Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt
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Le dossier<br />
Décembre 2011<br />
<strong>Compte</strong> <strong>rendu</strong> <strong>des</strong> <strong>travaux</strong><br />
1
2<br />
Lundi 9 mai 2011<br />
1 ère séance<br />
- Intervention<br />
de Daniel Henriet, USTM 51 p. 3<br />
- Rapport d’ouverture<br />
de Philippe Martinez,<br />
secrétaire général de la FTM p. 7<br />
- Hommage aux disparus<br />
par Jean-François Caré,<br />
secrétaire général<br />
de l’IHS métallurgie p. 17<br />
Mardi 10 mai 2011<br />
2 ème séance<br />
- Débat général p. 21<br />
- Bilan d’activité<br />
par Ouria Belaziz,<br />
membre du Bureau fédéral p. 29<br />
- Vote p. 31<br />
- Commission mandats et votes<br />
par Jean-Pierre Lenormand,<br />
secrétaire général USTM 76 p. 32<br />
- Hommage à Ambroise Croizat<br />
par Bernard <strong>La</strong>mirand,<br />
président de l’IHS métallurgie p. 33<br />
3 ème séance<br />
- Débat général p. 37<br />
- Bilan fi nancier et enjeux<br />
<strong>des</strong> ressources fi nancières fédérales<br />
par Anna Poissy,<br />
membre du Bureau fédéral p. 40<br />
- Débat p. 42<br />
- Rapport de la Commission Financière<br />
et de Contrôle<br />
par Lucien Grimault, président de l’UFM p. 43<br />
- Vote p. 44<br />
Mercredi 11 mai 2<br />
4 ème séance<br />
- Table ronde<br />
« <strong>La</strong> jeunesse en lien ave<br />
de vie syndicale et de syn<br />
avec la participation de Be<br />
- Débat<br />
- Intervention de la Mairie<br />
5 ème séance<br />
- Table ronde<br />
« Europe et International e<br />
avec la politique industriel<br />
- Débat
011<br />
notre qualité<br />
icalisation »<br />
rnard Thibault p. 45<br />
p. 46<br />
e Reims p. 53<br />
n lien<br />
e » p. 55<br />
p. 58<br />
Jeudi 12 mai 2011<br />
6 ème séance<br />
- Débat sur le texte du document<br />
préparatoire et les résolutions p. 66<br />
- Débat sur les amendements p. 72<br />
- Vote p. 73<br />
- Proposition de modifi cations <strong>des</strong> statuts p. 73<br />
- Débat p. 73<br />
- Vote p. 75<br />
7 ème séance<br />
- Rapport du Conseil National<br />
sur les propositions <strong>des</strong> candidatures<br />
à la Direction Fédérale p. 76<br />
- Débat p. 78<br />
- Vote p. 81<br />
Vendredi 13 mai 2011<br />
8 ème séance<br />
- Présentation :<br />
du Bureau fédéral,<br />
du Secrétariat fédéral,<br />
du Secrétaire général p. 82<br />
- Intervention du secrétaire général p. 83<br />
- Intervention du secrétaire général adjoint p. 84<br />
- Intervention de remerciements<br />
et clôture p.85<br />
3
4<br />
1 ère séance<br />
Introduction<br />
Composition du Bureau du Congrès<br />
Sont proposées les candidatures suivantes : Elisabeth Achet (Retraité<br />
Decazeville), <strong>La</strong>mia Begin (SMWM FSB Gérardmer), Blandine Benarbia<br />
(Valentin Bourseville), <strong>La</strong>ure Buchheit (Merck-Millipore Molsheim), Nicole<br />
Camblan (Compétence SAS Brest), <strong>La</strong>urence Carette (Schneider Electric<br />
Mâcon), Brigitte Chauderlot (Visteon Charleville-Mézières), Christine Ciol<br />
(Sidel Octeville-sur-Mer), Joseph Cupani (Schneider Electric Le Fontanil),<br />
Bernard Devert (EADS France Suresnes), Michel Ducret (Honeywell<br />
Condé-sur-Noireau), Alain Garnier (Renault Le Mans), Amar <strong>La</strong>draa<br />
(Clestra Strasbourg), Philippe Martinez (Renault Rueil-Malmaison), Boris<br />
Plazzi (Valfond Saint-Priest), Anna Poissy (Rakon Argenteuil), Alain Prevost<br />
(Dassault Aviation Suresnes), Miguel Sales (Airbus Nantes), Frédéric<br />
Sanchez (Dura France <strong>La</strong> Tallaudière), Philippe Verbecke (ArcelorMittal<br />
Grande-Synthe).<br />
<strong>La</strong> composition du Bureau du Congrès est approuvée à l’unanimité.<br />
Présidence de la première séance<br />
Pour la présidence de la première séance sont proposées les candidatures<br />
d’Elisabeth Achet (présidence), Sylvain Werner (vice-présidence) et <strong>La</strong>urent Le<br />
Godec.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée.<br />
Elisabeth ACHET, retraité Decazeville, membre du Bureau fédéral<br />
Je me sens très honorée de présider<br />
cette première séance et je déclare ouvert<br />
le 39 ème congrès de la Fédération<br />
<strong>des</strong> travailleurs de la métallurgie CGT.<br />
Je vous souhaite à tous la bienvenue au<br />
nom de la direction sortante et du Bureau<br />
du Congrès. Merci d’être là.<br />
Un congrès est toujours un moment exceptionnel<br />
que ce soit par l’investissement<br />
qu’il a demandé à chacun pour se<br />
rendre disponible, par l’investissement<br />
fi nancier qu’il représente, par les tâches<br />
qu’il a à accomplir, par la vision du syndicalisme<br />
plus large que notre quotidien<br />
qu’il nous promet ou par notre présence<br />
en ces lieux qui va nous permettre, outre<br />
d’échanger nos idées, de mieux nous<br />
connaître. Cet enrichissement mutuel ne<br />
sera évidemment possible que si nous le<br />
choisissons, nous écoutons et allons les<br />
uns vers les autres au-delà de nos obstacles<br />
de langue et de timidité.
Allocution d’accueil<br />
Daniel HENRIET<br />
Syndicat Remafer Reims (51),<br />
secrétaire général de l’USTM du département de la Marne<br />
Il me revient de vous accueillir au<br />
39 ème congrès de la Fédération <strong>des</strong><br />
travailleurs de la métallurgie CGT. Au<br />
nom <strong>des</strong> syndicats et syndiqués CGT<br />
de la région Champagne-Ardenne,<br />
permettez-moi de vous souhaiter la<br />
bienvenue à Reims, cité <strong>des</strong> sacres.<br />
J’espère que ce séjour dans la capitale<br />
du champagne vous permettra de<br />
travailler dans de bonnes conditions<br />
et d’apprécier les atouts de notre ville.<br />
<strong>La</strong> ville de Reims est connue pour sa<br />
cathédrale, dont ont fête en ce moment<br />
le 800 ème anniversaire, et pour<br />
son champagne. Prononcer le mot<br />
«champagne», c’est évoquer un breuvage<br />
divin. Quel <strong>des</strong>tin pour ce vin qui,<br />
au départ, n’avait rien d’exceptionnel,<br />
que le travail <strong>des</strong> hommes a <strong>rendu</strong> tel<br />
et dont la renommée mondiale est synonyme<br />
de fête et d’événements heureux.<br />
Il n’en a pas toujours été ainsi.<br />
Rappelons-nous : il y a tout juste un<br />
siècle, en avril 1911, la misère <strong>des</strong> vignerons<br />
champenois avait provoqué<br />
l’une <strong>des</strong> plus fortes révoltes que le<br />
vignoble français ait connu, avec six<br />
mois de lutte réprimée par l’armée qui<br />
occupa les villages les vignes.<br />
<strong>La</strong> ville de Reims est également liée<br />
à de gran<strong>des</strong> pages de l’histoire de<br />
France. Troisième ville de l’empire<br />
romain après Rome et Lyon, sous le<br />
nom de Durocortorum, Reims, avec<br />
le baptême chrétien de Clovis en 496,<br />
acte à la fois l’effondrement défi nitif de<br />
cet empire et la naissance d’un nouvel<br />
Etat : la France. C’est en 816 que le<br />
fi ls de Charlemagne vint chercher<br />
sa légitimité en se faisant sacrer à<br />
Reims. Depuis lors et jusqu’en 1825,<br />
avec Charles X, presque tous les rois<br />
fi rent de même en venant se faire sacrer<br />
à Reims aux frais <strong>des</strong> Rémois.<br />
C’est cette légitimité que Jeanne<br />
d’Arc, en pleine guerre de cent ans,<br />
dans un pays presque entièrement<br />
occupé, vint chercher en faisant sacrer<br />
Charles VII roi de France.<br />
Ville-étape <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> foires de<br />
Champagne, Reims était depuis la<br />
plus haute antiquité une ville de production<br />
de draperies réputées dans<br />
toute l’Europe. Les gran<strong>des</strong> manufactures<br />
rémoises de drap étaient telle-<br />
ment puissantes aux XVI ème et XVII ème<br />
siècles que le fi ls du propriétaire de<br />
l’une d’entre elles, Colbert, devint<br />
le célèbre ministre <strong>des</strong> fi nances de<br />
Louis XIV.<br />
Le département de la Marne connut<br />
les grands tournants de la révolution<br />
française, avec l’arrestation du roi<br />
Louis XVI à Varennes, en Argonne,<br />
après avoir été reconnu par le maître<br />
de poste Jean-Baptiste Drouet à<br />
Sainte-Menehould le 25 juin 1791,<br />
puis, un an plus tard, le 20 septembre<br />
1792, la victoire de Valmy, qui marqua<br />
la fi n de la royauté et la proclamation<br />
de la Convention nationale – ce fut la<br />
Première République. C’est dans le<br />
contexte de cette victoire que fut élu le<br />
premier député ouvrier à l’Assemblée<br />
nationale, Jean-Baptiste Armonville,<br />
ouvrier sergier d’une manufacture de<br />
textile. Proche de Marat, il fut l’un <strong>des</strong><br />
diffuseurs <strong>des</strong> idées de Babeuf, ce<br />
qui lui valut d’être proscrit deux fois et<br />
contraint à l’exil.<br />
Les ouvriers du textile qui, au XIX ème<br />
siècle, représentaient plus de la moitié<br />
de la population rémoise, furent<br />
un <strong>des</strong> ferments de l’action révolutionnaire<br />
de l’époque. En 1848, avec<br />
l’arrivée <strong>des</strong> métiers à tisser Jacquard<br />
et la mise au chômage de plus de six<br />
mille ouvriers, la révolution de février<br />
1848 fut l’une <strong>des</strong> plus violentes de<br />
France, avec l’incendie d’usines et<br />
la <strong>des</strong>truction de métiers à tisser.<br />
C’est dans ce bouillonnement révolutionnaire<br />
que Reims connut ses<br />
premières organisations syndicales<br />
ouvrières, par branche et interprofessionnelles,<br />
à travers <strong>des</strong> associations<br />
de travailleurs et leurs premières expériences<br />
de structures autogérées<br />
par les ouvriers (épiceries, banques,<br />
mutuelles, cours de formation professionnelle).<br />
L’impact dans la population<br />
fut considérable au point qu’après le<br />
coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte,<br />
le 2 décembre1851, la répression<br />
fut d’une très grande brutalité,<br />
décimant toutes les organisations et<br />
structures ouvrières de l’époque et<br />
déportant tous leurs responsables en<br />
Algérie où ils périrent quelques années<br />
plus tard.<br />
Mais avec le déclin de la laine et de<br />
l’industrie textile à partir <strong>des</strong> années<br />
1880, Reims, qui comptait depuis<br />
le milieu du XIX ème siècle plusieurs<br />
grands ateliers de construction pour<br />
les machines de fi lature, ne résista<br />
pas à la concurrence <strong>des</strong> métiers à<br />
tisser venus d’Allemagne, d’Alsace et<br />
d’Angleterre. Seul résista l’importante<br />
fonderie Roche-Froment, couplée à<br />
un atelier de construction spécialisée<br />
dans les transmissions de mouvements<br />
mécaniques et les pièces nécessaires<br />
à la réparation du matériel<br />
<strong>des</strong> usines, la fabrique <strong>des</strong> machines<br />
pour l’apprêt <strong>des</strong> tissus, une fabrique<br />
de ponts à bascule et d’appareils de<br />
pesage, ainsi que la société <strong>des</strong> établissements<br />
Bauche qui deviendra en<br />
1967, après sa fusion avec l’entreprise<br />
parisienne Fichet, Fichet-Bauche.<br />
C’est à cette époque qu’a lieu la mutation<br />
industrielle avec l’arrivée de<br />
nouvelles industries qui s’implantent<br />
dans les grands ateliers libérés par<br />
l’activité de tissage, laissant la place<br />
à l’industrie automobile naissante.<br />
Ainsi, Panhard & Levassor et Brasier<br />
vinrent s’installer à Reims à la fi n <strong>des</strong><br />
années 1890 pour y fabriquer <strong>des</strong><br />
pièces détachées et <strong>des</strong> châssis de<br />
voiture qui seront montés dans leurs<br />
ateliers parisiens. Après la fusion de<br />
5
6<br />
Panhard & Levassor avec Citroën en<br />
1965, l’usine Citroën restera en activité<br />
jusqu’en 1992.<br />
L’essor du champagne fi t naître à<br />
partir du XIX ème siècle <strong>des</strong> industries<br />
connexes : verrerie, tréfi lerie, cartonnage<br />
et imprimerie. Ainsi, au début<br />
du XX ème siècle, les quatre verreries<br />
de l’arrondissement de Reims<br />
produisaient près de 24 millions de<br />
bouteilles champenoises sur 80 millions<br />
de bouteilles produites en 1907,<br />
essentiellement dans la Marne. L’une<br />
d’entre elles, les Verreries mécaniques<br />
champenoises, créée en 1911,<br />
aurait dû fêter cette année ses cent<br />
ans mais le groupe Owens-Illinois a<br />
profi té de l’opportunité de la crise pour<br />
fermer son site fi n 2009.<br />
Souvenez-vous : en juin 1977, Maurice<br />
Papon, propriétaire de cette<br />
usine, refusait toute négociation<br />
avec la CGT. Le patronat rémois,<br />
notamment l’UIMM, craignait de voir<br />
s’étendre les grèves à l’ensemble <strong>des</strong><br />
entreprises de la ville d’autant plus<br />
que celle-ci, qui venait de passer à<br />
gauche avec un maire communiste,<br />
Claude <strong>La</strong>mblain, et comprenait de<br />
nombreux syndicalistes de la CGT au<br />
sein de son Conseil municipal, soutenait<br />
ouvertement le mouvement social<br />
contre les suppressions d’emplois.<br />
C’est alors que les milices patronales<br />
de la CFT, implantées dans l’usine<br />
Citroën, entrèrent en action avec leur<br />
responsable local spécialement<br />
détaché de<br />
Paris. Dans<br />
la nuit<br />
du 6 au 7 juin, elles tirèrent sur les<br />
camara<strong>des</strong> installés devant l’usine occupée,<br />
tuant l’un d’eux, Pierre Maître,<br />
et blessant grièvement trois autres<br />
camara<strong>des</strong>. Ce drame est toujours<br />
présent dans nos mémoires et dans<br />
celle <strong>des</strong> Rémois.<br />
Si aujourd’hui le champagne est synonyme<br />
de richesses et tire le produit<br />
intérieur brut de la région vers le haut,<br />
il n’en a pas toujours été ainsi. Nous<br />
fêtons cette année le centenaire de<br />
la révolte <strong>des</strong> vignerons champenois<br />
de 1911, qui fut plus violente que celle<br />
de 1907 dans le <strong>La</strong>nguedoc. Les vignerons<br />
et les ouvriers furent en effet<br />
réduits à la misère et au désespoir<br />
par les négociants qui, non contents<br />
de déterminer un prix du kilo de raisin<br />
qui était loin de couvrir les charges,<br />
s’approvisionnaient, pour satisfaire<br />
leurs besoins, dans <strong>des</strong> vignobles<br />
à bas coût situés en dehors de la<br />
zone d’appellation. Dans un village<br />
comme Aÿ, l’opulence <strong>des</strong> négociants<br />
contrastait avec la misère de ceux<br />
qui travaillaient la vigne aussi leurs<br />
biens et leurs stocks furent détruits.<br />
L’armée vint rétablir l’ordre et occupa<br />
les villages de la vallée de la Marne<br />
et du vignoble de mai à octobre 1911.<br />
C’est ainsi que le vignoble de l’Aube<br />
fût réintégré dans la zone d’appellation<br />
Champagne et que furent créées,<br />
pour se protéger <strong>des</strong> frau<strong>des</strong> <strong>des</strong> négociants,<br />
les zones d’appellation d’origine<br />
contrôlée (AOC).<br />
Mais ce n’est vraiment qu’à partir de<br />
la fi n <strong>des</strong> années 60 que le champagne<br />
devint une richesse importante.<br />
D’ailleurs, la concentration <strong>des</strong><br />
marques entre les mains de fi nanciers,<br />
de fonds d’investissement ou d’entreprises<br />
de luxe comme LVMH, qui<br />
contraint les viticulteurs à produire<br />
à leurs conditions, repose<br />
un siècle plus tard les mêmes<br />
problèmes et suscite <strong>des</strong> angoisses<br />
semblables.<br />
Grâce au champagne<br />
et aux prix somptueux<br />
offerts par les Maisons<br />
aux pionniers, Reims<br />
fut le berceau de l’aviation.<br />
Les meetings <strong>des</strong><br />
années 1909, 1910 et<br />
1911 attirèrent les premiers<br />
records de distance<br />
parcourue et d’aller-retour<br />
entre deux villes, ainsi que<br />
les premiers constructeurs.<br />
Ainsi, Armand Deperdussin le<br />
plus célèbre constructeur de l’avantpremière<br />
guerre mondiale, racheta le<br />
terrain d’aviation de Reims-Bétheny<br />
et y construisit, avec Louis Blériot,<br />
les fameux Spad qui s’illustrèrent<br />
pendant la première guerre mondiale<br />
avec <strong>des</strong> pilotes tels que Guynemer.<br />
En 1928, ce terrain, avec ses ateliers<br />
de construction, devint la base 112 de<br />
l’armée de l’air. Avec la révision <strong>des</strong><br />
politiques publiques et la réforme <strong>des</strong><br />
armées, le gouvernement a pris la<br />
décision de fermer cette base le 31<br />
décembre prochain – 1 600 emplois<br />
directs et induits sont concernés.<br />
<strong>La</strong> construction <strong>des</strong> avions s’est poursuit<br />
à Reims après la fermeture de la<br />
société de production <strong>des</strong> aéroplanes<br />
Deperdussin (Spad) avec la société<br />
<strong>des</strong> avions Max Holste dont l’origine<br />
remonte à 1933. En 1950, elle s’installe<br />
à Reims pour y construire les<br />
«broussards» de l’armée, avions spécialement<br />
<strong>des</strong>sinés pour l’Afrique. En<br />
1960, avec la décolonisation, la société<br />
se réorienta vers l’aviation d’affaires<br />
avec les Cessna, sous le nom<br />
de Reims Aviation. Puis elle continua<br />
à évoluer. Tout en construisant <strong>des</strong><br />
avions, elle sous-traitait aussi <strong>des</strong><br />
pièces auprès d’Airbus et Dassault.<br />
Or depuis 2003, la société Reims<br />
Aviation n’existe plus. Elle a été rachetée<br />
et scindée en deux sociétés<br />
indépendantes :<br />
- Reims Aviation Industries, qui a repris<br />
l’activité d’avions F406. En 2006,<br />
GECI International est entré au capital<br />
à hauteur de 94,86 % et l’Assemblée<br />
générale de mars 2010 a décidé l’absorption<br />
de Sky Aircraft.<br />
- Reims Aerospace qui a repris l’activité<br />
de sous-traitance pour les donneurs<br />
d’ordres aéronautiques EADS, Airbus<br />
et Dassault, et qui a été rachetée<br />
par le fonds d’investissement Green<br />
Recovery. Aujourd’hui, ces donneurs<br />
d’ordres ont décidé de délocaliser la<br />
production en Roumanie, compromettant<br />
l’avenir de l’entreprise et de ses<br />
deux-cents emplois (cent-seize viennent<br />
d’ores et déjà d’être supprimés).<br />
Reims ne fut pas épargnée par les<br />
deux guerres mondiales. Elle fut entièrement<br />
détruite, y compris la cathédrale,<br />
lors de l’offensive allemande de<br />
l’été 1918. Il ne restait alors que six<br />
bâtiments debout, dont la Bourse du<br />
Travail qui avait été reconvertie en<br />
hôpital militaire. L’ensemble de la population<br />
(120 000 habitants) avait été<br />
évacué en grande partie vers Paris.<br />
Reims, ville qualifi ée de martyre, subit
un grand traumatisme avec nombre<br />
de soldats morts dans les tranchées.<br />
L’économie était anéantie. Aucune<br />
entreprise ne pouvait reprendre son<br />
activité d’avant l’été 1918. L’élan de<br />
soutien pour aider Reims à se remettre<br />
fut général et international,<br />
notamment de la part <strong>des</strong> Américains.<br />
Il fallut moins de dix ans pour que<br />
Reims retrouve une activité normale,<br />
mais son patrimoine fut marqué à jamais.<br />
C’est peut-être pour cela que<br />
lors de la deuxième guerre mondiale,<br />
le général Eisenhower choisit Reims<br />
pour y installer le quartier général <strong>des</strong><br />
forces alliées en Europe, où le lundi<br />
7 mai 1945, à 2 heures 41 du matin,<br />
dans une salle du collège moderne et<br />
technique de Reims, fut mis fi n à une<br />
guerre de plus de cinq ans en obtenant<br />
la capitulation sans conditions<br />
<strong>des</strong> armées de terre, de mer et de<br />
l’air de l’Allemagne nazie. <strong>La</strong> nouvelle<br />
sera annoncée ensuite simultanément<br />
dans les capitales le 8 mai 1945<br />
à 15 heures.<br />
Aujourd’hui, en région Champagne-<br />
Ardenne, sont présentes <strong>des</strong> activités<br />
aussi diverses que l’automobile, la<br />
construction aéronautique et ferroviaire,<br />
les équipements et composants<br />
électriques et électroniques, la<br />
mécanique, l’équipement ménager,<br />
le bâtiment ainsi que <strong>des</strong> activités<br />
connexes au champagne. Dans la région,<br />
la métallurgie représente 1 358<br />
établissements et emploie 52 000 salariés,<br />
dont 47% travaillent dans <strong>des</strong><br />
établissements de plus de 200 salariés,<br />
28% dans <strong>des</strong> établissements<br />
de 50 à 190 salariés et 19% dans <strong>des</strong><br />
établissements de 40 à 100 salariés.<br />
Le cœur <strong>des</strong> métiers représente plus<br />
de 46 000 salariés, auxquels il faut<br />
ajouter 5 000 emplois dans <strong>des</strong> métiers<br />
connexes à la production. Plus<br />
d’un intérimaire sur deux travaille<br />
dans l’industrie, soit plus de 4 500<br />
équivalents temps plein.<br />
<strong>La</strong> crise de 2008 et 2009 a particulièrement<br />
impacté le secteur de la métallurgie.<br />
En un an, le recours à l’intérim<br />
a diminué de 47,5 %. <strong>La</strong> population<br />
salariée du secteur devient de plus en<br />
plus âgée, les plus de 50 ans représentant<br />
plus d’un quart <strong>des</strong> effectifs<br />
(un salarié sur cinq est une femme).<br />
Sur le plan syndical, la CGT compte<br />
1 500 syndiqués dans les entreprises<br />
métallurgiques de Champagne-Ardenne.<br />
C’est une force certaine au<br />
regard d’autres syndicats mais qu’il<br />
nous faut encore faire grandir si nous<br />
voulons pouvoir peser sur les négociations.<br />
Je ne reviendrai pas sur les<br />
gran<strong>des</strong> luttes mais il y a <strong>des</strong> possibilités.<br />
Il nous faut apporter une attention<br />
toute particulière à notre force CGT<br />
mais aussi y intégrer les personnes<br />
qui sont <strong>des</strong>cendues dans la rue pour<br />
manifester avec nous lors du combat<br />
contre la réforme <strong>des</strong> retraites. Il nous<br />
faut enfi n proposer un outil plus adapté,<br />
l’USTM d’aujourd’hui n’étant plus<br />
celle d’il y a vingt ans.<br />
Chers amis et camara<strong>des</strong>, je vous<br />
souhaite une semaine agréable et un<br />
bon congrès.<br />
Questions pratiques<br />
Elisabeth ACHET, retraités Decazeville, membre du Bureau fédéral<br />
<strong>La</strong> tâche du congrès est de défi nir<br />
l’orientation de la Fédération pour les<br />
trois années à venir. Pour cela, nous<br />
partirons de deux rapports : le rapport<br />
d’ouverture que va vous présenter<br />
Philippe Martinez et le rapport d’activité,<br />
qui vous remettra demain en mémoire<br />
les principaux axes de travail de<br />
la Fédération depuis trois ans.<br />
Nos échanges et vos interventions<br />
pendant la dizaine de débats prévus<br />
nous permettront la mise en commun<br />
de la réfl exion de nos organisations<br />
que nous avons pu avoir lors <strong>des</strong> assemblées<br />
générales ayant précédé le<br />
congrès (plus d’un millier au total).<br />
Nous réfl échirons aussi à partir de<br />
deux tables ron<strong>des</strong>, l’une sur la jeunesse,<br />
l’autre sur l’Europe, l’international<br />
et la politique industrielle, tout<br />
cela pour aller vers une orientation et<br />
<strong>des</strong> axes de travail pour la Fédération<br />
demain.<br />
Enfi n, le Conseil national sortant se<br />
réunira mercredi soir pour faire une<br />
proposition au Congrès concernant la<br />
nouvelle Direction fédérale que vous<br />
devrez élire jeudi soir.<br />
Déroulement <strong>des</strong> <strong>travaux</strong><br />
Je vous propose que les deman<strong>des</strong><br />
d’intervention soient remises au Secrétariat<br />
du Congrès, en en indiquant<br />
le thème.<br />
<strong>Compte</strong> tenu du nombre de délégués<br />
et afi n de favoriser l’expression la plus<br />
large, nous vous demandons de décider<br />
ensemble que le temps d’intervention<br />
soit limité à cinq minutes pour<br />
le débat général et à trois minutes<br />
pour les débats à thème.<br />
<strong>Compte</strong> tenu que près d’un congressiste<br />
sur deux n’a jamais participé à<br />
un congrès fédéral, de l’abaissement<br />
à trente FNI pour obtenir un mandat<br />
direct et afi n de favoriser la participation<br />
d’un maximum de syndicats ou<br />
de sections, nous aurons une règle<br />
majeure pour le déroulement de nos<br />
débats : le maximum d’interventions<br />
d’un maximum de bases. Nous réitérerons<br />
la même organisation que lors<br />
de notre précédent congrès à Lyon :<br />
pour les deman<strong>des</strong> d’intervention sur<br />
le débat général et pour les tables<br />
ron<strong>des</strong>, vous pourrez intervenir deux<br />
fois mais priorité sera donnée à ceux<br />
qui interviendront pour la première<br />
fois. Le Secrétariat du Congrès se<br />
7
8<br />
chargera de récupérer les deman<strong>des</strong><br />
d’intervention.<br />
Je vous invite par ailleurs à respecter<br />
les horaires et la durée <strong>des</strong> pauses,<br />
à éteindre votre téléphone portable et<br />
vous rappelle que l’ensemble de ce<br />
bâtiment est non-fumeur.<br />
Le règlement du Congrès est approuvé.<br />
Vote <strong>des</strong> commissions<br />
Pour la commission <strong>des</strong> mandats<br />
et votes, sont proposées les candidatures<br />
de Jean-Pierre Lenormand<br />
(USTM 76), Sylvain Werner (Usocome<br />
Hagueneau), Patrick Bernard (Ascométal<br />
Le Cheylas), Gérald Verrier<br />
(Thales Avionics Toulouse), Amar <strong>La</strong>draa<br />
(Clestra Strasbourg). Son rapporteur<br />
serait Jean-Pierre Lenormand.<br />
<strong>La</strong> proposition est adoptée à l’unanimité.<br />
Pour la commission d’orientation sont<br />
proposées les candidatures de Bernard<br />
Devert (EADS France Paris), David<br />
Meyer (Alsthom ), Jean-Jacques<br />
Desvignes (EADS Tests et Services<br />
Elancourt), Alain Hébert (Ratier Figeac),<br />
Nicole Camblan (Compétence<br />
SAS Brest), <strong>La</strong>mia Bégin (SNWM<br />
FSB Gérardmer), Christine Ciol (Sidel<br />
Octeville-sur-Mer), Frédéric Panetie<br />
(Renault Trucks Vénissieux), Boris<br />
Plazzi (Valfon Saint-Priest), Christian<br />
Pilichowski (UFICT Hewlett Packard<br />
91), Gérard Montuelle (Snecma Corbeil)<br />
et Pierre Davidoff (retraité USTM<br />
75). Son rapporteur serait Boris Plazzi.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée à<br />
l’unanimité.<br />
Pour la commission fi nancière sont<br />
proposées les candidatures de Lucien<br />
Grimault (Alsthom <strong>La</strong> Courneuve),<br />
Marie-<strong>La</strong>ure Cordini (STMicroelectronics<br />
Crolles), Monique Garin (Turbomeca<br />
Tarnos), Anna Poissy (Rakon<br />
Argenteuil), David Eltrudis (Fonte<br />
Ardennaise Fumay). Son rapporteur<br />
serait Anna Poissy.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée à<br />
l’unanimité.<br />
Le Conseil national se réunira mercredi<br />
soir afi n d’élaborer une proposition<br />
pour la future direction fédérale. Il<br />
vous est proposé que le rapporteur de<br />
ces débats soit Amar <strong>La</strong>draa (Clestra<br />
Strasbourg).<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée l’unanimité.
Modalités pratiques <strong>des</strong> votes<br />
Sylvain WERNER, Usocome Haguenau<br />
Les votes relatifs à l’organisation de<br />
nos débats auront lieu à main levée.<br />
En revanche, les votes importants ou<br />
statutaires auront lieu en décomptant<br />
les voix dont vous êtes porteurs,<br />
ce qui ne veut pas dire qu’ils seront<br />
secrets, chacun pouvant accéder au<br />
vote <strong>des</strong> syndicats. Le premier vote<br />
de ce type aura lieu demain.<br />
Chaque délégué direct ou groupé votera<br />
au nom du ou <strong>des</strong> syndicats qui<br />
l’ont mandaté. A l’issue du congrès,<br />
chaque délégué ou chaque syndicat<br />
pourra prendre connaissance <strong>des</strong><br />
votes émis.<br />
Je rappelle que le nombre de voix auquel<br />
a droit chaque syndicat lui a été<br />
communiqué avant le congrès et que,<br />
demain, dans le rapport de la commission<br />
<strong>des</strong> mandats et votes, il vous<br />
sera indiqué le nombre de voix disponibles<br />
à l’ouverture de ce congrès.<br />
Le vote est donc un acte démocratique<br />
qui nécessite toute notre attention,<br />
d’autant plus que 44 % d’entre vous<br />
participent à leur premier congrès et<br />
voteront donc pour la première fois<br />
avec le bulletin à lecture électronique.<br />
Cela concernera les votes du bilan<br />
d’activité, du document d’orientation<br />
et de résolution, du bilan fi nancier,<br />
<strong>des</strong> statuts, du comité exécutif fédéral<br />
et de la commission fi nancière et de<br />
contrôle.<br />
C’est pourquoi le collectif <strong>des</strong> mandats<br />
et votes a proposé que chaque dépar-<br />
tement désigne un camarade chargé<br />
de veiller au bon déroulement <strong>des</strong> différents<br />
votes et de vous donner toutes<br />
les informations nécessaires. Pour<br />
cela, ils seront réunis tous les matins<br />
à 8 heures et avant chaque vote pour<br />
remise <strong>des</strong> bulletins de vote. Trois camara<strong>des</strong><br />
de l’UFR, Annick Mahieux,<br />
Norbert Boulanger et Gérald Verrier,<br />
seront également responsables de<br />
la délégation <strong>des</strong> retraités pour les<br />
votes. <strong>La</strong> première réunion <strong>des</strong> responsables<br />
<strong>des</strong> départements et de<br />
l’UFR aura donc lieu demain matin à<br />
8 heures dans la salle n°6. Faites remonter<br />
à la tribune les noms <strong>des</strong> responsables<br />
de département que nous<br />
n’aurions pas encore reçus.<br />
Tous les votes s’effectueront dans la<br />
salle du congrès. Cela nécessitera<br />
que tous les délégués soient impérativement<br />
présents dans la salle au<br />
moment <strong>des</strong> votes.<br />
Le vote à main levée concernera<br />
l’élection du Bureau et <strong>des</strong> présidences.<br />
Il sera utilisé pour les amendements<br />
au document d’orientations<br />
et de résolutions, ainsi que pour le<br />
rapport de la commission <strong>des</strong> mandats<br />
et votes. Pour <strong>des</strong> raisons pratiques,<br />
tous les délégués – actifs ou<br />
retraités – qui voteront contre ou qui<br />
s’abstiendront devront remettre leur<br />
vote au responsable de leur département<br />
ou aux trois camara<strong>des</strong> de<br />
l’UFR, qui les transmettront ensuite<br />
au Bureau <strong>des</strong> votes du Congrès.<br />
Le vote à bulletin à lecture électronique<br />
concernera le bilan d’activité,<br />
le document d’orientation et de résolutions,<br />
le bilan fi nancier, les statuts,<br />
ainsi que l’élection du CEF et de la<br />
CFC. Chaque délégué sera en possession,<br />
avant chaque vote, de son<br />
bulletin à lecture électronique, remis<br />
par le responsable de son département<br />
ou par l’UFR, ainsi que d’une<br />
fi che explicative intitulée « Conseils<br />
pour voter ».<br />
Nous avons essayé, comme pour le<br />
précédent congrès, d’organiser ce<br />
vote au mieux et dans les meilleures<br />
conditions, en associant <strong>des</strong> responsables<br />
par département. Ainsi, pour<br />
les délégués directs, leur vote sera<br />
remis au responsable du département<br />
qui les fera émarger et les remettra<br />
lui-même au bureau <strong>des</strong> votes du<br />
Congrès. Pour les délégués groupés<br />
et les délégués de l’UFR, qui représentent<br />
plusieurs syndicats et peuvent<br />
donc émettre plusieurs votes différenciés,<br />
nous proposons :<br />
• pour les actifs, leur vote sera remis<br />
directement par eux-mêmes au bureau<br />
de vote du Congrès ;<br />
• pour les retraités, aux trois camara<strong>des</strong><br />
de l’UFR responsables <strong>des</strong><br />
votes et également au bureau de vote<br />
du Congrès.<br />
Ce bureau comprendra un espace<br />
pour les actifs et un autre pour les<br />
retraités. Cela nous permettra de vérifi<br />
er les tableaux de codifi cation qui<br />
doivent totaliser précisément les colonnes<br />
correspondantes pour éviter<br />
toute erreur de lecture.<br />
Enfi n, dernière remarque pour les<br />
délégués ayant plusieurs mandats :<br />
le vote s’effectue séparément pour<br />
chaque mandat que vous représentez.<br />
D’autre part, pour les syndicats<br />
ayant plusieurs délégués, un seul délégué<br />
votera.<br />
Les modalités pratiques <strong>des</strong> votes<br />
sont adoptées à l’unanimité.<br />
Un fi lm introductif sur la situation de<br />
la métallurgie en France est projeté.<br />
Des syndiqués y reviennent sur leur<br />
activité et leurs aspirations.<br />
9
10<br />
Rapport d’ouverture<br />
Philippe MARTINEZ<br />
Secrétaire général de la Fédération <strong>des</strong> Travailleurs de la Métallurgie – CGT<br />
Chers camara<strong>des</strong>, chers amis invités,<br />
au nom de la Direction fédérale sortante,<br />
je vous souhaite la bienvenue<br />
à notre 39 ème congrès fédéral, ici à<br />
Reims. Bienvenue à tous les délégués<br />
venus de toutes la France, vous<br />
êtes plus de quatre cents aujourd’hui<br />
et pour un bon nombre d’entre vous,<br />
45 %, c’est la première fois que vous<br />
assistez à un congrès et cela mérite<br />
d’être souligné. Je connais les diffi cultés<br />
d’organisation que peut constituer<br />
cette semaine d’absence de la maison,<br />
du boulot et cela démontre le<br />
sérieux de votre démarche et de votre<br />
engagement. Je voudrais également<br />
saluer nos invités qui vont se succéder<br />
tout au long de la semaine et qui<br />
vous seront présentés chaque jour, je<br />
sais que vous leur réserverez l’accueil<br />
chaleureux et fraternel <strong>des</strong> métallos.<br />
Enfi n, c’est avec un réel plaisir et une<br />
joie immense que je vous demande<br />
de saluer nos invités et camara<strong>des</strong> internationaux.<br />
Ils sont 68, représentant<br />
38 organisations et 30 pays sur les<br />
cinq continents de la planète. Votre<br />
présence montre l’attachement et la<br />
solidarité qui nous unissent, les relations<br />
et les convergences de luttes<br />
que nous voulons renforcer.<br />
Impossible de tous vous citer, cela<br />
sera fait également durant la semaine<br />
et vous aurez l’occasion de discuter<br />
et d’échanger avec les délégués au<br />
congrès. Nous voulons avoir un temps<br />
fort mercredi après midi autour <strong>des</strong><br />
problématiques de mondialisation, de<br />
délocalisations <strong>des</strong> industries et <strong>des</strong><br />
lieux de production. Cette question<br />
marque de nombreuses discussions<br />
dans les entreprises et dans nos assemblées<br />
syndicales. Les directions<br />
d’entreprises spéculent sur ces problématiques<br />
en entretenant les oppositions<br />
entre salariés, en désignant<br />
<strong>des</strong> « nantis » avec <strong>des</strong> acquis sociaux<br />
et <strong>des</strong> coûts salariaux excessifs.<br />
Face à cela, nous travaillons les solidarités,<br />
les échanges que ce soit en<br />
Europe comme le symbolise notre initiative<br />
du 30 mars dernier à Montreuil<br />
autour <strong>des</strong> questions industrielles<br />
européennes ou les rencontres bilatérales<br />
que nous avons dans le<br />
monde avec nos camara<strong>des</strong> indiens,<br />
sud-africains, brésiliens et tous les<br />
autres. <strong>La</strong> solidarité internationale est<br />
une de nos valeurs essentielles et en<br />
toutes circonstances. Nous voulons<br />
saluer chaleureusement nos trois<br />
camara<strong>des</strong> japonais du Zenroren et,<br />
à travers eux, tout le peuple japonais<br />
confronté à une catastrophe naturelle<br />
et écologique considérable. Vous aurez,<br />
j’en suis sûr l’occasion durant la<br />
semaine, de leur exprimer cette solidarité.<br />
Le drame que vivent nos camara<strong>des</strong><br />
japonais et la réserve que cela suppose,<br />
nous impose cependant une réfl<br />
exion sur <strong>des</strong> choix et <strong>des</strong> modèles<br />
industriels qui font référence très souvent<br />
dans nos établissements et plus<br />
globalement dans nos industries.<br />
Solidarité internationale en toutes<br />
circonstances, je l’ai dit. Ainsi, non<br />
seulement nous n’avons pas peur<br />
de ce qui se passe en ce moment au<br />
Maghreb et dans le monde arabe en<br />
général, mais nous voulons être utiles<br />
à nos camara<strong>des</strong> qui se battent pour<br />
la démocratie et de véritables droits<br />
sociaux pour tous les travailleurs.<br />
Par contre, nous avons eu honte de<br />
notre gouvernement qui a tant tardé<br />
à reconnaître la révolution tunisienne<br />
ou égyptienne, et de la ministre ou<br />
ex ministre, qui a proposé le savoirfaire<br />
<strong>des</strong> forces de l’ordre française<br />
pour mater ce qu’elle a appelé <strong>des</strong><br />
émeutes de rues en Tunisie.<br />
Nous avons honte de ce Président de<br />
la République qui, pour essayer de<br />
faire oublier l’accueil triomphal qu’il<br />
a réservé à Kadhafi au lendemain<br />
de son élection, joue à présent les<br />
va-t’en-guerre en envoyant les avions<br />
et les missiles au <strong>des</strong>sus de la<br />
Libye. Evidemment, nous ne sommes<br />
pas insensibles aux souffrances d’un<br />
peuple victime depuis si longtemps<br />
d’un dictateur mais nous pensons que<br />
les bombardements ne sont pas la<br />
solution pour faire avancer la démocratie.<br />
Nous sommes inquiets du recours<br />
systématique à la force et à la parole<br />
<strong>des</strong> armes comme nous l’avons également<br />
vécu en Cote-d’Ivoire. Sarkozy
dans ce domaine aussi, veut jouer les<br />
premiers rôles, à l’instar de son ami<br />
et référent Georges W. Bush, l’ancien<br />
président <strong>des</strong> Etats-Unis. Des interrogations<br />
existent parmi les syndiqués<br />
et les salariés sur la meilleure façon<br />
et surtout le mode le plus effi cace<br />
d’aider ces populations en souffrance,<br />
victimes de la barbarie de régimes<br />
totalitaires. Il faut donc provoquer<br />
ces débats en réaffi rmant que non,<br />
la guerre n’est pas la solution, jamais<br />
la solution ! Elle résulte toujours d’un<br />
manque de diplomatie et de dialogue,<br />
d’un rôle ineffi cace <strong>des</strong> organisations<br />
internationales, d’écoute de<br />
forces progressistes dont le capital et<br />
les pouvoirs économiques n’ont que<br />
faire. Ce sont d’autres considérations<br />
qui les animent quand ils décident<br />
d’intervenir. On peut donc avoir <strong>des</strong><br />
doutes sur les réelles intentions de<br />
certains gouvernements toujours attentifs<br />
à défendre la liberté là où les<br />
intérêts fi nanciers… et pétroliers sont<br />
en danger. Cette conception de la liberté<br />
semble moins évidente face à la<br />
détresse du peuple palestinien qui vit<br />
dans l’oppression et la guerre depuis<br />
<strong>des</strong> décennies avec <strong>des</strong> résolutions<br />
de l’ONU jamais appliquées.<br />
Oui, nous sommes aux côtés <strong>des</strong><br />
peuples qui luttent pour la liberté et<br />
la démocratie, c’est pourquoi je vous<br />
demande de saluer très chaleureusement<br />
et comme symbole de cette solidarité,<br />
nos camara<strong>des</strong> Abdelaziz Arfaoui<br />
de l’UGTT de Tunisie et Rasem<br />
Albayari de la PGFTU de Palestine.<br />
Cette soif de liberté <strong>des</strong> peuples déplait<br />
évidemment à certains qui en<br />
Europe, se servent toujours de la misère<br />
et du désarroi pour stigmatiser<br />
l’étranger comme la cause de tous<br />
les problèmes. C’est le cas en France<br />
avec le Front National qui malgré son<br />
nouvel emballage, continue à entretenir<br />
la haine et l’exclusion. On a vu<br />
la présidente du FN, accompagnée<br />
de ses amis fascistes de la Ligue du<br />
Nord, stigmatiser les émigrés tunisiens<br />
sur place en Italie. Dis-moi qui<br />
tu fréquentes, je te dirai qui tu es. Mais<br />
c’est aussi un contenu profondément<br />
favorable aux thèses libérales et profondément<br />
anti syndicales qui restent.<br />
Le parti <strong>des</strong> Le Pen, père et fi lle, a été<br />
un <strong>des</strong> plus virulents lors <strong>des</strong> derniers<br />
confl its, contre les grévistes, contre<br />
les fonctionnaires et évidemment<br />
contre la CGT. Nous nous félicitons de<br />
la publication d’un document confédéral<br />
intitulé « Le Front National ou l’imposture<br />
sociale ». C’est à mettre entre<br />
toutes les mains pour tordre le coup à<br />
<strong>des</strong> idées trop souvent véhiculées ces<br />
derniers temps. Non, le Front National<br />
n’est pas le parti <strong>des</strong> ouvriers, ni du<br />
monde du travail !<br />
Comme l’a rappelé Bernard Thibault<br />
dans un courrier adressé aux secrétaires<br />
<strong>des</strong> organisations de la CGT, le<br />
concept de préférence nationale est<br />
un principe raciste. Il vise à opposer<br />
les travailleurs entre eux et épargner<br />
les véritables responsables. Cette<br />
notion de préférence nationale est<br />
contraire aux principes fondamentaux<br />
de notre organisation que sont la fraternité<br />
et la solidarité. Français, immigrés,<br />
mêmes patrons, même combat,<br />
voilà quelles sont nos valeurs !<br />
Nous sommes fi ers d’être les pires ennemis<br />
du Front National et de son président,<br />
père ou fi lle, ceux qui parlaient<br />
de risque de chaos en fustigeant les<br />
grèves de l’automne 2010. Face à<br />
l’offensive de ce parti qui essaie d’instrumentaliser<br />
notre organisation à <strong>des</strong><br />
fi ns électorales, nous devons faire<br />
preuve de la plus grande vigilance.<br />
Cela suppose également d’apporter<br />
beaucoup d’explications aux salariés<br />
et aux syndiqués. Notre fédération a<br />
publié dès le mois de janvier dernier,<br />
un document 4 pages intitulé « L’immigration,<br />
une richesse de notre identité<br />
nationale ». Il est de notre responsabilité<br />
de provoquer les discussions<br />
parmi les militants et les syndiqués<br />
de la CGT, d’organiser <strong>des</strong> journées<br />
d’étude comme l’ont fait nos camara<strong>des</strong><br />
de la Snecma Gennevilliers.<br />
Nous nous félicitons que <strong>des</strong> récents<br />
sondages indiquent que c’est parmi<br />
les proches et sympathisants de la<br />
CGT que les idées du FN reculent<br />
(–4% en un an). Nous voulons ici rappeler<br />
la responsabilité du Président de<br />
la République et de son gouvernement<br />
qui ont choisi délibérément d’aller sur<br />
le terrain politique <strong>des</strong> idées nauséabon<strong>des</strong><br />
de l’extrême droite. C’est<br />
Sarkozy qui a voulu imposer le débat<br />
sur l’identité nationale en créant un<br />
ministère de la honte et en multipliant<br />
les reconduites à la frontière. En détournant<br />
le débat, en stigmatisant les<br />
immigrés et refusant de répondre aux<br />
véritables problèmes sociaux comme<br />
nous l’avons vécu en 2010, on génère<br />
de la colère certes mais aussi du désarroi<br />
ou pire. Cela conduit à une abstention<br />
record aux élections politiques<br />
et un vote populiste ou extrémiste.<br />
Nous ne sommes pas indifférents au<br />
recul de la démocratie car cela a évi-<br />
demment <strong>des</strong> conséquences sur les<br />
luttes et les mobilisations, les perspectives<br />
de changement à l’issue de<br />
confl its sociaux.<br />
Mes chers camara<strong>des</strong>, nous venons<br />
de vivre trois années intenses d’un<br />
point de vue social et syndical avec<br />
une crise économique et fi nancière<br />
sans précédent, <strong>des</strong> luttes sociales<br />
très importantes et <strong>des</strong> contenus<br />
revendicatifs très différents. Cette<br />
période marque une génération de<br />
militants et de militantes parce qu’elle<br />
est pour eux inédite par de nombreux<br />
aspects.<br />
Prendre le temps d’en débattre et<br />
d’échanger, sans donner de leçons et<br />
sans faire de raccourcis est une nécessité.<br />
En ce sens, la tenue de notre<br />
congrès, sa préparation est vraiment<br />
une opportunité pour faire ensemble<br />
un bilan et mieux travailler les perspectives<br />
d’avenir.<br />
Le confl it contre la loi sur la modifi cation<br />
de l’âge de départ en retraite, a<br />
bien sûr marqué l’année 2010 notamment<br />
dans son deuxième semestre.<br />
Malgré <strong>des</strong> mobilisations à plusieurs<br />
reprises de plusieurs millions de personnes,<br />
le gouvernement a passé<br />
en force son projet de loi en ignorant<br />
l’opinion publique très majoritairement<br />
défavorable à ce texte. Le mouvement<br />
syndical, et la CGT en particulier, n’a<br />
pas atteint ses objectifs. Nous avons<br />
pourtant eu plusieurs journées d’actions<br />
nationales, une douzaine au<br />
total, elles étaient à chaque fois in-<br />
11
12<br />
terprofessionnelles et unitaires. Cette<br />
unité syndicale très diffi cile pour ne<br />
pas dire souvent impossible dans<br />
notre profession et contrairement à<br />
d’autres branches, a aidé à la mobilisation.<br />
C’est incontestable. De nombreux<br />
salariés défi lant sous nos couleurs,<br />
nous ont confi rmé cette réalité<br />
qui reste parfois diffi cile à admettre<br />
chez les militants CGT.<br />
Diffi cile à admettre, je le répète, car<br />
cela n’est pas notre réalité dans les<br />
entreprises de la métallurgie où la<br />
division syndicale reste trop souvent<br />
notre quotidien.<br />
Diffi cile à admettre entre une confédération<br />
FO qui appelle à la grève<br />
générale et <strong>des</strong> syndicats FO et<br />
d’autres d’ailleurs dans nos boites, qui<br />
refusent, voire condamnent les appels<br />
aux débrayages.<br />
Diffi cile à comprendre quand après la<br />
bataille contre le recul de l’âge de la<br />
retraite, <strong>des</strong> confédérations signent<br />
un accord sur les complémentaires<br />
Agirc/Arrco qui avalisent de fait, cette<br />
réforme. Pourtant, il faut le constater,<br />
l’unité syndicale si diffi cile à gagner<br />
soit-elle, a permis le niveau de mobilisation<br />
que nous avons connu. C’est<br />
sans doute aussi pourquoi, et malgré<br />
les craintes de certains camara<strong>des</strong>,<br />
nous avons pu tenir aussi longtemps<br />
cette démarche unitaire.<br />
Est-ce pour autant une victoire du<br />
gouvernement et du Président de la<br />
République ?<br />
A en croire les sondages d’opinion<br />
tant au niveau de la côte de popularité<br />
que <strong>des</strong> perspectives pour 2012, je ne<br />
le pense pas ! Un président qui face<br />
à cette situation, « joue » de plus en<br />
plus la carte sécuritaire, populiste et<br />
raciste faisant ainsi le lit de l’extrême<br />
droite comme je l’ai dit précédemment.<br />
Pour autant, nous avons à réfl échir<br />
sur la conduite <strong>des</strong> luttes de façon<br />
interprofessionnelle mais également<br />
dans la profession.<br />
Je tiens à féliciter les très nombreux<br />
camara<strong>des</strong> métallos pour leur mobilisation<br />
et leur présence dans de nombreuses<br />
initiatives militantes entre les<br />
journées nationales d’action. Initiative<br />
devant le Medef ou l’UIMM, blocage<br />
de ronds-points ou de carrefours, aide<br />
aux blocages d’entrepôts ou dépôts<br />
d’essence etc.<br />
Tout le monde recherche de la visibilité<br />
et de l’effi cacité dans les luttes.<br />
Cela ne doit pas nous conduire à faire<br />
<strong>des</strong> raccourcis autour de slogans plus<br />
faciles à chanter qu’à concrétiser d’un<br />
claquement de doigts.<br />
C’est vrai que les médias préfèrent<br />
évoquer les trains à l’arrêt ou les pénuries<br />
de carburant plutôt que d’informer<br />
sur les arrêts de travail dans les<br />
entreprises de la métallurgie, actions<br />
sans doute moins susceptibles d’être<br />
décriées vis-à-vis de l’opinion publique.<br />
Nous avons souvent évoqué<br />
l’idée d’ancrage <strong>des</strong> luttes à l’entre-<br />
prise. Mais il y a aussi à débattre <strong>des</strong><br />
formes de luttes avec les salariés et<br />
les syndiqués.<br />
Combien de nos collègues ou de camara<strong>des</strong><br />
sont convaincus qu’il n’y a<br />
pas besoin de préavis pour débrayer<br />
dans notre profession ?<br />
Comment débattons-nous avec les<br />
ingénieurs, cadres et techniciens sur<br />
la meilleure façon d’agir et de se faire<br />
entendre sachant que les arrêts de<br />
travail ou les assemblées générales<br />
ne sont pas réservées qu’aux ouvriers<br />
comme forme de luttes, nous l’avons<br />
vu chez Thales par exemple ?<br />
Je crois que nous avons aussi besoin<br />
de pousser les échanges sur cette<br />
question au sein d’une fi lière industrielle<br />
par exemple. Il est possible de<br />
coordonner <strong>des</strong> luttes entre donneurs<br />
d’ordres et sous-traitants pour <strong>des</strong><br />
luttes effi caces, dynamiques, visibles<br />
et paralysantes pour l’économie d’une<br />
branche par exemple.<br />
Pour autant, je ne pense pas que<br />
nous soyons confrontés à <strong>des</strong> salariés<br />
résignés. Les luttes qui se poursuivent<br />
depuis le début en sont la<br />
démonstration. Par contre, il y a sûrement<br />
à mieux réfl échir sur <strong>des</strong> actions<br />
coordonnées et plus effi caces au sein<br />
d’une fi lière, entre donneurs d’ordre et<br />
sous-traitants.<br />
Dans ce domaine comme dans tous<br />
les autres, les slogans je l’ai dit,<br />
mêmes les plus radicaux, ne sont<br />
pas forcément les plus effi caces pour<br />
construire les actions effi caces, durables<br />
et gagnantes. Jamais rien ne<br />
remplace la force de l’intelligence et<br />
de la conviction.<br />
Notre fédération a toujours eu la volonté<br />
de travailler sur la base d’un «<br />
triptyque à quatre branches », que<br />
sont la protection sociale avec évidemment<br />
la retraite, l’emploi avec<br />
plus particulièrement pour nous,<br />
l’avenir de l’industrie, les salaires et<br />
la reconnaissance et le paiement <strong>des</strong><br />
qualifi cations, et enfi n les conditions<br />
de travail et la pénibilité.<br />
Cet axe de travail revendicatif a fait<br />
suite à notre expérience <strong>des</strong> luttes<br />
de la fi n de l’année 2008 et du premier<br />
semestre 2009. Cette période a<br />
été marquée par <strong>des</strong> confl its autour<br />
de la défense de l’emploi suite à <strong>des</strong><br />
annonces de restructuration ou plus<br />
souvent <strong>des</strong> fermetures d’entreprises.
Certains dirigeants libéraux ont voulu<br />
accentuer les dégâts sociaux causés<br />
par la crise fi nancière. Des grands<br />
patrons du CAC 40 ont affi ché publiquement<br />
leur volonté de casser de<br />
nouveaux acquis sociaux au nom de<br />
la compétitivité <strong>des</strong> entreprises. C’est<br />
sans doute cette situation de crise<br />
grave qui a motivé le gouvernement<br />
à se saisir de la situation pour passer<br />
rapidement et en force sa réforme<br />
<strong>des</strong> retraites. Celui-ci a profi té aussi<br />
<strong>des</strong> multiples exemples en Europe,<br />
je pense à la Grèce, à l’Irlande ou à<br />
l’Islande, au Portugal ou à l’Espagne<br />
voire à l’Angleterre, où les états sont<br />
sous la pression <strong>des</strong> agences de notations<br />
fi nancières privées et du FMI<br />
pour imposer <strong>des</strong> réductions d’emplois,<br />
<strong>des</strong> gels ou <strong>des</strong> baisses de salaires,<br />
la retraite à 67 ans etc.<br />
Tout cela au nom de la réduction de<br />
l’endettement et de la dette publique.<br />
Cette idée qu’on ne peut pas faire autrement<br />
et que tous les pays font la<br />
même chose, a fortement marqué les<br />
esprits <strong>des</strong> salariés. Nous nous félicitons,<br />
de ce point de vue, <strong>des</strong> mobilisations<br />
initiées dans de nombreux pays<br />
européens pour refuser ces diktats<br />
imposés au peuple.<br />
Cette culture de la résignation a été<br />
fortement entretenue par certains en<br />
France.<br />
Nous avons connu <strong>des</strong> luttes défensives<br />
marquées par une détresse<br />
et une désespérance <strong>des</strong> salariés<br />
concernés, confrontés à un manque<br />
évident de perspectives. Qu’on ne<br />
nous fasse pas de mauvais procès,<br />
nous n’avons jamais opposé les<br />
luttes entre elles, tous ont lutté pour<br />
la préservation de leur outil de travail<br />
avec <strong>des</strong> issues parfois différentes. A<br />
chaque fois, nous avons été au côté<br />
<strong>des</strong> militants et <strong>des</strong> syndiqués. Mais<br />
à chaque fois, nous avons tenté de<br />
pousser au maximum les propositions<br />
alternatives afi n de préserver les emplois.<br />
C’est pourquoi, nous n’avons pas<br />
ménagé nos efforts d’explications, de<br />
propositions à travers deux tracts nationaux<br />
et plusieurs brochures sur les<br />
salaires, les négociations obligatoires,<br />
l’industrie, la fi lière automobile ou,<br />
encore récemment, les conditions de<br />
travail et la pénibilité.<br />
C’est cette démarche offensive qui a<br />
fait, nous semble-t-il, que cette combativité<br />
<strong>des</strong> salariés s’est poursuivie<br />
au-delà du confl it <strong>des</strong> retraites avec<br />
une crainte affi chée parfois publiquement<br />
par les dirigeants patronaux.<br />
Nous devons poursuivre et amplifi er<br />
notre bataille sur l’avenir de l’industrie<br />
dans notre pays et en Europe. Force<br />
est de constater que nous avons marqué<br />
<strong>des</strong> points dans ce domaine. Nous<br />
avons dès le mois de Juin 2009, dans<br />
un cadre confédéral, réuni plus de 800<br />
militants à Montreuil pour parler avenir<br />
industriel et faire état de batailles<br />
symboliques pour la préservation de<br />
l’outil de travail. Cette initiative nous a<br />
conduits à proposer et réussir la manifestation<br />
nationale du 22 octobre 2009<br />
à Paris autour de l’industrie et de son<br />
avenir. Réunir 30 000 manifestants<br />
CGT sur cette question, n’était pas<br />
une mince affaire. Nous avons réussi<br />
ce défi grâce à la présence et l’engagement<br />
de très nombreux camara<strong>des</strong><br />
de la métallurgie.<br />
Remettre l’industrie au cœur du débat<br />
économique et politique de ce pays,<br />
voilà ce que nous avons tout à fait mo<strong>des</strong>tement<br />
réussi à faire.<br />
Oui, nous nous réjouissons <strong>des</strong> luttes<br />
gagnantes sur l’emploi industriel<br />
comme celles de la réparation navale<br />
marseillaise, de la SBFM à Lorient, de<br />
Métaltemple Aquitaine à Fumel, de<br />
Jabil à Brest, d’Altia à <strong>La</strong> Souterraine,<br />
de Deshors à Brive.<br />
Et nous n’en citons que quelques<br />
unes. Tous ces noms résonnent<br />
comme autant d’entreprises et d’emplois<br />
maintenus voire développés,<br />
autant de militants et de salariés qui<br />
ont démontré que la lutte paie. Vous<br />
avez le droit de m’interpeler dans vos<br />
interventions pour avoir oublié de citer<br />
votre boite. Même <strong>des</strong> batailles plus<br />
longues et plus diffi ciles où malheureusement<br />
nous n’avons pas obtenu<br />
le maintien de tous les emplois et de<br />
toute l’activité, ont contribué à mettre<br />
en avant le rôle structurant de l’activité<br />
industrielle pour une ville et pour<br />
une région. Ces batailles ont aussi<br />
mis en évidence ce que sont <strong>des</strong><br />
patrons voyous refusant d’appliquer<br />
la législation sociale malgré diverses<br />
condamnations. Un patronat qui a toujours<br />
le soutien sans faille et complice<br />
d’un pouvoir politique, qui a choisi son<br />
camp en dépit de ses postures offensées.<br />
Permettez-moi de saluer chaleureusement<br />
la lutte exemplaire de nos camara<strong>des</strong><br />
de Molex à Villemur-sur-Tarn<br />
ou encore celle <strong>des</strong> Richard Ducros à<br />
Ales, Ford à Bordeaux, Schneider<br />
Electric à Angoulême et Alstom à Belfort<br />
toujours en bagarre aujourd’hui<br />
pour la sauvegarde de leur entreprise<br />
et de ses emplois.<br />
Ces luttes méritent à coup sûr d’être<br />
plus popularisées dans notre corps<br />
militant et vis-à-vis <strong>des</strong> salariés. Nous<br />
avons travaillé sur plusieurs points<br />
afi n de vaincre toute résignation.<br />
Expliquer pour mieux convaincre<br />
et plus mobilisés, tel est notre défi .<br />
Comme nous l’avions fait en 2008,<br />
nous avons tenu à vous fournir à l’occasion<br />
du congrès, un document sur<br />
l’industrie dans notre pays. L’emploi<br />
industriel continue à diminuer dans<br />
notre pays. L’industrie a perdu près de<br />
40 % de ces emplois, ces trente dernières<br />
années et cette chute est plus<br />
importante dans notre profession.<br />
Dans la métallurgie, cela correspond<br />
à une perte de 490 000 emplois depuis<br />
l’an 2000. Ces pertes sont dues<br />
essentiellement aux délocalisations,<br />
à l’externalisation d’emplois comme<br />
l’informatique, l’entretien etc. vers<br />
les services, et bien sûr le développement<br />
de la précarité et de l’emploi<br />
intérimaire. Ces derniers représentent<br />
environ 25% <strong>des</strong> emplois considérés<br />
comme supprimés et ont d’abord pour<br />
objectif de casser <strong>des</strong> statuts et acquis<br />
sociaux.<br />
Les entreprises d’intérim sont directement<br />
implantées à l’intérieur <strong>des</strong> sites<br />
de fabrication comme c’est le cas à<br />
Valeo Etaples où 700 intérimaires côtoient<br />
chaque jour, les 1 600 salariés<br />
en CDI. Le discours qui consiste à<br />
assimiler le manque de compétitivité<br />
<strong>des</strong> entreprises françaises à un coût<br />
du travail trop important est faux, c’est<br />
d’abord la logique du tout fi nancier qui<br />
pose problème.<br />
Cette logique vient s’opposer à une<br />
démarche à long terme basée sur la<br />
recherche et le développement, l’innovation<br />
tant technologique que sociale.<br />
Et les moyens fi nanciers ne manquent<br />
pas. Les groupes industriels ont ainsi<br />
enregistrés <strong>des</strong> superprofi ts l’année<br />
dernière à hauteur de 84 milliards<br />
d’euros de bénéfi ces annoncés. Pour<br />
autant, 53 % de ce montant global<br />
soit 43 milliards seront reversés aux<br />
actionnaires. Les résultats de ces<br />
groupes sont issus de choix de délocalisation<br />
de leurs capitaux et de l’activité<br />
à l’étranger. <strong>La</strong> France détient<br />
le record mondial <strong>des</strong> délocalisations<br />
13
14<br />
de capitaux par les multinationales<br />
avec une progression de 33 % depuis<br />
2000. A titre de comparaison,<br />
cette progression est de 25 % en Allemagne<br />
et de 13 % aux états unis.<br />
Aux résultats <strong>des</strong> entreprises viennent<br />
s’ajouter les ai<strong>des</strong> publiques. Au total<br />
entre les différents dispositifs d’exonérations,<br />
d’ai<strong>des</strong> et de fi scalisation,<br />
ce sont 172 milliards d’euros qui sont<br />
attribués aux entreprises notamment<br />
les plus importantes.<br />
Les ai<strong>des</strong> publiques qui ont représenté<br />
80 milliards d’euros en 2009,<br />
faut-il le préciser se font sans contrôle<br />
de leur utilisation ni de leur effi cacité.<br />
Et ce sont ces mêmes entreprises qui<br />
ne paient pas ou si peu d’impôts à<br />
l’image de la plus symbolique, Total.<br />
Nous voulons travailler ces questions<br />
et nos explications au plus près <strong>des</strong><br />
salariés et de leurs préoccupations car<br />
il faut le rappeler, l’industrie concerne<br />
toujours cinq millions de salariés. Le<br />
potentiel est là, les propositions existent.<br />
Le dossier autour de l’industrie automobile<br />
nous permet d’avoir les arguments<br />
sur la nature de la crise de<br />
cette fi lière, chiffres à l’appui mais<br />
également construire <strong>des</strong> propositions<br />
dans de nombreux domaines.<br />
Pourquoi ne pas en faire de même<br />
pour d’autres fi lières, c’est en tous cas<br />
notre objectif prioritaire.<br />
Il ne faut rien lâcher sur notre demande<br />
de droits nouveaux pour les<br />
salariés et leurs représentants. Il faut<br />
travailler sur du concret, sur du factuel<br />
en se sortant de slogans réducteurs et<br />
sans réelles perspectives. Ainsi notre<br />
proposition d’un droit suspensif lors<br />
d’un plan de suppression d’emploi<br />
ou une restructuration permet bien<br />
de bloquer <strong>des</strong> licenciements et de<br />
travailler à de réelles perspectives<br />
tant au niveau industriel qu’au niveau<br />
de l’emploi. Travailler perspectives<br />
et convergences, c’est là aussi notre<br />
proposition de comité interentreprises.<br />
Parce que nous n’avons pas attendu<br />
une loi pour faire la démonstration que<br />
les liens solidaires entre camara<strong>des</strong><br />
<strong>des</strong> donneurs d’ordre et sous-traitants<br />
donnent <strong>des</strong> résultats concrets. Ainsi<br />
les camara<strong>des</strong> de Deshors à Brive<br />
expliquent très bien le poids <strong>des</strong> interventions<br />
<strong>des</strong> camara<strong>des</strong> de la Snecma<br />
dans l’activité de leur entreprise<br />
en soulignant que chaque question<br />
<strong>des</strong> uns en CCE se traduisait par plus<br />
du boulot la semaine suivante pour<br />
les autres. Par ailleurs, nous avançons<br />
pour matérialiser cette idée. En<br />
Rhône-Alpes sur la base du travail de<br />
nos camara<strong>des</strong> de Renault Trucks, le<br />
travail est bien engagé dans un premier<br />
temps entre la CGT, la région<br />
politique et la direction de l’entreprise<br />
pour concrétiser une première expérience<br />
« offi cielle ».<br />
Nous voulons développer ce travail de<br />
façon interfédérale, de façon confédérale.<br />
Les initiatives prises avec les fédérations<br />
<strong>des</strong> cheminots ou <strong>des</strong> transports,<br />
chez Alstom à <strong>La</strong> Rochelle<br />
ou chez Airbus à Toulouse, ont<br />
permis de mettre en évidence<br />
<strong>des</strong> convergences d’action<br />
tant en terme d’emplois<br />
que sur <strong>des</strong> questions<br />
de salaires ou de qualifi<br />
cations. Il y a déjà<br />
eu une initiative du<br />
même type en territoire.<br />
D’autres expériences<br />
méritent<br />
d’être construites<br />
au plus près <strong>des</strong><br />
salariés comme<br />
sur l’énergie et<br />
l’actualité le justifi e<br />
encore plus, sur le<br />
fret par exemple qui<br />
n’est pas uniquement<br />
une bataille de cheminots<br />
ou encore avec nos<br />
camara<strong>des</strong> de la Chimie. Je ne développe<br />
pas.<br />
Ce travail s’inscrit dans une démarche<br />
et les résolutions du 49ème congrès<br />
confédéral visant au décloisonnement<br />
et on est parfois étonné de la frilosité<br />
de certains pour aller plus vite et<br />
plus loin dans cette démarche. Nous<br />
manquons souvent d’audace pour<br />
aller de l’avant. Nous sommes trop<br />
arc-boutés sur <strong>des</strong> périmètres ou <strong>des</strong><br />
champs d’intervention fi gés et cela ne<br />
correspond pas ou plus au vécu <strong>des</strong><br />
salariés. Par ailleurs, il ne s’agit pas<br />
d’opposer les batailles confédérales<br />
les unes aux autres. Oui, il faut se<br />
battre pour maintenir et développer<br />
<strong>des</strong> services publics de qualité, ouverts<br />
à tous quelles que soient leurs<br />
origines ou leurs revenus.<br />
Mais plutôt que de passer sans cesse<br />
d’un sujet à l’autre, n’y a-t-il pas besoin<br />
de convergences et d’harmonisation,<br />
de complémentarité et de prises<br />
d’initiatives au niveau confédéral ?<br />
Agir de la sorte, ce n’est ni faire à la<br />
place, ni globaliser mais encourager<br />
et accélérer les décisions du dernier<br />
congrès de Nantes et les résolutions<br />
qui y ont été votées.<br />
Cette bataille sur l’avenir de l’industrie,<br />
nous voulons également qu’elle<br />
prenne une autre dimension en Europe<br />
et dans le monde. Nous avons<br />
eu une initiative le 30 mars dernier à<br />
Montreuil avec nos camara<strong>des</strong> espagnols,<br />
belges, italiens, portugais et<br />
allemands. Nous aurons l’occasion<br />
d’y revenir mercredi prochain dans<br />
un cadre plus large puisque y participeront<br />
<strong>des</strong> camara<strong>des</strong> d’autres<br />
continents. Nous pensons que là<br />
aussi, <strong>des</strong> expériences concrètes<br />
et solidaires sont possibles au-delà<br />
de nos frontières. Un camarade <strong>des</strong><br />
Commissions Ouvrières espagnoles<br />
travaillant chez Opel, nous disait lors<br />
de la journée du 30 qu’il fallait se sortir<br />
d’une logique de concurrence entre<br />
salariés et organisations syndicales<br />
où lorsqu’un plan de restructuration<br />
est annoncé dans un groupe, c’est du<br />
chacun pour soi avec au fi nal <strong>des</strong> suppressions<br />
d’emplois pour tous. Nous<br />
vivons bien évidemment <strong>des</strong> mobilisations<br />
à l’échelle européenne mais<br />
encore plus qu’au niveau national,<br />
elles sont en réaction d’un projet de<br />
restructuration comme nous l’avons<br />
vécu chez Siemens, General Motors,<br />
Areva et d’autres. <strong>La</strong> diversité et le
pluralisme syndical en Europe et dans<br />
le monde, ne peuvent être <strong>des</strong> handicaps<br />
ou <strong>des</strong> freins à <strong>des</strong> constructions<br />
alternatives et <strong>des</strong> batailles. Si nous<br />
ne voulons pas que l’on impose un<br />
modèle de syndicalisme, nous devons<br />
nous aussi accepter la diversité et les<br />
conceptions <strong>des</strong> autres.<br />
A titre d’exemple, les échanges que<br />
nous avons eus avec nos camara<strong>des</strong><br />
brésiliens autour du projet d’achat <strong>des</strong><br />
avions Rafale, sont signifi catifs. Je<br />
suis certain que nous y reviendrons<br />
mercredi après midi. Ce sont nos<br />
patrons qui ont tout intérêt à nous opposer,<br />
ne tombons pas dans ce piège<br />
grossier.<br />
<strong>La</strong> bataille pour le mieux disant social<br />
partout sur la planète doit être la<br />
base de nos échanges syndicaux. <strong>La</strong><br />
FEM et la FIOM, les fédérations européennes<br />
et mondiales <strong>des</strong> métallurgistes,<br />
peuvent nous permettre d’avoir<br />
ces coopérations et ces luttes convergentes<br />
si en leur sein et organismes<br />
de direction, ces diversités sont respectées.<br />
C’est le sens du travail réalisé<br />
le 30 mars dernier avec nos camara<strong>des</strong><br />
belges du MWB, espagnols<br />
<strong>des</strong> commissions ouvrières, portugais<br />
de Fequimetal et italiens de la CGIL et<br />
que nous avons prévu de prolonger.<br />
Développement de l’emploi et augmentation<br />
<strong>des</strong> salaires vont de pair.<br />
Dans ce domaine aussi, il y a eu <strong>des</strong><br />
luttes gagnantes et particulièrement<br />
dans la continuité du confl it <strong>des</strong> retraites.<br />
Les salaires et le pouvoir<br />
d’achat restent une <strong>des</strong> préoccupations<br />
majeures de nos collègues de<br />
travail. Pour preuve, cette thématique<br />
revient sur le devant de la scène<br />
jusqu’au plus haut niveau de l’Etat.<br />
Le président de la République veut<br />
nous refaire le coût de sa campagne<br />
électorale de 2007 en se présentant<br />
comme le défenseur du pouvoir<br />
d’achat, rappelez vous de son tristement<br />
célèbre « travailler plus pour<br />
gagner plus ».<br />
Pour cela, il revient même sur les lieux<br />
du délit, dans les Ardennes et encore<br />
une fois, dans une entreprise de la<br />
métallurgie pour annoncer le versement<br />
d’une prime plafond de 1000<br />
euros présentée comme un acte de<br />
justice sociale, un rééquilibrage du<br />
partage <strong>des</strong> richesses entre les actionnaires<br />
et les salariés. D’ailleurs,<br />
plus le temps avance et moins les modalités<br />
de versement de cette prime<br />
sont claires. Personne n’est dupe<br />
sur les réelles intentions de Sarkozy,<br />
les échéances électorales se rapprochent.<br />
Parler prime pour les salariés<br />
au moment où l’on allège l’impôt sur<br />
la fortune, la fi celle est un peu grosse.<br />
Le président de la République évoque<br />
une prime et non pas <strong>des</strong> augmentations<br />
toujours attentif qu’il est aux<br />
exigences patronales et le discours<br />
sur la compétitivité <strong>des</strong> entreprises.<br />
Les problèmes de pouvoir d’achat ne<br />
peuvent être éludés dans un contexte<br />
de hausse importante <strong>des</strong> prix comme<br />
ceux évidemment <strong>des</strong> transports et<br />
<strong>des</strong> carburants mais aussi de l’énergie<br />
avec le gaz et l’électricité. Bref de<br />
tous les produits de première nécessité.<br />
Le pouvoir d’achat et les salaires<br />
sont donc au cœur <strong>des</strong> débats et <strong>des</strong><br />
luttes, je l’ai dit.<br />
C’est vrai malgré une forte pression<br />
du pouvoir et du patronat sur ce<br />
qu’ils appellent « le coût du travail ».<br />
Cette bataille d’abord idéologique, qui<br />
consiste à réduire les problèmes de<br />
compétitivité de notre pays à la seule<br />
question <strong>des</strong> salaires est dangereuse<br />
et mensongères.<br />
C’est dangereux et mensonger car<br />
on s’appuie sur une étude d’un cabinet<br />
d’experts proche du Medef pour<br />
expliquer <strong>des</strong> différences de compétitivité<br />
salariales entre la France<br />
et l’Allemagne, étude qui se révèle<br />
fausse s’appuyant sur <strong>des</strong> statistiques<br />
erronées.<br />
Là où il y a une différence de salaires,<br />
c’est au niveau <strong>des</strong> dirigeants <strong>des</strong><br />
grands groupes puisque ce sont les<br />
français les mieux payés d’Europe.<br />
4 fois plus que les patrons allemands<br />
et un niveau de rémunération qui a<br />
augmenté de 7 % en 2010 avec une<br />
moyenne de 928 000 euros par an.<br />
A titre de comparaison, un salarié<br />
sur deux gagne moins de 1650 euros<br />
par mois et près de 8 millions de<br />
personnes vivent avec moins de 950<br />
euros par mois, ce qui est particulièrement<br />
le cas chez, les femmes, les<br />
jeunes et les retraités.<br />
Ces problèmes de bas salaires sont<br />
particulièrement importants dans<br />
notre champ professionnel. C’est évidemment<br />
le cas par exemple dans les<br />
services de l’automobile, où à coté<br />
<strong>des</strong> bas salaires liés au démarrage<br />
<strong>des</strong> grilles, se pose par exemple la<br />
question de la prime d’ancienneté qui<br />
n’existe pas.<br />
Mais cela est valable aussi dans les<br />
autres champs conventionnels où les<br />
minimas territoriaux sont au niveau du<br />
Smic ou en <strong>des</strong>sous comme encore<br />
dans quelques départements.<br />
De ce point de vue, ne devons nous<br />
pas revendiquer vis-à-vis de l’UIMM,<br />
une augmentation systématique et<br />
immédiate <strong>des</strong> minimas territoriaux<br />
lorsque le Smic est réévalué comme<br />
cela pourrait être le cas dans peu de<br />
temps ?<br />
15
16<br />
Nous devons porter plus haut nos<br />
repères revendicatifs comme celui<br />
de notre projet de grille de salaires.<br />
<strong>La</strong> diffusion de tracts nationaux, la<br />
tenue de journées d’étu<strong>des</strong> montre<br />
qu’il faut continuer à faire connaître<br />
les arguments et propositions de la<br />
CGT d’abord chez les militants et les<br />
syndiqués. Nous avons construit une<br />
grille de salaires cohérente de l’ouvrier<br />
au cadre avec <strong>des</strong> repères collectifs<br />
comme son démarrage à 1 600<br />
euros et un doublement du salaire et<br />
de la qualifi cation sur toute la carrière<br />
professionnelle.<br />
Ces repères revendicatifs permettent<br />
le débat et la construction de la revendication<br />
avec nos collègues. Avec<br />
ces repères, nous posons d’abord la<br />
question <strong>des</strong> bas salaires et <strong>des</strong> minimas<br />
et en même temps, une évolution<br />
de carrière pour tous. Les salariés de<br />
Dassault Falcon Services au Bourget<br />
ont obtenu la mise en place d’une<br />
grille de salaires partant de 1 595 euros<br />
pour un coeffi cient 140.<br />
Les salariés de Man Diesel à St Nazaire<br />
ont arraché le déblocage de la<br />
carrière <strong>des</strong> ouvriers jusqu’au coeffi -<br />
cient 285. Ces deux exemples montrent<br />
que revendiquer et gagner la<br />
reconnaissance et le paiement de la<br />
qualifi cation ne sont pas une simple<br />
utopie de la CGT.<br />
Il existe de nombreux succès autour<br />
de revendications uniformes et l’on<br />
s’en félicite. Il y a même <strong>des</strong> luttes<br />
et <strong>des</strong> succès autour de questions<br />
de primes, parfois de performance<br />
ou d’intéressement. Ils sont souvent<br />
le résultat de débats et de consultations<br />
autour de la revendication et de<br />
l’action.<br />
Doit-on pour autant remettre en cause<br />
nos repères ? Doit-on absolument dissocier<br />
paiement <strong>des</strong> qualifi cations et<br />
augmentation du pouvoir d’achat pour<br />
être compris ? Evidemment que non<br />
car nous n’avons pas une démarche<br />
opportuniste comme d’autres pourraient<br />
l’avoir en décidant seul dans<br />
un local de ce qui serait bien pour les<br />
salariés.<br />
Nous sommes plus que jamais pour<br />
la démocratie. Nous n’avons pas peur<br />
de l’avis <strong>des</strong> salariés comme nous<br />
n’avons pas peur de l’échange avec<br />
eux. Nous ne mettons jamais notre<br />
avis ou notre opinion au fond de notre<br />
poche avec notre mouchoir par-<strong>des</strong>sus.<br />
Ni avant-garde éclairée, ni béni-oui-oui,<br />
c’est comme ça que nous<br />
apprécient nos collègues.<br />
A leur écoute sans renier nos idées<br />
et nos conceptions. Je suis sûr que<br />
bon nombre d’entre vous apporteront<br />
de telles expériences dans les débats<br />
de notre congrès. Cette démarche est<br />
d’ailleurs contestée ou dévoyée par<br />
les autres organisations syndicales<br />
ou le patronat selon les enjeux.<br />
Certaines directions d’entreprise,<br />
chez GM à Strasbourg ou chez Continental<br />
à Toulouse pour ne citer que<br />
ces deux là, ont tenté de nous faire<br />
le coup de la démocratie en organisant<br />
<strong>des</strong> réfé<strong>rendu</strong>ms. Mais quand<br />
la question posée est un choix entre<br />
perdre de nombreux acquis ou perdre<br />
son emploi, cela ne s’appelle pas une<br />
consultation mais tout simplement du<br />
chantage. D’ailleurs si les patrons<br />
étaient si attentifs à l’avis <strong>des</strong> salariés,<br />
pourquoi ne pas leur demander<br />
leur avis à l’occasion <strong>des</strong> négociations<br />
obligatoires sur la question <strong>des</strong><br />
salaires par exemple alors que bien<br />
souvent ces discussions se terminent<br />
au mieux sur un constat de désaccord<br />
au pire sur une décision unilatérale de<br />
la direction.<br />
Enfi n, nous avons travaillé sur la<br />
question <strong>des</strong> conditions de travail et<br />
de la pénibilité. C’était un <strong>des</strong> enjeux<br />
du débat sur les retraites et sur lequel,<br />
là aussi, le gouvernement a biaisé et<br />
refusé de discuter le fond en confondant<br />
volontairement pénibilité et invalidité,<br />
ménageant par là même les<br />
responsabilités du patronat.<br />
Lors <strong>des</strong> dernières assises <strong>des</strong> CHS/<br />
CT qui se sont tenues, nous avons<br />
travaillé d’une part sur les risques<br />
psychosociaux et d’autre part, sur<br />
un projet d’accord national qui permet<br />
de conjuguer, reconnaissance<br />
et réparation de la pénibilité. Notre<br />
ambition, c’est de défi nir <strong>des</strong> critères<br />
qui permettent <strong>des</strong> départs en retraite<br />
anticipés dès 55 ans ou moins. Il nous<br />
faut prolonger cette mobilisation dans<br />
chaque entreprise et au niveau de<br />
l’UIMM en impliquant chaque salarié,<br />
en imposant <strong>des</strong> négociations à tous<br />
les niveaux.<br />
Faut-il rappeler que <strong>des</strong> accords existent<br />
depuis longtemps dans certaines<br />
entreprises comme la Snecma? Et<br />
que je sache, les conditions de travail<br />
ne sont pas améliorées depuis ces<br />
dernières années. Bien au contraire !<br />
Il suffi t d’aller à la rencontre de salariés<br />
dans de nombreuses entreprises<br />
pour mesurer les effets de l’organisation<br />
du travail et du lean manufacturing.<br />
A cela, il convient d’ajouter les<br />
pressions, le harcèlement autour de<br />
la politique du résultat et <strong>des</strong> objectifs<br />
intenables. Dans ce domaine également,<br />
nous avons besoin d’effi cacité.<br />
Si la dénonciation et la médiatisation<br />
de ces problèmes permettent d’attirer<br />
l’attention de nombreux acteurs et<br />
principalement les salariés, cela n’est<br />
pas suffi sant. Comme n’est pas suffi<br />
sant également de se contenter de<br />
décortiquer ou d’expliquer les stratégies<br />
patronales.
