25.10.2013 Views

INTÉRIEURS - FRAC Basse-Normandie

INTÉRIEURS - FRAC Basse-Normandie

INTÉRIEURS - FRAC Basse-Normandie

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>INTÉRIEURS</strong><br />

Journal de l’exposition<br />

Fariba HAJAMADI<br />

Née en 1957 à Ispahan,<br />

vit et travaille à New York.<br />

Fariba Hajamadi développe une<br />

réflexion conceptuelle de l’image<br />

considérant que celle-ci doit être<br />

“travaillée comme les mots d’une<br />

phrase”. Ses œuvres présentent un<br />

univers ambivalent et polysémique.<br />

Puisant dans les archives qu’elle a<br />

constituées depuis des années lors<br />

de visites dans les musées du<br />

monde entier, elle réalise des<br />

montages où se juxtaposent les<br />

images provenant de lieux divers.<br />

Ces montages sont ensuite transférés<br />

sur toile ou sur panneaux de<br />

bois, parfois retouchés ou simplement<br />

recouverts d’un filtre coloré.<br />

Ces compositions « hybrides » s’articulent<br />

en polyptiques où les lieux<br />

sont recréés selon des thématiques<br />

imaginaires.<br />

Bénédicte HÉBERT<br />

Née en 1967 à Saint-Hilaire du Harcouet,<br />

vit et travaille à Caen.<br />

Bénédicte Hébert centre son travail<br />

sur les enjeux et les statuts de<br />

l’image. Qu’elle utilise la photographie<br />

ou la vidéo, ses œuvres sont<br />

autant de questionnements sur la<br />

notion de représentation.<br />

Ses photographies captent l’univers<br />

intimiste, la chambre, le fouillis<br />

d'objets quotidiens ou bien<br />

encore une nature morte de fleurs,<br />

dans le reflet éteint de l'écran du<br />

téléviseur. Celui-ci sert alors de<br />

cadre à l'image, perd sa fonction<br />

de diffuseur en ne devenant que<br />

récepteur passif d’une autre image.<br />

Bed of Rasors, Swarms of Reasons,<br />

dont le titre est emprunté au poète<br />

mexicain Octavio Paz, illustre la<br />

façon dont le jeu des images redoublé<br />

du jeu des mots attise la curiosité<br />

du spectateur et l’incite à<br />

démêler le sens des lectures possibles.<br />

Dans cette œuvre sont juxtaposés<br />

deux espaces. L’un, privé,<br />

évoque le salon d’une demeure historique<br />

; l’autre, public, celui d’un<br />

musée d’histoire naturelle où trône<br />

de façon incongrue parmi des<br />

insectes, une guêpière. La tonalité<br />

L'écran, “cette lucarne sur le<br />

monde", qui d'ordinaire déverse<br />

son flux d'images ininterrompu<br />

devient dans ces photographies<br />

tantôt source lumineuse, tantôt<br />

miroir réfléchissant l'espace environnant.<br />

Par de multiples mises en abymes,<br />

Bénédicte Hébert sème le doute en<br />

invitant le spectateur à s'interroger<br />

sur l'exactitude de ses perceptions<br />

visuelles.<br />

Bed of Razors / Swarms of Reasons, 1993<br />

photo émulsion sur panneau de frêne<br />

176,4 x 154,3 cm<br />

de l’ensemble est trouble, sensuelle.<br />

A l’évocation d’un monde<br />

plein de raffinement et de séduction<br />

s’opposent des signes de mort<br />

avec les collections d’insectes et de<br />

violence physique et sociale symbolisé<br />

par le corset. La question du<br />

temps et de la mémoire est mise à<br />

l’épreuve, les agrégats d’images de<br />

Fariba Hajamadi recomposent une<br />

sorte de “musée imaginaire” où<br />

chaque spectateur tentera vainement<br />

d’identifier son propre souvenir.<br />

Sans titre, 1997<br />

photographies couleur<br />

contrecollée sous plexiglass<br />

50 x 35 cm chaque<br />

<strong>INTÉRIEURS</strong><br />

Journal de l’exposition<br />

Farida LE SUAVÉ<br />

Née en 1969, vit et travaille à Flers.<br />

Farida Le Suavé modèle des sculptures<br />

en céramiques aux formes<br />

abstraites, qu’elle associe le plus<br />

souvent à des objets usuels,<br />

domestiques, relevant parfois de<br />

l’intime : matelas, table, drapé.<br />

Informes, ces sculptures de grès<br />

suggèrent le pli, le repli des drapés,<br />

tandis que leur texture de vernis<br />

et leur couleur rosée évoquent<br />

la sensualité du corps et de la<br />

chair. Sensation de l’intime qu’elle<br />

accentue quand elle les présente<br />

en couple, comme c’est le cas dans<br />

Conversation, 2003.<br />

Philippe KUZNICKI<br />

Né en 1970 à Valenciennes,<br />

vit et travaille dans le Calvados.<br />

Le mode de fonctionnement des<br />

photographies de Philippe Kuznicki<br />

se décline presque toutes selon<br />

des motifs identiques, voire d’obsessions.<br />

Le corps nu y occupe la majorité de<br />

l’espace : il s’agit le plus souvent<br />

d’un corps nu, souffrant, parce qu’il<br />

est mis en souffrance, parce qu’il<br />

est mis en difficulté, parce qu’il<br />

subit une action qui le transforme,<br />

le déforme. La lourdeur le prend,<br />

l’entraîne vers le sol, et peut-être<br />

au-delà.<br />

C’est un corps qui résiste malgré<br />

tout. C’est parfois un corps qui est<br />

effacé, qui disparaît soit parce qu’il<br />

est masqué par un objet, soit parce<br />

“Extravagant, baroque, simple, ce<br />

travail relève aussi du domaine de<br />

l’intime. D’abord parce qu’il résulte<br />

de la main qui le modèle, dresse,<br />

lisse, fait exister une matière malléable<br />

et palpable, onctueuse et<br />

ductile ; de “la terre à la chair”<br />

explique t-elle. Cette action induit<br />

tendresse et rondeur dans le même<br />

temps qu’elle brutalise la terre,<br />

contrariant sa montée régulière et<br />

bosselant sa surface”.<br />

Patrick Le Nouëne<br />

Sans titre, 2001<br />

photographie noir et blanc,<br />

110 x 160 cm<br />

que la photographie à un moment<br />

devient floue.<br />

Les photographies portent en elles<br />

une certaine interrogation dont on<br />

perçoit assez vite qu’il pourrait<br />

s’agir d’une traversée du miroir,<br />

vers un autre corps ignoré.<br />

Les images sont autant d’autoportraits<br />

- le corps mis en scène est<br />

toujours le même - et autant de<br />

questions sur la réalité d’un corps<br />

à vivre, à soigner ou à détruire,<br />

déformer, déranger et dont de<br />

toute façon il faudra assumer la<br />

“vanité”.<br />

“Le corps disparaît au profit du<br />

lieu, mais sa photographie reste<br />

axée comme toute la majorité des<br />

Conversation, 2003<br />

céramique, grès ciré<br />

photos sur le corps dans son entier<br />

ou fragmenté. Le lieu par son<br />

espace et son architecture interroge<br />

ce corps et son état. Le lieu ne<br />

vise pas une proximité avec le<br />

spectateur, la photographie empêche<br />

tout rapprochement “physique”<br />

avec le corps, ce dernier se<br />

confond avec le lieu. Mes autoportraits<br />

conservent la même caractéristique<br />

avec le choix du format, on<br />

est obligé de se reculer. »<br />

Philippe Kuznicki, 2003.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!