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Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt

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Le dossier<br />

Décembre 2011<br />

<strong>Compte</strong> <strong>rendu</strong> <strong>des</strong> <strong>travaux</strong><br />

1


2<br />

Lundi 9 mai 2011<br />

1 ère séance<br />

- Intervention<br />

de Daniel Henriet, USTM 51 p. 3<br />

- Rapport d’ouverture<br />

de Philippe Martinez,<br />

secrétaire général de la FTM p. 7<br />

- Hommage aux disparus<br />

par Jean-François Caré,<br />

secrétaire général<br />

de l’IHS métallurgie p. 17<br />

Mardi 10 mai 2011<br />

2 ème séance<br />

- Débat général p. 21<br />

- Bilan d’activité<br />

par Ouria Belaziz,<br />

membre du Bureau fédéral p. 29<br />

- Vote p. 31<br />

- Commission mandats et votes<br />

par Jean-Pierre Lenormand,<br />

secrétaire général USTM 76 p. 32<br />

- Hommage à Ambroise Croizat<br />

par Bernard <strong>La</strong>mirand,<br />

président de l’IHS métallurgie p. 33<br />

3 ème séance<br />

- Débat général p. 37<br />

- Bilan fi nancier et enjeux<br />

<strong>des</strong> ressources fi nancières fédérales<br />

par Anna Poissy,<br />

membre du Bureau fédéral p. 40<br />

- Débat p. 42<br />

- Rapport de la Commission Financière<br />

et de Contrôle<br />

par Lucien Grimault, président de l’UFM p. 43<br />

- Vote p. 44<br />

Mercredi 11 mai 2<br />

4 ème séance<br />

- Table ronde<br />

« <strong>La</strong> jeunesse en lien ave<br />

de vie syndicale et de syn<br />

avec la participation de Be<br />

- Débat<br />

- Intervention de la Mairie<br />

5 ème séance<br />

- Table ronde<br />

« Europe et International e<br />

avec la politique industriel<br />

- Débat


011<br />

notre qualité<br />

icalisation »<br />

rnard Thibault p. 45<br />

p. 46<br />

e Reims p. 53<br />

n lien<br />

e » p. 55<br />

p. 58<br />

Jeudi 12 mai 2011<br />

6 ème séance<br />

- Débat sur le texte du document<br />

préparatoire et les résolutions p. 66<br />

- Débat sur les amendements p. 72<br />

- Vote p. 73<br />

- Proposition de modifi cations <strong>des</strong> statuts p. 73<br />

- Débat p. 73<br />

- Vote p. 75<br />

7 ème séance<br />

- Rapport du Conseil National<br />

sur les propositions <strong>des</strong> candidatures<br />

à la Direction Fédérale p. 76<br />

- Débat p. 78<br />

- Vote p. 81<br />

Vendredi 13 mai 2011<br />

8 ème séance<br />

- Présentation :<br />

du Bureau fédéral,<br />

du Secrétariat fédéral,<br />

du Secrétaire général p. 82<br />

- Intervention du secrétaire général p. 83<br />

- Intervention du secrétaire général adjoint p. 84<br />

- Intervention de remerciements<br />

et clôture p.85<br />

3


4<br />

1 ère séance<br />

Introduction<br />

Composition du Bureau du Congrès<br />

Sont proposées les candidatures suivantes : Elisabeth Achet (Retraité<br />

Decazeville), <strong>La</strong>mia Begin (SMWM FSB Gérardmer), Blandine Benarbia<br />

(Valentin Bourseville), <strong>La</strong>ure Buchheit (Merck-Millipore Molsheim), Nicole<br />

Camblan (Compétence SAS Brest), <strong>La</strong>urence Carette (Schneider Electric<br />

Mâcon), Brigitte Chauderlot (Visteon Charleville-Mézières), Christine Ciol<br />

(Sidel Octeville-sur-Mer), Joseph Cupani (Schneider Electric Le Fontanil),<br />

Bernard Devert (EADS France Suresnes), Michel Ducret (Honeywell<br />

Condé-sur-Noireau), Alain Garnier (Renault Le Mans), Amar <strong>La</strong>draa<br />

(Clestra Strasbourg), Philippe Martinez (Renault Rueil-Malmaison), Boris<br />

Plazzi (Valfond Saint-Priest), Anna Poissy (Rakon Argenteuil), Alain Prevost<br />

(Dassault Aviation Suresnes), Miguel Sales (Airbus Nantes), Frédéric<br />

Sanchez (Dura France <strong>La</strong> Tallaudière), Philippe Verbecke (ArcelorMittal<br />

Grande-Synthe).<br />

<strong>La</strong> composition du Bureau du Congrès est approuvée à l’unanimité.<br />

Présidence de la première séance<br />

Pour la présidence de la première séance sont proposées les candidatures<br />

d’Elisabeth Achet (présidence), Sylvain Werner (vice-présidence) et <strong>La</strong>urent Le<br />

Godec.<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée.<br />

Elisabeth ACHET, retraité Decazeville, membre du Bureau fédéral<br />

Je me sens très honorée de présider<br />

cette première séance et je déclare ouvert<br />

le 39 ème congrès de la Fédération<br />

<strong>des</strong> travailleurs de la métallurgie CGT.<br />

Je vous souhaite à tous la bienvenue au<br />

nom de la direction sortante et du Bureau<br />

du Congrès. Merci d’être là.<br />

Un congrès est toujours un moment exceptionnel<br />

que ce soit par l’investissement<br />

qu’il a demandé à chacun pour se<br />

rendre disponible, par l’investissement<br />

fi nancier qu’il représente, par les tâches<br />

qu’il a à accomplir, par la vision du syndicalisme<br />

plus large que notre quotidien<br />

qu’il nous promet ou par notre présence<br />

en ces lieux qui va nous permettre, outre<br />

d’échanger nos idées, de mieux nous<br />

connaître. Cet enrichissement mutuel ne<br />

sera évidemment possible que si nous le<br />

choisissons, nous écoutons et allons les<br />

uns vers les autres au-delà de nos obstacles<br />

de langue et de timidité.


Allocution d’accueil<br />

Daniel HENRIET<br />

Syndicat Remafer Reims (51),<br />

secrétaire général de l’USTM du département de la Marne<br />

Il me revient de vous accueillir au<br />

39 ème congrès de la Fédération <strong>des</strong><br />

travailleurs de la métallurgie CGT. Au<br />

nom <strong>des</strong> syndicats et syndiqués CGT<br />

de la région Champagne-Ardenne,<br />

permettez-moi de vous souhaiter la<br />

bienvenue à Reims, cité <strong>des</strong> sacres.<br />

J’espère que ce séjour dans la capitale<br />

du champagne vous permettra de<br />

travailler dans de bonnes conditions<br />

et d’apprécier les atouts de notre ville.<br />

<strong>La</strong> ville de Reims est connue pour sa<br />

cathédrale, dont ont fête en ce moment<br />

le 800 ème anniversaire, et pour<br />

son champagne. Prononcer le mot<br />

«champagne», c’est évoquer un breuvage<br />

divin. Quel <strong>des</strong>tin pour ce vin qui,<br />

au départ, n’avait rien d’exceptionnel,<br />

que le travail <strong>des</strong> hommes a <strong>rendu</strong> tel<br />

et dont la renommée mondiale est synonyme<br />

de fête et d’événements heureux.<br />

Il n’en a pas toujours été ainsi.<br />

Rappelons-nous : il y a tout juste un<br />

siècle, en avril 1911, la misère <strong>des</strong> vignerons<br />

champenois avait provoqué<br />

l’une <strong>des</strong> plus fortes révoltes que le<br />

vignoble français ait connu, avec six<br />

mois de lutte réprimée par l’armée qui<br />

occupa les villages les vignes.<br />

<strong>La</strong> ville de Reims est également liée<br />

à de gran<strong>des</strong> pages de l’histoire de<br />

France. Troisième ville de l’empire<br />

romain après Rome et Lyon, sous le<br />

nom de Durocortorum, Reims, avec<br />

le baptême chrétien de Clovis en 496,<br />

acte à la fois l’effondrement défi nitif de<br />

cet empire et la naissance d’un nouvel<br />

Etat : la France. C’est en 816 que le<br />

fi ls de Charlemagne vint chercher<br />

sa légitimité en se faisant sacrer à<br />

Reims. Depuis lors et jusqu’en 1825,<br />

avec Charles X, presque tous les rois<br />

fi rent de même en venant se faire sacrer<br />

à Reims aux frais <strong>des</strong> Rémois.<br />

C’est cette légitimité que Jeanne<br />

d’Arc, en pleine guerre de cent ans,<br />

dans un pays presque entièrement<br />

occupé, vint chercher en faisant sacrer<br />

Charles VII roi de France.<br />

Ville-étape <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> foires de<br />

Champagne, Reims était depuis la<br />

plus haute antiquité une ville de production<br />

de draperies réputées dans<br />

toute l’Europe. Les gran<strong>des</strong> manufactures<br />

rémoises de drap étaient telle-<br />

ment puissantes aux XVI ème et XVII ème<br />

siècles que le fi ls du propriétaire de<br />

l’une d’entre elles, Colbert, devint<br />

le célèbre ministre <strong>des</strong> fi nances de<br />

Louis XIV.<br />

Le département de la Marne connut<br />

les grands tournants de la révolution<br />

française, avec l’arrestation du roi<br />

Louis XVI à Varennes, en Argonne,<br />

après avoir été reconnu par le maître<br />

de poste Jean-Baptiste Drouet à<br />

Sainte-Menehould le 25 juin 1791,<br />

puis, un an plus tard, le 20 septembre<br />

1792, la victoire de Valmy, qui marqua<br />

la fi n de la royauté et la proclamation<br />

de la Convention nationale – ce fut la<br />

Première République. C’est dans le<br />

contexte de cette victoire que fut élu le<br />

premier député ouvrier à l’Assemblée<br />

nationale, Jean-Baptiste Armonville,<br />

ouvrier sergier d’une manufacture de<br />

textile. Proche de Marat, il fut l’un <strong>des</strong><br />

diffuseurs <strong>des</strong> idées de Babeuf, ce<br />

qui lui valut d’être proscrit deux fois et<br />

contraint à l’exil.<br />

Les ouvriers du textile qui, au XIX ème<br />

siècle, représentaient plus de la moitié<br />

de la population rémoise, furent<br />

un <strong>des</strong> ferments de l’action révolutionnaire<br />

de l’époque. En 1848, avec<br />

l’arrivée <strong>des</strong> métiers à tisser Jacquard<br />

et la mise au chômage de plus de six<br />

mille ouvriers, la révolution de février<br />

1848 fut l’une <strong>des</strong> plus violentes de<br />

France, avec l’incendie d’usines et<br />

la <strong>des</strong>truction de métiers à tisser.<br />

C’est dans ce bouillonnement révolutionnaire<br />

que Reims connut ses<br />

premières organisations syndicales<br />

ouvrières, par branche et interprofessionnelles,<br />

à travers <strong>des</strong> associations<br />

de travailleurs et leurs premières expériences<br />

de structures autogérées<br />

par les ouvriers (épiceries, banques,<br />

mutuelles, cours de formation professionnelle).<br />

L’impact dans la population<br />

fut considérable au point qu’après le<br />

coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte,<br />

le 2 décembre1851, la répression<br />

fut d’une très grande brutalité,<br />

décimant toutes les organisations et<br />

structures ouvrières de l’époque et<br />

déportant tous leurs responsables en<br />

Algérie où ils périrent quelques années<br />

plus tard.<br />

Mais avec le déclin de la laine et de<br />

l’industrie textile à partir <strong>des</strong> années<br />

1880, Reims, qui comptait depuis<br />

le milieu du XIX ème siècle plusieurs<br />

grands ateliers de construction pour<br />

les machines de fi lature, ne résista<br />

pas à la concurrence <strong>des</strong> métiers à<br />

tisser venus d’Allemagne, d’Alsace et<br />

d’Angleterre. Seul résista l’importante<br />

fonderie Roche-Froment, couplée à<br />

un atelier de construction spécialisée<br />

dans les transmissions de mouvements<br />

mécaniques et les pièces nécessaires<br />

à la réparation du matériel<br />

<strong>des</strong> usines, la fabrique <strong>des</strong> machines<br />

pour l’apprêt <strong>des</strong> tissus, une fabrique<br />

de ponts à bascule et d’appareils de<br />

pesage, ainsi que la société <strong>des</strong> établissements<br />

Bauche qui deviendra en<br />

1967, après sa fusion avec l’entreprise<br />

parisienne Fichet, Fichet-Bauche.<br />

C’est à cette époque qu’a lieu la mutation<br />

industrielle avec l’arrivée de<br />

nouvelles industries qui s’implantent<br />

dans les grands ateliers libérés par<br />

l’activité de tissage, laissant la place<br />

à l’industrie automobile naissante.<br />

Ainsi, Panhard & Levassor et Brasier<br />

vinrent s’installer à Reims à la fi n <strong>des</strong><br />

années 1890 pour y fabriquer <strong>des</strong><br />

pièces détachées et <strong>des</strong> châssis de<br />

voiture qui seront montés dans leurs<br />

ateliers parisiens. Après la fusion de<br />

5


6<br />

Panhard & Levassor avec Citroën en<br />

1965, l’usine Citroën restera en activité<br />

jusqu’en 1992.<br />

L’essor du champagne fi t naître à<br />

partir du XIX ème siècle <strong>des</strong> industries<br />

connexes : verrerie, tréfi lerie, cartonnage<br />

et imprimerie. Ainsi, au début<br />

du XX ème siècle, les quatre verreries<br />

de l’arrondissement de Reims<br />

produisaient près de 24 millions de<br />

bouteilles champenoises sur 80 millions<br />

de bouteilles produites en 1907,<br />

essentiellement dans la Marne. L’une<br />

d’entre elles, les Verreries mécaniques<br />

champenoises, créée en 1911,<br />

aurait dû fêter cette année ses cent<br />

ans mais le groupe Owens-Illinois a<br />

profi té de l’opportunité de la crise pour<br />

fermer son site fi n 2009.<br />

Souvenez-vous : en juin 1977, Maurice<br />

Papon, propriétaire de cette<br />

usine, refusait toute négociation<br />

avec la CGT. Le patronat rémois,<br />

notamment l’UIMM, craignait de voir<br />

s’étendre les grèves à l’ensemble <strong>des</strong><br />

entreprises de la ville d’autant plus<br />

que celle-ci, qui venait de passer à<br />

gauche avec un maire communiste,<br />

Claude <strong>La</strong>mblain, et comprenait de<br />

nombreux syndicalistes de la CGT au<br />

sein de son Conseil municipal, soutenait<br />

ouvertement le mouvement social<br />

contre les suppressions d’emplois.<br />

C’est alors que les milices patronales<br />

de la CFT, implantées dans l’usine<br />

Citroën, entrèrent en action avec leur<br />

responsable local spécialement<br />

détaché de<br />

Paris. Dans<br />

la nuit<br />

du 6 au 7 juin, elles tirèrent sur les<br />

camara<strong>des</strong> installés devant l’usine occupée,<br />

tuant l’un d’eux, Pierre Maître,<br />

et blessant grièvement trois autres<br />

camara<strong>des</strong>. Ce drame est toujours<br />

présent dans nos mémoires et dans<br />

celle <strong>des</strong> Rémois.<br />

Si aujourd’hui le champagne est synonyme<br />

de richesses et tire le produit<br />

intérieur brut de la région vers le haut,<br />

il n’en a pas toujours été ainsi. Nous<br />

fêtons cette année le centenaire de<br />

la révolte <strong>des</strong> vignerons champenois<br />

de 1911, qui fut plus violente que celle<br />

de 1907 dans le <strong>La</strong>nguedoc. Les vignerons<br />

et les ouvriers furent en effet<br />

réduits à la misère et au désespoir<br />

par les négociants qui, non contents<br />

de déterminer un prix du kilo de raisin<br />

qui était loin de couvrir les charges,<br />

s’approvisionnaient, pour satisfaire<br />

leurs besoins, dans <strong>des</strong> vignobles<br />

à bas coût situés en dehors de la<br />

zone d’appellation. Dans un village<br />

comme Aÿ, l’opulence <strong>des</strong> négociants<br />

contrastait avec la misère de ceux<br />

qui travaillaient la vigne aussi leurs<br />

biens et leurs stocks furent détruits.<br />

L’armée vint rétablir l’ordre et occupa<br />

les villages de la vallée de la Marne<br />

et du vignoble de mai à octobre 1911.<br />

C’est ainsi que le vignoble de l’Aube<br />

fût réintégré dans la zone d’appellation<br />

Champagne et que furent créées,<br />

pour se protéger <strong>des</strong> frau<strong>des</strong> <strong>des</strong> négociants,<br />

les zones d’appellation d’origine<br />

contrôlée (AOC).<br />

Mais ce n’est vraiment qu’à partir de<br />

la fi n <strong>des</strong> années 60 que le champagne<br />

devint une richesse importante.<br />

D’ailleurs, la concentration <strong>des</strong><br />

marques entre les mains de fi nanciers,<br />

de fonds d’investissement ou d’entreprises<br />

de luxe comme LVMH, qui<br />

contraint les viticulteurs à produire<br />

à leurs conditions, repose<br />

un siècle plus tard les mêmes<br />

problèmes et suscite <strong>des</strong> angoisses<br />

semblables.<br />

Grâce au champagne<br />

et aux prix somptueux<br />

offerts par les Maisons<br />

aux pionniers, Reims<br />

fut le berceau de l’aviation.<br />

Les meetings <strong>des</strong><br />

années 1909, 1910 et<br />

1911 attirèrent les premiers<br />

records de distance<br />

parcourue et d’aller-retour<br />

entre deux villes, ainsi que<br />

les premiers constructeurs.<br />

Ainsi, Armand Deperdussin le<br />

plus célèbre constructeur de l’avantpremière<br />

guerre mondiale, racheta le<br />

terrain d’aviation de Reims-Bétheny<br />

et y construisit, avec Louis Blériot,<br />

les fameux Spad qui s’illustrèrent<br />

pendant la première guerre mondiale<br />

avec <strong>des</strong> pilotes tels que Guynemer.<br />

En 1928, ce terrain, avec ses ateliers<br />

de construction, devint la base 112 de<br />

l’armée de l’air. Avec la révision <strong>des</strong><br />

politiques publiques et la réforme <strong>des</strong><br />

armées, le gouvernement a pris la<br />

décision de fermer cette base le 31<br />

décembre prochain – 1 600 emplois<br />

directs et induits sont concernés.<br />

<strong>La</strong> construction <strong>des</strong> avions s’est poursuit<br />