Les camara<strong>des</strong> de Renault ont travaillé<br />
sur une expérience intéressante<br />
de recherche/ action intitulée « prévenir<br />
les risques psychosociaux dans<br />
l’industrie automobile : élaboration<br />
d’une méthode d’action syndicale»<br />
qui permet d’aborder la question du<br />
travail de façon offensive en proposant<br />
une approche moins globalisante<br />
et sûrement effi cace. Une expérience<br />
qui met en évidence la nécessité de<br />
revoir en profondeur la stratégie, les<br />
mo<strong>des</strong> d’organisation et de fonctionnement<br />
qui ont conduit au fi asco de<br />
cette pseudo-affaire d’espionnage.<br />
Les camara<strong>des</strong> de Thales ont également<br />
travaillé sur ces questions<br />
avec la rédaction d’un document sur<br />
les RPS. Ces <strong>travaux</strong> méritent d’être<br />
mieux connus <strong>des</strong> militants, ils ont été<br />
présentés lors de différentes réunions<br />
nationales à la fédération.<br />
Le 28 avril dernier a certes été une<br />
étape importante pour porter plus<br />
forts ces questions de pénibilité mais<br />
cela nécessite <strong>des</strong> prolongements<br />
plus massifs et plus visibles. Nous ne<br />
sommes pas encore à la hauteur <strong>des</strong><br />
enjeux et du mécontentement.<br />
Continuer à porter cette diversité et<br />
cette cohérence revendicative reste<br />
un objectif. Ce fameux triptyque évoqué<br />
plus haut, reste plus que jamais<br />
d’actualité.<br />
Pourquoi ne pas réfl échir à une nouvelle<br />
mobilisation nationale dès la rentrée<br />
de Septembre autour du pouvoir<br />
d’achat, de l’emploi et <strong>des</strong> conditions<br />
de travail ?<br />
Je ne voudrais terminer mon propos<br />
sans évoquer les questions de vie<br />
syndicale. <strong>La</strong> préparation de notre<br />
congrès nous a permis de mettre en<br />
œuvre pour partie, un style de vie<br />
syndicale que nous souhaitons permanent.<br />
Là aussi, nous avons mis<br />
en œuvre une résolution du congrès<br />
confédéral, la 4ème. Comme quoi,<br />
on peut conjuguer la théorie et la<br />
pratique. En tenant plus de 1 100 AG<br />
ou congrès de syndicats ou d’USTM<br />
chez les actifs comme chez les retraités,<br />
nous avons pu ainsi réunir plus de<br />
20 000 syndiqués de la métallurgie y<br />
compris durant une période de forte<br />
activité revendicative. Se réunir, débattre,<br />
se confronter, n’est jamais du<br />
temps perdu. D’ailleurs, les syndiqués<br />
apprécient ces moments qui donnent<br />
confi ance. Ainsi un jeune camarade<br />
d’Airbus Nantes déclarait à l’occasion<br />
du 13 ème congrès de son syndicat :<br />
« c’était pour moi une première participation<br />
à un congrès. Ce que j’en<br />
retiens, ce sont <strong>des</strong> formidables débats<br />
qui ont eu lieu où chacun a pu<br />
exposer ses différentes idées avec<br />
une liberté totale. Après, ça a été pour<br />
moi une belle aventure humaine où<br />
j’ai pu échanger avec différentes personnes…où<br />
nos revendications sont<br />
les mêmes.<br />
En tous cas, c’est le genre d’évènement<br />
qui rapproche les camara<strong>des</strong><br />
et qui nous « rebooste » pour les<br />
prochaines luttes. Ces moments de<br />
démocratie et d’échanges, nous permettent<br />
de faire <strong>des</strong> bilans, d’évaluer<br />
collectivement ce qui va et ce qui nous<br />
fait défaut dans notre activité. Les<br />
comptes <strong>rendu</strong>s de ces AG et congrès<br />
montrent à grande échelle, tout le<br />
potentiel qui existe dans nos rangs.<br />
Cette culture de la vie syndicale, il faut<br />
la développer dans tous les groupes<br />
et sur les territoires. Nous souhaitons<br />
de ce point de vue, renforcer nos liens<br />
et nos échanges avec les délégués<br />
syndicaux centraux et les coordinateurs<br />
de groupes qui subissent les<br />
premiers, la pression <strong>des</strong> directions<br />
d’entreprise dans leur volonté d’intégrer<br />
le syndicalisme et notamment<br />
celui qui compte le plus, c’est à dire le<br />
notre. Ces dernières tentent de peser<br />
sur notre conception du syndicalisme<br />
tourné en priorité vers les syndiqués<br />
et les salariés en tentant d’institutionnaliser<br />
les relations sociales. Les<br />
agendas sociaux comme elles les<br />
nomment, sont démesurés au regard<br />
de la réalité et de la fi nalité <strong>des</strong> négociations<br />
au sein <strong>des</strong> entreprises.<br />
Pourtant, résister à ces pressions, à<br />
cette volonté de « bien représenter les<br />
salariés » constitue un vrai casse-tête<br />
pour <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> qui ont souvent<br />
l’impression d’être livré à eux-mêmes.<br />
Résister à ses pressions, c‘est souvent<br />
s’exposer à la répression patronale.<br />
Refuser de se soumettre, c’est<br />
prendre le risque d’être sanctionné ou<br />
pire, d’être licencié. Je veux saluer et<br />
apporter tout notre soutien aux militants<br />
de la fédération, et au-delà, qui<br />
sont victimes de ces attaques patronale.<br />
Permettez-moi de saluer de façon<br />
symbolique, notre jeune camarade<br />
Ahmed Berrazel de Citroën Aulnay<br />
en région parisienne, en procédure<br />
de licenciement pour fait de grève et<br />
James Perus d’Inoplast, à Flers, dans<br />
le Nord convoqué aujourd’hui pour<br />
sanction par sa direction pour faits<br />
de grève également, et puis tous les<br />
autres...<br />
Faire <strong>des</strong> représentants de la CGT,<br />
à tous les niveaux, les premiers animateurs<br />
de la vie syndicale, n’est pas<br />
une mince affaire et constitue un vrai<br />
enjeu. Il y a besoin de réfl échir et de<br />
faire évoluer la structuration de certains<br />
de nos syndicats à dimension<br />
nationale afi n de garantir une vie syndicale<br />
au plus près <strong>des</strong> syndiqués.<br />
Aller vers une structuration territoriale<br />
ou régionale ne correspond-il pas à<br />
une amélioration de la qualité de vie<br />
syndicale ? Construire ou renforcer<br />
<strong>des</strong> coordinations de groupes ou d’entreprises,<br />
non pas pour coller à la vie<br />
de l’entreprise ou aux désirs du DRH,<br />
mais pour travailler convergences et<br />
initiatives communes : n’est-ce pas<br />
là non plus une nécessité ? Pour tout<br />
cela, il faut certainement réfl échir à<br />
renforcer les liens avec la fédération<br />
par le biais de journées d’étude et de<br />
formations spécifi ques dédiées aux<br />
DSC.<br />
Je pense que nous n’avons pas<br />
suffi samment pris en compte cette<br />
question fédéralement même si <strong>des</strong><br />
choses ont été faites. Ainsi, le dossier<br />
que nous avons réalisé sur l’ensemble<br />
du champ de la négociation obligatoire<br />
dans les entreprises, est un véritable<br />
outil. Mais notre aide ne peut<br />
se limiter à <strong>des</strong> aspects juridiques. Il<br />
est urgent de corriger les manques<br />
qui sont ressentis ; cela constituera de<br />
mon point de vue, une <strong>des</strong> priorités de<br />
la nouvelle direction fédérale.<br />
Nous nous étions fi xés comme ambition<br />
de développer l’activité en territoire,<br />
département et régions, lors du<br />
dernier congrès. Je pense que nous<br />
avons franchi une véritable étape<br />
et il faut poursuivre nos efforts. A<br />
l’exemple de ce qui se fait en Mecanic<br />
Vallée où nous avons réussi à fédérer<br />
les métallos face à <strong>des</strong> tôliers organisés<br />
et structurés et cela dans une<br />
construction commune, Fédération de<br />
la Métallurgie, Unions Départementales<br />
Aveyron, Corrèze et Lot ainsi<br />
que les régions Limousin et Midi-Pyrénées.<br />
Cette expérience nous permet<br />
aujourd’hui de nous développer<br />
en nombre de syndiqués et en base<br />
organisée. Elle démontre également<br />
que nous pouvons parfaitement nous<br />
organiser sur un bassin d’emplois<br />
correspondant plus à une réalité de<br />
terrain qu’à une réalité administrative.<br />
17
18<br />
Nous avons tenu dix conférences régionales,<br />
nos conférences <strong>des</strong> USTM,<br />
permettant de travailler les synergies<br />
départementales, d’investir le champ<br />
de la négociation avec la mise en<br />
place <strong>des</strong> Commissions Régionales<br />
Paritaires de l’Emploi et de la Formation<br />
Professionnelle et de la Validation<br />
<strong>des</strong> Accords. Notre ambition et nos<br />
objectifs restent que ces conférences<br />
se tiennent dans toutes les régions<br />
et que par ailleurs, elles se tiennent<br />
de façon régulière, avant chaque<br />
congrès fédéraux par exemple. <strong>La</strong><br />
mise en place de ces animations régionales<br />
plus collectives permettant<br />
de mieux traiter certaines questions<br />
comme l’industrie, de travailler à la<br />
« régionalisation » <strong>des</strong> conventions<br />
collectives mais également la vie syndicale<br />
est un plus pour l’activité fédérale<br />
et certainement pour la réfl exion<br />
confédérale. Les coopérations qui<br />
grandissent avec les comités régionaux<br />
interprofessionnels, je devrais<br />
dire de plus en plus de comités régionaux<br />
interpro, montrent la pertinence<br />
de cette construction et de ces évolutions.<br />
Il ne s’agit pas pour nous de<br />
peser sur qui que soit ou sur telles ou<br />
telles structures de la CGT ; il s’agit<br />
tout simplement d’être effi cace et<br />
concrets dans nos actions.<br />
Ce renforcement de l’animation et de<br />
la cohésion régionale ne s’est pas<br />
opposé évidemment à la création ou<br />
la consolidation de la vie <strong>des</strong> USTM<br />
comme c’est le cas par exemple en<br />
Savoie, en Corrèze dans le Jura etc.<br />
D’autres départements comme le<br />
Rhône ont également fait évoluer<br />
leur USTM. Les camara<strong>des</strong> ont créé<br />
deux collectifs d’animations sur le département,<br />
deux USTM donc, à partir<br />
de bassins d’emplois bien identifi és.<br />
Nous pensons que d’autres évolutions<br />
de ce genre sont nécessaires,<br />
en dehors de découpages administratifs<br />
ou politiques, c’est particulièrement<br />
le cas en région parisienne avec<br />
<strong>des</strong> zones d’emplois souvent à cheval<br />
sur deux départements voire trois.<br />
Mais sûrement le cas dans beaucoup<br />
d’autres endroits, j’ai évoqué plus<br />
haut le cas de Mecanic Vallée.<br />
Vous le voyez, cette volonté d’être au<br />
plus près <strong>des</strong> syndiqués, n’est pas à<br />
géométrie variable car c’est le cœur<br />
de notre démarche et notre vie syndicale.<br />
Des camara<strong>des</strong> posent la question<br />
<strong>des</strong> moyens humains et fi nanciers<br />
supplémentaires pour la mise en<br />
œuvre de nos objectifs. Des amendements<br />
ont ainsi été déposés tant au niveau<br />
du document préparatoire qu’au<br />
niveau <strong>des</strong> statuts sur ce thème. Des<br />
camara<strong>des</strong> suggèrent d’augmenter la<br />
part fédérale de la cotisation, nous<br />
sommes aujourd’hui à 29%,<br />
pour fi nancer les activités<br />
fédérales qui<br />
comprennent<br />
les territoires<br />
et les<br />
USTM.<br />
Nous ne voulons pas évacuer cette<br />
question mais nous pensons qu’il y a<br />
besoin d’un peu de temps pour trouver<br />
un meilleur fi nancement et une répartition<br />
la plus juste et la plus équitable<br />
possible sans remettre en cause, par<br />
ailleurs, un fi nancement par les syndicats<br />
de leur outil professionnel départemental.<br />
C’est pourquoi nous vous<br />
proposons qu’un collectif regroupant<br />
notamment, <strong>des</strong> animateurs d’USTM<br />
et de régions, se mette en place à<br />
l’issue du congrès et fasse <strong>des</strong> propositions<br />
à la nouvelle direction fédérale<br />
avant fi n novembre 2011.<br />
Cet état d’esprit nouveau, nous avons<br />
également pu le vérifi er le 9 février<br />
dernier lors <strong>des</strong> assises <strong>des</strong> jeunes.<br />
Réunir plus de 200 jeunes métallos a<br />
constitué un évènement pour la fédération<br />
et au-delà. Vous en avez eu un<br />
aperçu dans le fi lm qui vous a été présenté<br />
et je suis sûr que nous en aurons<br />
une vision grandeur nature, mercredi<br />
matin. Les jeunes CGT ont <strong>des</strong><br />
exigences et <strong>des</strong> ambitions pour notre<br />
organisation, pour leur organisation.<br />
Ils veulent y prendre leur place, toute<br />
leur place. Ne nous en plaignons pas.<br />
Ils sont les mieux placés pour évoquer<br />
le chômage ou la précarité, les bas<br />
salaires et les problèmes de logement<br />
parce qu’ils sont en première ligne<br />
face à tous ces problèmes.<br />
Ils découvrent bien souvent comment<br />
fonctionne la CGT, ses structures et je<br />
dois dire qu’ils sont parfois déçus car<br />
ils nous surestiment. Ça ne va souvent<br />
pas assez vite. Ils veulent donc<br />
prendre <strong>des</strong> responsabilités dans les<br />
syndicats, les groupes, les USTM et<br />
à la fédération mais à condition évidemment<br />
qu’on les laisse s’exprimer<br />
et intégrer les équipes de direction.<br />
Ils ne remettent pas en cause le travail<br />
<strong>des</strong> moins jeunes mais ils veulent<br />
juste que la CGT évolue afi n que nous<br />
soyons au diapason avec toutes les<br />
générations qui la composent. Voilà<br />
ce que disait le jeune camarade qui<br />
a conclu les assises <strong>des</strong> jeunes métallos,<br />
le 9 février dernier : «le collectif<br />
jeune n’a pas la capacité de vous dire<br />
comment répondre à toutes vos interrogations<br />
car notre rôle n’est pas de<br />
vous donner <strong>des</strong> ordres. C’est en fait à<br />
chacun de nous de réfl échir à la façon<br />
dont nous pourrons apporter le changement<br />
dans nos entreprises et dans<br />
nos structures syndicales locales. Il<br />
ne suffi t d’ailleurs pas de demander<br />
les moyens de se battre ; c’est à nous<br />
de nous en emparer pour construire le
changement de demain.» Belle perspective,<br />
n’est ce pas ?<br />
Nous avons également tenu <strong>des</strong><br />
Assises sur l’égalité professionnelle<br />
avec plus de cent participantes et<br />
participants à l’initiative du collectif<br />
fédéral en Juin 2010 et la réalisation<br />
d’une enquête à laquelle 280 camara<strong>des</strong><br />
ont répondu. Même si nous<br />
avons progressé, les inégalités de<br />
traitement liées au genre, ne sont<br />
pas suffi samment évoquées dans les<br />
syndicats et dans les IRP. Le module<br />
de formation fédéral, n’est pas assez<br />
utilisé alors qu’il est un outil précieux<br />
et effi cace. Plus globalement, c’est<br />
la place <strong>des</strong> femmes et de leur rôle,<br />
dans la société, dans les entreprises<br />
et dans la CGT que nous devons<br />
nous poser. Il est facile, trop facile<br />
pour une fédération comme la notre,<br />
ses militants de se dire que nous ne<br />
sommes pas concernés compte tenu<br />
de la faible proportion de femmes<br />
dans la profession. Nos camara<strong>des</strong><br />
sont trop souvent mal écoutées ou<br />
trop peu entendues dans nos réunion<br />
ou nos initiatives trop souvent organisées<br />
par et pour <strong>des</strong> hommes. Cette<br />
question n’est pas un phénomène de<br />
mode. Nous assistons à une véritable<br />
attaque contre les droits <strong>des</strong> femmes<br />
dans de nombreux domaines. Je<br />
suis sûr que malgré une trop faible<br />
présence au congrès à mon gout,<br />
les copines qui sont dans la salle, ne<br />
manqueront pas de se faire entendre<br />
durant la semaine.<br />
Je voulais terminer cette intervention<br />
sur un autre aspect qui montre<br />
la bonne santé de notre fédération.<br />
Il y avait évidemment les résultats<br />
aux élections professionnelles où<br />
nous progressons dans 9 cas sur<br />
dix. Ces résultats sont médiatisés<br />
que d’autres, dans certaines entreprises<br />
publiques par exemple, mais<br />
ils comptent tout autant. Nous avons<br />
besoin d’affi ner notre connaissance<br />
grâce à vos informations et la mise en<br />
ligne de ces résultats. Mes chers camara<strong>des</strong>,<br />
depuis trois ans, les années<br />
de référence étant 2007/2008/2009,<br />
nous avons progressé de 1 291 adhérents<br />
soit plus de 2 %, nous sommes<br />
exactement 63 837 adhérents et cela<br />
dans un contexte de suppressions ou<br />
d’externalisation <strong>des</strong> emplois dans<br />
notre profession, moins 250 000 emplois<br />
durant cette même période. Ces<br />
chiffres positifs correspondent à tous<br />
les efforts réalisés par les militants<br />
notamment durant les nombreuses et<br />
régulières pério<strong>des</strong> dédiées spécifi -<br />
quement à la syndicalisation.<br />
15 740 adhésions ont été réalisées<br />
durant ces trois années. Ces bons<br />
chiffres doivent nous encourager à<br />
faire toujours plus et mieux, car du<br />
nombre <strong>des</strong> syndiqués dépend l’effi -<br />
cacité, le rayonnement et la démocratie<br />
de notre organisation. Force est<br />
de constater que ces adhésions, sont<br />
essentiellement réalisées lorsque<br />
nous organisons <strong>des</strong> temps forts, les<br />
semaines de syndicalisation. Nous en<br />
avons tenu 9 au total, ces trois dernières<br />
années.<br />
Dans ce domaine aussi, il y a besoin<br />
de croiser les expériences, les bilans<br />
<strong>des</strong> uns et <strong>des</strong> autres. Un module de<br />
formation est en place à la fédération,<br />
il est disponible pour tous ceux et<br />
toutes celles qui le souhaitent.<br />
• Quel accueil réservons-nous à ces<br />
nouveaux syndiqués ?<br />
• A quelle formation ont ils droit et<br />
comment leur suggère t’on d’y participer<br />
?<br />
• A quelle information ont-ils droit,<br />
notamment de la part de la presse<br />
CGT, Ensemble bien sûr mais aussi<br />
la NVO ?<br />
Mettre en avant ces efforts ne doit pas<br />
nous empêcher de cibler nos diffi cultés<br />
pour mieux nous déployer.<br />
Nous avons encore trop de réticences<br />
à nous adresser aux ingénieurs,<br />
cadres et techniciens d’un point de<br />
vue revendicatif d’abord mais encore<br />
plus quand il s’agit de syndicalisation.<br />
Nous avons sûrement tendance à<br />
conforter ces catégories dans l’idée<br />
que la CGT, ce n’est pas pour eux. Il<br />
faut rectifi er cela d’urgence et ne pas<br />
uniquement s’inquiéter de l’évolution<br />
sociologique lors de la négociation<br />
<strong>des</strong> protocoles électoraux et l’évolution<br />
<strong>des</strong> sièges à pourvoir dans les<br />
2ème et 3ème collèges.<br />
Le congrès de l’UFICT, qui s’est tenu<br />
en décembre dernier, a constitué<br />
un temps fort de la préparation du<br />
congrès de la Fédération. Il a permis<br />
de mieux identifi er les problématiques<br />
et les revendications dont sont porteurs<br />
les ingénieurs, cadres et techniciens.<br />
<strong>La</strong> question qui nous est posée<br />
collectivement, c’est comment ces<br />
questions sont portées à la connaissance<br />
du plus grand nombre car le<br />
nombre de syndicats ou sections syndicales<br />
ne permet pas de s’adresser<br />
à l’ensemble de ces salariés. Est-ce<br />
que la CGT, ce n’est pas l’affaire <strong>des</strong><br />
ingénieurs et <strong>des</strong> cadres et est-ce que<br />
les ingénieurs et cadres, ce n’est pas<br />
l’affaire de la CGT ? En proposant une<br />
semaine de syndicalisation du 14 au<br />
17 juin prochain en direction <strong>des</strong> ICT,<br />
nous répondons à ces deux questions.<br />
Si le contexte est différent, il en est<br />
de même pour la continuité syndicale<br />
et plus globalement sur la syndicalisation<br />
<strong>des</strong> retraités, qui doit rester<br />
une de nos obsessions. Nous continuons<br />
de perdre sept syndiqués sur<br />
dix quand nos camara<strong>des</strong> partent en<br />
retraite. Le départ massif à la retraite<br />
d’environ 70 000 métallurgistes par an<br />
et parmi eux de nombreux syndiqués<br />
et militants, nous oblige à rectifi er<br />
sérieusement le travail en commun<br />
dans ce domaine. On l’a dit souvent,<br />
le syndicalisme ne s’arrête pas avec<br />
la carrière professionnelle, les revendications<br />
non plus d’ailleurs même si<br />
je suis convaincu que l’on peut militer<br />
différemment et surtout à un autre<br />
rythme.<br />
L’UFICT et l’UFR sont <strong>des</strong> outils de<br />
la Fédération, ils ont une autonomie<br />
de direction et de décisions mais il y<br />
a besoin de travailler à toujours plus<br />
de cohérences dans toutes nos initiatives<br />
et toutes les activités de la<br />
fédération. Il n’y a pas «d’annexes»<br />
de la Fédération ou plusieurs fédérations.<br />
Le décloisonnement de nos<br />
activités, de nos plans de travail permet<br />
d’éviter <strong>des</strong> pertes de temps, <strong>des</strong><br />
redondances et surtout de gagner en<br />
effi cacité.<br />
Chers camara<strong>des</strong>, j’ai essayé le<br />
plus brièvement possible, de pointer<br />
quelques enjeux de la période,<br />
de vous faire part de quelques expériences<br />
intéressantes mais aussi<br />
d’interrogations, de questions ou<br />
de doutes. Je suis sûr que certains<br />
d’entre vous, ne manqueront pas de<br />
compléter ce propos liminaire.<br />
Ce congrès doit nous permettre de<br />
franchir ces nouvelles étapes pour aller<br />
vers de nouvelles conquêtes dans<br />
cette démarche dynamique qui nous<br />
caractérise. Je suis sûr que nous serons<br />
à la hauteur de ces enjeux et de<br />
ces défi s.<br />
Je laisse à présent la place aux débats.<br />
Vive notre 39ème congrès fédéral,<br />
vive la CGT !<br />
19
20<br />
Hommage aux disparus<br />
Jean-François CARE<br />
Secrétaire général de l’IHS – Métallurgie CGT<br />
Mesdames, Messieurs,<br />
Chers Amis invités et internationaux<br />
Chers camara<strong>des</strong> délégués <strong>des</strong> syndicats<br />
Conformément à la longue tradition<br />
ouvrière d’ouverture du congrès, il<br />
s’agit dans cette première séance de<br />
saluer la mémoire de celles et ceux<br />
qui nous ont quittés depuis le dernier<br />
congrès de Lyon.<br />
<strong>La</strong> longue liste <strong>des</strong> disparus ne pouvant<br />
être réalisée, nous ne citerons<br />
que les dirigeants du Comité Exécutif<br />
fédéral, de l’UFICT et du CN de l’UFR.<br />
A ce moment vous avez certainement<br />
une pensée pour celles et ceux qui,<br />
autour de vous, en tant que syndiqués,<br />
élus et mandatés, grévistes et<br />
sympathisants, manquent à l’appel<br />
victimes <strong>des</strong> conditions de travail inhumaines,<br />
dégradantes, de poisons<br />
industriels ou de trop nombreux accidents<br />
du travail.<br />
L’Organisation Internationale du Travail<br />
recense 2,3 millions de personnes<br />
qui meurent chaque année dans le<br />
monde du travail dont 360.000 d’accidents<br />
du travail et 1,95 million de<br />
maladies professionnelles, d’après<br />
les chiffres offi ciels du Ministère du<br />
Travail ; on imagine la réalité <strong>des</strong><br />
chiffres que cache le patronat. On<br />
assiste désormais à une gestion patronale<br />
<strong>des</strong> suici<strong>des</strong> comme le montre<br />
une note interne de l’entreprise nationale<br />
SNCF : « Si l’on transpose les<br />
données statistiques générales à la<br />
SNCF on pourrait s’attendre à environ<br />
50 suici<strong>des</strong> de cheminots par an ».<br />
Si chacune, chacun d’entre eux<br />
étaient guidés par <strong>des</strong> préoccupations<br />
syndicales diverses : salaire,<br />
conditions de travail, internationalisme,<br />
œuvres sociales composantes<br />
de notre syndicalisme unitaire et<br />
de classe, ils avaient comme point<br />
commun la volonté d’aboutir à une<br />
transformation sociale radicale de<br />
notre société. Le refus de la division<br />
de classe ouvrière et donc un combat<br />
pied à pied contre l’extrême droite et<br />
ses thèses antisociales.<br />
Au cours de leur vie militante, elles et<br />
ils ont connu la souffrance de la torture<br />
dans les camps d’extermination<br />
nazis souvent pourvus par la police<br />
française de Vichy et les délateurs<br />
fascistes. Ils ont combattu les armes<br />
à la main au péril de leur vie ; pour<br />
d’autres plus tard ils ont affronté l’OAS<br />
dans les années 55/60, puis le SAC<br />
en 70/80, et aussi la CFT syndicat<br />
fasciste dissout après l’assassinat de<br />
Pierre Maître ici à Reims au piquet de<br />
grève CGT <strong>des</strong> Verreries mécaniques<br />
en 1977. Enfi n les listes lepénistes<br />
aux dernières prud’homales.<br />
Le capitalisme tue, le fascisme aussi.<br />
Les idées du FN n’ont pas de place<br />
dans la CGT. C’est le message qu’ils<br />
nous ont laissé et qu’il nous faut porter<br />
aujourd’hui de manière massive.<br />
Nos disparus ont, avec de très nombreux<br />
syndiqués hommes et femmes,<br />
et les salariés acteurs <strong>des</strong> conquêtes<br />
sociales, forgé le socle social de notre<br />
pays et défendu les piliers de la République<br />
: « Liberté, Egalité, Fraternité ».<br />
Monique PARIS<br />
Jeune écolière en 1943 à l’école primaire<br />
de Levallois, elle refuse de signer<br />
la lettre <strong>des</strong> enfants au Maréchal<br />
Pétain. Soudeuse chez Jaeger, elle<br />
organise la lutte et gagne <strong>des</strong> augmentations<br />
de salaire et le passage<br />
P1.<br />
Elle milite pour l’organisation <strong>des</strong> Comités<br />
d’Elus contre la division syndicale<br />
de FO en 1947. C’est Ambroise<br />
CROIZAT qui l’appelle comme secrétaire<br />
fédérale le 1 er juin 1950. Elle est<br />
aux premiers rangs dans la guerre<br />
froide, l’invasion de la Hongrie, les<br />
guerres d’Indochine et d’Algérie, la<br />
5ème République de De Gaulle en<br />
1958 et le mouvement révolutionnaire<br />
de 1968 avec Jean BRETEAU.<br />
Membre du PCF, elle était engagée<br />
dans la bataille pour la Paix et le Désarmement.<br />
Après ses responsabilités<br />
à la FTM elle travaille ardemment à<br />
France-URSS aux côtés D’ARAGON.<br />
Elle était avec nous le 8 février dernier<br />
sur la tombe d’Ambroise CROIZAT,<br />
lors de la cérémonie commémorative<br />
du 60ème anniversaire de sa disparition,<br />
elle nous a quittés quelques jours<br />
plus tard.
André SCHANEN<br />
Le plus ancien d’entre nous, secrétaire<br />
fédéral jusqu’en 1952 avec<br />
Ambroise CROIZAT, puis membre<br />
du Bureau Fédéral jusqu’en 1956. Il<br />
était responsable <strong>des</strong> industries électriques<br />
et connexes de la FTM. Né en<br />
1916 au Havre il est adhérent de la<br />
CGTU et du PCF en 1937.<br />
En 1943, au cœur de la résistance<br />
aux nazis il est responsable du service<br />
Radio du PCF, il est du mouvement «<br />
Combat » sous le nom clan<strong>des</strong>tin de<br />
Victor. Après avoir été moniteur électricien<br />
au centre Suzanne Masson,<br />
il reprend un emploi chez Clarville à<br />
Tonnerre où il crée la CGT, milite à<br />
l’UL et au PCF. Il fut à l’origine d’un<br />
débat important au 15 ème congrès de<br />
la FTM en 1946 pour la nationalisation<br />
complète et radicale de l’électricité<br />
conformément au Programme du<br />
CNR. Il nous a quittés en juillet 2008<br />
Eric COLOMBET<br />
Elu au CEF au 37 ème congrès, syndiqué<br />
au syndicat CGT Métaltemple de<br />
St Michel de Maurienne Parti très tôt<br />
à l’âge de 40 ans, père de 2 petites<br />
fi lles.<br />
Il a fait ses armes syndicales dans la<br />
bataille nationale contre la casse <strong>des</strong><br />
fonderies de notre pays. C’est à ce<br />
titre qu’il avait toute sa place dans la<br />
direction fédérale. Son action pour la<br />
syndicalisation <strong>des</strong> jeunes sur la base<br />
d’un syndicalisme de combat et de<br />
propositions était remarquable.<br />
Son action a contribué à aider ses<br />
amis de la SBFM à réintégrer le<br />
Groupe RENAULT.<br />
Il a disparu le 2 janvier de cette année.<br />
Michel GANE, Secrétaire de l’USTM<br />
de la Saône et Loire. Il a été membre<br />
du CEF de 1983 à 1986.<br />
Maurice GERBAUD<br />
Membre du Conseil Fédéral de la<br />
Métallurgie, il devient membre du<br />
CEF à la disparition de cette instance<br />
en1963. Il y restera jusqu’en 1976.<br />
Maurice était apprécié pour sa bonne<br />
humeur permanente, son accent aquitain<br />
prononcé mais aussi le rapport<br />
qu’il amenait dans les luttes industrielles<br />
de la Gironde et d’Aquitaine,<br />
dans les activités aéronautiques, navales<br />
et mécaniques.<br />
Compagnon de route de Roger LINET<br />
et de Jean POYART il a joué un rôle<br />
important pour infl échir les positions<br />
patronales et gouvernementales sur<br />
le contenu de la formation profession-<br />
nelle et défendre la mission primitive<br />
de l’AFPA. Maurice fut membre du Bureau<br />
de l’UFR, il nous a quittés en mai<br />
2010 à l’âge de 89 ans.<br />
Michel HYVON<br />
Membre du CEF de 1990 à 1997, il<br />
commence à travailler chez Westinghouse<br />
Sevran comme Technicien<br />
<strong>des</strong> Métho<strong>des</strong> et de Contrôle. Devant<br />
les injustices et les conditions de travail<br />
dégradantes, il adhère à la CGT.<br />
En 1987, il est membre du Bureau de<br />
l’USTM 93.<br />
Il subit le licenciement en 1987. Il est<br />
élu à la CE de l’UFICT Métallurgie,<br />
membre du Bureau avec la responsabilité<br />
<strong>des</strong> agents de maîtrise.<br />
Il est élu secrétaire général de l’USTM<br />
93 en 1989, période de luttes à Citroën<br />
Aulnay, Alsthom, Râteau la<br />
Courneuve, St Ouen, le Bourget et<br />
l’occupation de Brochot. Il s’était investi<br />
dans l’activité internationale de<br />
la FTM notamment en URSS, à Cuba,<br />
en Palestine. Il fut membre du C.A. de<br />
l’UFM.<br />
Une semaine avant sa soudaine disparition,<br />
le 8 décembre dernier, nous<br />
trinquions ensemble à l’occasion de<br />
l’inauguration du Centre de Santé<br />
Fernand <strong>La</strong>maze à l’hôpital <strong>des</strong> métallurgistes<br />
Pierre ROUQUES.<br />
Raymond NANET<br />
Il démarre son activité professionnelle<br />
comme Maréchal Ferrand, puis vendeur<br />
de matériel agricole. Il est embauché<br />
chez Broussard où il adhère à<br />
la CGT en 1966 pour devenir rapidement<br />
secrétaire du syndicat.<br />
En 1968, il est très actif à Limoges<br />
passant d’usine en usine pour élargir<br />
la lutte. En 1973 il est élu secrétaire de<br />
l’USTM du Limousin, puis membre du<br />
CEF en 1986. Ses compétences sur<br />
la régionalisation amènent les syndicats<br />
du Limousin à l’élire secrétaire de<br />
la Région CGT jusqu’à sa retraite en<br />
2001. A cette période il devient secrétaire<br />
de l’Institut d’Histoire Sociale du<br />
Limousin. Le centenaire de la CGT à<br />
Limoges était l’un de ses succès.<br />
Il nous a quittés le 23 décembre 2009<br />
Henri PUCHEUX<br />
Il est parti trop tôt à 52 ans, le 4 juillet<br />
2010. Son UL à Nay dont il fut le secrétaire<br />
souligne ses qualités humaines,<br />
sa compétence, son dévouement<br />
sans faille à la défense <strong>des</strong> salariés.<br />
Adhérent de la CGT Turboméca, il<br />
était membre du CEF et joua un rôle<br />
important dans l’investissement CGT<br />
au Comité Européen Safran. Ayant<br />
suivi son syndicat, je conserve de lui<br />
le souvenir d’un homme jovial et ouvert<br />
avec une grande fermeté et une<br />
fi délité aux principes de la CGT.<br />
Marcel SCORDIA<br />
OS à la C.G.C.T. à Paris XX ème , il adhère<br />
en 1947. Secrétaire général de<br />
l’USTM 92 et membre du Bureau de<br />
l’UD 92, Marcel entre très jeune en<br />
Résistance et militait ardemment pour<br />
la mémoire de la Résistance au sein<br />
de l’Amicale Châteaubriant-Voves-<br />
Rouillé.<br />
Pour lui ce n’était pas seulement<br />
d’avoir combattu et vaincu le nazisme,<br />
c’était aussi tout le sens, toutes les<br />
valeurs, tout le contenu <strong>des</strong> combats<br />
de la Libération avec évidemment le<br />
Programme du Conseil National de la<br />
Résistance, sécurité sociale, retraite<br />
nationalisation, droits syndicaux et<br />
de C.E. Il était impétueux contre tous<br />
ceux qui déshonoraient les résistants<br />
de la première heure, communistes<br />
comme lui, syndicalistes. Il était enthousiaste<br />
à l’idée de préparer la commémoration<br />
de Châteaubriant 70 ans<br />
après la fusillade du 22 octobre 1941,<br />
pour laquelle notre Fédération et son<br />
Collectif « Jeunes » se préparent.<br />
Il nous a quittés le 4 décembre 2009.<br />
Michel THERY<br />
Membre du CEF de 1990 à 1997, il<br />
avait fait ses premières armes syndicales<br />
dans la fonderie Franco-Belge<br />
de Merville à l’occasion du confl it<br />
de 68. Très pointu sur la maitrise de<br />
l’économie marxiste il était un formateur<br />
effi cace, et les centaines de<br />
métallos du Nord qui ont entendu ses<br />
exposés n’ignoraient plus rien de la<br />
formation du profi t capitaliste et de la<br />
valeur ajoutée.<br />
Je l’ai bien connu en tant que dirigeant<br />
de l’USTM Flandres Douaisis,<br />
ensemble nous avons participé et<br />
dirigé de nombreuses luttes : Arbel,<br />
Ressorts du Nord, Thomson Lesquin,<br />
Peugeot Lille, Renault Douai, l’incroyable<br />
aventure de Radio Quinquin.<br />
Michel, fi dèle adhérent du PCF depuis<br />
son adolescence avait quitté son Nord<br />
et en arrivant dans l’Aveyron avait repris<br />
du service à l’UL de Rodez en tant<br />
que secrétaire général, puis depuis<br />
2007 à l’USR CGT.<br />
Il nous a quittés en mars 2011.<br />
Roger VAYNE<br />
Né en 1929, la guerre le frappe à 15<br />
ans avec la déportation et le décès<br />
de son père à Buchenwald, avec le<br />
décès de son oncle, fusillé au Mont<br />
21 2
22<br />
Valérien. Plus tard il passe quelques<br />
années au « petit séminaire » dont il<br />
gardera un souvenir qui le fi t exécrer<br />
défi nitivement toute hiérarchie ecclésiastique.<br />
Il reprend <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> techniques.<br />
Il sortira diplômé de l’ETACA<br />
puis entrera dans l’aéronautique<br />
chez <strong>La</strong>pipe et Wittman comme chef<br />
d’atelier. C’est là qu’il est confronté à<br />
l’exploitation et aux diffi cultés d’engagement<br />
particulières à l’encadrement.<br />
Devenu permanent de la Fédération<br />
CGT de la Métallurgie au milieu de la<br />
décennie 70, il sera l’organisateur <strong>des</strong><br />
« mensuels » signifi cativement baptisés<br />
« collaborateurs » par le patronat,<br />
une activité qui se développera dans<br />
les entreprises jusqu’en 68 autour du<br />
journal « Le Point de Vue <strong>des</strong> ETDA »,<br />
autrement dit les <strong>des</strong>sinateurs techniciens,<br />
employés et agents de maitrise<br />
; une expérience qui lui fera apprécier<br />
toute la portée de la décision<br />
de la CGT, après la création de l’UGIC<br />
en 1964, d’étendre son activité aux<br />
techniciens.<br />
Enthousiaste, Roger deviendra<br />
membre du Bureau de l’UGICT et<br />
sera, en tant que membre du Bureau<br />
Fédéral <strong>des</strong> métaux, un <strong>des</strong> principaux<br />
artisans avec Pierre-Louis MAR-<br />
GER et Michel DAUBA de la mise en<br />
place de l’UFICT métallurgie en 1973.<br />
C’est à ce titre qu’il négociera face à<br />
l’UIMM la grille de classifi cations actuellement<br />
en vigueur dans les entreprises<br />
de la métallurgie.<br />
Roger consacrera ses compétences<br />
à diriger <strong>des</strong> entreprises coopératives<br />
suivies par la CGT : il sera successivement<br />
directeur de la Manufacture<br />
Pilote à Berck dans le Pas de Calais,<br />
de Chaix en Seine St Denis…Il ira<br />
même jusqu’à être importateur d’équipements<br />
de machinisme agricole de<br />
RDA.<br />
En maison de retraite médicalisée<br />
depuis 2004, il s’est éteint le 30 novembre<br />
2010. Nous garderons de lui<br />
le souvenir d’un militant Cégétiste et<br />
Communiste résolu, attachant, un tantinet<br />
provocateur face aux tendances<br />
ouvriéristes quand il les décelait.<br />
Gérard QUINQUENET<br />
Parti lui aussi trop tôt à l’âge de 56<br />
ans, il démarre son travail à la société<br />
d’Optique, Précision Electronique et<br />
Mécanique dans le 20 ème arrondissement<br />
de Paris.<br />
Il adhère à la CGT en 1977. Il est élu<br />
membre de la CE de l’UFICT Métallurgie<br />
au 1 er congrès de celle-ci en 1980.<br />
En 1981, il est élu secrétaire de<br />
l’USTM de Paris et donc au CA de<br />
l’UFM et au CA de l’Association Ambroise<br />
Croizat. Il est appelé à la Commission<br />
Départementale de l’UGICT<br />
en 1982, il est élu membre du Bureau<br />
de l’UFICT. Il aura la responsabilité<br />
<strong>des</strong> parutions de l’UFICT dans l’encart<br />
« Options », il participe à la création<br />
de la « lettre » de l’UFICT.<br />
En 1993, il intègre le secteur communication<br />
de la FTM, il avait la réputation<br />
de la perfection pour le Courrier<br />
Fédéral, JP Elbaz et Sandra en témoigneront.<br />
L’engagement syndical<br />
de Gérard était couplé avec son engagement<br />
politique au PCF depuis<br />
1972. Sa journée débutait immanquablement<br />
par la lecture du journal<br />
« l’Humanité ».<br />
Il nous a quittés en septembre 2008.<br />
Nous n’oublions pas ces camara<strong>des</strong><br />
membres <strong>des</strong> collectifs fédéraux disparus.<br />
Claude BEGUELIN<br />
Il était de l’Aéronautique SNCASO,<br />
secrétaire de l’USTM de la Seine<br />
après Georges Marchais. Avec Jean<br />
Desmaison ils avaient convaincu les<br />
syndicalistes anglais d’appuyer la<br />
construction du Concorde, ce qui lui<br />
avait valu la déclaration du Général<br />
Puget directeur de l’entreprise « je<br />
dois rendre un tribut tout particulier<br />
aux organisations syndicales françaises<br />
qui sont à la base du revirement<br />
britannique ».<br />
Il nous a quittés en décembre 2008<br />
Pascal BORELLI était de Dassault St<br />
Cloud. Membre de la CE de l’UFICT,<br />
du collectif Inter de la FD.<br />
Jojo CUSSONEAU était de Citroën<br />
Rennes, membre du C.A. de l’IHS et<br />
fondateur de l’Association<br />
Jean-Paul GUERIN, <strong>des</strong> métaux de<br />
Dunkerque, ancien secrétaire de l’UD<br />
CGT du Nord.<br />
David GINGOLD, résistant antifasciste<br />
allemand, réfugié en France, de<br />
l’USTM de Paris.<br />
Roger JAMES de l’USTM 95,<br />
membre du collectif services de l’Auto.<br />
Jean LAGUES-BAGUET, d’Alstom<br />
Tarbes, administrateur de caisse de<br />
retraites<br />
René MAGRET, ancien secrétaire du<br />
syndicat <strong>des</strong> Chantiers de St Nazaire<br />
Bernard DELASALA de la CETIM<br />
Senlis, secrétaire de l’UD de l’Oise<br />
Jean-René KEROUREDAN, membre<br />
de la Direction de l’UFICT et de l’UGICT.<br />
Louis BOUYER d’Hispano Suiza,<br />
ancien secrétaire de l’UFR<br />
Jean CHEVREUX du Conseil National<br />
de l’UFR.<br />
Victor DIVRECHY d’Usinor Denain,<br />
du Conseil National de l’UFR.<br />
Pierre DUPUY, PAM Fumel, du<br />
Conseil National de l’UFR.<br />
Robert RATIER, du Conseil National<br />
de l’UFR.<br />
Jean-Pierre SAJOUS du Conseil<br />
National de l’UFR.<br />
Jean-Pierre ZSAFRAN d’Hispano le<br />
Havre, du Conseil National de l’UFR.
