank Vontobel AG<br />

Schweizerhofquai 3a<br />

Postfach 2265<br />

CH-6002 Lucerne<br />

Téléphone +41 (0)58 283 27 11<br />

Téléfax +41 (0)58 283 27 50<br />

Banque Vontobel SA<br />

Rue du Rhône 31<br />

CH-1204 Genève<br />

Téléphone +41 (0)58 283 25 00<br />

Téléfax +41 (0)58 283 24 54<br />

Vontobel Fonds Services AG<br />

Gotthardstrasse 43<br />

CH-8022 Zurich<br />

Téléphone +41 (0)58 283 74 77<br />

Téléfax +41 (0)58 283 53 05<br />

Vontobel Securities AG<br />

Gotthardstrasse 43<br />

CH-8022 Zurich<br />

Téléphone +41 (0)58 283 71 11<br />

Téléfax +41 (0)58 283 76 49<br />

Vontobel Swiss Wealth<br />

Advisors AG<br />

Tödistrasse 17<br />

CH-8022 Zurich<br />

Téléphone +41 (0)44 287 81 11<br />

Téléfax +41 (0)44 287 81 12<br />

Allemagne<br />

Bank Vontobel Europe AG<br />

Succursale de Francfort<br />

WestendDuo<br />

Bockenheimer Landstrasse 24<br />

D-60323 Francfort-sur-le-Main<br />

Téléphone +49 (0)69 69 59 96 0<br />

Téléfax +49 (0)69 69 59 96 290<br />

Bank Vontobel Europe AG<br />

Succursale Hambourg<br />

Sudanhaus<br />

Grosse Bäckerstrasse 13<br />

D-20095 Hambourg<br />

Téléphone +49 (0)40 638 587 0<br />

Téléfax +49 (0)40 638 587 230<br />

Bank Vontobel Europe AG<br />

Succursale de Cologne<br />

Auf dem Berlich 1<br />

D-50667 Cologne<br />

Téléphone +49 (0)221 20 30 00<br />

Téléfax +49 (0)221 20 30 030<br />

Bank Vontobel Europe AG<br />

Alter Hof 5<br />

D-80331 Munich<br />

Téléphone +49 (0)89 411 890 0<br />

Téléfax +49 (0)89 411 890 30<br />

Autriche<br />

Bank Vontobel Österreich AG<br />

Rathausp<strong>la</strong>tz 4<br />

A-5020 Salzbourg<br />

Téléphone +43 (0)662 8104 0<br />

Téléfax +43 (0)662 8104 7<br />

Bank Vontobel Österreich AG<br />

Kärntner Strasse 51<br />

A-1010 Vienne<br />

Téléphone +43 (0)1 513 76 40<br />

Téléfax +43 (0)1 513 76 402<br />

Vontobel Europe SA<br />

Succursale de Vienne<br />

Kärntner Ring 5–7 / 7<br />

A-1010 Vienne<br />

Téléphone +43 (0)1 205 11 60 1280<br />

Téléfax +43 (0)1 205 11 60 1279<br />

Liechtenstein<br />

Bank Vontobel (Liechtenstein) AG<br />

Pflugstrasse 20<br />

FL-9490 Vaduz<br />

Téléphone +423 236 41 11<br />

Téléfax +423 236 41 12<br />

Vontobel Treuhand AG<br />

Pflugstrasse 20<br />

FL-9490 Vaduz<br />

Téléphone +423 236 41 80<br />

Téléfax +423 236 41 81<br />

Luxembourg<br />

Vontobel Europe SA<br />

2–4, rue Jean l’Aveugle<br />

L-1148 Luxembourg<br />

Téléphone +352 26 34 74 1<br />

Téléfax +352 26 34 74 33<br />

Vontobel Management SA<br />

2–4, rue Jean l’Aveugle<br />

L-1148 Luxembourg<br />

Téléphone +352 26 34 74 60<br />

Téléfax +352 26 34 74 33<br />

Italie<br />

Vontobel Europe SA<br />

Succursale de Mi<strong>la</strong>n<br />

Piazza degli Affari, 3<br />

I-20123 Mi<strong>la</strong>n<br />

Téléphone +39 02 6367 3411<br />

Téléfax +39 02 6367 3422<br />

Espagne<br />

Vontobel Europe SA<br />

Succursale de Madrid<br />

Paseo de <strong>la</strong> Castel<strong>la</strong>na, 95<br />

P<strong>la</strong>nta 18<br />

E-28046 Madrid<br />

Téléphone +34 91 520 95 95<br />

Téléfax +34 91 520 95 55<br />

Suède<br />

Vontobel Europe S.A<br />

Succursale de Stockholm<br />

Norr<strong>la</strong>ndsgatan 22, Box 7046<br />

SE-103 86 Stockholm<br />

Téléphone +46 8 611 0670<br />

Téléfax +46 8 611 0671<br />

Grande-Bretagne<br />

Vontobel Europe SA<br />

Succursale de Londres<br />

Third Floor<br />