à Reims après la fermeture de la<br />

société de production <strong>des</strong> aéroplanes<br />

Deperdussin (Spad) avec la société<br />

<strong>des</strong> avions Max Holste dont l’origine<br />

remonte à 1933. En 1950, elle s’installe<br />

à Reims pour y construire les<br />

«broussards» de l’armée, avions spécialement<br />

<strong>des</strong>sinés pour l’Afrique. En<br />

1960, avec la décolonisation, la société<br />

se réorienta vers l’aviation d’affaires<br />

avec les Cessna, sous le nom<br />

de Reims Aviation. Puis elle continua<br />

à évoluer. Tout en construisant <strong>des</strong><br />

avions, elle sous-traitait aussi <strong>des</strong><br />

pièces auprès d’Airbus et Dassault.<br />

Or depuis 2003, la société Reims<br />

Aviation n’existe plus. Elle a été rachetée<br />

et scindée en deux sociétés<br />

indépendantes :<br />

- Reims Aviation Industries, qui a repris<br />

l’activité d’avions F406. En 2006,<br />

GECI International est entré au capital<br />

à hauteur de 94,86 % et l’Assemblée<br />

générale de mars 2010 a décidé l’absorption<br />

de Sky Aircraft.<br />

- Reims Aerospace qui a repris l’activité<br />

de sous-traitance pour les donneurs<br />

d’ordres aéronautiques EADS, Airbus<br />

et Dassault, et qui a été rachetée<br />

par le fonds d’investissement Green<br />

Recovery. Aujourd’hui, ces donneurs<br />

d’ordres ont décidé de délocaliser la<br />

production en Roumanie, compromettant<br />

l’avenir de l’entreprise et de ses<br />

deux-cents emplois (cent-seize viennent<br />

d’ores et déjà d’être supprimés).<br />

Reims ne fut pas épargnée par les<br />

deux guerres mondiales. Elle fut entièrement<br />

détruite, y compris la cathédrale,<br />

lors de l’offensive allemande de<br />

l’été 1918. Il ne restait alors que six<br />

bâtiments debout, dont la Bourse du<br />

Travail qui avait été reconvertie en<br />

hôpital militaire. L’ensemble de la population<br />

(120 000 habitants) avait été<br />

évacué en grande partie vers Paris.<br />

Reims, ville qualifi ée de martyre, subit


un grand traumatisme avec nombre<br />

de soldats morts dans les tranchées.<br />

L’économie était anéantie. Aucune<br />

entreprise ne pouvait reprendre son<br />

activité d’avant l’été 1918. L’élan de<br />

soutien pour aider Reims à se remettre<br />

fut général et international,<br />

notamment de la part <strong>des</strong> Américains.<br />

Il fallut moins de dix ans pour que<br />

Reims retrouve une activité normale,<br />

mais son patrimoine fut marqué à jamais.<br />

C’est peut-être pour cela que<br />

lors de la deuxième guerre mondiale,<br />

le général Eisenhower choisit Reims<br />

pour y installer le quartier général <strong>des</strong><br />

forces alliées en Europe, où le lundi<br />

7 mai 1945, à 2 heures 41 du matin,<br />

dans une salle du collège moderne et<br />

technique de Reims, fut mis fi n à une<br />

guerre de plus de cinq ans en obtenant<br />

la capitulation sans conditions<br />

<strong>des</strong> armées de terre, de mer et de<br />

l’air de l’Allemagne nazie. <strong>La</strong> nouvelle<br />

sera annoncée ensuite simultanément<br />

dans les capitales le 8 mai 1945<br />

à 15 heures.<br />

Aujourd’hui, en région Champagne-<br />

Ardenne, sont présentes <strong>des</strong> activités<br />

aussi diverses que l’automobile, la<br />

construction aéronautique et ferroviaire,<br />

les équipements et composants<br />

électriques et électroniques, la<br />

mécanique, l’équipement ménager,<br />

le bâtiment ainsi que <strong>des</strong> activités<br />

connexes au champagne. Dans la région,<br />

la métallurgie représente 1 358<br />

établissements et emploie 52 000 salariés,<br />

dont 47% travaillent dans <strong>des</strong><br />

établissements de plus de 200 salariés,<br />

28% dans <strong>des</strong> établissements<br />

de 50 à 190 salariés et 19% dans <strong>des</strong><br />

établissements de 40 à 100 salariés.<br />

Le cœur <strong>des</strong> métiers représente plus<br />

de 46 000 salariés, auxquels il faut<br />

ajouter 5 000 emplois dans <strong>des</strong> métiers<br />

connexes à la production. Plus<br />

d’un intérimaire sur deux travaille<br />

dans l’industrie, soit plus de 4 500<br />

équivalents temps plein.<br />

<strong>La</strong> crise de 2008 et 2009 a particulièrement<br />

impacté le secteur de la métallurgie.<br />

En un an, le recours à l’intérim<br />

a diminué de 47,5 %. <strong>La</strong> population<br />

salariée du secteur devient de plus en<br />

plus âgée, les plus de 50 ans représentant<br />

plus d’un quart <strong>des</strong> effectifs<br />

(un salarié sur cinq est une femme).<br />

Sur le plan syndical, la CGT compte<br />

1 500 syndiqués dans les entreprises<br />

métallurgiques de Champagne-Ardenne.<br />

C’est une force certaine au<br />

regard d’autres syndicats mais qu’il<br />

nous faut encore faire grandir si nous<br />

voulons pouvoir peser sur les négociations.<br />

Je ne reviendrai pas sur les<br />

gran<strong>des</strong> luttes mais il y a <strong>des</strong> possibilités.<br />

Il nous faut apporter une attention<br />

toute particulière à notre force CGT<br />

mais aussi y intégrer les personnes<br />

qui sont <strong>des</strong>cendues dans la rue pour<br />

manifester avec nous lors du combat<br />

contre la réforme <strong>des</strong> retraites. Il nous<br />

faut enfi n proposer un outil plus adapté,<br />

l’USTM d’aujourd’hui n’étant plus<br />

celle d’il y a vingt ans.<br />

Chers amis et camara<strong>des</strong>, je vous<br />

souhaite une semaine agréable et un<br />

bon congrès.<br />

Questions pratiques<br />

Elisabeth ACHET, retraités Decazeville, membre du Bureau fédéral<br />

<strong>La</strong> tâche du congrès est de défi nir<br />

l’orientation de la Fédération pour les<br />

trois années à venir. Pour cela, nous<br />

partirons de deux rapports : le rapport<br />

d’ouverture que va vous présenter<br />

Philippe Martinez et le rapport d’activité,<br />

qui vous remettra demain en mémoire<br />

les principaux axes de travail de<br />

la Fédération depuis trois ans.<br />

Nos échanges et vos interventions<br />

pendant la dizaine de débats prévus<br />

nous permettront la mise en commun<br />

de la réfl exion de nos organisations<br />

que nous avons pu avoir lors <strong>des</strong> assemblées<br />

générales ayant précédé le<br />

congrès (plus d’un millier au total).<br />

Nous réfl échirons aussi à partir de<br />

deux tables ron<strong>des</strong>, l’une sur la jeunesse,<br />

l’autre sur l’Europe, l’international<br />

et la politique industrielle, tout<br />

cela pour aller vers une orientation et<br />

<strong>des</strong> axes de travail pour la Fédération<br />

demain.<br />

Enfi n, le Conseil national sortant se<br />

réunira mercredi soir pour faire une<br />

proposition au Congrès concernant la<br />

nouvelle Direction fédérale que vous<br />

devrez élire jeudi soir.<br />

Déroulement <strong>des</strong> <strong>travaux</strong><br />

Je vous propose que les deman<strong>des</strong><br />

d’intervention soient remises au Secrétariat<br />

du Congrès, en en indiquant<br />

le thème.<br />

<strong>Compte</strong> tenu du nombre de délégués<br />

et afi n de favoriser l’expression la plus<br />

large, nous vous demandons de décider<br />

ensemble que le temps d’intervention<br />

soit limité à cinq minutes pour<br />

le débat général et à trois minutes<br />

pour les débats à thème.<br />

<strong>Compte</strong> tenu que près d’un congressiste<br />

sur deux n’a jamais participé à<br />

un congrès fédéral, de l’abaissement<br />

à trente FNI pour obtenir un mandat<br />

direct et afi n de favoriser la participation<br />

d’un maximum de syndicats ou<br />

de sections, nous aurons une règle<br />

majeure pour le déroulement de nos<br />

débats : le maximum d’interventions<br />

d’un maximum de bases. Nous réitérerons<br />

la même organisation que lors<br />

de notre précédent congrès à Lyon :<br />

pour les deman<strong>des</strong> d’intervention sur<br />

le débat général et pour les tables<br />

ron<strong>des</strong>, vous pourrez intervenir deux<br />

fois mais priorité sera donnée à ceux<br />

qui interviendront pour la première<br />

fois. Le Secrétariat du Congrès se<br />

7


8<br />

chargera de récupérer les deman<strong>des</strong><br />

d’intervention.<br />

Je vous invite par ailleurs à respecter<br />

les horaires et la durée <strong>des</strong> pauses,<br />

à éteindre votre téléphone portable et<br />

vous rappelle que l’ensemble de ce<br />

bâtiment est non-fumeur.<br />

Le règlement du Congrès est approuvé.<br />

Vote <strong>des</strong> commissions<br />

Pour la commission <strong>des</strong> mandats<br />

et votes, sont proposées les candidatures<br />

de Jean-Pierre Lenormand<br />

(USTM 76), Sylvain Werner (Usocome<br />

Hagueneau), Patrick Bernard (Ascométal<br />

Le Cheylas), Gérald Verrier<br />

(Thales Avionics Toulouse), Amar <strong>La</strong>draa<br />

(Clestra Strasbourg). Son rapporteur<br />

serait Jean-Pierre Lenormand.<br />

<strong>La</strong> proposition est adoptée à l’unanimité.<br />

Pour la commission d’orientation sont<br />

proposées les candidatures de Bernard<br />

Devert (EADS France Paris), David<br />

Meyer (Alsthom ), Jean-Jacques<br />

Desvignes (EADS Tests et Services<br />

Elancourt), Alain Hébert (Ratier Figeac),<br />

Nicole Camblan (Compétence<br />

SAS Brest), <strong>La</strong>mia Bégin (SNWM<br />

FSB Gérardmer), Christine Ciol (Sidel<br />

Octeville-sur-Mer), Frédéric Panetie<br />

(Renault Trucks Vénissieux), Boris<br />

Plazzi (Valfon Saint-Priest), Christian<br />

Pilichowski (UFICT Hewlett Packard<br />

91), Gérard Montuelle (Snecma Corbeil)<br />

et Pierre Davidoff (retraité USTM<br />

75). Son rapporteur serait Boris Plazzi.<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée à<br />

l’unanimité.<br />

Pour la commission fi nancière sont<br />

proposées les candidatures de Lucien<br />

Grimault (Alsthom <strong>La</strong> Courneuve),<br />

Marie-<strong>La</strong>ure Cordini (STMicroelectronics<br />

Crolles), Monique Garin (Turbomeca<br />

Tarnos), Anna Poissy (Rakon<br />

Argenteuil), David Eltrudis (Fonte<br />

Ardennaise Fumay). Son rapporteur<br />

serait Anna Poissy.<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée à<br />

l’unanimité.<br />

Le Conseil national se réunira mercredi<br />

soir afi n d’élaborer une proposition<br />

pour la future direction fédérale. Il<br />

vous est proposé que le rapporteur de<br />

ces débats soit Amar <strong>La</strong>draa (Clestra<br />

Strasbourg).<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée l’unanimité.