Notre ami José JUSTE membre de<br />
la Commission Exécutive Confédérale,<br />
responsable du secteur orga de<br />
la CGT.<br />
Des Métallos amis, fi dèles à leur fédération.<br />
Denise CAGNE, épouse de Bernard<br />
CAGNE.<br />
Jacqueline COSTE, fi lle d’Alfred<br />
COSTE.<br />
Guy DUCOLONE, député <strong>des</strong> Hauts<br />
de Seine.<br />
Simone GILLOT, résistante, épouse<br />
d’Auguste GILLOT.<br />
Des amis de longue date qui ont parcouru<br />
un long chemin avec les Métallos.<br />
Jacques GRINSNIR, avocat.<br />
Raymonde LINET, épouse de Roger<br />
LINET.<br />
Max NEVERS, codétenu avec Roger<br />
LINET au Struthof seul camp d’extermination<br />
en France, puis à Dachau-Allach<br />
et Auswitz-Birkenau, président de<br />
l’association du Natzweiller-Struthof<br />
Joseph SANGUEDOLCE, dirigeant<br />
de la fédération du Sous-Sol CGT,<br />
Maire Communiste de Saint Etienne<br />
déterminant dans la bataille de Manufrance.<br />
Enfi n, notre camarade Jackie PER-<br />
LOT de la CGT Arthur Martin, secrétaire<br />
de l’USTM de REIMS, puis de<br />
l’UD de Haute Marne, administrateur<br />
de la FSGT, dirigeant du PCF de ce<br />
département, élu en 1977 sur la liste<br />
de Claude LAMBLIN, Maire Communiste<br />
de REIMS.<br />
Elisabeth ACHET<br />
L’actualité m’amène à vous proposer de joindre dans un même hommage nos<br />
camara<strong>des</strong> militants disparus et ceux qui ont donné leur vie, ces derniers temps,<br />
pour <strong>des</strong> causes qui les dépassent. Je pense entre autres aux volontaires morts<br />
à la centrale de Fukushima ainsi qu’à tous les morts <strong>des</strong> révolutions pour la<br />
démocratie dans le monde arabe. Pour eux tous, je vous invite à une minute de<br />
silence.<br />
Une minute de silence est observée.<br />
A l’issue de cette première séance, je propose à l’ensemble <strong>des</strong> délégués de<br />
visiter l’espace Exposition industrielle, commerciale et culturelle, avec le bureau<br />
du Congrès, et de participer à son inauguration, présidée par Anna Poissy du<br />
syndicat Rakon Argenteuil et Michel Ducret du syndicat Honeywell Condé-sur-<br />
Noireau.<br />
Je vous précise aussi que la Mairie de Reims nous invite tous, à 22 h 30, à une<br />
animation son et lumière qui se tiendra devant la cathédrale dans le cadre de son<br />
huit-centième anniversaire.<br />
Election de la présidence de la deuxième séance<br />
Pour la deuxième séance sont proposées les candidatures de Philippe Verbeke<br />
(présidence), Blandine Bénarbia (vice-présidence) et Pascal Guinet.<br />
<strong>La</strong> proposition est adoptée à l’unanimité.<br />
23 2
24<br />
2 ème séance<br />
Débat général<br />
Nicolas CAZALIS,<br />
Minitubes Grenoble<br />
Notre syndicat est jeune puisqu’il<br />
n’a que deux ans d’existence. Dès<br />
sa création, nous avons engagé une<br />
démarche de consultation auprès <strong>des</strong><br />
salariés toutes catégories confondues.<br />
Notre première date importante<br />
fut le 19 mars 2010, lorsque nous<br />
avons déposé un préavis contre la<br />
réforme <strong>des</strong> retraites et que 45 % <strong>des</strong><br />
salariés de l’entreprise ont débrayé,<br />
puis nous avons poursuivi le confl it à<br />
l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise.<br />
Nous avons ensuite organisé<br />
un nouveau débrayage pour protester<br />
contre le licenciement d’un salarié à<br />
qui l’on reprochait d’avoir pris quatre<br />
cafés dans la journée et 96 salariés<br />
sur les 142 présents sur le site (dont<br />
<strong>des</strong> cadres) ont débrayé. Finalement,<br />
ce salarié n’a pas été licencié ni sanctionné,<br />
nous avons négocié le paiement<br />
<strong>des</strong> heures de grèves et la CGT<br />
en est ressortie renforcée. Ensuite,<br />
nous avons eu nos NOE, durant lesquelles<br />
nous avons obtenu une augmentation<br />
générale sans une heure<br />
de grève.<br />
Grâce à tout cela, nous avons obtenu,<br />
lors de nos dernières élections professionnelles,<br />
81,74 % <strong>des</strong> voix au CE<br />
et 82,81 % <strong>des</strong> voix aux DP, aussi la<br />
CFDT a disparu de notre entreprise.<br />
Nous venons même d’enregistrer cinq<br />
nouvelles adhésions et comptons<br />
aujourd’hui trente-quatre syndiqués.<br />
Tout cela montre que plus nous travaillerons<br />
avec les salariés, plus nous<br />
serons forts et reconnus.<br />
Patrice VILLERET,<br />
Fonderies du Poitou Ingran<strong>des</strong><br />
<strong>La</strong> fonderie d’aluminium où je travaille<br />
a été rachetée en janvier 2010 par le<br />
groupe français Montupet. En une dizaine<br />
d’années, ce n’est jamais que la<br />
cinquième fois que nous changeons<br />
de propriétaire mais Montupet est<br />
sans doute celui qui a appliqué la politique<br />
la plus agressivement anti-ouvrière.<br />
Depuis notre rachat par Texid,<br />
les investissements productifs ont<br />
été quasiment nuls et les effectifs ont<br />
fondu, la baisse s’étant accélérée ces<br />
deux dernières années (– 80 emplois).<br />
Insatiables, les actionnaires n’ont eu<br />
cesse de puiser dans les fi nances de<br />
l’entreprise, au point d’empêcher parfois<br />
l’usine de fonctionner faute de liquidités.<br />
Bien qu’il n’investisse pas un<br />
euro, Montupet réalise un maximum<br />
de profi ts uniquement grâce aux gains<br />
de productivité, <strong>rendu</strong> possible grâce<br />
à la dégradation de nos conditions de<br />
travail.<br />
Cette situation n’est pas spécifi que<br />
à la fonderie. Depuis <strong>des</strong> années, la<br />
plupart <strong>des</strong> entreprises de la région<br />
de Châtellerault subissent en effet<br />
une érosion continue de leurs salaires<br />
– ceux-ci n’étant pas indexés sur<br />
l’augmentation du coût de la vie – qui<br />
n’est pas compensée par les primes<br />
de participation, lorsque celles-ci n’ont<br />
pas tout simplement disparu. Face à<br />
cette situation, nous pensons qu’il est<br />
important que la Fédération formule<br />
<strong>des</strong> objectifs ambitieux et mette en<br />
avant <strong>des</strong> revendications qui visent à<br />
taper dans les caisses du patronat, en<br />
revendiquant <strong>des</strong> augmentations de<br />
salaire conséquentes, en reprenant<br />
la vieille revendication de l’échelle<br />
mobile <strong>des</strong> salaires et en exigeant<br />
l’interdiction <strong>des</strong> licenciements. Nous<br />
devons aussi imposer le contrôle de<br />
la comptabilité <strong>des</strong> entreprises par les<br />
travailleurs, ce qui permettrait de réaliser<br />
qu’il est possible d’interdire les<br />
licenciements, et même d’embaucher<br />
massivement, en réduisant le temps<br />
de travail et la pénibilité.<br />
Tous ces objectifs ne sont évidemment<br />
pas à la portée d’un syndicat<br />
isolé. Nous ne les obtiendrons pas<br />
non plus par la négociation mais par<br />
une lutte collective massive qu’il est<br />
de notre rôle de préparer.<br />
Anthony DELAUNEY,<br />
SNWM Orbec<br />
Mes doléances portent surtout sur le<br />
pouvoir d’achat. <strong>La</strong> Fédération nous<br />
donne en effet beaucoup d’outils pour<br />
travailler, comme le dernier quatrepages<br />
sur les salaires, mais il nous en<br />
manque un sur lequel nos patrons reviennent<br />
souvent : un indice sur l’évolution<br />
du coût de la vie. Il existe certes<br />
celui de l’INSEE mais il ne me semble<br />
pas pertinent car il prend en compte<br />
<strong>des</strong> produits qui ne me semblent pas<br />
essentiels. Nous aurions donc besoin<br />
d’un indice qui ne porterait que sur les<br />
produits de première nécessité et qui
efl éterait mieux l’impact de l’infl ation<br />
sur les petits salaires.<br />
Nous nous apercevons par ailleurs<br />
qu’il y a toujours sur nos fi ches de paie<br />
<strong>des</strong> allègements « Fillon ». Je rappellerais<br />
donc que ces allègements nous<br />
appartiennent et devraient nous revenir<br />
soit en salaire indirect par <strong>des</strong> cotisations,<br />
soit en salaire direct.<br />
Jean-François CHAROU,<br />
syndicat <strong>des</strong> retraités Iris bus<br />
Vénissieux<br />
Pour permettre à la jeunesse de trouver<br />
toute sa place dans notre organisation,<br />
il est nécessaire de lui transmettre<br />
<strong>des</strong> outils effi caces, pour faire<br />
notamment face à l’attaque en règle<br />
dont font l’objet les droits syndicaux.<br />
<strong>La</strong> continuité syndicale doit aussi être<br />
l’une <strong>des</strong> préoccupations de nos syndicats.<br />
Didier TESTU, PCM Pompes,<br />
secrétaire de l’USTM Angers<br />
Il y a six mois, à l’occasion de ce<br />
que le gouvernement a appelé la «<br />
réforme <strong>des</strong> retraites », nous avons<br />
assisté à une mobilisation de grande<br />
ampleur. Nous pouvons même dire<br />
que, pour la première fois depuis<br />
longtemps, une partie de la classe ouvrière<br />
a relevé la tête. Dans de nombreuses<br />
entreprises, même si nous<br />
n’avons pu reconduire le mouvement<br />
comme l’ont fait les cheminots, nous<br />
avons eu la surprise de voir de nombreux<br />
collègues qui ne débrayent jamais<br />
se mettre en grève avec nous et<br />
participer à ces manifestations d’ampleur<br />
inégalée. Dans certaines entreprises,<br />
ce sont même <strong>des</strong> intérimaires<br />
ou <strong>des</strong> cadres qui se sont déplacés.<br />
Le fatalisme que nous connaissions<br />
depuis <strong>des</strong> années a laissé place<br />
pendant quelques semaines à l’idée<br />
qu’une mobilisation de l’ensemble du<br />
monde du travail était possible. Les<br />
travailleurs ont fait une démonstration<br />
inégalée depuis longtemps de l’importance<br />
de la classe ouvrière dans la vie<br />
économique et de la force que son<br />
rôle lui confère.<br />
Ceci étant, aujourd’hui, où en est-on ?<br />
Le mouvement n’a pas permis de faire<br />
reculer le gouvernement sur son projet<br />
mais parmi tous ceux qui y ont participé,<br />
personne ne regrette de l’avoir<br />
fait. <strong>La</strong> vie militante a repris son cours<br />
avec le retour, dans notre entourage,<br />
d’idées réactionnaires (insécurité,<br />
racisme, chauvinisme…) soigneusement<br />
alimentées par tous ceux qui<br />
veulent nous faire oublier l’essentiel :<br />
la rapacité du patronat qui, confronté<br />
à la course au profi t, veut nous imposer<br />
une baisse de notre niveau de vie<br />
pour nous faire payer la crise.<br />
Dans notre vie militante de tous les<br />
jours, nous avons aussi à combattre<br />
<strong>des</strong> idées selon lesquelles il ne servirait<br />
à rien de lutter puisque cela ne<br />
changera rien, les choses ne seraient<br />
plus comme hier et les travailleurs,<br />
coincés par leurs crédits, ne pourraient<br />
plus faire grève comme avant<br />
– autant de vieilles idées tendant à<br />
décourager les militants.<br />
Face à ce constat, nous ne pouvons<br />
prédire que le mouvement de l’automne<br />
dernier est une répétition à venir<br />
d’une mobilisation générale mais<br />
nous ne pouvons qu’être convaincus<br />
de sa nécessité face à un patronat<br />
bien décidé à nous faire payer cette<br />
crise qui n’en fi nit pas, quel que soit le<br />
gouvernement à venir.<br />
Si nous en sommes réduits aujourd’hui<br />
à nous battre dans nos entreprises<br />
pour <strong>des</strong> augmentations de<br />
50 à 100 euros et à nous défendre dos<br />
au mur face à <strong>des</strong> plans de licenciement,<br />
il nous faut aussi préparer un<br />
programme revendicatif qui pourra<br />
être repris dans le cadre d’une mobilisation<br />
générale et qui empêchera<br />
le patronat de nous reprendre ce<br />
qu’il nous aura accordé. Il me semble<br />
qu’au moins trois points devraient<br />
faire partie d’un tel programme :<br />
• l’échelle mobile <strong>des</strong> salaires ;<br />
• l’interdiction <strong>des</strong> licenciements ;<br />
• le contrôle sur les comptes <strong>des</strong> entreprises.<br />
<strong>La</strong> France compte aujourd’hui sept<br />
millions de pauvres (moins de 780 euros<br />
par mois) et deux millions et demi<br />
de personnes payées au Smic.<br />
30 % <strong>des</strong> salariés à temps<br />
plein touchent moins de<br />
1,3 Smic, soit 1 630<br />
euros bruts par mois.<br />
L’indice Insee nous<br />
annonce <strong>des</strong> augmentations<br />
qui<br />
n’ont rien à voir<br />
avec la réalité<br />
que nous<br />
vivons. Or<br />
je me souviens<br />
d’une<br />
époque<br />
où la CGT<br />
élaborait<br />
son propre<br />
indice.; pourquoi<br />
ne pas le<br />
refaire ? Nous<br />
nous devons de<br />
reprendre notre re-<br />
vendication en faveur d’une échelle<br />
mobile <strong>des</strong> salaires, c’est-à-dire leur<br />
indexation sur l’augmentation réelle<br />
du coût de la vie. De plus, il nous faudra<br />
exercer un droit de contrôle sur<br />
les prix car c’est la seule garantie que<br />
ce que les patrons nous donneront ne<br />
sera pas aussitôt repris.<br />
En 2006, on pouvait estimer à 65 milliards<br />
d’euros l’ensemble <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />
publiques aux entreprises (dont 90 %<br />
provenant de l’Etat). C’était plus que<br />
le budget de l’Education nationale,<br />
plus que le défi cit public et presque<br />
autant que les dépenses hospitalières.<br />
Ce chiffre était aussi supérieur<br />
à ce que les entreprises ont versé<br />
sous forme d’impôts. Alors que les<br />
entreprises licencient ouvertement<br />
pour accroître les profi ts <strong>des</strong> actionnaires,<br />
nous n’avons aucun moyen de<br />
contrôle réel sur les grands groupes<br />
et les banques. L’idée de « patrons<br />
voyous » est en fait fausse. C’est en<br />
effet l’ensemble du patronat qui spécule<br />
et qui considère ses salariés<br />
comme une variable d’ajustement. A<br />
l’heure où les bénéfi ces annoncés par<br />
les plus gran<strong>des</strong> entreprises défi ent<br />
l’imagination, nous devons dire que<br />
nous revendiquons ce que nous leur<br />
avons fait gagner.<br />
Certes, l’ensemble de ces revendications<br />
peut paraître utopique aujourd’hui<br />
mais face aux affrontements<br />
à venir, elles vont devenir une nécessité<br />
si nous ne voulons pas être laissés<br />
pour compte et voir nos conditions<br />
de travail se dégrader.<br />
25 2
26<br />
A chaque fois que nous nous sommes<br />
battus, que ce soit pour revendiquer<br />
la journée de huit heures en 1910, les<br />
congés payés en 1936 ou le relèvement<br />
massif <strong>des</strong> salaires en 1968,<br />
nous sommes fait traiter «d’irréalistes»<br />
et «d’utopistes». Mais qui le<br />
fera sinon nous ?<br />
Jean-Pierre de KUYPER,<br />
USTM Hainaut et Valenciennois<br />
Remise en cause de la retraite à 60<br />
ans, <strong>des</strong> retraites complémentaires,<br />
<strong>des</strong> acquis de la Métallurgie (lundi de<br />
Pentecôte) et <strong>des</strong> départs anticipés<br />
à 50 ans, pertes de salaire considérables<br />
liées au chômage partiel dans<br />
les entreprises dû à la crise du capitalisme,<br />
cette crise du capitalisme<br />
mondial qui entraîne <strong>des</strong> fermetures<br />
d’entreprise, <strong>des</strong> délocalisations, et<br />
<strong>des</strong> licenciements au nom de la rentabilité<br />
fi nancière pour les actionnaires<br />
toujours à la recherche <strong>des</strong> profi ts : il<br />
ne suffi t plus de condamner cette politique<br />
; il faut agir ! Tous les acquis que<br />
les anciens ont obtenu grâce à leur<br />
lutte et au blocage de l’outil de travail<br />
est remis en cause par le patronat et<br />
le gouvernement. Mais le patronat<br />
ne s’arrêtera pas là : il va s’attaquer<br />
maintenant aux RTT, ce qui veut dire<br />
que nous devrons travailler plus sans<br />
gagner un centime de plus.<br />
Il est évident que si nous nous contentons<br />
de manifester tous les trois mois,<br />
le patronat et le gouvernement se frotteront<br />
les mains d’avoir gagné, notamment<br />
sur la réforme <strong>des</strong> retraites, sachant<br />
que la Confédération ne voulait<br />
pas de la grève générale. Le patronat<br />
est très fort et ne lâchera pas. A quoi<br />
sert d’être dans la CES ? Et pour fi nir,<br />
le gouvernement passe en force et<br />
vote la remise en cause de la retraite<br />
à soixante ans, malgré <strong>des</strong> millions<br />
de salariés dans la rue : quelle belle<br />
démocratie !<br />
Fédérations et Confédération CGT,<br />
réfl échissez bien au désastre ! Cessez<br />
de prendre pour excuse la nécessité<br />
d’augmenter le nombre de<br />
syndiqués pour gagner ! Quels acquis<br />
allons-nous laisser à la prochaine génération<br />
si aucune bataille n’est menée<br />
en faveur de l’emploi industriel,<br />
<strong>des</strong> salaires, <strong>des</strong> retraites et de la<br />
protection sociale ? Il faut absolument<br />
changer les orientations de la CGT. Il<br />
est primordial d’en revenir à la lutte<br />
<strong>des</strong> classes, de mettre en place un<br />
rapport de force, de manifester et de<br />
bloquer l’outil de travail. Comme l’a dit<br />
Philippe Martinez dans son introduction,<br />
les profi ts existent. Ceux qui ont<br />
été emmagasinés depuis <strong>des</strong> années<br />
doivent être redistribués en faveur de<br />
l’emploi (une embauche pour compenser<br />
chaque départ en retraite),<br />
<strong>des</strong> salaires (Smic à 1 600 euros<br />
nets), <strong>des</strong> retraites (dès 50 ans pour<br />
les salariés ayant exercé un travail<br />
pénible, dès 55 à taux plein pour tous<br />
les autres) et pour relancer l’économie<br />
(augmentation de tous les salaires de<br />
10 %, augmentation <strong>des</strong> pensions de<br />
retraite de 300 euros). Il faut aussi<br />
stopper immédiatement le chômage<br />
partiel dans les entreprises.<br />
<strong>La</strong> guerre capitaliste, c’est leur problème.<br />
Les salariés ne sont pas responsables<br />
de cette guerre du capital.<br />
Pour une vraie orientation, votons ces<br />
revendications au 39ème congrès !<br />
Joseph CUPANI,<br />
Schneider Electric Le Fontanil,<br />
USTM de l’Isère<br />
L’année dernière, notre USTM a décidé<br />
d’acheter un camion, sur lequel<br />
nous avons installé une sono et <strong>des</strong><br />
tonneaux. Ainsi, alors que nos défi lés<br />
ressemblaient autrefois à <strong>des</strong> cortèges<br />
funèbres, ils ressemblent aujourd’hui<br />
au carnaval de Rio !<br />
Dans notre département, les salariés<br />
de Rolls-Royce ont obtenu une<br />
augmentation minimale de 70 euros<br />
grâce à seulement quelques heures<br />
de grève. Des luttes se poursuivent<br />
aussi dans le secteur de la microélectronique,<br />
qui nous ont parfois valu<br />
une syndicalisation massive chez les<br />
jeunes salariés. Les actions sur les<br />
salaires prennent donc de plus en<br />
plus d’ampleur. A chaque négociation,<br />
notre USTM consulte automatiquement<br />
tous les syndicats, ce qui nous<br />
permet de valider les accords. Nous<br />
avons aussi mis en œuvre <strong>des</strong> formations<br />
sur la santé et la prévoyance,<br />
l’économie, etc., à <strong>des</strong>tination de l’ensemble<br />
<strong>des</strong> salariés de la métallurgie<br />
de notre département. Nous mettons<br />
maintenant en place une journée<br />
d’étu<strong>des</strong> sur la mondialisation car<br />
l’enjeu de demain est bien là et nous<br />
devons nous organiser mondialement<br />
pour répliquer au patronat.<br />
Je souhaiterais enfi n dire un dernier<br />
mot sur le Front National, qui est de<br />
plus en plus présent dans les entreprises.<br />
Je pense que nous devrions<br />
mettre en place une formation pour armer<br />
nos syndiqués face à ce danger.<br />
Julien STEPHANUS,<br />
Jtekt Irigny<br />
Depuis deux ans, une jeune équipe<br />
a pris la suite <strong>des</strong> anciens dans notre<br />
syndicat. Nous avons beaucoup<br />
travaillé, organisant notamment en<br />
octobre 2009 une grève qui nous a<br />
permis d’arracher <strong>des</strong> hausses de salaire<br />
et de fortes mobilisations contre<br />
la réforme <strong>des</strong> retraites ou contre la<br />
remise en cause <strong>des</strong> 35 heures dans<br />
notre atelier. <strong>La</strong> conséquence de tout<br />
cela, c’est que nous subissons depuis<br />
l’été dernier une sévère répression<br />
syndicale.<br />
Le confl it contre la réforme <strong>des</strong> retraites<br />
a été notre premier gros confl it<br />
et il en ressort que l’unité syndicale et<br />
le travail de la CGT sur le terrain ont<br />
bien fonctionné. Malgré cela, nos mobilisations<br />
ont rapidement plafonné.<br />
Les salariés « lambda » ne s’y sont<br />
pas assez investis et c’est sans doute<br />
pour cela que nous avons patiné à<br />
partir du 22 octobre. Ce confl it a néanmoins<br />
eu le mérite de montrer qu’il<br />
existait un problème de redistribution<br />
<strong>des</strong> richesses dans notre pays et de<br />
démontrer l’irresponsabilité sociale<br />
<strong>des</strong> grands groupes du CAC 40.<br />
Parmi les axes revendicatifs proposés<br />
par Philippe Martinez, les salaires et<br />
les conditions de travail me semblent<br />
les plus porteurs auprès <strong>des</strong> jeunes.<br />
C’est pourquoi la proposition d’une<br />
mobilisation nationale sur ces deux<br />
thèmes à la rentrée doit être reprise<br />
et travaillée sérieusement, dans une<br />
logique d’unité syndicale au niveau<br />
confédéral et sur le terrain par les militants<br />
de la CGT. Cette mobilisation est<br />
nécessaire car les salariés ont besoin<br />
qu’on leur redonne confi ance et que<br />
l’on arrive à ressortir de l’apathie.<br />
Il est également de la responsabilité<br />
de la CGT de faire entendre la voix<br />
<strong>des</strong> travailleurs dans les prochains<br />
mois pour faire face au racisme<br />
d’Etat et à la campagne électorale<br />
poujadiste que nous prépare Nicolas<br />
Sarkozy pour 2012.<br />
Guy DUBOST,<br />
CNP Métaux Arles<br />
Durant la mobilisation contre la réforme<br />
<strong>des</strong> retraites comme lors <strong>des</strong><br />
révoltes dans le monde arabe est<br />
revenue la même question : « et<br />
nous, qu’avons-nous fait ? ». Comme<br />
chaque année, nous avons négocié<br />
en début d’année sur nos salaires<br />
mais n’avons obtenu que 50 à 60 euros<br />
par salarié. Mais six mois ont passé<br />
et les prix ont continué à augmenter.<br />
Nous devons donc revendiquer un<br />
ajustement systématique <strong>des</strong> salaires<br />
sur les prix, grâce à une échelle mobile<br />
<strong>des</strong> salaires basée sur un indice<br />
élaboré par la CGT. Notre Fédération
étant la plus importante de la CGT, je<br />
pense que nous pourrions organiser<br />
une mobilisation rapide sur les salaires,<br />
avec une revendication claire<br />
et uniforme (300 euros nets pour tous,<br />
par exemple) susceptible de remobiliser<br />
tous les salariés.<br />
Jean-Pierre MERCIER,<br />
PSA Aulnay-sous-bois<br />
Je souhaiterais revenir sur la notion<br />
de politique industrielle développée<br />
par la CGT. Depuis deux ou trois<br />
ans, ce sont <strong>des</strong> centaines de milliers<br />
d’emplois industriels qui ont été<br />
sacrifi és par les patrons. Mais nous<br />
ne rappelons jamais, dans nos écrits,<br />
qui décide de tout cela. Or ne pas dire<br />
ouvertement que ce sont les patrons<br />
et les actionnaires qui dirigent revient<br />
à brouiller notre langage auprès <strong>des</strong><br />
travailleurs.<br />
Revendiquer <strong>des</strong> Etats généraux<br />
de l’Industrie pour discuter avec les<br />
patrons de la politique industrielle à<br />
mener est à la fois une bonne chose<br />
et une erreur car si la France a effectivement<br />
besoin d’une politique industrielle,<br />
nous savons aussi tous<br />
pertinemment que ce n’est pas là que<br />
nous pourrons obtenir quelque chose.<br />
Au fi nal, la seule proposition qui en est<br />
ressortie est celle du patronat visant à<br />
supprimer la taxe professionnelle.<br />
Les seules fois où les ouvriers ont pu<br />
arracher quelque chose aux patrons,<br />
c’est lors <strong>des</strong> grands mouvements sociaux.<br />
Je crois donc que nous devons<br />
insister sur ce point et construire les<br />
luttes collectives qui nous permettront<br />
d’arracher <strong>des</strong> acquis à nos patrons.<br />
Les patrons nous placent constamment<br />
en concurrence, que ce soit<br />
entre nos entreprises ou avec celles<br />
<strong>des</strong> pays à bas coûts. Nous ne devons<br />
pas entrer dans ce jeu-là car la<br />
concurrence entre nous est mortelle.<br />
Il n’y a que par la lutte collective que<br />
nous pourrons nous en sortir.<br />
Gérald VERRIER,<br />
retraités de Thales Toulouse<br />
En 2040, nous passerons un tiers<br />
de notre vie à la retraite et la France<br />
comptera 18 millions de retraités, qui<br />
représenteront 50 % de l’électorat.<br />
Aujourd’hui, nous sommes 13 millions<br />
de retraités, dont 1,2 dans la Métallurgie.<br />
Suite aux réformes Balladur<br />
puis Fillon, nous avons perdu 20 %<br />
de notre pouvoir d’achat et le niveau<br />
moyen de nos pensions est de 1 065<br />
euros dans le secteur privé (900 euros<br />
pour les femmes), avec <strong>des</strong> dépenses<br />
de santé en croissance constante et la<br />
menace d’une réforme néfaste sur la<br />
perte d’autonomie. Avec un million de<br />
retraités sous le seuil de la pauvreté<br />
et 750 000 dans l’obligation de travailler,<br />
sans compter ceux qui ne peuvent<br />
plus se soigner, nous sommes<br />
bien loin <strong>des</strong> clichés sur les retraités<br />
privilégiés qui se prélassent au soleil<br />
de Marrakech ou dans les nouveaux<br />
ghettos pour seniors. Ces quelques<br />
éléments situent les enjeux et les défi s<br />
posés au syndicalisme, en particulier<br />
à la CGT, sur la place <strong>des</strong> retraités<br />
dans la société, l’utilité du syndicalisme<br />
retraité et le besoin de prolonger<br />
son adhésion pour vivre une retraite<br />
digne et solidaire.<br />
Si nous n’avons plus d’employeur,<br />
nous avons toujours en face de nous<br />
le Medef et l’UIMM qui viennent une<br />
nouvelle fois d’abaisser le niveau de<br />
nos retraites complémentaires et refusent<br />
de reconnaître la pénibilité dont<br />
les conséquences se font souvent ressentir<br />
à la retraite. C’est aussi le patronat<br />
qui nous exclut de l’entreprise à<br />
partir de 50 ou 55 ans, donc de la mutuelle<br />
et <strong>des</strong> activités du CE, et nous<br />
contraint ainsi de multiplier par trois le<br />
montant de notre cotisation santé.<br />
Nous avons donc toutes les raisons<br />
de lutter tant pour les revendications<br />
spécifi ques aux retraités que pour<br />
celles communes aux actifs et aux<br />
retraités car vos emplois et vos salaires<br />
d’aujourd’hui font nos retraites,<br />
comme notre pouvoir d’achat et notre<br />
consommation sont facteurs de croissance,<br />
donc de créations d’emplois,<br />
notamment pour les jeunes. Même<br />
si la retraite vous semble lointaine ou<br />
inaccessible, soyez convaincus que<br />
c’est dès aujourd’hui, par vos luttes<br />
pour de meilleurs salaires et <strong>des</strong> emplois<br />
stables, que vous préparez votre<br />
retraite de demain, sachant que le régime<br />
par répartition demeure le plus<br />
sûr et le plus effi cace. Mais pour cela,<br />
nous avons tous besoin d’un rapport<br />
de force beaucoup plus important et la<br />
syndicalisation, pour les actifs comme<br />
pour les retraités, demeure l’élément<br />
déterminant pour gagner ensemble de<br />
nouvelles conquêtes sociales.<br />
Quelles initiatives allons-nous prendre<br />
pour nous adresser aux 470 000 salariés<br />
de la Métallurgie qui partiront<br />
en retraite dans les cinq ans à venir.?<br />
Quelle bataille revendicative allonsnous<br />
mener pour remplacer chaque<br />
départ par une embauche et assurer<br />
la continuité syndicale, au moment où<br />
3 716 syndiqués CGT de la Métallurgie<br />
vont partir à la retraite ? Comment faire<br />
pour garder nos adhérents dans <strong>des</strong><br />
sections de retraités d’entreprise ou<br />
locales afi n de ne plus perdre 70.% de<br />
nos syndiqués lors de leur départ à la<br />
retraite et créer de nouvelles bases de<br />
retraités (plus de 65 % <strong>des</strong> syndicats<br />
d’actifs n’ont en effet pas de section<br />
retraités). Comment accueillir de nouveaux<br />
adhérents dans nos sections<br />
pour adapter notre action aux réalités<br />
<strong>des</strong> retraités d’aujourd’hui ? Comment<br />
allons-nous travailler ensemble, actifs<br />
et retraités, pour renforcer notre fédération<br />
et notre UFR qui, avec ses<br />
12 000 syndiqués, représente plus<br />
de 15.% <strong>des</strong> forces organisées de la<br />
FTM-CGT ? Enfi n, comment allonsnous<br />
utiliser les outils mis à notre disposition<br />
par notre fédération comme<br />
le livret d’accueil et de syndicalisation<br />
à <strong>des</strong>tination <strong>des</strong> retraités actuels et<br />
futurs pour s’adresser massivement à<br />
eux et leur proposer d’adhérer ou de<br />
prolonger leur adhésion ?<br />
Jean-Paul LAREGOLA,<br />
Airbus France Toulouse<br />
Lors du mouvement contre la réforme<br />
<strong>des</strong> retraites, syndicats, sympathisants<br />
et salariés ont montré leur motivation.<br />
Si nos actions n’ont pas abouti,<br />
elles ont toutefois permis de prendre<br />
conscience qu’une très grande mobilisation<br />
restait possible en France. Je<br />
pense donc qu’il faudrait utiliser ce potentiel<br />
d’énergie populaire en le coordonnant<br />
au niveau national, ce qui<br />
n’a pas été fait lors du dernier mouvement,<br />
afi n de décupler nos actions,<br />
27 2
28<br />
de les rendre encore plus fortes et de<br />
gagner sur les conditions de travail,<br />
les salaires, l’emploi et la préservation<br />
de notre industrie. Ainsi, ce ne sera<br />
pas le déclin de nos valeurs mais, je<br />
l’espère, leur prise de conscience par<br />
tous.<br />
Jacques BHUGON,<br />
CGT <strong>La</strong> Réunion<br />
Je voudrais remercier la Fédération<br />
pour son invitation qui nous permet<br />
de participer en tant que délégués aux<br />
<strong>travaux</strong> du 39 ème congrès. C’est une<br />
avancée considérable qui met fi n à<br />
notre position de spectateur pour faire<br />
de nous <strong>des</strong> acteurs.<br />
Sur l’île de la Réunion, le secteur de la<br />
métallurgie n’est représenté que par<br />
la vente et la réparation automobile. Il<br />
compte 1 122 entreprises pour 6 800<br />
salariés. 90 % de ces entreprises<br />
comptent moins de dix salariés, ce<br />
qui y limite considérablement l’action<br />
syndicale de la CGT. <strong>La</strong> CGT représente<br />
13 % de ces salariés et est la<br />
première organisation syndicale dans<br />
la branche automobile.<br />
Notre combat s’organise autour de<br />
plusieurs axes, en particulier l’application<br />
à la Réunion de la convention<br />
collective nationale <strong>des</strong> services de<br />
l’automobile pour mettre fi n à la discrimination<br />
entre les salariés de France<br />
et de la Réunion. Nous nous battons<br />
également pour une augmentation<br />
<strong>des</strong> salaires basée sur la satisfaction<br />
<strong>des</strong> besoins <strong>des</strong> travailleurs et, plus<br />
généralement, contre la politique antisociale<br />
du gouvernement.<br />
Notre présence ici ne peut que ren-<br />
forcer cette bataille par le témoignage<br />
que vous nous donnez de votre solidarité.<br />
Ce congrès doit aussi être<br />
l’occasion de renforcer davantage nos<br />
coopérations pour faire aboutir nos<br />
revendications et réussir nos actions.<br />
Frédéric PANETIE,<br />
Renault Trucks Vénissieux<br />
Dans son rapport introductif, Philippe<br />
Martinez a évoqué l’expérience que<br />
nous mettons en œuvre dans la fi lière<br />
<strong>des</strong> véhicules industriels en région<br />
Rhône-Alpes à travers un comité inter-entreprises.<br />
C’est au début <strong>des</strong><br />
années 2000 que la fédération de la<br />
Métallurgie a, dans sa proposition de<br />
convention collective <strong>des</strong> salariés <strong>des</strong><br />
industries de la Métallurgie, mis en<br />
avant l’idée de permettre à l’ensemble<br />
<strong>des</strong> salariés travaillant au sein d’une<br />
même fi lière d’avoir une instance représentative<br />
leur ouvrant <strong>des</strong> droits<br />
nouveaux dans le domaine économique<br />
et social, notamment un droit<br />
de regard sur les décisions <strong>des</strong> entreprises<br />
donneuses d’ordres.<br />
Lors <strong>des</strong> états généraux de l’Industrie<br />
en Rhône-Alpes, la CGT a fortement<br />
mis en avant cette proposition. <strong>La</strong><br />
concertation qui s’est engagée entre<br />
l’Etat, les collectivités locales, les organisations<br />
patronales et syndicales<br />
a débouché sur un rapport préfectoral<br />
qui proposait la création d’un comité<br />
inter-enterprises regroupant donneurs<br />
d’ordres et sous-traitants. Le Conseil<br />
régional de Rhône-Alpes a repris<br />
cette proposition en février 2011 et<br />
le Conseil économique et social a<br />
demandé une expérimentation dans<br />
ce domaine. Prenant appui sur ces<br />
recommandations, l’ensemble <strong>des</strong><br />
organisations syndicales a proposé<br />
une expérience dans la fi lière du véhicule<br />
industriel. <strong>La</strong> direction de Renault<br />
Trucks et le Conseil régional ont alors<br />
donné leur feu vert à la mise en œuvre<br />
de cette expérience.<br />
Une nouvelle réunion est prévue en<br />
juin avec l’ensemble <strong>des</strong> représentants<br />
organisations syndicales et<br />
patronales. Cette rencontre devra<br />
déboucher sur la détermination du périmètre<br />
couvert par le comité interentreprises<br />
et par un premier échange<br />
sur le rôle et les moyens attribués<br />
à cette instance. Nous devons être<br />
conscients qu’il s’agira d’une instance<br />
nouvelle qui renforcera le droit <strong>des</strong> salariés<br />
à intervenir dans la gestion <strong>des</strong><br />
entreprises.<br />
Cette proposition ne part pas de rien.<br />
En effet, nos camara<strong>des</strong> de Renault<br />
Trucks travaillent depuis <strong>des</strong> années<br />
sur cette question avec les USTM et<br />
le collectif régional de la Métallurgie.<br />
Plusieurs réunions ont eu lieu entre<br />
les syndicats CGT présents dans la<br />
fi lière et un tract a été distribué dans<br />
l’ensemble <strong>des</strong> départements de la<br />
région Rhône-Alpes.<br />
Au début <strong>des</strong> années 80, nous étions<br />
36 000 au sein du groupe Renault<br />
Trucks. Aujourd’hui, même si 10 000<br />
salariés travaillent chez le donneur<br />
d’ordres, ce sont plus de 30 000 salariés<br />
qui travaillent pour la fi lière. Or<br />
la plupart d’entre eux ont perdu leur<br />
statut et n’ont plus d’organisation pour<br />
les défendre. Ils pourront donc, à travers<br />
de ce comité interentreprises,<br />
se rassembler pour imposer d’autres<br />
choix que nous devrons construire<br />
ensemble.<br />
Maria ALVES,<br />
USTM du Jura<br />
Dans le Jura, nous venons d’avoir<br />
<strong>des</strong> négociations salariales avec nos<br />
patrons qui se plaignent de la situation<br />
économique. Ils pleurent aussi<br />
sur <strong>des</strong> résultats qui ne seraient pas<br />
bons, alors que les profi ts <strong>des</strong> entreprises<br />
du CAC 40 n’ont jamais été<br />
aussi élevés. Ils se plaignent enfi n de<br />
diffi cultés de recrutement, les salariés<br />
jurassiens préférant aller travailler en<br />
Suisse où les salaires sont plus élevés.<br />
Je souhaitais aussi revenir sur les<br />
conventions collectives. En Franche-<br />
Comté, nous avons quatre conventions<br />
collectives départementales :<br />
Haute-Saône, Jura, Doubs, et Territoire<br />
de Belfort. Celle du Jura est la
plus avantageuse. Il me semble donc<br />
que nous devrions ramener toutes les<br />
autres au même niveau car il subsiste<br />
beaucoup de disparités d’un département<br />
à l’autre.<br />
Mickaël LINOSSIER,<br />
Renault Trucks Lyon<br />
Dans le cadre de l’objectif <strong>des</strong> mille<br />
congrès ou assemblées générales<br />
de syndiqués impulsé par la Fédération,<br />
nous avons tenu notre congrès<br />
qui s’est soldé par un renouvellement<br />
total de notre équipe dirigeante, avec<br />
la volonté de laisser la place aux<br />
jeunes. Nous avons également défi<br />
ni plusieurs axes revendicatifs. Nous<br />
sommes par exemple en train de relancer<br />
une campagne sur les salaires<br />
pour demander une troisième réunion<br />
de négociation annuelle obligatoire et<br />
nous irons à la rencontre <strong>des</strong> salariés<br />
pour les mobiliser sur ce thème.<br />
Concernant la précarité, ce fl éau est<br />
en augmentation constante. Bon<br />
nombre de jeunes n’ont en effet aucune<br />
perspective d’embauche et <strong>des</strong><br />
abus sont constatés dans l’utilisation<br />
<strong>des</strong> motifs de leurs contrats ainsi que<br />
dans le recours aux heures supplémentaires.<br />
Le collectif d’animation du<br />
syndicat a donc décidé de lancer <strong>des</strong><br />
actions pour lutter contre la précarité<br />
comme le contrôle <strong>des</strong> contrats de<br />
travail par les délégués du personnel<br />
– que nous formerons afi n qu’ils<br />
connaissent au mieux les droits <strong>des</strong><br />
intérimaires.<br />
En matière de syndicalisation, nous<br />
allons renforcer notre présence dans<br />
les ateliers pour aller à la rencontre<br />
<strong>des</strong> salariés. Nous utiliserons également<br />
<strong>des</strong> supports revendicatifs, en<br />
particulier le livret rédigé par le collectif<br />
Salaires de la Fédération. Nous développerons<br />
aussi les arguments de<br />
l’amélioration <strong>des</strong> conditions de travail<br />
et du développement industriel.<br />
Mickaël LEMBRE,<br />
General Motors Strasbourg<br />
<strong>La</strong> question qui nous vient en premier<br />
lieu est de savoir de quelles forces<br />
nous disposons pour infl uencer le développement<br />
de l’industrie, en particulier<br />
la fi lière automobile. Chacun sait<br />
ici que c’est le patronat qui décide <strong>des</strong><br />
orientations de l’industrie en fonction<br />
du seul objectif de rentabilité. Qu’on le<br />
veuille ou non, nous sommes toujours<br />
dans une lutte <strong>des</strong> classes et ceux<br />
qui ont le pouvoir sont ceux qui ont<br />
l’argent. Tout ce que les travailleurs<br />
obtiennent, c’est par la lutte qu’ils doivent<br />
l’arracher.<br />
<strong>La</strong> tâche primordiale n’est pas de se<br />
demander si la fi lière automobile a de<br />
l’avenir dans ce pays. S’il faut maintenir<br />
à tout prix <strong>des</strong> usines dans la<br />
situation actuelle, c’est de fait accepter<br />
le chantage à l’emploi contre les<br />
sacrifi ces imposés aux travailleurs.<br />
Nous en savons quelque chose chez<br />
General Motors Strasbourg où nous<br />
sommes en train de payer la note par<br />
<strong>des</strong> suppressions d’emplois, le gel <strong>des</strong><br />
salaires et la suppression <strong>des</strong> RTT<br />
alors que la production augmente,<br />
entraînant une grave détérioration <strong>des</strong><br />
conditions de travail.<br />
Ce chantage au maintien de l’usine<br />
de Strasbourg s’est accompagné d’un<br />
chantage à la compétitivité, toujours<br />
au détriment <strong>des</strong> salariés. Les patrons<br />
n’ont de cesse de nous embobiner en<br />
nous expliquant que pour maintenir<br />
les usines, il faudrait faire baisser le<br />
coût du travail pour être moins cher<br />
que les concurrents. Mais ils disent<br />
tous la même chose et cela se traduit<br />
par <strong>des</strong> licenciements et <strong>des</strong> salaires<br />
bloqués, donc <strong>des</strong> revenus réels en<br />
baisse, alors que tous les grands<br />
groupes automobiles engrangent <strong>des</strong><br />
profi ts faramineux pour leurs actionnaires.<br />
Pour la CGT de General Motors Strasbourg,<br />
le combat porte essentiellement<br />
aujourd’hui sur les salaires, les<br />
conditions de travail et les emplois.<br />
Cela veut dire qu’il nous faut une<br />
politique claire que nous défendrions<br />
dans toutes les entreprises. Nous devons<br />
par exemple nous battre pour<br />
<strong>des</strong> augmentations de salaires conséquentes<br />
qui suivraient automatiquement<br />
l’évolution du coût de la vie.<br />
Marie-<strong>La</strong>ure CORDINI,<br />
STMicroelectronics Crolles<br />
A travail égal, les<br />
femmes touchent<br />
27.% de moins que<br />
les hommes, avec <strong>des</strong><br />
conditions de travail dégradées<br />
et <strong>des</strong> temps<br />
partiels imposés, sans<br />
parler <strong>des</strong> réfl exions<br />
sexistes. Elles doivent<br />
toujours en faire plus<br />
que les hommes et<br />
n’ont pas le droit à l’erreur.<br />
<strong>La</strong> CGT se doit de<br />
combattre ces injustices<br />
de manière dynamique,<br />
d’abord en se renforçant<br />
parmi le salariat féminin<br />
qui représente 21 % <strong>des</strong><br />
effectifs de la Métallurgie.<br />
Elle doit aussi don-<br />
ner aux femmes l’envie et les moyens<br />
de s’impliquer dans la lutte en leur<br />
donnant accès aux responsabilités<br />
syndicales, depuis les syndicats d’entreprise<br />
jusqu’à la Fédération. Certaines<br />
UD y sont arrivées. Pour la parité,<br />
je crois que la Direction fédérale<br />
pourrait être davantage féminisée.<br />
Le collectif Femmes de la Fédération<br />
a organisé en juin 2010 <strong>des</strong> Assises<br />
de l’égalité professionnelle qui ont<br />
réuni 150 participants. Le collectif<br />
a également organisé <strong>des</strong> réunions<br />
décentralisées pour expliquer comment<br />
combattre les inégalités entre<br />
hommes et femmes. Nous allons<br />
maintenant créer <strong>des</strong> pôles – sur les<br />
retraites, le renforcement, etc. – afi n<br />
d’amener les femmes vers la CGT.<br />
Je vous informe enfi n que l’USTM de<br />
l’Isère a organisé le 19 avril dernier<br />
une journée de syndicalisation qui lui<br />
a permis d’enregistrer dix-sept adhésions,<br />
dont cinq cadres.<br />
<strong>La</strong>urent TROMBINI,<br />
Thales Vélizy<br />
Les médias font de plus en plus souvent<br />
référence à l’élection présidentielle<br />
de 2012, qu’ils voient comme<br />
un moment important pour améliorer<br />
la situation. Je considère que, pour<br />
notre part, nous n’avons pas à attendre<br />
2012 pour agir. <strong>La</strong> proposition<br />
de Philippe Martinez pour un rassemblement<br />
sur le thème <strong>des</strong> salaires en<br />
septembre prochain me semble donc<br />
extrêmement intéressante et je souhaite<br />
que notre congrès la reprenne.<br />
Mais il faudra aussi défi nir d’autres<br />
orientations telles que la défense de<br />
l’emploi industriel en France, l’amélioration<br />
<strong>des</strong> conditions de travail ou<br />
la prévention <strong>des</strong> risques psychosociaux,<br />
qui constituent pour moi un<br />
29 2
30<br />
sujet primordial (six salariés sur dix<br />
disent souffrir au travail).<br />
Je pense que nous devrions aussi<br />
faire <strong>des</strong> efforts en matière de syndicalisation,<br />
sujet souvent jugé secondaire<br />
par les syndicats.<br />
Pour moi, la syndicalisation devrait<br />
être le premier sujet abordé lors de<br />
chacune de nos réunions car il y a<br />
<strong>des</strong> choses à faire, comme chez Seso<br />
(Aix-en-Provence), une société rachetée<br />
par Thales qui n’avait jamais eu de<br />
syndicat et où nous avons créé une<br />
section, fait six adhérents et nommé<br />
un délégué syndical.<br />
Je fi nirai en évoquant la montée du<br />
Front national et les révolutions dans<br />
les pays arabes. Ces sujets ne sont<br />
en effet jamais abordés dans les établissements<br />
du groupe Thalès car<br />
il s’agirait de sujets « qui fâchent »,<br />
même entre syndiqués. <strong>La</strong> Fédération<br />
et la Confédération se sont pourtant<br />
exprimées sur ces sujets et leur position<br />
doit être connue de tous les syndiqués<br />
et, plus largement, de tous les<br />
travailleurs.<br />
Stéphane GAUGET,<br />
Deshors Brive, USTM de Corrèze<br />
Suite aux décisions du 38 ème congrès,<br />
la Fédération a permis la réactivation<br />
de l’USTM de Corrèze en 2009. Je<br />
souhaiterais être le témoin de cette<br />
riche expérience humaine.<br />
L’activité de l’USTM de Corrèze en<br />
2008, c’était une permanence/trésorerie<br />
du syndicat local <strong>des</strong> métaux avec<br />
moins de trente syndiqués, aucune<br />
communication entre syndicats du<br />
département et de la région et aucun<br />
contact avec la Fédération. Grâce à<br />
la réactivation de l’USTM, le syndicat<br />
local <strong>des</strong> métaux compte aujourd’hui<br />
plus de quatre-vingts syndiqués or-<br />
ganisés en sections syndicales, cinq<br />
syndicats, deux nouvelles bases et<br />
plus de deux cent cinquante syndiqués.<br />
On constate également une<br />
importante progression de la CGT aux<br />
élections professionnelles.<br />
L’USTM de Corrèze favorise <strong>des</strong> revendications<br />
communes à tous les<br />
syndicats du département. Des parrainages<br />
ont été établis, nous essayons<br />
d’être systématiquement présents<br />
lors de la signature de protocoles<br />
préélectoraux, nous avons émis l’idée<br />
que chaque syndiqué réalise une<br />
adhésion en 2011 et <strong>des</strong> Assises de<br />
l’aéronautique ont été organisées en<br />
vue de constituer <strong>des</strong> comités interentreprisse.<br />
Les USTM et les syndicats<br />
de la région Limousin travaillent<br />
eux aussi ensemble, en revendiquant<br />
notamment une convention collective<br />
régionale, voire inter-régionale avec la<br />
région Midi-Pyrénées.<br />
Je ne peux omettre de vous parler<br />
de Mecanic Vallée, cette association<br />
de patrons du Lot, de l’Aveyron et de<br />
la Corrèze qui refusent tout dialogue<br />
social et s’échangent marchés et salariés,<br />
sans consulter les syndicats.<br />
C’est pour leur imposer un dialogue<br />
social et répondre ainsi aux attentes<br />
<strong>des</strong> salariés qu’a été créé le 21 avril<br />
2011, à Najac (Aveyron), l’union syndicale<br />
de la Mecanic Vallée.<br />
Pour conclure, je ne peux qu’encourager<br />
les autres départements à développer<br />
les USTM et remercie la Fédération<br />
de m’avoir permis de participer<br />
à cette riche expérience.<br />
Maïté DESIL-CRESSENCE,<br />
Caillé, CGT <strong>La</strong> Réunion<br />
Je travaille pour le pôle location du<br />
groupe Caillé, un GIE qui regroupe<br />
deux enseignes franchisées indé-<br />
pendantes (Hertz et Rent-a-car) sur<br />
l’île de la Réunion. Nous comptons<br />
dix agences et cinquante-quatre<br />
salariés, dont dix-huit syndiqués.<br />
Nous sommes régis, pour moitié,<br />
par la convention collective nationale<br />
<strong>des</strong> services de l’automobile – pour<br />
l’autre moitié, <strong>des</strong> négociations sont<br />
en cours. Malheureusement, beaucoup<br />
d’entreprises ne l’appliquent<br />
pas et nous devons perpétuellement<br />
nous battre pour que les salariés de<br />
la Réunion bénéfi cient de toutes ses<br />
dispositions et mettre ainsi fi n à la<br />
discrimination sociale entre salariés<br />
métropolitains et réunionnais.<br />
Depuis que notre groupe a enclenché<br />
une procédure de sauvegarde, nous<br />
sommes passés de 1 500 à 439 véhicules<br />
en deux ans, nos conditions<br />
de travail sont déplorables, notre parc<br />
est vieillissant, nos effectifs sont restreints<br />
mais aucune embauche n’est<br />
prévue, rendant les objectifs fi xés par<br />
la direction inatteignables et privant<br />
les salariés de primes et d’augmentations.<br />
Nous attendons maintenant de<br />
connaître la suite de cette procédure<br />
car la situation du groupe Caillé, en<br />
crise depuis plus d’un an, n’a pas été<br />
sans conséquence pour les salariés<br />
du groupe.<br />
Thomas VINCENT,<br />
Renault Le Mans<br />
Ce que les salariés attendent de<br />
nous, c’est que nous nous occupions<br />
de leurs problèmes quotidiens : intensifi<br />
cation du travail, manque de personnel<br />
et de moyens, démotivation.<br />
Dès que nous prenons le temps d’en<br />
discuter avec eux, de les écouter et de<br />
reformuler leurs besoins, ils s’investissent,<br />
ce qui donne du poids à l’action<br />
syndicale et permet d’obtenir <strong>des</strong><br />
avancées concrètes. Ceci redonne<br />
confi ance dans l’action collective et le<br />
syndicat est un outil dont les salariés<br />
n’hésitent pas à se saisir afi n de peser<br />
sur la politique mise en place par leur<br />
direction et par le gouvernement.<br />
N’oublions pas que nous ne sommes<br />
pas <strong>des</strong> donneurs de leçons. Les salariés<br />
savent ce qui est le mieux pour<br />
eux. Nous sommes leur outil, alors faisons<br />
en sorte qu’ils s’en servent.<br />
Denis BREANT,<br />
Valeo Mondeville<br />
Personnellement, je tire un bilan mitigé<br />
du dernier confl it sur les retraites.<br />
En ce qui concerne les autres organisations<br />
syndicales, FO a appelé à<br />
la grève générale alors que, sur le<br />
terrain, cette organisation n’a même
pas distribué les appels à manifester,<br />
avant de signer, avec la CFDT, l’accord<br />
sur les retraites complémentaires<br />
pourtant défavorable aux salariés. En<br />
ce qui concerne la CGT, notre forte<br />
mobilisation n’a pas suffi à empêcher<br />
la réforme et je suis convaincu<br />
qu’il aurait fallu multiplier les arrêts<br />
de travail dans nos entreprises pour<br />
bloquer l’économie du pays. En ce qui<br />
concerne enfi n les salariés, beaucoup<br />
d’entre eux étaient favorables à une<br />
grève « par délégation ».<br />
Tout cela nous montre le travail qu’il<br />
nous reste à accomplir. <strong>La</strong> CGT, c’est<br />
nous ! Si nous voulons convaincre les<br />
salariés, nous devons être convaincus<br />
nous-mêmes. Ainsi, nous pourrons<br />
contrer les attaques et, surtout, aller<br />
à la conquête de nouveaux acquis. Et<br />
n’oublions pas que la meilleure presse<br />
pour les salariés, ce n’est pas TF1<br />
mais notre travail sur le terrain et le<br />
contact avec les salariés.<br />
Philippe CLEMENT,<br />
Arcelor Mittal, Imphy<br />
Je souhaiterais parler de la santé au<br />
travail, en rappelant que le travail<br />
doit permettre de se construire et non<br />
de se détruire. Je travaille dans une<br />
entreprise qui fabrique <strong>des</strong> cuves en<br />
inox – activité qui implique l’utilisation<br />
de chrome hexavalent – et dont beaucoup<br />
de salariés déclarent un cancer<br />
peu après leur départ en retraite. En<br />
trois ans, nous avons aussi enterré<br />
trois actifs pour les mêmes raisons.<br />
Nous allons donc établir <strong>des</strong> statistiques<br />
et j’invite les représentants<br />
de chaque département à prendre<br />
contact avec moi pour que nous puissions<br />
faire la preuve de cet empoisonnement.<br />
J’invite aussi les militants CGT à siéger,<br />
dans chaque département, à la<br />
commission de contrôle <strong>des</strong> SIST<br />
(services interprofessionnels de santé<br />
au travail) qui ont remplacé la médecine<br />
du travail d’autrefois, voire à leur<br />
Conseil d’administration. Je reste à la<br />
disposition <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> qui souhaiteraient<br />
<strong>des</strong> renseignements sur<br />
ce point.<br />
J’invite enfi n chacun à se battre contre<br />
la discrimination syndicale – et contre<br />
toute autre forme de discrimination –<br />
en utilisant la méthode François Clerc.<br />
Nicole CAMBLAN,<br />
Jabil Brest<br />
Je souhaiterais vous faire part d’une<br />
belle victoire obtenue chez Compétence,<br />
à Brest, le 22 février dernier,<br />
grâce la lutte <strong>des</strong> salariés avec leur<br />
syndicat CGT. C’est offi ciel, l’entreprise<br />
Compétence (sous-traitance<br />
électronique) réintègre le groupe Jabil,<br />
huit mois après que celui-ci l’ait<br />
vendue sans scrupule. Cette vente,<br />
en juillet 2010, à un fonds d’investissement<br />
américain appelé Mercatec,<br />
avait mis rapidement la société et ses<br />
salariés en situation délicate. En effet,<br />
Jabil avait fait preuve de légèreté,<br />
avec un manque de regard sur les<br />
véritables intentions du repreneur, qui<br />
dépouilla les douze millions de dollars<br />
de trésorerie les jours qui suivirent la<br />
vente, sans tenir compte de ses engagements.<br />
L’activité industrielle et les projets<br />
présentés aux salariés et aux représentants<br />
du personnel à ce moment-là<br />
disparaissent. Ces projets industriels<br />
prévoyaient pour l’entreprise une diversifi<br />
cation vers le solaire, avec <strong>des</strong><br />
embauches à la clé mais en février<br />
2011, elle était au bord du dépôt de<br />
bilan. C’était sans compter la réaction<br />
du personnel attaché à son entreprise<br />
et son savoir-faire.<br />
Avec le syndicat CGT à leurs côtés,<br />
les salariés se sont battus pendant<br />
huit mois pour exiger le maintien de<br />
tous les emplois, faire reconnaître la<br />
responsabilité du vendeur et obtenir<br />
leur réintégration au sein de Jabil.<br />
Des démarches juridiques et diverses<br />
interventions auprès <strong>des</strong> pouvoirs<br />
publics, conjuguées à de nombreux<br />
arrêts de travail, on permis d’obtenir<br />
la réintégration et le maintien de la<br />
charge de travail d’Alcatel et d’autres<br />
clients. Les élus et les salariés continuent<br />
leur combat car le retour chez<br />
Jabil doit se traduire par un vrai plan<br />
prévisionnel d’emploi, de formation et<br />
de diversifi cation industrielle.<br />
Cette belle victoire démontre qu’il<br />
est possible de gagner sur l’avenir<br />
industriel et le maintien de l’emploi.<br />
Elle donne confi ance, comme celle<br />
de la SBFM à Caudan, où encore les<br />
dernières luttes gagnantes chez PSA<br />
à Rennes. Les 220 salariés de Jabil<br />
peuvent être fi ers de leur victoire remportée<br />
de haute lutte. Elle donne de<br />
l’espoir et <strong>des</strong> perspectives à tous les<br />
salariés confrontés à <strong>des</strong> restructurations<br />
et à <strong>des</strong> fermetures d’entreprises.<br />
Par la lutte, rien n’est acquis<br />
d’avance mais sans la lutte, tout est<br />
perdu d’avance.<br />
Ce succès a aussi démontré la large<br />
coopération entre l’ensemble <strong>des</strong><br />
structures de la CGT. Tout n’est pas<br />
encore gagné. Jabil a annoncé sa<br />
nouvelle stratégie : rien de nouveau<br />
mais ils nous laissent du temps pour<br />
la recherche de la charge de travail<br />
pour le site de Brest. Nous organisons<br />
<strong>des</strong> assises de l’électronique dans le<br />
Finistère le 26 mai avec les syndicats,<br />
les syndiqués et les salariés. Depuis,<br />
le travail revient petit à petit sur le site<br />
de Brest. Nous avons aussitôt demandé<br />
l’ouverture <strong>des</strong> NAO.<br />
Après consultation <strong>des</strong> salariés toutes<br />
catégories confondues, nous avons<br />
travaillé sur les déroulements de carrière.<br />
Les salariés, et plus particulièrement<br />
les femmes, ont répondu à ce<br />
questionnaire très simple. De la date<br />
d’embauche à l’année 2010, en faisant<br />
le point tous les cinq ans, nous<br />
avons démontré à la direction qu’il y<br />
avait bien <strong>des</strong> écarts de salaire entre<br />
les femmes et les hommes. Lors <strong>des</strong><br />
NAO, nous avons obtenu, vendredi<br />
dernier, 2 % d’augmentation générale<br />
pour les ouvriers et Etam, 0,3 % pour<br />
l’égalité professionnelle, 0,2 % pour<br />
les augmentations individuelles, 1,6<br />
% d’augmentation générale pour les<br />
ingénieurs et cadres de position 2 et<br />
0,9 % d’augmentation individuelle<br />
pour tous les ingénieurs, plus une<br />
augmentation de 5 % de la prime de<br />
transport et de 1,6 % pour la prime de<br />
panier, plus <strong>des</strong> jours de pont payés.<br />
Dans l’accord, la direction a noté que,<br />
« après analyse, nous accordons 0,3<br />
% pour l’égalité professionnelle, spécialement<br />
dédiée aux femmes » ce<br />
qui démontre bien qu’ils reconnaissent<br />
l’existence d’un écart et d’une<br />
discrimination. C’est une nouvelle<br />
victoire à mettre sur le compte de la<br />
persévérance. Cela fait plus de quinze<br />
ans que nous travaillons sur ce sujet.<br />
Nous avons décidé, avec les élus, de<br />
construire une grille de salaires et de<br />
travailler sur la dynamique de carrière<br />
<strong>des</strong> élus. Soyons vigilants et réalistes.<br />
L’égalité professionnelle, c’est du rattrapage<br />
de salaire pour les femmes,<br />
sans que cela se fasse au détriment<br />
<strong>des</strong> hommes. C’est pourquoi nous devons<br />
revendiquer tous ensemble. Il y<br />
a obligation à obtenir <strong>des</strong> négociations<br />
avant le 31 décembre 2011.<br />
31 3
32<br />
Bilan d’activité<br />
Ouria BELAZIZ<br />
Calor Pont Evêque, membre du Bureau fédéral<br />
Un congrès est un moment important<br />
pour débattre et décider ensemble<br />
de nos objectifs. Ceci ne prend de<br />
sens qui si nous regardons en face le<br />
contexte dans lequel nous évoluons et<br />
faisons un réel bilan de ce que nous<br />
avons réalisé avec les points forts, les<br />
avancées mais également les obstacles.<br />
L’objet de mon intervention aujourd’hui<br />
dans cette séance du 39 ème<br />
congrès est donc de vous restituer le<br />
bilan d’activité que vous avez en votre<br />
possession.<br />
Le 38 ème congrès de Lyon avait fi xé un<br />
ensemble d’engagements structurés<br />
autour de trois résolutions approuvées<br />
par les délégués à plus de 80 % :<br />
• développons la syndicalisation, la vie<br />
syndicale et la démocratie sociale ;<br />
• développons l’emploi industriel ;<br />
• développons un syndicalisme mondialisé,<br />
solidaire et offensif.<br />
Face à une crise sans précédent et<br />
dans le tourbillon <strong>des</strong> menaces de régression<br />
sociale, le bilan de ces trois<br />
dernières années montre que l’activité<br />
revendicative sur l’emploi, les conditions<br />
de travail et les salaires n’a pas<br />
faibli.<br />
<strong>La</strong> bataille <strong>des</strong> retraites aura été un<br />
fait marquant de par son unité et neuf<br />
mois de luttes, dont l’écho a dépassé<br />
nos frontières. Ce sont plus de trois<br />
millions de salariés du public et du privé<br />
qui se sont mobilisés pour défendre<br />
notre système de retraite par répartitions.<br />
Au nom d’un certain réalisme<br />
économique, on nous le conteste alors<br />
que les Etats renfl ouent les banques à<br />
coup de dizaines de milliard d’euros.<br />
Dans le même temps, 2010 fût une<br />
année record avec 84 milliards d’euros<br />
de bénéfi ces dont plus de la moitié<br />
a été versée aux actionnaires.<br />
Ce confl it a pu laisser un goût amer,<br />
pour autant il a permis de porter un<br />
regard nouveau entre les générations<br />
sur l’importance du système solidaire<br />
et de pointer toutes les disparités<br />
entre hommes et femmes. Certes, le<br />
gouvernement à été jusqu’au bout de<br />
son projet mais il en ressortira politiquement<br />
affaibli. Face à ce choix de<br />
ne pas répondre aux aspirations so-<br />
ciales et de l’emploi, il s’enfonce dans<br />
sa politique sécuritaire afi n de dévoyer<br />
les véritables causes d’un système<br />
économique qui dévoile ses limites.<br />
Alors que l’Europe s’est construite<br />
pour l’avenir <strong>des</strong> nations, aujourd’hui<br />
elle met ses Etats membres comme<br />
la Grèce, le Portugal, l’Irlande dans<br />
<strong>des</strong> situations de quasi faillite et les<br />
contraint à <strong>des</strong> plans d’austérité.<br />
Aussi, l’émergence <strong>des</strong> révoltes parmi<br />
les peuples du Maghreb et de l’Orient<br />
prend également racine dans ce système<br />
qui atteint ses limites et dans l’incapacité<br />
de répondre aux besoins humains.<br />
Dans ce contexte nous devons<br />
valoriser notre activité revendicative,<br />
qui réside dans le triptyque à quatre<br />
branches : emploi, salaire, retraite et<br />
conditions de travail, fondements pour<br />
toutes solutions durables d’une sortie<br />
de crise.<br />
Gouvernement et patronat ont fait du<br />
salaire un élément de compétitivité<br />
entre les salariés. Faut-il rappeler que<br />
les dirigeants <strong>des</strong> grands groupes<br />
français sont les mieux payés d’Europe<br />
? <strong>La</strong> force de travail, la qualifi -<br />
cation, le diplôme, la répartition <strong>des</strong><br />
richesses sont autant d’éléments qui<br />
structurent le salaire. Notre proposition<br />
de grille unique de l’ouvrier au<br />
cadre, qui n’est pas encore suffi samment<br />
prise en compte par l’ensemble<br />
<strong>des</strong> syndicats constitue notre axe central<br />
pour aborder les NAO.<br />
Pour aider les syndicats à une<br />
meilleure connaissance de nos repères,<br />
la Fédération met à disposition<br />
plusieurs outils :<br />
• un document d’argumentation et de<br />
proposition sur les négociations annuelles<br />
obligatoires ;<br />
• un livret salaire ;<br />
• un module formation.<br />
Le retour d’expérience montre aujourd’hui<br />
que les syndicats qui ont pris<br />
en compte toute la cohérence de notre<br />
proposition de grille débouchent sur<br />
<strong>des</strong> résultats concluants comme, par<br />
exemple, Dassault Falcon Services<br />
qui, après plusieurs années de luttes<br />
sont parvenus à un accord sur une<br />
grille avec d’entrée un coeffi cient à<br />
140 pour 1595 euros avec une évolution<br />
professionnelle garantie. Preuve
que le smic à 1600 euros n’est pas<br />
une utopie. Ce qui paraissait impossible<br />
pour certains à pu se réaliser aujourd’hui<br />
par une démarche syndicale<br />
inscrite dans la durée en terme de formation,<br />
d’information, de consultation<br />
et de lutte avec les salariés.<br />
Dans notre approche du salaire, paiement<br />
de la qualifi cation et de notre<br />
revendication de la sécurité sociale<br />
professionnelle la formation est un<br />
outil incontournable de notre activité<br />
syndicale. Son appropriation doit nous<br />
permettre, dans nos entreprises, de<br />
mieux appréhender et anticiper sur<br />
les évolutions techniques ou technologiques<br />
afi n de bâtir <strong>des</strong> plans de<br />
formation qui se dégagent de la vision<br />
patronale d’une gestion par suppression<br />
<strong>des</strong> emplois ou la simple mobilité.<br />
<strong>La</strong> Fédération et son collectif se sont<br />
structurés avec beaucoup de vigilance<br />
dans les différents groupes représentés<br />
lors <strong>des</strong> négociations autour de<br />
la branche et commission paritaire.<br />
Aussi, elle a veillé à créer toutes les<br />
conditions pour répondre aux sollicitations<br />
<strong>des</strong> syndicats en termes d’aide<br />
comme pour la négociation d’accords<br />
formation professionnelle ou de<br />
GPEC…<br />
Dans ce prolongement et depuis 2005,<br />
notre détermination pour le développement<br />
de l’emploi industriel n’a pas<br />
faibli, au contraire avec nos initiatives<br />
le 15 juin 2009 à Montreuil, ou la manifestation<br />
du 22 octobre 2009 à Paris,<br />
qui ont su donner confi ance dans <strong>des</strong><br />
luttes et ouvrir les portes du succès.<br />
Ce fut le cas à la SBFM, Sonas, les<br />
Chantiers de la Réparation Navale à<br />
Marseille, les Jabil et d’autres…<br />
Pour la Fédération, l’objectif prioritaire<br />
est de créer les conditions qui permettent<br />
aux salariés de peser sur les<br />
choix de leur entreprise, en imposant<br />
une ambition industrielle et sociale.<br />
Cela s’est notamment traduit par <strong>des</strong><br />
initiatives dans les fi lières, par <strong>des</strong><br />
expressions, <strong>des</strong> assises, <strong>des</strong> rencontres<br />
avec d’autres fédérations et<br />
en parallèle <strong>des</strong> luttes pour l’emploi<br />
industriel dans de nombreuses entreprises.<br />
Notre idée de comité interentreprises,<br />
véritable outil pour tisser <strong>des</strong> liens<br />
entre les salariés <strong>des</strong> entreprises<br />
donneuses d’ordres et sous-traitantes<br />
d’une même fi lière est en train de se<br />
construire en Rhône Alpes autour de<br />
la fi lière Véhicules Industriels. Les<br />
premières réunions s’ouvrent prochainement.<br />
Ce sont <strong>des</strong> éléments certes<br />
encore trop peu nombreux, mais qui<br />
donnent confi ance et tordent le coup à<br />
la fatalité et à la résignation.<br />
Mais le besoin du développement de<br />
l’emploi est aussi lié à son contenu.<br />
Alors que l’on annonce un recul du<br />
chômage, la précarité, le mal être, le<br />
stress et les TMS au travail ne cessent<br />
de croître. Le mouvement social de<br />
2010 sur la réforme <strong>des</strong> retraites a mis<br />
sur le devant de la scène la nécessité<br />
d’une véritable reconnaissance de la<br />
pénibilité. Le collectif fédéral CHSCT<br />
organise annuellement une assemblée<br />
générale, mais le bilan autour<br />
de ces questions est plus vaste avec<br />
<strong>des</strong> initiatives dans les syndicats ou<br />
également dans les groupes comme<br />
chez Thales, Renault et dans l’aéronautique.<br />
Le patronat ne se limite pas à dégrader<br />
les conditions de travail, il s’emploie<br />
aussi à creuser les inégalités.<br />
Pour la fédération, l’égalité <strong>des</strong> droits<br />
est un enjeu indissociable dans notre<br />
activité syndicale. Nos collectifs ont,<br />
par leur richesse, entrepris un travail<br />
de terrain. Les jeunes ont remis le<br />
pied à l’étrier en engageant leur tour<br />
de France avec la mise en place de<br />
collectifs jeunes dans <strong>des</strong> départements.<br />
Dans cette dynamique le 9 février<br />
2011, ils ont réussi leurs assises.<br />
De même, le collectif femmes/mixité<br />
toujours aussi entreprenant, s’est attaché<br />
à faire de l’égalité <strong>des</strong> droits sa<br />
feuille de route. Des journées d’étu<strong>des</strong><br />
ont eu lieu, <strong>des</strong> modules formations et<br />
<strong>des</strong> supports sont aujourd’hui disponibles<br />
pour aider les militants<br />
sur les questions concernant<br />
l’égalité professionnelle<br />
femme/homme lors <strong>des</strong><br />
NAO.<br />
L’égalité <strong>des</strong> droits,<br />
c’est aussi les questions<br />
de discrimination<br />
et racisme sur<br />
lesquelles la Fédération<br />
ne transige<br />
pas. <strong>La</strong> solidarité<br />
entre tous les salariés<br />
et la lutte<br />
contre toutes les<br />
formes de discrimination<br />
sont au cœur<br />
<strong>des</strong> valeurs de notre<br />
syndicalisme. L’histoire<br />
nous apprend que la peur<br />
de l’autre grandit quand une<br />
société est en crise. Les discours sur<br />
l’identité nationale ou le débat sur la<br />
laïcité montrent du doigt l’immigration.<br />
<strong>La</strong> FTM s’est attachée à produire un<br />
quatre pages qui ouvre à la connaissance<br />
de l’immigration et sa richesse<br />
nationale. Elle a su avec succès défendre<br />
<strong>des</strong> dossiers contre les discriminations<br />
syndicales telles qu’à<br />
Alcatel, Dassault. Plus rare est la discrimination<br />
liée à l’embauche comme<br />
chez Airbus. <strong>La</strong> pérennité de ces collectifs<br />
ne passera que par une prise<br />
en compte dans nos bases et dans<br />
nos territoires.<br />
A cette étape de ce mandat, quel bilan<br />
tirons-nous de notre qualité de<br />
vie syndicale ? Dans une période de<br />
perte de plus de 15 000 emplois dans<br />
la branche, nous avons atteint notre<br />
objectif de 7 000 adhésions nouvelles<br />
à l’ouverture du 39 ème congrès. Ce bilan<br />
donne confi ance même s’il reste<br />
encore <strong>des</strong> inégalités dans la prise<br />
en compte de l’enjeu de la syndicalisation.<br />
C’est la réussite <strong>des</strong> mille AG, congrès<br />
et assemblées qui ont réuni plus de<br />
25 000 syndiqués. Nous avons amorcé<br />
une dynamique de syndicalisation<br />
qui répond à notre première exigence,<br />
la seconde étant la qualité de vie syndicale<br />
que nous avons travaillée suivant<br />
<strong>des</strong> axes de démocratie :<br />
• la place du syndiqué,<br />
• la consultation,<br />
• l’impulsion<br />
33 3
34<br />
à la tenue d’assemblées et de congrès<br />
de syndicats,<br />
• la formation syndicale.<br />
Dans ce domaine, les prises en<br />
compte réelles sont encore inégales.<br />
Pourtant là où cette démarche est<br />
mise en œuvre, les résultats parlent<br />
d’eux-mêmes, tant en terme d’effi cacité<br />
revendicative qu’en terme de syndicalisation.<br />
Il est vrai qu’elle demande<br />
une véritable impulsion syndicale<br />
inscrite dans la durée car elle bouscule<br />
les habitu<strong>des</strong>. Elle réclame un<br />
engagement militant au contact <strong>des</strong><br />
salariés et soucieux de les associer<br />
en leur livrant <strong>des</strong> propositions mises<br />
en débat.<br />
Nous avons progressé mais nous devons<br />
certainement accélérer l’allure<br />
de nos transformations. <strong>La</strong> démocratie<br />
est un chemin exigeant et permanent.<br />
Avec la jeunesse, les catégories ICT,<br />
qui représentent la moitié <strong>des</strong> métallurgistes<br />
et dont l’effectif a progressé<br />
de 30 % en 10 ans, restent un défi .<br />
Les syndicats commencent à prendre<br />
en compte cette dernière question qui<br />
permet de traiter tant de la souffrance,<br />
<strong>des</strong> critères d’évaluations que de l’enjeu<br />
<strong>des</strong> choix industriels. <strong>Compte</strong> tenu<br />
de la place <strong>des</strong> retraités dans la société,<br />
le lien avec le syndicalisme retraité<br />
est une autre donnée forte pour<br />
éviter leur isolement. L’UFR est l’outil<br />
qui leur donne les moyens d’un syndicalisme<br />
revendicatif.<br />
Dans notre réfl exion d’effi cacité, la<br />
question de nos outils syndicaux de<br />
proximité s’est posée. Un outil qui<br />
depuis notre 38 ème congrès s’est développé<br />
en terme d’animation en territoires.<br />
Certes nous sommes dans la<br />
phase de construction mais déjà <strong>des</strong><br />
avancées sont conséquentes. Cela se<br />
traduit par une meilleure coopération<br />
<strong>des</strong> USTM, <strong>des</strong> comités régionaux et<br />
avec d’autres fédérations. <strong>La</strong> mise en<br />
place de journées d’étu<strong>des</strong> dans les<br />
départements et les régions a aussi<br />
permis de se réapproprier les différentes<br />
conventions collectives territoriales<br />
ou régionales existantes.<br />
Cette forte prise en compte a mis en<br />
exergue les fortes disparités entre les<br />
garanties conventionnelles telles que<br />
les minima garantis, les primes d’ancienneté,<br />
les prime de panier pour ne<br />
citer que ceux là et d’exiger <strong>des</strong> négociations<br />
auprès <strong>des</strong> UIMM territoriales<br />
ou régionales et de traduire le besoin<br />
d’une convention collective nationale.<br />
Quant au niveau européen et international,<br />
notre nouvelle organisation<br />
du travail au sein de la fédération a<br />
permis de franchir un pas dans la<br />
mise en œuvre de notre engagement<br />
de développement d’un syndicalisme<br />
mondialisé, solidaire et offensif. Ainsi<br />
nous avons assisté au cours <strong>des</strong> derniers<br />
mois à une multiplication de mobilisations<br />
en Europe qui s’est traduite<br />
par une intensifi cation <strong>des</strong> contacts<br />
entre les organisations syndicales<br />
européennes. L’initiative du 30 mars à<br />
Montreuil sur les questions de l’emploi<br />
industriel, avec la participation d’organisations<br />
européennes et débouchant<br />
sur une feuille de route commune,<br />
rend visible tout le travail entrepris par<br />
la Fédération durant ces dernières années<br />