22 Sackville Street<br />

Londres W1S 3DN<br />

Téléphone +44 207 255 83 00<br />

Téléfax +44 207 255 83 01<br />

Etats-Unis<br />

Vontobel Asset Management, Inc.<br />

1540 Broadway, 38th Floor<br />

New York, NY 10036, USA<br />

Téléphone +1 212 415 70 00<br />

Téléfax +1 212 415 70 87<br />

www.vusa.com<br />

Vontobel Securities Ltd.<br />

Succursale de New-York<br />

1540 Broadway, 38th Floor<br />

New York, NY 10036, USA<br />

Téléphone +1 212 792 58 20<br />

Téléfax +1 212 792 58 32<br />

vonsec@vusa.com<br />

Hong Kong<br />

Vontobel Asia Pacific Ltd.<br />

3601 Two International<br />

Finance Centre<br />

8 Finance Street, Central<br />

Hong Kong<br />

Téléphone +852 3655 3990<br />

Téléfax +852 3655 3970<br />

Vontobel Wealth Management<br />

(Hong Kong) Ltd.<br />

3601 Two International<br />

Finance Centre<br />

8 Finance Street, Central<br />

Hong Kong<br />

Téléphone +852 3655 3966<br />

Téléfax +852 3655 3980<br />

Emirats Arabes Unis<br />

Bank Vontobel (Middle East) Ltd.<br />

Liberty House, Office 913<br />

Dubai International<br />

Financial Centre<br />

P.O. Box 506814<br />

Dubaï, Emirats Arabes Unis<br />

Téléphone +971 (0)4 703 85 00<br />

Téléfax +971 (0)4 703 85 01<br />

Vontobel Financial Products Ltd.<br />

Liberty House, Office 913<br />

Dubai International<br />

Financial Centre<br />

P.O. Box 506814<br />

Dubaï, Emirats Arabes Unis<br />

Téléphone +971 (4) 703 85 00<br />

Téléfax +971 (4) 703 85 01<br />

Vontobel Invest Ltd.<br />

Liberty House, Office 913<br />

Dubai International<br />

Financial Centre<br />

P.O. Box 506814<br />

Dubaï, Emirats Arabes Unis<br />

Téléphone +971 (4) 703 85 00<br />

Téléfax +971 (4) 703 85 01<br />

Singapour<br />

Vontobel Financial Products<br />

(Asia Pacific) Pte. Ltd.<br />

8 Marina View<br />

Asia Square Tower 1<br />

Level 07-04<br />

Singapour 018960<br />

Téléphone +65 6407 1170<br />

Prix<br />

En ces temps difficiles aussi, nos<br />

Les prix importants qui nous on<br />

Vontobel Private Banking a été<br />

par World Finance Awards 2012<br />

Global Banking & Finance Revi<br />

Private Banking en matière de<br />

Management Advisory Switzer<br />

«Meilleur asset manager de fo<br />

notation «Feri EuroRating Serv<br />

«Meilleur asset manager pour<br />

le groupe TBLI.<br />

«Equities Manager of the Year»,<br />

Rajiv Jain a reçu <strong>la</strong> prestigieuse<br />

Manager of the Year» de Morn<br />

Fund Manager of the Year» de<br />

«N° 1 dans quatre catégories e<br />

Survey 2012; Vontobel Researc<br />

quatre médailles d’or.<br />

«Swiss <strong>De</strong>rivative Award – Top S<br />

d’affilée par Stocks, <strong>De</strong>rivative P<br />

«Best in Switzer<strong>la</strong>nd», remis par<br />

products Europe pour <strong>la</strong> «meilleu


Illustration de <strong>la</strong> couverture: Peter Hebeisen, gallery stock<br />

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Le portrait <strong>2013</strong> de Vontobel n’a qu’un but informatif. Par conséquent, les données et opinions<br />

qu’il contient ne constituent nullement une incitation, une offre ou une recommandation en vue<br />

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03/13. Le portrait <strong>2013</strong> de Vontobel est également disponible dans les <strong>la</strong>ngues allemand et ang<strong>la</strong>is.<br />

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