Modalités pratiques <strong>des</strong> votes<br />

Sylvain WERNER, Usocome Haguenau<br />

Les votes relatifs à l’organisation de<br />

nos débats auront lieu à main levée.<br />

En revanche, les votes importants ou<br />

statutaires auront lieu en décomptant<br />

les voix dont vous êtes porteurs,<br />

ce qui ne veut pas dire qu’ils seront<br />

secrets, chacun pouvant accéder au<br />

vote <strong>des</strong> syndicats. Le premier vote<br />

de ce type aura lieu demain.<br />

Chaque délégué direct ou groupé votera<br />

au nom du ou <strong>des</strong> syndicats qui<br />

l’ont mandaté. A l’issue du congrès,<br />

chaque délégué ou chaque syndicat<br />

pourra prendre connaissance <strong>des</strong><br />

votes émis.<br />

Je rappelle que le nombre de voix auquel<br />

a droit chaque syndicat lui a été<br />

communiqué avant le congrès et que,<br />

demain, dans le rapport de la commission<br />

<strong>des</strong> mandats et votes, il vous<br />

sera indiqué le nombre de voix disponibles<br />

à l’ouverture de ce congrès.<br />

Le vote est donc un acte démocratique<br />

qui nécessite toute notre attention,<br />

d’autant plus que 44 % d’entre vous<br />

participent à leur premier congrès et<br />

voteront donc pour la première fois<br />

avec le bulletin à lecture électronique.<br />

Cela concernera les votes du bilan<br />

d’activité, du document d’orientation<br />

et de résolution, du bilan fi nancier,<br />

<strong>des</strong> statuts, du comité exécutif fédéral<br />

et de la commission fi nancière et de<br />

contrôle.<br />

C’est pourquoi le collectif <strong>des</strong> mandats<br />

et votes a proposé que chaque dépar-<br />

tement désigne un camarade chargé<br />

de veiller au bon déroulement <strong>des</strong> différents<br />

votes et de vous donner toutes<br />

les informations nécessaires. Pour<br />

cela, ils seront réunis tous les matins<br />

à 8 heures et avant chaque vote pour<br />

remise <strong>des</strong> bulletins de vote. Trois camara<strong>des</strong><br />

de l’UFR, Annick Mahieux,<br />

Norbert Boulanger et Gérald Verrier,<br />

seront également responsables de<br />

la délégation <strong>des</strong> retraités pour les<br />

votes. <strong>La</strong> première réunion <strong>des</strong> responsables<br />

<strong>des</strong> départements et de<br />

l’UFR aura donc lieu demain matin à<br />

8 heures dans la salle n°6. Faites remonter<br />

à la tribune les noms <strong>des</strong> responsables<br />

de département que nous<br />

n’aurions pas encore reçus.<br />

Tous les votes s’effectueront dans la<br />

salle du congrès. Cela nécessitera<br />

que tous les délégués soient impérativement<br />

présents dans la salle au<br />

moment <strong>des</strong> votes.<br />

Le vote à main levée concernera<br />

l’élection du Bureau et <strong>des</strong> présidences.<br />

Il sera utilisé pour les amendements<br />

au document d’orientations<br />

et de résolutions, ainsi que pour le<br />

rapport de la commission <strong>des</strong> mandats<br />

et votes. Pour <strong>des</strong> raisons pratiques,<br />

tous les délégués – actifs ou<br />

retraités – qui voteront contre ou qui<br />

s’abstiendront devront remettre leur<br />

vote au responsable de leur département<br />

ou aux trois camara<strong>des</strong> de<br />

l’UFR, qui les transmettront ensuite<br />

au Bureau <strong>des</strong> votes du Congrès.<br />

Le vote à bulletin à lecture électronique<br />

concernera le bilan d’activité,<br />

le document d’orientation et de résolutions,<br />

le bilan fi nancier, les statuts,<br />

ainsi que l’élection du CEF et de la<br />

CFC. Chaque délégué sera en possession,<br />

avant chaque vote, de son<br />

bulletin à lecture électronique, remis<br />

par le responsable de son département<br />

ou par l’UFR, ainsi que d’une<br />

fi che explicative intitulée « Conseils<br />

pour voter ».<br />

Nous avons essayé, comme pour le<br />

précédent congrès, d’organiser ce<br />

vote au mieux et dans les meilleures<br />

conditions, en associant <strong>des</strong> responsables<br />

par département. Ainsi, pour<br />

les délégués directs, leur vote sera<br />

remis au responsable du département<br />

qui les fera émarger et les remettra<br />

lui-même au bureau <strong>des</strong> votes du<br />

Congrès. Pour les délégués groupés<br />

et les délégués de l’UFR, qui représentent<br />

plusieurs syndicats et peuvent<br />

donc émettre plusieurs votes différenciés,<br />

nous proposons :<br />

• pour les actifs, leur vote sera remis<br />

directement par eux-mêmes au bureau<br />

de vote du Congrès ;<br />

• pour les retraités, aux trois camara<strong>des</strong><br />

de l’UFR responsables <strong>des</strong><br />

votes et également au bureau de vote<br />

du Congrès.<br />

Ce bureau comprendra un espace<br />

pour les actifs et un autre pour les<br />

retraités. Cela nous permettra de vérifi<br />

er les tableaux de codifi cation qui<br />

doivent totaliser précisément les colonnes<br />

correspondantes pour éviter<br />

toute erreur de lecture.<br />

Enfi n, dernière remarque pour les<br />

délégués ayant plusieurs mandats :<br />

le vote s’effectue séparément pour<br />

chaque mandat que vous représentez.<br />

D’autre part, pour les syndicats<br />

ayant plusieurs délégués, un seul délégué<br />

votera.<br />

Les modalités pratiques <strong>des</strong> votes<br />

sont adoptées à l’unanimité.<br />

Un fi lm introductif sur la situation de<br />

la métallurgie en France est projeté.<br />

Des syndiqués y reviennent sur leur<br />

activité et leurs aspirations.<br />

9


10<br />

Rapport d’ouverture<br />

Philippe MARTINEZ<br />

Secrétaire général de la Fédération <strong>des</strong> Travailleurs de la Métallurgie – CGT<br />

Chers camara<strong>des</strong>, chers amis invités,<br />

au nom de la Direction fédérale sortante,<br />

je vous souhaite la bienvenue<br />

à notre 39 ème congrès fédéral, ici à<br />

Reims. Bienvenue à tous les délégués<br />

venus de toutes la France, vous<br />

êtes plus de quatre cents aujourd’hui<br />

et pour un bon nombre d’entre vous,<br />

45 %, c’est la première fois que vous<br />

assistez à un congrès et cela mérite<br />

d’être souligné. Je connais les diffi cultés<br />

d’organisation que peut constituer<br />

cette semaine d’absence de la maison,<br />

du boulot et cela démontre le<br />

sérieux de votre démarche et de votre<br />

engagement. Je voudrais également<br />

saluer nos invités qui vont se succéder<br />

tout au long de la semaine et qui<br />

vous seront présentés chaque jour, je<br />

sais que vous leur réserverez l’accueil<br />

chaleureux et fraternel <strong>des</strong> métallos.<br />

Enfi n, c’est avec un réel plaisir et une<br />

joie immense que je vous demande<br />

de saluer nos invités et camara<strong>des</strong> internationaux.<br />

Ils sont 68, représentant<br />

38 organisations et 30 pays sur les<br />

cinq continents de la planète. Votre<br />

présence montre l’attachement et la<br />

solidarité qui nous unissent, les relations<br />

et les convergences de luttes<br />

que nous voulons renforcer.<br />

Impossible de tous vous citer, cela<br />

sera fait également durant la semaine<br />

et vous aurez l’occasion de discuter<br />

et d’échanger avec les délégués au<br />

congrès. Nous voulons avoir un temps<br />

fort mercredi après midi autour <strong>des</strong><br />

problématiques de mondialisation, de<br />

délocalisations <strong>des</strong> industries et <strong>des</strong><br />

lieux de production. Cette question<br />

marque de nombreuses discussions<br />

dans les entreprises et dans nos assemblées<br />

syndicales. Les directions<br />

d’entreprises spéculent sur ces problématiques<br />

en entretenant les oppositions<br />

entre salariés, en désignant<br />

<strong>des</strong> « nantis » avec <strong>des</strong> acquis sociaux<br />

et <strong>des</strong> coûts salariaux excessifs.<br />

Face à cela, nous travaillons les solidarités,<br />

les échanges que ce soit en<br />

Europe comme le symbolise notre initiative<br />

du 30 mars dernier à Montreuil<br />

autour <strong>des</strong> questions industrielles<br />

européennes ou les rencontres bilatérales<br />

que nous avons dans le<br />

monde avec nos camara<strong>des</strong> indiens,<br />

sud-africains, brésiliens et tous les<br />

autres. <strong>La</strong> solidarité internationale est<br />

une de nos valeurs essentielles et en<br />

toutes circonstances. Nous voulons<br />

saluer chaleureusement nos trois<br />

camara<strong>des</strong> japonais du Zenroren et,<br />

à travers eux, tout le peuple japonais<br />

confronté à une catastrophe naturelle<br />

et écologique considérable. Vous aurez,<br />

j’en suis sûr l’occasion durant la<br />

semaine, de leur exprimer cette solidarité.<br />

Le drame que vivent nos camara<strong>des</strong><br />

japonais et la réserve que cela suppose,<br />

nous impose cependant une réfl<br />

exion sur <strong>des</strong> choix et <strong>des</strong> modèles<br />

industriels qui font référence très souvent<br />

dans nos établissements et plus<br />

globalement dans nos industries.<br />

Solidarité internationale en toutes<br />

circonstances, je l’ai dit. Ainsi, non<br />

seulement nous n’avons pas peur<br />

de ce qui se passe en ce moment au<br />

Maghreb et dans le monde arabe en<br />

général, mais nous voulons être utiles<br />

à nos camara<strong>des</strong> qui se battent pour<br />

la démocratie et de véritables droits<br />

sociaux pour tous les travailleurs.<br />

Par contre, nous avons eu honte de<br />

notre gouvernement qui a tant tardé<br />

à reconnaître la révolution tunisienne<br />

ou égyptienne, et de la ministre ou<br />

ex ministre, qui a proposé le savoirfaire<br />

<strong>des</strong> forces de l’ordre française<br />

pour mater ce qu’elle a appelé <strong>des</strong><br />

émeutes de rues en Tunisie.<br />

Nous avons honte de ce Président de<br />

la République qui, pour essayer de<br />

faire oublier l’accueil triomphal qu’il<br />

a réservé à Kadhafi au lendemain<br />

de son élection, joue à présent les<br />

va-t’en-guerre en envoyant les avions<br />

et les missiles au <strong>des</strong>sus de la<br />

Libye. Evidemment, nous ne sommes<br />

pas insensibles aux souffrances d’un<br />

peuple victime depuis si longtemps<br />

d’un dictateur mais nous pensons que<br />

les bombardements ne sont pas la<br />

solution pour faire avancer la démocratie.<br />

Nous sommes inquiets du recours<br />

systématique à la force et à la parole<br />

<strong>des</strong> armes comme nous l’avons également<br />

vécu en Cote-d’Ivoire. Sarkozy


dans ce domaine aussi, veut jouer les<br />

premiers rôles, à l’instar de son ami<br />

et référent Georges W. Bush, l’ancien<br />

président <strong>des</strong> Etats-Unis. Des interrogations<br />

existent parmi les syndiqués<br />

et les salariés sur la meilleure façon<br />

et surtout le mode le plus effi cace<br />

d’aider ces populations en souffrance,<br />

victimes de la barbarie de régimes<br />

totalitaires. Il faut donc provoquer<br />

ces débats en réaffi rmant que non,<br />

la guerre n’est pas la solution, jamais<br />

la solution ! Elle résulte toujours d’un<br />

manque de diplomatie et de dialogue,<br />

d’un rôle ineffi cace <strong>des</strong> organisations<br />

internationales, d’écoute de<br />

forces progressistes dont le capital et<br />

les pouvoirs économiques n’ont que<br />

faire. Ce sont d’autres considérations<br />

qui les animent quand ils décident<br />

d’intervenir. On peut donc avoir <strong>des</strong><br />

doutes sur les réelles intentions de<br />

certains gouvernements toujours attentifs<br />

à défendre la liberté là où les<br />

intérêts fi nanciers… et pétroliers sont<br />

en danger. Cette conception de la liberté<br />

semble moins évidente face à la<br />

détresse du peuple palestinien qui vit<br />

dans l’oppression et la guerre depuis<br />

<strong>des</strong> décennies avec <strong>des</strong> résolutions<br />

de l’ONU jamais appliquées.<br />

Oui, nous sommes aux côtés <strong>des</strong><br />

peuples qui luttent pour la liberté et<br />

la démocratie, c’est pourquoi je vous<br />

demande de saluer très chaleureusement<br />

et comme symbole de cette solidarité,<br />

nos camara<strong>des</strong> Abdelaziz Arfaoui<br />

de l’UGTT de Tunisie et Rasem<br />

Albayari de la PGFTU de Palestine.<br />

Cette soif de liberté <strong>des</strong> peuples déplait<br />

évidemment à certains qui en<br />

Europe, se servent toujours de la misère<br />

et du désarroi pour stigmatiser<br />

l’étranger comme la cause de tous<br />

les problèmes. C’est le cas en France<br />

avec le Front National qui malgré son<br />

nouvel emballage, continue à entretenir<br />

la haine et l’exclusion. On a vu<br />

la présidente du FN, accompagnée<br />

de ses amis fascistes de la Ligue du<br />

Nord, stigmatiser les émigrés tunisiens<br />

sur place en Italie. Dis-moi qui<br />

tu fréquentes, je te dirai qui tu es. Mais<br />

c’est aussi un contenu profondément<br />

favorable aux thèses libérales et profondément<br />

anti syndicales qui restent.<br />

Le parti <strong>des</strong> Le Pen, père et fi lle, a été<br />

un <strong>des</strong> plus virulents lors <strong>des</strong> derniers<br />

confl its, contre les grévistes, contre<br />

les fonctionnaires et évidemment<br />

contre la CGT. Nous nous félicitons de<br />

la publication d’un document confédéral<br />

intitulé « Le Front National ou l’imposture<br />

sociale ». C’est à mettre entre<br />

toutes les mains pour tordre le coup à<br />

<strong>des</strong> idées trop souvent véhiculées ces<br />

derniers temps. Non, le Front National<br />

n’est pas le parti <strong>des</strong> ouvriers, ni du<br />

monde du travail !<br />

Comme l’a rappelé Bernard Thibault<br />

dans un courrier adressé aux secrétaires<br />

<strong>des</strong> organisations de la CGT, le<br />

concept de préférence nationale est<br />

un principe raciste. Il vise à opposer<br />

les travailleurs entre eux et épargner<br />

les véritables responsables. Cette<br />

notion de préférence nationale est<br />

contraire aux principes fondamentaux<br />

de notre organisation que sont la fraternité<br />

et la solidarité. Français, immigrés,<br />

mêmes patrons, même combat,<br />

voilà quelles sont nos valeurs !<br />

Nous sommes fi ers d’être les pires ennemis<br />

du Front National et de son président,<br />

père ou fi lle, ceux qui parlaient<br />

de risque de chaos en fustigeant les<br />

grèves de l’automne 2010. Face à<br />

l’offensive de ce parti qui essaie d’instrumentaliser<br />

notre organisation à <strong>des</strong><br />

fi ns électorales, nous devons faire<br />

preuve de la plus grande vigilance.<br />

Cela suppose également d’apporter<br />

beaucoup d’explications aux salariés<br />

et aux syndiqués. Notre fédération a<br />

publié dès le mois de janvier dernier,<br />

un document 4 pages intitulé « L’immigration,<br />

une richesse de notre identité<br />

nationale ». Il est de notre responsabilité<br />

de provoquer les discussions<br />

parmi les militants et les syndiqués<br />

de la CGT, d’organiser <strong>des</strong> journées<br />

d’étude comme l’ont fait nos camara<strong>des</strong><br />

de la Snecma Gennevilliers.<br />

Nous nous félicitons que <strong>des</strong> récents<br />

sondages indiquent que c’est parmi<br />

les proches et sympathisants de la<br />

CGT que les idées du FN reculent<br />

(–4% en un an). Nous voulons ici rappeler<br />

la responsabilité du Président de<br />

la République et de son gouvernement<br />

qui ont choisi délibérément d’aller sur<br />

le terrain politique <strong>des</strong> idées nauséabon<strong>des</strong><br />