et donne confi ance pour l’avenir.<br />
Au secteur international, <strong>des</strong> initiatives<br />
se sont succédées en direction<br />
du Maroc, de la Tunisie, de l’Australie<br />
ou du Brésil. Des réseaux syndicaux<br />
et <strong>des</strong> coopérations se construisent.<br />
Cela peut sembler lointain pour beaucoup<br />
d’entre vous, pourtant dans une<br />
économie mondialisée ce sont <strong>des</strong><br />
moments importants où nous tissons<br />
<strong>des</strong> liens et construisons <strong>des</strong> solidarités<br />
utiles pour nos luttes.<br />
J’arrive au terme de la présentation<br />
de notre bilan et vous renvoie au document.<br />
Je vous laisse à votre propre<br />
appréciation et vous remercie de votre<br />
attention.<br />
Vote du bilan d’activité<br />
• Nombre d’inscrits : 54 368<br />
• Votants : 52 683<br />
• Suffrages exprimés : 51 953<br />
• Pour : 49 466 (95,21 %)<br />
• Contre : 2 487 (4,79 %)<br />
• Abstentions : 730
Rapport de la Commission<br />
mandats et votes<br />
Jean-Pierre Lenormand<br />
Secrétaire général de l’USTM de Seine Maritime<br />
<strong>La</strong> commission Mandats et Votes réunie<br />
hier m’a chargé de vous présenter<br />
ses <strong>travaux</strong>. Elle tient à souligner le<br />
sérieux avec lequel les délégués ont<br />
rempli les fi ches de connaissance et<br />
les pré-mandats en amont du congrès<br />
qui ont été conjugués avec un travail<br />
administratif important. Cela nous<br />
permet aujourd’hui de vous livrer une<br />
image précise de la composition de ce<br />
39 ème Congrès.<br />
Notre 39 ème congrès a pour base de<br />
référence l’exercice 2009. L’évolution<br />
majeure est dans le renforcement de<br />
notre Fédération. Malgré la casse industrielle<br />
et les pertes d’emploi, notre<br />
outil CGT progresse. 2312 syndicats<br />
contre 2097 au précédent congrès.<br />
63 837 adhérents contre 62 312 au<br />
précédent congrès.<br />
Sur ce point, l’évolution en termes<br />
d’adhérents a eu lieu sur les 3 dernières<br />
années :<br />
• 62 546 en 2007 ;<br />
• 62 916 en 2008 ;<br />
• 63 837 en 2009.<br />
En 2009, les 63 837 adhérents sont<br />
répartis en 51 905 actifs et 11 932 retraités.<br />
En 2009, nous comptons 2 312 syndicats<br />
dont 1 794 syndicats de moins de<br />
30 adhérents et 518 syndicats de plus<br />
de 30 adhérents.<br />
Les 518 syndicats de plus de 30 adhérents<br />
correspondent à 43 664 adhérents<br />
soit 68,5 % de nos forces.<br />
469 sont <strong>des</strong> syndicats locaux avec<br />
12 557 syndiqués et 363 syndicats<br />
règlent <strong>des</strong> FNI retraités soit 11 891<br />
adhérents.<br />
Pour la préparation de ce Congrès,<br />
1 049 Assemblées Générales ou<br />
Congrès se sont tenus réunissant 16<br />
916 syndiqués.<br />
<strong>La</strong> Commission souhaite attirer l’attention<br />
<strong>des</strong> délégués sur l’importance<br />
d’améliorer la connaissance de nos<br />
adhérents y compris au niveau fédéral.<br />
De réels efforts ont été enregistrés<br />
puisqu’à ce 39 ème Congrès nous disposons<br />
de 54 505 adresses soit 85 %<br />
et une progression de 25 % par rapport<br />
au 38 ème Congrès. L’objectif <strong>des</strong><br />
100 % est à portée de main.<br />
Cela permet entre autres que nos<br />
syndiqués reçoivent leur journal «Ensemble»,<br />
lien de l’activité interpro<br />
CGT.<br />
Le mandatement de proximité souhaité<br />
par le CEF pour notre 39 ème<br />
Congrès confi rme le mandatement<br />
du 38 ème Congrès, à savoir un délégué<br />
pour 30 adhérents, ce qui permet<br />
d’être en prise avec les syndicats.<br />
Venons en maintenant à l’image de<br />
notre 39 ème Congrès.<br />
Nous sommes 424 délégués actifs et<br />
retraités dont :<br />
• 319 délégués directs,<br />
• 105 délégués groupés.<br />
L’ensemble <strong>des</strong> voix disponibles à la<br />
fédération est de 64 199.<br />
Les délégués représentent 54 368<br />
voix soit 84,68 % <strong>des</strong> voix disponibles<br />
à la Fédération. Ces voix seront la<br />
base de référence de tous les votes<br />
émis pendant le congrès.<br />
Nous voulons également souligner la<br />
présence de délégations internationales<br />
avec 68 représentants émanant de 38<br />
organisations différentes de 30 pays.<br />
Nous leur souhaitons la bienvenue.<br />
Concernant la diversité du congrès :<br />
• 38 déléguées sont <strong>des</strong> femmes – la<br />
Commission souligne les diffi cultés<br />
qui perdurent à faire participer nos camara<strong>des</strong><br />
femmes et attire l’attention<br />
de chacun sur les efforts à fournir afi n<br />
d’avoir plus de participation ;<br />
• 386 sont <strong>des</strong> hommes.<br />
Concernant la diversité professionnelle<br />
:<br />
• 305 sont <strong>des</strong> ouvriers ;<br />
• 28 <strong>des</strong> employés ;<br />
• 91 sont <strong>des</strong> ingénieurs, cadres et<br />
techniciens.<br />
35 3
36<br />
Concernant les ICTAM, il convient<br />
de souligner que nous avons à progresser<br />
là aussi sur leur participation<br />
compte tenu qu’ils prennent une place<br />
de plus en plus importante dans nos<br />
entreprises même si on enregistre<br />
une légère progression par rapport au<br />
dernier congrès.<br />
Nous notons que 71 délégués ont<br />
moins de 35 ans dont 26 moins de 30<br />
ans.<br />
<strong>La</strong> répartition <strong>des</strong> actifs et retraités est<br />
la suivante :<br />
• 390 délégués actifs ;<br />
• 34 délégués retraités.<br />
189 délégués participent pour la première<br />
fois à un congrès fédéral soit<br />
46 %. C’est un élément important à<br />
faire perdurer.<br />
Concernant la formation syndicale, la<br />
commission attire l’attention de toutes<br />
et de tous sur l’importance d’avoir <strong>des</strong><br />
syndiqués formés à tous les niveaux<br />
et pense déterminant de faire de cette<br />
question un axe prioritaire de notre vie<br />
syndicale.<br />
• 88 délégués ont suivi une formation<br />
d’accueil ;<br />
• 240 une formation de 1er niveau ;<br />
• 102 une formation de 2e niveau ;<br />
• 11 une formation de 3e niveau.<br />
Pour terminer ce compte-<strong>rendu</strong> de la<br />
commission Mandats et Votes, et à<br />
partir de la connaissance que nous<br />
avons eu, il convient de saluer le plus<br />
ancien délégué qui vient de la section<br />
retraités du syndicat <strong>des</strong> métaux de<br />
Vaulx-en-Velin. Il s’appelle René Sussetto<br />
et a 76 ans. Le plus jeune délégué<br />
(25 ans), vient du département<br />
de la Loire, il travaille chez Aubert et<br />
Duval et s’appelle David Munoz.<br />
Le rapport de la commission <strong>des</strong><br />
Mandats et Votes est adopté à l’unanimité<br />
moins une abstention.<br />
Hommage<br />
à Ambroise Croizat<br />
Bernard <strong>La</strong>mirand<br />
Président de l’IHS Métallurgie CGT<br />
Cette intervention au 39 ème congrès<br />
fédéral concernant Ambroise Croizat<br />
ne vise pas à lui rendre un nouvel<br />
hommage.<br />
Je pourrais évoquer le militant connu<br />
<strong>des</strong> métallos, le dirigeant de la FTM<br />
CGT, le député communiste de 1936<br />
et de la libération, mais c’est son rôle<br />
de ministre du travail et de la sécurité<br />
sociale sur lequel je m’attarderais<br />
dans cet exposé.<br />
Un rappel auparavant. Ambroise<br />
Croizat a joué un rôle éminent dans<br />
la réunifi cation de la CGT et de la<br />
CGTU en mars 1936. Le 26 mai, une<br />
vague de grèves marquées par <strong>des</strong><br />
occupations d’usines démarre au<br />
Havre et s’étend comme une traînée<br />
de poudre partout en France, Croizat<br />
est au cœur de cette grève et <strong>des</strong> occupations<br />
d’usines (notamment dans<br />
la métallurgie) qui permettront les<br />
conquêtes du Front populaire.<br />
Le Front populaire durera peu de<br />
temps, la deuxième guerre mondiale<br />
approche, le fascisme se déploie<br />
dans toute l’Europe. Croizat sera<br />
emprisonné avant le déclenchement<br />
<strong>des</strong> hostilités, dès 1939, au moment<br />
de la signature du pacte germanosoviétique,<br />
il ira de prison en prison<br />
pour fi nalement être transféré à Maison<br />
Carrée d’Alger, et détenu par les<br />
forces de collaboration de Vichy.<br />
Il sera libéré en 1943, après l’arrivée<br />
<strong>des</strong> Américains sur le sol algérien,<br />
il intégrera immédiatement les instances<br />
du gouvernement provisoire<br />
siégeant à Alger.<br />
A la Libération, il préside la commission<br />
<strong>des</strong> affaires sociales de l’Assemblée<br />
constituante et fi n 1945, il devient,<br />
dans le dernier gouvernement<br />
du Général de Gaulle, le ministre du<br />
travail et de la sécurité sociale; il le<br />
restera jusqu’à l’éviction <strong>des</strong> ministres<br />
communistes en 1947.<br />
L’engagement de Croizat dans la réalisation<br />
d’un programme social va modifi<br />
er de fond en comble les conditions de<br />
vie et de travail <strong>des</strong> salariés, dans une<br />
période où la France est à reconstruire,<br />
où l’outil de production est à refaire.<br />
Il va être à l’origine de la mise en place<br />
de la plus belle conquête sociale, la<br />
Sécurité sociale, dont les termes déterminés<br />
par le Conseil national de la<br />
Résistance sont : « un plan complet<br />
de sécurité sociale visant à assurer à<br />
tous les citoyens, <strong>des</strong> moyens d’existence<br />
dans tous les cas où ils en sont<br />
incapables de se le procurer par le<br />
travail avec gestion appartenant aux<br />
représentants <strong>des</strong> intéressés et de<br />
l’état ».<br />
Cette construction ne fut pas si facile<br />
que cela à réaliser, le pays est exsan-
gue, l’industrie en débris; mettre en<br />
place une telle institution toute neuve,<br />
qui fait l’objet de l’hostilité <strong>des</strong> médecins,<br />
<strong>des</strong> assurances et <strong>des</strong> mutuelles<br />
de l’époque, n’est pas aisé. Il va s’y<br />
employer contre vents et marées.<br />
Les assurances sociales sont en effet<br />
régies par les sociétés de secours<br />
mutuels, par <strong>des</strong> congrégations religieuses,<br />
par <strong>des</strong> caisses professionnelles<br />
tenues par le patronat et les<br />
assurances privées. <strong>La</strong> «retraite <strong>des</strong><br />
vieux», comme on disait à l’époque,<br />
ne représente pas grand chose : une<br />
aumône. Il va être le bâtisseur politique<br />
de la sécurité sociale.<br />
Certes il n’est pas seul, dans la CGT<br />
réunifi ée en 1943 il y a <strong>des</strong> dirigeants<br />
qui vont l’aider. Au dehors il reçoit<br />
le concours de Pierre <strong>La</strong>roque, un<br />
spécialiste <strong>des</strong> assurances sociales<br />
d’avant guerre, un haut fonctionnaire<br />
gaulliste qui sera le directeur de la<br />
sécurité sociale jusqu’en 1967. L’ordonnance<br />
créant la Sécurité sociale<br />
est l’œuvre de tous ces personnages.<br />
Elle sera signée le 4 octobre 1945<br />
par Parodi, ministre du travail du<br />
gouvernement provisoire, quelques<br />
jours avant la nomination de Croizat<br />
comme ministre.<br />
Mais je vous ai dit « Croizat bâtisseur<br />
social » ; cette appellation résume<br />
bien le fait qu’il va faire en sorte que<br />
les fondations de la sécurité sociale<br />
reposent sur du solide. Ce solide,<br />
c’est son fi nancement. C’est lui qui<br />
impose la cotisation Sécurité sociale<br />
calculée sur l’assiette salariale. Il impose<br />
un système solidaire et par répartition<br />
auquel Sarkozy s’est attaqué<br />
par la réforme <strong>des</strong> retraites de 2010.<br />
Rappelons en le mécanisme, une<br />
cotisation du salarié, ainsi qu’une cotisation<br />
de l’entreprise – et non de l’employeur,<br />
comme on dit aujourd’hui.<br />
Cela fait débat à l’Assemblée nationale,<br />
certains députés voulaient imiter<br />
la Grande-Bretagne qui choisit et<br />
imposa l’impôt ignorant l’entreprise<br />
cotisante. Ambroise Croizat va se<br />
battre pour une assurance maladie<br />
pour tous les citoyens et il affrontera<br />
toute une toile d’araignée d’organisations<br />
assurant plus ou moins le risque<br />
maladie. Après maintes discussions, il<br />
les intégrera dans la sécurité sociale,<br />
et pacifi era les relations avec les mutuelles<br />
et la médecine libérale.<br />
Il a pris encore plus de temps pour<br />
s’assurer de la réalisation concrète de<br />
la sécurité sociale alors que certaines<br />
mauvaises langues considéraient<br />
qu’elle ne serait qu’un château de<br />
cartes qui tomberait rapidement parce<br />
qu’irréalisable. Elles en furent pour<br />
leur frais. Il prit, pour ainsi dire, son<br />
bâton de pèlerin, fi t de nombreuses<br />
inaugurations de caisses primaires<br />
et en appela aux organisations syndicales<br />
CGT pour la mise en place<br />
effective dans <strong>des</strong> locaux provisoires.<br />
Ce sont souvent les militants de la CGT<br />
qui les mettront en place. D’ailleurs,<br />
encore aujourd’hui, quoique fussent<br />
toutes les opérations politiciennes<br />
pour ignorer la contribution de la CGT,<br />
c’est bien celle-ci qui fut la principale<br />
bâtisseuse de cette grande conquête<br />
sociale avec Croizat.<br />
Pour mieux défaire cette célébrité,<br />
ses successeurs ont décidé de l’ignorer<br />
complètement jusqu’au point que<br />
pour le centième anniversaire de la<br />
création du ministère du travail le nom<br />
de Croizat a disparu <strong>des</strong> tablettes du<br />
ministère. Ils ont ainsi poussé l’ingratitude<br />
au Comité d’histoire de la Sécurité<br />
sociale jusqu’à gommer son nom<br />
ne retenant que Pierre <strong>La</strong>roque.<br />
Mais l’histoire a de ses persistances<br />
que rien ne peut enfouir.<br />
Les faits sont têtus et c’est un hommage<br />
du vice à la vertu qui lui a <strong>rendu</strong><br />
Denis Kessler, l’ancien vice président<br />
du MEDEF et PDG assureur, quand<br />
il déclara dans un éditorial du journal<br />
Challenges : « Adieu 1945, raccrochons<br />
notre pays au monde. Le modèle<br />
social français est le pur produit<br />
du Conseil national de la Résistance.<br />
(…) Il est grand temps de le réformer<br />
et le gouvernement s’y emploie.» Les<br />
annonces successives <strong>des</strong> différentes<br />
réformes par le gouvernement peuvent<br />
donner une impression de patchwork,<br />
tant elles paraissent variées,<br />
d’importance inégale, et de portées<br />
diverses : statut de la fonction publique,<br />
régimes spéciaux de retraite,<br />
refonte de la Sécurité sociale, paritarisme…<br />
A y regarder de plus près, on<br />
constate qu’il y a une profonde unité<br />
à ce programme ambitieux. <strong>La</strong> liste<br />
<strong>des</strong> réformes ? C’est simple, prenez<br />
tout ce qui a été mis en place entre<br />
1944 et 1952, sans exception. Elle<br />
est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de<br />
1945, et de défaire méthodiquement<br />
le programme du Conseil national de<br />
la Résistance !<br />
Oui, Croizat fut incontestablement le<br />
ministre du travail le plus prolifi que en<br />
matière de lois sociales. Il le fi t dans<br />
un sens progressiste et c’est cela que<br />
ne peut plus supporter le patronat<br />
français. Il fut à l’origine du véritable<br />
statut <strong>des</strong> comités d’entreprise. Il faut<br />
savoir que De Gaulle et Parodi avait<br />
sorti à la sauvette une ordonnance sur<br />
la mise en place <strong>des</strong> CE en 1945 en limitant<br />
leurs attributions à <strong>des</strong> œuvres<br />
culturelles, sportives et sociales. J’y<br />
reviendrai.<br />
Si nous regardons aussi loin que possible,<br />
jamais depuis le création de<br />
ce ministère, les droits <strong>des</strong> salariés<br />
n’avaient été aussi mis en évidence<br />
et en pratique. Par exemple, il sortira<br />
l’inspection dut travail <strong>des</strong> griffes<br />
du patronat et de la collaboration vichyste.<br />
Naîtra une inspection ayant<br />
<strong>des</strong> missions comme le contrôle de<br />
l’emploi, la protection <strong>des</strong> institutions<br />
représentatives du personnel et <strong>des</strong><br />
conditions de travail.<br />
<strong>La</strong> bataille pour l’établissement de<br />
nouveaux droits était diffi cile mais<br />
prenante et Croizat avait un avantage<br />
c’est que derrière lui, il y avait cinq<br />
millions de syndiqués à la CGT, près<br />
d’un million à la fédération CGT de<br />
la métallurgie et le parti communiste<br />
auquel il faisait partie était le premier<br />
parti de France. Cela pèse.<br />
Croizat a donc été un inventeur social.<br />
D’ailleurs, c’est le seul ministre du travail<br />
parmi les cent premiers depuis la<br />
création de ce ministère en 1905 qui<br />
a été honoré par les travailleurs qui<br />
l’avaient baptisé le ministre <strong>des</strong> travailleurs.<br />
Quelle reconnaissance !<br />
Le temps m’étant compté, je vais résumer<br />
à grands traits les séries de réformes<br />
à son actif en tant que ministre<br />
du Travail.<br />
• la Sécurité sociale<br />
J’en ai parlé. Je rajouterais que ce<br />
fut une transformation complète en<br />
matière de droits à la santé et de retraite.<br />
Croizat généralisera à tous le<br />
bénéfi ce <strong>des</strong> prestations sociales en<br />
créant un régime unifi é de retraite, de<br />
maladie, d’allocations familiales. Ce<br />
fut une vraie révolution sociale.<br />
• il laisse son nom à une autre série<br />
de réformes sur le droit du travail<br />
C’est en fait le second socle du droit<br />
au travail à la française qu’il créé (le<br />
premier a été construit dans les années<br />
1890 à 1913). Les réformes qu’il<br />
va introduire sont la suite de 1936 et<br />
du Front populaire auquel il avait apporté<br />
la contribution <strong>des</strong> métallos lors<br />
<strong>des</strong> négociations à Matignon avec<br />
Jean Pierre Timbaud, qui, comme<br />
37 3
38<br />
vous le savez certainement, a été fusillé<br />
à Chateaubriand (une vengeance<br />
de l’UIMM de l’époque). Son premier<br />
boulot, ce fût de retoucher l’ordonnance<br />
<strong>des</strong> comités d’entreprise en<br />
instaurant le droit de consultation du<br />
CE sur <strong>des</strong> questions qui n’étaient<br />
que du ressort de l’employeur (la<br />
marche générale de l’entreprise et<br />
l’emploi). Il abaissa le seuil pour créer<br />
le CE à partir de cinquante salariés<br />
au lieu de cent. Il institua <strong>des</strong> ressources<br />
obligatoires dans les entreprises<br />
concernées le fi nancement <strong>des</strong><br />
œuvres sociales et le droit à se faire<br />
assister par un expert comptable. Enfi<br />
n, il modifi e les textes sur les comités<br />
d’hygiène et de sécurité dans un<br />
sens démocratique avec désignation<br />
<strong>des</strong> représentants par le comité d’entreprise.<br />
Il protègea les mandats <strong>des</strong><br />
élus.<br />
• droit en matière de licenciements<br />
Dans ce domaine, il procèda à une réforme<br />
totale. Certes, comme le disait<br />
un inspecteur du travail de l’époque,<br />
cette réforme ne put être appliquée<br />
vu le contexte du plein emploi et de<br />
reconstruction à la Libération. Il en<br />
ressort cependant le droit pour l’administration<br />
du travail d’interdire de<br />
licencier un salarié ordinaire pour tous<br />
motifs, ou pour motifs économiques. Il<br />
fallait en effet une autorisation administrative.<br />
Ce pouvoir leur a été retiré<br />
en 1986, au bout d’une douzaine d’année<br />
de pratique. Ce droit d’intervention<br />
est à remettre en route, comme le<br />
démontre aujourd’hui toutes ces décisions<br />
inacceptables de licenciements<br />
et de délocalisations <strong>des</strong> entreprises.<br />
Mais Croizat c’est aussi une quantité<br />
de lois, de décrets, d’ordonnances, de<br />
conventions qui en font le ministre le<br />
plus fécond en matière de droits pour<br />
les salariés (depuis ce temps la fécondité<br />
s’est transformé en stérilité).<br />
Parmi les lois et décrets les plus importantes,<br />
citons :<br />
• loi créant la médecine du travail<br />
dans les entreprises du commerce et<br />
de l’industrie ;<br />
• loi créant les caisses intempéries du<br />
bâtiment et <strong>travaux</strong> publics ;<br />
• loi sur les conventions collectives qui<br />
sont rétablies ;<br />
• convention collective interprofessionnelle<br />
instituant le régime de retraite<br />
complémentaire <strong>des</strong> cadres ;<br />
• statut <strong>des</strong> mineurs, celui <strong>des</strong> électriciens<br />
et gaziers (cosigné avec Marcel<br />
Paul).<br />
• prévention dans l’entreprise et la<br />
reconnaissance <strong>des</strong> maladies professionnelles,<br />
la caisse d’intempérie du<br />
bâtiment ;<br />
• rétablissement de la loi <strong>des</strong> 40<br />
heures et introduction d’heures supplémentaires<br />
payées 25 % au-delà<br />
entre 40 et 48 heures et 50 % au-delà<br />
pour plus de 48 heures par semaine.<br />
Ces lois et décrets ne sont pas venus<br />
par hasard dans l’imagination de ce<br />
ministre bâtisseur. Ils viennent du profond<br />
<strong>des</strong> luttes revendicatives. Ces<br />
mesures modifi aient ainsi de fond en<br />
comble les relations du travail et enfonçaient<br />
un coin dans l’exploitation<br />
capitaliste et de la dictature patronale<br />
qui sévissait sans grande possibilité<br />
pour les travailleurs de se défendre et<br />
de s’exprimer alors.<br />
N’oublions pas que l’organisation syndicale<br />
était combattue avec acharnement<br />
par le patronat, notamment dans<br />
la métallurgie avec le fameux comité<br />
<strong>des</strong> forges, dominateur tant dans la<br />
vie politique qu’économique du pays.<br />
N’oublions pas non plus le long chemin<br />
parcouru par le monde du travail<br />
pour imposer son existence dans<br />
l’entreprise dont la reconnaissance<br />
du syndicat à l’entreprise qui ne fut<br />
qu’obtenue qu’en 1968.<br />
Croizat, en attribuant aux comités<br />
d’entreprises un rôle d’intervention<br />
directe sur les questions de formation<br />
professionnelle, de conditions de<br />
travail, de médecine du travail et de<br />
consultations sur l’emploi, les investissements,<br />
l’organisation du travail<br />
faisait progresser à pas de géants les<br />
droits <strong>des</strong> salariés <strong>des</strong> entreprises.<br />
En novembre dernier, au Creusot,<br />
l’IHS métallurgie CGT a tenu un colloque<br />
«grèves hier, aujourd’hui, et<br />
demain» qui a permis de se rendre<br />
compte du chemin parcouru mais<br />
aussi les nouvelles embuches dressées<br />
aujourd’hui et qui montrent la<br />
nécessité de passer à un nouveau<br />
socle du droit du travail comme l’exprime<br />
la CGT avec le Sécurité sociale<br />
professionnelle.<br />
Pour aujourd’hui et demain, <strong>des</strong> droits<br />
nouveaux sont à inscrire pour combattre<br />
ce patronat organisé à l’échelle<br />
mondiale. Le rapport de Philippe en<br />
fait état : le droit d’agir, de faire grève,<br />
de défendre son emploi et son industrie,<br />
de débattre et de décider de l’avenir<br />
de son travail et de son entreprise,<br />
sont plus que jamais posés comme<br />
une nouvelle donne à conquérir.<br />
Les anciens ont eu maille à partir avec<br />
les procédés d’intégration comme<br />
ceux qu’employaient Schneider au<br />
Creusot et d’autres pour couper<br />
l’herbe sous le pied d’un syndicalisme<br />
naissant voulant fonctionner dans<br />
l’intérieur de l’entreprise. Le paternalisme<br />
en fut la première forme, aujourd’hui<br />
l’intégration aux métho<strong>des</strong><br />
patronale se fait plus raffi née mais<br />
aussi plus cruelle et on le voit par la<br />
souffrance psychique au travail et les<br />
suici<strong>des</strong>.<br />
Croizat et ses compagnons nous<br />
ont dotés d’outils pour être au cœur<br />
du travail avec toute une série de
mesures pour faciliter la démocratie,<br />
la décision <strong>des</strong> salariés. Il nous<br />
inviterait, présentement, à travailler<br />
ces questions dans le contexte de<br />
notre époque qui se caractérise par<br />
de nouvelles formes d’exploitation<br />
notamment la précarité de l’emploi et<br />
la souffrance au travail. Tout compte<br />
fait, nous avons besoin d’un nouveau<br />
programme, style CNR, et de pousser<br />
à fond la démocratie à l’entreprise,<br />
d’établir <strong>des</strong> nouveaux droits pour nos<br />
emplois, nos industries, notre santé,<br />
nos retraites.<br />
Croizat et l’invention sociale de<br />
l’époque nous parle tout compte fait<br />
dans ce congrès. Ce qu’ils ont réalisé<br />
a été le fruit d’un âpre combat dans<br />
une période diffi cile et rappelons que<br />
dans la métallurgie, nous avons été<br />
les premiers à créer <strong>des</strong> activités<br />
sociales et de santé à travers nos<br />
centres de formation et l’hôpital <strong>des</strong><br />
métallurgistes devenu l’une <strong>des</strong> plus<br />
gran<strong>des</strong> maternités parisiennes avec<br />
l’Association Ambroise Croizat et<br />
l’Union Fraternelle <strong>des</strong> métallurgistes<br />
d’Ile-de-France.<br />
Quand il a été écarté avec les autres<br />
ministres communistes, retournant à<br />
son banc de député, il poursuivit son<br />
travail parlementaire tout en assurant<br />
la direction de la FTM CGT. On le retrouve,<br />
s’élevant avec force contre la<br />
création du Comité européen du charbon<br />
et de l’acier (CECA), organe qui<br />
devait assurer le devenir du charbon<br />
et de l’acier européen, et que disait<br />
Croizat « <strong>La</strong> CECA est une œuvre de<br />
restructuration » et entraîna <strong>des</strong> plans<br />
qui mirent l’acier français dans son<br />
état actuel.<br />
A voir ce qu’est devenu le dernier<br />
grand groupe sidérurgique européen<br />
Arcelor Mittal –8 milliards de profi ts en<br />
2010– le résultat, ce sont <strong>des</strong> régions<br />
complètement dévastées et l’obligation<br />
d’importer en France <strong>des</strong> aciers<br />
que nous étions les seuls à produire.<br />
En cette année 2011 – 60 ans après<br />
sa disparition – les avancées sociales<br />
portées par ce ministre du travail,<br />
nous reviennent comme un boomerang.<br />
Les conséquences de cette Europe<br />
construite pour les puissances<br />
d’argent comme le pressentait Croizat.<br />
L’Histoire, dit-on, ne repasse pas les<br />
plats; certes, mais en ce moment, en<br />
Europe, tout est mis en œuvre pour<br />
le pacte de compétitivité pour déraciner<br />
les conquêtes sociales de 1945 à<br />
1947 et ramener le monde du travail<br />
en arrière.<br />
Pour conclure, cet homme d’Etat<br />
était tout simplement un militant de<br />
la CGT. Quand nous avons inauguré<br />
une place portant son nom à Paris<br />
en 2009, nous avons sorti une brochure<br />
retraçant cette vie militante et<br />
il y avait un témoignage de sa secrétaire<br />
Yvonne Breteau, ici présente, qui<br />
nous racontait cet homme proche du<br />
peuple; dans un déplacement dans<br />
le département de la Meuse – pas<br />
comme ceux du triste sire Sarkozy – à<br />
un moment donné, dit-elle, le Ministre<br />
avait disparu. Après recherche, il fut<br />
retrouvé et savez-vous où ? Dans<br />
un petit bar, en train de jouer aux<br />
fl échettes avec <strong>des</strong> ouvriers. C’était<br />
aussi cela Croizat, un homme proche<br />
<strong>des</strong> gens.<br />
Et enfi n, quel plus bel hommage<br />
que celui qui lui a été <strong>rendu</strong> par les<br />
travailleurs lors de ses obsèques<br />
qu’accompagnèrent près d’un million<br />
de personnes au cimetière du<br />
Père-<strong>La</strong>chaise et lors de la séance<br />
de l’Assemblée nationale annonçant<br />
sa mort, le président Herriot dit ceci :<br />
«en juillet 1950, il connu une profonde<br />
peine : son fi ls Victor Roger Croizat,<br />
ouvrier électricien trouva la mort à<br />
Lyon dans un accident de travail. J’ai<br />
compati à la douleur du père, il suivait<br />
de près son enfant dans la tombe. On<br />
comprend que les travailleurs se montraient<br />
à ce point émus par la disparition<br />
de celui qui leur fut si étroitement<br />
dévoué. Ministre du travail, il leur disait<br />
un jour : “j’entends demeurer fi -<br />
dèle à mes origines, à ma formation, à<br />
mes attaches ouvrières et mettre mon<br />
expérience de militant au service de la<br />
nation”. Reconnaissons, qu’il est demeuré<br />
fi dèle à ce programme ».<br />
Cette phrase vaut pour aujourd’hui,<br />
au moment où à nouveau, la « bête<br />
immonde » redresse la tête, où <strong>des</strong><br />
discours de haine avaient frappé les<br />
Juifs, les Roms, les communistes et<br />
avaient conduit à l’irréparable.<br />
Croizat était un internationaliste<br />
convaincu. Ces hommes et ces<br />
femmes subirent les pires outrances<br />
du fascisme et de l’extrême-droite.<br />
Faisons en sorte que, dans nos entreprises,<br />
la bête immonde ne féconde<br />
pas à nouveau la haine, l’intolérance,<br />
le rejet de l’autre. Croizat et ses compagnons<br />
nous ont montré le chemin<br />
de l’unité quelles que soient nos origines.<br />
Election de la présidence de la troisième séance<br />
Sont proposées les candidatures suivantes : Jean-Jacques Desvignes (présidence),<br />
<strong>La</strong>ure Buchheit (vice-présidence) et Azzedine <strong>La</strong>hrach.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée.<br />
39 3
40<br />
3 ème séance<br />
Débat général (suite)<br />
Andres GOMEZ,<br />
Faurecia Beaulieu<br />
Le syndicat de Beaulieu, qui regroupe<br />
les salariés de Fuji Kiko, PMTC et<br />
Faurecia systèmes d’échappement,<br />
souhaiterait faire une remarque à propos<br />
<strong>des</strong> augmentations de salaires.<br />
Nous sommes d’accord sur la grille<br />
unique proposée par la Fédération<br />
ainsi que sur les autres revendications<br />
concernant l’égalité de traitement<br />
entre hommes et femmes. En<br />
revanche, nous ne pouvons pas être<br />
d’accord avec la proposition d’augmentation<br />
générale <strong>des</strong> salaires de<br />
10 %. Notre revendication depuis <strong>des</strong><br />
années est une augmentation générale<br />
de 300 euros pour tous car une<br />
augmentation en pourcentage accroîtrait<br />
l’écart entre hauts et bas salaires.<br />
Si nous voulons une CGT solidaire, il<br />
faut revendiquer une augmentation en<br />
fi xe plutôt qu’en pourcentage.<br />
Jean-Pierre GUERIN,<br />
KME Brass<br />
A l’occasion du mouvement contre la<br />
réforme <strong>des</strong> retraites, nous avons organisé<br />
dans notre entreprise une assemblée<br />
générale <strong>des</strong> salariés suivie<br />
à 90 % et payée par la direction. Durant<br />
cette lutte de quinze jours, nous<br />
avons enregistré le renfort de quinze<br />
nouveaux syndiqués, en particulier<br />
sept jeunes dont deux venaient de la<br />
CFDT (nous envisageons d’ailleurs de<br />
créer un collectif jeunes dans l’Orne).<br />
Durant ce mouvement, dix-huit manifestations<br />
ont eu lieu à Argentan et dix<br />
à Alençon. Nous espérons maintenant<br />
qu’une action nationale sera lancée<br />
sur la question du pouvoir d’achat, si<br />
possible avant septembre.<br />
Gérard MECHET,<br />
CGTR Auto-Moto, <strong>La</strong> Réunion<br />
Je suis salarié depuis deux ans du<br />
groupe Caillé, l’une <strong>des</strong> plus anciennes<br />
et <strong>des</strong> plus importantes sociétés<br />
de <strong>La</strong> Réunion, présente dans<br />
divers secteurs d’activité : automobile,<br />
grande distribution, ameublement,<br />
motos, bateaux... Son effectif total est<br />
de 2 800 salariés, dont 1 600 dans<br />
l’automobile. Suite à la crise de 2008,<br />
mais aussi à <strong>des</strong> erreurs de management,<br />
les ventes de véhicules légers<br />
ont baissé de 30 % à <strong>La</strong> Réunion,<br />
mettant ses comptes dans le rouge<br />
(230 millions d’euros de dettes). Aujourd’hui,<br />
les licenciements économiques,<br />
ruptures conventionnelles et<br />
licenciements abusifs ont atteint le<br />
chiffre de 700, entraînant mauvaises<br />
conditions de travail, surcharge de<br />
travail, stress… En mars 2010, le président<br />
du groupe Caillé a demandé à<br />
bénéfi cier de la procédure de sauvegarde,<br />
conséquence de sa mauvaise<br />
gestion et de mauvaises décisions.<br />
Dans ce moment crucial et diffi cile,<br />
mes camara<strong>des</strong> et moi-même tenons<br />
à remercier la fédération de la Métallurgie<br />
pour son soutien. Je suis fi er<br />
d’être présent aujourd’hui dans cette<br />
salle, parmi <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> venus de<br />
tous les horizons.<br />
Jérôme JUBAN,<br />
ISRI France Reichshoffen<br />
Je tiens à remercier mes camara<strong>des</strong><br />
grâce à qui notre délégué syndical,<br />
que la direction voulait licencier pour<br />
fait de grève, a été réintégré à son<br />
poste de travail. Ce qui s’est passé<br />
dans mon entreprise se passe partout<br />
en France. Nous devons donc être<br />
solidaires et répondre aux appels qui<br />
visent à défendre <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> attaqués.<br />
Jean-Paul MACE,<br />
SNR Roulements Argonay<br />
Ces dernières années, notre patron<br />
nous a fait payer la crise, en pesant<br />
sur la masse salariale, en mettant les<br />
intérimaires au chômage en période<br />
de baisse d’activité, en plaçant les<br />
salariés en CDI au chômage partiel,<br />
en multipliant les ruptures conventionnelles,<br />
etc. Il en a même largement<br />
profi té puisqu’il a enregistré en 2010<br />
les plus gros profi ts de son histoire et<br />
nous en payons les conséquences,<br />
avec <strong>des</strong> conditions de travail de plus<br />
en plus dures pour <strong>des</strong> effectifs de<br />
plus en plus restreints (– 400 emplois<br />
en trois ans). Cette situation, bien <strong>des</strong><br />
entreprises la connaissent et nous<br />
avons <strong>des</strong> diffi cultés à instaurer un<br />
rapport de force. D’où la nécessité<br />
d’avoir <strong>des</strong> revendications claires et<br />
simples à comprendre. Nous sommes<br />
par exemple favorables à une augmentation<br />
de salaire uniforme de<br />
300 euros par mois car cela s’avère
nécessaire face à l’individualisme. Il<br />
nous semblerait également nécessaire,<br />
pour faire face à l’envolée du<br />
prix <strong>des</strong> produits de première nécessité,<br />
de nous battre pour une échelle<br />
mobile <strong>des</strong> salaires indexée sur un<br />
indice établi par la CGT. Enfi n, nous<br />
devons exiger la fi n <strong>des</strong> heures supplémentaires<br />
et leur conversion en<br />
emplois.<br />
Antoinette DONZINI,<br />
PSA Rennes<br />
Les dernières années ont été dures<br />
dans le secteur de l’automobile. Notre<br />
usine est par exemple passée de<br />
9.000 à 6 000 salariés en trois ans,<br />
accroissant de ce fait la charge de<br />
travail <strong>des</strong> salariés et dégradant leurs<br />
conditions de travail. Nous avons<br />
donc été amenés à améliorer notre<br />
qualité de vie syndicale pour contrecarrer<br />
la stratégie visant à travailler<br />
toujours plus avec de moins en moins<br />
de salariés. Nous nous sommes<br />
ainsi fi xé <strong>des</strong> objectifs revendicatifs,<br />
de renforcement, de formation, de<br />
rajeunissement, de féminisation, de<br />
transparence et de démocratisation<br />
envers les salariés et d’ouverture vers<br />
les syndicats <strong>des</strong> entreprises soustraitantes.<br />
Ce travail a payé puisque nous avons<br />
réussi à faire reculer notre direction en<br />
lui imposant <strong>des</strong> créations de poste et<br />
une baisse de cadence <strong>des</strong> chaînes<br />
de production. Il nous a également<br />
permis d’enregistrer plus de vingt<br />
adhésions depuis le début de l’année<br />
et de remporter les dernières élections<br />
professionnelles. Forts de cette<br />
confi ance nouvelle, nous poursuivons<br />
notre travail avec le personnel afi n de<br />
défendre les revendications de tous<br />
les salariés.<br />
Michelle CROCHEMORE,<br />
retraitée, Alcatel <strong>La</strong>nnion<br />
Après six ans de procédure, nous<br />
avons réussi, avec six militants, à faire<br />
condamner Alcatel Lucent France<br />
pour discrimination syndicale et obtenu<br />
730 000 euros de provisions,<br />
ainsi que 16 800 euros pour la fédération<br />
de la Métallurgie. Je tiens plus<br />
particulièrement à remercier François<br />
Clerc pour son travail, ainsi que l’Inspecteur<br />
du travail qui a toujours été<br />
présent durant cette longue procédure.<br />
Au-delà de la légitime réparation<br />
<strong>des</strong> militants, c’est le renforcement de<br />
la CGT qui est recherché. En protégeant<br />
les militants, c’est en effet l’activité<br />
syndicale que l’on défend. C’est<br />
une invitation à nous rejoindre et les<br />
premiers succès nous encouragent<br />
à continuer la lutte contre toutes les<br />
autres formes de discrimination.<br />
Cyril MONJE,<br />
Eurocopter <strong>La</strong> Courneuve<br />
Mon syndicat a toujours énormément<br />
souffert de discrimination mais nous<br />
commençons à relever la tête avec de<br />
nouvelles adhésions et une progression<br />
aux élections professionnelles.<br />
Nous avons accueilli <strong>des</strong> jeunes adhérents<br />
à qui nous n’avons pas hésité<br />
à confi er <strong>des</strong> responsabilités et je<br />
crois que nous avons fait le bon choix<br />
car cela nous a permis de progresser.<br />
Nous sommes porteurs d’idées et<br />
suscitons la confi ance du personnel.<br />
Nous sommes donc dans une bonne<br />
dynamique, même si notre marge de<br />
progression reste énorme.<br />
Ahil ABDELKRIM,<br />
STX St-Nazaire<br />
Depuis la fermeture <strong>des</strong> chantiers<br />
de <strong>La</strong> Seyne et du Havre, il ne reste<br />
plus que deux chantiers navals en<br />
France : STX pour les constructions<br />
civiles et DSNS pour les constructions<br />
militaires. <strong>La</strong> France, qui compte<br />
<strong>des</strong> milliers de kilomètres de côte, a<br />
laissé s’appauvrir sa construction navale,<br />
qui était pourtant une référence<br />
dans le monde entier et grande pourvoyeuse<br />
d’emplois. Les effectifs sont<br />
en baisse fl agrante, les métiers étant<br />
peu attirants, mal payés, pénibles et<br />
les salariés de plus en plus souvent<br />
soumis à la fl exibilité et à la polyvalence.<br />
Depuis plusieurs mois, le secteur<br />
de la construction se diversifi e<br />
vers les énergies marines renouvelables<br />
où un marché énorme s’ouvre<br />
aux entreprises, sans parler <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />
de l’Etat. Malheureusement, la soustraitance<br />
étrangère se développe<br />
fortement au détriment de la main<br />
d’œuvre locale, sous prétexte que<br />
celle-ci serait insuffi sante, ce qui est<br />
faux, cette pratique étant uniquement<br />
motivée par la recherche de gains de<br />
productivité.<br />
Dans ce contexte, il nous semblerait<br />
judicieux de créer au sein de notre<br />
Fédération une branche Navale qui<br />
regrouperait les petites et gran<strong>des</strong> entreprises<br />
du secteur pour faire converger<br />
nos revendications. Je tiens par<br />
ailleurs à souligner un point positif,<br />
la volonté de notre fédération de<br />
construire et de défendre la mise en<br />
place d’une convention régionale de<br />
la Métallurgie. Nous devons faire plier<br />
l’UIMM sur ce sujet primordial pour le<br />
progrès social <strong>des</strong> travailleurs.<br />
Abed FELLAH,<br />
Claas Woippy<br />
Dans notre entreprise, nous sommes<br />
passés d’une activité saisonnière à 42<br />
heures par semaine sur neuf mois,<br />
l’usine étant fermée trois mois par an,<br />
avec maintien du salaire. Concernant<br />
nos négociations salariales, la direction<br />
nous propose chaque année un<br />
programme de fabrication et c’est<br />
sur cette base que nous négocions<br />
le temps de travail et les salaires. En<br />
ce qui concerne l’emploi, il faudrait se<br />
battre pour que tous les salariés précaires<br />
passent en CDI. Les syndicats<br />
doivent dire « stop ! » à la précarité<br />
et faire embaucher tous les précaires.<br />
Nous devons également nous battre<br />
pour les salaires, les conditions de<br />
travail et la retraite, sujet sur lequel les<br />
jeunes ne nous ont pas suivis dans<br />
les manifestations.<br />
Xavier PETRACHI,<br />
Airbus Toulouse<br />
Je souhaiterais attirer l’attention du<br />
congrès sur les mandats accordés par<br />
la CGT, en particulier celui de délégué<br />
syndical central, dont le rôle est assez<br />
important au sein de la CGT. Lors du<br />
38 ème congrès, nous avions débattu de<br />
leur désignation et décidé que seule<br />
la Fédération était habilitée à les désigner.<br />
Ils font donc partie de plein<br />
droit de la Direction fédérale mais la<br />
question de leur rôle est posée. Les<br />
DSC sont en effet souvent happés par<br />
leur travail institutionnel et la plupart<br />
d’entre eux sont absents <strong>des</strong> activités<br />
de la Fédération et <strong>des</strong> territoires.<br />
Au vu de leurs responsabilités et <strong>des</strong><br />
enjeux actuels, il semble donc temps<br />
que la Fédération développe un collectif<br />
spécifi que, à l’instar de celui qui<br />
existe pour les comités européens. Il<br />
faut aussi que <strong>des</strong> jeunes s’engagent<br />
dans cette responsabilité.<br />
Eric MOULIN,<br />
ex-ThyssenKrupp L’Horme<br />
Je souhaiterais parler <strong>des</strong> conséquences<br />
de l’externalisation <strong>des</strong><br />
sphères de décision <strong>des</strong> groupes hors<br />
de France. Nos patrons sont en effet<br />
ceux qui gèrent nos entreprises au<br />
quotidien, mais ce ne sont pas eux<br />
qui prennent les décisions. On ne voit<br />
jamais les véritables décisionnaires<br />
alors que ce sont eux qui ont droit<br />
de vie et de mort sur nos emplois et<br />
nous n’avons pas beaucoup d’outils<br />
pour leur faire face. Nos camara<strong>des</strong><br />
de Renault Trucks Lyon ont lancé une<br />
idée intéressante, celle du comité interentreprises<br />
et même si sa mise en<br />
41 4
42<br />
place demandera du temps, c’est une<br />
bonne base de travail pour prévenir<br />
les conséquences de ce phénomène.<br />
Un autre sujet me tient à cœur : l’unité<br />
syndicale au niveau national. Sur un<br />
sujet tel que les retraites, nous avons<br />
eu du mal à organiser <strong>des</strong> manifestations<br />
car nous avons dû non seulement<br />
négocier avec le gouvernement<br />
mais aussi avec les autres organisations<br />
syndicales. Puis une fois le mouvement<br />
terminé, chacun est reparti de<br />
son côté, comme le montre l’accord<br />
sur les retraites complémentaires,<br />
qui a été signé par trois organisations<br />
syndicales. Quel que soit son résultat,<br />
l’élection présidentielle de 2012 ne<br />
permettra donc pas de régler ce sujet.<br />
Ali KAYA,<br />
Renault Flins<br />
Suite à la crise de 2008, <strong>des</strong> milliards<br />
d’euros d’ai<strong>des</strong> publiques ont été<br />
déversés sur Renault et les autres<br />
constructeurs automobiles, ce qui<br />
n’a pas empêché ces derniers d’annoncer<br />
de nouvelles délocalisations<br />
et de continuer à réduire les effectifs.<br />
Cet argent s’est donc transformé en<br />
profi ts puisqu’ils n’en ont jamais enregistré<br />
autant (3,5 milliards d’euros<br />
pour Renault en 2010). Cela pose la<br />
question <strong>des</strong> fonds que l’on verse à<br />
ces entreprises sans aucun contrôle<br />
sur leur activité.<br />
A Flins, notre situation n’est pas<br />
simple. Nous n’avons jamais défendu<br />
l’idée que la Clio 4 devait seulement<br />
être fabriquée à Flins mais combattu<br />
la volonté de notre direction de nous<br />
mettre en concurrence avec les travailleurs<br />
de Bursa (Turquie). Pour<br />
notre part, nous ne rentrons pas dans<br />
ce jeu-là et émettons l’idée qu’il faut<br />
répartir l’emploi entre tous les sites<br />
du Groupe pour qu’il n’y ait aucune<br />
suppression d’emploi. Cela implique<br />
qu’il faut prendre l’argent là où<br />
il est, c’est-à-dire dans les<br />
profi ts de ces grands<br />
groupes qui<br />
n’ont jamais<br />
été aussi<br />
importants.<br />
Sylvain MARSAUD,<br />
CATU Bagneux<br />
Depuis la création du syndicalisme, la<br />
répression syndicale a souvent été le<br />
lot quotidien de nos militants et élus.<br />
Beaucoup de nos camara<strong>des</strong> sont<br />
victimes de licenciements abusifs car<br />
ils remettent en cause <strong>des</strong> choix de<br />
gestion capitaliste. Face à cette répression<br />
féroce et souvent sournoise,<br />
les militants portent la contradiction<br />
devant les inspections du travail qui<br />
refusent souvent ces deman<strong>des</strong> de<br />
licenciement. Les patrons, non satisfaits<br />
de ces décisions engagent alors<br />
<strong>des</strong> recours hiérarchiques auprès de<br />
la DGT (direction générale du travail).<br />
Suite à une action de l’USTM 92 devant<br />
le ministère du Travail, nous<br />
avons depuis quelques mois <strong>des</strong> rencontres<br />
régulières avec les dirigeants<br />
de la DGT. J’ai été chargé de piloter<br />
cette démarche, que nous sommes<br />
les seuls à mener et qui nous a permis<br />
de faire réintégrer certains de nos<br />
camara<strong>des</strong>. Vu le nombre important<br />
de dossiers adressés à la DGT, un<br />
communiqué fédéral sera envoyé<br />
prochainement aux USTM pour les<br />
inviter à prendre rendez-vous avec les<br />
DGT afi n de défendre les camara<strong>des</strong><br />
victimes de telles procédures. <strong>La</strong> fédération<br />
CGT de la Métallurgie doit apporter<br />
son soutien, sa solidarité et sa<br />
fraternité à ces camara<strong>des</strong> qui font la<br />
fi erté de notre organisation syndicale.<br />
Michel PERRAUD,<br />
Métaux retraités Montpellier<br />
Je tiens à rappeler que l’on n’a jamais<br />
vu une pelle creuser un trou seule.<br />
On peut certes utiliser une pelle mécanique<br />
voire un mécanisme encore<br />
plus sophistiqué, mais il ne pourra y<br />
avoir de valeur ajoutée que si celle-ci<br />
est pilotée par un humain. Par conséquent,<br />
seul le travail est créateur de<br />
valeur ajoutée. En tant que syndicalistes,<br />
nous devons nous préoccuper<br />
de cette question. Pour nous, le profi t<br />
n’a pas de légitimité et la valeur ajoutée<br />
doit être répartie entre salaires<br />
direct et indirects. Quant au capital<br />
variable créé par le travail, il doit servir<br />
à la reproduction de la force de travail,<br />
ce qui veut dire que <strong>des</strong> institutions<br />
telles que la Sécurité sociale, l’Education<br />
nationale ou le service public<br />
hospitalier en font partie. Or si nous<br />
avons <strong>des</strong> revendications à poser,<br />
nous pouvons les poser soit en pourcentage,<br />
soit en somme fi xe mais, à<br />
un moment, il faut bien raisonner de<br />
manière globale et constater qu’entre<br />
1982 et 1989, le capital variable (soit<br />
la part de la valeur ajoutée qui revient<br />
aux salariés) a diminué de 10 %.<br />
Kamal AHAMADA,<br />
Bosch Vénissieux<br />
Lorsque je leur dis que je travaille<br />
chez Bosch, mes camara<strong>des</strong> me plaignent<br />
souvent. Ces derniers temps,<br />
nous avons effectivement dû négocier<br />
énormément de départs, individuels<br />
ou collectifs. Comment lutter contre<br />
les moyens fi nanciers importants mis<br />
en œuvre par la société Bosch et la<br />
dégradation <strong>des</strong> conditions de travail<br />
pour empêcher l’exode <strong>des</strong> salariés ?<br />
D’abord, en construisant avec eux <strong>des</strong><br />
actions. Ensuite, comme l’a préconisé<br />
la commission de réindustrialisation<br />
au sein de laquelle nous avons joué<br />
un rôle important, en réorientant notre<br />
site vers la production de panneaux<br />
photovoltaïques. Cela représentera<br />
un défi car nous devrons nous former<br />
et nous adapter à ce changement<br />
mais notre site a déjà souvent montré<br />
qu’il était capable de relever les défi s.<br />
C’est le travail de la CGT et <strong>des</strong> salariés<br />
qui a permis d’éviter le drame qui<br />
se profi lait pour notre site.<br />
Daniel ROMESTAN,<br />
Dassault retraités Anglet<br />
Tout au long de son histoire, la CGT a<br />
entretenu <strong>des</strong> rapports avec le mouvement<br />
mutualiste. Ne devrions-nous<br />
pas inventer de nouveaux rapports<br />
entre mouvement mutualiste et mouvement<br />
syndical ? Ne devrions-nous<br />
pas également réfl échir aux rapports<br />
entre mouvement syndical et partis<br />
politiques quand on voit que les pério<strong>des</strong><br />
qui ont vu les avancées les plus<br />
importantes pour la classe ouvrière<br />
sont celles où ont coïncidé mouvement<br />
social et alternative politique ?<br />
Stéphane WIPF,<br />
Alpaci Imbsheim<br />
J’aimerais vous faire part du confl it<br />
que nous avons connu dans notre<br />
entreprise lors <strong>des</strong> NAO de novembre<br />
2010. Notre patron ne voulait pas parler<br />
d’augmentation générale mais voulait<br />
nous faire accepter une restructuration<br />
<strong>des</strong> salaires. Nous avons donc<br />
consulté les salariés qui ont aussitôt<br />
déclenché une grève suivie par 85 %<br />
du personnel. Cela a soudainement<br />
fait changer d’avis notre patron et nous<br />
avons obtenu 40 euros d’augmentation<br />
générale, avec une prime de 240<br />
euros en fi n d’année. Si nous avons pu<br />
gagner, c’est grâce à notre travail de<br />
terrain car plus on se rapproche <strong>des</strong><br />
salariés, plus on gagne leur confi ance.
Bilan fi nancier<br />
et enjeux <strong>des</strong> ressources<br />
fi nancières fédérales<br />
Anna POISSY<br />
Rakon Argenteuil, membre du Bureau fédéral<br />
Nous allons revoir ensemble l’activité<br />
de la politique fi nancière sur les trois<br />
années passées. Des mandats lui<br />
avaient été confi és lors du précédent<br />
congrès, faisons ensemble le point.<br />
Le propre même de la politique fi nancière,<br />
c’est de répondre et permettre<br />
à toutes les activités de se déployer<br />
selon les décisions du Congrès. Nous<br />
pouvons dire que la mission est plutôt<br />
réussie. Nous constatons que nous<br />
avons épongé nos dettes et que les<br />
trois derniers exercices sont positifs<br />
contrairement aux précédents. Mais<br />
pour autant nous n’avons pas réduit<br />
notre activité.<br />
Tout au long de ce mandat, nous<br />
avons œuvré à notre renforcement,<br />
en tenant, entre autres, onze initiatives<br />
sur la syndicalisation en particulier.<br />
Un livret sur la syndicalisation a<br />
été réalisé. Le collectif vie syndicale a<br />
été très actif et a fortement été sollicité<br />
par l’ensemble de nos bases. L’objectif<br />
<strong>des</strong> 100 000 adhérents n’est pas<br />
atteint aujourd’hui, mais il reste réalisable.<br />
Le mécanisme du panier percé<br />
semble éradiqué et nous sommes<br />
dans une ascension intéressante en<br />
nombre de syndiqués.<br />
Nous avons également investi dans<br />
la formation syndicale qui a joué un<br />
grand rôle, avec ses stages CHSCT<br />
et ECO-CE. Ces stages ont su être<br />
réadaptés pour mieux répondre aux<br />
attentes et aux besoins de nos élus.<br />
<strong>La</strong> formation syndicale a permis d’appréhender<br />
pour nombre de camara<strong>des</strong><br />
leurs responsabilités. Le stage<br />
direction syndicale a particulièrement<br />
été apprécié. Nous le préconisons<br />
aux camara<strong>des</strong> qui prennent <strong>des</strong> responsabilités.<br />
Comme vous le voyez<br />
notre démarche demeure sur tous<br />
les points, attentive aux sollicitations<br />
et aux nécessités de nos syndicats et<br />
syndiqués.<br />
Ce qui nous permet de répondre à<br />
deux attentes, la première est de<br />
nous orienter vers une réelle représentativité<br />
dans le pays, la seconde<br />
étant de nous donner les moyens de<br />
notre activité. Souvenons-nous de la<br />
mise en place de Cogétise en 2007<br />
et <strong>des</strong> controverses qui l’ont accompagnée.<br />
Aujourd’hui, c’est un outil qui<br />
fonctionne tout en pointant quelques<br />
diffi cultés.<br />
Des syndicats très marginaux, ne se<br />
sont toujours pas inscrits dans la mutualisation<br />
<strong>des</strong> moyens solidaires et<br />
ne respectent pas les reversements.<br />
Nous avions pointé la nécessité du<br />
1 % du salaire pour la cotisation et<br />
nous avons peu avancé dans ce domaine.<br />
Beaucoup de syndicats, de<br />
sections syndicales restent sur une<br />
cotisation forfaitisée, ce qui n’est pas<br />
statutaire, encore moins équitable et<br />
ne peut répondre aux nécessités de<br />
notre syndicalisme. <strong>La</strong> politique fi nancière<br />
pourrait se rapprocher de ces<br />
syndicats pour tenter de dépasser,<br />
ensemble, cette problématique. Le<br />
renfort d’un camarade en activité à la<br />
fédération pour faire le lien entre « vie<br />
syndicale et fi nances » peut certainement<br />
concorder à cette requête.<br />
Un autre problème a été également<br />
pointé concernant le fi nancement<br />
<strong>des</strong> USTM. Certains préconisant la<br />
modulation pour y remédier. Philippe<br />
Martinez l’a souligné dans son rapport<br />
d’ouverture : « prenons le temps de la<br />
réfl exion, en tenant compte de tous les<br />
tenants et aboutissants pour prendre<br />
la meilleure décision ». Nous vous<br />
proposons de constituer une commission<br />
qui travaillera sur <strong>des</strong> projections<br />
qui nous aideront à prendre la décision<br />
de l’orientation à retenir dans la<br />
première année du mandat.<br />
Ce que je peux vous dire aujourd’hui<br />
c’est que nous avons amplifi é nos<br />
ai<strong>des</strong> en direction <strong>des</strong> territoires et<br />
43 4
44<br />
<strong>des</strong> départements avec la mise en<br />
place de l’activité territoires. Cette<br />
activité répond à la demande d’être<br />
au plus près. Un réel déploiement de<br />
l’activité a été accompli. Nombre de<br />
camara<strong>des</strong> sur cette activité sont rémunérés<br />
totalement ou partiellement<br />
par la Fédération. Des moyens leurs<br />
ont été alloués pour le fonctionnement<br />
et leurs frais sont pris en charge.<br />
Des rencontres <strong>des</strong> territoires, <strong>des</strong><br />
USTM et <strong>des</strong> journées d’étu<strong>des</strong> spécifi<br />
ques décentralisées pour aider<br />
nos syndicats ont été effectuées. Des<br />
mises à disposition, <strong>des</strong> détachements<br />
de camara<strong>des</strong> ont été réalisés<br />
selon nos décisions de congrès,<br />
ainsi que <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> ponctuelles aux<br />
départements. Cela a permis un réel<br />
déploiement de l’outil départemental,<br />
<strong>des</strong> USTM ont vu le jour et d’autres<br />
pourraient suivre.<br />
Il nous faut poursuivre notre exigence<br />
pour la reconnaissance d’un syndicalisme<br />
d’utilité publique. Il nous<br />
faut poursuivre notre travail avec les<br />
DSC et conquérir de nouveaux droits<br />
syndicaux dans l’ensemble de nos<br />
groupes. Un premier travail signifi catif<br />
a été conduit dans le cadre de la<br />
préparation de notre congrès, ce qui<br />
nous permet de croire à la potentielle<br />
opportunité de gagner.<br />
Un congrès qui s’élève à plus de<br />
700 000 euros en dépense mais affi<br />
che près de 300 000 en recettes.<br />
L’autofi nancement <strong>des</strong> initiatives a<br />
été un exercice permanent dans tous<br />
les domaines et reste incontournable<br />
pour mieux répondre aux sollicitations.<br />
C’est la prise en compte du<br />
budget par l’ensemble de la Direction<br />
fédérale qui a permis cette réussite.<br />
<strong>La</strong> Fédération, c’est aussi la rémunération<br />
de salariés techniques et<br />
de responsables politiques. Nous<br />
sommes toujours vigilants sur cette<br />
ligne, mais nous avons fait évoluer<br />
considérablement salaires et qualifi<br />
cations pour notre personnel technique.<br />
Dans la prochaine mandature<br />
il nous faudra certainement revoir les<br />
salaires <strong>des</strong> politiques avec le souci<br />
de les faire également évoluer. Leurs<br />
rémunérations sont stagnantes depuis<br />
plusieurs années. Nous nous<br />
dirigeons vers une politique salariale<br />
contrôlée mais qui doit aussi prendre<br />
en compte les besoins du salariat.<br />
<strong>La</strong> politique revendicative a été fortement<br />
sollicitée, elle a répondu avec<br />
responsabilité et effi cience. Les Assises<br />
de l’automobile, <strong>des</strong> services<br />
de l’automobile et de l’aéronautique<br />
se sont tenues dans cet esprit de<br />
réponse aux besoins dans la mutualisation<br />
<strong>des</strong> moyens solidaires. Des<br />
journées d’étu<strong>des</strong> ont été réalisées<br />
sur différents thèmes : GPEC, salaires,<br />
emploi et pénibilité, protection<br />
sociale et retraite, sans oublier toutes<br />
les initiatives sur les retraites, l’emploi<br />
ou les salaires.<br />
L’UFR qui a tenu son 9 e congrès en<br />
2009 s’est inscrite dans toutes les<br />
activités que ce soit en termes de<br />
syndicalisation, de revendications ou<br />
de réponse aux besoins <strong>des</strong> syndiqués.<br />
Une réelle vie syndicale a été<br />
rondement menée avec les membres<br />
de son conseil national qui couvre<br />
l’Hexagone sur notre profession.<br />
L’UFICT avec son 10 e congrès en<br />
2010 se construit et se forme. Des<br />
sessions de formations spécifi ques<br />
ont été tenues et pointent <strong>des</strong> avancées<br />
prometteuses. Cette spécifi -<br />
cité est un réel besoin au regard de<br />
l’emploi de notre profession, cette<br />
catégorie professionnelle change et<br />
s’interroge et nous ne sommes pas<br />
étrangers à ce phénomène. Un potentiel<br />
existe, il nous faut l’investir avec<br />
une grande détermination et l’aide de<br />
tous, les moyens seront à adapter.<br />
Le collectif Femmes/Mixité a beaucoup<br />
œuvré dans ce mandat. Il a<br />
écrit <strong>des</strong> tracts, il a forgé <strong>des</strong> repères<br />
revendicatifs pour l’aide aux syndicats.<br />
Il a pu procéder à ses assises, il<br />
poursuit aujourd’hui son activité avec<br />
l’objectif de se rajeunir et mieux se<br />
calquer à la réalité du terrain.<br />
Le collectif Jeunes a pris son essor.<br />
Ces jeunes métallurgistes ont su aiguiser<br />
leurs outils marquant ainsi leur<br />
empreinte dans notre syndicalisme.<br />
Des jeunes biens plus responsables<br />
et décidés à tenir leur place contrairement<br />
aux stéréotypes.<br />
Ils ont, eux aussi, tenu leurs assises<br />
le 9 février 2011 et notre Fédération<br />
a largement contribué à la réussite<br />
de cette initiative. <strong>La</strong> rencontre <strong>des</strong><br />
jeunes dans notre congrès ce mercredi<br />
saura, sans aucun doute, prendre<br />
le tournant décisif d’une future direction<br />
responsable et rajeunie portant<br />
tous les espoirs pour les générations<br />
futures.<br />
Toutes ces activités se retrouvent<br />
dans la communication qui véhicule,<br />
au-delà de nos rangs, nos repères,<br />
nos revendications, nos exigences et<br />
les moyens pour les mettre en œuvre.<br />
C’est une réelle force pour notre activité<br />
: Courrier Fédéral, Courrier de<br />
l’UFICT, activité UFR, les dossiers,<br />
les tracts nationaux, les affi ches, les<br />
déclarations fédérales les comptes<br />
<strong>rendu</strong>s et, bien entendu, le site internet<br />
nouvellement refait. Cette mise<br />
en commun nous ouvre de nouvelles<br />
perspectives. Elle renforce encore<br />
plus notre utilité publique et répond<br />
aux exigences de nos syndiqués.<br />
Cette ligne est importante dans notre<br />
budget, pour autant un regard attentif<br />
sur nos dépenses a permis malgré<br />
l’expansion de cette activité de<br />
les contenir. C’est une plus grande<br />
et meilleure communication pour un<br />
budget bordé et responsable.<br />
<strong>La</strong> politique nationale et internationale<br />
qui traverse l’économie de notre pays<br />
et par conséquent nos industries,<br />
nous amène à nous ouvrir davantage<br />
sur mondialisation avec l’exigence<br />
d’une industrie forte en France et en<br />
Europe. C’est dans l’optique de cette<br />
orientation que nous avons développé<br />
: un syndicalisme mondialisé solidaire<br />
et offensif qui concorde à nos<br />
besoins. C’est le sens qu’ont pris les<br />
activités Europe et inter, nombre de<br />
syndicats et groupes ont pu apprécier<br />
ce travail. Nous pourrions cependant<br />
mieux relater la richesse de nos interventions,<br />
de nos activités dans ce<br />
domaine, car cette activité est encore<br />
souvent méconnue. Pourquoi ne pas<br />
nous orienter vers un encart régulier<br />
relatant nos initiatives pour mieux les<br />
apprécier et nous en saisir ?
Vous aurez compris que nous n’avons<br />
pas l’ambition d’une orientation<br />
budgétaire recroquevillée, mais au<br />
contraire d’une politique fi nancière téméraire<br />
et imaginative pour rester en<br />
adéquation avec notre activité. Des<br />
recettes peuvent être travaillées pour<br />
pallier aux restrictions budgétaires<br />
incontournables de notre budget. Là<br />
encore nous avons mis les moyens<br />
humains de cette volonté de contenir<br />
budget tout en déployant l’activité.<br />
Pour cela il nous faut rester vigilants<br />
sur nos dépenses tout en étant exigeants<br />
et créatifs sur nos recettes.<br />
Débat<br />
Ludovic BOUVIER,<br />
Sevelnord Bouchain<br />
Je souhaiterais savoir ce qu’est un<br />
« syndicat d’utilité publique » car je<br />
pensais que la CGT était un syndicat<br />
révolutionnaire.<br />
Cyril MONJE,<br />
Eurocopter <strong>La</strong> Courneuve<br />
Nous avons eu beaucoup de diffi cultés<br />
à faire comprendre le nouveau<br />
mode de fi nancement Cogétise aux<br />
syndicats de notre département. Il a<br />
notamment fallu envoyer <strong>des</strong> courriers<br />
aux syndicats et aux UL pour leur<br />
expliquer le mode de fi nancement <strong>des</strong><br />
USTM. Il me semblerait donc important<br />
que la Fédération s’exprime pour<br />
rappeler aux unions locales comment<br />
tout cela fonctionne.<br />
Anna POISSY,<br />
Rakon Argenteuil<br />
Nous avons beaucoup écrit sur ce<br />
sujet dans Le Courrier fédéral. Nous<br />
avons même organisé <strong>des</strong> réunions<br />
de trésoriers, mais je crois que c’est<br />
le rôle de chacun que de débattre de<br />
tout cela. On peut effectivement rappeler<br />
le fonctionnement de Cogétise.<br />
Nous avons proposé d’ouvrir un débat<br />
sur les moyens fi nanciers que l’on<br />
pourrait donner à nos outils départementaux.<br />
Je crois qu’il faut s’en saisir<br />
et que les camara<strong>des</strong> <strong>des</strong> départements<br />
doivent en débattre.<br />
Quant à la notion de « syndicat d’intérêt<br />
public », il s’agirait de faire en sorte<br />
que la CGT soit reconnue comme<br />
d’intérêt public et puisse, à ce titre,<br />
bénéfi cier de fi nancements.<br />
Coskun ERDOGAN,<br />
Behr Lorraine, Hamback<br />
Certains adhérents nous font remarquer<br />
que la cotisation à la CGT est<br />
Cette option que nous avons choisie<br />
depuis deux congrès a porté ses fruits<br />
mais il y a encore du potentiel si nous<br />
tenons ensemble le gouvernail :<br />
• poursuivre notre objectif <strong>des</strong> 100 000<br />
adhérents ;<br />
• travailler avec un collectif pour<br />
tendre vers le 1 % de la cotisation ;<br />
• conquérir <strong>des</strong> droits nouveaux avec<br />
l’aide <strong>des</strong> DSC et <strong>des</strong> groupes ;<br />
• améliorer partout notre vie syndicale<br />
et mutualiser les moyens ;<br />
• poursuivre notre ambition d’un syndicalisme<br />
d’utilité publique ;<br />
• conjuguer l’exigence de notre acti-<br />
la plus élevée de toutes les organisations<br />
syndicales. En appliquant la<br />
règle du 1 %, elle revient en effet à 10<br />
ou 12 euros contre 5 ou 6 euros dans<br />
les autres syndicats. Je pense que si<br />
notre cotisation était moins élevée,<br />
nous aurions davantage d’adhérents.<br />
Eric LALOT,<br />
Valéo Amiens<br />
J’ai noté dans le compte de gestion<br />
2009 que la rubrique « réunions et<br />
déplacements » avait progressé de<br />
85 000 euros et je souhaitais savoir<br />
pourquoi.<br />
Anna POISSY<br />
Cela tient tout simplement au fait que<br />
l’équipe fédérale a été renforcée et<br />
que la vie fédérale a nécessité davantage<br />
de déplacements.<br />
De la salle<br />
Il ne faut pas stigmatiser les syndicats<br />
qui n’appliquent pas le 1 % et qui<br />
essayent de faire le maximum pour<br />
écouter les salariés. Certains salariés<br />
sont en effet tellement endettés<br />
qu’il nous arrive parfois de payer leur<br />
carte. L’argent est certes le nerf de la<br />
guerre mais nous devons aussi être<br />
solidaires.<br />
Michelle GAITON,<br />
Thyssen Angers<br />
Je voudrais savoir pourquoi le montant<br />
du FNI a été nul sur les années<br />
2007 à 2009.<br />
Anna POISSY<br />
Tout simplement parce que nous<br />
n’avons pas fait de demande de FNI<br />
sur cette période. Il n’y a donc eu ni<br />
entrée ni sortie sur cette ligne<br />
Pour en revenir au montant de la cotisation,<br />
il ne s’agit pas de stigmatiser<br />
vité revendicative avec le suivi budgétaire<br />
approprié ;<br />
• un budget qui devra prendre en<br />
compte rajeunissement et situation de<br />
nos équipes.<br />
Si nous voulons ensemble construire<br />
le syndicalisme de demain donnonsnous<br />
les moyens avec responsabilités,<br />
imagination et appétit. C’est la<br />
route que je vous propose de suivre<br />
pour les trois prochaines années.<br />
les syndicats qui n’appliquent pas<br />
une cotisation de 1 %, même si ce<br />
taux nous semble juste. Ce que nous<br />
souhaitons, c’est que la question soit<br />
posée chaque année, dans l’idée de<br />
tendre vers un taux de cotisation de<br />
1 %.<br />
Proposition de résolution dans le cadre<br />
<strong>des</strong> nouvelles obligations comptables<br />
<strong>La</strong> fédération de la Métallurgie est, comme toutes<br />
les autres fédérations, assujettie à <strong>des</strong> obligations<br />
comptables. A ce titre, nous devons apporter <strong>des</strong><br />
modifi cations à nos statuts. Comme nous n’en<br />
avons pas débattu, nous vous proposons d’adopter<br />
une résolution qui désignera les instances fédérales<br />
chargées d’arrêter et de valider les comptes, sachant<br />
que les budgets prévisionnels resteront de la<br />
responsabilité du CEF.<br />
« Dans le cadre <strong>des</strong> nouvelles obligations comptables,<br />
nous devons acter les procédures suivantes<br />
afi n d’être en conformité.<br />
A chaque exercice annuel, une réunion du bureau<br />
fédéral sera convoquée, à laquelle le commissaire<br />
aux comptes assistera. Une présentation comptable<br />
sera faite et permettra de valider les comptes et de<br />
les arrêter.<br />
Quarante-cinq jours après la tenue du bureau fédéral,<br />
un CEF sera convoqué où l’approbation <strong>des</strong><br />
comptes sera portée à l’ordre du jour. Le Commissaire<br />
aux comptes assistera également à ce CEF.<br />
Dans les trois mois suivant l’approbation <strong>des</strong><br />
comptes, les comptes devront être publiés au Journal<br />
Offi ciel et, de préférence, avant le 31 décembre<br />
de l’année suivant l’exercice. »<br />
<strong>La</strong> résolution est adoptée.<br />
45 4
46<br />
Rapport de la Commission<br />
fi nancière et de contrôle<br />
Lucien GRIMAULT<br />
Président de la Commission Financière et de Contôle<br />
Tout d’abord, je voudrais avoir une<br />
pensée plus particulière pour Henri<br />
Pucheux qui nous a quittés brutalement<br />
et qui faisait partie de la Commission<br />
Financière et de Contrôle<br />
(CFC). Je voudrais également souhaiter<br />
un bon rétablissement à Marc<br />
Barthel, qui était au dernier congrès,<br />
Président de la CFC.<br />
<strong>La</strong> CFC tient à rappeler son rôle et sa<br />
place qui lui sont propres et conformes<br />
aux statuts de la CGT.<br />
Chaque organisation doit alimenter<br />
un débat sur les ressources fi nancières<br />
dont chacune dispose. Cela<br />
suppose de s’interroger ensemble sur<br />
le niveau <strong>des</strong> ressources fi nancières<br />
de notre fédération, la part <strong>des</strong> cotisations<br />
dans les activités en lien avec<br />
le nombre de syndiqués de notre fédération,<br />
leur utilisation au service<br />
de notre démarche syndicale et leur<br />
contrôle.<br />
Il est nécessaire de travailler dans la<br />
confi ance et la transparence, ce qui<br />
est le cas à la Fédération.<br />
Répondre à ce besoin politique de<br />
contrôle, est un acte normal de la démocratie<br />
syndicale.<br />
De plus, aujourd’hui nous allons modifi<br />
er notre manière de faire avec<br />
l’application de la loi de modernisation<br />
sociale. Beaucoup de travail a déjà<br />
été accompli pour se mettre en phase<br />
avec les règles comptables exigées<br />
par les experts. Maintenant, nous<br />
sommes accompagnés par l’expert<br />
qui validera les comptes de la FTM.<br />
Nous connaissons le pouvoir en<br />
place, les rapports concernant la CGT,<br />
et nous pensons que nos comptes<br />
sont regardés à la loupe dans ce<br />
nouveau contexte où de multiples<br />
contraintes comptables se font jour,<br />
dans un contexte économique diffi cile<br />
(pas pour tous), et dans un contexte<br />
de pressions fi scales de plus en plus<br />
fortes.<br />
Avec la loi de démocratisation sociale,<br />
la commission rappelle avec force la<br />
nécessité de mettre l’ensemble de<br />
nos organisations en situation de<br />
clarté par rapport aux fonds que notre<br />
fédération perçoit, afi n de la sécuriser<br />
juridiquement. Dans ce nouveau<br />
contexte, <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> de la commission<br />
fi nancière ont fait part de<br />
deux soucis :<br />
. Que la commission <strong>des</strong> candidatures<br />
rencontre les camara<strong>des</strong> susceptibles<br />
d’être à la CFC.<br />
. Dès le début du mandat, faire une<br />
formation sur les aspects fi nanciers,<br />
voire avec la CGT, l’expert ... à défi nir,<br />
afi n de se sentir plus à l’aise, plus en<br />
responsabilité dans cette tâche.<br />
Pour continuer sur les fi nances, il y a<br />
<strong>des</strong> fondamentaux qui passent trop<br />
souvent au second plan, car d’autres<br />
priorités sont à gérer.<br />
<strong>La</strong> commission veut parler de :<br />
. <strong>La</strong> collecte <strong>des</strong> cotisations syndicales.<br />
. <strong>La</strong> syndicalisation et le renforcement,<br />
et là on peut voir au regard<br />
<strong>des</strong> syndicats qui s’impliquent dans<br />
les semaines de syndicalisation que<br />
nous avons un espace énorme ouvert<br />
pour renforcer le nombre de syndiqués<br />
dans notre fédération (objectif<br />
100.000 adhérents).<br />
. Le développement du prélèvement<br />
automatique <strong>des</strong> cotisations et du<br />
taux à 1 %.<br />
. Travailler à l’élaboration d’un budget<br />
et le suivi de son exécution à tous les<br />
niveaux, ce qui permet d’éviter <strong>des</strong><br />
dérapages, voire <strong>des</strong> dépenses inutiles,<br />
et cela évite les «gâchis».<br />
. <strong>La</strong> question de la continuité syndicale<br />
: actifs/retraités.<br />
. Travailler <strong>des</strong> contributions et subventions<br />
diverses à travers <strong>des</strong> partenariats.<br />
. Et dernière chose, travailler le droit<br />
syndical partout, en demandant <strong>des</strong><br />
moyens, certes cela existe déjà, mais<br />
pousser plus loin cette question dans<br />
toutes nos bases.<br />
Cela est important pour notre Fédération,<br />
pas simplement pour elle, mais<br />
tous moyens supplémentaires acquis<br />
servent au travail collectif, à l’ensemble<br />
<strong>des</strong> bases et structures, outils<br />
qui composent la Fédération.