de l’extrême droite. C’est<br />

Sarkozy qui a voulu imposer le débat<br />

sur l’identité nationale en créant un<br />

ministère de la honte et en multipliant<br />

les reconduites à la frontière. En détournant<br />

le débat, en stigmatisant les<br />

immigrés et refusant de répondre aux<br />

véritables problèmes sociaux comme<br />

nous l’avons vécu en 2010, on génère<br />

de la colère certes mais aussi du désarroi<br />

ou pire. Cela conduit à une abstention<br />

record aux élections politiques<br />

et un vote populiste ou extrémiste.<br />

Nous ne sommes pas indifférents au<br />

recul de la démocratie car cela a évi-<br />

demment <strong>des</strong> conséquences sur les<br />

luttes et les mobilisations, les perspectives<br />

de changement à l’issue de<br />

confl its sociaux.<br />

Mes chers camara<strong>des</strong>, nous venons<br />

de vivre trois années intenses d’un<br />

point de vue social et syndical avec<br />

une crise économique et fi nancière<br />

sans précédent, <strong>des</strong> luttes sociales<br />

très importantes et <strong>des</strong> contenus<br />

revendicatifs très différents. Cette<br />

période marque une génération de<br />

militants et de militantes parce qu’elle<br />

est pour eux inédite par de nombreux<br />

aspects.<br />

Prendre le temps d’en débattre et<br />

d’échanger, sans donner de leçons et<br />

sans faire de raccourcis est une nécessité.<br />

En ce sens, la tenue de notre<br />

congrès, sa préparation est vraiment<br />

une opportunité pour faire ensemble<br />

un bilan et mieux travailler les perspectives<br />

d’avenir.<br />

Le confl it contre la loi sur la modifi cation<br />

de l’âge de départ en retraite, a<br />

bien sûr marqué l’année 2010 notamment<br />

dans son deuxième semestre.<br />

Malgré <strong>des</strong> mobilisations à plusieurs<br />

reprises de plusieurs millions de personnes,<br />

le gouvernement a passé<br />

en force son projet de loi en ignorant<br />

l’opinion publique très majoritairement<br />

défavorable à ce texte. Le mouvement<br />

syndical, et la CGT en particulier, n’a<br />

pas atteint ses objectifs. Nous avons<br />

pourtant eu plusieurs journées d’actions<br />

nationales, une douzaine au<br />

total, elles étaient à chaque fois in-<br />

11


12<br />

terprofessionnelles et unitaires. Cette<br />

unité syndicale très diffi cile pour ne<br />

pas dire souvent impossible dans<br />

notre profession et contrairement à<br />

d’autres branches, a aidé à la mobilisation.<br />

C’est incontestable. De nombreux<br />

salariés défi lant sous nos couleurs,<br />

nous ont confi rmé cette réalité<br />

qui reste parfois diffi cile à admettre<br />

chez les militants CGT.<br />

Diffi cile à admettre, je le répète, car<br />

cela n’est pas notre réalité dans les<br />

entreprises de la métallurgie où la<br />

division syndicale reste trop souvent<br />

notre quotidien.<br />

Diffi cile à admettre entre une confédération<br />

FO qui appelle à la grève<br />

générale et <strong>des</strong> syndicats FO et<br />

d’autres d’ailleurs dans nos boites, qui<br />

refusent, voire condamnent les appels<br />

aux débrayages.<br />

Diffi cile à comprendre quand après la<br />

bataille contre le recul de l’âge de la<br />

retraite, <strong>des</strong> confédérations signent<br />

un accord sur les complémentaires<br />

Agirc/Arrco qui avalisent de fait, cette<br />

réforme. Pourtant, il faut le constater,<br />

l’unité syndicale si diffi cile à gagner<br />

soit-elle, a permis le niveau de mobilisation<br />

que nous avons connu. C’est<br />

sans doute aussi pourquoi, et malgré<br />

les craintes de certains camara<strong>des</strong>,<br />

nous avons pu tenir aussi longtemps<br />

cette démarche unitaire.<br />

Est-ce pour autant une victoire du<br />

gouvernement et du Président de la<br />

République ?<br />

A en croire les sondages d’opinion<br />

tant au niveau de la côte de popularité<br />

que <strong>des</strong> perspectives pour 2012, je ne<br />

le pense pas ! Un président qui face<br />

à cette situation, « joue » de plus en<br />

plus la carte sécuritaire, populiste et<br />

raciste faisant ainsi le lit de l’extrême<br />

droite comme je l’ai dit précédemment.<br />

Pour autant, nous avons à réfl échir<br />

sur la conduite <strong>des</strong> luttes de façon<br />

interprofessionnelle mais également<br />

dans la profession.<br />

Je tiens à féliciter les très nombreux<br />

camara<strong>des</strong> métallos pour leur mobilisation<br />

et leur présence dans de nombreuses<br />

initiatives militantes entre les<br />

journées nationales d’action. Initiative<br />

devant le Medef ou l’UIMM, blocage<br />

de ronds-points ou de carrefours, aide<br />

aux blocages d’entrepôts ou dépôts<br />

d’essence etc.<br />

Tout le monde recherche de la visibilité<br />

et de l’effi cacité dans les luttes.<br />

Cela ne doit pas nous conduire à faire<br />

<strong>des</strong> raccourcis autour de slogans plus<br />

faciles à chanter qu’à concrétiser d’un<br />

claquement de doigts.<br />

C’est vrai que les médias préfèrent<br />

évoquer les trains à l’arrêt ou les pénuries<br />

de carburant plutôt que d’informer<br />

sur les arrêts de travail dans les<br />

entreprises de la métallurgie, actions<br />

sans doute moins susceptibles d’être<br />

décriées vis-à-vis de l’opinion publique.<br />

Nous avons souvent évoqué<br />

l’idée d’ancrage <strong>des</strong> luttes à l’entre-<br />

prise. Mais il y a aussi à débattre <strong>des</strong><br />

formes de luttes avec les salariés et<br />

les syndiqués.<br />

Combien de nos collègues ou de camara<strong>des</strong><br />

sont convaincus qu’il n’y a<br />

pas besoin de préavis pour débrayer<br />

dans notre profession ?<br />

Comment débattons-nous avec les<br />

ingénieurs, cadres et techniciens sur<br />

la meilleure façon d’agir et de se faire<br />

entendre sachant que les arrêts de<br />

travail ou les assemblées générales<br />

ne sont pas réservées qu’aux ouvriers<br />

comme forme de luttes, nous l’avons<br />

vu chez Thales par exemple ?<br />

Je crois que nous avons aussi besoin<br />

de pousser les échanges sur cette<br />

question au sein d’une fi lière industrielle<br />

par exemple. Il est possible de<br />

coordonner <strong>des</strong> luttes entre donneurs<br />

d’ordres et sous-traitants pour <strong>des</strong><br />

luttes effi caces, dynamiques, visibles<br />

et paralysantes pour l’économie d’une<br />

branche par exemple.<br />

Pour autant, je ne pense pas que<br />

nous soyons confrontés à <strong>des</strong> salariés<br />

résignés. Les luttes qui se poursuivent<br />

depuis le début en sont la<br />

démonstration. Par contre, il y a sûrement<br />

à mieux réfl échir sur <strong>des</strong> actions<br />

coordonnées et plus effi caces au sein<br />

d’une fi lière, entre donneurs d’ordre et<br />

sous-traitants.<br />

Dans ce domaine comme dans tous<br />

les autres, les slogans je l’ai dit,<br />

mêmes les plus radicaux, ne sont<br />

pas forcément les plus effi caces pour<br />

construire les actions effi caces, durables<br />

et gagnantes. Jamais rien ne<br />

remplace la force de l’intelligence et<br />

de la conviction.<br />

Notre fédération a toujours eu la volonté<br />

de travailler sur la base d’un «<br />

triptyque à quatre branches », que<br />

sont la protection sociale avec évidemment<br />

la retraite, l’emploi avec<br />

plus particulièrement pour nous,<br />

l’avenir de l’industrie, les salaires et<br />

la reconnaissance et le paiement <strong>des</strong><br />

qualifi cations, et enfi n les conditions<br />

de travail et la pénibilité.<br />

Cet axe de travail revendicatif a fait<br />

suite à notre expérience <strong>des</strong> luttes<br />

de la fi n de l’année 2008 et du premier<br />

semestre 2009. Cette période a<br />

été marquée par <strong>des</strong> confl its autour<br />

de la défense de l’emploi suite à <strong>des</strong><br />

annonces de restructuration ou plus<br />

souvent <strong>des</strong> fermetures d’entreprises.


Certains dirigeants libéraux ont voulu<br />

accentuer les dégâts sociaux causés<br />

par la crise fi nancière. Des grands<br />

patrons du CAC 40 ont affi ché publiquement<br />

leur volonté de casser de<br />

nouveaux acquis sociaux au nom de<br />

la compétitivité <strong>des</strong> entreprises. C’est<br />

sans doute cette situation de crise<br />

grave qui a motivé le gouvernement<br />

à se saisir de la situation pour passer<br />

rapidement et en force sa réforme<br />

<strong>des</strong> retraites. Celui-ci a profi té aussi<br />

<strong>des</strong> multiples exemples en Europe,<br />

je pense à la Grèce, à l’Irlande ou à<br />

l’Islande, au Portugal ou à l’Espagne<br />

voire à l’Angleterre, où les états sont<br />

sous la pression <strong>des</strong> agences de notations<br />

fi nancières privées et du FMI<br />

pour imposer <strong>des</strong> réductions d’emplois,<br />

<strong>des</strong> gels ou <strong>des</strong> baisses de salaires,<br />

la retraite à 67 ans etc.<br />

Tout cela au nom de la réduction de<br />

l’endettement et de la dette publique.<br />

Cette idée qu’on ne peut pas faire autrement<br />

et que tous les pays font la<br />

même chose, a fortement marqué les<br />

esprits <strong>des</strong> salariés. Nous nous félicitons,<br />

de ce point de vue, <strong>des</strong> mobilisations<br />

initiées dans de nombreux pays<br />

européens pour refuser ces diktats<br />

imposés au peuple.<br />

Cette culture de la résignation a été<br />

fortement entretenue par certains en<br />

France.<br />

Nous avons connu <strong>des</strong> luttes défensives<br />

marquées par une détresse<br />

et une désespérance <strong>des</strong> salariés<br />

concernés, confrontés à un manque<br />

évident de perspectives. Qu’on ne<br />

nous fasse pas de mauvais procès,<br />

nous n’avons jamais opposé les<br />

luttes entre elles, tous ont lutté pour<br />

la préservation de leur outil de travail<br />

avec <strong>des</strong> issues parfois différentes. A<br />

chaque fois, nous avons été au côté<br />

<strong>des</strong> militants et <strong>des</strong> syndiqués. Mais<br />

à chaque fois, nous avons tenté de<br />

pousser au maximum les propositions<br />

alternatives afi n de préserver les emplois.<br />

C’est pourquoi, nous n’avons pas<br />

ménagé nos efforts d’explications, de<br />

propositions à travers deux tracts nationaux<br />

et plusieurs brochures sur les<br />

salaires, les négociations obligatoires,<br />

l’industrie, la fi lière automobile ou,<br />

encore récemment, les conditions de<br />

travail et la pénibilité.<br />

C’est cette démarche offensive qui a<br />

fait, nous semble-t-il, que cette combativité<br />

<strong>des</strong> salariés s’est poursuivie<br />

au-delà du confl it <strong>des</strong> retraites avec<br />

une crainte affi chée parfois publiquement<br />

par les dirigeants patronaux.<br />

Nous devons poursuivre et amplifi er<br />

notre bataille sur l’avenir de l’industrie<br />

dans notre pays et en Europe. Force<br />

est de constater que nous avons marqué<br />

<strong>des</strong> points dans ce domaine. Nous<br />

avons dès le mois de Juin 2009, dans<br />

un cadre confédéral, réuni plus de 800<br />

militants à Montreuil pour parler avenir<br />

industriel et faire état de batailles<br />

symboliques pour la préservation de<br />

l’outil de travail. Cette initiative nous a<br />

conduits à proposer et réussir la manifestation<br />

nationale du 22 octobre 2009<br />

à Paris autour de l’industrie et de son<br />

avenir. Réunir 30 000 manifestants<br />

CGT sur cette question, n’était pas<br />

une mince affaire. Nous avons réussi<br />

ce défi grâce à la présence et l’engagement<br />

de très nombreux camara<strong>des</strong><br />

de la métallurgie.<br />

Remettre l’industrie au cœur du débat<br />

économique et politique de ce pays,<br />

voilà ce que nous avons tout à fait mo<strong>des</strong>tement<br />

réussi à faire.<br />

Oui, nous nous réjouissons <strong>des</strong> luttes<br />

gagnantes sur l’emploi industriel<br />

comme celles de la réparation navale<br />

marseillaise, de la SBFM à Lorient, de<br />

Métaltemple Aquitaine à Fumel, de<br />

Jabil à Brest, d’Altia à <strong>La</strong> Souterraine,<br />

de Deshors à Brive.<br />

Et nous n’en citons que quelques<br />

unes. Tous ces noms résonnent<br />

comme autant d’entreprises et d’emplois<br />

maintenus voire développés,<br />

autant de militants et de salariés qui<br />

ont démontré que la lutte paie. Vous<br />

avez le droit de m’interpeler dans vos<br />

interventions pour avoir oublié de citer<br />

votre boite. Même <strong>des</strong> batailles plus<br />

longues et plus diffi ciles où malheureusement<br />

nous n’avons pas obtenu<br />

le maintien de tous les emplois et de<br />

toute l’activité, ont contribué à mettre<br />

en avant le rôle structurant de l’activité<br />

industrielle pour une ville et pour<br />

une région. Ces batailles ont aussi<br />

mis en évidence ce que sont <strong>des</strong><br />

patrons voyous refusant d’appliquer<br />

la législation sociale malgré diverses<br />

condamnations. Un patronat qui a toujours<br />

le soutien sans faille et complice<br />

d’un pouvoir politique, qui a choisi son<br />

camp en dépit de ses postures offensées.<br />

Permettez-moi de saluer chaleureusement<br />

la lutte exemplaire de nos camara<strong>des</strong><br />

de Molex à Villemur-sur-Tarn<br />

ou encore celle <strong>des</strong> Richard Ducros à<br />

Ales, Ford à Bordeaux, Schneider<br />

Electric à Angoulême et Alstom à Belfort<br />

toujours en bagarre aujourd’hui<br />

pour la sauvegarde de leur entreprise<br />

et de ses emplois.<br />

Ces luttes méritent à coup sûr d’être<br />

plus popularisées dans notre corps<br />

militant et vis-à-vis <strong>des</strong> salariés. Nous<br />

avons travaillé sur plusieurs points<br />

afi n de vaincre toute résignation.<br />

Expliquer pour mieux convaincre<br />

et plus mobilisés, tel est notre défi .<br />

Comme nous l’avions fait en 2008,<br />

nous avons tenu à vous fournir à l’occasion<br />

du congrès, un document sur<br />

l’industrie dans notre pays. L’emploi<br />

industriel continue à diminuer dans<br />

notre pays. L’industrie a perdu près de<br />

40 % de ces emplois, ces trente dernières<br />

années et cette chute est plus<br />

importante dans notre profession.<br />

Dans la métallurgie, cela correspond<br />

à une perte de 490 000 emplois depuis<br />

l’an 2000. Ces pertes sont dues<br />

essentiellement aux délocalisations,<br />

à l’externalisation d’emplois comme<br />

l’informatique, l’entretien etc. vers<br />

les services, et bien sûr le développement<br />

de la précarité et de l’emploi<br />

intérimaire. Ces derniers représentent<br />

environ 25% <strong>des</strong> emplois considérés<br />

comme supprimés et ont d’abord pour<br />

objectif de casser <strong>des</strong> statuts et acquis<br />

sociaux.<br />

Les entreprises d’intérim sont directement<br />

implantées à l’intérieur <strong>des</strong> sites<br />

de fabrication comme c’est le cas à<br />

Valeo Etaples où 700 intérimaires côtoient<br />

chaque jour, les 1 600 salariés<br />

en CDI. Le discours qui consiste à<br />

assimiler le manque de compétitivité<br />

<strong>des</strong> entreprises françaises à un coût<br />

du travail trop important est faux, c’est<br />

d’abord la logique du tout fi nancier qui<br />

pose problème.<br />

Cette logique vient s’opposer à une<br />

démarche à long terme basée sur la<br />

recherche et le développement, l’innovation<br />

tant technologique que sociale.<br />

Et les moyens fi nanciers ne manquent<br />

pas. Les groupes industriels ont ainsi<br />

enregistrés <strong>des</strong> superprofi ts l’année<br />

dernière à hauteur de 84 milliards<br />

d’euros de bénéfi ces annoncés. Pour<br />

autant, 53 % de ce montant global<br />

soit 43 milliards seront reversés aux<br />

actionnaires. Les résultats de ces<br />

groupes sont issus de choix de délocalisation<br />

de leurs capitaux et de l’activité<br />

à l’étranger. <strong>La</strong> France détient<br />

le record mondial <strong>des</strong> délocalisations<br />

13


14<br />

de capitaux par les multinationales<br />

avec une progression de 33 % depuis<br />

2000. A titre de comparaison,<br />

cette progression est de 25 % en Allemagne<br />

et de 13 % aux états unis.<br />

Aux résultats <strong>des</strong> entreprises viennent<br />

s’ajouter les ai<strong>des</strong> publiques. Au total<br />

entre les différents dispositifs d’exonérations,<br />

d’ai<strong>des</strong> et de fi scalisation,<br />

ce sont 172 milliards d’euros qui sont<br />

attribués aux entreprises notamment<br />

les plus importantes.<br />

Les ai<strong>des</strong> publiques qui ont représenté<br />

80 milliards d’euros en 2009,<br />

faut-il le préciser se font sans contrôle<br />

de leur utilisation ni de leur effi cacité.<br />

Et ce sont ces mêmes entreprises qui<br />

ne paient pas ou si peu d’impôts à<br />

l’image de la plus symbolique, Total.<br />

Nous voulons travailler ces questions<br />

et nos explications au plus près <strong>des</strong><br />

salariés et de leurs préoccupations car<br />

il faut le rappeler, l’industrie concerne<br />

toujours cinq millions de salariés. Le<br />

potentiel est là, les propositions existent.<br />

Le dossier autour de l’industrie automobile<br />

nous permet d’avoir les arguments<br />

sur la nature de la crise de<br />

cette fi lière, chiffres à l’appui mais<br />

également construire <strong>des</strong> propositions<br />

dans de nombreux domaines.<br />

Pourquoi ne pas en faire de même<br />

pour d’autres fi lières, c’est en tous cas<br />

notre objectif prioritaire.<br />

Il ne faut rien lâcher sur notre demande<br />

de droits nouveaux pour les<br />

salariés et leurs représentants. Il faut<br />

travailler sur du concret, sur du factuel<br />

en se sortant de slogans réducteurs et<br />

sans réelles perspectives. Ainsi notre<br />

proposition d’un droit suspensif lors<br />

d’un plan de suppression d’emploi<br />

ou une restructuration permet bien<br />

de bloquer <strong>des</strong> licenciements et de<br />

travailler à de réelles perspectives<br />

tant au niveau industriel qu’au niveau<br />

de l’emploi. Travailler perspectives<br />

et convergences, c’est là aussi notre<br />

proposition de comité interentreprises.<br />

Parce que nous n’avons pas attendu<br />

une loi pour faire la démonstration que<br />

les liens solidaires entre camara<strong>des</strong><br />

<strong>des</strong> donneurs d’ordre et sous-traitants<br />

donnent <strong>des</strong> résultats concrets. Ainsi<br />

les camara<strong>des</strong> de Deshors à Brive<br />

expliquent très bien le poids <strong>des</strong> interventions<br />

<strong>des</strong> camara<strong>des</strong> de la Snecma<br />

dans l’activité de leur entreprise<br />

en soulignant que chaque question<br />

<strong>des</strong> uns en CCE se traduisait par plus<br />

du boulot la semaine suivante pour<br />

les autres. Par ailleurs, nous avançons<br />

pour matérialiser cette idée. En<br />

Rhône-Alpes sur la base du travail de<br />

nos camara<strong>des</strong> de Renault Trucks, le<br />

travail est bien engagé dans un premier<br />

temps entre la CGT, la région<br />

politique et la direction de l’entreprise<br />

pour concrétiser une première expérience<br />

« offi cielle ».<br />

Nous voulons développer ce travail de<br />

façon interfédérale, de façon confédérale.<br />

Les initiatives prises avec les fédérations<br />

<strong>des</strong> cheminots ou <strong>des</strong> transports,<br />

chez Alstom à <strong>La</strong> Rochelle<br />

ou chez Airbus à Toulouse, ont<br />

permis de mettre en évidence<br />

<strong>des</strong> convergences d’action<br />

tant en terme d’emplois<br />

que sur <strong>des</strong> questions<br />

de salaires ou de qualifi<br />

cations. Il y a déjà<br />

eu une initiative du<br />

même type en territoire.<br />

D’autres expériences<br />

méritent<br />

d’être construites<br />

au plus près <strong>des</strong><br />

salariés comme<br />

sur l’énergie et<br />

l’actualité le justifi e<br />

encore plus, sur le<br />

fret par exemple qui<br />

n’est pas uniquement<br />

une bataille de cheminots<br />

ou encore avec nos<br />

camara<strong>des</strong> de la Chimie. Je ne développe<br />

pas.<br />

Ce travail s’inscrit dans une démarche<br />

et les résolutions du 49ème congrès<br />

confédéral visant au décloisonnement<br />

et on est parfois étonné de la frilosité<br />

de certains pour aller plus vite et<br />

plus loin dans cette démarche. Nous<br />

manquons souvent d’audace pour<br />

aller de l’avant. Nous sommes trop<br />

arc-boutés sur <strong>des</strong> périmètres ou <strong>des</strong><br />

champs d’intervention fi gés et cela ne<br />

correspond pas ou plus au vécu <strong>des</strong><br />

salariés. Par ailleurs, il ne s’agit pas<br />

d’opposer les batailles confédérales<br />

les unes aux autres. Oui, il faut se<br />

battre pour maintenir et développer<br />

<strong>des</strong> services publics de qualité, ouverts<br />

à tous quelles que soient leurs<br />

origines ou leurs revenus.<br />

Mais plutôt que de passer sans cesse<br />

d’un sujet à l’autre, n’y a-t-il pas besoin<br />

de convergences et d’harmonisation,<br />

de complémentarité et de prises<br />

d’initiatives au niveau confédéral ?<br />

Agir de la sorte, ce n’est ni faire à la<br />

place, ni globaliser mais encourager<br />

et accélérer les décisions du dernier<br />

congrès de Nantes et les résolutions<br />

qui y ont été votées.<br />

Cette bataille sur l’avenir de l’industrie,<br />

nous voulons également qu’elle<br />

prenne une autre dimension en Europe<br />

et dans le monde. Nous avons<br />

eu une initiative le 30 mars dernier à<br />

Montreuil avec nos camara<strong>des</strong> espagnols,<br />

belges, italiens, portugais et<br />

allemands. Nous aurons l’occasion<br />

d’y revenir mercredi prochain dans<br />

un cadre plus large puisque y participeront<br />

<strong>des</strong> camara<strong>des</strong> d’autres<br />

continents. Nous pensons que là<br />

aussi, <strong>des</strong> expériences concrètes<br />

et solidaires sont possibles au-delà<br />

de nos frontières. Un camarade <strong>des</strong><br />

Commissions Ouvrières espagnoles<br />

travaillant chez Opel, nous disait lors<br />

de la journée du 30 qu’il fallait se sortir<br />

d’une logique de concurrence entre<br />

salariés et organisations syndicales<br />

où lorsqu’un plan de restructuration<br />

est annoncé dans un groupe, c’est du<br />

chacun pour soi avec au fi nal <strong>des</strong> suppressions<br />

d’emplois pour tous. Nous<br />

vivons bien évidemment <strong>des</strong> mobilisations<br />

à l’échelle européenne mais<br />

encore plus qu’au niveau national,<br />

elles sont en réaction d’un projet de<br />

restructuration comme nous l’avons<br />

vécu chez Siemens, General Motors,<br />

Areva et d’autres. <strong>La</strong> diversité et le


pluralisme syndical en Europe et dans<br />

le monde, ne peuvent être <strong>des</strong> handicaps<br />

ou <strong>des</strong> freins à <strong>des</strong> constructions<br />

alternatives et <strong>des</strong> batailles. Si nous<br />

ne voulons pas que l’on impose un<br />

modèle de syndicalisme, nous devons<br />

nous aussi accepter la diversité et les<br />

conceptions <strong>des</strong> autres.<br />

A titre d’exemple, les échanges que<br />

nous avons eus avec nos camara<strong>des</strong><br />

brésiliens autour du projet d’achat <strong>des</strong><br />

avions Rafale, sont signifi catifs. Je<br />

suis certain que nous y reviendrons<br />

mercredi après midi. Ce sont nos<br />

patrons qui ont tout intérêt à nous opposer,<br />

ne tombons pas dans ce piège<br />

grossier.<br />

<strong>La</strong> bataille pour le mieux disant social<br />

partout sur la planète doit être la<br />

base de nos échanges syndicaux. <strong>La</strong><br />

FEM et la FIOM, les fédérations européennes<br />

et mondiales <strong>des</strong> métallurgistes,<br />

peuvent nous permettre d’avoir<br />

ces coopérations et ces luttes convergentes<br />

si en leur sein et organismes<br />

de direction, ces diversités sont respectées.<br />

C’est le sens du travail réalisé<br />

le 30 mars dernier avec nos camara<strong>des</strong><br />

belges du MWB, espagnols<br />

<strong>des</strong> commissions ouvrières, portugais<br />

de Fequimetal et italiens de la CGIL et<br />

que nous avons prévu de prolonger.<br />

Développement de l’emploi et augmentation<br />

<strong>des</strong> salaires vont de pair.<br />

Dans ce domaine aussi, il y a eu <strong>des</strong><br />

luttes gagnantes et particulièrement<br />

dans la continuité du confl it <strong>des</strong> retraites.<br />

Les salaires et le pouvoir<br />

d’achat restent une <strong>des</strong> préoccupations<br />

majeures de nos collègues de<br />

travail. Pour preuve, cette thématique<br />

revient sur le devant de la scène<br />

jusqu’au plus haut niveau de l’Etat.<br />

Le président de la République veut<br />

nous refaire le coût de sa campagne<br />

électorale de 2007 en se présentant<br />

comme le défenseur du pouvoir<br />

d’achat, rappelez vous de son tristement<br />

célèbre « travailler plus pour<br />

gagner plus ».<br />

Pour cela, il revient même sur les lieux<br />

du délit, dans les Ardennes et encore<br />

une fois, dans une entreprise de la<br />

métallurgie pour annoncer le versement<br />

d’une prime plafond de 1000<br />

euros présentée comme un acte de<br />

justice sociale, un rééquilibrage du<br />

partage <strong>des</strong> richesses entre les actionnaires<br />

et les salariés. D’ailleurs,<br />

plus le temps avance et moins les modalités<br />

de versement de cette prime<br />

sont claires. Personne n’est dupe<br />

sur les réelles intentions de Sarkozy,<br />

les échéances électorales se rapprochent.<br />

Parler prime pour les salariés<br />

au moment où l’on allège l’impôt sur<br />

la fortune, la fi celle est un peu grosse.<br />

Le président de la République évoque<br />

une prime et non pas <strong>des</strong> augmentations<br />

toujours attentif qu’il est aux<br />

exigences patronales et le discours<br />

sur la compétitivité <strong>des</strong> entreprises.<br />

Les problèmes de pouvoir d’achat ne<br />

peuvent être éludés dans un contexte<br />

de hausse importante <strong>des</strong> prix comme<br />

ceux évidemment <strong>des</strong> transports et<br />

<strong>des</strong> carburants mais aussi de l’énergie<br />

avec le gaz et l’électricité. Bref de<br />

tous les produits de première nécessité.<br />

Le pouvoir d’achat et les salaires<br />

sont donc au cœur <strong>des</strong> débats et <strong>des</strong><br />

luttes, je l’ai dit.<br />

C’est vrai malgré une forte pression<br />

du pouvoir et du patronat sur ce<br />

qu’ils appellent « le coût du travail ».<br />

Cette bataille d’abord idéologique, qui<br />

consiste à réduire les problèmes de<br />

compétitivité de notre pays à la seule<br />

question <strong>des</strong> salaires est dangereuse<br />

et mensongères.<br />

C’est dangereux et mensonger car<br />

on s’appuie sur une étude d’un cabinet<br />

d’experts proche du Medef pour<br />

expliquer <strong>des</strong> différences de compétitivité<br />

salariales entre la France<br />

et l’Allemagne, étude qui se révèle<br />

fausse s’appuyant sur <strong>des</strong> statistiques<br />

erronées.<br />

Là où il y a une différence de salaires,<br />

c’est au niveau <strong>des</strong> dirigeants <strong>des</strong><br />

grands groupes puisque ce sont les<br />

français les mieux payés d’Europe.<br />

4 fois plus que les patrons allemands<br />

et un niveau de rémunération qui a<br />

augmenté de 7 % en 2010 avec une<br />

moyenne de 928 000 euros par an.<br />

A titre de comparaison, un salarié<br />

sur deux gagne moins de 1650 euros<br />

par mois et près de 8 millions de<br />

personnes vivent avec moins de 950<br />

euros par mois, ce qui est particulièrement<br />

le cas chez, les femmes, les<br />

jeunes et les retraités.<br />

Ces problèmes de bas salaires sont<br />

particulièrement importants dans<br />

notre champ professionnel. C’est évidemment<br />

le cas par exemple dans les<br />

services de l’automobile, où à coté<br />

<strong>des</strong> bas salaires liés au démarrage<br />

<strong>des</strong> grilles, se pose par exemple la<br />

question de la prime d’ancienneté qui<br />

n’existe pas.<br />

Mais cela est valable aussi dans les<br />

autres champs conventionnels où les<br />

minimas territoriaux sont au niveau du<br />

Smic ou en <strong>des</strong>sous comme encore<br />

dans quelques départements.<br />

De ce point de vue, ne devons nous<br />

pas revendiquer vis-à-vis de l’UIMM,<br />

une augmentation systématique et<br />

immédiate <strong>des</strong> minimas territoriaux<br />

lorsque le Smic est réévalué comme<br />

cela pourrait être le cas dans peu de<br />

temps ?<br />

15


16<br />

Nous devons porter plus haut nos<br />

repères revendicatifs comme celui<br />

de notre projet de grille de salaires.<br />

<strong>La</strong> diffusion de tracts nationaux, la<br />

tenue de journées d’étu<strong>des</strong> montre<br />

qu’il faut continuer à faire connaître<br />

les arguments et propositions de la<br />

CGT d’abord chez les militants et les<br />

syndiqués. Nous avons construit une<br />

grille de salaires cohérente de l’ouvrier<br />

au cadre avec <strong>des</strong> repères collectifs<br />

comme son démarrage à 1 600<br />

euros et un doublement du salaire et<br />

de la qualifi cation sur toute la carrière<br />

professionnelle.<br />

Ces repères revendicatifs permettent<br />

le débat et la construction de la revendication<br />

avec nos collègues. Avec<br />

ces repères, nous posons d’abord la<br />

question <strong>des</strong> bas salaires et <strong>des</strong> minimas<br />

et en même temps, une évolution<br />

de carrière pour tous. Les salariés de<br />

Dassault Falcon Services au Bourget<br />

ont obtenu la mise en place d’une<br />

grille de salaires partant de 1 595 euros<br />

pour un coeffi cient 140.<br />

Les salariés de Man Diesel à St Nazaire<br />

ont arraché le déblocage de la<br />

carrière <strong>des</strong> ouvriers jusqu’au coeffi -<br />

cient 285. Ces deux exemples montrent<br />

que revendiquer et gagner la<br />

reconnaissance et le paiement de la<br />

qualifi cation ne sont pas une simple<br />

utopie de la CGT.<br />

Il existe de nombreux succès autour<br />

de revendications uniformes et l’on<br />

s’en félicite. Il y a même <strong>des</strong> luttes<br />

et <strong>des</strong> succès autour de questions<br />

de primes, parfois de performance<br />

ou d’intéressement. Ils sont souvent<br />

le résultat de débats et de consultations<br />

autour de la revendication et de<br />

l’action.<br />

Doit-on pour autant remettre en cause<br />

nos repères ? Doit-on absolument dissocier<br />

paiement <strong>des</strong> qualifi cations et<br />

augmentation du pouvoir d’achat pour<br />

être compris ? Evidemment que non<br />

car nous n’avons pas une démarche<br />

opportuniste comme d’autres pourraient<br />

l’avoir en décidant seul dans<br />

un local de ce qui serait bien pour les<br />

salariés.<br />

Nous sommes plus que jamais pour<br />

la démocratie. Nous n’avons pas peur<br />

de l’avis <strong>des</strong> salariés comme nous<br />

n’avons pas peur de l’échange avec<br />

eux. Nous ne mettons jamais notre<br />

avis ou notre opinion au fond de notre<br />

poche avec notre mouchoir par-<strong>des</strong>sus.<br />

Ni avant-garde éclairée, ni béni-oui-oui,<br />

c’est comme ça que nous<br />

apprécient nos collègues.<br />

A leur écoute sans renier nos idées<br />

et nos conceptions. Je suis sûr que<br />

bon nombre d’entre vous apporteront<br />

de telles expériences dans les débats<br />

de notre congrès. Cette démarche est<br />

d’ailleurs contestée ou dévoyée par<br />

les autres organisations syndicales<br />

ou le patronat selon les enjeux.<br />

Certaines directions d’entreprise,<br />

chez GM à Strasbourg ou chez Continental<br />

à Toulouse pour ne citer que<br />

ces deux là, ont tenté de nous faire<br />

le coup de la démocratie en organisant<br />

<strong>des</strong> réfé<strong>rendu</strong>ms. Mais quand<br />

la question posée est un choix entre<br />

perdre de nombreux acquis ou perdre<br />

son emploi, cela ne s’appelle pas une<br />

consultation mais tout simplement du<br />

chantage. D’ailleurs si les patrons<br />

étaient si attentifs à l’avis <strong>des</strong> salariés,<br />

pourquoi ne pas leur demander<br />

leur avis à l’occasion <strong>des</strong> négociations<br />

obligatoires sur la question <strong>des</strong><br />

salaires par exemple alors que bien<br />

souvent ces discussions se terminent<br />

au mieux sur un constat de désaccord<br />

au pire sur une décision unilatérale de<br />

la direction.<br />

Enfi n, nous avons travaillé sur la<br />

question <strong>des</strong> conditions de travail et<br />

de la pénibilité. C’était un <strong>des</strong> enjeux<br />

du débat sur les retraites et sur lequel,<br />

là aussi, le gouvernement a biaisé et<br />

refusé de discuter le fond en confondant<br />

volontairement pénibilité et invalidité,<br />

ménageant par là même les<br />

responsabilités du patronat.<br />

Lors <strong>des</strong> dernières assises <strong>des</strong> CHS/<br />

CT qui se sont tenues, nous avons<br />

travaillé d’une part sur les risques<br />

psychosociaux et d’autre part, sur<br />

un projet d’accord national qui permet<br />

de conjuguer, reconnaissance<br />

et réparation de la pénibilité. Notre<br />

ambition, c’est de défi nir <strong>des</strong> critères<br />

qui permettent <strong>des</strong> départs en retraite<br />

anticipés dès 55 ans ou moins. Il nous<br />

faut prolonger cette mobilisation dans<br />

chaque entreprise et au niveau de<br />

l’UIMM en impliquant chaque salarié,<br />

en imposant <strong>des</strong> négociations à tous<br />

les niveaux.<br />

Faut-il rappeler que <strong>des</strong> accords existent<br />

depuis longtemps dans certaines<br />

entreprises comme la Snecma? Et<br />

que je sache, les conditions de travail<br />

ne sont pas améliorées depuis ces<br />

dernières années. Bien au contraire !<br />

Il suffi t d’aller à la rencontre de salariés<br />

dans de nombreuses entreprises<br />

pour mesurer les effets de l’organisation<br />

du travail et du lean manufacturing.<br />

A cela, il convient d’ajouter les<br />

pressions, le harcèlement autour de<br />

la politique du résultat et <strong>des</strong> objectifs<br />

intenables. Dans ce domaine également,<br />

nous avons besoin d’effi cacité.<br />

Si la dénonciation et la médiatisation<br />

de ces problèmes permettent d’attirer<br />

l’attention de nombreux acteurs et<br />

principalement les salariés, cela n’est<br />

pas suffi sant. Comme n’est pas suffi<br />

sant également de se contenter de<br />

décortiquer ou d’expliquer les stratégies<br />

patronales.