Tous ces sujets, axes de <strong>travaux</strong> abordés<br />
auparavant, contribuent certes à<br />
de meilleurs moyens fi nanciers, mais<br />
donnent aussi de la qualité au contenu<br />
de notre activité syndicale, et un<br />
véritable sens à notre bataille revendicative<br />
et industrielle.<br />
<strong>La</strong> commission appelle les syndiqués<br />
et les syndicats à s’intéresser de plus<br />
près à la santé fi nancière de notre<br />
organisation syndicale, de notre Fédération.<br />
En revalorisant son rôle et sa place,<br />
la commission fi nancière de contrôle<br />
doit être garante de la mise en œuvre<br />
de plusieurs principes :<br />
. Les moyens pour renforcer notre<br />
démarche revendicative validée par le<br />
49e congrès confédéral.<br />
. <strong>La</strong> maîtrise collective de la gestion<br />
fi nancière de l’organisation syndicale.<br />
. <strong>La</strong> solidarité fi nancière entre organisations<br />
et syndicats CGT.<br />
Ces principes étant rappelés, la<br />
commission fi nancière de contrôle<br />
observe les avancées, la qualité du<br />
travail effectué par l’équipe du secteur<br />
fi nancier de la FTM.<br />
Aujourd’hui, nous avons une situation<br />
qui se conforme à la clarifi cation <strong>des</strong><br />
comptes de notre fédération avec notamment<br />
:<br />
. Un journal <strong>des</strong> entrées et sorties<br />
tenu au quotidien, avec un solde journalier<br />
suivi en temps réel, ponctué par<br />
une balance mensuelle.<br />
. Un grand livre <strong>des</strong> recettes.<br />
. Un grand livre <strong>des</strong> dépenses.<br />
. Le relevé journalier du solde <strong>des</strong><br />
comptes postaux et bancaires.<br />
<strong>La</strong> commission constate que les efforts<br />
fournis de 2007 à 2009 portent<br />
leurs fruits et font apparaître <strong>des</strong> résultats<br />
qui vont dans le bon sens.<br />
Dans les documents fi nanciers, on<br />
peut voir:<br />
. en 2007 --> défi cit<br />
. en 2008 --> léger solde positif<br />
. en 2009 --> une confi rmation importante<br />
d’un solde positif de +654.000 €<br />
(250.000 étant provisionnés pour les<br />
congrès).<br />
Aujourd’hui, l’élaboration du budget<br />
en lien avec nos orientations fédérales,<br />
le travail avec les collectifs fédéraux,<br />
<strong>des</strong> budgets en face de chaque<br />
collectif, font que nous maitrisons<br />
parfaitement la vie fi nancière de notre<br />
fédération. <strong>La</strong> commission constate,<br />
avec cette stratégie, la volonté d’une<br />
gestion plus rigoureuse, resserrée, et<br />
affi née <strong>des</strong> coûts de chaque initiative.<br />
Un travail énorme a été fait sur les<br />
dépenses de communication et de<br />
publication:<br />
. Ex: en 2007 --> 361.000 €<br />
. Ex: en 2009 --> 231.000 €<br />
. Pourtant, notre Fédération n’a pas<br />
faibli sur la qualité <strong>des</strong> publications<br />
qu’elle sort, au service de nos syndiqués<br />
et syndicats. Notre site internet a<br />
même été modifi é dernièrement.<br />
Dans le sens inverse, nous avons une<br />
augmentation du budget Relations<br />
Internationales, cela ne veut pas dire<br />
qu’auparavant il n’y avait pas autant<br />
de travail, mais cela est dû à un engagement<br />
plus important de la Fédération<br />
au sein de la F.E.M, de la FIOM.<br />
Au regard de l’ensemble de la situation<br />
fi nancière de notre Fédération, la<br />
Commission de Contrôle Financière<br />
propose, aux congressistes, de donner<br />
Quitus à l’équipe en place pour<br />
la justesse, le sérieux et la volonté<br />
d’être encore plus effi cace avec les<br />
contraintes de la loi de modernisation<br />
sociale.<br />
<strong>La</strong> commission propose de travailler<br />
avec nos nouvelles bases et ceux<br />
qui ne l’ont pas encore fait,<br />
sur une formation afi n que<br />
COGITIEL soit un outil au<br />
service <strong>des</strong> syndicats pour<br />
une plus grande précision<br />
et d’information, pour<br />
construire une vraie politique<br />
fi nancière répondant<br />
à nos besoins d’activités.<br />
<strong>La</strong> commission propose<br />
aussi de travailler au plus<br />
près avec l’inter-pro et donc<br />
UD et UL, où souvent nous<br />
avons <strong>des</strong> adhérents isolés<br />
avec aucune cotisation revenant<br />
à la Fédération.<br />
<strong>La</strong> future commission devra<br />
animer un débat sur la<br />
connaissance la plus fi ne<br />
possible sur les cotisations,<br />
le taux du 1 %, la syndicalisation,<br />
le renforcement, la<br />
continuité syndicale.<br />
<strong>La</strong> future commission devra<br />
peut-être réfl échir en lien<br />
avec la direction fédérale,<br />
aux deman<strong>des</strong> de subvention<br />
en direction <strong>des</strong><br />
pouvoirs publics, de l’Europe, <strong>des</strong> institutions<br />
locales ou régionales et cela<br />
dans le cadre d’actions, d’initiatives<br />
spécifi ques, sans remettre en cause<br />
notre indépendance syndicale.<br />
Je conclurai cette intervention en remerciant<br />
Anna, la trésorière et Patrick,<br />
de la compta pour leur disponibilité<br />
afi n que la commission de contrôle<br />
fi nancier assume au mieux ses responsabilités.<br />
Vous trouverez <strong>des</strong> répétitions entre<br />
le rapport de la trésorière Anna POIS-<br />
SY et <strong>des</strong> éléments du rapport d’ouverture<br />
présenté par Philippe Martinez,<br />
mais si répétitions il y a, c’est que<br />
nous sommes tous en phase avec les<br />
orientations, les objectifs que nous<br />
devons travailler, voire atteindre.<br />
Nous avons une fédération qui se<br />
porte bien et nous pouvons tous en<br />
être fi ers.<br />
Vote du bilan fi nancier<br />
• Nombre d’inscrits : 54 368<br />
• Votants : 52 798<br />
• Suffrages exprimés : 48 644<br />
• Pour : 46 116 (94,80 %)<br />
• Contre : 2 528 (5,20 %)<br />
• Abstentions : 4 154<br />
Election de la présidence de la quatrième séance<br />
Pour la présidence de la quatrième séance sont proposées les candidatures<br />
suivantes : Nicole Camblan (présidence), Miguel Sales (vice-présidence) et<br />
Frédéric Sanchez.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée.<br />
47 4
48<br />
Table ronde animée<br />
par Denis Leblanc avec :<br />
Bernard THIBAULT,<br />
secrétaire général de la CGT<br />
Kamal AHAMADA,<br />
Bosch Vénissieux<br />
Abdelaziz BOUABDELLAH,<br />
Alpaci Strasbourg<br />
Jérôme LETTRY,<br />
Covidien MMG Grenoble<br />
Angélique JAMROZ,<br />
UPS-SCS France Roissy<br />
Elisabeth COLINO,<br />
PSA Sochaux<br />
4 ème séance<br />
<strong>La</strong> jeunesse en lien<br />
avec notre qualité<br />
de vie syndicale<br />
et de syndicalisation<br />
Introduction<br />
de Abdelaziz Bouabdellah, Alpaci Imbsheim<br />
Comme vous le savez, depuis notre dernier<br />
congrès confédéral, l’élan de la jeunesse et<br />
la place <strong>des</strong> jeunes dans notre organisation<br />
sont devenus une priorité. Afi n de répondre<br />
à la deuxième orientation dédiée aux jeunes,<br />
notre fédération a décidé de donner aux<br />
jeunes les moyens d’organiser <strong>des</strong> sessions<br />
de travail autonomes.<br />
Après sa constitution, un nouveau collectif<br />
jeunes s’est donné pour mission d’organiser<br />
les Assises <strong>des</strong> jeunes métallos le 9 février<br />
2011 au siège de la CGT, à Montreuil, en<br />
présence de Bernard Thibault. Pour que ces<br />
assises soient une réussite, nous avions organisé<br />
au préalable un Tour de France dans<br />
les cinq villes suivantes : Paris, Le Mans,<br />
Strasbourg, Lyon et Figeac. Beaucoup de<br />
jeunes ont apprécié le concept de proximité<br />
et souhaitent le rendre encore plus effi cace<br />
en agrandissant l’échelon géographique <strong>des</strong><br />
participations. Ce tour de France nous a permis<br />
de réunir plus de 230 jeunes lors <strong>des</strong><br />
Assises du 9 février 2011. On peut dire que<br />
le pari est gagné pour notre collectif et notre<br />
fédération.<br />
Lors de ces rencontres, nous avons été<br />
confrontés à une variété de revendications,<br />
de constats et de propositions de la part <strong>des</strong><br />
jeunes. Par exemple, les problèmes liés à la<br />
transmission d’informations et de connaissances,<br />
la diffi culté d’obtenir <strong>des</strong> responsabilités<br />
ou <strong>des</strong> mandats, la crainte de ne pas<br />
être à la hauteur <strong>des</strong> responsabilités qui nous<br />
sont confi ées, l’avenir de la syndicalisation<br />
<strong>des</strong> jeunes puisqu’un syndiqué sur deux sera<br />
en retraite dans dix ans, ou encore la précarité<br />
et le pouvoir d’achat <strong>des</strong> jeunes.<br />
Lors de son intervention lors <strong>des</strong> Assises <strong>des</strong><br />
jeunes métallos, Philippe Martinez nous a<br />
donné rendez-vous à ce congrès mais il nous<br />
a aussi invité à poursuivre et à amplifi er notre<br />
dynamique d’échange et de construction.<br />
Notre collectif ne pouvait espérer meilleur endroit<br />
pour entériner cette volonté de bâtir une<br />
CGT orientée davantage vers le futur pour<br />
enfi n céder la place aux jeunes militants.<br />
Comme convenu, la présence ici de Bernard<br />
Thibault confi rme le désir de changement<br />
inspiré par le 49 ème congrès. Avant de vous<br />
laisser la parole, permettez-moi de vous faire<br />
part de quelques événements qui ont marqué<br />
cette transformation. Depuis les assises, <strong>des</strong><br />
collectifs jeunes ont vu le jour dans le Bas-<br />
Rhin, l’Isère et la Sarthe.
Dans d’autres régions, <strong>des</strong> jeunes ont intégré<br />
<strong>des</strong> USTM et <strong>des</strong> UD, avec pour mission de<br />
mener une activité en direction <strong>des</strong> jeunes,<br />
par exemple dans le Rhône ou en Corrèze.<br />
Nous saluons aussi l’arrivée de deux militantes<br />
au sein de notre collectif car c’était<br />
une priorité d’avoir <strong>des</strong> femmes parmi nos<br />
membres.<br />
Nous invitons toutes celles et ceux qui n’ont<br />
pas encore pris le train du progrès à nous<br />
rejoindre et à répondre aux appels de notre<br />
collectif Jeunes. N’hésitez pas, lors de vos<br />
interventions, à nous faire part de toutes les<br />
transformations qui ont marqué vos structures,<br />
vos syndicats et qui rendent dans cette<br />
dynamique de construction avec les jeunes.<br />
Enfi n, j’espère que mon intervention vous<br />
permettra de vous exprimer librement dans<br />
le sens de la construction qui a marqué l’ensemble<br />
de nos rencontres et qui est à l’origine<br />
de toutes les choses positives qui se<br />
passent actuellement dans nos syndicats.<br />
Débat<br />
Elisabeth COLINO,<br />
PCA Sochaux<br />
Lorsque je suis entrée chez Peugeot, à Sochaux,<br />
j’ai commencé par travailler dans un<br />
atelier très féminisé (80 % de femmes) où je<br />
n’ai pas connu de problèmes d’intégration.<br />
Malheureusement, cet atelier a fermé, de<br />
même que l’atelier de câblerie, lui aussi très<br />
féminisé, entrainant <strong>des</strong> pertes d’emplois pour<br />
les femmes de la région et <strong>des</strong> recrutements<br />
de plus en plus rares. Nos camara<strong>des</strong> de la<br />
commission égalité femmes/hommes ont cependant<br />
obtenu récemment la signature d’un<br />
accord qui permettra quelques avancées en<br />
matière de recrutement et d’égalité de traitement<br />
<strong>des</strong> femmes. Il est également question<br />
de créer une halte garderie.<br />
Là où le bât blesse, c’est sur la question de<br />
la maternité. Pour résumer, tout va bien tant<br />
que les femmes n’ont pas d’enfants. En revanche,<br />
après un ou plusieurs enfants, elles<br />
sont «grillées» pour plusieurs années. Il faut<br />
donc utiliser tout l’arsenal à notre disposition<br />
c’est à dire interpeler les Institutions Représentatives<br />
du Personnel (IRP), rédiger <strong>des</strong><br />
tracts et dialoguer avec les salariés, ce qui<br />
peut également être un facteur de syndicalisation.<br />
Je rêve aussi de créer un collectif de<br />
femmes dans mon entreprise mais il faudrait<br />
pour cela que je parvienne à en réunir au<br />
moins une dizaine.<br />
Angélique JAMROZ,<br />
UPS <strong>La</strong> Courneuve<br />
Pendant dix ans, les adhérents de mon syndicat<br />
ont vécu une forme de monarchie syndicale,<br />
avec un délégué syndical central qui<br />
pensait que son mandat lui avait été attribué<br />
à vie. Il n’y avait aucun travail de terrain, pas<br />
de consultation ni d’information, juste <strong>des</strong> actions<br />
en justice.<br />
Puis, en octobre dernier, à l’initiative d’une<br />
déléguée syndicale, une assemblée générale<br />
a été organisée. Nous pensions que nous serions<br />
enfi n entendus mais en fait, nous nous<br />
sommes <strong>rendu</strong>s compte que le but de cette<br />
assemblée était juste de récupérer le pouvoir<br />
au sein du syndicat. Nous avons donc refusé<br />
d’y participer et organisé le 7 décembre dernier<br />
un congrès, ce qui n’a pas été simple,<br />
mais la voix <strong>des</strong> cinquante syndiqués a enfi<br />
n été entendue, avec un renouvellement à<br />
100.%.<br />
Aujourd’hui, nous sommes deux jeunes<br />
femmes de moins de 35 ans, mandatées déléguées<br />
syndicales nationales. Nous avons<br />
mis en place un collectif d’animation qui se<br />
réunit une fois par mois.<br />
Nous avons lancé une consultation,<br />
fait circuler une pétition et rédigé<br />
plusieurs tracts sur différents<br />
sujets. On essaye encore de nous<br />
mettre <strong>des</strong> bâtons dans les roues et<br />
de nous diviser mais nous tenons<br />
bon car nous sommes soutenues<br />
depuis le début par les membres<br />
de l’union locale de <strong>La</strong> Courneuve<br />
qui croient en nous et que je tiens à<br />
remercier ici.<br />
Je terminerai simplement en soulignant<br />
que l’ancien délégué syndical<br />
central de mon entreprise ne<br />
payait pas ses timbres. Pour ma<br />
part, je considère que quelqu’un<br />
qui «règne» pendant dix ans et qui ne règle<br />
pas ses timbres ne partage pas nos valeurs<br />
et ne fait tout simplement pas partie de la<br />
CGT. Je continuerai donc à refuser ce genre<br />
de comportement, inadmissible au sein <strong>des</strong><br />
syndicats de la Métallurgie.<br />
Zoheir MESSAOUDI,<br />
Oddo Canet Marseille<br />
Je travaille pour une société sous-traitante du<br />
secteur aéronautique. Nous avons créé notre<br />
syndicat en 2004, avec deux syndiqués. Nous<br />
avons remporté 60 % <strong>des</strong> voix aux élections<br />
de 2005, 74 % à celles de 2007 et le 17 février<br />
dernier, nous avons pour la première<br />
fois présenté une liste au deuxième collège<br />
et remporté le seul siège à pourvoir, entraînant<br />
la disparition <strong>des</strong> deux autres syndicats<br />
présents dans l’entreprise. Aujourd’hui, nous<br />
comptons quarante-cinq adhérents dont cinq<br />
femmes.<br />
Coskun ERDOGAN,<br />
Berh Lorraine Hambach<br />
Je suis adhérent à la CGT depuis l’âge de<br />
vingt ans et j’ai pu constater l’esprit de solidarité<br />
qui y régnait. Pendant quinze ans,<br />
les élus de la CGT ont été victimes d’innombrables<br />
avertissements et mises à pied. Or<br />
l’an dernier, nous avons obtenu 67 % <strong>des</strong><br />
49 4
50<br />
voix au sein du premier collège et 47 % parmi<br />
l’ensemble <strong>des</strong> salariés, au grand désarroi de<br />
notre directeur.<br />
C’est alors que je me suis dit que j’allais pouvoir<br />
lui faire subir ce qu’il nous avait fait subir<br />
pendant quinze ans… <strong>La</strong> CGT est selon moi<br />
le meilleur syndicat car nous travaillons tous<br />
collectivement pour obtenir <strong>des</strong> droits collectifs.<br />
C’est pour cela que j’encourage tous les<br />
jeunes à y adhérer.<br />
Stéphane FLEGEAU,<br />
<strong>La</strong>udren Electronique <strong>La</strong>nester<br />
J’ai été nommé délégué syndical CGT de<br />
notre entreprise qui, depuis <strong>des</strong> années,<br />
n’avait que <strong>des</strong> délégués CFDT. Par la suite,<br />
nous avons monté un syndicat en 2009 et<br />
enregistré six adhésions. Le syndicat a alors<br />
pu mettre en avant l’information et la consultation<br />
<strong>des</strong> salariés sur tous les sujets qui les<br />
concernaient et a enregistré un nouveau<br />
syndiqué à la suite du confl it sur les retraites.<br />
Depuis ce confl it, nous avons aidé une nouvelle<br />
base à se créer dans la branche Electricité<br />
de notre groupe. Des élections ont été<br />
provoquées et la liste CGT a remporté l’ensemble<br />
<strong>des</strong> sièges à pourvoir. Fort de cette<br />
dynamique, nous espérons pouvoir apporter<br />
à tous les salariés <strong>des</strong> améliorations en matière<br />
de salaire, de qualifi cation et de conditions<br />
de travail.<br />
David MUNOZ,<br />
Aubert et Duval Firminy<br />
Deux sujets me tiennent à cœur. Le premier<br />
est celui <strong>des</strong> jeunes qui entrent sur le marché<br />
du travail, dont beaucoup veulent<br />
apprendre et à qui il faut donc<br />
laisser l’accès aux responsabilités.<br />
Le deuxième est celui <strong>des</strong> jeunes<br />
qui suivent encore <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> et<br />
qu’il faut prendre le temps d’écouter.<br />
Je propose donc que nous soyons<br />
plus présents à la sortie <strong>des</strong> lycées,<br />
<strong>des</strong> facultés et <strong>des</strong> universités pour<br />
leur présenter les convictions de la<br />
CGT et leur montrer qu’il s’agit d’une<br />
grande famille.<br />
Martial VOLET,<br />
Haulotte L’Horme<br />
<strong>La</strong> CGT a toujours existé chez Haulotte<br />
et la CFDT y a toujours été majoritaire,<br />
mais la balle est en train de<br />
changer de camp grâce au travail que<br />
nous effectuons quotidiennement.<br />
Notre DSC, qui partira bientôt en<br />
retraite, croit en la jeunesse, qui<br />
représente l’avenir. Lors du récent<br />
mouvement contre la réforme <strong>des</strong><br />
retraites, 40 % <strong>des</strong> salariés – essentiellement<br />
<strong>des</strong> jeunes – sont sortis<br />
dans la rue à chaque appel et nous<br />
avons syndiqué une vingtaine de salariés<br />
de moins de 30 ans en un an<br />
et demi. Ces jeunes ont <strong>des</strong> idées – plus ou<br />
moins bonnes – et ont encore besoin d’être<br />
encadrés. Mais la jeunesse est en train de<br />
changer le visage de la CGT et nous devons<br />
l’accepter.<br />
Roseline DUCHESNE,<br />
retraitée, local Vimeu<br />
Je pense que les jeunes ont besoin d’être<br />
dynamisés. Les Assises <strong>des</strong> jeunes ont en<br />
effet montré qu’ils étaient présents et bien<br />
présents. <strong>La</strong> jeunesse d’aujourd’hui n’a pas<br />
la meilleure place : l’intérim et la précarité<br />
peuvent durer pendant <strong>des</strong> années, a fortiori<br />
pour les femmes que les patrons rechignent<br />
à embaucher car elles «risquent» de tomber<br />
enceinte. Cela fait que les femmes gagnent<br />
non seulement moins que les hommes mais<br />
sont embauchées plus tard. De plus, beaucoup<br />
de femmes touchent <strong>des</strong> retraites de<br />
misère. Il est donc bon de voir que les jeunes<br />
s’organisent et se syndiquent. Il faut assurer<br />
la relève en leur donnant la possibilité de s’investir,<br />
mais il ne faut pas non plus négliger la<br />
continuité syndicale. N’oubliez donc pas de<br />
rappeler aussi à vos camara<strong>des</strong> qui partent<br />
en retraite qu’il existe un syndicat de retraités.<br />
Nicolas CAZALIS,<br />
Minitubes Grenoble<br />
Je voulais profi ter de la retransmission de<br />
ce congrès pour remercier tous ceux qui ont<br />
permis à notre syndicat de se développer, en<br />
particulier les responsables de l’USTM 38,<br />
de l’UL de Grenoble et de l’UD de l’Isère. Je<br />
remercie enfi n tous les camara<strong>des</strong> du collectif<br />
Jeunes qui ont préparé pendant de longs<br />
mois leur Tour de France.<br />
Jérémie BROCHARD,<br />
Airbus Nantes<br />
Comme beaucoup de jeunes, le syndicalisme<br />
n’était pas ma priorité. J’ai pris conscience de<br />
son importance en 2007 lors d’un confl it sur<br />
les salaires, grâce à la communication faite<br />
à cette occasion par la CGT. <strong>La</strong> présence<br />
sur le terrain <strong>des</strong> élus et <strong>des</strong> délégués de<br />
la CGT m’a également permis de découvrir<br />
<strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> hommes convaincus<br />
de leur combat contre l’injustice sociale. Ils<br />
m’ont convaincu que le renforcement de la<br />
CGT était primordial pour garder et conquérir<br />
de nouveaux droits pour les travailleurs.<br />
Aujourd’hui, notre syndicat compte deux<br />
cent vingt-huit syndiqués, dont vingt-huit<br />
nouvelles adhésions depuis janvier et la<br />
démarche de consultation, de plus en plus<br />
suivie par les salariés, apporte beaucoup de<br />
crédit à la CGT. J’ajoute que la CGT d’Airbus<br />
Nantes n’hésite pas à intégrer les jeunes et à<br />
organiser <strong>des</strong> stages d’accueil à <strong>des</strong>tination<br />
de tous les nouveaux adhérents pour leur<br />
permettre de découvrir la CGT.<br />
Il ne faut pas oublier que la relève, c’est nous.
Nous avons <strong>des</strong> revendications et l’envie de<br />
mener <strong>des</strong> luttes.<br />
Nicolas COHARD,<br />
Becton Dickinson Pont-de-Claix<br />
Le 15 décembre 2010 fut le point de départ<br />
de la création du collectif Jeunes de l’USTM<br />
de l’Isère, à l’occasion d’une assemblée générale<br />
organisée dans le cadre du Tour de<br />
France <strong>des</strong> jeunes métallos. <strong>La</strong> mise en place<br />
de ce collectif s’est faite sous l’impulsion de<br />
six jeunes qui, grâce au Cogiciel, ont pu solliciter<br />
plus d’une vingtaine de personnes, dont<br />
quatorze ont assisté aux Assises de la jeunesse<br />
du 9 février dernier. Par la suite, une<br />
réunion propre aux syndiqués de l’Isère a été<br />
organisée le 17 mars 2011 à Grenoble, qui<br />
vit la naissance du collectif jeunes de l’USTM<br />
38.<br />
Les ambitions du collectif sont, dans une démarche<br />
fédérative et solidaire, de :<br />
• s’équiper de matériel afi n d’être visible dans<br />
les différentes manifestations pour rassembler<br />
le plus grand nombre afi n de défi nir <strong>des</strong><br />
axes de revendications dont les jeunes métallos<br />
puissent se sentir proches ;<br />
• réaliser <strong>des</strong> actions en direction <strong>des</strong> jeunes<br />
salariés, comme <strong>des</strong> visites d’entreprises,<br />
pour les sensibiliser à l’importance de la syndicalisation<br />
et leur donner l’envie de s’investir.<br />
C’est tous ensemble que nous devons faire<br />
vivre les collectifs jeunes existants et aider<br />
de nouveaux à émerger grâce à la mise à<br />
jour du Cogiciel. C’est ainsi que nous réussirons<br />
à rassembler <strong>des</strong> militants qui pourront<br />
alors aller à la rencontre <strong>des</strong> jeunes. Il<br />
faut réorganiser le rapport de force avec la<br />
jeunesse pour la lutte et la conquête de nouveaux<br />
droits face à un patronat de plus en<br />
plus décomplexé et à une politique libérale<br />
de plus en plus ravageuse. Les jeunes ont<br />
toute leur place dans la CGT et veulent être<br />
acteurs dans la construction de l’avenir. C’est<br />
donc tous ensemble que nous devons lutter.<br />
Eric MOULIN,<br />
ex-ThyssenKrupp L’Horme<br />
Lors du mouvement contre la réforme <strong>des</strong><br />
retraites, nous avons donné toute sa place<br />
à la jeunesse à travers leurs organisations<br />
syndicales lycéennes et étudiantes. L’objectif<br />
était de les inciter, une fois entrés dans la vie<br />
active, à poursuivre le militantisme à travers<br />
les syndicats de salariés, en particulier la<br />
CGT. Nous avons bien compris que la jeunesse<br />
était préoccupée non seulement par<br />
les problématiques d’emploi mais aussi par<br />
la question de leur future retraite. Cependant,<br />
au regard de ce qui s’est passé récemment<br />
avec l’alignement de l’âge du départ en retraite<br />
du régime complémentaire sur celui du<br />
régime général et la signature par la CFDT,<br />
FO et CFTC de cet accord calamiteux, ne<br />
devons-nous pas communiquer davantage<br />
et nous démarquer de ces organisations<br />
aux yeux de la jeunesse<br />
? Cela me semble important car il<br />
ne faudrait pas laisser penser que<br />
les syndicats professionnels, c’est<br />
« blanc-bonnet » et « bonnet-blanc<br />
». Quand ils entrent dans une entreprise,<br />
les jeunes ne savent pas<br />
vers quelle organisation s’orienter.<br />
Il faut donc mieux communiquer<br />
car ce sont peut-être eux qui, dans<br />
dix ans, débattront de l’avenir de<br />
notre organisation syndicale. Il faut<br />
les aider à se forger un avis sur<br />
l’organisation à laquelle ils souhaitent<br />
adhérer.<br />
Bernard THIBAULT,<br />
secrétaire général de la CGT<br />
Je me félicite que votre fédération ait pris la<br />
décision de consacrer, à la suite <strong>des</strong> Assises<br />
de la jeunesse du 9 février, un débat à la jeunesse<br />
à l’occasion de son congrès, dans le<br />
droit fi l <strong>des</strong> orientations défi nies lors de notre<br />
congrès confédéral. Nous avons en effet tous<br />
pris conscience de la nécessité de faire une<br />
plus grande place aux jeunes et à leurs revendications<br />
au sein de la CGT. Les jeunes<br />
ont en effet <strong>des</strong> attentes nouvelles en matière<br />
d’information, de formation, etc et nous devons<br />
nous y adapter.<br />
Certains camara<strong>des</strong> ont évoqué leur crainte<br />
de ne pas pouvoir assumer dans de bonnes<br />
conditions les mandats syndicaux confi és<br />
par leur organisation, mais cette réaction me<br />
semble saine. Quand on prend <strong>des</strong> responsabilités,<br />
il faut en effet se sentir à la hauteur<br />
de la tâche, mais il ne faut pas non plus trop<br />
hésiter. Dans les moments les plus douloureux<br />
qu’a connus notre pays, ce sont en effet<br />
les jeunes générations qui ont mené le combat.<br />
N’hésitons donc pas à faire le pari de la<br />
jeunesse et faisons en sorte qu’elle se sente<br />
«à l’aise» en la formant et en l’entourant de<br />
militants plus anciens. Il est également sain<br />
d’organiser une certaine rotation car il y a de<br />
la place pour toutes les générations.<br />
Il est aussi important de voir que c’est grâce à<br />
une présence plus importante<br />
<strong>des</strong> jeunes, en particulier <strong>des</strong><br />
jeunes femmes, aux postes à<br />
responsabilités que la CGT<br />
pourra faire reculer la discrimination<br />
dont celles-ci sont victimes.<br />
Mais pour y parvenir, il<br />
faudra aussi que nous acceptions<br />
de changer nos mo<strong>des</strong><br />
de fonctionnement. Nous ne<br />
devons pas faire comme ces<br />
patrons qui refusent d’embaucher<br />
les jeunes au motif<br />
qu’ils n’ont pas d’expérience<br />
professionnelle. Il faut enfi n<br />
créer les conditions pour que<br />
ceux qui se sont vu confi er<br />
51 5
52<br />
<strong>des</strong> responsabilités se sentent appuyés dans<br />
leur tâche et que ceux qui veulent les exercer<br />
dans un cadre strictement individuel soient<br />
rapidement rappelés à l’ordre.<br />
<strong>La</strong> CGT doit présenter aux élections professionnelles<br />
<strong>des</strong> candidats qui refl ètent le profi l<br />
<strong>des</strong> salariés d’aujourd’hui. De ce point de<br />
vue, nous sommes, du fait de sa composition,<br />
confrontés à un défi qui est de permettre<br />
aux jeunes générations de prendre le relais<br />
pour qu’elles construisent la CGT de leur<br />
temps. <strong>La</strong> CGT a en effet toujours su évoluer<br />
au fi l du temps, sans perdre son âme<br />
ni ses repères, et c’est pour cela que nous<br />
sommes aujourd’hui la plus importante <strong>des</strong><br />
confédérations syndicales de salariés. C’est<br />
aussi de notre capacité à intégrer dans nos<br />
organisation les jeunes générations que nous<br />
pourrons abolir les clivages entre salariés,<br />
faire face au forces politiques – en particulier<br />
le Front National – qui prônent la discrimination<br />
et défendre notre vision de la société qui<br />
s’appuie sur la solidarité entre travailleurs<br />
quelle que soit leur origine, leur nationalité,<br />
leur couleur de peau ou leur confession.<br />
Stéphane SALEMBIEN,<br />
SAM Montereau<br />
Dans notre syndicat, nous sommes passés<br />
de 50 à 96 syndiqués et les autres syndicats<br />
ont été absorbés mais, à cause d’un important<br />
turn-over parmi les salariés, nous n’arrivons<br />
pas à garder les jeunes syndiqués.<br />
Je trouve par ailleurs que nous sommes trop<br />
«gentils» dans nos manifestations. Quand on<br />
réussit à réunir trois millions de personnes<br />
pour prendre la rue, il ne faut pas la lâcher.<br />
Cyril MONJE,<br />
Eurocopter <strong>La</strong> Courneuve<br />
Dans notre syndicat, nous avons pris le<br />
risque de désigner un salarié de 19 ans délégué<br />
syndical. Lors de notre dernier congrès,<br />
j’ai même cédé ma place de secrétaire du<br />
syndicat à un jeune élu du CHSCT. <strong>La</strong> présence<br />
de jeunes dans notre syndicat nous a<br />
permis de partager le travail et de nous décharger<br />
un peu…<br />
Philippe VERBEKE,<br />
ArcelorMittal Mardyck<br />
Il me semble que la situation de notre pays<br />
est extrêmement grave. Voir autant de salariés<br />
aller au travail à reculons constitue en<br />
effet selon moi un grave échec. <strong>La</strong> question<br />
qui nous est posée est donc d’élargir la lutte.<br />
D’un point de vue revendicatif, nous avons<br />
fait de très bonnes choses et sur <strong>des</strong> questions<br />
telles que les retraites ou les salaires,<br />
nos arguments sont très soli<strong>des</strong>. Nous pouvons<br />
gagner si nous arrivons à convaincre<br />
les salariés de se syndicaliser et à leur montrer<br />
qu’un mouvement de masse permet de<br />
changer les choses comme en 1936, 1945 ou<br />
1968. Nous avons besoin de faire entrer ces<br />
pages d’histoire dans l’entreprise pour attirer<br />
les salariés et nous organiser là où nous ne<br />
sommes pas encore présents.<br />
Norbert BOULANGER,<br />
Métaux retraités Oise<br />
Les 20 et 21 avril une trentaine de camara<strong>des</strong><br />
actifs et retraités se sont réunis à Nantes et<br />
Châteaubriant pour débattre du renforcement<br />
de la FTM et de la continuité syndicale. Nous<br />
avons notamment réfl échi aux raisons pour<br />
lesquelles les salariés se syndiquent, aux<br />
moyens de les fi déliser et à la place qui doit<br />
leur être accordée, autant de sujet qui posent<br />
la question de la qualité de vie syndicale dans<br />
nos bases, élément fondamental de la continuité<br />
syndicale. Privilégier nos syndiqués, les<br />
former, les informer et les consulter régulièrement<br />
ne sont-ils pas en effet <strong>des</strong> éléments de<br />
fi délisation ? Avec nos assemblées de sections<br />
UFR, qui ont rassemblé plus de 3.000<br />
syndiqués, et avec nos 190 adhésions en<br />
2011, nous avons contribué à cet objectif.<br />
Actifs et retraités ont un combat commun :<br />
l’opposition au système capitaliste et à l’exploitation<br />
de l’homme par l’homme. C’est ce<br />
système qui est en effet porteur de guerre,<br />
en poussant les nations à s’accaparer les<br />
richesses de la planète. Nous l’avons bien<br />
compris le 20 avril à Châteaubriant lors de<br />
la visite de la clairière où furent fusillés les<br />
vingt-sept victimes de la vengeance du patronat,<br />
ce même patronat qui, après être sorti<br />
totalement discrédité de la deuxième guerre<br />
mondiale, s’est depuis ressourcé. <strong>La</strong> nature<br />
du capitalisme et de ses représentants n’a<br />
pourtant pas changé et ce qu’ils ont fait entre<br />
1936 et 1945, ils le feront demain si on leur<br />
en laisse la possibilité.<br />
Actifs et retraités ont un objectif commun :<br />
mieux vivre tous ensemble. Dans ce sens,<br />
la bataille <strong>des</strong> actifs pour les salaires et les<br />
cotisations sociales est fondamentale.<br />
Mathieu RUSTIN,<br />
Airbus Toulouse<br />
J’ai adhéré à la CGT voici un an car c’est<br />
la seule organisation qui ait une analyse<br />
profonde de la société et qui défende une<br />
conscience de classe. J’aimerais donc dire<br />
à mes camara<strong>des</strong> de faire attention lorsqu’ils<br />
disent qu’ils ne veulent plus parler de politique<br />
dans leur syndicat car nous avons face<br />
à nous une classe dominante qui n’hésite pas<br />
à mettre en place <strong>des</strong> mesures politiques très<br />
dures. Je suis conscient de faire partie <strong>des</strong><br />
rares ingénieurs syndiqués à la CGT. Durant<br />
leur formation, les étudiants de gran<strong>des</strong><br />
écoles ou d’université ne sont en effet absolument<br />
pas formés à remettre en cause<br />
le système mais poussés à l’individualisme.<br />
Le patronat cherche lui aussi à monter les<br />
salariés <strong>des</strong> différentes catégories les uns<br />
contre les autres, voire au sein d’une même<br />
catégorie, et les pousse à l’individualisme par
le biais de la rémunération. <strong>La</strong> seule solution<br />
est donc de faire comprendre à notre société<br />
que la notion de lutte de classes reste d’actualité<br />
et que la classe du salariat est composée<br />
de tous les cadres et ouvriers.<br />
Kamal AHAMADA,<br />
Bosch Vénissieux<br />
Même si la résolution confédérale a mis<br />
en avant la spécifi cité <strong>des</strong> jeunes et même<br />
si notre fédération nous a soutenu dans la<br />
constitution du collectif Jeunes, tout n’a pas<br />
été facile. Le Tour de France <strong>des</strong> jeunes<br />
métallos a été important car il nous a permis<br />
de mettre en lumière cette spécifi cité au<br />
sein de notre fédération par un contact avec<br />
les jeunes, les moins jeunes et, surtout, les<br />
animateurs régionaux. Si la participation <strong>des</strong><br />
jeunes est aussi forte aujourd’hui, c’est grâce<br />
au travail réalisé ensemble à cette occasion,<br />
qui a créé une véritable dynamique. Si nous<br />
voulons l’entretenir, nous devons rassembler<br />
l’ensemble de la CGT sur les problématiques<br />
qui touchent plus particulièrement les jeunes<br />
(précarité, conditions de travail, etc.) et<br />
construire ensemble <strong>des</strong> actions concrètes.<br />
Les 230 jeunes réunis à Montreuil le 9 février<br />
dernier constituent une bonne base. Je vous<br />
invite à les rejoindre pour passer ensemble à<br />
l’offensive et faire aboutir nos revendications.<br />
Lucas GONTHIER,<br />
secrétaire USTM Savoie<br />
Les jeunes ont envie de prendre leurs responsabilités<br />
et de faire connaître leurs revendications,<br />
comme l’ont démontré les Assises de<br />
la jeunesse du 9 février dernier. Ils ont aussi<br />
besoin de se reconnaître dans la CGT. Je<br />
tiens donc à féliciter les membres du collectif<br />
Jeunes pour l’organisation de ces assises.<br />
Yannick LALY,<br />
ArcelorMittal Florange<br />
Comment faire adhérer les jeunes à la lutte<br />
contre le recul social et le patronat ? Il me<br />
semble important de leur faire connaître nos<br />
acquis et de leur rappeler comment ceux-ci<br />
ont été arrachés aux patrons. J’invite donc<br />
mes aînés à entrer en contact avec les<br />
jeunes pour leur rappeler l’histoire de la CGT<br />
et de ses militants qui se sont battus – parfois<br />
en prenant les armes – à la vie, à la mort !<br />
Jean-Pierre MOREL,<br />
PSA Sochaux<br />
<strong>La</strong> syndicalisation étant un sujet très important<br />
pour le devenir de notre syndicat, le<br />
remplacement <strong>des</strong> élus âgés et la formation<br />
<strong>des</strong> jeunes sont deux de nos préoccupations<br />
majeures. Dans notre entreprise, nous leur<br />
confi ons de petites missions (circulation d’informations,<br />
distribution de tracts…) et en un<br />
peu plus d’un an d’existence, notre section<br />
de nuit a fait trente-trois syndiqués, dont une<br />
dizaine de jeunes.<br />
Elicia LINGLAIN,<br />
Secrétaire UL Bourges<br />
Ce débat sur les jeunes et sur la constitution<br />
de collectifs me stresse. Les jeunes ont toute<br />
leur place dans la CGT et n’ont pas besoin<br />
de collectif. Nous devons être tous ensemble,<br />
quel que soit son âge ou son sexe, être solidaires<br />
et arrêter de nous diviser.<br />
Elisabeth COLINO,<br />
PCA Sochaux<br />
En tant que militante de terrain, il n’y a pas<br />
une seconde où je ne pense pas à tous les<br />
camara<strong>des</strong> de mon entreprise. Il est vrai<br />
que j’ai intégré le collectif Jeunes un peu<br />
«par hasard», parce qu’il ne comptait pas<br />
de femmes, mais lorsque j’ai participé aux<br />
Assises de la jeunesse, je m’y suis sentie<br />
vraiment bien, ce qui n’est pas le cas partout,<br />
même si ce n’est pas avec le collectif Jeunes<br />
que nous changerons le Monde.<br />
Gilles SCHERRER,<br />
Snecma Evry-Corbeil<br />
Il est évident que les étudiants et lycéens<br />
étaient présents dans les manifestations<br />
contre la réforme <strong>des</strong> retraites et ont donné<br />
un grand dynamisme à nos cortèges. Mais<br />
une fois leurs étu<strong>des</strong> fi nies, et confrontés au<br />
monde de précarité, il leur est diffi cile de se<br />
syndiquer. Un travail de fond sur l’arrêt de<br />
l’exploitation <strong>des</strong> jeunes dans mon entreprise<br />
me semblerait donc utile. Reste à bien nous<br />
organiser pour que nos idées se transforment<br />
en actes. Fini le temps de la jeunesse incrédule.<br />
Rassemblons-nous, passons à l’offensive<br />
et construisons ensemble notre avenir.<br />
De notre force je suis convaincu car il faut<br />
toujours compter sur la jeunesse.<br />
Didier GIRARDOT,<br />
STMicroelectronics Belfort<br />
Les différents mouvements sociaux au sein<br />
de notre entreprise nous ont permis d’accroître<br />
notre nombre de syndiqués et de faire<br />
mieux connaître le syndicalisme aux jeunes<br />
salariés. Grâce à plusieurs campagnes de<br />
syndicalisation, nous sommes ainsi passés<br />
sur l’année écoulée de cinquante-cinq à centdix<br />
syndiqués et, hier encore, nous étions<br />
cent vingt présents devant notre entreprise<br />
pour réclamer de plus fortes augmentations<br />
cette année.<br />
Marie-Pierre HUARD,<br />
Renault Le Mans<br />
J’ai adhéré à a CGT suite aux discriminations<br />
dont j’ai fait l’objet. J’ai souvent changé<br />
d’équipe, j’ai travaillé la nuit, et lorsqu’on<br />
a voulu me faire passer en équipe alors<br />
que j’étais enceinte, les syndiqués de CGT<br />
m’ont tout de suite épaulée et prise sous leur<br />
coupe. J’ai donc adhéré, puis ai été élue au<br />
CE en 2010.<br />
53 5
54<br />
Christophe LLORET,<br />
Airbus Toulouse<br />
Pour moi, la question est de savoir comment<br />
faire connaître aux jeunes notre syndicat et<br />
son histoire. Les jeunes générations n’ont en<br />
effet plus conscience <strong>des</strong> luttes qui ont été<br />
nécessaires pour obtenir les acquis sociaux.<br />
Concernant par ailleurs le fait de confi er <strong>des</strong><br />
responsabilités à <strong>des</strong> jeunes syndiqués, cela<br />
suppose que <strong>des</strong> anciens leur laissent leurs<br />
mandats. Le syndicat doit donc aider ces derniers<br />
à reprendre pleinement leur travail.<br />
Olivier THOMENET,<br />
Snecma Gennevilliers<br />
S’organiser est une question vitale dans toute<br />
entreprise car, comme nous le rappelle trop<br />
souvent l’actualité, le travail tue. Je souhaite<br />
donc rendre hommage à toutes les victimes<br />
du capitalisme, ce système qui se fout de la<br />
condition humaine et dont le bénéfi ce est le<br />
seul objectif. <strong>La</strong> jeunesse est souvent synonyme<br />
d’impatience, voire d’inconscience,<br />
mais qui d’entre nous n’a jamais commis<br />
d’erreur ? Cela fait aussi partie de la formation<br />
syndicale, à condition de savoir analyser<br />
ses échecs comme ses victoires.<br />
Nous sommes tous syndiqués à la CGT pour<br />
la même raison : l’intérêt <strong>des</strong> salariés. Jeunes<br />
ou vieux, nous menons tous le combat. Pour<br />
améliorer la continuité syndicale dans notre<br />
entreprise, nous faisons donc systématiquement<br />
adhérer ceux qui partent en retraite à<br />
notre section de retraités.<br />
Cyril BOUTON,<br />
Snecma Gennevilliers<br />
Cela fait treize ans que je suis entré à la<br />
Snecma mais seulement deux ans que je<br />
suis syndiqué. Il est en effet diffi cile de se<br />
syndiquer quand on entre dans une entreprise<br />
en apprentissage, par peur d’être bloqué<br />
dans son évolution. Il y a bien sûr <strong>des</strong><br />
jeunes de vingt ans syndiqués mais ce n’est<br />
que vers vingt-cinq ans que les jeunes commencent<br />
vraiment à défendre leurs idées.<br />
Je tiens aussi à vous rappeler que c’est ensemble<br />
que nous serons plus forts. Pour ma<br />
part, je ne regrette rien car la CGT m’a fait<br />
comprendre que nous étions les vrais tauliers<br />
et que c’est en défendant tous ensemble les<br />
acquis de nos anciens que nous vaincrons.<br />
Kamal AHAMADA,<br />
Bosch Vénissieux<br />
Si certains d’entre vous ont ressenti une<br />
certaine forme d’agressivité de la part d’une<br />
génération envers une autre, ne nous en tenez<br />
pas rigueur car ce n’est pas ce que nous<br />
recherchons. Nous voyons simplement le<br />
collectif Jeunes comme une structure complémentaire<br />
aux autres structures de la Fédération<br />
pour parler de la jeunesse avec la<br />
jeunesse.<br />
Loïc PUYRAYMOND,<br />
Renault Rueil-Malmaison<br />
En adhérant à la CGT voilà un an, j’ai décidé<br />
de m’investir dans un syndicat qui prône la<br />
défense collective <strong>des</strong> salariés et se targue<br />
d’être revendicatif mais je m’aperçois que<br />
la révolution n’est pas toujours relayée au<br />
sein de la CGT par une « bureaucratie » qui<br />
s’attache à certaines institutions syndicales.<br />
Pour preuve, lors <strong>des</strong> manifestations contre<br />
la réforme <strong>des</strong> retraites, les mots d’ordre<br />
étaient extrêmement révolutionnaires mais<br />
les actions ne l’étaient pas.<br />
L’histoire de la CGT est faite de femmes<br />
et d’hommes qui se rassemblent pour défendre<br />
collectivement leurs droits, ainsi que<br />
ceux <strong>des</strong> autres salariés, qui s’investissent<br />
de façon personnelle mais chez qui existe<br />
aussi parfois la volonté de prendre les pleins<br />
pouvoirs. Permanence syndicale et gestion<br />
non-démocratique <strong>des</strong> mandats sont autant<br />
de dérives potentiellement dangereuses qui<br />
existent malheureusement chez certains syndicats.<br />
Je ne me suis pas investi dans mon<br />
syndicat pour avoir une carte en échange<br />
d’une cotisation, ni pour faire de la syndicalisation<br />
– pour moi, l’important est en effet<br />
d’être syndiqué, quel que soit le syndicat.<br />
Etre proches <strong>des</strong> salariés, les écouter et les<br />
faire réfl échir leur permettra de traduire euxmêmes<br />
leurs réfl exions en revendications. Il<br />
faut impliquer ces salariés qui disent « mais<br />
que font les syndicats ? » en revenant à leurs<br />
revendications plutôt qu’en défendant <strong>des</strong> revendications<br />
bureaucratiques déconnectées<br />
de la réalité du terrain.<br />
Edouard MACKPAYEN,<br />
Corus Unitol Gennevilliers<br />
Depuis mon adhésion, mon syndicat est passé<br />
en un an de trois à seize syndiqués, essentiellement<br />
<strong>des</strong> jeunes, mais nous avons toujours<br />
de gran<strong>des</strong> diffi cultés à démontrer à nos collègues<br />
l’importance de la syndicalisation.<br />
Patrice COMAN,<br />
CRMA Elancourt<br />
Suite à nos dernières NAO, nous avons fait<br />
grève pendant une semaine et demie et totalement<br />
bloqué notre site. Malgré un constat<br />
de désaccord, ce mouvement a abouti au<br />
départ de notre ancien directeur général et<br />
resserré les liens entre jeunes et anciens. Il<br />
nous a permis de devenir majoritaires aux<br />
dernières élections. Notre seul souci, c’est de<br />
voir que lorsque nous nous sommes battus<br />
dans la rue pour les retraites, les adhérents<br />
de notre section UGICT, eux, sont parfois<br />
restés dans leurs bureaux.<br />
Cengiz CELEN, Feursmétal Feurs<br />
Pour moi, la syndicalisation n’est pas dure et<br />
tout le monde peut en faire. <strong>La</strong> preuve, c’est<br />
que mon syndicat est passé de vingt à cent<br />
vingt-deux adhérents en trois ans.
Concernant par ailleurs la bataille pour les<br />
retraites, je rappellerai que si nous avons<br />
perdu une bataille, nous n’avons pas perdu<br />
la guerre pour autant.<br />
Eric BLANCHIER,<br />
SBFM caudan<br />
Après un an d’un confl it très dur, qui a abouti<br />
à la reprise de la SBFM par Renault, mon<br />
entreprise compte aujourd’hui 279 syndiqués<br />
sur 450 salariés. <strong>La</strong> section <strong>des</strong> retraités<br />
compte pour sa part 146 adhérents. Nous<br />
sommes vingt-deux militants et suite à ce<br />
confl it, nous avons enregistré l’adhésion de<br />
dix jeunes.<br />
<strong>La</strong>urent POUSSIN,<br />
Aircell, groupe Safran<br />
Je ne reviendrai pas sur le véritable parcours<br />
du combattant que doivent suivre les jeunes<br />
pour trouver un boulot. Ces dernières années,<br />
près de 600 jeunes sont entrés dans<br />
notre entreprise mais le combat n’est pas<br />
fi ni pour autant. En effet, lorsque les jeunes<br />
fi nissent par trouver un CDI, il leur manque<br />
souvent dix ans de carrière. Il faut donc se<br />
battre pour que leurs compétences soient<br />
reconnues.<br />
Bernard THIBAULT,<br />
secrétaire général de la CGT<br />
Notre débat montre bien que la jeunesse<br />
occupe d’ores et déjà une plus grande place<br />
au sein de la CGT. J’y ai entendu beaucoup<br />
de témoignages et de suggestions qui devraient<br />
nous faire avancer. Un camarade a<br />
par exemple souligné l’importance pour les<br />
salariés de se syndiquer, quel que soit le<br />
syndicat. Autant donc leur rappeler que s’ils<br />
se syndiquaient à la CGT, nous ne nous en<br />
porterions pas plus mal… Un autre camarade<br />
a souligné combien le parcours professionnel<br />
<strong>des</strong> jeunes était marqué par la précarité, ce<br />
qui pose la question de la continuité syndicale.<br />
Nous devons donc nous organiser de<br />
manière à ce qu’une rupture professionnelle<br />
ne se traduise pas également par une rupture<br />
syndicale, et nous devons y réfl échir avec les<br />
jeunes. Durant les Assises de la jeunesse,<br />
nous avons aussi beaucoup entendu parler<br />
de la répression dont sont victimes les jeunes<br />
pour les dissuader de se syndiquer. Nous<br />
devons donc travailler, avec les jeunes militants,<br />
sur les moyens de faire respecter cette<br />
liberté fondamentale.<br />
Je souhaiterais également revenir sur les propos<br />
de notre camarade qui s’est dite opposée<br />
à la constitution de collectifs. Pour nous, la<br />
constitution d’un collectif ne signifi e pas que<br />
ses membres vont s’organiser séparément,<br />
au détriment de l’action collective. Mais sans<br />
collectifs, notre organisation ne pourrait pas<br />
suffi samment travailler sur certains sujets<br />
spécifi ques. Les collectifs sont donc là pour<br />
approfondir l’analyse et soumettre <strong>des</strong> propo-<br />
sitions à notre organisation et leurs membres<br />
restent <strong>des</strong> adhérents comme les autres.<br />
Il faut aussi tenir compte de l’évolution démographique<br />
de la société française. D’ici<br />
quelques années, 30 % de la population aura<br />
en effet plus de soixante ans. Or outre le<br />
fait qu’il faudra davantage de moyens pour<br />
fi nancer les retraites, cette évolution aura<br />
une infl uence sur tous les débats de société,<br />
ainsi que sur le droit social. En effet, lorsque<br />
le gouvernement a présenté son projet de loi<br />
sur la réforme <strong>des</strong> retraites, 60 % de la population,<br />
dont une large majorité de plus de<br />
60 ans, était favorable au recul de l’âge de<br />
départ en retraite. Par conséquent,<br />
lorsque cette catégorie représentera<br />
30 % de la population, il faudra<br />
avoir, à l’autre extrémité de la<br />
pyramide <strong>des</strong> âges, <strong>des</strong> personnes<br />
organisées pour défendre leur point<br />
de vue. Organiser les jeunes syndicalement,<br />
et plus particulièrement<br />
au sein de la CGT, constitue donc<br />
un véritable enjeu social et politique.<br />
Jérôme LETTRY,<br />
Covidien Grenoble<br />
Contrairement à ce que disent certains,<br />
les jeunes d’aujourd’hui sont<br />
soucieux de leur avenir. Ils ne sont<br />
pas plus «je m’en foutistes» que ceux d’hier<br />
mais ont grandi dans un monde différent. Il<br />
faut donc les aborder différemment.<br />
Les collectifs ne sont pas là pour diviser les<br />
syndiqués. Ce sont de véritables centres de<br />
formation pour militants, qui permettent aux<br />
jeunes de découvrir la charge de travail que<br />
représente la gestion d’une organisation syndicale.<br />
Les Assises <strong>des</strong> jeunes métallos et<br />
notre débat d’aujourd’hui permettront à notre<br />
collectif de défi nir les axes de travail pour les<br />
années à venir. Le premier sera de structurer<br />
les jeunes dans les régions et les départements<br />
et de tisser ainsi un réseau à travers<br />
toute la France. Il faudra aussi accompagner<br />
les jeunes pour qu’ils puissent parler de syndicalisation<br />
avec les non-syndiqués, trouver<br />
une méthode pour que les moins jeunes passent<br />
le relais au plus jeunes – par exemple<br />
en mettant en place une formule de tutorat –,<br />
changer et rajeunir l’image de la CGT et nous<br />
rapprocher <strong>des</strong> collectifs jeunes <strong>des</strong> autres<br />
pays, ainsi que <strong>des</strong> étudiants qui seront les<br />
adhérents de demain.<br />
Mais tout cela ne sera possible que si nous<br />
nous attaquons au fl éau de la précarité. J’espère<br />
donc que cette demi-journée nous permettra<br />
de construire une CGT plus forte, avec<br />
les jeunes et les moins jeunes.<br />
55 5
56<br />
Intervention<br />
de la mairie de Reims<br />
Serge PUGEAULT<br />
Maire-adjoint de Reims<br />
Au nom d’Adeline Hazan, Maire<br />
de Reims, c’est avec grand plaisir<br />
que nous vous accueillons ici. C’est<br />
d’ailleurs le deuxième congrès fédéral<br />
CGT que nous accueillons. C’est<br />
dire combien la ville de Reims se<br />
montre accueillante et je voudrais<br />
dire quelques mots sur la place de<br />
l’industrie dans son développement<br />
économique.<br />
Reims est une ville où l’industrie tient<br />
une place particulière. Elle a fait son<br />
histoire mais aussi son drame car la<br />
ville subit fermeture sur fermeture<br />
depuis trente ans. Face à ces fermetures,<br />
les élus locaux sont toujours<br />
aux côtés <strong>des</strong> salariés, même s’ils ont<br />
hélas peu de moyens de s’y opposer.<br />
Une entreprise qui ferme, ce ne sont<br />
en effet pas seulement <strong>des</strong> gens qui<br />
perdent leur travail. Ce sont aussi<br />
<strong>des</strong> friches qui apparaissent, <strong>des</strong><br />
paysages qui se transforment et <strong>des</strong><br />
savoir-faire qui disparaissent. Nous<br />
sommes néanmoins persuadés, au vu<br />
de cette histoire, que l’industrie a encore<br />
un avenir sur notre territoire. Certains<br />
estiment qu’il n’y aurait plus de<br />
place dans les pays occidentaux pour<br />
les activités de production mais seulement<br />
pour la recherche & développement.<br />
Fort heureusement, cette idée<br />
est en train d’être remise en cause car<br />
il est à l’évidence faux de penser que<br />
l’on peut dissocier la production de la<br />
recherche & développement.<br />
Dans son numéro de juin 2010, la<br />
revue Futuribles a publié un article<br />
intitulé « Industrie : quand l’Europe<br />
s’éveillera », en écho au livre Quand<br />
la Chine s’éveillera écrit par Alain<br />
Peyrefi tte voici plus de trente ans.<br />
L’Europe s’est effectivement endormie<br />
et d’autres pays tels que la Chine<br />
ou l’Inde se sont réveillés, mais si ces<br />
pays produisent, ils forment aussi <strong>des</strong><br />
centaines de milliers d’ingénieurs et<br />
la recherche & développement risque<br />
elle aussi d’être délocalisée vers ces<br />
pays demain. Le vrai enjeu est donc<br />
le retour de la production industrielle<br />
sur nos territoires, question complexe<br />
mais qui semble faire l’objet d’une véritable<br />
prise conscience, comme en<br />
témoigne le retour de certaines activités<br />
de production.<br />
Pour leur part, les élus rémois ne<br />
considèrent pas l’industrie comme<br />
ringarde mais comme un élément essentiel<br />
du développement de leur territoire.<br />
Nous devons donc trouver ensemble<br />
les moyens de maintenir et de<br />
développer la production industrielle.<br />
Pour les élus rémois, cela passe par<br />
un dialogue étroit avec l’ensemble<br />
<strong>des</strong> organisations syndicales. Nous<br />
avons en effet <strong>des</strong> intérêts communs<br />
dans cette affaire et considérons que<br />
les salariés syndiqués ne sont pas<br />
<strong>des</strong> empêcheurs mais au contraire<br />
<strong>des</strong> acteurs de ce développement<br />
économique. Vous nous trouverez<br />
donc à vos côtés dans vos combats et<br />
dans votre réfl exion pour l’avenir.<br />
Election de la présidence de la cinquième séance<br />
Pour la présidence de la cinquième séance, sont proposées les candidatures<br />
suivantes : Christian Pilichowski (président), <strong>La</strong>mia Béguin (vice-président) et<br />
<strong>La</strong>urent Le Godec.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée.
LA DÉFENSE DE L’EMPLOI ET<br />
DES COMPÉTENCES DANS L’ENTREPRISE<br />
ET SUR LES TERRITOIRES<br />
Des alternatives soli<strong>des</strong> face aux plans de licenciements<br />
Des solutions pour une meilleure qualité de vie au travail :<br />
prévenir les risques psychosociaux et améliorer les conditions<br />
de travail<br />
Des diagnostics sans complaisance pour appuyer l’action<br />
<strong>des</strong> élus et <strong>des</strong> syndicats<br />
Un appui concret pour promouvoir une économie durable<br />
dans le dialogue, l’anticipation et la concertation<br />
Votre engagement syndical<br />
Notre expertise au service de l’emploi<br />
et de la responsabilité sociale<br />
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58<br />
Participaient à la table ronde<br />
Sabina PETRUCCI,<br />
(FIOM-CGIL, Italie)<br />
Marlène ROTH,<br />
(IG Metall, Allemagne)<br />
Abdelaziz ARFAOUI,<br />
(FGME-UGTT, Tunisie)<br />
Christina OLIVIER,<br />
(NUMSA, Afrique du Sud)<br />
Gautam MOHDI,<br />
(NTUI, Inde)<br />
animée par Bernard DEVERT.<br />
5 ème séance<br />
Europe et international<br />
en lien avec la politique<br />
industrielle<br />
Introduction<br />
de Bernard Devert, EADS France Suresnes<br />
Cette table ronde, dans le cadre du débat de<br />
notre congrès, a pour objectif d’aborder le<br />
thème de la reconquête de l’emploi industriel,<br />
en France, en Europe et sur le plan international.<br />
Avec nos invités internationaux, nous vous<br />
proposons de réfl échir ensemble sur ce que<br />
le document préparatoire au congrès a mis<br />
en débat, à savoir, parmi les 5 engagements,<br />
celui qui porte sur le travail en commun, en<br />
fi lières et en particulier, je cite « nous devons<br />
donner la priorité à la mise en valeur <strong>des</strong> intérêts<br />
communs <strong>des</strong> travailleurs sur chaque<br />
continent à travers le monde et pour ce faire,<br />
amplifi er et faire évoluer nos coopérations<br />
dans les réseaux syndicaux mondiaux au<br />
sein <strong>des</strong> fi rmes internationales. »<br />
<strong>La</strong> situation de crise sociale et économique<br />
avec ses conséquences pour les travailleurs,<br />
ainsi que la montée <strong>des</strong> luttes sociales dans<br />
les pays européens mais aussi dans la plupart<br />
<strong>des</strong> autres continents, démontre que<br />
la plupart <strong>des</strong> salariés refusent de payer la<br />
crise.<br />
Les mouvements importants, de révolte,<br />
d’aspiration à plus de justice sociale, de<br />
démocratie, de progrès sociaux, sont révélateurs<br />
de ce mécontentement face aux politiques<br />
libérales menées depuis <strong>des</strong> années.<br />
Ils sont aussi révélateurs <strong>des</strong> fortes attentes<br />
de la part <strong>des</strong> travailleurs vis-à-vis du syndicalisme.<br />
Cette situation conforte notre démarche de<br />
construire dans notre activité, à partir <strong>des</strong> entreprises,<br />
une plus grande place à la solidarité<br />
effective et à un syndicalisme revendicatif<br />
convergent sur le plan international.<br />
Depuis <strong>des</strong> années, la fédération avec ses<br />
syndicats mènent une bataille pour exiger<br />
une politique industrielle porteuse de progrès<br />
social et technologique, de réponses aux enjeux<br />
environnementaux, permettant l’émancipation<br />
<strong>des</strong> peuples, comme cela est écrit<br />
dans le document préparatoire.<br />
Nous avons tenu <strong>des</strong> débats, <strong>des</strong> rencontres,<br />
<strong>des</strong> initiatives, ainsi que <strong>des</strong> mobilisations<br />
dont celle à Paris en octobre 2009. Nous<br />
l’avons fait dans une démarche qui s’appui<br />
sur la mise en cohérence <strong>des</strong> fi lières et <strong>des</strong><br />
atouts existants dans les territoires.<br />
Ce qui nous a demandé d’aller au delà de<br />
notre seul champ professionnel pour élaborer<br />
<strong>des</strong> propositions avec d’autres fédérations, et<br />
<strong>des</strong> structures de la CGT comme les comités<br />
régionaux, les UD, pour permettre aux<br />
salariés de se sortir de l’isolement que peut<br />
représenter leur seule entreprise, leur établissement.
Nous avons et nous devons poursuivre cette<br />
démarche d’élaboration de réponses alternatives<br />
aux stratégies <strong>des</strong> entreprises, en particulier<br />
<strong>des</strong> grands groupes, avec la mise en<br />
place de réseaux syndicaux entre les salariés<br />
<strong>des</strong> différents pays.<br />
Force est de constater qu’aujourd’hui la dimension<br />
européenne et internationale est<br />
devenue incontournable pour les salariés et<br />
la CGT.<br />
C’est pour poursuivre cette bataille que nous<br />
avons tenu le 30 mars dernier une rencontre<br />
commune avec nos collègues <strong>des</strong> CCOO,<br />
de la CGIL FIOM, de la MWB FGTB avec la<br />
participation de 150 responsables syndicaux<br />
et du Secrétaire Général de la FEM sur le<br />
thème de quelle politique industrielle en Europe.<br />
Cette journée, qui est une première dans sa<br />
construction entre organisations syndicales<br />
de différents pays européens, a permis de<br />
partager collectivement le besoin de franchir<br />
une étape dans l’élaboration de revendications<br />
et de gagner <strong>des</strong> initiatives convergentes.<br />
Cinq priorités ont été défi nies :<br />
- le social,<br />
- les besoins de droits d’intervention <strong>des</strong> salariés,<br />
- mettre l’industrie au service du développement<br />
humain durable,<br />
- la recherche,<br />
- le besoin d’un fi nancement en dehors <strong>des</strong><br />
exigences de rentabilité fi nancière.<br />
Il a été décidé de poursuivre ce travail en prenant<br />
en compte les fi lières de l’aéronautique,<br />
de la sidérurgie, de l’automobile, du transport,<br />
dans le cadre d’une animation commune.<br />
Le congrès se situe dans la continuité de<br />
cette bataille pour le développement de l’activité<br />
et de l’emploi industriel en France, en<br />
Europe et dans le monde.<br />
Nous constatons, que sous l’impulsion <strong>des</strong><br />
grands groupes mondiaux, les salariés sont<br />
confrontés à une accélération <strong>des</strong> plans de<br />
restructuration, avec la menace de délocalisation,<br />
de pression sociale, par une mise en<br />
concurrence de différentes entreprises et<br />
pays.<br />
<strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> multinationales ont utilisé la<br />
crise pour réduire l’emploi.<br />
L’OIT vient de publier un rapport sur la situation<br />
de l’emploi dans le monde entre 2007 et<br />
2009, en précisant que l’emploi industriel a<br />
été le plus touché avec un recul de 9,5 millions<br />
d’emplois dans le monde dont 3,8 millions<br />
rien que pour l’Europe.<br />
Actuellement c’est la précarité de l’emploi qui<br />
se développe dans tous les pays ayant une<br />
base industrielle.<br />
En Europe, face aux plans d’austérité décidés<br />
dans de nombreux pays, sans concertation<br />
avec les représentants <strong>des</strong> salariés, ce<br />
sont <strong>des</strong> mobilisations de contestations qui<br />
s’expriment à l’initiative <strong>des</strong> syndicats.<br />
Le pacte pour l’EURO adopté par<br />
l’Assemblée Européenne, au nom<br />
de la compétitivité <strong>des</strong> entreprises et<br />
de la réduction <strong>des</strong> défi cits publics<br />
ne peut qu’aggraver les conditions<br />
de vie et de travail.<br />
En effet, il est proposé qu’au nom de<br />
la compétitivité <strong>des</strong> entreprises, les<br />
critères du coût du travail par pays<br />
deviennent <strong>des</strong> éléments déterminants<br />
pour faire pression sur les négociations<br />
salariales, le fi nancement<br />
de la protection sociale.C’est une<br />
remise en cause du droit aux salariés<br />
d’avoir <strong>des</strong> négociations collectives sur<br />
la base de leurs attentes et revendications.<br />
L’exemple avec FIAT en Italie, Continental en<br />
France, Opel en Allemagne pour ne citer que<br />
ceux là, c’est le chantage à l’emploi, à l’investissement<br />
que pratique le patronat.<br />
L’accélération de la mondialisation a <strong>des</strong><br />
conséquences sur la structure de la production,<br />
avec la restructuration de la chaîne de<br />
valeur, à travers les délocalisations, l’externalisation<br />
vers les services, avec <strong>des</strong> entreprises<br />
mises en réseaux, souvent complexes,<br />
dans plusieurs pays en Europe, dans<br />
le monde.<br />
Trois éléments sont à prendre en compte car<br />
ils posent en fait le besoin d’aller<br />
vers un autre modèle de développement<br />
mondial de l’industrie<br />
et de l’emploi.<br />
<strong>La</strong> révolution en Tunisie ne<br />
pose-t-elle pas le besoin d’avoir<br />
un autre type de coopération<br />
économique avec ces pays qui<br />
cherchent à acquérir <strong>des</strong> technologies<br />
et <strong>des</strong> compétences<br />
nécessaires ?<br />
Plusieurs entreprises Françaises<br />
sont aujourd’hui en Tunisie,<br />
au Maroc. Comment vivent<br />
les salariés de ces pays, en<br />
terme de condition de travail, de<br />
garanties collectives, de pouvoir s’organiser<br />
syndicalement par exemple ?<br />
De même, en France, il y a 36% <strong>des</strong> salariés<br />
qui travaillent dans <strong>des</strong> entreprises industrielles<br />
à capitaux étrangers avec <strong>des</strong> lieux<br />
de décisions souvent éloignés du territoire<br />
national. Ne faut-il pas, là aussi gagner <strong>des</strong><br />
échanges syndicaux, afi n de travailler à <strong>des</strong><br />
59 5
60<br />
convergences nouvelles dans<br />
le groupe ?<br />
Il faut savoir que la France, en<br />
2010, est devenue le 1 er pays<br />
d’accueil en Europe pour les<br />
investissements <strong>des</strong> capitaux<br />
étrangers dont l’Allemagne<br />
est le 1 er investisseur et partenaire.<br />
<strong>La</strong> France est en tête <strong>des</strong> pays<br />
industriels qui délocalisent le<br />
plus, et par conséquent qui<br />
importent de plus en plus ses<br />
besoins en produits manufacturés.<br />
L’exemple est signifi catif dans l’automobile<br />
qui, en 2008, a eu pour la première<br />
fois une balance commerciale défi citaire.<br />
On assiste actuellement dans toutes les fi -<br />
lières industrielles, à une accélération de la<br />
part <strong>des</strong> dirigeants patronaux, à <strong>des</strong> délocalisations<br />
de production, de bureaux d’étu<strong>des</strong>,<br />
de centres de recherche, qui inquiètent les<br />
salariés pour leurs emplois, la pérennité de<br />
leur activité, parfois de leur établissement.<br />
Les groupes font pression sur les entreprises<br />
sous-traitantes pour accompagner leur stratégie<br />
d’internationalisation de l’activité et de<br />
l’emploi.<br />
<strong>La</strong> question du transfert de technologie interroge<br />
et inquiète, cela pose la problématique<br />
du maintien du niveau<br />
<strong>des</strong> savoir-faire, <strong>des</strong> capacités<br />
de création de richesse, de la<br />
maîtrise <strong>des</strong> technologies sur le<br />
long terme.<br />
Comment développer l’activité<br />
industrielle et l’emploi en<br />
France tout en permettant à<br />
d’autres pays de pouvoir développer<br />
leurs propres activités industrielles<br />
et sans que les salariés<br />
soient mis en concurrence?<br />
Nous avons aussi besoin d’être<br />
plus revendicatifs pour responsabiliser<br />
les directions d’entreprises,<br />
en particulier <strong>des</strong> groupes internationaux,<br />
sur les conditions d’implantation, de<br />
délocalisation dans les pays accueillant les<br />
activités.<br />
Avec quelles ai<strong>des</strong>, quelles conditions sociales,<br />
quelle fi scalité ?<br />
S’agit-il de zones franches, où le droit de s’organiser<br />
est interdit aux salariés… ?<br />
Par exemple, ne faut-il pas imposer <strong>des</strong> accords<br />
cadres au niveau mondial pour gagner<br />
un minimum social et <strong>des</strong> garanties pour l’ensemble<br />
<strong>des</strong> salariés ?<br />
<strong>La</strong> responsabilité sociale <strong>des</strong> directions doit<br />
devenir une bataille revendicative <strong>des</strong> syndicats<br />
CGT.<br />
Si nous sommes pour que les pays accèdent<br />
à <strong>des</strong> technologies industrielles, cela ne signifi<br />
e pas qu’il faille supprimer les emplois et<br />
les activités en France. Dire cela c’est bien<br />
sur remettre en cause les objectifs de rentabilité<br />
fi nancière <strong>des</strong> groupes.<br />
Les conditions d’implantation à l’étranger ne<br />
devraient-elles pas contribuer au développement<br />
économique du pays, à l’amélioration<br />
<strong>des</strong> conditions de vie, à la formation, à l’éducation…<br />
c’est tout le contraire de l’exploitation<br />
d’une main-d’œuvre bon marché, d’une<br />
appropriation <strong>des</strong> ressources naturelles et<br />
d’ai<strong>des</strong> <strong>des</strong> états.<br />
<strong>La</strong> catastrophe au Japon, avec une baisse<br />
d’activité, a eu un impact dans l’activité d’entreprises<br />
en France, du fait que l’industrie<br />
Nippone se situe en effet au centre d’une<br />
maîtrise mondiale dans certains secteurs<br />
comme l’électronique.<br />
Cela démontre la fragilité de ce type de modèle<br />
d’activité mondiale, basée sur la spécialisation<br />
d’activités par pays, avec un partage<br />
mondial.<br />
Cela revient à dire que le développement<br />
<strong>des</strong> échanges mondiaux et de transferts<br />
d’activités ne devaient pas être synonyme de<br />
<strong>des</strong>truction d’emplois et de capacités technologiques.<br />
C’est plus de coopération qu’il nous faut gagner.<br />
Permettant à chaque pays de défi nir<br />
ses normes sociales, économiques et politiques,<br />
alors que les groupes internationaux<br />
imposent leurs normes d’organisation de<br />
travail, de qualité, de technologie, de rentabilité,<br />
sans tenir compte <strong>des</strong> réalités de chaque<br />
pays et surtout de l’avis <strong>des</strong> salariés et de<br />
leurs syndicats.<br />
De ce point de vue, les enjeux environnementaux<br />
touchant les questions d’économie<br />
d’énergies, de réduction <strong>des</strong> émissions de<br />
CO 2 , de maîtrise <strong>des</strong> ressources naturelles,<br />
vont peser plus fortement dans les années à<br />
venir pour gagner un développement humain<br />
durable.<br />
Pour le syndicalisme et les salariés il y a<br />
besoin de revendiquer davantage un autre<br />
mode d’organisation de l’activité industrielle<br />
dans le monde, où les multinationales ne<br />
pourront plus prendre la planète comme une<br />
aire de jeu pour leurs stratégies fi nancières.<br />
On peut s’interroger si c’est nécessaire pour<br />
répondre aux besoins de faire parcourir<br />
chaque jour <strong>des</strong> produits industriels qui représentent<br />
70 % du trafi c mondial <strong>des</strong> marchandises<br />
?<br />
Les questions logistiques, de transport,<br />
d’énergie, d’émission de carbone, vont devenir<br />
<strong>des</strong> éléments nécessaires à prendre en<br />
compte pour le développement de l’emploi<br />
industriel.