Les camara<strong>des</strong> de Renault ont travaillé<br />

sur une expérience intéressante<br />

de recherche/ action intitulée « prévenir<br />

les risques psychosociaux dans<br />

l’industrie automobile : élaboration<br />

d’une méthode d’action syndicale»<br />

qui permet d’aborder la question du<br />

travail de façon offensive en proposant<br />

une approche moins globalisante<br />

et sûrement effi cace. Une expérience<br />

qui met en évidence la nécessité de<br />

revoir en profondeur la stratégie, les<br />

mo<strong>des</strong> d’organisation et de fonctionnement<br />

qui ont conduit au fi asco de<br />

cette pseudo-affaire d’espionnage.<br />

Les camara<strong>des</strong> de Thales ont également<br />

travaillé sur ces questions<br />

avec la rédaction d’un document sur<br />

les RPS. Ces <strong>travaux</strong> méritent d’être<br />

mieux connus <strong>des</strong> militants, ils ont été<br />

présentés lors de différentes réunions<br />

nationales à la fédération.<br />

Le 28 avril dernier a certes été une<br />

étape importante pour porter plus<br />

forts ces questions de pénibilité mais<br />

cela nécessite <strong>des</strong> prolongements<br />

plus massifs et plus visibles. Nous ne<br />

sommes pas encore à la hauteur <strong>des</strong><br />

enjeux et du mécontentement.<br />

Continuer à porter cette diversité et<br />

cette cohérence revendicative reste<br />

un objectif. Ce fameux triptyque évoqué<br />

plus haut, reste plus que jamais<br />

d’actualité.<br />

Pourquoi ne pas réfl échir à une nouvelle<br />

mobilisation nationale dès la rentrée<br />

de Septembre autour du pouvoir<br />

d’achat, de l’emploi et <strong>des</strong> conditions<br />

de travail ?<br />

Je ne voudrais terminer mon propos<br />

sans évoquer les questions de vie<br />

syndicale. <strong>La</strong> préparation de notre<br />

congrès nous a permis de mettre en<br />

œuvre pour partie, un style de vie<br />

syndicale que nous souhaitons permanent.<br />

Là aussi, nous avons mis<br />

en œuvre une résolution du congrès<br />

confédéral, la 4ème. Comme quoi,<br />

on peut conjuguer la théorie et la<br />

pratique. En tenant plus de 1 100 AG<br />

ou congrès de syndicats ou d’USTM<br />

chez les actifs comme chez les retraités,<br />

nous avons pu ainsi réunir plus de<br />

20 000 syndiqués de la métallurgie y<br />

compris durant une période de forte<br />

activité revendicative. Se réunir, débattre,<br />

se confronter, n’est jamais du<br />

temps perdu. D’ailleurs, les syndiqués<br />

apprécient ces moments qui donnent<br />

confi ance. Ainsi un jeune camarade<br />

d’Airbus Nantes déclarait à l’occasion<br />

du 13 ème congrès de son syndicat :<br />

« c’était pour moi une première participation<br />

à un congrès. Ce que j’en<br />

retiens, ce sont <strong>des</strong> formidables débats<br />

qui ont eu lieu où chacun a pu<br />

exposer ses différentes idées avec<br />

une liberté totale. Après, ça a été pour<br />

moi une belle aventure humaine où<br />

j’ai pu échanger avec différentes personnes…où<br />

nos revendications sont<br />

les mêmes.<br />

En tous cas, c’est le genre d’évènement<br />

qui rapproche les camara<strong>des</strong><br />

et qui nous « rebooste » pour les<br />

prochaines luttes. Ces moments de<br />

démocratie et d’échanges, nous permettent<br />

de faire <strong>des</strong> bilans, d’évaluer<br />

collectivement ce qui va et ce qui nous<br />

fait défaut dans notre activité. Les<br />

comptes <strong>rendu</strong>s de ces AG et congrès<br />

montrent à grande échelle, tout le<br />

potentiel qui existe dans nos rangs.<br />

Cette culture de la vie syndicale, il faut<br />

la développer dans tous les groupes<br />

et sur les territoires. Nous souhaitons<br />

de ce point de vue, renforcer nos liens<br />

et nos échanges avec les délégués<br />

syndicaux centraux et les coordinateurs<br />

de groupes qui subissent les<br />

premiers, la pression <strong>des</strong> directions<br />

d’entreprise dans leur volonté d’intégrer<br />

le syndicalisme et notamment<br />

celui qui compte le plus, c’est à dire le<br />

notre. Ces dernières tentent de peser<br />

sur notre conception du syndicalisme<br />

tourné en priorité vers les syndiqués<br />

et les salariés en tentant d’institutionnaliser<br />

les relations sociales. Les<br />

agendas sociaux comme elles les<br />

nomment, sont démesurés au regard<br />

de la réalité et de la fi nalité <strong>des</strong> négociations<br />

au sein <strong>des</strong> entreprises.<br />

Pourtant, résister à ces pressions, à<br />

cette volonté de « bien représenter les<br />

salariés » constitue un vrai casse-tête<br />

pour <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> qui ont souvent<br />

l’impression d’être livré à eux-mêmes.<br />

Résister à ses pressions, c‘est souvent<br />

s’exposer à la répression patronale.<br />

Refuser de se soumettre, c’est<br />

prendre le risque d’être sanctionné ou<br />

pire, d’être licencié. Je veux saluer et<br />

apporter tout notre soutien aux militants<br />

de la fédération, et au-delà, qui<br />

sont victimes de ces attaques patronale.<br />

Permettez-moi de saluer de façon<br />

symbolique, notre jeune camarade<br />

Ahmed Berrazel de Citroën Aulnay<br />

en région parisienne, en procédure<br />

de licenciement pour fait de grève et<br />

James Perus d’Inoplast, à Flers, dans<br />

le Nord convoqué aujourd’hui pour<br />

sanction par sa direction pour faits<br />

de grève également, et puis tous les<br />

autres...<br />

Faire <strong>des</strong> représentants de la CGT,<br />

à tous les niveaux, les premiers animateurs<br />

de la vie syndicale, n’est pas<br />

une mince affaire et constitue un vrai<br />

enjeu. Il y a besoin de réfl échir et de<br />

faire évoluer la structuration de certains<br />

de nos syndicats à dimension<br />

nationale afi n de garantir une vie syndicale<br />

au plus près <strong>des</strong> syndiqués.<br />

Aller vers une structuration territoriale<br />

ou régionale ne correspond-il pas à<br />

une amélioration de la qualité de vie<br />

syndicale ? Construire ou renforcer<br />

<strong>des</strong> coordinations de groupes ou d’entreprises,<br />

non pas pour coller à la vie<br />

de l’entreprise ou aux désirs du DRH,<br />

mais pour travailler convergences et<br />

initiatives communes : n’est-ce pas<br />

là non plus une nécessité ? Pour tout<br />

cela, il faut certainement réfl échir à<br />

renforcer les liens avec la fédération<br />

par le biais de journées d’étude et de<br />

formations spécifi ques dédiées aux<br />

DSC.<br />

Je pense que nous n’avons pas<br />

suffi samment pris en compte cette<br />

question fédéralement même si <strong>des</strong><br />

choses ont été faites. Ainsi, le dossier<br />

que nous avons réalisé sur l’ensemble<br />

du champ de la négociation obligatoire<br />

dans les entreprises, est un véritable<br />

outil. Mais notre aide ne peut<br />

se limiter à <strong>des</strong> aspects juridiques. Il<br />

est urgent de corriger les manques<br />

qui sont ressentis ; cela constituera de<br />

mon point de vue, une <strong>des</strong> priorités de<br />

la nouvelle direction fédérale.<br />

Nous nous étions fi xés comme ambition<br />

de développer l’activité en territoire,<br />

département et régions, lors du<br />

dernier congrès. Je pense que nous<br />

avons franchi une véritable étape<br />

et il faut poursuivre nos efforts. A<br />

l’exemple de ce qui se fait en Mecanic<br />

Vallée où nous avons réussi à fédérer<br />

les métallos face à <strong>des</strong> tôliers organisés<br />

et structurés et cela dans une<br />

construction commune, Fédération de<br />

la Métallurgie, Unions Départementales<br />

Aveyron, Corrèze et Lot ainsi<br />

que les régions Limousin et Midi-Pyrénées.<br />

Cette expérience nous permet<br />

aujourd’hui de nous développer<br />

en nombre de syndiqués et en base<br />

organisée. Elle démontre également<br />

que nous pouvons parfaitement nous<br />

organiser sur un bassin d’emplois<br />

correspondant plus à une réalité de<br />

terrain qu’à une réalité administrative.<br />

17


18<br />

Nous avons tenu dix conférences régionales,<br />

nos conférences <strong>des</strong> USTM,<br />

permettant de travailler les synergies<br />

départementales, d’investir le champ<br />

de la négociation avec la mise en<br />

place <strong>des</strong> Commissions Régionales<br />

Paritaires de l’Emploi et de la Formation<br />

Professionnelle et de la Validation<br />

<strong>des</strong> Accords. Notre ambition et nos<br />

objectifs restent que ces conférences<br />

se tiennent dans toutes les régions<br />

et que par ailleurs, elles se tiennent<br />

de façon régulière, avant chaque<br />

congrès fédéraux par exemple. <strong>La</strong><br />

mise en place de ces animations régionales<br />

plus collectives permettant<br />

de mieux traiter certaines questions<br />

comme l’industrie, de travailler à la<br />

« régionalisation » <strong>des</strong> conventions<br />

collectives mais également la vie syndicale<br />

est un plus pour l’activité fédérale<br />

et certainement pour la réfl exion<br />

confédérale. Les coopérations qui<br />

grandissent avec les comités régionaux<br />

interprofessionnels, je devrais<br />

dire de plus en plus de comités régionaux<br />

interpro, montrent la pertinence<br />

de cette construction et de ces évolutions.<br />

Il ne s’agit pas pour nous de<br />

peser sur qui que soit ou sur telles ou<br />

telles structures de la CGT ; il s’agit<br />

tout simplement d’être effi cace et<br />

concrets dans nos actions.<br />

Ce renforcement de l’animation et de<br />

la cohésion régionale ne s’est pas<br />

opposé évidemment à la création ou<br />

la consolidation de la vie <strong>des</strong> USTM<br />

comme c’est le cas par exemple en<br />

Savoie, en Corrèze dans le Jura etc.<br />

D’autres départements comme le<br />

Rhône ont également fait évoluer<br />

leur USTM. Les camara<strong>des</strong> ont créé<br />

deux collectifs d’animations sur le département,<br />

deux USTM donc, à partir<br />

de bassins d’emplois bien identifi és.<br />

Nous pensons que d’autres évolutions<br />

de ce genre sont nécessaires,<br />

en dehors de découpages administratifs<br />

ou politiques, c’est particulièrement<br />

le cas en région parisienne avec<br />

<strong>des</strong> zones d’emplois souvent à cheval<br />

sur deux départements voire trois.<br />

Mais sûrement le cas dans beaucoup<br />

d’autres endroits, j’ai évoqué plus<br />

haut le cas de Mecanic Vallée.<br />

Vous le voyez, cette volonté d’être au<br />

plus près <strong>des</strong> syndiqués, n’est pas à<br />

géométrie variable car c’est le cœur<br />

de notre démarche et notre vie syndicale.<br />

Des camara<strong>des</strong> posent la question<br />

<strong>des</strong> moyens humains et fi nanciers<br />

supplémentaires pour la mise en<br />

œuvre de nos objectifs. Des amendements<br />

ont ainsi été déposés tant au niveau<br />

du document préparatoire qu’au<br />

niveau <strong>des</strong> statuts sur ce thème. Des<br />

camara<strong>des</strong> suggèrent d’augmenter la<br />

part fédérale de la cotisation, nous<br />

sommes aujourd’hui à 29%,<br />

pour fi nancer les activités<br />

fédérales qui<br />

comprennent<br />

les territoires<br />

et les<br />

USTM.<br />

Nous ne voulons pas évacuer cette<br />

question mais nous pensons qu’il y a<br />

besoin d’un peu de temps pour trouver<br />

un meilleur fi nancement et une répartition<br />

la plus juste et la plus équitable<br />

possible sans remettre en cause, par<br />

ailleurs, un fi nancement par les syndicats<br />

de leur outil professionnel départemental.<br />

C’est pourquoi nous vous<br />

proposons qu’un collectif regroupant<br />

notamment, <strong>des</strong> animateurs d’USTM<br />

et de régions, se mette en place à<br />

l’issue du congrès et fasse <strong>des</strong> propositions<br />

à la nouvelle direction fédérale<br />

avant fi n novembre 2011.<br />

Cet état d’esprit nouveau, nous avons<br />

également pu le vérifi er le 9 février<br />

dernier lors <strong>des</strong> assises <strong>des</strong> jeunes.<br />

Réunir plus de 200 jeunes métallos a<br />

constitué un évènement pour la fédération<br />

et au-delà. Vous en avez eu un<br />

aperçu dans le fi lm qui vous a été présenté<br />

et je suis sûr que nous en aurons<br />

une vision grandeur nature, mercredi<br />

matin. Les jeunes CGT ont <strong>des</strong><br />

exigences et <strong>des</strong> ambitions pour notre<br />

organisation, pour leur organisation.<br />

Ils veulent y prendre leur place, toute<br />

leur place. Ne nous en plaignons pas.<br />

Ils sont les mieux placés pour évoquer<br />

le chômage ou la précarité, les bas<br />

salaires et les problèmes de logement<br />

parce qu’ils sont en première ligne<br />

face à tous ces problèmes.<br />

Ils découvrent bien souvent comment<br />

fonctionne la CGT, ses structures et je<br />

dois dire qu’ils sont parfois déçus car<br />

ils nous surestiment. Ça ne va souvent<br />

pas assez vite. Ils veulent donc<br />

prendre <strong>des</strong> responsabilités dans les<br />

syndicats, les groupes, les USTM et<br />

à la fédération mais à condition évidemment<br />

qu’on les laisse s’exprimer<br />

et intégrer les équipes de direction.<br />

Ils ne remettent pas en cause le travail<br />

<strong>des</strong> moins jeunes mais ils veulent<br />

juste que la CGT évolue afi n que nous<br />

soyons au diapason avec toutes les<br />

générations qui la composent. Voilà<br />

ce que disait le jeune camarade qui<br />

a conclu les assises <strong>des</strong> jeunes métallos,<br />

le 9 février dernier : «le collectif<br />

jeune n’a pas la capacité de vous dire<br />

comment répondre à toutes vos interrogations<br />

car notre rôle n’est pas de<br />

vous donner <strong>des</strong> ordres. C’est en fait à<br />

chacun de nous de réfl échir à la façon<br />

dont nous pourrons apporter le changement<br />

dans nos entreprises et dans<br />

nos structures syndicales locales. Il<br />

ne suffi t d’ailleurs pas de demander<br />

les moyens de se battre ; c’est à nous<br />

de nous en emparer pour construire le


changement de demain.» Belle perspective,<br />

n’est ce pas ?<br />

Nous avons également tenu <strong>des</strong><br />

Assises sur l’égalité professionnelle<br />

avec plus de cent participantes et<br />

participants à l’initiative du collectif<br />

fédéral en Juin 2010 et la réalisation<br />

d’une enquête à laquelle 280 camara<strong>des</strong><br />

ont répondu. Même si nous<br />

avons progressé, les inégalités de<br />

traitement liées au genre, ne sont<br />

pas suffi samment évoquées dans les<br />

syndicats et dans les IRP. Le module<br />

de formation fédéral, n’est pas assez<br />

utilisé alors qu’il est un outil précieux<br />

et effi cace. Plus globalement, c’est<br />

la place <strong>des</strong> femmes et de leur rôle,<br />

dans la société, dans les entreprises<br />

et dans la CGT que nous devons<br />

nous poser. Il est facile, trop facile<br />

pour une fédération comme la notre,<br />

ses militants de se dire que nous ne<br />

sommes pas concernés compte tenu<br />

de la faible proportion de femmes<br />

dans la profession. Nos camara<strong>des</strong><br />

sont trop souvent mal écoutées ou<br />

trop peu entendues dans nos réunion<br />

ou nos initiatives trop souvent organisées<br />

par et pour <strong>des</strong> hommes. Cette<br />

question n’est pas un phénomène de<br />

mode. Nous assistons à une véritable<br />

attaque contre les droits <strong>des</strong> femmes<br />

dans de nombreux domaines. Je<br />

suis sûr que malgré une trop faible<br />

présence au congrès à mon gout,<br />

les copines qui sont dans la salle, ne<br />

manqueront pas de se faire entendre<br />

durant la semaine.<br />

Je voulais terminer cette intervention<br />

sur un autre aspect qui montre<br />

la bonne santé de notre fédération.<br />

Il y avait évidemment les résultats<br />

aux élections professionnelles où<br />

nous progressons dans 9 cas sur<br />

dix. Ces résultats sont médiatisés<br />

que d’autres, dans certaines entreprises<br />

publiques par exemple, mais<br />

ils comptent tout autant. Nous avons<br />

besoin d’affi ner notre connaissance<br />

grâce à vos informations et la mise en<br />

ligne de ces résultats. Mes chers camara<strong>des</strong>,<br />

depuis trois ans, les années<br />

de référence étant 2007/2008/2009,<br />

nous avons progressé de 1 291 adhérents<br />

soit plus de 2 %, nous sommes<br />

exactement 63 837 adhérents et cela<br />

dans un contexte de suppressions ou<br />

d’externalisation <strong>des</strong> emplois dans<br />

notre profession, moins 250 000 emplois<br />

durant cette même période. Ces<br />

chiffres positifs correspondent à tous<br />

les efforts réalisés par les militants<br />

notamment durant les nombreuses et<br />

régulières pério<strong>des</strong> dédiées spécifi -<br />

quement à la syndicalisation.<br />

15 740 adhésions ont été réalisées<br />

durant ces trois années. Ces bons<br />

chiffres doivent nous encourager à<br />

faire toujours plus et mieux, car du<br />

nombre <strong>des</strong> syndiqués dépend l’effi -<br />

cacité, le rayonnement et la démocratie<br />

de notre organisation. Force est<br />

de constater que ces adhésions, sont<br />

essentiellement réalisées lorsque<br />

nous organisons <strong>des</strong> temps forts, les<br />

semaines de syndicalisation. Nous en<br />

avons tenu 9 au total, ces trois dernières<br />

années.<br />

Dans ce domaine aussi, il y a besoin<br />

de croiser les expériences, les bilans<br />

<strong>des</strong> uns et <strong>des</strong> autres. Un module de<br />

formation est en place à la fédération,<br />

il est disponible pour tous ceux et<br />

toutes celles qui le souhaitent.<br />

• Quel accueil réservons-nous à ces<br />

nouveaux syndiqués ?<br />

• A quelle formation ont ils droit et<br />

comment leur suggère t’on d’y participer<br />

?<br />

• A quelle information ont-ils droit,<br />

notamment de la part de la presse<br />

CGT, Ensemble bien sûr mais aussi<br />

la NVO ?<br />

Mettre en avant ces efforts ne doit pas<br />

nous empêcher de cibler nos diffi cultés<br />

pour mieux nous déployer.<br />

Nous avons encore trop de réticences<br />

à nous adresser aux ingénieurs,<br />

cadres et techniciens d’un point de<br />

vue revendicatif d’abord mais encore<br />

plus quand il s’agit de syndicalisation.<br />

Nous avons sûrement tendance à<br />

conforter ces catégories dans l’idée<br />

que la CGT, ce n’est pas pour eux. Il<br />

faut rectifi er cela d’urgence et ne pas<br />

uniquement s’inquiéter de l’évolution<br />

sociologique lors de la négociation<br />

<strong>des</strong> protocoles électoraux et l’évolution<br />

<strong>des</strong> sièges à pourvoir dans les<br />

2ème et 3ème collèges.<br />

Le congrès de l’UFICT, qui s’est tenu<br />

en décembre dernier, a constitué<br />

un temps fort de la préparation du<br />

congrès de la Fédération. Il a permis<br />

de mieux identifi er les problématiques<br />

et les revendications dont sont porteurs<br />

les ingénieurs, cadres et techniciens.<br />

<strong>La</strong> question qui nous est posée<br />

collectivement, c’est comment ces<br />

questions sont portées à la connaissance<br />

du plus grand nombre car le<br />

nombre de syndicats ou sections syndicales<br />

ne permet pas de s’adresser<br />

à l’ensemble de ces salariés. Est-ce<br />

que la CGT, ce n’est pas l’affaire <strong>des</strong><br />

ingénieurs et <strong>des</strong> cadres et est-ce que<br />

les ingénieurs et cadres, ce n’est pas<br />

l’affaire de la CGT ? En proposant une<br />

semaine de syndicalisation du 14 au<br />

17 juin prochain en direction <strong>des</strong> ICT,<br />

nous répondons à ces deux questions.<br />

Si le contexte est différent, il en est<br />

de même pour la continuité syndicale<br />

et plus globalement sur la syndicalisation<br />

<strong>des</strong> retraités, qui doit rester<br />

une de nos obsessions. Nous continuons<br />

de perdre sept syndiqués sur<br />

dix quand nos camara<strong>des</strong> partent en<br />

retraite. Le départ massif à la retraite<br />

d’environ 70 000 métallurgistes par an<br />

et parmi eux de nombreux syndiqués<br />

et militants, nous oblige à rectifi er<br />

sérieusement le travail en commun<br />

dans ce domaine. On l’a dit souvent,<br />

le syndicalisme ne s’arrête pas avec<br />

la carrière professionnelle, les revendications<br />

non plus d’ailleurs même si<br />

je suis convaincu que l’on peut militer<br />

différemment et surtout à un autre<br />

rythme.<br />

L’UFICT et l’UFR sont <strong>des</strong> outils de<br />

la Fédération, ils ont une autonomie<br />

de direction et de décisions mais il y<br />

a besoin de travailler à toujours plus<br />

de cohérences dans toutes nos initiatives<br />

et toutes les activités de la<br />

fédération. Il n’y a pas «d’annexes»<br />

de la Fédération ou plusieurs fédérations.<br />

Le décloisonnement de nos<br />

activités, de nos plans de travail permet<br />

d’éviter <strong>des</strong> pertes de temps, <strong>des</strong><br />

redondances et surtout de gagner en<br />

effi cacité.<br />

Chers camara<strong>des</strong>, j’ai essayé le<br />

plus brièvement possible, de pointer<br />

quelques enjeux de la période,<br />

de vous faire part de quelques expériences<br />

intéressantes mais aussi<br />

d’interrogations, de questions ou<br />

de doutes. Je suis sûr que certains<br />

d’entre vous, ne manqueront pas de<br />

compléter ce propos liminaire.<br />

Ce congrès doit nous permettre de<br />

franchir ces nouvelles étapes pour aller<br />

vers de nouvelles conquêtes dans<br />

cette démarche dynamique qui nous<br />

caractérise. Je suis sûr que nous serons<br />

à la hauteur de ces enjeux et de<br />

ces défi s.<br />

Je laisse à présent la place aux débats.<br />

Vive notre 39ème congrès fédéral,<br />

vive la CGT !<br />

19


20<br />

Hommage aux disparus<br />

Jean-François CARE<br />

Secrétaire général de l’IHS – Métallurgie CGT<br />

Mesdames, Messieurs,<br />

Chers Amis invités et internationaux<br />

Chers camara<strong>des</strong> délégués <strong>des</strong> syndicats<br />

Conformément à la longue tradition<br />

ouvrière d’ouverture du congrès, il<br />

s’agit dans cette première séance de<br />

saluer la mémoire de celles et ceux<br />

qui nous ont quittés depuis le dernier<br />

congrès de Lyon.<br />

<strong>La</strong> longue liste <strong>des</strong> disparus ne pouvant<br />

être réalisée, nous ne citerons<br />

que les dirigeants du Comité Exécutif<br />

fédéral, de l’UFICT et du CN de l’UFR.<br />

A ce moment vous avez certainement<br />

une pensée pour celles et ceux qui,<br />

autour de vous, en tant que syndiqués,<br />

élus et mandatés, grévistes et<br />

sympathisants, manquent à l’appel<br />

victimes <strong>des</strong> conditions de travail inhumaines,<br />

dégradantes, de poisons<br />

industriels ou de trop nombreux accidents<br />

du travail.<br />

L’Organisation Internationale du Travail<br />

recense 2,3 millions de personnes<br />

qui meurent chaque année dans le<br />

monde du travail dont 360.000 d’accidents<br />

du travail et 1,95 million de<br />

maladies professionnelles, d’après<br />

les chiffres offi ciels du Ministère du<br />

Travail ; on imagine la réalité <strong>des</strong><br />

chiffres que cache le patronat. On<br />

assiste désormais à une gestion patronale<br />

<strong>des</strong> suici<strong>des</strong> comme le montre<br />

une note interne de l’entreprise nationale<br />

SNCF : « Si l’on transpose les<br />

données statistiques générales à la<br />

SNCF on pourrait s’attendre à environ<br />

50 suici<strong>des</strong> de cheminots par an ».<br />

Si chacune, chacun d’entre eux<br />

étaient guidés par <strong>des</strong> préoccupations<br />

syndicales diverses : salaire,<br />

conditions de travail, internationalisme,<br />

œuvres sociales composantes<br />

de notre syndicalisme unitaire et<br />

de classe, ils avaient comme point<br />

commun la volonté d’aboutir à une<br />

transformation sociale radicale de<br />

notre société. Le refus de la division<br />

de classe ouvrière et donc un combat<br />

pied à pied contre l’extrême droite et<br />

ses thèses antisociales.<br />

Au cours de leur vie militante, elles et<br />

ils ont connu la souffrance de la torture<br />

dans les camps d’extermination<br />

nazis souvent pourvus par la police<br />

française de Vichy et les délateurs<br />

fascistes. Ils ont combattu les armes<br />

à la main au péril de leur vie ; pour<br />

d’autres plus tard ils ont affronté l’OAS<br />

dans les années 55/60, puis le SAC<br />

en 70/80, et aussi la CFT syndicat<br />

fasciste dissout après l’assassinat de<br />

Pierre Maître ici à Reims au piquet de<br />

grève CGT <strong>des</strong> Verreries mécaniques<br />

en 1977. Enfi n les listes lepénistes<br />

aux dernières prud’homales.<br />

Le capitalisme tue, le fascisme aussi.<br />

Les idées du FN n’ont pas de place<br />

dans la CGT. C’est le message qu’ils<br />

nous ont laissé et qu’il nous faut porter<br />

aujourd’hui de manière massive.<br />

Nos disparus ont, avec de très nombreux<br />

syndiqués hommes et femmes,<br />

et les salariés acteurs <strong>des</strong> conquêtes<br />

sociales, forgé le socle social de notre<br />

pays et défendu les piliers de la République<br />

: « Liberté, Egalité, Fraternité ».<br />

Monique PARIS<br />

Jeune écolière en 1943 à l’école primaire<br />

de Levallois, elle refuse de signer<br />

la lettre <strong>des</strong> enfants au Maréchal<br />

Pétain. Soudeuse chez Jaeger, elle<br />

organise la lutte et gagne <strong>des</strong> augmentations<br />

de salaire et le passage<br />

P1.<br />

Elle milite pour l’organisation <strong>des</strong> Comités<br />

d’Elus contre la division syndicale<br />

de FO en 1947. C’est Ambroise<br />

CROIZAT qui l’appelle comme secrétaire<br />

fédérale le 1 er juin 1950. Elle est<br />

aux premiers rangs dans la guerre<br />

froide, l’invasion de la Hongrie, les<br />

guerres d’Indochine et d’Algérie, la<br />

5ème République de De Gaulle en<br />

1958 et le mouvement révolutionnaire<br />

de 1968 avec Jean BRETEAU.<br />

Membre du PCF, elle était engagée<br />

dans la bataille pour la Paix et le Désarmement.<br />

Après ses responsabilités<br />

à la FTM elle travaille ardemment à<br />

France-URSS aux côtés D’ARAGON.<br />

Elle était avec nous le 8 février dernier<br />

sur la tombe d’Ambroise CROIZAT,<br />

lors de la cérémonie commémorative<br />

du 60ème anniversaire de sa disparition,<br />

elle nous a quittés quelques jours<br />

plus tard.