Nous faisons parti de la FEM et la FIOM, où<br />
nous apportons nos propositions. Ce sont<br />
<strong>des</strong> lieux de rencontres permettant de développer<br />
<strong>des</strong> relations entre syndicats. C’est un<br />
point d’appui pour aider à construire <strong>des</strong> réseaux<br />
syndicaux solidaires et offensifs.<br />
Les comités d’entreprise européens, en<br />
termes d’information et de consultation, sont<br />
<strong>des</strong> outils pouvant permettre de bâtir <strong>des</strong> revendications<br />
communes et tisser <strong>des</strong> liens<br />
au niveau mondial avec <strong>des</strong> salariés <strong>des</strong><br />
groupes.<br />
Faut-il en rester là ? Ne faut-il pas aussi<br />
gagner de véritables liens entre syndicats,<br />
entre salariés <strong>des</strong> différents pays, dans la<br />
même démarche que nous développons en<br />
France ?<br />
Parce que les économies sont très interdépendantes,<br />
plus nous aborderons les enjeux<br />
européens et internationaux pour gagner un<br />
développement de l’emploi industriel, plus<br />
nous serons force de propositions dans les<br />
entreprises et dans les territoires.<br />
Le débat du Congrès a cette ambition, afi n<br />
d’aider les syndicats à mieux s’approprier<br />
dans leur activité ces enjeux revendicatifs,<br />
dans une démarche de décloisonnement et<br />
de mise en commun.<br />
Je vous invite dans le débat à faire part de<br />
vos avis et propositions, ainsi que de vos expériences.<br />
Débat...<br />
Tahar BEJAOUI,<br />
retraités SBFM Lorient<br />
Un grand vent révolutionnaire a souffl é<br />
comme une tempête de sable sur la Tunisie<br />
puis sur le reste du monde arabe, déclenché<br />
par le désespoir d’un jeune de 26 ans,<br />
pourtant diplômé, qui n’a pas trouvé sa place<br />
sur le marché du travail et s’est immolé le 17<br />
décembre 2010. Certains ont surnommé ce<br />
mouvement la « révolution du<br />
jasmin ». Pour les Tunisiens,<br />
ce fut surtout la révolution du<br />
ras-le-bol de l’injustice et de la<br />
corruption. En seulement un<br />
mois, cette révolution éclair –<br />
dans laquelle il faut saluer l’attitude<br />
de l’armée tunisienne,<br />
qui a refusé de tirer sur les<br />
manifestants – a mis à bas le<br />
régime de Ben Ali, corrompu<br />
à tous les niveaux. Certes,<br />
le premier président tunisien,<br />
Habib Bourguiba, avait lui<br />
aussi tenu la Tunisie de main<br />
de maître, mais il avait aussi<br />
permis nombreuses avancées<br />
: enseignement, santé,<br />
liberté de la femme (droit de vote, planning<br />
familial, interdiction de la bigamie, droit au<br />
divorce, avortement).<br />
Je souhaite maintenant que l’UGTT joue le<br />
jeu de la transparence et montre un autre<br />
visage du syndicalisme, qui ne soit pas seulement<br />
celui de l’accompagnement et de la<br />
complaisance. Je n’entrerai pas dans la polémique<br />
car je sais que la CGT et notre fédération<br />
ont <strong>des</strong> liens étroits avec l’UGTT, mais<br />
ce syndicat devra suivre l’évolution de cette<br />
vague.<br />
Depuis le mois de février 2011, la CGT tunisienne<br />
a repris la place qu’elle avait perdue<br />
depuis 1980. Il faut également saluer la légalisation<br />
du parti communiste tunisien et du<br />
parti communiste <strong>des</strong> travailleurs. <strong>La</strong> Tunisie<br />
traverse cependant un moment diffi cile et, à<br />
ce jour, une seule revendication a vu le jour :<br />
liberté, dignité et travail.<br />
Je souhaite enfi n, le jour où vous visiterez la<br />
Tunisie, que vous ne vous contentiez pas de<br />
rester dans votre hôtel mais que vous vous<br />
mêliez à la population pour connaître ses aspirations.<br />
Jérôme DELMAS,<br />
Ratier Figeac<br />
En juillet 2010, avec l’annonce de la création<br />
d’une fi liale au Maroc, notre P-DG nous<br />
a annoncé la suppression d’une centaine<br />
d’emplois d’ici 2015 et la délocalisation de<br />
deux lignes de produits sur quatre. A grand<br />
renfort de communication, la direction a essayé<br />
de nous convaincre en invoquant la<br />
61 6
62<br />
compétitivité, le coût du travail, ... mais nous<br />
nous sommes attachés à mettre à jour ses<br />
véritables intentions : abandon d’activités,<br />
spécialisation à outrance et profi tabilité. Les<br />
carnets de comman<strong>des</strong> sont pleins, chez nos<br />
donneurs d’ordre comme chez<br />
nous, les dividen<strong>des</strong> versés par<br />
notre entreprise sont très élevés.<br />
Les arguments de la direction ne<br />
tenaient donc pas la route et les<br />
salariés y ont répondu en nous<br />
accordant leur confi ance lors<br />
<strong>des</strong> dernières élections professionnelles,<br />
où nous avons obtenu<br />
50,56 % <strong>des</strong> voix et repris<br />
la majorité au CE. Comment être<br />
maintenant plus offensifs sur ces<br />
questions ? Quels arguments<br />
pouvons-nous porter auprès<br />
<strong>des</strong> salariés ? Quels outils pouvons-nous<br />
mettre en place avec la Fédération<br />
dans la branche automobile ? Comment<br />
revendiquer l’embauche <strong>des</strong> salariés en<br />
contrat précaire, obtenir de nouveaux droits<br />
et développer les rencontres entre syndicats<br />
de différents pays ?<br />
Ludovic BONDONNAUD,<br />
Amis Montluçon<br />
Voici dix-huit mois, notre direction nous a<br />
annoncé un projet de joint-venture avec un<br />
partenaire indien. Cette joint-venture constituera<br />
une délocalisation de notre savoir-faire,<br />
appuyée par les pouvoirs publics, et nous<br />
sommes très inquiets. Nous ne sommes pas<br />
contre l’idée de nous ouvrir à l’international<br />
mais pas au détriment de la pérennité de<br />
notre société et de nos emplois. Nous devons<br />
lutter tous ensemble pour une CGT encore<br />
plus forte, avec nos camara<strong>des</strong> internationaux.<br />
Christine VALLA, Biomet Valence<br />
L’international, nous connaissons bien dans<br />
notre entreprise. Le siège de Biomet se<br />
trouve en effet à Warsaw, aux Etats-Unis,<br />
son siège européen à Hazeldonk, aux Pays-<br />
Bas et ses parts sociales, au Luxembourg.<br />
En 2007, notre entreprise a été rachetée par<br />
quatre fonds d’investissement dans le cadre<br />
d’un LBO (leverage buy out), ce qui s’est<br />
traduit par la mise en place du lean manufacturing<br />
et, parallèlement, par une explosion<br />
<strong>des</strong> maladies professionnelles. Nous avons<br />
bien essayé de mettre en place un comité de<br />
groupe européen mais il n’y pas de syndicat<br />
dans les autres sites européens du groupe.<br />
Comment pouvons-nous alors être sûrs que<br />
nous ne nous y retrouverons pas uniquement<br />
face à <strong>des</strong> représentants de la direction de<br />
ces sites ?<br />
Abdelaziz ARFAOUI, UGTT Tunisie<br />
Au nom de la fédération tunisienne de la<br />
Métallurgie, je tiens à remercier la FTM-<br />
CGT et tous les syndicalistes français pour<br />
leur soutien à la révolution tunisienne. Cette<br />
révolution s’est déclenchée à Sidibouzid, le<br />
17 décembre 2010, après l’immolation par<br />
le feu de Mohamed Bouazizi, jeune vendeur<br />
ambulant de fruits et de légumes dont la marchandise<br />
avait été confi squée par les autorités.<br />
Des manifestations furent alors menées<br />
pour protester contre le chômage qui touche<br />
une forte proportion de la population, surtout<br />
la jeunesse.<br />
Les syndicalistes tunisiens ont joué un grand<br />
rôle dans la réussite et l’élargissement de<br />
ces manifestations. Notre centrale syndicale<br />
a dans un premier temps joué un rôle de médiateur,<br />
en intervenant auprès du gouvernement<br />
pour demander la libération <strong>des</strong> prisonniers,<br />
l’arrêt de l’utilisation <strong>des</strong> armes à feu<br />
contre les manifestants et un plan d’urgence<br />
pour un développement régional équilibré. Le<br />
14 janvier 2011, après la fuite du dictateur,<br />
et alors que le Premier ministre avait déclaré<br />
l’application de l’article constitutionnel<br />
qui lui permettait de remplacer le Président<br />
durant son absence, tous les responsables<br />
politiques et de la société civile ont appelé à<br />
manifester contre cette mesure et demandé<br />
la création d’un nouveau gouvernement. Depuis<br />
ce jour, notre fédération est devenue le<br />
porte-parole de tous les partis civils et politiques<br />
du pays, publiant dès le 15 janvier une<br />
déclaration demandant la formation d’un nouveau<br />
gouvernement par <strong>des</strong> représentants<br />
de tous les partis politiques et de la société<br />
civile, la dissolution du parti au pouvoir et la<br />
libération <strong>des</strong> prisonniers politiques.<br />
Au lendemain de la révolution, si tout le<br />
monde trouve totalement normal que les<br />
chômeurs veuillent obtenir un emploi et les<br />
salariés précaires un statut plus stable, le<br />
gouvernement de transition ne dispose pas<br />
de baguette magique et si ces réclamations<br />
sont légitimes, il y a <strong>des</strong> priorités. Après le<br />
départ du dictateur, c’est un pays entier qu’il<br />
nous faut reconstruire et nous sommes tous<br />
associés dans cette construction. Il faut donc<br />
faire les choses dans l’ordre et c’est pour<br />
cette raison que l’UGTT a demandé et obtenu<br />
l’ouverture de négociations sociales.<br />
Reste maintenant à tirer le meilleur compromis<br />
possible entre toutes les composantes<br />
de cette situation. Pour être totalement honnête,<br />
je ne peux nier que l’UGTT se trouve<br />
dans une situation délicate mais elle ne s’est<br />
jamais dérobée face à ses responsabilités<br />
et continuera à porter les revendications<br />
sociales de la population face au gouvernement.<br />
Sabina PETRUCCI,<br />
FIOM CGIL<br />
En Italie, la négociation collective se déroule<br />
à deux niveaux : une négociation nationale,<br />
qui s’applique à tous les métallos du pays,<br />
et une négociation complémentaire en en-
treprise. L’année dernière, deux confédérations<br />
syndicales ont signé avec le patronat<br />
un accord qui a complètement changé la<br />
donne. C’est dans ce cadre que s’est posé<br />
le problème de Fiat. Pour pouvoir acquérir<br />
Chrysler, Fiat a suivi une stratégie fi nancière<br />
plutôt qu’une stratégie industrielle. Nous<br />
nous sommes alors <strong>rendu</strong>s compte que cette<br />
opération cachait <strong>des</strong> choses incroyables et<br />
avons demandé à la direction de Fiat de nous<br />
faire connaître sa stratégie industrielle en Europe,<br />
mais celle-ci a refusé, décidant même<br />
de sortir du contrat national, de l’association<br />
<strong>des</strong> employeurs, et de présenter un nouveau<br />
« contrat de l’automobile » qui serait appliqué<br />
dans tous ses sites.<br />
Ce contrat prévoit une diminution <strong>des</strong> droits<br />
syndicaux et une dégradation <strong>des</strong> conditions<br />
de travail : réduction du temps de pause,<br />
augmentation du temps de travail et introduction<br />
de clauses de responsabilité qui interdiront<br />
aux salariés de se mettre en grève pour<br />
quelque raison que ce soit sous peine de licenciement.<br />
<strong>La</strong> FIOM a bien évidemment refusé<br />
cet accord mais les autres organisations<br />
l’ont signé et c’est pour cette raison que nous<br />
demandons depuis <strong>des</strong> années <strong>des</strong> mesures<br />
permettant d’éviter la signature d’accords séparés,<br />
en les soumettant par exemple à un<br />
réfé<strong>rendu</strong>m <strong>des</strong> salariés.<br />
Les salariés ont donc été mis sous une pression<br />
énorme. C’était un véritable scandale<br />
que de faire poser sur les épaules <strong>des</strong> salariés<br />
<strong>des</strong> responsabilités qui ne sont pas les<br />
leurs. Nous avons donc appelé à la grève générale<br />
puis déposé un recours devant un tribunal<br />
italien et un premier jugement sera <strong>rendu</strong><br />
le 18 juin prochain. Par cette lutte, notre<br />
objectif n’est pas seulement la reconquête<br />
<strong>des</strong> emplois industriels mais également <strong>des</strong><br />
droits qui y sont attachés.<br />
Jean-Pierre MERCIER,<br />
PSA Aulnay<br />
L’intervention précédente montre bien que la<br />
politique suivie par les patrons pour augmenter<br />
leurs profi ts sont partout les mêmes. <strong>La</strong><br />
stratégie de notre syndicat a donc consisté<br />
à se rapprocher <strong>des</strong> syndicats <strong>des</strong> usines<br />
de Slovénie et de Slovaquie, avec lesquels<br />
nous entretenons <strong>des</strong> relations régulières. Il<br />
est en effet absolument indispensable pour<br />
nous de défendre l’idée que nous avons un<br />
intérêt commun, quel que soit son patron ou<br />
son pays de résidence.<br />
Contrairement à une idée malheureusement<br />
partagée par beaucoup de salariés, il ne faut<br />
pas tomber dans le piège qui consisterait à<br />
dire qu’il faut produire en France sans se<br />
soucier <strong>des</strong> autres. Nous devons au contraire<br />
défendre, chacun dans son entreprise, le<br />
principe d’une solidarité internationale <strong>des</strong><br />
travailleurs par delà les frontières – et c’est<br />
aussi un bon moyen de faire reculer le Front<br />
National.<br />
Rasem ALBAYARI,<br />
PGFTU, Palestine<br />
Je suis très heureux d’être présent parmi<br />
vous pour représenter la Palestine à votre<br />
congrès et je souhaite vous transmettre toute<br />
notre amitié. Nous nous réjouissons de la révolution<br />
tunisienne et de tout ce qui se passe<br />
dans le monde arabe car, grâce à cette révolution,<br />
peut-être aurons-nous nous aussi un<br />
jour le droit de vivre en paix.<br />
Notre travail avec la CGT dure depuis plus de<br />
vingt ans. Nous respectons votre lutte pour les<br />
salaires, les emplois, les retraites et, surtout,<br />
un sujet qui nous tient nous aussi à cœur :<br />
l’égalité entre les hommes et les femmes.<br />
Nous remercions nos camara<strong>des</strong><br />
de la CGT pour l’aide matérielle<br />
et fi nancière qu’ils apportent<br />
à notre combat politique et,<br />
surtout, pour leur soutien à notre<br />
cause. Nous devons continuer à<br />
travailler ensemble afi n de faire<br />
reconnaître les résolutions <strong>des</strong><br />
Nations-Unies pour apporter la<br />
paix au peuple palestinien.<br />
En Palestine, le combat syndical<br />
pour les salaires, la couverture<br />
sociale, la couverture santé, la<br />
retraite et la liberté syndicale<br />
est avant tout un combat pour<br />
une plus grande démocratie. En<br />
janvier 2011, nous avons mis en place <strong>des</strong><br />
tribunaux <strong>des</strong> affaires sociales afi n d’accompagner<br />
et de défendre les salariés. Dans les<br />
mois à venir, nous nous acheminons vers<br />
la mise en place d’un salaire garanti auquel<br />
nous n’avons jamais eu droit. L’Union générale<br />
<strong>des</strong> travailleurs palestiniens est toujours<br />
présente pour améliorer les conditions vie,<br />
d’emploi et de santé de la population, combattre<br />
l’injustice et la corruption.<br />
Pour parler du plan de paix actuellement en<br />
gestation et de notre combat contre la colonisation<br />
de notre territoire, il faut savoir que le<br />
gouvernement israélien actuel ne croit pas à<br />
la paix – pour laquelle nous devrions pourtant<br />
tous travailler – comme le prouve la <strong>des</strong>truction<br />
récente de maisons palestiniennes à Jérusalem,<br />
et si le mur de Berlin est tombé, un<br />
autre mur de séparation raciale<br />
est en construction en Palestine.<br />
En septembre 2011, le mouvement<br />
palestinien se rendra donc<br />
à l’ONU pour demander le retour<br />
aux frontières de 1967, en application<br />
<strong>des</strong> résolutions de l’ONU.<br />
Les Palestiniens et une grande<br />
partie <strong>des</strong> Israéliens veulent la<br />
paix. Si les dirigeants écoutaient<br />
un peu plus la population, ce<br />
serait une grande victoire. Je<br />
souhaite que la paix revienne en<br />
Palestine et j’espère vous voir<br />
un jour dans mon pays.<br />
63 6
64<br />
Julien STEPHANUS,<br />
Jteckt Irigny<br />
<strong>La</strong> CGT a <strong>des</strong> arguments forts en faveur de<br />
la relocalisation et du maintien <strong>des</strong> emplois<br />
industriels mais reste timorée, pour ne pas<br />
dire complexée, en matière d’écologie. Les<br />
deux sujets sont pourtant intimement liés car<br />
à chaque fois que l’on revendique une réduction<br />
du temps de travail, une amélioration de<br />
la protection sociale ou <strong>des</strong> conditions de<br />
travail, on ralentit l’activité capitaliste, ce qui<br />
est une très bonne chose pour la planète. Je<br />
n’hésite donc pas à dire que nous sommes<br />
les seuls « vrais » écolos.<br />
C’est parce que nous sommes écolos et<br />
internationalistes que nous pouvons revendiquer<br />
<strong>des</strong> relocalisations car nous voulons<br />
vivre, produire et consommer au pays, et<br />
que chaque peuple puisse s’émanciper. Il<br />
n’est pas question de multiplier les transports<br />
polluants de produits manufacturés d’un bout<br />
du monde à l’autre, et ce n’est certainement<br />
pas pour <strong>des</strong> questions de patriotisme<br />
économique que je dis<br />
cela. Chez JTEKT, nous militons<br />
pour la répartition concertée <strong>des</strong><br />
marchés entre tous les sites<br />
de production mondiaux. Nous<br />
avons évalué une production<br />
minimale vitale pour chacun<br />
d’entre eux et ainsi démontré<br />
qu’ils pouvaient tous vivre sans<br />
qu’il soit nécessaire d’instaurer<br />
une concurrence entre eux.<br />
Michel FAUSER,<br />
Essilor Créteil<br />
Quelle Europe industrielle voulons-nous pour<br />
demain ? Dans un monde où le travail est<br />
devenu une valeur d’échange, la place de la<br />
jeunesse en France révèle de nombreuses<br />
inégalités (logement, éducation, emploi,<br />
etc.), laissant pour compte les plus démunis.<br />
A l’heure où notre jeunesse réclame sa place<br />
dans notre société, ne faudrait-il pas se poser<br />
la question de l’école et de la formation, pour<br />
avoir une éducation de masse et de qualité ?<br />
Kesuke FUSE, Zenroren Japon<br />
Je tiens à vous remercier pour votre solidarité<br />
avec le Japon. Le tremblement de terre<br />
et le tsunami du 11 mars 2011 ont fait 15 000<br />
morts, 10 000 disparus et <strong>des</strong> milliers de déplacés.<br />
<strong>La</strong> région de Sendai a été dévastée<br />
et les sites de production technique et électronique<br />
ont été largement détruits. Ceci est<br />
vrai non seulement dans la partie du Japon<br />
touchée mais aussi dans le reste du pays, où<br />
les fournisseurs et les sous-traitants du secteur<br />
automobile ont souffert d’une baisse <strong>des</strong><br />
approvisionnements.<br />
Nous avons également rencontré <strong>des</strong> problèmes<br />
liés à la baisse de la production<br />
d’électricité. Faute de pouvoir produire, certaines<br />
sociétés risquent de mettre la clé sous<br />
la porte, ce qui serait très préjudiciable à la<br />
population locale.<br />
L’accident nucléaire survenu à la centrale de<br />
Fukushima est un autre grave problème et<br />
nous ne savons toujours pas quand il sera<br />
résolu. Après l’accident, les personnes vivant<br />
dans un rayon de moins de 40 kilomètres ont<br />
dû être évacuées, l’agriculture, la pêche et le<br />
tourisme ont été durement touchés. Tepco, la<br />
société qui exploite cette centrale, a essayé<br />
de minimiser cet accident et s’est justifi ée en<br />
disant qu’il s’agissait d’un désastre d’une ampleur<br />
jamais vue auparavant. En fait, Tepco a<br />
continuellement cherché à réduire ses coûts<br />
plutôt que d’assurer la sécurité de la population.<br />
Dans une telle situation, notre syndicat fait<br />
de son mieux pour défendre les travailleurs<br />
et l’économie locale. Nous exigeons <strong>des</strong> employeurs<br />
qu’ils fassent tout leur possible pour<br />
sauvegarder nos emplois et nos conditions<br />
de vie, pour que nous puissions surmonter le<br />
défi t immense auquel nous devons faire face.<br />
Nous demandons aussi au gouvernement<br />
d’imposer <strong>des</strong> mesures de sauvegarde pour<br />
les emplois.<br />
De plus, nous sommes en train de revoir<br />
notre système social qui, par le passé, a<br />
toujours servi les intérêts <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> entreprises,<br />
alors que la classe laborieuse japonaise<br />
a toujours été divisée par <strong>des</strong> questions<br />
de politique et de compétitivité. Il s’agit<br />
donc d’un moment très important pour la vie<br />
de nos syndicats qui doivent continuer la<br />
lutte. JMIU, le syndicat progressiste japonais,<br />
sera à l’avant de ce combat avec vous.<br />
Marlene ROTH,<br />
IG Metal<br />
<strong>La</strong> politique industrielle est un sujet important<br />
pour nous tous et bien que la situation économique<br />
de l’Allemagne se soit améliorée ces<br />
derniers mois, nous rencontrons les mêmes<br />
problèmes que ceux que vous évoquez depuis<br />
deux jours : délocalisation de la production,<br />
précarisations de l’emploi, avenir de jeunesse<br />
<strong>La</strong> politique industrielle sera donc un<br />
sujet très important à l’avenir et nous avons<br />
pris l’initiative voici deux ans, avec nos collègues<br />
métallurgistes français (CGT, CFDT<br />
et FO), de créer un groupe de travail sur ce<br />
sujet.<br />
Quel est le but de ce groupe de travail ? Je<br />
précise tout d’abord que nous ne voulons pas<br />
mener une politique uniquement concentrée<br />
sur nos deux pays mais soutenir le travail de<br />
la FEM au niveau européen. Nous voulons<br />
aussi discuter de l’avenir de l’industrie dans<br />
nos pays et dans le reste de l’Europe. Quel<br />
développement pour les emplois en Europe ?<br />
Quelle industrie pour l’avenir ? Comment arriver<br />
à un mode de production qui ne génère<br />
pas trop de CO2 et ne consomme pas trop de<br />
matières premières ? Ce sont autant de sujets<br />
sur lesquels nous pensons que les syn-
dicats peuvent infl uer et c’est pour cela que<br />
nous voulons en discuter entre nous, à travers<br />
<strong>des</strong> exemples de politiques industrielles<br />
régionales qui donnent de bons résultats.<br />
Cette coopération est un premier pas pour<br />
garantir l’avenir de l’industrie dans nos pays<br />
comme dans le reste du monde.<br />
Christina OLIVIER,<br />
NUMSA Afrique du Sud<br />
Grâce à la lutte, les travailleurs sud-Africains<br />
ont obtenu en 1994 leur liberté, mais celleci<br />
fut uniquement politique, pas économique.<br />
L’économie sud-africaine reste entre les<br />
mains d’un petit cercle et les noirs restent<br />
en bas de la pyramide socio-économique.<br />
Lorsque nous avons engagé <strong>des</strong> négociations<br />
salariales, la première chose que nos<br />
dirigeants nous ont dite, c’est que les travailleurs<br />
sud-africains étaient devenus trop<br />
chers. Cet argument est sans fondement<br />
mais de nombreuses entreprises sud-africaines<br />
l’utilisent pour offrir <strong>des</strong> conditions peu<br />
avantageuses. Depuis la fi n de l’apartheid, le<br />
phénomène de délocalisation n’a jamais été<br />
aussi fort et le chômage atteint aujourd’hui<br />
27,5 % en Afrique du Sud. Un grand nombre<br />
de jeunes sont au chômage où travaillent<br />
pour <strong>des</strong> « courtiers » en services salariaux.<br />
Dans notre pays, le salaire minimal est<br />
de l’ordre de 120 euros par mois. L’année<br />
dernière, nous avons engagé <strong>des</strong> négociations<br />
dans le secteur de l’automobile et <strong>des</strong><br />
pneumatiques et les dirigeants nous ont dit<br />
qu’ils n’auraient pas les moyens de nous<br />
accorder <strong>des</strong> augmentations salariales de<br />
plus de 10 %. Cette année, nous allons<br />
donc engager de nouvelles négociations en<br />
revendiquant une augmentation salariale de<br />
20 % pour compenser la faiblesse <strong>des</strong> prestations<br />
de santé et <strong>des</strong> allocations sociales<br />
ou logement, sachant que l’on assiste depuis<br />
2009 à une augmentation <strong>des</strong> bénéfi ces bien<br />
supérieure à celle <strong>des</strong> salaires alors que le<br />
taux de chômage ne cesse de progresser.<br />
Une étude a en effet montré que celui-ci était<br />
passé de 23 % fi n 2010 à 29,6 % en février<br />
2011, et que le nombre de travailleurs engagés<br />
par <strong>des</strong> courtiers (plus de 100 000) avait<br />
baissé de 1,6 %. L’étude a également révélé<br />
que le nombre de millionnaires avait doublé<br />
en Afrique du Sud, passant de seize en 2009<br />
à trente-et-un en 2010, et que les vingt personnes<br />
les plus riches du pays avaient vu<br />
leur richesse augmenter de 45 %.<br />
Les travailleurs sud-africains sont dans une<br />
situation très diffi cile. Nous avons perdu près<br />
de 45 000 emplois suite à la crise de 2008.<br />
L’UNSA demande donc une meilleure redistribution<br />
<strong>des</strong> richesses afi n de réduire l’écart<br />
entre les plus riches et les plus pauvres.<br />
L’étude que nous avons commandée montre<br />
aussi l’effet désastreux <strong>des</strong> courtiers sur les<br />
salaires, la sécurité de l’emploi et les avantages<br />
sociaux. Elle a également révélé que<br />
dans la plus grande part du pays, le salaire<br />
<strong>des</strong> dirigeants était entre 40 et 1 728 fois<br />
supérieur à celui <strong>des</strong> travailleurs les moins<br />
payés.<br />
Dans le secteur automobile, nous avons obtenu,<br />
grâce à un débrayage, un accord qui<br />
prévoit l’interdiction <strong>des</strong> courtiers en services<br />
salariaux, une augmentation de 10 % <strong>des</strong> salaires<br />
et une revalorisation pour les salariés<br />
en CDD. Les entreprises devront également<br />
fournir une protection sociale et certains<br />
avantages à leurs salariés. Nous avons aussi<br />
engagé <strong>des</strong> négociations dans le secteur <strong>des</strong><br />
pneumatiques et sommes actuellement en<br />
lutte contre la société Bridgestone qui ne veut<br />
accorder aucune augmentation aux salariés<br />
touchant au moins le salaire minimum.<br />
Les entreprises sud-africaines agitent<br />
constamment la menace d’une délocalisation<br />
vers les pays voisins. Nous avons donc besoin<br />
de solidarité entre travailleurs et organisations<br />
syndicales du monde entier. Dans<br />
le cadre de la FIOM, nous avons élaboré <strong>des</strong><br />
lignes directrices qui visent à la mise en place<br />
de réseaux syndicaux au sein <strong>des</strong> gran<strong>des</strong><br />
sociétés mondialisées. Nous devons également<br />
construire <strong>des</strong> syndicats plus forts en<br />
renforçant les pouvoirs <strong>des</strong> délégués syndicaux<br />
et mieux comprendre tous les aspects<br />
de l’économie.<br />
Bernard DEVERT,<br />
EADS France Suresnes<br />
Le groupe Alstom s’est beaucoup développé<br />
en Inde, dans le secteur ferroviaire et l’énergie<br />
notamment. Comment les salariés indiens<br />
perçoivent-ils l’implantation de ce groupe ?<br />
Gautam MODY,<br />
Inde<br />
Contrairement à ce qu’elles affi rment, <strong>des</strong> sociétés<br />
telles qu’Alstom, Areva ou Schneider<br />
Electric ne sont pas présentes en Inde depuis<br />
plus de cent ans mais seulement depuis<br />
quinze ans. Elles ont simplement racheté <strong>des</strong><br />
sociétés indiennes qui existaient avant leur<br />
arrivée. C’est ainsi que fonctionne le système<br />
capitaliste.<br />
Pour prendre l’exemple d’Alstom, en quinze<br />
ans, l’usine de Chennai a changé six fois<br />
de nom et les syndicalistes ont à chaque<br />
fois essayé de mettre en place un comité<br />
d’entreprise. Nous espérons que la situation<br />
est maintenant stabilisée et avons engagé<br />
une nouvelle démarche dans ce sens.<br />
Nous avons déjà <strong>des</strong> délégués syndicaux et<br />
sommes en train d’établir <strong>des</strong> contacts avec<br />
ceux <strong>des</strong> autres entreprises du groupe, dans<br />
la perspective de la création d’un comité central<br />
d’entreprise qui nous semble essentiel<br />
pour garantir la solidarité entre travailleurs.<br />
Cela nous donnera également l’opportunité<br />
de négocier <strong>des</strong> accords cadres applicables<br />
à l’Inde comme au reste du Monde. C’est<br />
dans cette optique que nous nous tournerons<br />
65 6
66<br />
vers vous dans les semaines à venir. Nous<br />
devons également tirer les leçons de ce qui<br />
s’est passé au Japon, en nous tournant vers<br />
un monde dénucléarisé et en réfl échissant<br />
à la chaîne logistique mondiale, qui refl ète<br />
bien l’organisation actuelle du système de<br />
production et démontre son manque de maîtrise.<br />
Nous devons donc mettre en place un<br />
mouvement syndical mondial qui sera en mesure<br />
de changer cette organisation et nous<br />
pensons que nous y parviendrons si chacun<br />
d’entre nous est capable, dans son pays, de<br />
construire un mouvement militant syndical<br />
démocratique.<br />
Pascale MONTEL,<br />
YKK France Seclin<br />
Pour la première fois dans l’histoire de notre<br />
pays, nos enfants vivront moins bien que<br />
nous. Il est donc très important de rappeler<br />
partout les responsabilités du système capitaliste<br />
et <strong>des</strong> dirigeants politiques européens.<br />
Nous devons aussi souligner les aspects négatifs<br />
du discours de Marine Le Pen, qui veut<br />
mettre en concurrence les différents peuples<br />
alors que nous militons pour une solidarité<br />
internationale. Il me semble donc important<br />
de ressortir de ce congrès avec <strong>des</strong> objectifs<br />
de lutte sur les salaires, l’emploi, etc. Après<br />
la Guadeloupe, la Grèce et les pays arabes,<br />
je crois qu’il est aujourd’hui possible d’avoir<br />
une révolution partout dans le<br />
Monde. En tant que syndicalistes,<br />
nous devons contribuer à<br />
changer la société. C‘est important<br />
de créer les conditions de la<br />
lutte car la grève générale ne se<br />
décrète pas mais se construit.<br />
Stéphane LOVISA,<br />
Alcatel Lucent Villarceaux<br />
Le comité de groupe européen<br />
d’Alcatel Lucent s’est rapproché<br />
<strong>des</strong> comités de groupe européens<br />
de nos deux principaux<br />
concurrents européens (Nokia-Siemens et<br />
Ericsson) pour alerter les autorités européennes<br />
sur la situation du marché <strong>des</strong> équipements<br />
de télécommunication en Europe.<br />
En effet, nos trois groupes sont en train de<br />
se faire tailler <strong>des</strong> croupières par le fabricant<br />
chinois Huawei, qui est extrêmement<br />
bien soutenu par l’Etat chinois et qui a réalisé<br />
un quart de la progression de son chiffre<br />
d’affaires en Europe depuis cinq ans, contre<br />
seulement 1 % au Etats-Unis où existe une<br />
volonté politique très forte de ne pas laisser<br />
les équipements chinois entrer sur le marché<br />
local. Les syndicats qui composent les comités<br />
européens de ces trois groupes ont donc<br />
lancé une pétition pour alerter les autorités<br />
qu’Huawei risquait, si rien n’était fait, d’être<br />
à terme le seul équipementier présent en<br />
Europe.<br />
Bart SAMYN, FEM<br />
L’avenir de tous les syndicats européens<br />
appartient à la jeunesse. Or j’ai entendu dire<br />
que les jeunes de la CGT ne connaissaient<br />
pas la FEM. Il me semble donc important de<br />
rappeler ici ce qu’est la FEM et quelle est son<br />
action. <strong>La</strong> FEM n’est pas seulement un lieu<br />
de rencontre ; elle prend <strong>des</strong> positions communes<br />
avec tous les syndicats européens.<br />
Les syndicats affi liés à la FEM négocient<br />
également <strong>des</strong> accords européens au sein<br />
<strong>des</strong> grands groupes tels qu’Alstom, Areva<br />
ou Schneider Electric. Nous avons aussi<br />
une stratégie syndicale commune, nous menons<br />
<strong>des</strong> actions ensemble et nous luttons<br />
partout en Europe contre la précarité. Pour<br />
reprendre votre slogan, nous devons agir «<br />
tous ensemble ! ».<br />
Arnaud BERGERON,<br />
Deshors Brive <strong>La</strong> Gaillarde<br />
Je fais partie d’un groupe qui regroupe une<br />
dizaine d’entreprises en France et trois à<br />
l’étranger (en Suisse, au Maroc et en Tunisie).<br />
Durant la crise, notre direction a procédé<br />
à <strong>des</strong> licenciements sur le territoire français.<br />
A contrario, l’effectif du groupe a augmenté<br />
dans les autres pays. Comment rencontrer<br />
et échanger avec nos homologues étrangers<br />
pour contrer la stratégie patronale dans un intérêt<br />
commun ? Comment élaborer <strong>des</strong> projets<br />
industriels qui servent l’intérêt de tous ?<br />
Pourquoi ne pas organiser par exemple une<br />
assemblée générale avec nos homologues<br />
marocains et tunisiens ?<br />
Eric ROBILLOT,<br />
EADS France Suresnes<br />
Dans tous les grands groupes, les patrons<br />
réfl échissent aux moyens d’utiliser les nouvelles<br />
technologies telles que cloud computing<br />
(informatique en nuage) pour augmenter<br />
la productivité. Après les avoir développées<br />
au sein de leurs groupes, ils vont maintenant<br />
les imposer aux PME pour intégrer ces entreprises<br />
et leurs salariés dans la chaîne de production.<br />
Je propose donc que la CGT s’empare<br />
de ces technologies dans une optique<br />
d’émancipation et de réduction du temps de<br />
travail.<br />
Abdelaziz ARFAOUI,<br />
Tunisie<br />
Environ trois mille sociétés étrangères sont<br />
implantées en Tunisie et les salaires sont négociés<br />
tous les trois ans, ce qui ne permet<br />
pas de suivre l’évolution du coût de la vie. Le<br />
travail y est précaire, les conditions de travail<br />
mauvaises et les conventions collectives pas<br />
respectées. Nous avons cependant amélioré<br />
la représentation <strong>des</strong> salariés puisque nous<br />
avons <strong>des</strong> délégués syndicaux qui se battent<br />
pour faire respecter le Code du travail et<br />
lutter contre le travail précaire. Récemment,<br />
nous avons également invité nos camara<strong>des</strong>
d’Aerolia afi n de discuter avec eux de la situation<br />
<strong>des</strong> salariés de nos deux pays et de<br />
poser les bases d’un soutien mutuel.<br />
Christina OLIVIER,<br />
NUMSA Afrique du Sud<br />
Je souhaiterais revenir sur deux points : la situation<br />
<strong>des</strong> travailleurs étrangers et les délocalisations<br />
vers les pays du sud de l’Afrique.<br />
Nous commettons parfois l’erreur d’engager<br />
<strong>des</strong> polémiques avec les travailleurs<br />
étrangers présents dans nos entreprises en<br />
oubliant que ce ne sont pas eux mais nos<br />
employeurs qu’il faut combattre. Il faut donc<br />
organiser ces travailleurs et les incorporer<br />
dans nos syndicats pour qu’ils puissent bénéfi<br />
cier <strong>des</strong> mêmes droits que les travailleurs<br />
locaux. Quant aux multinationales qui délocalisent<br />
vers nos pays, elles contribuent bien<br />
souvent à y miner les droits <strong>des</strong> travailleurs. Il<br />
faut donc s’assurer que les accords signés à<br />
cette occasion n’aboutiront pas à ce résultat.<br />
Marie-Agnès GANDRIAU,<br />
EADS Astrium Toulouse<br />
Au printemps 2010, Continental a annoncé<br />
un plan de réduction <strong>des</strong> coûts du travail de<br />
8 %, par le biais d’une mise en concurrence<br />
<strong>des</strong> sites français avec les autres sites européens,<br />
notamment allemands. <strong>La</strong> CGT l’a<br />
contesté dès le départ et, d’ailleurs, cet argument<br />
disparaîtra ensuite de son discours.<br />
En septembre, la direction de Continental<br />
organise un réfé<strong>rendu</strong>m, ce qui revient à dévoyer<br />
la démocratie. <strong>La</strong> CGT et la CFDT le<br />
boycottent et 57 % <strong>des</strong> salariés s’abstiennent<br />
ou votent contre malgré <strong>des</strong> pressions extrêmement<br />
lour<strong>des</strong>.<br />
Cette fois, la France est mise en concurrence<br />
avec la République tchèque pour le<br />
développement d’une production et l’on voit<br />
apparaître un chantage portant sur environ<br />
mille emplois. Les syndicats minoritaires signent<br />
ce plan alors que la CGT et la CFDT<br />
font valoir leur droit d’opposition. Nouvelle<br />
tentative de contournement de la direction :<br />
une médiation en préfecture. Après de multiples<br />
réunions, l’opposition tient et fi nit par<br />
dire «halte !» à cette médiation, le médiateur<br />
accompagnant ce chantage à l’emploi.<br />
En 2011, avec les NAO, la direction tente de<br />
faire repasser ce plan. Finalement, elle recule,<br />
les NAO n’aboutissent pas et les trois<br />
sites de Continental sont en grève depuis<br />
aujourd’hui. <strong>La</strong> riposte syndicale contre ces<br />
contournements et ces attaques, c’est le<br />
refus du repli sur soi – dans l’entreprise, la<br />
consultation passe par les assemblées générales.<br />
C’est ensuite le rassemblement syndical<br />
avec la CFDT pour faire opposition. C’est<br />
aussi se tourner vers l’extérieur, notamment<br />
vers les fédérations CGT et CFDT, qui ont<br />
publié une déclaration commune. C’est enfi n<br />
un travail avec les syndicats <strong>des</strong> autres sites<br />
européens. Le jour du réfé<strong>rendu</strong>m a eu lieu<br />
une assemblée générale avec <strong>des</strong> représentants<br />
de GM et du site de Clairoix, ainsi que<br />
<strong>des</strong> syndicalistes allemands et espagnols.<br />
Une réunion <strong>des</strong> fédérations CGT, CFDT et<br />
IG Metall a également eu lieu et nous espérons<br />
qu’elle aura <strong>des</strong> suites.<br />
Résultat, le plan n’a pas été signé, ni à Toulouse,<br />
ni sur les sites allemands. Il s’agit là<br />
d’un bon exemple de travail intersyndical<br />
mais pour le mener à bien, les syndicats<br />
ont besoins de moyens, d’outils<br />
et de l’aide <strong>des</strong> structures fédérales.<br />
You-ki PARK, KMWU Corée<br />
Valeo Compresseurs Corée est une<br />
ancienne société coréenne rachetée<br />
par Valeo en 2005. Le 26 octobre<br />
2009, Valeo nous a appris la fermeture<br />
de notre usine et a notifi é aux salariés<br />
leur licenciement par courrier.<br />
Nous avons tous été licenciés sans<br />
aucune concertation syndicale. Suite<br />
à ces licenciements, <strong>des</strong> employés<br />
occupent le site depuis un an et sept<br />
mois sans toucher aucun salaire et<br />
les diffi cultés fi nancières ont conduit<br />
quelques familles à la rupture. Le<br />
conseil coréen <strong>des</strong> prud’hommes a<br />
estimé que ces licenciements était<br />
illégaux et le gouvernement coréen<br />
a recommandé à Valeo d’accepter<br />
la négociation avec <strong>des</strong> syndicats<br />
coréens.<br />
Malgré cela, Valeo refuse toujours la négociation<br />
avec les syndicats. Les multinationales<br />
telles que Valeo ne sont pratiquement<br />
pas soumises à la réglementation coréenne.<br />
En cas de fermeture d’une usine, la loi coréenne<br />
ne prévoit toujours pas <strong>des</strong> dispositions<br />
suffi santes pour défendre les droits <strong>des</strong><br />
salariés. C’est la raison pour laquelle nous<br />
devons lutter contre de tels actes et sauvegarder<br />
nos droits. Nous avons campé devant<br />
l’ambassade de France et devant le ministère<br />
coréen compétent pendant 180 jours pour<br />
demander un arbitrage aux gouvernements<br />
français et coréens afi n de résoudre cette situation.<br />
Grâce à l’aide de la FTM-CGT – que<br />
nous tenons à remercier ici –, nous avons<br />
déjà effectué quatre visites en France, avec<br />
deux objectifs : ouvrir le dialogue<br />
direct avec la direction de Valeo<br />
et renforcer la solidarité internationale.<br />
Le problème de Valeo Compresseurs<br />
Corée résulte de la politique<br />
néo-libérale de la direction<br />
de Valeo qui vise à maximiser<br />
les profi ts dans l’ombre. Le bilan<br />
comptable était positif lorsque<br />
Valeo a fermé l’usine et même<br />
s’il cherche aujourd’hui à la relancer<br />
en remplaçant les salariés<br />
en CDI et par <strong>des</strong> salariés<br />
en CDD et <strong>des</strong> intérimaires.<br />
67 6
68<br />
A l’heure actuelle, le capitalisme ne connaît<br />
plus de frontières dans le monde, alors que<br />
la solidarité internationale <strong>des</strong> travailleurs<br />
ne suit pas suffi samment ce mouvement.<br />
De nombreuses sociétés françaises se sont<br />
installées en Corée et y exploitent les travailleurs<br />
à leur profi t. Nous devons donc renforcer<br />
la solidarité internationale pour lutter<br />
contre ces multinationales. Je vous demande<br />
votre soutien car c’est cette solidarité qui<br />
nous conduira à la victoire contre le néo-libéralisme.<br />
Joseph CUPANI,<br />
Schneider Electric Le Fontanil<br />
Je profi te de la présence ici d’une représentante<br />
d’IG Metall pour lui indiquer qu’il existe<br />
dans le bassin d’emploi grenoblois un projet<br />
de relocalisation d’une usine Siemens vers<br />
l’Allemagne en 2012, qui se traduirait dans<br />
un premier temps par 300 suppressions de<br />
postes sur 700 salariés.<br />
Pour sa part, Schneider Electric prévoit de<br />
fermer 400 sites dans le Monde – sur un total<br />
de 1 400 – et de supprimer 3 000 postes sur<br />
22 000 en France. Avec l’aide de la Fédération,<br />
nous préparons donc une conférence<br />
de presse et une pétition qui sera distribuée<br />
à l’ensemble <strong>des</strong> salariés du groupe. Nous<br />
allons également essayer de construire une<br />
journée mondiale <strong>des</strong> syndicats de Schneider<br />
Electric.<br />
Maryse VERSELINO,<br />
Caterpillar<br />
Suite à un PSE en 2009, nous avons subi 600<br />
licenciements et perdu plus de 400 salariés<br />
sous contrat, entraînant aussi <strong>des</strong> licenciements<br />
et fermetures chez nos fournisseurs et<br />
partenaires. Après, ce fut un chantage à l’emploi<br />
sur un nouvel aménagement du temps<br />
de travail dont les salariés subissent les effets<br />
sans connaître son bien fondé et, bientôt,<br />
la mise en place du lean manufacturing.<br />
Nous avons organisé une première rencontre<br />
intersyndicale de notre groupe avec d’autres<br />
pays européens. Cet échange a permis de<br />
constater que pesait partout le même chantage<br />
sur l’emploi, les conditions de travail et<br />
les acquis sociaux, les mêmes menaces de<br />
délocalisation, sans aucun scrupule quant<br />
aux suppressions d’emplois qui brisent <strong>des</strong><br />
vies et <strong>des</strong> familles. Les rencontres telles que<br />
celle d’aujourd’hui doivent être encouragées<br />
pour créer <strong>des</strong> liens et ouvrir <strong>des</strong> débats<br />
constructifs dans un intérêt commun : pérenniser<br />
nos emplois, lutter contre la précarité,<br />
défendre nos droits, nos acquis et nos valeurs,<br />
pour nous et pour nos enfants. Il faut<br />
aussi condamner cette vision qui vise à accroître<br />
constamment la productivité au détriment<br />
de l’humain. Continuons, dans l’union,<br />
à défendre notre avenir avec la CGT et les<br />
autres syndicats internationaux !<br />
Christian PILICHOWSKI,<br />
Hewlett Packard Les Ulis<br />
Je retiendrai de ce débat quelques pistes qui<br />
méritent d’être explorées. <strong>La</strong> première, c’est<br />
la nécessité de s’organiser – au niveau de<br />
l’entreprise, du groupe et de la fi lière –, en<br />
France comme dans le reste du Monde, et<br />
<strong>des</strong> structures telles que la FEM ou la FIOM<br />
peuvent y contribuer. Les rencontres bilatérales<br />
sont aussi un bon moyen pour construire<br />
<strong>des</strong> solidarités effectives entre travailleurs en<br />
Europe et dans le Monde. <strong>La</strong> deuxième piste<br />
est de revendiquer et d’obtenir <strong>des</strong> droits, ce<br />
qui passe par l’établissement de normes et<br />
de règles internationales. Enfi n, la troisième,<br />
c’est la nécessité de continuer à construire<br />
<strong>des</strong> comités de groupe. Ces trois questions<br />
mériteront d’être approfondies lors de nos<br />
futurs débats.<br />
Election de la présidence de la sixième séance<br />
Sont proposées pour la sixième séance les candidatures suivantes : Fabien Gache<br />
(présidence), Christine Ciol (vice-président), Azzedine Lharach.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée.
6 ème séance<br />
Débat sur le texte et les résolutions<br />
du document préparatoire<br />
Boris PLAZZI<br />
Valfond St Priest, membre du secrétariat fédéral<br />
Ce matin, la sixième séance <strong>des</strong> <strong>travaux</strong><br />
doit traiter du contenu du document<br />
préparatoire au congrès, intitulé<br />
«<strong>La</strong> place et le rôle du syndicalisme en<br />
France, en Europe et dans le monde»<br />
ainsi que les amendements envoyés<br />
par les syndiqués à son sujet.<br />
<strong>La</strong> Fédération a fait le choix de préparer<br />
le 39 ème congrès fédéral en lien<br />
direct avec le vécu <strong>des</strong> syndicats et<br />
syndiqués CGT ainsi que bien entendu<br />
à partir <strong>des</strong> attentes qu’ils expriment.<br />
Ce n’est pas banal si cette préparation<br />
et la teneur du document soumis<br />
à amendements se sont nourries d’un<br />
millier d’assemblées générales ou<br />
congrès de syndicats et USTM ayant<br />
permis de réunir au cours <strong>des</strong> 18 derniers<br />
mois plus de 20 000 syndiqués<br />
CGT.<br />
Cette décision fédérale de tenir dans<br />
la période <strong>des</strong> assemblées générales<br />
et congrès de syndicats est d’ailleurs<br />
celle qui a été validée par une résolution<br />
lors du 49 ème congrès confédéral<br />
en décembre 2009.<br />
Notre démarche place bien les syndiqués<br />
CGT dans un rôle d’acteurs et<br />
décideurs conformément à nos orientations.<br />
Il n’aura échappé à personne que le<br />
document préparatoire à notre 39 ème<br />
congrès n’a pas la même structuration<br />
que ceux <strong>des</strong> précédents congrès<br />
fédéraux.<br />
En effet, nous avons fait le choix<br />
d’une part d’un document moins volumineux<br />
pour en favoriser au maximum<br />
la lecture par tous les syndiqués<br />
qui n’ont pas toujours le temps voire la<br />
patience pour se plonger dans la lecture<br />
d’un ouvrage trop long et d’autre<br />
part pour favoriser les débats dans<br />
les syndicats dont le niveau d’activité<br />
reste de manière générale particulièrement<br />
élevé notamment dans<br />
la période avec pour conséquence<br />
parfois un manque de discussion collective<br />
au sujet de la préparation d’un<br />
congrès national.<br />
C’est aussi pour cela que la fédération<br />
en septembre dernier avait adressé<br />
aux syndicats et syndiqués CGT un<br />
premier document d’aide à la préparation<br />
du congrès sous forme de 6<br />
pages intitulé « Donnons de la force<br />
à nos actions » afi n de susciter les<br />
premiers débats utiles aux <strong>travaux</strong> du<br />
congrès.<br />
Aussi, il n’aura échappé à personne<br />
que le document préparatoire ne remet<br />
pas en débat les orientations et<br />
résolutions adoptées au 49 ème congrès<br />
confédéral, dans la mesure où nous<br />
considérons qu’elles sont notre bien<br />
commun à tous, dans la CGT et que<br />
par conséquent leur mise en œuvre<br />
doit se réaliser à partir <strong>des</strong> réalités et<br />
attentes <strong>des</strong> salariés <strong>des</strong> industries<br />
de la métallurgie, <strong>des</strong> services de<br />
l’automobile, du froid, du machinisme<br />
agricole et de la bijouterie/joaillerie.<br />
Ce document préparatoire s’appuie<br />
également sur les décisions mises<br />
en œuvre lors de notre 38 ème congrès<br />
fédéral.<br />
C’est également dans cette voie que<br />
les <strong>travaux</strong> et orientations du 10 ème<br />
congrès de notre UFICT-CGT s’inscrivent<br />
pleinement dans la préparation<br />
du congrès fédéral dont les enjeux<br />
autour de ces catégories confi rment<br />
la nécessité d’avoir une activité spécifi<br />
que en leur direction, pour porter<br />
avec eux leurs revendications et les<br />
organiser à la CGT. Ces deux dimensions<br />
ont été particulièrement au<br />
cœur <strong>des</strong> débats du congrès de notre<br />
UFICT-CGT.<br />
Aussi, le syndicalisme CGT en direction<br />
<strong>des</strong> retraités relève d’un véritable<br />
enjeu aussi bien en matière revendicative<br />
que pour le renouvellement de<br />
nos forces syndicales.<br />
Le fait d’être à la retraite n’empêche<br />
en rien de revendiquer de meilleures<br />
conditions de vie et <strong>des</strong> pensions plus<br />
élevées, bien au contraire, mais justement<br />
si nous souhaitons plus et mieux<br />
porter les revendications <strong>des</strong> retraités,<br />
nous avons besoin de plus de<br />
69 6
70<br />
syndiqués CGT lorsque l’on quitte la<br />
vie active. Cette nécessité, cet enjeu<br />
se prépare et se construit au moment<br />
du départ <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> à la retraite.<br />
En cela, notre UFR lors de son dernier<br />
congrès a décidé de placer la<br />
question de la continuité syndicale<br />
CGT comme un axe prioritaire de son<br />
activité.<br />
Sans lâcher prise sur nos trois piliers<br />
que sont le revendicatif, notre<br />
vie syndicale, notre activité Europe/<br />
internationale, le document préparatoire<br />
proposait aux syndicats et aux<br />
syndiqués de réfl échir à ce que veut<br />
dire concrètement dans les faits aujourd’hui<br />
; « avoir une activité CGT » à<br />
partir de chaque entreprise.<br />
C’est-à-dire comment notre priorité<br />
porte à la fois les attentes revendicatives<br />
<strong>des</strong> salariés <strong>des</strong> industries de la<br />
métallurgie en lien avec la dimension<br />
de l’entreprise, du groupe, de la fi lière,<br />
du territoire, de l’Europe ou encore de<br />
l’international.<br />
Justement sur les questions européennes<br />
et internationales, il ne vous<br />
a pas échappé que nous avions fait le<br />
choix de rédiger le document préparatoire<br />
de manière à ce que ces deux<br />
questions traversent tout le texte et<br />
que la mise en œuvre de nos orientations<br />
guide les camara<strong>des</strong> CGT qui<br />
siègent dans les fédérations européennes<br />
comme la FEM et internationales<br />
comme la FIOM.<br />
Comment toutes ces dimensions qui<br />
s’entrecroisent doivent être prises en<br />
compte et portées avec les salariés<br />
bien entendu à partir du lieu de travail<br />
donc par les syndicats, les USTM, les<br />
groupes et la fédération ?<br />
Véritablement, le document préparatoire<br />
pour notre congrès fédéral ne<br />
pouvait pas être le catalogue de tous<br />
nos repères revendicatifs mais plutôt<br />
un support de réfl exion, sans clivage,<br />
autour de nos trois piliers – revendicatif,<br />
vie syndicale, Europe/International<br />
– qui sont d’ailleurs diffus tout au long<br />
du document préparatoire.<br />
C’est dans cet esprit nouveau et<br />
ambitieux peut être, que nous vous<br />
proposons de lever les obstacles qui<br />
subsistent pour franchir une étape<br />
nouvelle dans le développement d’un<br />
rapport de forces durable.<br />
A l’appui de ce qu’ont été les actions<br />
revendicatives en 2010 pour la défense<br />
<strong>des</strong> retraites solidaires et par<br />
répartition que porte toute la CGT et<br />
ce qu’a été le niveau de mobilisation<br />
durant plusieurs mois, indéniablement<br />
le mouvement social a été bien au-delà<br />
<strong>des</strong> forces syndicales puisque plus<br />
de trois millions de salariés, retraités,<br />
privés d’emplois ont défi lé côte à côte<br />
dans les rues à plusieurs reprises.<br />
Cette mobilisation exceptionnelle est<br />
l’expression d’un fort mécontentement<br />
de la population vis-à-vis d’une<br />
réforme modifi ant les conditions de<br />
départ à la retraite avec un allongement<br />
de la durée <strong>des</strong> cotisations et un<br />
recul de l’âge légal de départ porté à<br />
62 ans pour <strong>des</strong> pensions à taux<br />
plein. Elle est rétrograde et<br />
réactionnaire, et a pour objectif<br />
de répondre aux exigences<br />
<strong>des</strong> agences de<br />
notations.<br />
Cette expression revendicative<br />
et d’actions<br />
collectives<br />
a fait la démonstration<br />
de l’utilité<br />
de l’engagement<br />
syndical, c’est un<br />
véritable atout<br />
pour la CGT.<br />
Nos adversaires<br />
ont fait le choix<br />
d’un passage en<br />
force, agissant de<br />
manière anti-démocratique,<br />
pour appliquer<br />
<strong>des</strong> choix libéraux dont le<br />
travail est une valeur d’ajustement par<br />
le recul social.<br />
Cette mobilisation exceptionnelle<br />
sur les retraites a également pris<br />
racine dans les revendications <strong>des</strong><br />
salariés en matière de salaire, de reconnaissance<br />
<strong>des</strong> qualifi cations, <strong>des</strong><br />
conditions de travail, de la qualité de<br />
l’emploi, en clair pour une véritable revalorisation<br />
du travail.<br />
Cette situation a créé une effervescence<br />
de luttes notamment à l’occasion<br />
<strong>des</strong> négociations obligatoires à<br />
l’entreprise dont les gains arrachés<br />
ont été particulièrement intéressants,<br />
en tout cas le cru du mois d’octobre<br />
2010 jusqu’à avril 2011 a été de tout<br />
autre nature que les années précédentes,<br />
à la fois sur les gains arrachés<br />
au patronat et sur le niveau <strong>des</strong><br />
luttes. Nous avons pu noter aussi une<br />
meilleure mise en œuvre, par plus de<br />
syndicats, de la démarche CGT, c’està-dire<br />
celle qui consiste à associer les<br />
salariés du début de la négociation<br />
jusqu’à la fi n, c’est à dire la ratifi cation<br />
ou pas de l’accord salarial, s’ils en ont<br />
décidé.<br />
Cette mobilisation sur les retraites n’a<br />
pas permis de faire reculer le gouvernement<br />
et le patronat sur leur projet<br />
de réforme, cela doit nous amener à<br />
avoir un regard critique sur notre activité<br />
pour réfl échir ensemble et de<br />
manière constructive, sans raccourci,<br />
ni sans être dans le slogan mais bien<br />
dans la construction, aux conditions<br />
à réunir pour la mise en mouvement<br />
de plus de salariés, privés d’emploi et<br />
retraités dans l’objectif de gagner sur<br />
leurs revendications.<br />
C’est un peu en cela que se résume le<br />
fi l conducteur du document préparatoire,<br />
qui traite à la fois de nos atouts<br />
et les défi s auquels nous sommes<br />
confrontés et que nous devons relever<br />
dans notre activité quotidienne<br />
et dans une dimension du tous ensemble.<br />
C’est en cela que le congrès a besoin<br />
de tracer <strong>des</strong> axes de travail pour<br />
les trois prochaines années. Et en<br />
matière de défi s, les exigences <strong>des</strong><br />
salariés sont fortes. Dans un récent<br />
sondage, à hauteur de 76 % les salariés<br />
considérent que la revalorisation<br />
<strong>des</strong> salaires est une priorité absolue,<br />
72 % se prononce pour la défense de<br />
l’emploi, ils sont 74 % pour l’unité <strong>des</strong><br />
syndicats et pour 80 % pas question<br />
d’attendre l’échéance présidentielle
de 2012 pour voir pris en compte leur<br />
revendications. Voilà un défi à relever<br />
avec eux.<br />
Véritablement, toute la CGT se positionne<br />
et agit pour l’augmentation de<br />
tous les salaires de l’ouvrier au cadre,<br />
c’est indispensable pour augmenter<br />
d’une part le pouvoir d’achat et reconnaître<br />
les qualifi cations de toutes<br />
et tous.<br />
C’est justement pour répondre à ces<br />
deux revendications que la CGT propose<br />
<strong>des</strong> grilles de salaires assurant<br />
une échelle de 1 à 5 avec un départ<br />
de grille à 1 600 euros permettant la<br />
reconnaissance <strong>des</strong> diplômes et une<br />
évolution de carrière pour tous les salariés<br />
y compris ceux qui n’ont pas de<br />
diplômes. <strong>La</strong> CGT revendique également<br />
le doublement garanti du salaire<br />
par le doublement du coeffi cient sur<br />
toute la carrière avec au minimum un<br />
changement de coeffi cient tous les<br />
quatre ans.<br />
Le document préparatoire au 39 ème<br />
congrès réaffi rme plusieurs choix :<br />
• Le choix de l’entreprise, de l’industrie<br />
et <strong>des</strong> territoires. Cela nécessite<br />
de poursuivre et d’aller plus loin dans<br />
le décloisonnement entre les fédérations<br />
professionnelles, les UD et comités<br />
régionaux CGT, mais y compris<br />
entre les syndicats CGT donneurs<br />
d’ordres et sous traitants. Dans ce<br />
sens, par exemple, nous proposons la<br />
mise en place de collectifs et de réseaux<br />
permettant de tisser <strong>des</strong> liens<br />
étroits entre syndicats au sein même<br />
d’une fi lière pouvant être alors la base<br />
de construction de Comité Inter-entreprises<br />
(CIE). Des expérimentations<br />
sont à l’œuvre en Rhône-Alpes et<br />
dans l’aéronautique en particulier en<br />
Mecanic Vallée.<br />
• Le choix d’un mode de vie démocratique,<br />
nécessitant la construction<br />
de nos repéres revendicatifs avec les<br />
syndiqués CGT et la consultation <strong>des</strong><br />
salariés sur leurs revendications et les<br />
formes d’actions pour les satisfaire et<br />
cela avant, pendant et après les négociations<br />
collectives quel que soit le<br />
sujet.<br />
• Le choix de gagner une Convention<br />
Collective Nationale pour les salariés<br />
<strong>des</strong> industries de la métallurgie sur<br />
laquelle nous appuyons notre démarche<br />
revendicative et avec comme<br />
1ère étape l’obtention de Conventions<br />
Collectives Régionales, comme<br />
cela avait été décidé lors du 38ème<br />
congrès fédéral à Lyon.<br />
• Le choix de gagner une véritable<br />
reconquète de l’emploi industriel en<br />
s’appuyant sur les cinq axes que<br />
porte la CGT. Le débat d’hier après<br />
midi a d’ailleurs permis de pointer <strong>des</strong><br />
perspectives de ce côté là.<br />
• Le choix de construire un rapport<br />
de forces à tous les niveaux notamment<br />
dans la dimension européenne<br />
et internationale mais y compris entre<br />
donneurs d’ordres<br />
et sous traitants.<br />
• Enfi n le choix de<br />
la syndicalisation,<br />
à partir de quatre<br />
grands thèmes<br />
prioritaires, que<br />
sont la conquète<br />
en terme de syndicalisation<br />
<strong>des</strong><br />
grands complexes<br />
industriels, la<br />
prise en compte<br />
<strong>des</strong> PME et PMI,<br />
la place <strong>des</strong> Ingénieurs/Cadres/<br />
Techniciens dans<br />
la CGT et enfi n<br />
l’anticipation offensive<br />
<strong>des</strong> départs<br />
massifs de<br />
salariés de la profession à la retraite.<br />
Pour la mise en œuvre de ces choix,<br />
nous proposons que le congrès<br />
prenne cinq engagements.<br />
<strong>La</strong> place de la jeunesse dans l’organisation<br />
Les futurs départs en retraite, le<br />
vieillissement de notre corps militant,<br />
nous poussent à avoir une action particulière<br />
pour organiser les jeunes salariés<br />
de notre branche.<br />
<strong>La</strong> remise en place d’un collectif fédéral<br />
pour animer une activité en direction<br />
<strong>des</strong> jeunes est une <strong>des</strong> priorités<br />
pour notre organisation et les syndicats.<br />
<strong>La</strong> syndicalisation<br />
A partir <strong>des</strong> réseaux de syndicalisation<br />
et de qualité de vie syndicale,<br />
cela passe par l’identifi cation et la<br />
mise en responsabilité de référents à<br />
la vie syndicale dans les groupes et<br />
départements. Construire CGT nécessite<br />
aussi de passer 50 % de notre<br />
temps CGT à l’amélioration de la vie<br />
syndicale.<br />
Une convention collective régionale<br />
C’est une étape pour aller vers une<br />
convention collective nationale pour<br />
l’ensemble <strong>des</strong> salariés de la métallurgie<br />
qu’elles que soient leur catégorie,<br />
la taille de l’entreprise ou la fi lière<br />
industrielle.<br />
Le développement industriel<br />
L’engagement que nous prenons<br />
est de poursuivre et d’amplifi er notre<br />
travail pour permettre à l’industrie de<br />
retrouver une place prépondérante<br />
dans le développement du pays.<br />
Une industrie résolument moderne<br />
qui réponde aux besoins, qui prenne<br />
en compte les évolutions techniques<br />
et technologiques et qui se préoccupe<br />
<strong>des</strong> questions environnementales.<br />
Une industrie ouverte sur le monde<br />
avec <strong>des</strong> emplois de qualité et de<br />
droits nouveaux permettant aux salariés<br />
et à leurs représentants d’intervenir<br />
à tous les niveaux où se prennent<br />
les décisions.<br />
Le travail en commun entre fi lières<br />
Face à ces groupes présents sur<br />
plusieurs conventions collectives,<br />
exemple de l’automobile, de l’énergie<br />
et face à la PMIsation de la soustraitance,<br />
nous devons poursuivre la<br />
coopération entre les fédérations et<br />
entre structures CGT.<br />
Nous devons donner la priorité à la<br />
mise en valeur d’intérêts communs<br />
<strong>des</strong> travailleurs sur chaque continent<br />
à travers le monde et pour ce faire,<br />
amplifi er et faire évoluer nos coopérations<br />
dans les réseaux syndicaux<br />
mondiaux au sein <strong>des</strong> fi rmes multinationales.<br />
De manière globale, nous devons<br />
avoir un état d’esprit de solidarité et<br />
de coopération permanente multi-dimensions.<br />
71 7
72<br />
Pour fi nir, nous proposons donc de<br />
faire le choix de cinq engagements<br />
que pourraient prendre le congrès au<br />
nom <strong>des</strong> syndicats jusqu’à la fédération.<br />
Ces engagements ont pour objectif<br />
de transformer notre outil syndical<br />
afi n d’être tous ensemble plus effi -<br />
caces dans la perspective de luttes<br />
gagnantes pour la conquête de droits<br />
nouveaux pour les salariés <strong>des</strong> industries<br />
de la métallurgie, <strong>des</strong> services de<br />
l’automobile, du froid, du machinisme<br />
agricole et de la bijouterie/joaillerie.<br />
Ces engagements ont également<br />
pour objectif de créer plus de solidarité<br />
entre professions au niveau <strong>des</strong><br />
fi lières, <strong>des</strong> bassins d’emplois, <strong>des</strong><br />
territoires, au niveau national, européen<br />
et international.<br />
En traitant les questions du renouvellement<br />
et rajeunissement <strong>des</strong> forces<br />
syndicales, de la syndicalisation à développer<br />
durablement, de notre projet<br />
syndical revendicatif, du développement<br />
de l’industrie et de son socle social,<br />
de la coopération et de la solidarité<br />
comme valeurs incontournables à<br />
la CGT, ces cinq engagements embrassent<br />
toute la dimension de notre<br />
activité syndicale, de la fédération aux<br />
syndicats et fi xent fortement <strong>des</strong> priorités<br />
que nous devons faire nôtres.<br />
Vous l’avez certainement noté, nous<br />
avons fait le choix de parler d’engagements<br />
considérant que ce terme<br />
d’engagement indique clairement une<br />
action offensive et forte que tous devront<br />
tenir.<br />
Débat<br />
Stéphane LOVISA, Alcatel Lucent<br />
Villarceaux, Secrétaire de l’Ufi ct<br />
Les ingénieurs, cadres et techniciens<br />
représentent 40 % à 50 % <strong>des</strong> salariés<br />
de la Métallurgie en France aujourd’hui.<br />
Leurs caractéristiques doivent<br />
donc être étudiées et modélisées<br />
pour donner à tous nos syndicats les<br />
moyens de les syndiquer plus facilement.<br />
L’Ufi ct, qui a tenu son 10ème<br />
congrès en décembre 2010 à Port-de-<br />
Bouc, est une structure au service de<br />
tous les syndicats, qu’ils s’adressent<br />
aux ICT ou ouvriers. Pour ce faire, elle<br />
publie <strong>La</strong> Lettre de l’Ufi ct, qui paraît<br />
dans Le Courrier Fédéral deux fois<br />
par mois et a vocation a être lue par<br />
tous les salariés, ainsi que Le Courrier<br />
de l’Ufi ct qui paraît une fois par mois<br />
et s’adresse plutôt aux syndiqués.<br />
Nous sommes également en train<br />
d’élaborer <strong>des</strong> formations et <strong>des</strong> journées<br />
d’étude à <strong>des</strong>tination <strong>des</strong> syndicats<br />
qui souhaiteraient se développer<br />
parmi les ICT. N’hésitez donc pas à<br />
nous solliciter.<br />
Mickaël LAMBREY,<br />
General Motors Strasbourg<br />
Tout au long de la lutte que nous<br />
avons menée avec la FIOM, nous<br />
avions un mot d’ordre important<br />
«l’interdiction <strong>des</strong> licenciements». Je<br />
pense qu’il faudrait interdire les licenciements<br />
aux entreprises qui réalisent<br />
<strong>des</strong> millions d’euros de profi ts.<br />
Maria ALVES, Naja Champagnole<br />
Je souhaiterais revenir sur le paragraphe<br />
du document préparatoire<br />
concernant les conventions collectives,<br />
qui ne me semble pas assez<br />
complet. Il faudrait préciser que nous<br />
demandons la reprise de tous les acquis<br />
de chaque convention collective<br />
départementale.<br />
Didier TESTU,<br />
PCM Pompes Champtoce sur Loire<br />
Une revendication ne fi gure pas dans<br />
le rapport d’orientation : l’échelle mobile<br />
<strong>des</strong> salaires. Sur ce point, je ne<br />
comprends pas que la CGT n’élabore<br />
plus son propre indice et que nous<br />
devions nous référer au seul indice<br />
de l’INSEE. Si nous voulons mener<br />
une lutte générale dans les années<br />
à venir, nous devons avoir <strong>des</strong> revendications<br />
à la hauteur <strong>des</strong> enjeux<br />
actuels, à savoir une échelle mobile<br />
<strong>des</strong> salaires et l’interdiction <strong>des</strong> licenciements,<br />
la refonte de la grille de la<br />
convention collective nationale ne me<br />
semblant pas suffi sante.<br />
Elodie FAGES,<br />
Dassault Falcon Services<br />
Le Bourget<br />
Chez Dassault Falcon Services,<br />
nous avons obtenu, après trois jours<br />
de grève, l’application d’une grille<br />
unique <strong>des</strong> salaires. Nous avons fait<br />
comprendre aux salariés que seule<br />
l’action collective pouvait nous faire<br />
obtenir cet acquis.<br />
Pascal DELOUCHE,<br />
Thales Moirans<br />
Le document préparatoire parle beaucoup<br />
de « droits nouveaux ». Or on ne<br />
peut pas obtenir <strong>des</strong> droits nouveaux<br />
s’ils ne sont pas assis sur <strong>des</strong> droits<br />
anciens tels que l’interdiction <strong>des</strong><br />
licenciements, les 37,5 années de<br />
cotisation pour obtenir un droit entier<br />
à la retraite ou l’échelle mobile <strong>des</strong><br />
salaires. Nous avons aussi <strong>des</strong> droits<br />
dont nous ne nous servons même<br />
pas. Par exemple, un article du Code<br />
du travail introduit en 2006 précise<br />
que nous pouvons inviter à nos NAO<br />
les représentants <strong>des</strong> sociétés appartenant<br />
à la même communauté de travail<br />
(intérimaires, prestataires).<br />
Par ailleurs, le terme « syndicalisme<br />
rassemblé » ne veut rien dire pour<br />
moi. Le syndicalisme se rassemble
autour de revendications claires et cohérentes,<br />
comme l’a montré le mouvement<br />
sur la retraite, mais je refuse<br />
cette notion de « syndicalisme rassemblé<br />
» qui n’apporte que défaites,<br />
reculs et désillusions.<br />
Pascale MONTEL, YKK Seclin<br />
Si nous voulons aboutir à <strong>des</strong> conventions<br />
collectives régionales ou nationales,<br />
nous devons nous mettre d’accord<br />
sur une plate-forme commune.<br />
Pour notre part, nous considérons<br />
que l’on ne peut pas vivre dignement<br />
avec moins de 1 600 euros nets par<br />
mois. Je crois donc qu’il faut réviser<br />
notre proposition de grille en ne parlant<br />
plus de 1 600 euros «bruts» mais<br />
«nets». Nous devons également lancer<br />
un mouvement fédérateur sur <strong>des</strong><br />
revendications précises, notamment<br />
la reconnaissance de la pénibilité et le<br />
droit à la retraite.<br />
Frédéric ARACKSING <strong>La</strong> Réunion<br />
Depuis 2006, la convention collective<br />
nationale n’est toujours pas appliquée<br />
sur l’île de <strong>La</strong> Réunion. Je<br />
constate également que beaucoup<br />
de conventions ne sont toujours pas<br />
appliquées en métropole. Sur l’île de<br />
<strong>La</strong> Réunion, le patronat voudrait appliquer<br />
une convention collective locale.<br />
Pour nous, il en est hors de question<br />
car les mêmes droits doivent s’appliquer<br />
partout en France, en métropole<br />
comme à <strong>La</strong> Réunion ou dans tous<br />
les départements d’outre-mer. L’idéal<br />
serait d’avoir une convention collective<br />
unique qui garderait les meilleurs<br />
acquis pour tous les salariés.<br />
Eric PECQUEUR, Toyota Onnaing<br />
Du 31 mars au 15 avril, notre entreprise<br />
était en grève pour le versement<br />
d’une prime exceptionnelle et l’instauration<br />
d’un treizième mois. Nous<br />
avons été obligés de la suspendre<br />
après douze jours car notre patron<br />
nous a placé en chômage partiel et<br />
même si nous n’avons rien obtenu,<br />
notre moral reste bon. Les leçons de<br />
cette grève sont multiples. <strong>La</strong> première,<br />
c’est qu’il faudra amplifi er le<br />
rapport de force si nous voulons que<br />
nos revendications soient satisfaites.<br />
Il aussi faudra que la prochaine grève<br />
s’étende à d’autres entreprises de la<br />
région grâce à <strong>des</strong> mesures unifi catrices.<br />
Enfi n, nous avons découvert<br />
que les comptes de notre site sont<br />
artifi ciellement plongés dans le rouge<br />
depuis <strong>des</strong> années, alors que Toyota<br />
vient d’annoncer 3,5 milliards d’euros<br />
de profi t pour l’exercice 2010/2011.<br />
Ali KAYA, Renault Flins<br />
<strong>La</strong> hausse <strong>des</strong> prix observée actuellement<br />
risque de s’amplifi er encore<br />
dans les années à venir. Or je viens<br />
d’apprendre que huit syndicats de la<br />
fonction publique appelaient à une<br />
journée de mobilisation pour le 31 mai<br />
et je ne comprends pas, vu la situation<br />
actuelle, que l’on n’appelle pas toutes<br />
les catégories de salariés à se mobiliser<br />
ensemble.<br />
L’un <strong>des</strong> moyens qu’a trouvé notre<br />
patron pour éviter le rajeunissement<br />
de notre syndicat, c’est la répression.<br />
Nos adhérents sont ainsi régulièrement<br />
victimes de sanctions, de licenciements<br />
et de mises à pied. J’espère<br />
donc que notre Congrès leur apportera<br />
son soutien par l’intermédiaire<br />
d’une motion.<br />
Michel PERRAUD,<br />
Métaux retraités Montpellier<br />
Il me semble que nous devrions réfl échir<br />
à la notion de contrat de travail.<br />
Théoriquement, celui-ci doit permettre<br />
un échange entre, d’une part, une<br />
certaine quantité et qualité de travail<br />
et, d’autre part, un certain pouvoir<br />
d’achat. Or, le contrat de travail actuel<br />
me semble être un truandage car il ne<br />
garantit pas le pouvoir d’achat mais<br />
le salaire qui risque de baisser au fi l<br />
du temps alors que, dans le même<br />
temps, l’expérience professionnelle<br />
et la qualifi cation progressent. C’est<br />
la raison pour laquelle une solution<br />
telle qu’une échelle mobile me paraît<br />
indispensable.<br />
Je souhaiterais également revenir sur<br />
les minima garantis <strong>des</strong> conventions<br />
collectives. Dans l’accord de juillet<br />
1975, ces minimas étaient calculés à<br />
partir d’une valeur du point unique négociée<br />
par territoire. Or ceci a disparu<br />
et les minimas garantis qui fi gurent<br />
aujourd’hui dans les conventions collectives<br />
territoriales ne correspondent<br />
plus à rien. Il me paraît donc important<br />
de revenir sur la question de la valeur<br />
du point unique.<br />
Ludovic BOUVIER,<br />
Sevelnord Bouchain<br />
Le patronat n’a jamais été aussi féroce<br />
dans ses revendications. Nos<br />
orientations doivent donc être elles<br />
aussi plus féroces que jamais.<br />
Je suis moi aussi d’accord pour dire<br />
« stop ! » à la notion de « syndicalisme<br />
rassemblé ». Cela fait <strong>des</strong> années<br />
que nous avons engagé cette<br />
stratégie et que nous perdons sur les<br />
grands dossiers, celui de la retraite<br />
étant le dernier exemple en date.<br />
Nous ne pouvons donc pas continuer<br />
à élaborer <strong>des</strong> plates-formes revendicatives<br />
avec <strong>des</strong> syndicats qui trahissent<br />
régulièrement la classe ouvrière.<br />
Enfi n, sur la question <strong>des</strong> conventions<br />
collectives régionales, quand on sait<br />
les luttes qui ont été menées pour les<br />
obtenir, nous ne pouvons pas nous<br />
mettre autour de la table <strong>des</strong> négociations<br />
sans instaurer un rapport de<br />
force.<br />
Nous devons donc être ambitieux<br />
dans nos revendications et exiger <strong>des</strong><br />
droits nouveaux mais, pour cela, il est<br />
nécessaire de construire un rapport<br />
de force durable.<br />
Alain BELLAYER,<br />
retraité Renault Le Mans<br />
Je souhaiterais intervenir sur la rédaction<br />
du document, plus particulièrement<br />
sur son quatrième chapitre qui<br />
porte sur le développement industriel.<br />
On y parle en effet d’une « industrie<br />
ouverte sur le monde, avec <strong>des</strong> emplois<br />
de qualité ». Or ce sont exactement<br />
les mêmes mots que ceux utilisés<br />
par le patronat. Je pense donc<br />
qu’il faudrait remanier ce paragraphe.<br />
Concernant par ailleurs les « emplois<br />
de qualité », il m’aurait semblé préférable<br />
de parler plus particulièrement<br />
de la précarité de l’emploi, dont la<br />
résorption permettrait non seulement<br />
d’améliorer la qualité de l’emploi mais<br />
aussi de faciliter la syndicalisation.<br />
Patrice SEGAUD, SNR Seynod<br />
Dans toutes nos entreprises, nous<br />
sommes confrontés à la même situation<br />
: lors <strong>des</strong> négociations salariales,<br />
notre patron fait référence à l’indice<br />
Insee qui ne correspond plus à grand<br />
chose. Je pense donc que la CGT<br />
devrait à nouveau établir son propre<br />
indice.<br />
Concernant par ailleurs l’échelle mobile<br />
<strong>des</strong> salaires, nous avions à la<br />
SNR, jusqu’en 1982, un accord révisable<br />
tous les trois mois, ce qui permettait<br />
une évolution constante. Cela<br />
fait partie <strong>des</strong> basiques de la CGT que<br />
nous sommes en train de perdre progressivement<br />
alors qu’ils pourraient<br />
nous rendre beaucoup plus forts.<br />
Enfi n, il faudrait réclamer dans notre<br />
document d’orientation une mesure<br />
forte, à savoir l’interdiction <strong>des</strong> licenciements<br />
pour toutes les entreprises<br />
qui réalisent <strong>des</strong> bénéfi ces.<br />
Frédéric PANETIE,<br />
Renault Trucks Vénissieux<br />
Je n’ai pas compris toutes les interventions<br />
de ce matin. J’ai en effet 34<br />
73 7
74<br />
ans et <strong>des</strong> concepts tels que «échelle<br />
mobile <strong>des</strong> salaires» ou «indice CGT»<br />
ne me disent rien. Je me demande<br />
ensuite si certains suivent bien le<br />
travail de la Fédération car cette dernière<br />
a publié récemment un livret<br />
dans lequel elle expose clairement<br />
ses repères revendicatifs.<br />
Concernant par ailleurs les conventions<br />
collectives, nous savons tous<br />
que la CGT revendique une convention<br />
collective nationale. Or il existe<br />
aujourd’hui dans notre pays 80<br />
conventions collectives territoriales.<br />
Passer à 21 conventions collectives<br />
régionales constituerait donc une<br />
première étape pour aller vers une<br />
convention collective nationale.<br />
Quant à la précarité, c’est tous ensemble,<br />
dans nos entreprises, que<br />
nous devons la combattre, en utilisant<br />
tous les droits qui existent aujourd’hui,<br />
comme le contrôle <strong>des</strong> contrats de travail<br />
à durée déterminée par exemple.<br />
Boris PLAZZI, Valfond St Priest<br />
Concernant vos remarques sur l’indice<br />
Insee, la CGT milite effectivement<br />
pour la création d’un autre indice<br />
qui tiendrait davantage compte <strong>des</strong><br />
dépenses contraintes <strong>des</strong> ménages<br />
(alimentation, logement, transports,<br />
etc.), notamment ceux dont les revenus<br />
sont les plus faibles. Un travail<br />
commun a d’ailleurs été engagé dans<br />
ce sens par la fédération de la Métallurgie<br />
et le syndicat CGT de l’Insee<br />
J’ajoute que la Fédération propose<br />
bien un repère revendicatif en matière<br />
de salaires, à savoir une augmentation<br />
de 10 %. Le collectif Salaires/<br />
Qualifi cation de la Fédération produits<br />
<strong>des</strong> tracts, <strong>des</strong> supports, <strong>des</strong> modules<br />
de formation sur ce thème et je propose<br />
qu’il travaille davantage dans les<br />
prochaines semaines à la création de<br />
cet indice.<br />
Je rappelle par ailleurs que 84 % <strong>des</strong><br />
salariés demandent l’unité syndicale<br />
pour défendre leurs revendications.<br />
Ce chiffre doit nous interpeller et justifi<br />
e que la notion de syndicalisme rassemblé<br />
ne soit pas écartée.<br />
Je conclurai en disant que les repères<br />
revendicatifs de la CGT en matière de<br />
salaires ne sont pas <strong>des</strong> revendications<br />
– celles-ci appartiennent aux salariés.<br />
Elles ont pour but de susciter le<br />
débat parmi les salariés, de manière à<br />
fédérer leurs revendications pour instaurer<br />
un rapport de force.<br />
Débat sur les amend<br />
Boris PLAZZI, Valfond St Priest<br />
Je souhaiterais remercier l’ensemble<br />
<strong>des</strong> camara<strong>des</strong> qui ont participé à la<br />
rédaction du document préparatoire<br />
du 39 ème congrès. Vingt amendements<br />
ont été envoyés à la Fédération.<br />
Ils ont été analysés par une<br />
commission qui en a retenu certains,<br />
modifi é d’autres et rejeté les derniers,<br />
dans l’idée de parvenir à un document<br />
équilibré. Les propositions de la commission<br />
vous ont été remises ce matin<br />
par écrit. Je vous invite donc à faire<br />
part de vos éventuels commentaires<br />
sur ces propositions.<br />
Jean-Paul LARREGOLA,<br />
Airbus Toulouse<br />
Je souhaiterais revenir sur l’amendement<br />
n°3, qui évoque la notion de<br />
«communauté de travail», à laquelle<br />
le syndicat de notre entreprise (11 500<br />
salariés et 4 000 sous-traitants in situ)<br />
est très attaché. Reconnaître cette<br />
notion nous semble en effet vital pour<br />
que les sous-traitants bénéfi cient <strong>des</strong><br />
mêmes conditions que les salariés<br />
d’Airbus.<br />
Par ailleurs, le document préparatoire<br />
parle souvent <strong>des</strong> salaires mais moins<br />
de la satisfaction du travail bien fait,<br />
que les sous-effectifs et le lean manufacturing<br />
mettent à mal. Le salaire ne<br />
fait pas tout ; nous voulons aussi être<br />
satisfaits de notre travail, ce qui suppose<br />
qu’il soit décent et constructif.
ements<br />
Boris PLAZZI<br />
<strong>La</strong> commission a bien pris en compte<br />
cet amendement en proposant de<br />
rajouter un paragraphe 10 bis ainsi<br />
rédigé : « la reconnaissance de la<br />
communauté de travail est un tremplin<br />
pour la mise en œuvre de la démarche<br />
revendicative CGT et la syndicalisation<br />
».<br />
Elisabeth COLINO, PCA Sochaux<br />
Je soutiens l’amendement n°20, proposé<br />
par la SBFM, qui traite de la précarité,<br />
notamment chez les familles<br />
monoparentales.<br />
Dans ce domaine, notre syndicat a<br />
engagé une action en justice contre<br />
le recours abusif par notre employeur<br />
aux travailleurs temporaires mais l’a<br />
fi nalement perdue.<br />
Il serait donc bon que la Fédération<br />
s’empare de ce problème pour que<br />
nous puissions mener d’autres actions,<br />
gagner au moins un procès et<br />
obtenir ainsi un jugement que nous<br />
pourrions utiliser dans d’autres entreprises.<br />
Jean-Luc WEISS,<br />
Paintshop Smart Moselle<br />
Je souhaiterais revenir sur l’amendement<br />
n°13. <strong>La</strong> commission propose<br />
d’ajouter que « le comité d’entreprise<br />
européen, en termes d’information et<br />
de consultation, est un outil permettant<br />
de bâtir <strong>des</strong> contenus revendicatifs<br />
communs et de tisser <strong>des</strong> liens,<br />
au niveau mondial et européen, entre<br />
syndicats ». Dans notre entreprise,<br />
c’est un délégué de la CFTC qui nous<br />
représente au comité de groupe. Je<br />
n’aimerais donc pas qu’il utilise cet<br />
outil à mauvais escient.<br />
Dans l’amendement n°8, il est écrit<br />
que « les augmentations de salaires<br />
sont indispensables pour les bas salaires<br />
» et « qu’il faut atteindre l’égalité<br />
professionnels entre hommes et<br />
femmes ». Dans notre entreprise,<br />
les femmes gagnent plus que les<br />
hommes. Il me semblerait donc suffi -<br />
sant de dire qu’il faut chercher à atteindre<br />
l’égalité professionnelle et éviter<br />
toute discrimination, sans préciser<br />
« entre hommes et femmes ».<br />
Enfi n, l’amendement n°15 fait lui aussi<br />
état <strong>des</strong> «femmes», <strong>des</strong> «hommes»<br />
et <strong>des</strong> «jeunes». Pourquoi ne pas<br />
seulement écrire « à <strong>des</strong> femmes et<br />
<strong>des</strong> hommes de notre pays » ?<br />
Boris PLAZZI<br />
Il faut se rappeler que l’écart de rémunération<br />
moyen observé entre<br />
les femmes et les hommes est de<br />
27.% dans notre pays. Il nous a donc<br />
semblé pertinent de parler d’égalité<br />
professionnelle « entre femmes et<br />
hommes » car cette situation ne nous<br />
semble pas normale. Un peu plus tôt<br />
dans le même chapitre, nous parlons<br />
aussi de la « suppression <strong>des</strong> inégalités<br />
» de tout type. Nous proposons<br />
donc de maintenir cette formulation.<br />
Maria ALVES, Naja Champagnole<br />
Je souhaiterais revenir sur l’amendement<br />
n°18 qui traite <strong>des</strong> conventions<br />
collectives. Il serait bon d’y rajouter<br />
que « cette revendication est une<br />
avancée dans le maintien de tous ».<br />
On sait en effet que certains de nos<br />
camara<strong>des</strong> ont <strong>des</strong> conventions collectives<br />
plus ou moins avantageuses.<br />
Avant de gagner <strong>des</strong> droits nouveaux,<br />
nous devons commencer par défendre<br />
tous nos acquis car nous en<br />
avons perdu pas mal jusqu’à présent.<br />
Boris PLAZZI<br />
<strong>La</strong> commission a fait une proposition<br />
qui confi rme l’orientation défi nie lors<br />
de notre 38ème congrès, à savoir l’alignement<br />
<strong>des</strong> conventions collectives<br />
régionales vers le haut, pour rendre<br />
crédible notre projet de convention<br />
collective nationale. <strong>La</strong> Commission<br />
propose donc qu’elle soit maintenant<br />
inscrite dans ce qui deviendra le document<br />
d’orientation et d’engagement<br />
de notre Fédération.<br />
De la salle<br />
Depuis le début de notre congrès,<br />
nous n’avons à aucun moment parlé<br />
<strong>des</strong> travailleurs handicapés de la métallurgie,<br />
qui sont souvent exploités.<br />
J’aimerais que la CGT puisse s’emparer<br />
de ce dossier et que nous arrivions<br />
à y travailler ensemble.<br />
Boris PLAZZI<br />
Cette remarque me semble tout à<br />
fait juste. Je rappelle donc que nous<br />
avons parmi nous <strong>des</strong> camara<strong>des</strong><br />
<strong>des</strong> centres de rééducation professionnelle<br />
Jean-Pierre Timbaud et<br />
Suzanne Masson qui s’efforcent précisément<br />
d’aider les travailleurs handicapés<br />
ou victimes d’accidents du<br />
travail à se former.<br />
Vote du document<br />
d’orientation et d’engagements<br />
Nombre d’inscrits : 54 368<br />
Votants : 52 627<br />
Suffrages exprimés : 48 550<br />
Pour : 45 268 (93,24 %)<br />
Contre : 3 282 (6,76 %)<br />
Abstentions : 4 077<br />
75 7
76<br />
Proposition<br />
de modifi cation<br />
<strong>des</strong> statuts<br />
Fabrice FORT,<br />
Renault Trucks Vénissieux,<br />
membre du Bureau fédéral<br />
Vous trouverez dans votre sacoche<br />
les statuts en vigueur depuis notre<br />
38 ème congrès. Vous y trouverez également<br />
un deuxième document qui<br />
présente les modifi cations proposées<br />
par le Comité exécutif fédéral (CEF)<br />
et par les syndicats, complété par la<br />
feuille qui vous a été remise à l’entrée<br />
de cette salle.<br />
Les propositions d’amendement envoyées<br />
par les syndicats ont été reçues<br />
avant le 7 avril 2011 et aucun<br />
amendement supplémentaire n’est<br />
parvenu à la Fédération depuis cette<br />
date. Pour faciliter nos débats, nous<br />
vous proposons de travailler amendement<br />
par amendement. Je vous<br />
donnerai, pour chaque amendement,<br />
la ou les raisons qui nous ont conduits<br />
à proposer sa prise en compte, sa<br />
modifi cation ou son rejet et tout délégué<br />
pourra réagir à nos propositions.<br />
Après avoir étudié le dernier amendement,<br />
nous procéderons au vote <strong>des</strong><br />
propositions afi n d’adopter les nouveaux<br />
statuts de la FTM-CGT.<br />
Je vous propose de commencer par<br />
l’article 9, qui fait l’objet d’une proposition<br />
de modifi cation de la part du CEF.<br />
A travers cette modifi cation, nous<br />
souhaitons clarifi er l’identifi cation <strong>des</strong><br />
organisations à laquelle la FTM-CGT<br />
est adhérente. Nous avons également<br />
remplacé le terme « renouveau » par<br />
« développement ». Sur cet article,<br />
nous avons reçu une proposition de<br />
modifi cation de la part du syndicat<br />
ArcelorMittal de Florange, qui consisterait<br />
à y ajouter la mention « pour un<br />
changement de société ». Nous vous<br />
proposons de ne pas la retenir car<br />
l’article 6 de nos statuts développe<br />
déjà largement cette orientation.<br />
Didier GUILLON,<br />
Amis Montluçon<br />
J’aurais souhaité avoir une précision<br />
sur l’article 31, qui traite du rôle et de<br />
la composition du Conseil national. <strong>La</strong><br />
proposition de modifi cation évoque en<br />
effet « un représentant pour chaque<br />
animation régionale » et « un représentant<br />
pour chaque USTM de ter-
itoire ». Or tous les départements<br />
ne sont pas dotés d’USTM, certains<br />
ayant une CCM. Il faudrait donc préciser<br />
s’il est question là de CCM afi n<br />
d’éviter toute confusion avec les animateurs<br />
régionaux.<br />
<strong>La</strong>urent DUBETTIER,<br />
Staubli Savoie<br />
Je m’interroge sur la répartition de la<br />
cotisation et les 3 % d’augmentation<br />
fi xés par la Fédération (article 42). Il<br />
est en effet proposé la modifi cation<br />
suivante : « afi n de permettre et de<br />
développer l’activité <strong>des</strong> USTM dans<br />
de bonnes conditions, une partie du<br />
fi nancement <strong>des</strong> USTM est assuré<br />
directement par la Fédération par le<br />
biais d’un reversement de la Fédération<br />
aux USTM sur la cotisation <strong>des</strong><br />
syndiqués, en modulant la part du<br />
syndicat . Il est proposé d’augmenter<br />
la part de la Fédération de 29 % à<br />
32%. Chaque USTM recevrait au minimum<br />
2 % <strong>des</strong> cotisations. <strong>La</strong> Fédération<br />
conserverait 1 % pour assurer<br />
la création de nouvelles USTM ou, si<br />
nécessaire, un complément de fi nancement<br />
en fonction <strong>des</strong> besoins ponctuels<br />
<strong>des</strong> USTM, après examen de la<br />
Commission exécutive fédérale ».<br />
En Haute-Savoie, l’USTM demande à<br />
chacun de ses adhérents 4 euros par<br />
an pour son fi nancement. Concernant<br />
la part de la cotisation qui revient aux<br />
syndicats, je rappelle qu’elle est de<br />
33% et que, dans notre département,<br />
nous leur avons demandé de verser<br />
4 % à un fonds mutualisé <strong>des</strong>tiné à<br />
aider les syndicats en diffi culté. Si les<br />
syndicats de la métallurgie devaient<br />
reverser 3 % supplémentaires, cela<br />
les placerait encore plus en diffi culté<br />
et poserait problème pour la formation<br />
syndicale et la syndicalisation.<br />
En conclusion, je m’oppose à cette<br />
modifi cation et invite les congressistes<br />
à en faire de même. Je rappelle<br />
que les USTM qui sont en diffi culté<br />
peuvent compter sur leurs syndicats<br />
qui sont capables de résoudre euxmêmes<br />
cette problématique.<br />
Fabrice FORT,<br />
Renault Trucks Vénissieux<br />
Comme cela a été évoqué dans le<br />
rapport introductif de Philippe Martinez<br />
et dans le rapport fi nancier d’Anna<br />
Poissy, il a été proposé de ne pas<br />
retenir l’article 42 mais de confi er la<br />
question du fi nancement <strong>des</strong> USTM<br />
à une commission qui rendra ses<br />
propositions pour la fi n du mois de<br />
novembre.<br />
Christine VALLA, Biomet Valence<br />
En septembre 2007, lors du congrès<br />
de notre USTM, nous avions décidé<br />
que chaque syndicat de la Drôme et<br />
de l’Ardèche verserait une cotisation<br />
de 5 euros par an et par syndiqué<br />
pour le fonctionnement de l’USTM.<br />
Or, à ce jour, très peu de syndicats ont<br />
respecté cet engagement. L’article 42<br />
ne me pose donc pas de problème car<br />
l’USTM à mieux à faire que de perdre<br />
son temps à réclamer son dû.<br />
Maria ALVES, Naja Champagnole<br />
Je souhaiterais revenir sur l’article<br />
43. Nous nous plaignons déjà de<br />
ne pas avoir beaucoup de dialogue<br />
entre nous. Or, dans cet article, il est<br />
mentionné qu’entre deux congrès<br />
fédéraux, il doit y avoir au minimum<br />
une conférence régionale <strong>des</strong> USTM.<br />
Je pense qu’il serait utile de nous<br />
rencontrer plus souvent et que les<br />
membres <strong>des</strong> commissions paritaires<br />
soient désignés par la conférence<br />
régionale <strong>des</strong> USTM et non par la<br />
Fédération. Je souhaiterais également<br />
que l’on ajoute à cet article une<br />
phrase précisant que « le collectif ne<br />
se substitue pas à l’activité <strong>des</strong> syndicats<br />
et <strong>des</strong> USTM qui restent maîtres<br />
de leurs décisions ».<br />
Vincent LABROUSSE,<br />
Altia <strong>La</strong> Souterraine<br />
Je souhaiterais revenir sur l’article<br />
42, notamment sur les moyens donnés<br />
aux USTM. Dans notre région,<br />
nous avons deux USTM (Corrèze et<br />
Creuse-Haute-Vienne) dont la situation<br />
est totalement différente. Celle<br />
de Corrèze vient d’être réactivée avec<br />
l’aide de la Fédération mais doit toujours<br />
courir après son dû, bien que<br />
tous les syndicats se soient engagés<br />
à lui reverser 1 % <strong>des</strong> cotisations.<br />
Aujourd’hui, son budget n’est que de<br />
1 000 euros et la proposition de la<br />
CEF nous convient bien car elle témoigne<br />
de la volonté de la Fédération<br />
de trouver une solution à ce problème.<br />
Serge RENIER, Sagana Blois<br />
Je souhaiterais moi aussi revenir sur<br />
l’article 42. Pourquoi la part de l’USTM<br />
n’a-t-elle pas été prise en compte lors<br />
de la création de Cogétise ? Pourquoi<br />
aucun fi nancement n’est-il prévu<br />
pour les animations régionales ? Je<br />
m’étonne enfi n que le manque de<br />
militants CGT aux prud’hommes n’ait<br />
jamais été évoqué lors de ce congrès.<br />
Fabrice FORT<br />
Il nous semblait important de laisser<br />
un temps de mise en place à Cogétise<br />
avant de prendre de telles dispositions.<br />
<strong>La</strong> question qui nous est<br />
posée est aussi celle du fi nancement<br />
<strong>des</strong> syndicats et si nous avons fait le<br />
choix de leur laisser la plus grande<br />
part, c’est pour qu’ils puissent jouer<br />
le rôle d’acteurs et de décideurs. Je<br />
rappelle que la création d’une USTM<br />
est un acte volontaire de la part <strong>des</strong><br />
syndicats d’un même bassin d’emploi.<br />
Mais le volontariat a aussi ses limites<br />
et c’est pour cela que nous proposons<br />
la création d’une commission chargée<br />
de réfl échir au fi nancement <strong>des</strong><br />
USTM.<br />
Concernant notre proposition de<br />
modifi cation de l’article 43, elle vise<br />
simplement à intégrer les modifi cations<br />
intervenues depuis notre 38 ème<br />
congrès en matière d’activité dans<br />
les territoires. Quant au fait que les<br />
membres <strong>des</strong> commissions paritaires<br />
régionales soient proposés par les<br />
animations régionales mais désignés<br />
par la Fédération, c’est tout simplement<br />
pour une question légale. Nous<br />
devons en effet mettre nos statuts en<br />
conformité avec l’accord paritaire de<br />
77 7
78<br />
2009 qui a été signé – en l’occurrence<br />
par d’autres organisations syndicales<br />
que la CGT – avec l’UIMM.<br />
Enfi n, ce que nous cherchons à travers<br />
l’article 31, c’est à mieux défi nir<br />
la participation, notamment du fait <strong>des</strong><br />
modifi cations intervenues dans notre<br />
activité sur les territoires depuis le<br />
38 ème congrès. Nous vous proposons<br />
de retenir partiellement l’amendement<br />
proposé par le syndicat local de Brest,<br />
mais il faut aussi faire attention à ne<br />
pas trop modifi er cet article pour garder<br />
un juste équilibre.<br />
Pascal DELOUCHE, Thalès<br />
Le fait d’organiser un vote global sur<br />
toutes les propositions de modifi cation<br />
me gêne. Je m’attendais à ce que<br />
nous votions chaque proposition une<br />
par une. Il ne me semble pas raisonnable<br />
de travailler comme cela et je<br />
ne sais pas comment je vais rendre<br />
compte de mon vote à mes mandants.<br />
Fabrice FORT<br />
Le congrès est souverain. Si nous<br />
sentons qu’il existe un problème visà-vis<br />
<strong>des</strong> propositions de la Commission,<br />
nous pouvons organiser un vote<br />
à main levée, comme cela s’est fait<br />
lors d’un précédent congrès, mais nos<br />
statuts doivent être adoptés par un<br />
vote global. Nous ne cherchons pas<br />
ici à priver les délégués de leur rôle<br />
démocratique. Si vous le voulez, nous<br />
pouvons organiser un vote séparé sur<br />
certains amendements mais le document<br />
fi nal devra, lui, faire l’objet d’un<br />
vote global.<br />
Nicolas CAZALIS,<br />
Minitubes Grenoble<br />
J’ai l’impression que les USTM ne font<br />
pas toujours le travail nécessaire pour<br />
aller chercher les cotisations. Dans<br />
notre département, l’USTM perçoit<br />
une cotisation de 2,30 euros par mois<br />
et par syndiqué (sur onze mois) et<br />
tout s’est toujours très bien passé. Je<br />
pense même que nous devons franchir<br />
un nouveau pas en rendant les<br />
USTM obligatoires dans les statuts de<br />
la fédération de la Métallurgie.<br />
Xavier PETRACHI,<br />
Airbus Toulouse<br />
Je souhaiterais revenir sur l’article 43,<br />
qui instaure une nouvelle façon de<br />
construire l’action dans les territoires,<br />
notamment à travers la désignation<br />
<strong>des</strong> membres <strong>des</strong> commissions paritaires,<br />
mais présente aussi une<br />
contradiction. Ces commissions font<br />
en effet référence à <strong>des</strong> accords appliqués<br />
nationalement et régionalement<br />
à travers la validation de règlements<br />
intérieurs. Or il existe différentes façons<br />
d’appliquer <strong>des</strong> règlements : certaines<br />
commissions paritaires traitent<br />
de l’emploi et de la formation, d’autres<br />
de la validation <strong>des</strong> accords dans les<br />
entreprises de moins de 200 salariés,<br />
d’autres encore <strong>des</strong> salaires. Je<br />
pense donc qu’il faudrait modifi er le<br />
texte afi n de préciser si les membres<br />
de ces commissions sont «proposés»<br />
ou «désignés» par l’animation régionale,<br />
et se fi xer pour règle que c’est<br />
l’animation régionale qui propose, à<br />
partir de l’expression <strong>des</strong> syndicats,<br />
les membres <strong>des</strong> commissions paritaires<br />
quelles qu’elles soient et que<br />
c’est la Fédération qui les désigne.<br />
Alain HEBERT, Mécanique Vallée<br />
Il existe effectivement une contradiction<br />
dans l’article 43. Nous vous<br />
Vote sur la modifi cation <strong>des</strong> statuts<br />
Nombre d’inscrits : 54 368<br />
Nombre de votants : 53 564<br />
Suffrages exprimés : 50 479<br />
Pour : 47 729 (94,55 %)<br />
Contre : 2 750 (5,45 %)<br />
Abstentions : 3 085 (5,76 %)<br />
proposons donc d’enlever la phrase<br />
«désigner les membres <strong>des</strong> commissions<br />
paritaires régionales professionnelles»<br />
qui fi gure dans le deuxième<br />
paragraphe de cette article.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée à l’unanimité<br />
moins trois abstentions.<br />
Fabrice FORT<br />
Nous allons maintenant procéder à un<br />
vote pour chaque article modifi é.<br />
L’article 9 a fait l’objet d’une demande<br />
d’amendement visant à y introduire<br />
la mention « pour un changement<br />
de société ». <strong>La</strong> Commission<br />
vous propose de ne pas retenir<br />
cet amendement compte tenu que<br />
l’article 6 de nos statuts évoque<br />
déjà largement cette question.<br />
<strong>La</strong> proposition de la Commission est<br />
approuvée à l’unanimité moins une<br />
voix contre et six abstentions.<br />
Pour l’article 31, la Commission<br />
propose de retenir partiellement<br />
la proposition d’amendement en<br />
gardant sa première partie mais<br />
en supprimant le reste.<br />
<strong>La</strong> proposition de la Commission est<br />
approuvée à l’unanimité moins deux<br />
voix contre et sept abstentions.<br />
Pour l’article 42, la Commission<br />
vous propose de ne pas retenir<br />
l’amendement proposé et d’approfondir<br />
la question du fi nancement<br />
<strong>des</strong> USTM au sein d’une<br />
commission ad hoc.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée à l’unanimité<br />
moins onze voix contre et onze<br />
abstentions.<br />
Election de la présidence de la septième séance<br />
Pour la présidence de la sixième séance sont proposées les candidatures suivantes<br />
: Ouria Belaziz (présidence), Mickaël Linossier (vice-présidence) et Pascal<br />
Guinet.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée.
7 ème séance<br />
Rapport du Conseil national<br />
sur les propositions<br />
<strong>des</strong> candidatures<br />
à la Direction fédérale<br />
Amar LADRAA, Clestra<br />
membre du secrétariat de la FTM-CGT<br />
Le Conseil National s’est réuni hier<br />
soir pour fi naliser la liste soumise au<br />
vote <strong>des</strong> délégués pour l’élection du<br />
Comité Exécutif Fédéral et de la Commission<br />
Financière et de Contrôle.<br />
<strong>La</strong> construction de la future direction<br />
fédérale a été collective et vivante. A<br />
chaque étape, <strong>des</strong> évolutions et <strong>des</strong><br />
modifi cations concrètes ont pu être<br />
apportées, tout en respectant les critères<br />
qui ont été retenus.<br />
Pour chacun d’entre-nous, et particulièrement<br />
pour la direction fédérale<br />
sortante, nous nous sommes enrichis<br />
pendant ces douze derniers mois de<br />
réfl exion et c’est ce que nous allons<br />
essayer de partager avec le congrès<br />
cet après-midi.<br />
<strong>La</strong> conception d’un mandatement de<br />
proximité et son résultat ont permis<br />
d’intéresser beaucoup de syndicats<br />
à la préparation du congrès et à la<br />
construction de la future direction.<br />
Le mode de vie de la direction fédérale<br />
de ces dernières années avec<br />
les multiples rencontres de travail «en<br />
direct» avec les syndicats, notamment<br />
dans le cadre <strong>des</strong> « 1000 AG et<br />
Congrès » a certainement contribué<br />
à ce mandatement, et à susciter cet<br />
intérêt pour le congrès.<br />
<strong>La</strong> direction fédérale sortante a joué<br />
un rôle important dans l’animation<br />
et la réfl exion de cette conception et<br />
évidemment dans la réalisation de la<br />
proposition.<br />
Avec l’apport <strong>des</strong> syndicats, nous<br />
pouvons aujourd’hui présenter une<br />
proposition collective.<br />
Celle-ci a débuté lors du Conseil<br />
National et Comité Exécutif Fédéral<br />
d’avril 2010, qui s’est doté d’un collectif<br />
pour être l’outil de travail de la direction<br />
fédérale. En décembre 2010,<br />
nous avons retenu la conception de la<br />
future direction fédérale, son mode de<br />
vie, ainsi que les critères de construction.<br />
En mars dernier, une première approche<br />
a été proposée au conseil<br />
national du 27 avril. A partir de ce<br />
conseil national, une 2nde approche<br />
a été élaborée et proposée au conseil<br />
national d’hier.<br />
Dans cette chronologie de travail,<br />
notre intention première a été de tirer<br />
<strong>des</strong> enseignements du mandat écoulé<br />
sur l’activité développée et notre<br />
mode de vie.<br />
Nous avons dégagé un bilan de<br />
fonctionnement de chacune de nos<br />
instances « Comité Exécutif, Conseil<br />
National, Bureau Fédéral, Secrétariat<br />
Fédéral ». Nos rencontres avec les<br />
syndicats autour <strong>des</strong> « 1000 AG et<br />
Congrès » nous ont donné <strong>des</strong> indications<br />
fortes sur les activités fédérales<br />
à développer. Ces débats nous ont<br />
permis d’être critiques et constructifs<br />
pour l’avenir, notamment pour :<br />
. Etre une fédération qui va créer les<br />
conditions de construire au plus près<br />
<strong>des</strong> entreprises <strong>des</strong> repères revendicatifs<br />
utiles au rassemblement et à la<br />
mobilisation <strong>des</strong> métallos.<br />
. Etre une fédération qui permette<br />
l’expression <strong>des</strong> syndiqués et <strong>des</strong> salariés<br />
par la démocratie et le développement<br />
<strong>des</strong> assemblées générales et<br />
congrès de syndicat.<br />
. Etre une fédération qui élargit la<br />
syndicalisation pour permettre l’expression<br />
d’un rapport de force durable.<br />
. Etre une fédération dans laquelle<br />
les syndiqués, les syndicats, s’investissent<br />
et apportent l’essentiel, c’està-dire,<br />
leurs contributions.<br />
Les camara<strong>des</strong> élus au CEF sortant<br />
ont, eux-aussi, été mis à contribution<br />
lors de discussions individuelles afi n<br />
79 7
80<br />
de tirer <strong>des</strong> enseignements à partir<br />
d’expériences diverses. 85% <strong>des</strong><br />
membres de la direction fédérale ont<br />
pu exprimer leurs points de vue, leur<br />
vécu au comité exécutif et au Bureau<br />
Fédéral, leurs attentes et aspirations<br />
pour l’avenir.<br />
Globalement, l’ensemble <strong>des</strong> discussions<br />
montre une satisfaction générale<br />
sur la tenue <strong>des</strong> réunions de la<br />
direction fédérale.<br />
. Beaucoup soulignent la liberté de<br />
ton dans les débats et la convivialité<br />
qui existent.<br />
. Par contre, les mêmes insistent sur<br />
la nécessité de mieux équilibrer les<br />
discussions, notamment entre le point<br />
sur l’actualité qui prend beaucoup trop<br />
de temps et tenir <strong>des</strong> thèmes plus<br />
spécifi ques.<br />
. Des camara<strong>des</strong> pensent qu’il faut<br />
prendre un peu plus de temps pour<br />
discuter de la vie fédérale et <strong>des</strong><br />
questions internes pour éviter un trop<br />
grand « décalage » entre les camara<strong>des</strong><br />
du fait d’être plus ou moins souvent<br />
à la fédération à Montreuil.<br />
. De nombreux camara<strong>des</strong> considèrent<br />
qu’ils manquent de temps pour<br />
faire tout ce qu’ils souhaiteraient,<br />
compte tenu de leurs responsabilités<br />
dans leur syndicat, leur groupe ou leur<br />
USTM.<br />
Ces éléments d’appréciation constituent<br />
<strong>des</strong> références dans notre<br />
construction pour la direction fédérale<br />
mais aussi sur ce que devrait être son<br />
mode de vie.<br />
Fin décembre, un appel à candidatures<br />
a été envoyé à tous les syndicats,<br />
avec les critères suivants :<br />
. Maintenir un Comité Exécutif Fédéral<br />
avec environ 70 Camara<strong>des</strong>.<br />
. Renforcer l’animation de la Vie fé-<br />
dérale, notamment dans l’implication<br />
de chaque membre dans les Collectifs<br />
fédéraux, avec <strong>des</strong> objectifs de travail<br />
et d’engagement plus précis.<br />
. <strong>La</strong> Formation syndicale a été également<br />
au coeur de cette construction.<br />
Nous avons retenu que chaque futur<br />
membre puisse suivre une formation<br />
de Dirigeant, pour lui permettre<br />
d’exercer et d’assumer ses responsabilités<br />
dans les meilleures conditions.<br />
. Renforcer également la place <strong>des</strong><br />
femmes et <strong>des</strong> jeunes mais aussi<br />
avoir une représentation plus large<br />
<strong>des</strong> fi lières rattachées à la métallurgie.<br />
. Il en est de même pour notre activité<br />
en direction <strong>des</strong> Ingénieurs, Cadres<br />
et Techniciens et <strong>des</strong> retraités. Il y a<br />
besoin de renforcer les convergences<br />
avec nos organisations spécifi ques.<br />
Ces critères de construction devraient<br />
nous permettre de poursuivre<br />
et d’amplifi er une activité fédérale en<br />
lien direct avec nos syndicats. Être à<br />
l’écoute de leurs besoins, voire d’anticiper<br />
leur attentes nous parait fondamental,<br />
mais également les impliquer<br />
dans nos décisions et dans leur mise<br />
en oeuvre.<br />
Concernant les candidatures<br />
parvenues à la Fédération<br />
Je tiens à remercier et à valoriser les<br />
99 camara<strong>des</strong> qui se sont inscrits<br />
pour représenter la future direction fédérale.<br />
Il est intéressant de remarquer<br />
que près de 80% <strong>des</strong> membres de la<br />
direction fédérale sortante ont renouvelé<br />
leur proposition de candidature…<br />
Globalement, les candidatures semblent<br />
être beaucoup plus réfl échies,<br />
confrontées aux critères de discussions<br />
que nous avons retenus. Nous<br />
pensons que la construction de la direction<br />
fédérale s’est faite beaucoup<br />
plus en amont. Les syndicats ont<br />
proposé <strong>des</strong> candidats qui apportent<br />
une réelle diversité. Il ne s’agit pas de<br />
sollicitations volontaristes… mais d’un<br />
engagement, avec le risque bien évidemment<br />
que sa candidature puisse<br />
être retenue ou non…<br />
Pendant cette période d’investigations<br />
et de débat, le collectif a constaté,<br />
malgré les éléments positifs évoqués,<br />
<strong>des</strong> diffi cultés pour concerner plus de<br />
monde encore dans les actes de candidatures,<br />
du fait notamment de :<br />
. la sous-estimation de pouvoir être<br />
acteur dans la direction fédérale ou la<br />
surestimation de la responsabilité,<br />
. la pression patronale dans le rapport<br />
« boulot professionnel » et l’acte<br />
militant, qui a également <strong>des</strong> conséquences<br />
dans la vie familiale.<br />
. l’absence de disponibilité et de<br />
droits syndicaux dans nos syndicats<br />
issus de petites entreprises.<br />
Nul doute que la direction fédérale<br />
qui sera élue devra s’intéresser à ces<br />
handicaps et relever ces défi s !<br />
Le fait d’avoir décidé cette conception,<br />
en lien avec les critères, a conduit le<br />
comité exécutif fédéral à mieux tenter<br />
de cerner chaque candidature. Des<br />
discussions ont été engagées afi n<br />
de mieux connaitre leurs motivations<br />
personnelles et celles <strong>des</strong> syndicats.<br />
Leurs réponses ont représenté une<br />
aide importante pour réaliser les propositions<br />
d’approche de la direction<br />
fédérale. Cela représente également<br />
le moyen d’associer le syndicat à<br />
l’acte de candidatures et à la réfl exion<br />
collective de la conception.<br />
<strong>La</strong> direction fédérale sortante a aussi<br />
réfl échi sur le «travailler ensemble»<br />
dans un collectif avec <strong>des</strong> idées et<br />
<strong>des</strong> points de vue qui peuvent être<br />
différents. Elle réaffi rme que le débat<br />
contradictoire et la diversité d’opinion<br />
sont <strong>des</strong> atouts pour une réfl exion collective.<br />
Et à ce propos, on ne peut que<br />
déplorer la décision de 2 camara<strong>des</strong><br />
du Nord-Pas-de-Calais qui ont retiré<br />
leurs candidatures, proposées hier<br />
soir au Conseil National, par ce que<br />
2 autres candidats de la même région<br />
n’avaient pas été retenus.
Concernant la proposition<br />
de la future direction fédérale<br />
Celle-ci s’est construite dans le respect<br />
de nos statuts.<br />
Le comité exécutif fédéral travaille<br />
pour le conseil national, et il appartient<br />
à ce dernier de fi naliser la liste qui est<br />
proposée au vote <strong>des</strong> délégués.<br />
Les membres du conseil national ont<br />
approuvé largement la proposition de<br />
la future direction qui vous est soumise<br />
(120 pour, 14 abstentions et 9<br />
contres).<br />
Nous avons, avec cette proposition,<br />
un comité exécutif fédéral de 70 camara<strong>des</strong>,<br />
une commission fi nancière<br />
et de contrôle de 5 camara<strong>des</strong>, soit 5<br />
membres en plus par rapport au 38e<br />
congrès.<br />
Cette deuxième approche se composerait<br />
de :<br />
. 49 camara<strong>des</strong> reconduits dans leur<br />
mandat, soit 64 %,<br />
. 26 nouveaux élus, ce qui représenterait<br />
un renouvellement de 36 %,<br />
. 16 jeunes de moins de 35 ans, soit<br />
21 %,<br />
. 19 femmes, soit 25 % (23 % au 38e<br />
congrès),<br />
. Moyenne d’âge : 43 ans.<br />
. Concernant les fi lières rattachées<br />
à la métallurgie, la majorité est représentée<br />
avec un renforcement, notamment<br />
au niveau <strong>des</strong> garages et de la<br />
sidérurgie.<br />
Le conseil national a voté pour une<br />
liste qui vous a été remise avec<br />
comme principe de vous en tenir à<br />
celle-ci. Vous pouvez donc voter la<br />
liste telle quelle, mais la conception<br />
du bulletin de vote vous donne aussi<br />
la possibilité d’exprimer votre choix de<br />
candidatures non-retenues, ou bien<br />
d’ajouter le nom de camara<strong>des</strong> qui<br />
n’ont pas proposé leur candidature.<br />
<strong>La</strong> proposition du conseil national<br />
consiste à vous proposer une équipe<br />
qui aura pour objectif de développer<br />
<strong>des</strong> activités fédérales en lien direct<br />
avec nos syndicats.<br />
Merci de votre attention. A vous la parole<br />
!<br />
Débat<br />
Ludovic BOUVIER,<br />
Sevelnord Bouchain<br />
Je voudrais revenir sur le retrait de<br />
ma candidature et de celle de <strong>La</strong>urent<br />
Devred. Le 19 janvier dernier, nous<br />
avons tenu une assemblée régionale<br />
qui a réuni 405 militants (de 230 syndicats)<br />
et durant laquelle nous avons<br />
décidé de présenter la candidature<br />
de quatre camara<strong>des</strong> du Nord-Pasde-Calais.<br />
Or la candidature <strong>des</strong> deux<br />
représentants du Nord a été retenue<br />
mais pas celle <strong>des</strong> deux représentants<br />
du Pas-de-Calais, ce qui nous<br />
pose problème car nous estimons que<br />
c’est l’ensemble du territoire Nord-<br />
Pas-de-Calais qui doit être représenté<br />
au CEF. Nous avons donc nous aussi<br />
décidé de retirer nos candidatures, ce<br />
qui fait qu’il n’y aura aucun représentant<br />
du Pas-de-Calais au CEF.<br />
Myriam MARTINET,<br />
Hewlett Packard France, Eybens<br />
Dans Cogiciel, notre syndicat compte<br />
deux sections correspondant au deux<br />
sociétés françaises de notre groupe et<br />
nous nous présentons à ce congrès<br />
avec les voix correspondant à une<br />
seule d’entre elles, l’autre ne se situant<br />
pas dans le même département,<br />
ce que je trouve dommage.<br />
Je souhaiterais ensuite adresser un<br />
message personnel à l’un <strong>des</strong> candidats<br />
à la Direction fédérale : quand on<br />
a quitté un syndicat depuis plusieurs<br />
années et qu’on ne lui verse plus ses<br />
cotisations, je ne trouve pas normal<br />
de se présenter en son nom. Cela ne<br />
nous empêchera cependant pas de<br />
voter pour lui eu égard au travail qu’il<br />
a réalisé au sein de la Fédération.<br />
<strong>La</strong>urent TROMBINI, Thalès Vélizy<br />
Je considère l’attitude <strong>des</strong> camara<strong>des</strong><br />
du Nord-Pas-de-Calais, qui ont proposé<br />
quatre candidatures et déclarant<br />
qu’il faudrait toutes les retenir ou aucune,<br />
comme une forme de chantage.<br />
Je ne comprends pas leur démarche.<br />
Sébastien HOHMANN,<br />
Renault Retail Group<br />
Une chose m’a choqué dans le rapport<br />
d’activité : je regrette que tout<br />
le travail entrepris pour fédérer les<br />
salariés <strong>des</strong> garages et <strong>des</strong> services<br />
de l’automobile (80 000 entreprises,<br />
450 000 salariés) n’y ait pas été mis<br />
en avant. Par ailleurs, le nombre <strong>des</strong><br />
candidats issus de cette fi lière (cinq)<br />
me semble relativement faible comparé<br />
à son importance démographique.<br />
81 8
82<br />
Pascale MONTEL, YKK Seclin<br />
Ce n’est pas le genre <strong>des</strong> syndiqués<br />
du Nord-Pas-de-Calais que de faire<br />
du chantage. Nous avons simplement<br />
tenu une assemblée avec plus de<br />
400 syndiqués qui a abouti à la présentation<br />
de quatre candidats, ce qui<br />
ne nous semble pas de trop car nous<br />
avons besoin de toutes les forces. Je<br />
regrette donc que la candidature de<br />
Ghislain Viseur n’ait pas été retenue<br />
car le Nord-Pas-de-Calais est la deuxième<br />
région d’Europe pour la fabrication<br />
automobile, où celle-ci représente<br />
120 000 salariés. A titre de comparaison,<br />
si je n’ai rien contre la candidature<br />
de notre camarade de Savelys, je<br />
rappelle que celui-ci s’est présenté à<br />
titre individuel et ne représente que 2<br />
000 salariés. Je n’ai rien contre l’Ilede-France<br />
et Rhône-Alpes, mais ces<br />
deux régions représentent près de 50<br />
% de la direction fédérale. Il me semblerait<br />
donc important que toutes les<br />
candidatures de la région Nord-Pasde-Calais<br />
soient retenues.<br />
Sébastien HUFFIN,<br />
STX Saint-Nazaire<br />
<strong>La</strong> candidature de notre camarade<br />
Abdel, de STX Lorient, nous apparaît<br />
comme une très bonne chose. L’idée<br />
d’un collectif Navale fait également<br />
son chemin. Merci à vous de rester<br />
attentifs à ce qui se passe sur les derniers<br />
chantiers navals civils de notre<br />
pays.<br />
Marc BASTIDE<br />
Durant les trois années écoulées, la<br />
Direction fédérale a essayé de travailler<br />
sereinement avec les camara<strong>des</strong><br />
du Nord-Pas-de-Calais. Nous<br />
pensions qu’après leur refus, lors du<br />
38ème congrès, de participer à la<br />
Direction fédérale, la désignation de<br />
deux camara<strong>des</strong> de cette région permettrait<br />
de poursuivre ce travail. Je<br />
précise que la décision de ne retenir<br />
que deux candidatures est le résultat<br />
d’un débat démocratique et vous avez<br />
besoin de cet élément pour vous décider<br />
en connaissance de cause.<br />
Abdelaziz BOUABDELLAH,<br />
Alpaci Imbsheim<br />
Je constate tout d’abord que, malgré<br />
le retrait <strong>des</strong> deux candidats du Nord,<br />
il pourrait quand même y avoir deux<br />
représentants du Pas-de-Calais à la<br />
Direction fédérale. Je considère donc<br />
moi aussi l’attitude <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> de<br />
cette région comme du chantage et<br />
j’espère qu’ils maintiendront les deux<br />
candidatures retenues. J’ajoute que<br />
mon syndicat m’avait sollicité pour<br />
porter ma candidature au CEF mais<br />
que j’ai refusé car je me sens plus<br />
utile au sein <strong>des</strong> collectifs Vie syndicale<br />
et Jeunes – d’ailleurs, les deux<br />
camara<strong>des</strong> du Nord qui ont vu leur<br />
candidature refusée pourraient eux<br />
aussi rejoindre un collectif. Il y a de<br />
la place pour tout le monde à la Fédération.<br />
Philippe CLEMENT, Arcelor Mittal<br />
A chacun <strong>des</strong> congrès auxquels j’ai<br />
assisté depuis 2000, j’ai toujours entendu<br />
les mêmes délégués « râler ».<br />
Je pose donc la question suivante :<br />
le nombre de représentants au CEF<br />
doit-il être lié au nombre de syndiqués<br />
dans chaque département, sachant<br />
que, dans ce cas, certains d’entre eux<br />
ne pourront jamais y être représentés<br />
? Pour que tout le monde y soit<br />
représenté, n’aurions-nous pas intérêt<br />
à avoir un représentant pour chaque<br />
département ?<br />
Jean-Marie LIRON,<br />
SNWM Gérardmer<br />
Je suis membre de la Direction sortante<br />
et ma candidature au nouveau<br />
CEF n’a pas été retenue. J’ai alors<br />
appuyé la candidature de <strong>La</strong>urent<br />
Devred car elle aurait permis de rajeunir<br />
le CEF et de faire en sorte que<br />
la fi lière de l’emboutissage y soit représentée.<br />
Je ne partage donc pas la<br />
position de nos camara<strong>des</strong> du Nord<br />
mais je la respecte.<br />
Je rappelle que si les candidats<br />
sont présentés par leur syndicat, les<br />
membres élus de la CEF sont les<br />
porte-parole de la Fédération, pas de<br />
leur syndicat ou de leur département.<br />
Le rajeunissement et la féminisation<br />
de la Direction fédérale me semblent<br />
par ailleurs être une bonne chose. J’ai<br />
moi-même milité au sein du collectif<br />
Femmes/Mixité et j’invite mes camara<strong>des</strong><br />
masculins à le rejoindre car ce<br />
ne sont pas les femmes seules qui<br />
pourront défendre leurs droits.<br />
Jean-Pierre LENORMAND,<br />
USTM Seine Maritime<br />
<strong>La</strong> Normandie est elle aussi une<br />
grande région pour la fabrication automobile,<br />
nous comptons plus de 2 000<br />
adhérents en Seine-Maritime et notre<br />
représentant au CEF est une femme<br />
qui ne travaille pas dans ce secteur.<br />
Je ne comprends donc pas pourquoi<br />
les camara<strong>des</strong> du Nord, autre grande<br />
région pour la fabrication de l’automobile,<br />
ont décidé de retirer leurs<br />
candidats, tous deux issus de la fi lière<br />
automobile. Je pense qu’ils avaient<br />
toute leur place au sein de la Direction<br />
fédérale.<br />
Xavier PETRACHI, Airbus Toulouse<br />
<strong>La</strong> région Midi-Pyrénées comptait<br />
trois membres au sein de la direction<br />
sortante mais n’a présenté qu’une<br />
seule candidature cette année, non<br />
par désintérêt de la Direction fédérale<br />
mais en raison <strong>des</strong> diffi cultés que<br />
nous rencontrons pour faire respecter<br />
nos droits syndicaux. J’espère donc<br />
que cette question sera étudiée durant<br />
les trois prochaines années pour<br />
que nous puissions surmonter ces diffi<br />
cultés. Il est en effet important que<br />
la direction fédérale représente l’ensemble<br />
de ses syndiqués, y compris<br />
ceux qui travaillent dans <strong>des</strong> petites<br />
entreprises.<br />
Sylvain MARSAUD<br />
Beaucoup regrettent que la région<br />
Ile-de-France ait vu autant de ses<br />
candidatures à la CEF retenues. Je<br />
rappelle donc qu’il n’y a eu que 99<br />
candidatures et que si les camara<strong>des</strong><br />
d’autres régions voulaient voir davantage<br />
de leurs candidatures retenues,<br />
il fallait peut-être en déclarer davan-
tage. Je rappelle par ailleurs que l’Ilede-France<br />
et Rhône-Alpes sont les<br />
deux premières régions industrielles<br />
de notre pays. Elles ont donc toujours<br />
eu un poids important au sein de la Direction<br />
fédérale. Au lieu de créer de la<br />
division, nous devrions plutôt travailler<br />
tous ensemble pour créer une grande<br />
fédération CGT de la Métallurgie et<br />
faire reculer le patronat et le gouvernement.<br />
Slim GHARBI,<br />
syndicat local Saint-Priest<br />
Je voudrais inviter la future Direction<br />
fédérale à faire très attention à la<br />
désignation <strong>des</strong> délégués syndicaux<br />
centraux. Dans mon département, un<br />
militant s’est en effet autoproclamé<br />
délégué syndical central de son entreprise<br />
et il nous a fallu près de deux<br />
ans pour le pousser à démissionner<br />
de son mandat. Malheureusement,<br />
la Fédération a aussitôt désigné l’un<br />
de ses amis délégué syndical central,<br />
alors qu’il a été élu sur les listes de<br />
la CFTC.<br />
Zoheir MESSAOUDI,<br />
métaux Oddo Canet<br />
C’est le deuxième congrès auquel je<br />
participe et j’ai remarqué que nous<br />
avions à chaque fois le même débat<br />
le jeudi, à l’occasion de la présentation<br />
<strong>des</strong> candidatures.<br />
Ghislain VISEUR,<br />
Faurecia Henin Beaumont<br />
Je n’ai rien contre les régions Ile-de-<br />
France et Rhône-Alpes mais il faudra<br />
quand même que l’on m’explique<br />
pourquoi Renault Trucks Ile-de-<br />
France a vu quatre de ses candidatures<br />
retenues alors que les syndicats<br />
de Faurecia n’auront aucun représentant<br />
à la Direction fédérale. J’aimerais<br />
aussi savoir pourquoi la candidature<br />
d’un camarade du Nord qui s’est présenté<br />
sans avoir été mandaté par son<br />
syndicat a été retenue. J’ajoute que<br />
c’est bien avec l’accord <strong>des</strong> intéressés<br />
que les candidatures de Ludovic<br />
Bouvier et <strong>La</strong>urent Devred ont été retirées,<br />
après un débat démocratique, et<br />
que ce n’est ni la région ni les USTM<br />
qui en ont décidé ainsi.<br />
Alain BIZET, Delphi Diesel<br />
J’ai 53 ans, je suis militant depuis<br />
1982 et c’est le premier congrès auquel<br />
je participe parce que cela ne<br />
m’intéressait pas. Or le débat de cet<br />
après-midi me fait presque regretter<br />
d’être venu. Je travaille moi aussi<br />
chez un équipementier automobile et<br />
je ne formalise pas parce que ni mon<br />
entreprise, ni mon département, ni ma<br />
région ne seront représentés à la Direction<br />
fédérale. Je suis simplement<br />
heureux d’appartenir à cette fédération<br />
qui a obtenu <strong>des</strong> résultats, a assaini<br />
ses fi nances et compte toujours<br />
plus de syndiqués. Si tous les camara<strong>des</strong><br />
dont la candidature n’a pas été<br />
retenue tiennent le même discours,<br />
nous risquons de passer la nuit ici.<br />
Marie-<strong>La</strong>ure CORDINI,<br />
Stmicro Crolles<br />
Avant hier, j’ai dit que notre Direction<br />
fédérale devait être féminisée et<br />
rajeunie. Or je constate que toutes<br />
les candidatures présentées par <strong>des</strong><br />
femmes ou <strong>des</strong> jeunes de moins de<br />
35 ans ont été retenues. Je dis donc<br />
bravo pour cette décision et invite<br />
tous les syndicats à présenter davantage<br />
de candidatures de femmes et<br />
de jeunes.<br />
Baté Sélé KAMANGO,<br />
Proseca Total Nanterre<br />
Je pense que nous ne devons pas<br />
nous éterniser dans ces débats mais<br />
résister tous ensemble pour pouvoir<br />
passer à l’offensive après ce congrès.<br />
Abed FELLAH, Claas Woippy<br />
Je voterai en faveur de cette liste.<br />
Je regrette cependant que, malgré<br />
notre volonté de rajeunir notre organisation,<br />
le plus jeune <strong>des</strong> candidats<br />
retenus ait 29 ans. Si nous voulons<br />
vraiment concrétiser cette volonté,<br />
nous devons donner leur chance à<br />
<strong>des</strong> jeunes, même sans expérience.<br />
Par ailleurs, notre syndicat aurait aimé<br />
que chaque département soit représenté<br />
au sein de la Direction fédérale,<br />
ce qui ne sera pas le cas. Essayez d’y<br />
penser pour notre prochain congrès.<br />
Christine VALLA, Biomet Valence<br />
Je voudrais juste faire deux remarques.<br />
Il me semble tout d’abord<br />
que c’est au Conseil national que les<br />
départements sont représentés, pas<br />
au CEF. Par ailleurs Ludovic Bouvier<br />
a dit que l’assemblée régionale du<br />
Nord-Pas-de-Calais avait réuni plus<br />
de 400 syndiqués et que les candidatures<br />
avaient été présentées par <strong>des</strong><br />
organisations majoritaires. Je n’ai pas<br />
très bien compris ce qu’il entendait<br />
par là car il me semblait que les candidatures<br />
au CEF étaient présentées<br />
par les syndicats, pas par <strong>des</strong> « organisations<br />
majoritaires ».<br />
Frédéric PANETIE, Renault Trucks<br />
Je souhaiterais informer Ghislain Viseur<br />
que, contrairement à ce qu’il a<br />
affi rmé, Renault Trucks n’est pas présent<br />
en Ile-de-France et que ses candidats<br />
viennent tous de Rhône-Alpes.<br />
Le groupe Renault Trucks compte 14<br />
000 salariés en France, répartis dans<br />
cinq établissements majeurs plus un<br />
réseau commercial, et la présence de<br />
nos camara<strong>des</strong> au CEF constituera<br />
un bon point d’entrée vers les salariés<br />
et les sections syndicales <strong>des</strong> petites<br />
entreprises de la Métallurgie. J’ajouterais<br />
enfi n que parmi nos candidats, un<br />
a moins de 35 ans et un autre moins<br />
de 30 ans, ce qui va dans le sens<br />
<strong>des</strong> propositions du Conseil national,<br />
contrairement aux candidatures proposées<br />
par d’autres syndicats.<br />
Un délégué de la salle<br />
Certains discours tenus dans cette<br />
salle me désolent. Si l’on veut tra-<br />
83 8
84<br />
vailler avec la Fédération, on peut<br />
téléphoner directement à ses secrétaires<br />
généraux. Plus globalement,<br />
si l’on veut travailler pour la CGT, on<br />
n’a pas besoin d’un poste éminent.<br />
Il existe <strong>des</strong> structures au sein de la<br />
CGT et lorsque <strong>des</strong> décisions sont<br />
prises par une Commission, elles doivent<br />
être respectées.<br />
Lionel PAVOT, TRW Ramonchamp<br />
Après ce que je viens d’entendre cet<br />
après-midi, j’ai l’impression d’être au<br />
congrès de la Fédération française<br />
de football. Ce qui nous intéresse, ce<br />
n’est pas de savoir par qui nous allons<br />
être défendus mais de l’être vite<br />
et bien.<br />
Michel ARONICA, STMicro Crolles<br />
Au regard <strong>des</strong> questions évoquées<br />
lors de la table ronde consacrée à l’international,<br />
le débat de cet après-midi<br />
me paraît bien dérisoire. Je remercie<br />
les anciens pour tout ce qu’ils nous<br />
ont apporté et j’invite tous les jeunes à<br />
se battre à leurs côtés. Battons-nous<br />
ensemble et arrêtons ces polémiques<br />
stériles !<br />
Christian GARNIER,<br />
Alstom Transports<br />
Je rappelle que nous ne sommes pas<br />
en train de construire une liste pour<br />
les élections régionales ni de nous<br />
répartir <strong>des</strong> délégations mais de désigner<br />
la Direction fédérale qui sera<br />
chargée d’appliquer les orientations<br />
que nous avons adoptées collectivement.<br />
Et au vu de la situation sociale<br />
et politique actuelle, le travail ne lui<br />
manquera pas. <strong>La</strong> CGT, c’est la solidarité<br />
et la fraternité ; construisons<br />
donc fraternellement et solidairement<br />
notre Direction fédérale pour les trois<br />
prochaines années.<br />
Rachid MERESS, JTEKT HPI<br />
Je suis fi er de participer à ce congrès<br />
mais certaines choses m’interpellent.<br />
Je ne pensais pas, par exemple, que<br />
nous en arriverions à nous diviser de<br />
la sorte. L’union fait la force et il n’y a<br />
pas lieu de se diviser, en tout cas pas<br />
pour <strong>des</strong> sujets pareils.<br />
Anthony LEGAL,<br />
Aérolia St Nazaire<br />
Je participe moi aussi mon premier<br />
congrès et je suis un peu déçu par<br />
notre débat d’aujourd’hui qui révèle<br />
<strong>des</strong> confl its internes à mon sens totalement<br />
dépassés. Mettons nos ego<br />
de côté et continuons à faire vivre la<br />
CGT ensemble !<br />
Amar LADRAA,<br />
Clestra Strasbourg<br />
Je tiens d’abord à rassurer ceux qui<br />
participent à leur premier congrès :<br />
les débats sur la Direction fédérale<br />
ont toujours été un peu diffi ciles, du<br />
fait notamment de son processus<br />
de construction qui obéit à certaines<br />
règles, en particulier celle qui veut<br />
que ce soient les syndicats qui désignent<br />
leurs délégués. Nous sommes<br />
en effet engagés dans une démarche<br />
de syndicalisme d’adhérents et ce<br />
n’est pas une assemblée générale<br />
régionale qui peut soumettre <strong>des</strong> candidatures<br />
à la Fédération.<br />
Je tiens par ailleurs à préciser que sur<br />
les huit candidatures présentées par<br />
les syndicats du Nord-Pas-de-Calais,<br />
seules cinq d’entre elles répondaient<br />
Election de la présidence de la huitième séance<br />
Pour la présidence de la huitième séance sont proposées les candidatures suivantes<br />
: Marc Bastide (présidence), Elise Boyer (vice-présidence) et Frédéric<br />
Sanchez.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée.<br />
aux critères établis par le Conseil national.<br />
C’est sur la base de ces seuls<br />
critères que cinq places leur ont été<br />
proposées hier au Conseil national.<br />
Nous avons ensuite essayé de faire<br />
en sorte que la Direction fédérale<br />
refl ète au mieux la diversité de nos<br />
professions et je pense que nous y<br />
sommes parvenus, même si tout n’est<br />
pas parfait. Notre fédération continue<br />
à se renforcer, en particulier parmi les<br />
ICT, les jeunes et les femmes ; il faut<br />
donc continuer ce travail qui apporte<br />
certains résultats.<br />
Enfi n, pour répondre au camarade<br />
qui a soulevé cette question, je vous<br />
indique que la Direction fédérale réfl<br />
échit à une formation spécifi que à<br />
<strong>des</strong>tination <strong>des</strong> délégués syndicaux<br />
centraux. Pour être effi cace, l’animation<br />
d’un groupe nécessite en effet<br />
un minimum de connaissances et de<br />
formation.<br />
Vote<br />
Inscrits : 54 368<br />
Votants : 53 333<br />
Suffrages exprimés : 53 268<br />
Blancs : 65<br />
Pour : 50 116 (94,08 %)<br />
Contre : 2 717 (5,37 %)<br />
<strong>La</strong> proposition de composition<br />
de la Direction fédérale<br />
est approuvée.
8 ème séance<br />
Présentation du nouveau<br />
Bureau fédéral élu<br />
Ouria Belaziz<br />
(Calor Pont Eveque)<br />
Nicole Camblan<br />
(Jabil Brest)<br />
Amar <strong>La</strong>draa<br />
(Clestra Strasbourg)<br />
Anna Poissy<br />
(Rakon Argenteuil)<br />
Blandine Benarbia<br />
(Valentin Bourseville)<br />
Nouvellement<br />
élue<br />
Christine Ciol<br />
(Sidel<br />
Octeville-sur-mer)<br />
Denis Leblanc<br />
(Renault Courbevoie)<br />
Frédéric Sanchez<br />
(Dura France <strong>La</strong> Tallaudière),<br />
secrétaire général adjoint<br />
Marc Blain<br />
(Renault Trucks<br />
Vénissieux)<br />
J.-Jacques Desvignes<br />
(EADS Test et Services<br />
Elancourt)<br />
Daniel Pellet-Robert<br />
(Renault Trucks<br />
Vénissieux)<br />
Philippe Martinez<br />
(Renault Rueil),<br />
secrétaire général<br />
Nouvellement<br />
élue<br />
Elise Boyer Legros<br />
(Cartier Lunettes<br />
Joinville le Pont)<br />
Bernard Devert<br />
(EADS France<br />
Suresnes)<br />
Christian Pilichowski<br />
(Helwett Packard<br />
Les Ulis)<br />
<strong>La</strong>ure Buchheit<br />
(Millipore Molsheim)<br />
Michel Ducret<br />
(Honeywell<br />
Condé sur Noireau)<br />
Boris Plazzi<br />
(Valfond<br />
Saint-Priest)<br />
Nouvellement<br />
élue<br />
Composition du Secrétariat<br />
- Michel Ducret,<br />
- Amar <strong>La</strong>draa,<br />
- Philippe Martinez,<br />
- Boris Plazzi,<br />
- Frédéric Sanchez.<br />
85 8
86<br />
Rapport de clôture<br />
Philippe MARTINEZ,<br />
Secrétaire général de la FTM-CGT<br />
Nous avons vécu une semaine dynamique,<br />
fraternelle et constructive. <strong>La</strong><br />
teneur de nos débats, votre engagement<br />
et vos interventions sont le refl et<br />
d’une préparation qui a duré plusieurs<br />
mois. Plus de 1 100 assemblées générales<br />
de syndicats ou d’USTM ont<br />
été tenues et plus de 20 000 militants<br />
réunis. C’est grâce à cette préparation<br />
que nous avons pu avoir <strong>des</strong> débats<br />
et <strong>des</strong> interventions d’une telle qualité<br />
tout au long de la semaine. Je crois<br />
que nous avons franchi une étape<br />
supplémentaire dans notre conception<br />
d’une vie syndicale démocratique,<br />
en nous imposant une démarche toujours<br />
plus tournée vers les syndiqués,<br />
en nous mettant toujours plus à leur<br />
service.<br />
Dans un monde parfois diffi cile à<br />
appréhender tant <strong>des</strong> choses bouleversantes<br />
s’y déroulent, nous avons<br />
voulu poursuivre une construction<br />
revendicative à plusieurs niveaux,<br />
d’abord, en ne lâchant rien sur nos<br />
valeurs de fraternité et de solidarité.<br />
Je me félicite donc que de nombreuses<br />
interventions aient fustigé<br />
les idées racistes et xénophobes du<br />
Front National. L’une <strong>des</strong> meilleures<br />
réponses que vous ayez apportée,<br />
c’est l’accueil que vous avez réservé<br />
à nos camara<strong>des</strong> internationaux, que<br />
je tiens à remercier une nouvelle fois<br />
pour leur présence. Je vous remercie<br />
également pour les échanges fraternels<br />
mais sans concession que nous<br />
avons eus, notamment lors du débat<br />
consacré à la mondialisation, et je<br />
crois que nous pouvons nous féliciter<br />
de la solidarité qui s’est exprimée visà-vis<br />
de nos camara<strong>des</strong> tunisiens, palestiniens<br />
et japonais. <strong>La</strong> réussite de la<br />
collecte organisée pour ces derniers<br />
est un signe fort <strong>des</strong> valeurs qui nous<br />
sont chères et sur lesquelles nous ne<br />
ferons jamais aucune concession.<br />
Tout le monde s’est également félicité<br />
du débat sur la jeunesse et de l’implication<br />
de cette dernière. Ce n’est pas<br />
un phénomène de mode mais une<br />
question importante pour l’avenir de<br />
la CGT. Mais si tout le monde est satisfait<br />
de ce débat, il ne faut pas s’en<br />
arrêter là. Dès demain, dans toutes<br />
les USTM et les entreprises, nous<br />
avons obligation de nous tourner<br />
vers les jeunes pour leur dire qu’ils<br />
ont toute leur place au sein de notre<br />
organisation, y compris aux postes à<br />
responsabilités.<br />
Nous voulons prolonger notre démarche<br />
revendicative autour du «<br />
triptyque à quatre branches » (salaires,<br />
emploi, conditions de travail<br />
et protection sociale) et continuer à<br />
travailler sur nos argumentaires en<br />
développant <strong>des</strong> questions qui ont<br />
surgi durant nos débats. Nous allons<br />
par exemple continuer à travailler<br />
avec la Confédération sur l’idée d’un<br />
indice du coût de la vie qui serait<br />
davantage lié au vécu <strong>des</strong> salariés.<br />
Nous voulons aussi travailler non<br />
seulement au maintien de nos acquis<br />
mais également à la conquête de<br />
droits nouveaux. Les salariés ont en<br />
effet besoin de nouveaux droits pour<br />
pouvoir s’exprimer, dire ce qu’ils pensent<br />
et infl uer sur la stratégie de leur<br />
entreprise, ... et l’action dans ce sens<br />
est complémentaire à celle que nous<br />
avons menée pour maintenir nos acquis,<br />
en particulier le droit à la retraite.<br />
Beaucoup de camara<strong>des</strong> ont également<br />
souligné l’importance de maintenir<br />
notre action autour de nos propositions<br />
revendicatives. Bien qu’aucune<br />
décision formelle n’ait été prise, je<br />
vous propose que tous les salariés<br />
de la Métallurgie reprennent dès la<br />
semaine prochaine l’idée d’une action<br />
revendicative nationale dont j’ai parlé<br />
dans mon rapport d’ouverture, pour<br />
que nous puissions construire une<br />
initiative nationale en septembre. Je<br />
vous propose d’ailleurs de faire partager<br />
cette idée à nos camara<strong>des</strong> <strong>des</strong><br />
autres professions car la question <strong>des</strong><br />
salaires est partout d’actualité.<br />
<strong>La</strong> CGT est disponible dès maintenant<br />
pour agir. Certains nous proposent<br />
d’attendre <strong>des</strong> jours meilleurs<br />
ou l’échéance de 2012. Si cette<br />
échéance est importante, la meilleure<br />
façon de construire <strong>des</strong> alternatives<br />
pour les salariés reste de faire entendre<br />
leur voix par le biais de l’action<br />
syndicale. Nous ne serons donc pas
absents de la future campagne électorale<br />
et nous essayerons de faire<br />
en sorte que le social, l’emploi et les<br />
conditions de travail en constituent<br />
<strong>des</strong> thèmes centraux.<br />
Avant de terminer mon propos, permettez-moi<br />
de saluer deux camara<strong>des</strong><br />
de la Direction fédérale qui auraient<br />
aimé être présents, Marc Barthel et<br />
Marc Blain, à qui nous souhaitons<br />
collectivement un bon rétablissement.<br />
Enfi n, je voudrais saluer les quatre camara<strong>des</strong><br />
qui quitteront notre Direction<br />
fédérale :<br />
• Lynda Bensella, qui a été élue secrétaire<br />
générale de l’Union départementale<br />
de l’Isère ;<br />
Frédéric SANCHEZ,<br />
Secrétaire général adjoint de la FTM-CGT<br />
• Fabrice Fort, secrétaire général<br />
de l’Union fédérale <strong>des</strong> ingénieurs<br />
cadres et techniciens, qui fut élu au<br />
bureau fédéral lors de notre 38ème<br />
congrès et qui a choisi de reprendre<br />
ses étu<strong>des</strong> ;<br />
• Elisabeth Achet, qui fut élue à notre<br />
37ème congrès et chargée pendant<br />
ses deux mandats <strong>des</strong> questions de<br />
protection sociale – nous comptons<br />
encore sur elle pour nous aider et<br />
continuer à nous faire part de son expérience<br />
;<br />
• Marc Bastide, qui fut élu à la Direction<br />
fédérale au congrès de Marseille<br />
et qui joua un grand rôle aux chantiers<br />
navals de <strong>La</strong> Ciotat.<br />
Chers camara<strong>des</strong>, si nous avons eu<br />
un bon congrès, nous avons mainte-<br />
Chers camara<strong>des</strong>, avant de clore ce<br />
congrès, je vous propose de remercier<br />
celles et ceux sans qui celui-ci n’aurait<br />
pu se dérouler dans de bonnes conditions.<br />
En premier lieu, je voudrais particulièrement<br />
remercier nos camara<strong>des</strong><br />
de la région Champagne-Ardenne<br />
pour leur accueil et leur disponibilité.<br />
Beaucoup de congressistes ont pu<br />
découvrir le passé extrêmement riche<br />
de la Champagne et de Reims, ainsi<br />
que le rôle que les métallos ont joué<br />
dans l’histoire de cette ville et de notre<br />
pays. Ils ont assuré l’intendance et la<br />
sécurité durant notre congrès et nous<br />
ont permis de passer une semaine<br />
agréable, conviviale, chaleureuse et,<br />
au fi nal, réussie. Je vous propose<br />
donc de les saluer comme il se doit en<br />
les applaudissant.<br />
Je vous propose également de saluer<br />
nos camara<strong>des</strong> du collectif Europe<br />
et International pour l’accueil et<br />
l’accompagnement <strong>des</strong> délégations<br />
internationales – délégations que<br />
nous remercions elles aussi pour leur<br />
présence et leur participation active à<br />
nos <strong>travaux</strong>. Ils ont permis de conjuguer<br />
attente <strong>des</strong> congressistes et réponse<br />
aux besoins <strong>des</strong> délégations<br />
internationales. Je tiens d’ailleurs à<br />
saluer le travail <strong>des</strong> interprètes sans<br />
qui les échanges n’auraient pas été<br />
possibles.<br />
Je souhaiterais maintenant réserver<br />
un salut particulier aux camara<strong>des</strong><br />
qui travaillent toute l’année aux côtés<br />
<strong>des</strong> élus de la Direction fédérale,<br />
qui répondent quotidiennement aux<br />
deman<strong>des</strong> <strong>des</strong> syndicats, qui doivent<br />
nant besoin d’entretenir cette dynamique.<br />
Je suis sûr que vous aurez à<br />
cœur, dès lundi prochain, de réunir<br />
l’ensemble <strong>des</strong> syndiqués pour leur<br />
faire part de ce dynamisme.<br />
Merci à tous pour votre participation<br />
active. Bon retour et à très bientôt<br />
dans la lutte. Vive la CGT !<br />
supporter nos sautes d’humeur, intransigeances<br />
et interrogations parfois<br />
insistantes, palier les oublis, préparer<br />
le travail et accueillir les syndicats et<br />
les militants qui viennent à Montreuil<br />
pour une réunion ou une assemblée.<br />
Sans eux, rien de tout cela n’aurait pu<br />
se dérouler durant cette semaine. Je<br />
vous demande donc de leur faire un<br />
triomphe.<br />
J’adresse aussi un remerciement<br />
particulier à Sylvie Bobin, qui a su répondre<br />
à toutes les sollicitations, et à<br />
Alain Prévost, « l’aiguilleur » de notre<br />
Fédération.<br />
Je vous demande par ailleurs de saluer<br />
comme il se doit l’agence Comtown<br />
qui a diffusé nos débats sur Internet,<br />
ainsi que tous les camara<strong>des</strong><br />
chargés de la sécurité qui ont permis<br />
la bonne tenue de notre congrès.<br />
Merci également à l’équipe communication<br />
de la Fédération pilotée par<br />
Marie Vergnol.<br />
Je souhaiterais profi ter de cette occasion<br />
pour saluer tous nos camara<strong>des</strong>,<br />
hélas nombreux dans la Métallurgie,<br />
qui luttent contre une maladie grave,<br />
en particulier Marc Blain et Marc Bartel.<br />
J’ai également une pensée pour<br />
mon camarade du Rhône, Serge<br />
Clape, à qui je souhaite un bon rétablissement.<br />
Merci enfi n aux camara<strong>des</strong> qui vont<br />
quitter le Bureau fédéral pour se diriger<br />
vers d’autres responsabilités, j’ai<br />
nommé Lynda Bensella, Elisabeth<br />
Achet, Fabrice Fort et Marc Bastide.<br />
Je vous demande de les applaudir<br />
chaleureusement.<br />
Merci à tous et à très bientôt dans les<br />
luttes et les mobilisations à venir. Vive<br />
la CGT !<br />
87 8
88<br />
Marc BASTIDE, UNM Marseille<br />
Avant de conclure cette huitième séance, je souhaiterais remercier le Bureau<br />
du Congrès et les congressistes d’avoir approuvé la présidence de<br />
cette séance, dont la vice-présidente est le refl et de ce 39ème congrès :<br />
plus jeune et plus féminin.<br />
Je déclare clos le 39 ème congrès de notre fédération. Vive la fédération de<br />
la Métallurgie, vive la CGT !
Interventions<br />
non prononcées<br />
Pascal LAVESQUE,<br />
syndicat Souriau<br />
Je voudrais commencer cette intervention<br />
pour mettre à l’honneur<br />
Isabelle Hérault (92) et Elise Boyer<br />
(94) qui sont secrétaires générales<br />
d’USTM en Ile de France. Deux<br />
femmes qui ont pris <strong>des</strong> responsabilités<br />
au sein de leur département respectif,<br />
en espérant pouvoir tracer le<br />
chemin et voir plus de femmes dans<br />
les instances dirigeantes de la métallurgie,<br />
et plus encore à la CGT.<br />
Beaucoup de problèmes liés aux<br />
conditions de travail <strong>des</strong> femmes sont<br />
à soulever en raison du cumul de<br />
leur journée de travail et leur rôle de<br />
mère, d’épouse, d’intendante du foyer<br />
familial. Sans oublier les problèmes<br />
auxquels elles doivent faire face au<br />
quotidien.<br />
Ce qui m’amène à parler de la parité<br />
hommes/femmes parce qu’il est regrettable<br />
qu’en 2011 <strong>des</strong> différences<br />
fondamentales restent à déplorer.<br />
2011 reste une année charnière,<br />
tant sur le plan politique que sur le<br />
plan syndical avec la bataille sur les<br />
retraites, la reconnaissance de la<br />
pénibilité, les salaires, les conditions<br />
de travail mais aussi sur la parité<br />
hommes/femmes.<br />
Rappelons seulement que si les salaires<br />
hommes/femmes étaient égaux<br />
dans l’ensemble du travail, le problème<br />
<strong>des</strong> retraites serait résolu.<br />
Pour fi nir sur la question de la parité,<br />
je vous laisserais sur une interrogation<br />
messieurs.<br />
Combien d’entre nous ont laissé leur<br />
épouse ou compagne à la maison<br />
avec nos enfants pour que nous puissions<br />
participer à ce 39 e congrès ?<br />
Pour ce qui est de l’entreprise, je fais<br />
partie de Souriau Connectique en<br />
passe d’être vendue pour 750 millions<br />
d’euros à la société Esterline, entreprise<br />
américaine basée à Seattle.<br />
Enfi n un clin d’œil à tous les camara<strong>des</strong><br />
en lutte dans leur entreprise et<br />
tout particulièrement à ceux de Ford<br />
Aquitaine dont j’ai partagé le chemin<br />
pendant 17 ans.<br />
André FIEVEZ, retraité Wassy<br />
Je représente, à ce congrès, la SSR<br />
de Wassy qui est une base multi-pro-<br />
fessionnelle. Le taux de syndicalisation<br />
<strong>des</strong> métallurgistes compose le<br />
socle principal de cette section syndicale.<br />
Nous avons environ 35 syndiqués.<br />
Il n’y a pas de suivi sérieux<br />
dans le règlement <strong>des</strong> cotisations <strong>des</strong><br />
syndiqués. Toutefois on arrive à compléter<br />
partiellement avec de nouvelles<br />
adhésions. C’est le cas pour 2011,<br />
avec 5 nouvelles adhésions. Voilà<br />
pour notre identité.<br />
Nous considérons que notre participation<br />
à ce congrès, dans la structure de<br />
l’UFR métaux, ne doit pas être négligeable.<br />
A notre assemblée générale de 2011,<br />
nous avons retenu l’intérêt d’attirer<br />
l’attention de nos responsables <strong>des</strong><br />
syndicats actifs à propos de la continuité<br />
syndicale et la convergence<br />
revendicative actifs/retraités. Les<br />
statistiques de la CGT révèlent que,<br />
seulement 3 syndiqués sur 10 s’engagent<br />
dans la continuité syndicale.<br />
Ceci peut paraître comme un paradoxe<br />
quand on subit de plein fouet la<br />
<strong>des</strong>truction de nos conditions économiques<br />
et sociales.<br />
Nous comprenons fort bien que les<br />
préoccupations de la fédération, <strong>des</strong><br />
responsables syndicaux, sont d’abord<br />
la pérennité de l’activité industrielle,<br />
d’empêcher les fermetures <strong>des</strong> boîtes,<br />
les délocalisations, etc. C’est à l’égal<br />
de la réfl exion responsable d’un système<br />
économique qui doit répondre<br />
aux besoins et exigences sociaux.<br />
Toutefois, quand on parle de convergence<br />
revendicative, il ne faut pas<br />
oublier que notre système<br />
de solidarité nationale,<br />
qui est dans<br />
les fondamentaux<br />
<strong>des</strong> structures de la<br />
Sécurité sociale, importe<br />
pour beaucoup<br />
dans l’intervention du<br />
bien-être, de la santé,<br />
du pouvoir d’achat et<br />
de l’évolution économique.<br />
Bien sûr, quand on est<br />
dans l’entreprise, on<br />
défend les conditions<br />
de travail, de rémunération,<br />
mais on n’est<br />
pas moins concerné<br />
par les prestations que la Sécurité sociale<br />
verse aux assurés sociaux, salariés<br />
et retraités. Et, quand on quitte<br />
la boutique, on est confronté à ces<br />
problèmes d’une façon très politisée.<br />
<strong>La</strong> Sécurité sociale dispose d’un<br />
budget qui est toujours calculé sur la<br />
masse salariale. Ce système de fi nancement,<br />
en fonction de l’évolution <strong>des</strong><br />
structures fi nancières, ne répond plus<br />
à alimenter de façon équitable les<br />
besoins sociaux, le chômage, les bas<br />
salaires. Les exonérations <strong>des</strong> cotisations<br />
obligatoires font que le budget<br />
de la sécu se trouve réduit. Mais dans<br />
le même temps le pouvoir d’achat <strong>des</strong><br />
prestations de la Sécurité sociale est<br />
au prorata <strong>des</strong> conséquences.<br />
Nous parlons de pouvoir d’achat de la<br />
Sécurité sociale parce que son budget,<br />
établit sur les richesses créées,<br />
constitue, en fait, ce qu’on appelle le<br />
salaire socialisé.<br />
Il faut nécessairement combattre le<br />
système idéologique du pouvoir actuel<br />
en France qui, sous prétexte de défi cit<br />
« virtuel » de la Sécurité sociale fait<br />
en sorte que tout ce qui est rentable<br />
pour le privé soit dans le système assurantiel<br />
et banquier et les traitements<br />
longs et coûteux réservés au public.<br />
Ces constatations devraient, à notre<br />
avis, permettre un débat plus décortiqué<br />
à la CGT par, peut être, <strong>des</strong> actions<br />
de formation, d’information et de<br />
préparation à la cessation d’activité<br />
professionnelle.<br />
Cela doit pouvoir s’associer à la reconquête<br />
de la Sécurité sociale avec<br />
89 8
90<br />
un rapport de forces actifs/retraités,<br />
mais pourquoi pas aussi avec tous les<br />
assurés sociaux, les chômeurs et tous<br />
les démunis qui souffrent, autrement<br />
dit, le peuple dans son ensemble. Et,<br />
surtout rappeler les principes de la<br />
vraie solidarité nationale de la sécu<br />
«chacun cotise selon ses moyens et<br />
reçoit selon ses besoins».<br />
Nail YALCIN, syndicat CGT MBF<br />
(groupe Arche) Jura<br />
Depuis la reprise, en juillet 2007, par le<br />
groupe Arche suite à un redressement<br />
judiciaire, le tôlier n’a cessé de vouloir<br />
casser les acquis sociaux. Nous avons<br />
aussi subi <strong>des</strong> représailles syndicales.<br />
J’ai, moi-même, subi trois semaines<br />
de mise à pied conservatoire et un<br />
camarde élu a été licencié en 2008.<br />
Au bout de deux années de combat<br />
devant les tribunaux, il a eu gain de<br />
cause et a été réintégré en 2010.<br />
Une autre obsession du tôlier était de<br />
baisser le coût du travail. <strong>La</strong> variable<br />
d’ajustement la plus facile pour le patron<br />
est «la masse salariale». Malgré<br />
nos revendications, pour une performance<br />
industrielle et un coût du travail<br />
qui passent obligatoirement par<br />
l’investissement et la mise en valeur<br />
de l’humain, ce dernier ne veut pas en<br />
entendre parler.<br />
L’effectif de la société a baissé de 40%<br />
en 4 ans. Aujourd’hui, nous sommes<br />
460 pour plus de 700 avant la reprise<br />
en 2007, cela en laissant pourrir les<br />
conditions de travail, en mettant en<br />
place le «lean», la surcharge de travail...<br />
Les salariés qui en ont eu marre de<br />
ces conditions déplorables sont sou-<br />
vent partis d’eux-mêmes. En 2009,<br />
un plan de départs volontaires de 76<br />
personnes a été mis en place.<br />
Aujourd’hui, nous sommes dans l’action<br />
continuellement pour pouvoir<br />
garder nos acquis. <strong>La</strong> baisse considérable<br />
<strong>des</strong> effectifs n’a pas suffi pour<br />
la direction. Ils ont les yeux plus gros<br />
que le ventre, ils sont revenus à trois<br />
reprises en trois ans sur les 35 h avec<br />
à chaque fois un nouveau directeur.<br />
Mais la mobilisation et la détermination<br />
<strong>des</strong> salariés ont permis de gagner<br />
ce bras de fer. Malgré notre détermination,<br />
le tôlier revient à la charge et<br />
pas plus tard qu’il y a un mois, la direction<br />
a recruté un nouveau directeur,<br />
avec les 35 h pour mission.<br />
Nous avons à plusieurs reprises, montré<br />
notre détermination et cette fois-ci<br />
nous ferons de même et nous ne céderons<br />
pas. Vive la CGT.<br />
Frédéric BEAULIEU, Fonderies et<br />
Ateliers Salin Dammarie sur Saulx<br />
Je suis nouvellement élu comme responsable<br />
de l’USTM 55 qui vient de<br />
voir le jour récemment grâce au travail<br />
de Jean-Marie Liron.<br />
Je voudrais intervenir pour simplement<br />
dire que ça fait une semaine que<br />
nos camara<strong>des</strong> de la SODETAL, 380<br />
salariés sont en grève pour l’obtention<br />
d’un treizième mois dont ils sont les<br />
seuls à ne pas avoir sur 6 700 salariés<br />
du groupe allemand qui les ont rachetés.<br />
Courage à eux.<br />
Robert HUOT,<br />
retraité Peugeot Sochaux<br />
Il y a quelques années déjà, à l’occasion<br />
d’un rassemblement de mille mi-<br />
litants dans le patio à Montreuil, nous,<br />
les retraités, avons interpellé Bernard<br />
Thibault sur une situation qui ne devait<br />
plus perdurer, rappelant ainsi toutes<br />
les diffi cultés rencontrées dans nos<br />
syndicats d’actifs, à syndiquer <strong>des</strong><br />
jeunes salariés ainsi que de former<br />
ces derniers à de longues années de<br />
combats syndicaux.<br />
Alors qu’à l’autre bout de la chaine,<br />
<strong>des</strong> dizaines, <strong>des</strong> centaines, <strong>des</strong> milliers<br />
de militants formés, aguerris à<br />
<strong>des</strong> décennies de luttes, quittent la<br />
CGT à la retraite, ceci faute de structures<br />
d’accueil.<br />
Aujourd’hui, les lignes ont bougé mais<br />
beaucoup de travail reste à effectuer.<br />
Seulement 10 % <strong>des</strong> syndicats de la<br />
métallurgie ont une section de retraités.<br />
Partout, au plan régional, départemental,<br />
dans les syndicats, les réunions<br />
avec la Fédération, la gestion<br />
de la continuité syndicale doit être aux<br />
ordres du jour avec la participation <strong>des</strong><br />
militants UFR présents dans les lieux.<br />
Nous devons fi xer <strong>des</strong> objectifs, assurer<br />
le suivi, rendre compte…<br />
Je veux ici, dans cette salle, au nom de<br />
tous les retraités CGT, lancer un appel<br />
solennel à la future direction fédérale<br />
que dans quelques mois, lorsque nous<br />
entrerons dans la préparation du 50 ème<br />
congrès confédéral, notre fédération<br />
soit à l’initiative d’une modifi cation<br />
de statuts. Bien sur, le faire adopter<br />
par le futur congrès qui consiste à ce<br />
que chaque syndiqué compte pour un<br />
dans la confédération et ainsi mettre<br />
fi n à cette discrimination qui veut<br />
qu’une voix d’actif représente 10 FNI<br />
alors qu’une voix de retraité représente<br />
20 FNI. Pendant <strong>des</strong> décennies,<br />
les retraités d’aujourd’hui ont fait part<br />
de leurs luttes. <strong>La</strong> CGT d’hier et celle<br />
d’aujourd’hui.<br />
Hier, nous avons honoré nos disparus.<br />
Combien ? et heureusement pour<br />
nous, combien sont encore en vie<br />
alors que leur action militante c’est<br />
forgée il y a longtemps dans la résistance.<br />
Christian CAREL,<br />
responsable section retraités<br />
Thalès Limours, UD Trappes<br />
<strong>La</strong> vie syndicale d’une entreprise, d’un<br />
syndicat de site, d’une section syndicale<br />
ne s’arrête pas quand on quitte<br />
la vie active.<br />
Bon nombre d’UD, d’UL ne fonctionnent<br />
qu’avec <strong>des</strong> syndiqués retraités<br />
qui s’investissent dans une nouvelle<br />
forme de lutte. Ce sont les mêmes qui<br />
se sont investis dans le syndicalisme<br />
de leur entreprise.
Le lien entre les actifs et les retraités,<br />
ce n’est pas seulement les repas de<br />
fi n d’année, même si on a le plaisir<br />
de les revoir, c’est une chose que l’on<br />
construit tous les jours.<br />
Les problèmes <strong>des</strong> retraités d’aujourd’hui<br />
seront les nôtres demain.<br />
Il n’y a qu’à voir tous les problèmes<br />
qu’ils rencontrent. Santé, transport,<br />
dépendance, revalorisation <strong>des</strong> pensions,<br />
sans oublier la reversion pour<br />
les veuves et la liste est encore longue.<br />
Ces luttes sont à mener ensemble,<br />
actifs et retraités. Combien de camara<strong>des</strong><br />
actifs s’occupent d’une section<br />
retraités dans leur syndicat ?<br />
Ces sections et leur fonctionnement<br />
apportent cette fraternité qui nous est<br />
chère, les valeurs de solidarité intergénérationnelles<br />
que chacune et chacun<br />
représente.<br />
Ces mêmes valeurs, mettons-les à<br />
profi ts, ne soyons pas frileux pour<br />
proposer la syndicalisation à chaque<br />
départ en retraite. Cela renforcera le<br />
syndicat et la vie syndicale car certains<br />
syndiqués retraités ont une vie<br />
syndicale en retraite alors qu’en activité<br />
c’était le désert.<br />
Pour en fi nir, jeunes, anciens, actifs,<br />
retraités, nos objectifs se rejoignent<br />
dans la lutte contre le capitalisme et<br />
l’amélioration <strong>des</strong> conditions de travail.<br />
C’est pour cela que le renforcement<br />
<strong>des</strong> sections de retraités devient de<br />
plus en plus vital.<br />
N’oublions pas nos anciens, ils ne<br />
nous ont pas laissé tomber quand<br />
nous avons commencé.<br />
A nous de les soutenir maintenant.<br />
Vincent LABROUSSE,<br />
Altia <strong>La</strong> Souterraine<br />
Notre combat date de 2006, lorsque<br />
Wagon, un fonds de pension anglais,<br />
nous a bradé à 3 cadres dirigeants,<br />
afi n d’éviter la mise en œuvre d’un<br />
plan social coûteux. Ce fût la création<br />
du groupe Sonas, 3 puis 4 sites et 850<br />
salariés.<br />
Wagon avait commencé à nous piller,<br />
les 3 dirigeants ont continué. Cela a<br />
débouché par un redressement judiciaire<br />
en 2008. Depuis 2006, nous<br />
n’avons jamais accepté ce qui nous<br />
était présenté par tous, sauf la CGT,<br />
comme une fatalité !<br />
En 2006, nous avons agit avec l’ensemble<br />
<strong>des</strong> sites repris pour préserver<br />
tous les emplois.<br />
En 2008, lors du redressement judiciaire,<br />
la mobilisation fût générale sur<br />
l’ensemble <strong>des</strong> usines Sonas.<br />
Dès le départ, nous avons agi avec<br />
un cabinet d’experts pour construire<br />
un droit d’alerte qui débouche sur <strong>des</strong><br />
propositions industrielles portées par<br />
les salariés et les élus.<br />
Ce projet émane de nos propositions<br />
en CE/CCE pour amener <strong>des</strong> contres<br />
propositions aux éventuels repreneurs<br />
(en l’occurrence Altia ex-Halberg).<br />
Nous avons aussi exercé une pression,<br />
en parallèle, sur nos principaux<br />
donneurs d’ordres, les constructeurs<br />
automobiles.<br />
Pression exercée avec l’aide <strong>des</strong> salariés<br />
de Sonas, de la population, <strong>des</strong><br />
camara<strong>des</strong> de la CGT de Renault et<br />
PSA et la FTM.<br />
Pression sur les collectivités et avec<br />
une mobilisation devant le tribunal.<br />
Pression aussi au ministère de l’Industrie<br />
en petite ou grande délégation<br />
(plusieurs cars de tous les sites Sonas).<br />
Enfi n, pression sur les livraisons avec<br />
15 jours de grève.<br />
Nous avons abouti à la préservation<br />
de notre entreprise et d’une grande<br />
partie de nos emplois.<br />
Sur 850 salariés de Sonas, il y avait<br />
sur le plan de reprise, 374 postes supprimés.<br />
Nous avons ramené ce plan à<br />
237 suppressions de postes, soit 137<br />
emplois sauvés.<br />
Sur le site d’Altia <strong>La</strong> Souterraine, 360<br />
salariés à l’origine, les suppressions<br />
de postes prévues à hauteur de 89,<br />
ont été ramenées à 44. Le jour <strong>des</strong><br />
départs de nos collègues, <strong>des</strong> intérimaires<br />
entraient dans l’entreprise.<br />
Aujourd’hui nous avons obtenu 11<br />
embauches en CDI, 28 en CDD. Il<br />
reste encore 60 intérimaires.<br />
Notre combat est de les faire<br />
passer en CDI.<br />
Les constructeurs ont<br />
aussi, au moment de la<br />
reprise, augmenté la<br />
marge de notre entreprise<br />
sur leurs<br />
pièces d’environ<br />
10% pour<br />
pérenniser et<br />
assurer leurs<br />
livraisons.<br />
N o u s<br />
sommes toujours<br />
très vigilants<br />
avec<br />
le nouveau<br />
repreneur.<br />
Nous ne lâchons<br />
pas la<br />
pression, en<br />
continuant à discuter<br />
avec nos ca-<br />
mara<strong>des</strong> CGT <strong>des</strong> donneurs d’ordres.<br />
Notre dernier combat en date, les<br />
NOE 2011. Les 7 heures de grève<br />
ont débouché sur 65 euros d’augmentation<br />
générale, plus 0,5 euro par<br />
jour sur la prime de transport, plus<br />
0,2 euro par jour sur la prime de panier,<br />
ainsi que les 7 heures de grève<br />
payées. Avec deux nouveaux syndiqués,<br />
nous arrivons à 77 adhérents<br />
et nous nous sommes fi xés l’objectif<br />
d’atteindre les 100.<br />
Pascal DELOUCHE,<br />
Thalès XRIS Isère<br />
J’ai en mémoire l’interview d’un syndicaliste<br />
du Bangla<strong>des</strong>h qui disait<br />
en substance : « Tenir sur vos acquis<br />
c’est nous ouvrir la voie et nous<br />
permettre de construire notre propre<br />
socle d’acquis ouvriers ».<br />
Nous sommes un <strong>des</strong> maillons dans<br />
la chaîne de la classe ouvrière mondiale.<br />
Et à ce titre plus que tout autre<br />
syndicat en France, nous avons une<br />
responsabilité à assumer nationalement<br />
et internationalement.<br />
Une responsabilité qui est héritée de<br />
la constitution même de la CGT en<br />
opposition au capitalisme s’assignant<br />
comme tâche principale, outre l’amélioration<br />
<strong>des</strong> conditions de vie <strong>des</strong><br />
travailleurs, l’émancipation <strong>des</strong> travailleurs<br />
de l’exploitation capitaliste.<br />
Nous nous devons donc plus que tout<br />
autre syndicat d’avoir une expression<br />
claire, cohérente et ferme. Ce qui permet<br />
de faire le<br />
lien<br />
91 9
92<br />
avec le syndicalisme rassemblé.<br />
Qu’entend-on par là ? Ce sont les revendications<br />
qui font l’ossature d’un<br />
syndicalisme rassemblé (entendre<br />
par là unitaire) et non l’inverse c’està-dire<br />
se rassembler pour ensuite défi<br />
nir les revendications.<br />
Prendre la question à l’envers, c’est<br />
offrir au syndicalisme d’accompagnement<br />
sous couvert d’unité une tribune<br />
de masse qui conduit inévitablement<br />
à l’incompréhension, la désillusion, la<br />
défaite, les reculs.<br />
Le syndicalisme rassemblé trouve<br />
dans la CES son expression la plus<br />
pure où le réformisme, pire l’accompagnement<br />
semble prendre le pas<br />
sur le syndicalisme de classe sinon<br />
comment comprendre que le patronat<br />
européen concentré dans l’Union<br />
Européenne soit en capacité de déployer<br />
une stratégie d’attaque sans<br />
précédant <strong>des</strong> acquis fondamentaux<br />
que les travailleurs en Europe se sont<br />
constitués historiquement souvent<br />
dans le sang.<br />
Il n’est pas anodin à mon sens que<br />
<strong>des</strong> revendications historiques <strong>des</strong><br />
travailleurs telles que l’interdiction <strong>des</strong><br />
licenciements, l’échelle mobile <strong>des</strong><br />
salaires, le retour aux 37½ anuités<br />
pour la retraite aient disparu de nos<br />
orientations puisque le syndicalisme<br />
rassemblé tend à étouffer cette voix.<br />
Ainsi comment comprendre le syndicalisme<br />
rassemblé avec la CFDT<br />
alors qu’elle avait voté en congrès,<br />
durant la lutte sur les retraites, le<br />
principe de l’allongement de la durée<br />
de cotisation et le déploiement massif<br />
de la retraite par capitalisation (le<br />
PERCO).<br />
Il y aurait donc un programme à minima<br />
dans le syndicalisme rassemblé<br />
et un programme maximum les jours<br />
de fêtes. A ce propos comment revendiquer<br />
<strong>des</strong> droits nouveaux quand on<br />
recule sur les droits anciens.<br />
A n’en pas douter, nous allons à terme<br />
vers un affrontement de classe majeur<br />
face à l’ampleur <strong>des</strong> attaques sur<br />
nos conditions de vie. Les révolutions<br />
arabes en sont les prémices.<br />
Pour fi nir, notre responsabilité c’est<br />
d’exprimer fermement les revendications<br />
<strong>des</strong> travailleurs.<br />
Syndicalisme rassemblé, oui si il est<br />
au service <strong>des</strong> revendications claires,<br />
cohérentes et montrant qu’il est déterminé<br />
à aller jusqu’au bout pour leur<br />
satisfaction<br />
Droits nouveaux oui, si ils sont assis<br />
sur un socle de droits anciens reconquis.<br />
Démantèlement <strong>des</strong> droits et acquis,<br />
effondrement de l’espérance de vie.<br />
Florent TRINQUART,<br />
Eurocast Châteauroux<br />
Je vais intervenir sur 2 points.<br />
Je suis très heureux d’être parmi<br />
vous, c’est mon deuxième congrès.<br />
L’entreprise où je travaille devait fermer<br />
en 2009, parce que nous n’étions,<br />
soi-disant, pas rentables.<br />
En fait, notre actionnaire ne nous donnait<br />
pas les moyens de fonctionner<br />
normalement.<br />
Nous avons pris notre <strong>des</strong>tin en main<br />
et arrêté de travailler pendant 18<br />
jours. Nous étions 123 grévistes sur<br />
126 CDI et nous avons occupé l’usine,<br />
avec comme seule revendication « le<br />
maintien du site et de l’emploi ».<br />
Après 3 semaines de grève dans<br />
une ambiance festive, changement<br />
d’actionnaire et reprise de notre entreprise.<br />
Nos 18 jours de grève ont été payés<br />
intégralement, primes comprises.<br />
Nous avons eu 3 % d’augmentation<br />
générale à la reprise en 2009 ainsi<br />
qu’en 2010 et 2011. Comme quoi la<br />
lutte paye encore.<br />
Merci à la CGT de m’avoir fait prendre<br />
conscience qu’il fallait se rassembler<br />
et ne pas rester isolé pour gagner.<br />
Sans elle, je serais avec les camara<strong>des</strong><br />
au pôle emploi.<br />
L’autre point concerne le projet d’une<br />
convention collective nationale. Ce<br />
projet part d’un bon sentiment, que<br />
tous les métallurgistes, où qu’ils<br />
soient sur le territoire, aient les<br />
mêmes droits.<br />
Je demande par contre à notre Fédération<br />
d’être plus vigilante sur la<br />
rédaction <strong>des</strong> accords signés avec<br />
l’UIMM au niveau national. En effet,<br />
l’avenant signé par notre Fédération,<br />
le 10 juillet 2010, ampute notre indemnité<br />
de départ à la retraite de 50 % par<br />
rapport à notre convention collective<br />
départementale. Par exemple, un salarié<br />
ayant 29 ans d’ancienneté avec<br />
un salaire de référence de 2 000 euros<br />
partait à la retraite avec environ 13<br />
000 euros (80% de l’IL). Maintenant,<br />
c’est 4 x 2 000 euros = 8 000 euros<br />
(perte de 5 000 euros).<br />
Que cet avenant soit un plus pour certains<br />
départements, tant mieux, mais<br />
la Fédération aurait du faire inclure un<br />
article qui dit que les départements<br />
ayant <strong>des</strong> traitements supérieurs les<br />
conservent car l’harmonisation doit se<br />
faire par le haut.<br />
Nous avons appelé à la grève avec la<br />
CFDT, FO, le 14 mars 2011 et envahi<br />
l’UIMM mais le patronat veut nous imposer<br />
cet avenant aux forceps. Le 7<br />
juillet 2011, nous appelons à la grève<br />
en intersyndicale avec un rassemblement<br />
devant l’entreprise du président<br />
de l’UIMM (SCR). Ce qui me gêne<br />
dans ce confl it, c’est que nous allons<br />
faire grève contre un accord signé par<br />
notre Fédération. Nous demandons<br />
donc plus de vigilance si notre Fédération<br />
signe <strong>des</strong> accords aux avenants<br />
avec l’UIMM.<br />
Zoheir MESSAOUDI,<br />
PMA Oddo Métaux Marseille<br />
Je suis membre élu de la Commission<br />
Exécutive de l’UD 13 et délégué<br />
syndical dans une entreprise de 250<br />
salariés et 100 intérimaires. Celle-ci<br />
appartient à un groupe de 5 entreprises<br />
dont 2 à Toulouse et 3 à Marseille.<br />
Nous réalisons le traitement de<br />
surface sur les pièces aéronautiques.<br />
Nos 3 principaux donneurs d’ordres<br />
sont Eurocopter, Airbus et Dassault.<br />
Nous avons créé notre syndicat CGT,<br />
fi n 2004, avec 2 syndiqués. Nous<br />
avons réalisé 62% <strong>des</strong> suffrages en<br />
étant présents dans un seul collège<br />
lors <strong>des</strong> élections en janvier 2005.<br />
En 2007, nous avons entamé notre<br />
deuxième mandat avec un résultat<br />
aux élections professionnelles de<br />
79 % toujours avec une seule liste<br />
présentée.<br />
Le 17 février de cette année, c’est<br />
historique, notre syndicat, après avoir
éalisé un grand travail avec les salariés<br />
du 2 e collège, la CGT obtient<br />
92 % <strong>des</strong> voix.<br />
Au CE, nous gagnons 4 sièges/5, au<br />
DP, 6/7 au 1 er collège et au CHSCT<br />
100% avec le seul siège cadre. Les<br />
2 autres organisations syndicales (FO<br />
et CFDT) ne sont plus représentatives<br />
dans l’entreprise.<br />
Actuellement, nous sommes 45 syndiqués<br />
dont 5 femmes et je suis le plus<br />
vieux.<br />
On vient de clôturer les NOE, on a obtenu<br />
1,6 % d’augmentation générale<br />
et 3,3 % d’augmentation individuelle<br />
pour 50 % <strong>des</strong> salariés (représentant<br />
entre 80 et 120 euros).<br />
André CHRIST,<br />
Steelcase Strasbourg<br />
Pour la CGT, la syndicalisation <strong>des</strong><br />
jeunes est une <strong>des</strong> priorités. Mais on<br />
constate que la CGT n’a pas le même<br />
langage, les jeunes veulent passer à<br />
l’action et être reconnus, d’où un petit<br />
confl it de génération. Même si la CGT<br />
est consciente <strong>des</strong> problèmes <strong>des</strong><br />
jeunes, il n’est pas simple de communiquer<br />
avec eux, mais la CGT sais<br />
s’adapter et entreprend différentes<br />
actions envers cette population.<br />
Dans notre structure CGT, le jeune ne<br />
se retrouve pas forcément ou a du mal<br />
à se faire sa place. <strong>La</strong> CGT ne doit<br />
plus faire passer l’image d’un syndicat<br />
sectaire et se doit de tout mettre en<br />
œuvre pour accompagner l’adhérent.<br />
Un adhérent qui veut s’impliquer devrait<br />
avoir la possibilité d’évoluer dans<br />
le cadre d’un « plan de carrière » avec<br />
la mise en place d’un vrai parcours de<br />
formation et d’intégration.<br />
Un jeune adhérent ne doit plus se poser<br />
les questions tel que « mais quel<br />
est ce milieu que j’ai rejoint ? » et « où<br />
se trouve ma place ? ».<br />
Un adhérent doit se demander<br />
«qu’est-ce que la CGT m’apporte et<br />
qu’est-ce que j’apporte à la CGT ?».<br />
Avec l’arrivée <strong>des</strong> nouvelles technologies<br />
de l’information, la CGT a pris un<br />
« coup de vieux ». Il est tant d’obtenir<br />
de vrais moyens afi n de développer le<br />
potentiel de ces NTI et que les jeunes<br />
puissent avoir de quoi communiquer<br />
entre eux.<br />
Lorsque l’on adhère à la CGT, on se<br />
pose <strong>des</strong> questions :<br />
- Qu’est-ce que la CGT et comment<br />
s’organise-t-elle ?<br />
- Comment est-elle fi nancée ?<br />
- Quel est son rôle ? Quels sont ses<br />
moyens ? Pourquoi adhérer à la<br />
CGT... ? Pour certains, c’est être défendus.<br />
Pour d’autres c’est pour se défendre<br />
tous ensemble.<br />
En fait, toutes ces idées sont indissociables<br />
car se syndiquer c’est se<br />
rassembler pour préserver, améliorer<br />
les acquis sociaux et les conditions de<br />
travail. C’est aussi défendre l’emploi<br />
et le pouvoir d’achat. Mettre en avant<br />
les salariés et ouvrir, discuter avec<br />
eux à travers <strong>des</strong> débats et surtout les<br />
informer.<br />
<strong>La</strong> CGT a la volonté de bouger, de<br />
s’ouvrir, d’innover et d’avancer.<br />
Nous avons créé un collectif «jeunes»<br />
du Bas-Rhin. Ce collectif souhaite<br />
mieux connaître les besoins et les<br />
attentes de leurs adhérents. Elle souhaite<br />
donner une nouvelle image de<br />
la CGT et <strong>des</strong> jeunes, c’est pourquoi,<br />
nous avons créé un questionnaire<br />
jeune adhérent.<br />
Le degré de participation syndicale<br />
se mesure à l’aide de ces cinq indicateurs<br />
:<br />
- <strong>La</strong> lecture du matériel syndical<br />
- <strong>La</strong> consultation du syndicat lors de<br />
problèmes au travail<br />
- Les participations aux négociations<br />
collectives<br />
- <strong>La</strong> participation aux réunions syndicales<br />
- L’utilisation de la procédure de griefs.<br />
Ces indicateurs visent à valider les<br />
explications fournies et à explorer<br />
d’autres pistes à l’égard de la faible<br />
implication <strong>des</strong> jeunes.<br />
L’implication <strong>des</strong> jeunes, au sens<br />
large du terme, est essentiel et ce à<br />
tous les niveaux : local, régional et<br />
bien sûr européen. En tant que confédération<br />
syndicale, il s’agit ici d’insister<br />
sur l’aspect de la participation <strong>des</strong><br />
jeunes au sein <strong>des</strong> organisations, <strong>des</strong><br />
souhaits afi n de pouvoir être à l’aise<br />
dans le syndicat. On s’aperçoit que<br />
les jeunes éditent <strong>des</strong> journaux, <strong>des</strong><br />
plaquettes, s’informent via les nouvelles<br />
technologies.<br />
Mieux impliquer les jeunes dans les<br />
politiques <strong>des</strong> syndicats, c’est trouver<br />
les stratégies et les structures nécessaires<br />
pour y parvenir.<br />
Les obstacles à l’implication syndicale<br />
:<br />
Les jeunes de « moins de 30 ans »<br />
croient pouvoir régler leurs problèmes<br />
tout seuls. Cette opinion est sans<br />
doute liée à leur faible perception du<br />
syndicat de pouvoir jouer ce rôle. Les<br />
jeunes pensent que le manque d’information<br />
et le manque de connaissance<br />
réduit leur participation syndicale.<br />
Indicateurs de l’implication syndicale<br />
L’un <strong>des</strong> facteurs le plus souvent relié<br />
à la participation syndicale est le sentiment<br />
de pouvoir changer <strong>des</strong> choses<br />
en s’impliquant. <strong>La</strong> même remarque<br />
s’applique au concept de perception<br />
du syndicat.<br />
Comparaison <strong>des</strong> opinions et valeurs<br />
syndicales<br />
L’insatisfaction au travail est souvent<br />
associée à l’implication syndicale.<br />
Moins une personne est satisfaite de<br />
son travail, plus elle aurait tendance à<br />
voir dans le syndicat un moyen pour<br />
compenser l’insatisfaction.<br />
Le degré d’implication dans son travail<br />
affecte son implication syndicale.<br />
Ainsi, si ce qui se passe au travail<br />
n’est pas important pour une personne,<br />
elle sera peu intéressée aux<br />
affaires syndicales.<br />
Les différentes questions posées peuvent<br />
être considérées comme «le syndicats<br />
et moi» ou «moi et le syndicat».<br />
93 9
94<br />
<strong>La</strong> CGT a démontré l’importance de<br />
s’intéresser à la problématique de<br />
l’implication <strong>des</strong> jeunes. Elle a besoin<br />
de reconstituer les bases et de renouveler<br />
leurs adhérents.<br />
L’enquête par questionnaire permet<br />
aux jeunes de s’exprimer librement et<br />
démocratiquement.<br />
Après analyse, la CGT qui souhaite<br />
une hausse de participation <strong>des</strong><br />
jeunes, devra prendre en compte les<br />
revendications <strong>des</strong> jeunes et en faire<br />
un objectif stratégique.<br />
Prendre une telle décision équivaut<br />
à questionner tous les adhérents, et<br />
se demander comment ils pourraient<br />
mieux contribuer à améliorer la situation.<br />
Ce questionnaire montre que la<br />
CGT est proche de ses adhérents et<br />
qu’elle souhaite être présente dès<br />
le début de l’emploi <strong>des</strong> jeunes. Elle<br />
souhaite également communiquer<br />
de façon permanente avec eux et<br />
est sensible à leurs droits, mais elle<br />
souhaite une participation plus importante.<br />
En grande partie, les jeunes ne sont<br />
pas différents <strong>des</strong> autres membres.<br />
<strong>La</strong> faible implication ne réside pas<br />
dans le fait qu’ils sont anti-syndicaux<br />
mais plutôt dans leur perception de<br />
la place que leur fait le syndicat. Les<br />
réponses de ce questionnaire permettront<br />
d’infl uencer les décisions syndicales.<br />
Toute action syndicale visant<br />
à accroître la participation devrait en<br />
tenir compte.<br />
Parallèlement, n’oublions pas que la<br />
CGT doit avoir sa place dans les entreprises,<br />
elle doit être à l’image de<br />
ses syndiqués et de ses sympathisants.<br />
<strong>La</strong> CGT a la volonté de bouger,<br />
de s’ouvrir, d’innover et d’avancer.<br />
Odilon BOCHE, Airbus Nantes<br />
Quelques mots pour vous parler<br />
de la démarche consultative que la<br />
CGT d’Airbus Nantes exerce depuis<br />
quelques années.<br />
<strong>La</strong> consultation systématique sur les<br />
salaires et autres grands thèmes est<br />
un véritable moment d’échanges et<br />
de démocratie dans l’entreprise. C’est<br />
aussi une source incontestable de<br />
syndicalisation.<br />
Le thème de la syndicalisation est une<br />
<strong>des</strong> priorités du syndicat. Etre sur le<br />
terrain, discuter, échanger avec les<br />
salariés, les consulter le plus souvent<br />
possible, les convaincre du bien fondé<br />
de notre action et surtout leur proposer<br />
l’adhésion à la CGT.<br />
Le renforcement de la CGT, seul garant<br />
pour faire grandir le rapport de<br />
forces et gagner face au patronat, doit<br />
être au cœur de tous les débats.<br />
Avec une telle démarche, le syndicat<br />
a enregistré plus d’une centaine d’adhésions<br />
sur les 3 dernières années<br />
et obtenu de bons résultats aux dernières<br />
élections professionnelles.<br />
Syndiquer, c’est bien mais il faut absolument<br />
former et outiller les nouveaux<br />
adhérents, surtout les plus<br />
jeunes, afi n que le renouvellement<br />
<strong>des</strong> responsables syndicaux se fasse<br />
le plus vite possible.<br />
Le dire c’est bien, mais le faire c’est<br />
mieux ! Aussi notre syndicat organise<br />
une journée d’accueil spécifi que<br />
Airbus pour tous les nouveaux adhérents.<br />
Tramer et former nos jeunes pour que<br />
la construction de la CGT de demain<br />
se fasse également en lien avec nos<br />
structures et non pas en dehors de<br />
celle-ci.<br />
Nous avons constaté, ces derniers<br />
mois, avec le dossier retraite, toutes<br />
les diffi cultés rencontrées pour coordonner<br />
nos actions. Les divisions et<br />
l’anarchie qui règnent parfois au sein<br />
de notre organisation syndicale font<br />
malheureusement le jeu du MEDEF<br />
et du Gouvernement.<br />
Syndiqué, acteur, décideur, d’accord,<br />
mais pas n’importe comment et pas<br />
pour faire n’importe quoi !<br />
Nous avons <strong>des</strong> structures, <strong>des</strong><br />
règles, <strong>des</strong> repères et <strong>des</strong> valeurs que<br />
nous devons respecter.<br />
Nous devons tous, en tant que responsables<br />
syndicaux, réfl échir aux<br />
conséquences désastreuses que<br />
peuvent avoir <strong>des</strong> querelles internes<br />
ou seuls les égos surdimensionnés<br />
peuvent y trouver quelques satisfactions.<br />
Nous devons bien au contraire, mes<br />
camara<strong>des</strong>, contribué à construire ce<br />
rapport de forces pour gagner dans<br />
nos entreprises respectives mais<br />
aussi au-delà.<br />
C’est bien d’une CGT offensive rassemblée<br />
dont nous avons besoin, afi n<br />
d’avoir <strong>des</strong> perspectives de luttes gagnantes<br />
pour demain.<br />
Ludovic BONDONNAUD,<br />
Amis Montluçon<br />
Le syndicat a été mis en place en<br />
2002. Avant la CFDT et CFE-CGC<br />
étaient les seuls représentants. FO<br />
a remplacé la CFDT et depuis nos<br />
dernières élections en 2009, nous<br />
avons relégué tous ces syndicats<br />
dans le néant. Tous les sièges sont<br />
à la CGT hormis un élu CFE-CGC<br />
du 3 e collège au CE. Nous sommes<br />
le syndicat pilote dans l’Allier pour la<br />
syndicalisation. L’entreprise fait partie<br />
d’un groupe qui s’appelle « Sifcor » et<br />
compte environ 1 350 salariés. Notre<br />
principale fonction, c’est d’équiper<br />
la plupart <strong>des</strong> constructeurs automobiles<br />
en pignons de différentiel et<br />
boite de vitesse n°1 en Europe. Une<br />
voiture sur trois roule avec un différentiel<br />
fabriqué chez nous. Il faut<br />
savoir que nous avons mis au point<br />
<strong>des</strong> procédures de fabrication sur les<br />
pignons coniques avec ou sans arbre.<br />
Nous sommes dépositaires du brevet.<br />
Valéo, PSA et Renault, entre autres,<br />
nous poussent à l’international, par<br />
le biais de la mise en place d’une<br />
joint-venture, il y a 18 mois. C’est une<br />
façon de délocaliser avec l’appui <strong>des</strong><br />
pouvoirs publics.<br />
<strong>La</strong> non transmission <strong>des</strong> savoirs pose<br />
un problème à beaucoup de jeunes<br />
syndiqués qui souhaiteraient prendre<br />
<strong>des</strong> responsabilités. Dans mon cas,<br />
j’ai été soutenu et formé par <strong>des</strong> militants<br />
séniors ou jeunes élus. Il faut<br />
travailler avec nos « Jédaï » de la<br />
CGT. On a tous besoin <strong>des</strong> uns et <strong>des</strong><br />
autres.<br />
Tous ensemble nous allons bâtir la<br />
CGT de demain avec les jeunes et<br />
nos anciens.<br />
David BOISSET,<br />
Fläkt Solyvent Ventec Meyzieu<br />
Je travaille chez Fläkt Solyvent Ventec<br />
Meyzieu, j’ai 38 ans et je suis animateur<br />
de l’USTM Rhône Nord.<br />
Lors <strong>des</strong> congrès <strong>des</strong> deux USTM du<br />
Rhône, les 5 et 7 avril 2011, afi n de<br />
construire l’avenir, nous avons décidé
de mettre en place au sein <strong>des</strong> collectifs<br />
d’animation, <strong>des</strong> animateurs à la<br />
formation syndicale qui ont pour rôle<br />
de :<br />
- Coordonner les informations <strong>des</strong><br />
différentes structures afi n de proposer<br />
aux syndicats et aux syndiqués, un<br />
calendrier de formation,<br />
- Proposer et créer <strong>des</strong> modules de<br />
formation spécifi que au territoire et à<br />
ses spécifi cités.<br />
Dans ce sens, je souhaiterais proposer<br />
à la future direction fédérale de<br />
programmer une réunion dans les prochains<br />
mois avec le responsable de la<br />
formation syndicale, les secrétaires<br />
d’USTM ainsi que les animateurs à<br />
la formation syndicale pour construire<br />
un plan de formation ambitieux pour<br />
les jeunes de la métallurgie.<br />
Pour rebondir sur la place <strong>des</strong> jeunes,<br />
je voulais dire que chez Fläkt, nous<br />
faisons <strong>des</strong> propositions concernant<br />
les apprentis et les contrats lors <strong>des</strong><br />
NOE, comme une prime de 500 euros<br />
ou la cantine gratuite. Même si ces<br />
jeunes ne sont pas embauchés, ils se<br />
rappellent que la CGT s’est occupée<br />
d’eux.<br />
Vive la CGT et vive le 39 e congrès.<br />
<strong>La</strong>urence Carette,<br />
Schneider Electric France Mâcon<br />
Nous sommes, dans la Fédération<br />
de la métallurgie, depuis toujours à la<br />
pointe de la lutte contre les discriminations.<br />
C’est aussi, dans notre Fédération,<br />
qu’ont été élaborées les techniques<br />
juridiques qui sont admises<br />
devant les juridictions.<br />
C’est ici que nous avons défi ni, pour<br />
mieux le combattre, les mesures qui<br />
pénalisent les femmes dans leur emploi.<br />
Egalité salariale, certes, mais qui ne<br />
doit pas faire écran à la principale inégalité<br />
qui touche les femmes : la pénalisation<br />
sur l’évolution professionnelle.<br />
C’est de là que part une grande<br />
partie de notre action.<br />
Les premiers succès obtenus nous y<br />
encouragent.<br />
<strong>La</strong> Fédération a organisé, le 29 juin<br />
2010, sur Montreuil, les assises nationales<br />
<strong>des</strong> femmes.<br />
Pour préparer ces assises, un questionnaire<br />
a été envoyé. Nous avons<br />
eu 261 retours (125 femmes/136<br />
hommes), ce qui n’est pas négligeable<br />
sur ce sujet.<br />
Ce travail nous a permis d’avoir un<br />
premier socle revendicatif et donc <strong>des</strong><br />
objectifs de travail pour le collectif fédéral.<br />
Les premiers problèmes sont les salaires,<br />
les conditions de travail, pénibilité<br />
et l’égalité. On a pu constater <strong>des</strong><br />
attentes revendicatives très fortes.<br />
Je rappelle que 21% <strong>des</strong> métallurgistes<br />
sont <strong>des</strong> femmes dont une<br />
majorité se trouve dans les secteurs,<br />
administratif et l’électronique.<br />
Les femmes sont sous représentées<br />
dans les postes d’encadrement et on<br />
y constate les plus grands écarts de<br />
rémunération. Par contre, dans les<br />
autres catégories, c’est un nivellement<br />
par le bas que l’on constate.<br />
Je tiens à vous rappeler que les entreprises<br />
sont toujours dans l’obligation<br />
de négocier l’écart de rémunération<br />
femme/homme.<br />
Un module de formation pour aller<br />
négocier sur ce sujet existe, n’hésitez<br />
pas à vous rapprocher du collectif.<br />
A propos du collectif, nous souhaitons<br />
également le renforcer, donc bienvenue<br />
à toutes et à tous.<br />
Un dernier point, la plupart <strong>des</strong> négociateurs<br />
sont <strong>des</strong> hommes. Il est<br />
donc très important d’avoir un travail<br />
commun avec les femmes sur le sujet.<br />
Bon congrès<br />
Bertrand WILLIARD, Geepf Belfort<br />
<strong>La</strong> violence et le syndicalisme<br />
Souvent, j’ai entendu dire qu’il ne fallait<br />
pas répondre à la violence par la<br />
violence. Mais comment combattre la<br />
violence sociale, légalisée par nos différents<br />
gouvernements, subit par <strong>des</strong><br />
centaines de milliers de salariés.<br />
Précarité <strong>des</strong> jeunes et moins jeunes,<br />
harcèlement moral, ambiance carcérale<br />
dans beaucoup de nos entre-<br />
prises, femmes enceintes licenciées,<br />
jeunes de divers horizons discriminés,<br />
sans-papiers exploités. Quand on voit<br />
le nombre de citoyens, souvent <strong>des</strong><br />
travailleurs obligés de manger au<br />
resto du cœur, notre regretté Coluche<br />
doit se retourner dans sa tombe. Je<br />
suis persuadé que pour une majorité<br />
d’entre eux, ils préféreraient prendre<br />
un coup de batte de base ball en plein<br />
visage plutôt que de subir cette violence<br />
sociale légale.<br />
Alors ma question est simple. Comment<br />
s’organiser pour leur rendre la<br />
monnaie de leurs coups ?<br />
Personne n’a oublié que certains sont<br />
morts pour que nous puissions avoir<br />
une Sécu, partir en vacances, avoir<br />
un Code du travail…<br />
Alors j’interpelle Bernard ainsi que<br />
l’équipe dirigeante de la CGT. <strong>La</strong><br />
France est occupée, la bête immonde<br />
est revenue comme disait Léo Ferré,<br />
elle a juste changé de visage.<br />
Si un jour nous voulons réellement<br />
changer notre société en profondeur,<br />
forcément cela se fera dans la douleur<br />
et pour ce qui est de traiter de ce sujet,<br />
moi je suis prêt.<br />
Léonard WAHMEN,<br />
syndicat USTKE Kanaky<br />
Je suis un salarié de SLN du groupe<br />
Eramet depuis 26 ans et exerce dans<br />
le secteur calcination/fusion dans<br />
notre usine au pays.<br />
Je suis mandaté par notre fédération<br />
et confédération à ce 39 e congrès.<br />
Notre Fédération est dans les secteurs<br />
d’activités Mines, Carrières et<br />
Métallurgie avec 3 681 salariés.<br />
Notre représentativité liée aux<br />
3036 suffrages exprimés (mandat<br />
2009/2011) est de 20% dont 60% sont<br />
syndiqués. Résultats, 18 élus en DP<br />
et 9 au CE.<br />
L’activité principale est l’extraction<br />
minière dont une partie pour l’export<br />
et l’autre transformée sur place. Le<br />
nickel, que nous produisons, est dédié<br />
en grande partie à la production<br />
de l’inox. 4 multinationales sont impliquées<br />
dans le pays pour l’extraction<br />
et la transformation du nickel. <strong>La</strong><br />
transformation se fait par procédés<br />
pyrométallurgie et hydrométal.<br />
Eramet avec SLN (France) a produit<br />
53 000 tonnes en 2010 et a pour objectif<br />
63 000 tonnes en 2012 avec 300<br />
emplois en moins. Les autres groupes<br />
à l’étranger produisent moins.<br />
L’impact économique, social et culturel<br />
au sein de la population est important.<br />
Le manque de compétences locales<br />
incite les entreprises à importer<br />
95 9
96<br />
de la main d’œuvre. N’y a-t-il pas là<br />
charrue avant les bœufs ?<br />
Une réfl exion est nécessaire pour pérenniser<br />
les ressources pour les générations<br />
futures : intégrer l’environnement<br />
pour protéger la faune, la fl ore<br />
et la biodiversité dans notre pays.<br />
Un pays en devenir, c’est un pays<br />
qu’il faut construire. Notre organisation<br />
syndicale œuvre pour l’émancipation<br />
afi n d’amener notre pays à<br />
la pleine souveraineté nationale. S’il<br />
faut revenir aux actions syndicales,<br />
je parlerais plutôt au niveau de mon<br />
entreprise (SLN). Dans les NOE,<br />
nous dissocions les augmentations<br />
individuelles. Nous sommes passés<br />
à la trimestrialisation de l’intéressement.<br />
Avec la mise en place <strong>des</strong> droits<br />
électifs et syndicaux en 2007 liés à la<br />
représentativité, nous avons négocié<br />
<strong>des</strong> heures conventionnelles pour<br />
le permanent syndical avec un déplacement<br />
par mois et par site et un<br />
téléphone portable. Nous organisons<br />
aussi <strong>des</strong> mini assemblées générales<br />
pour 20 salariés, soit 6 par an, prises<br />
en charge par l’entreprise.<br />
Nous prospectons en matière de droit<br />
international du travail pour la mise en<br />
place d’un comité d’entreprise mondial.<br />
On parle beaucoup de nos dirigeants,<br />
mais nos actionnaires ? Quels<br />
sont nos moyens d’agir ?<br />
Je vous remercie pour l’invitation<br />
au 39 e congrès, je remercie aussi<br />
l’équipe de « l’international » de la<br />
fédération.<br />
Vincent LABROUSSE,<br />
Altia <strong>La</strong> Souterraine<br />
Mon entreprise compte plus de 1 200<br />
salariés, 16 sites dont 3 à l’étranger.<br />
Altia (ex Sonas) a été créée par 3<br />
cadres à la suite d’une mise en redressement<br />
judiciaire de Sonas.<br />
Enfi n, plus exactement lorsque le repreneur<br />
de Sonas s’est présenté, il<br />
s’appelait Halberg, une multinationale<br />
allemande qui voulait s’implanter en<br />
France. Je ne rentre pas dans le détail<br />
de nos 9 mois de luttes avec toute<br />
la CGT, néanmoins, je précise qu’on<br />
s’est battu pour l’emploi, avec <strong>des</strong><br />
contres propositions en 2011. Nous<br />
sommes toujours là en ayant sauvé<br />
137 postes sur 237 suppressions prévues.<br />
En prenant contact, par l’intermédiaire<br />
de la Fédération, avec IG Metal (facilité<br />
grâce à un habitant de <strong>La</strong> Souterraine<br />
interprète), nous avons appris<br />
que le repreneur Halberg était proche<br />
du dépôt de bilan.<br />
Lorsque nous avons sorti cette info,<br />
la direction a démenti et nous étions<br />
considérés (par certains) comme les<br />
briseurs de reprise. Alors que nous<br />
n’exprimions que nos craintes.<br />
<strong>La</strong> reprise par Halberg a eu lieu et<br />
3 jours après. Halberg a déposé de<br />
bilan. En une semaine, 3 autres dirigeants<br />
d’Halberg France ont injecté<br />
de l’argent pour mettre en œuvre une<br />
reprise, qui a permis de créer Altias.<br />
Le groupe Altia est un <strong>des</strong> groupes<br />
utilisés par le gouvernement et les<br />
donneurs d’ordres pour « réorganiser<br />
» la sous-traitance automobile.<br />
Altia a <strong>des</strong> entreprises en Italie, au<br />
Mexique et en Tunisie…<br />
Ce qu’on dit dans le CE, c’est qu’Altia<br />
est « contrainte » d’investir à l’étranger<br />
pour suivre les constructeurs automo-<br />
bile, mais pas seulement. On travaille<br />
aussi pour SOMFI et par exemple, au<br />
vu <strong>des</strong> coûts de production en France,<br />
ils ont construit une usine en Tunisie.<br />
Nous avons cherché à connaître réellement<br />
l’entreprise : quel est le gain,<br />
comment travaillent-ils, que comptaient-ils<br />
faire suite à la révolution<br />
tunisienne,… pas de réponse.<br />
Syndicalement, on a <strong>des</strong> diffi cultés à<br />
appréhender les relations internationales,<br />
à arriver à faire le lien et à donner<br />
confi ance pour contrer la volonté<br />
<strong>des</strong> patrons à nous opposer.<br />
<strong>La</strong> séance de cet après-midi va dans<br />
le bon sens, continuons !<br />
Slim GHARBI,<br />
syndicat local Saint Priest<br />
Je travaille pour l’entreprise Koné. Je<br />
suis trésorier et délégué syndical de<br />
mon établissement. Je remercie les<br />
délégations internationales pour leur<br />
présence au 39 e congrès et l’apport<br />
de leurs expériences syndicales, notamment<br />
les délégations tunisienne<br />
et palestinienne qui représentent un<br />
peuple trop longtemps oublié par les<br />
organisations internationales et politiques.<br />
Je salue également la CGT pour son<br />
syndicalisme dans le projet « un bateau<br />
pour Gaza ».<br />
Je voudrais témoigner sur les conditions<br />
de précarisation dont souffrent<br />
les travailleurs tunisiens et sa jeunesse,<br />
pourtant très qualifi ée.<br />
Mais dans son ensemble, pour le<br />
peuple tunisien, le pouvoir d’achat<br />
est en chute libre depuis la révolution<br />
du Jasmin et l’économie dégringole,<br />
c’est le prix de la révolution. Le salaire<br />
moyen est de 400 DT soit 250 euros.<br />
L’achat d’un simple poisson coûte 45<br />
DT soit 1/8 du salaire. Les tunisiens<br />
de l’étranger arrivent diffi cilement à<br />
vivre durant leurs congés d’été.<br />
Suite à la révolution, le PIB Tunisien<br />
est en chute constante. L’infl ation est<br />
maintenant galopante. Les travailleurs<br />
tunisiens bénéfi cient de contrats de<br />
travail précaire pour la grande majorité.<br />
Les avancées sociales sont très<br />
minimes pour ne pas dire inexistantes.<br />
Ils vivent essentiellement du tourisme,<br />
du commerce et de la pêche.<br />
Des entreprises industrielles françaises<br />
de production textile, mécanique<br />
et de l’automobile sont présentes<br />
suite à <strong>des</strong> délocalisations.<br />
Elles embauchent une part importante<br />
de travailleurs et le coût de la<br />
main d’œuvre à bas prix (qualifi cation<br />
importante <strong>des</strong> jeunes et conditions<br />
sociales) est une <strong>des</strong> raisons pour le
patronat de délocaliser les sociétés<br />
de production. <strong>La</strong> majorité <strong>des</strong> entreprises<br />
françaises qui délocalisent,<br />
appartiennent à l’industrie textile, mécanique<br />
et automobile.<br />
Par exemple, Carrefour s’implante à<br />
Tunis sur <strong>des</strong> terres de l’Etat réquisitionnées<br />
par le clan de l’ancien régime<br />
et privatisées pour 1 DT symbolique.<br />
<strong>La</strong> demande revendicative <strong>des</strong> travailleurs<br />
tunisiens est tout bonnement<br />
énorme :<br />
- Création et application <strong>des</strong> conventions<br />
collectives,<br />
- Respect <strong>des</strong> grilles de salaires,<br />
- Emplois stables,<br />
- Conditions de travail,<br />
- Création de comité d’entreprise<br />
Soit l’équivalent <strong>des</strong> acquis de la Résistance<br />
suite à la 2 e guerre mondiale,<br />
avec le Conseil national.<br />
Je voudrais dire que la CGT est solidaire<br />
de la révolution tunisienne et<br />
l’abolition <strong>des</strong> dictateurs dans les<br />
pays arabes. Nous espérons que<br />
d’autres pays suivront cet exemple<br />
d’une manière démocratique et sans<br />
violence.<br />
J’appelle également mes frères tunisiens<br />
à être vigilants pour ne pas se<br />
faire voler leur révolution par les anciens<br />
membres du régime lors <strong>des</strong><br />
élections du 24 juillet 2011.<br />
J’appelle aussi tous les camara<strong>des</strong><br />
et la population française à soutenir<br />
le redémarrage de l’économie tunisienne<br />
en allant leur rendre visite, cet<br />
été, et en consommant <strong>des</strong> produits<br />
du terroir tunisien.<br />
Je remercie le peuple tunisien pour<br />
l’exemple donné au monde entier sur<br />
les possibilités, de montrer à tous les<br />
peuples bafoués dans leur dignité que<br />
malgré tout, cela est possible.<br />
J’espère que le vent de la révolution<br />
souffl era bientôt sur d’autres pays<br />
dont la France où les conditions sociales<br />
se dégradent depuis l’arrivée<br />
au pouvoir de Sarkozy.<br />
97 9
Principales missions possibles d’assistance aux élus du personnel (art. L 2325-35 et<br />
L 2334-4 du Code du travail)<br />
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Le Cabinet d'expertise et de Conseil engagé aux côtés<br />
<strong>des</strong> seuls élus du personnel et de leurs organisations syndicales<br />
Nous pouvons vous assister pour :<br />
Favoriser la compréhension de la situation économique de l'entreprise et de son groupe<br />
d’appartenance<br />
Accompagner les échanges avec les salariés et leurs organisations syndicales<br />
Susciter <strong>des</strong> actions rééchies et critiques sur les stratégies actionnariales<br />
Examiner les politiques de recherche, développement et de formation<br />
Analyser les logiques industrielles et les choix d'investissements<br />
Approcher les problématiques sociétales et les logiques de territoires<br />
Préparer une participation active aux organes d'administration et aux Assemblées générales<br />
Bâtir avec vous <strong>des</strong> alternatives<br />
Examen annuel <strong>des</strong> comptes, <strong>des</strong> documents prévisionnels et assistance à la<br />
commission économique<br />
Opérations de concentration<br />
Procédure d'Alerte et projet de licenciements économiques (PSE)<br />
Assistance au Comité de groupe<br />
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