André SCHANEN<br />

Le plus ancien d’entre nous, secrétaire<br />

fédéral jusqu’en 1952 avec<br />

Ambroise CROIZAT, puis membre<br />

du Bureau Fédéral jusqu’en 1956. Il<br />

était responsable <strong>des</strong> industries électriques<br />

et connexes de la FTM. Né en<br />

1916 au Havre il est adhérent de la<br />

CGTU et du PCF en 1937.<br />

En 1943, au cœur de la résistance<br />

aux nazis il est responsable du service<br />

Radio du PCF, il est du mouvement «<br />

Combat » sous le nom clan<strong>des</strong>tin de<br />

Victor. Après avoir été moniteur électricien<br />

au centre Suzanne Masson,<br />

il reprend un emploi chez Clarville à<br />

Tonnerre où il crée la CGT, milite à<br />

l’UL et au PCF. Il fut à l’origine d’un<br />

débat important au 15 ème congrès de<br />

la FTM en 1946 pour la nationalisation<br />

complète et radicale de l’électricité<br />

conformément au Programme du<br />

CNR. Il nous a quittés en juillet 2008<br />

Eric COLOMBET<br />

Elu au CEF au 37 ème congrès, syndiqué<br />

au syndicat CGT Métaltemple de<br />

St Michel de Maurienne Parti très tôt<br />

à l’âge de 40 ans, père de 2 petites<br />

fi lles.<br />

Il a fait ses armes syndicales dans la<br />

bataille nationale contre la casse <strong>des</strong><br />

fonderies de notre pays. C’est à ce<br />

titre qu’il avait toute sa place dans la<br />

direction fédérale. Son action pour la<br />

syndicalisation <strong>des</strong> jeunes sur la base<br />

d’un syndicalisme de combat et de<br />

propositions était remarquable.<br />

Son action a contribué à aider ses<br />

amis de la SBFM à réintégrer le<br />

Groupe RENAULT.<br />

Il a disparu le 2 janvier de cette année.<br />

Michel GANE, Secrétaire de l’USTM<br />

de la Saône et Loire. Il a été membre<br />

du CEF de 1983 à 1986.<br />

Maurice GERBAUD<br />

Membre du Conseil Fédéral de la<br />

Métallurgie, il devient membre du<br />

CEF à la disparition de cette instance<br />

en1963. Il y restera jusqu’en 1976.<br />

Maurice était apprécié pour sa bonne<br />

humeur permanente, son accent aquitain<br />

prononcé mais aussi le rapport<br />

qu’il amenait dans les luttes industrielles<br />

de la Gironde et d’Aquitaine,<br />

dans les activités aéronautiques, navales<br />

et mécaniques.<br />

Compagnon de route de Roger LINET<br />

et de Jean POYART il a joué un rôle<br />

important pour infl échir les positions<br />

patronales et gouvernementales sur<br />

le contenu de la formation profession-<br />

nelle et défendre la mission primitive<br />

de l’AFPA. Maurice fut membre du Bureau<br />

de l’UFR, il nous a quittés en mai<br />

2010 à l’âge de 89 ans.<br />

Michel HYVON<br />

Membre du CEF de 1990 à 1997, il<br />

commence à travailler chez Westinghouse<br />

Sevran comme Technicien<br />

<strong>des</strong> Métho<strong>des</strong> et de Contrôle. Devant<br />

les injustices et les conditions de travail<br />

dégradantes, il adhère à la CGT.<br />

En 1987, il est membre du Bureau de<br />

l’USTM 93.<br />

Il subit le licenciement en 1987. Il est<br />

élu à la CE de l’UFICT Métallurgie,<br />

membre du Bureau avec la responsabilité<br />

<strong>des</strong> agents de maîtrise.<br />

Il est élu secrétaire général de l’USTM<br />

93 en 1989, période de luttes à Citroën<br />

Aulnay, Alsthom, Râteau la<br />

Courneuve, St Ouen, le Bourget et<br />

l’occupation de Brochot. Il s’était investi<br />

dans l’activité internationale de<br />

la FTM notamment en URSS, à Cuba,<br />

en Palestine. Il fut membre du C.A. de<br />

l’UFM.<br />

Une semaine avant sa soudaine disparition,<br />

le 8 décembre dernier, nous<br />

trinquions ensemble à l’occasion de<br />

l’inauguration du Centre de Santé<br />

Fernand <strong>La</strong>maze à l’hôpital <strong>des</strong> métallurgistes<br />

Pierre ROUQUES.<br />

Raymond NANET<br />

Il démarre son activité professionnelle<br />

comme Maréchal Ferrand, puis vendeur<br />

de matériel agricole. Il est embauché<br />

chez Broussard où il adhère à<br />

la CGT en 1966 pour devenir rapidement<br />

secrétaire du syndicat.<br />

En 1968, il est très actif à Limoges<br />

passant d’usine en usine pour élargir<br />

la lutte. En 1973 il est élu secrétaire de<br />

l’USTM du Limousin, puis membre du<br />

CEF en 1986. Ses compétences sur<br />

la régionalisation amènent les syndicats<br />

du Limousin à l’élire secrétaire de<br />

la Région CGT jusqu’à sa retraite en<br />

2001. A cette période il devient secrétaire<br />

de l’Institut d’Histoire Sociale du<br />

Limousin. Le centenaire de la CGT à<br />

Limoges était l’un de ses succès.<br />

Il nous a quittés le 23 décembre 2009<br />

Henri PUCHEUX<br />

Il est parti trop tôt à 52 ans, le 4 juillet<br />

2010. Son UL à Nay dont il fut le secrétaire<br />

souligne ses qualités humaines,<br />

sa compétence, son dévouement<br />

sans faille à la défense <strong>des</strong> salariés.<br />

Adhérent de la CGT Turboméca, il<br />

était membre du CEF et joua un rôle<br />

important dans l’investissement CGT<br />

au Comité Européen Safran. Ayant<br />

suivi son syndicat, je conserve de lui<br />

le souvenir d’un homme jovial et ouvert<br />

avec une grande fermeté et une<br />

fi délité aux principes de la CGT.<br />

Marcel SCORDIA<br />

OS à la C.G.C.T. à Paris XX ème , il adhère<br />

en 1947. Secrétaire général de<br />

l’USTM 92 et membre du Bureau de<br />

l’UD 92, Marcel entre très jeune en<br />

Résistance et militait ardemment pour<br />

la mémoire de la Résistance au sein<br />

de l’Amicale Châteaubriant-Voves-<br />

Rouillé.<br />

Pour lui ce n’était pas seulement<br />

d’avoir combattu et vaincu le nazisme,<br />

c’était aussi tout le sens, toutes les<br />

valeurs, tout le contenu <strong>des</strong> combats<br />

de la Libération avec évidemment le<br />

Programme du Conseil National de la<br />

Résistance, sécurité sociale, retraite<br />

nationalisation, droits syndicaux et<br />

de C.E. Il était impétueux contre tous<br />

ceux qui déshonoraient les résistants<br />

de la première heure, communistes<br />

comme lui, syndicalistes. Il était enthousiaste<br />

à l’idée de préparer la commémoration<br />

de Châteaubriant 70 ans<br />

après la fusillade du 22 octobre 1941,<br />

pour laquelle notre Fédération et son<br />

Collectif « Jeunes » se préparent.<br />

Il nous a quittés le 4 décembre 2009.<br />

Michel THERY<br />

Membre du CEF de 1990 à 1997, il<br />

avait fait ses premières armes syndicales<br />

dans la fonderie Franco-Belge<br />

de Merville à l’occasion du confl it<br />

de 68. Très pointu sur la maitrise de<br />

l’économie marxiste il était un formateur<br />

effi cace, et les centaines de<br />

métallos du Nord qui ont entendu ses<br />

exposés n’ignoraient plus rien de la<br />

formation du profi t capitaliste et de la<br />

valeur ajoutée.<br />

Je l’ai bien connu en tant que dirigeant<br />

de l’USTM Flandres Douaisis,<br />

ensemble nous avons participé et<br />

dirigé de nombreuses luttes : Arbel,<br />

Ressorts du Nord, Thomson Lesquin,<br />

Peugeot Lille, Renault Douai, l’incroyable<br />

aventure de Radio Quinquin.<br />

Michel, fi dèle adhérent du PCF depuis<br />

son adolescence avait quitté son Nord<br />

et en arrivant dans l’Aveyron avait repris<br />

du service à l’UL de Rodez en tant<br />

que secrétaire général, puis depuis<br />

2007 à l’USR CGT.<br />

Il nous a quittés en mars 2011.<br />

Roger VAYNE<br />

Né en 1929, la guerre le frappe à 15<br />

ans avec la déportation et le décès<br />

de son père à Buchenwald, avec le<br />

décès de son oncle, fusillé au Mont<br />

21 2


22<br />

Valérien. Plus tard il passe quelques<br />

années au « petit séminaire » dont il<br />

gardera un souvenir qui le fi t exécrer<br />

défi nitivement toute hiérarchie ecclésiastique.<br />

Il reprend <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> techniques.<br />

Il sortira diplômé de l’ETACA<br />

puis entrera dans l’aéronautique<br />

chez <strong>La</strong>pipe et Wittman comme chef<br />

d’atelier. C’est là qu’il est confronté à<br />

l’exploitation et aux diffi cultés d’engagement<br />

particulières à l’encadrement.<br />

Devenu permanent de la Fédération<br />

CGT de la Métallurgie au milieu de la<br />

décennie 70, il sera l’organisateur <strong>des</strong><br />

« mensuels » signifi cativement baptisés<br />

« collaborateurs » par le patronat,<br />

une activité qui se développera dans<br />

les entreprises jusqu’en 68 autour du<br />

journal « Le Point de Vue <strong>des</strong> ETDA »,<br />

autrement dit les <strong>des</strong>sinateurs techniciens,<br />

employés et agents de maitrise<br />

; une expérience qui lui fera apprécier<br />

toute la portée de la décision<br />

de la CGT, après la création de l’UGIC<br />

en 1964, d’étendre son activité aux<br />

techniciens.<br />

Enthousiaste, Roger deviendra<br />

membre du Bureau de l’UGICT et<br />

sera, en tant que membre du Bureau<br />

Fédéral <strong>des</strong> métaux, un <strong>des</strong> principaux<br />

artisans avec Pierre-Louis MAR-<br />

GER et Michel DAUBA de la mise en<br />

place de l’UFICT métallurgie en 1973.<br />

C’est à ce titre qu’il négociera face à<br />

l’UIMM la grille de classifi cations actuellement<br />

en vigueur dans les entreprises<br />

de la métallurgie.<br />

Roger consacrera ses compétences<br />

à diriger <strong>des</strong> entreprises coopératives<br />

suivies par la CGT : il sera successivement<br />

directeur de la Manufacture<br />

Pilote à Berck dans le Pas de Calais,<br />

de Chaix en Seine St Denis…Il ira<br />

même jusqu’à être importateur d’équipements<br />

de machinisme agricole de<br />

RDA.<br />

En maison de retraite médicalisée<br />

depuis 2004, il s’est éteint le 30 novembre<br />

2010. Nous garderons de lui<br />

le souvenir d’un militant Cégétiste et<br />

Communiste résolu, attachant, un tantinet<br />

provocateur face aux tendances<br />

ouvriéristes quand il les décelait.<br />

Gérard QUINQUENET<br />

Parti lui aussi trop tôt à l’âge de 56<br />

ans, il démarre son travail à la société<br />

d’Optique, Précision Electronique et<br />

Mécanique dans le 20 ème arrondissement<br />

de Paris.<br />

Il adhère à la CGT en 1977. Il est élu<br />

membre de la CE de l’UFICT Métallurgie<br />

au 1 er congrès de celle-ci en 1980.<br />

En 1981, il est élu secrétaire de<br />

l’USTM de Paris et donc au CA de<br />

l’UFM et au CA de l’Association Ambroise<br />

Croizat. Il est appelé à la Commission<br />

Départementale de l’UGICT<br />

en 1982, il est élu membre du Bureau<br />

de l’UFICT. Il aura la responsabilité<br />

<strong>des</strong> parutions de l’UFICT dans l’encart<br />

« Options », il participe à la création<br />

de la « lettre » de l’UFICT.<br />

En 1993, il intègre le secteur communication<br />

de la FTM, il avait la réputation<br />

de la perfection pour le Courrier<br />

Fédéral, JP Elbaz et Sandra en témoigneront.<br />

L’engagement syndical<br />

de Gérard était couplé avec son engagement<br />

politique au PCF depuis<br />

1972. Sa journée débutait immanquablement<br />

par la lecture du journal<br />

« l’Humanité ».<br />

Il nous a quittés en septembre 2008.<br />

Nous n’oublions pas ces camara<strong>des</strong><br />

membres <strong>des</strong> collectifs fédéraux disparus.<br />

Claude BEGUELIN<br />

Il était de l’Aéronautique SNCASO,<br />

secrétaire de l’USTM de la Seine<br />

après Georges Marchais. Avec Jean<br />

Desmaison ils avaient convaincu les<br />

syndicalistes anglais d’appuyer la<br />

construction du Concorde, ce qui lui<br />

avait valu la déclaration du Général<br />

Puget directeur de l’entreprise « je<br />

dois rendre un tribut tout particulier<br />

aux organisations syndicales françaises<br />

qui sont à la base du revirement<br />

britannique ».<br />

Il nous a quittés en décembre 2008<br />

Pascal BORELLI était de Dassault St<br />

Cloud. Membre de la CE de l’UFICT,<br />

du collectif Inter de la FD.<br />

Jojo CUSSONEAU était de Citroën<br />

Rennes, membre du C.A. de l’IHS et<br />

fondateur de l’Association<br />

Jean-Paul GUERIN, <strong>des</strong> métaux de<br />

Dunkerque, ancien secrétaire de l’UD<br />

CGT du Nord.<br />

David GINGOLD, résistant antifasciste<br />

allemand, réfugié en France, de<br />

l’USTM de Paris.<br />

Roger JAMES de l’USTM 95,<br />

membre du collectif services de l’Auto.<br />

Jean LAGUES-BAGUET, d’Alstom<br />

Tarbes, administrateur de caisse de<br />

retraites<br />

René MAGRET, ancien secrétaire du<br />

syndicat <strong>des</strong> Chantiers de St Nazaire<br />

Bernard DELASALA de la CETIM<br />

Senlis, secrétaire de l’UD de l’Oise<br />

Jean-René KEROUREDAN, membre<br />

de la Direction de l’UFICT et de l’UGICT.<br />

Louis BOUYER d’Hispano Suiza,<br />

ancien secrétaire de l’UFR<br />

Jean CHEVREUX du Conseil National<br />

de l’UFR.<br />

Victor DIVRECHY d’Usinor Denain,<br />

du Conseil National de l’UFR.<br />

Pierre DUPUY, PAM Fumel, du<br />

Conseil National de l’UFR.<br />

Robert RATIER, du Conseil National<br />

de l’UFR.<br />

Jean-Pierre SAJOUS du Conseil<br />

National de l’UFR.<br />

Jean-Pierre ZSAFRAN d’Hispano le<br />

Havre, du Conseil National de l’UFR.


Notre ami José JUSTE membre de<br />

la Commission Exécutive Confédérale,<br />

responsable du secteur orga de<br />

la CGT.<br />

Des Métallos amis, fi dèles à leur fédération.<br />

Denise CAGNE, épouse de Bernard<br />

CAGNE.<br />

Jacqueline COSTE, fi lle d’Alfred<br />

COSTE.<br />

Guy DUCOLONE, député <strong>des</strong> Hauts<br />

de Seine.<br />

Simone GILLOT, résistante, épouse<br />

d’Auguste GILLOT.<br />

Des amis de longue date qui ont parcouru<br />

un long chemin avec les Métallos.<br />

Jacques GRINSNIR, avocat.<br />

Raymonde LINET, épouse de Roger<br />

LINET.<br />

Max NEVERS, codétenu avec Roger<br />

LINET au Struthof seul camp d’extermination<br />

en France, puis à Dachau-Allach<br />

et Auswitz-Birkenau, président de<br />

l’association du Natzweiller-Struthof<br />

Joseph SANGUEDOLCE, dirigeant<br />

de la fédération du Sous-Sol CGT,<br />

Maire Communiste de Saint Etienne<br />

déterminant dans la bataille de Manufrance.<br />

Enfi n, notre camarade Jackie PER-<br />

LOT de la CGT Arthur Martin, secrétaire<br />

de l’USTM de REIMS, puis de<br />

l’UD de Haute Marne, administrateur<br />

de la FSGT, dirigeant du PCF de ce<br />

département, élu en 1977 sur la liste<br />

de Claude LAMBLIN, Maire Communiste<br />

de REIMS.<br />

Elisabeth ACHET<br />

L’actualité m’amène à vous proposer de joindre dans un même hommage nos<br />

camara<strong>des</strong> militants disparus et ceux qui ont donné leur vie, ces derniers temps,<br />

pour <strong>des</strong> causes qui les dépassent. Je pense entre autres aux volontaires morts<br />

à la centrale de Fukushima ainsi qu’à tous les morts <strong>des</strong> révolutions pour la<br />

démocratie dans le monde arabe. Pour eux tous, je vous invite à une minute de<br />

silence.<br />

Une minute de silence est observée.<br />

A l’issue de cette première séance, je propose à l’ensemble <strong>des</strong> délégués de<br />

visiter l’espace Exposition industrielle, commerciale et culturelle, avec le bureau<br />

du Congrès, et de participer à son inauguration, présidée par Anna Poissy du<br />

syndicat Rakon Argenteuil et Michel Ducret du syndicat Honeywell Condé-sur-<br />

Noireau.<br />

Je vous précise aussi que la Mairie de Reims nous invite tous, à 22 h 30, à une<br />

animation son et lumière qui se tiendra devant la cathédrale dans le cadre de son<br />

huit-centième anniversaire.<br />

Election de la présidence de la deuxième séance<br />

Pour la deuxième séance sont proposées les candidatures de Philippe Verbeke<br />

(présidence), Blandine Bénarbia (vice-présidence) et Pascal Guinet.<br />

<strong>La</strong> proposition est adoptée à l’unanimité.<br />

23 2


24<br />

2 ème séance<br />

Débat général<br />

Nicolas CAZALIS,<br />

Minitubes Grenoble<br />

Notre syndicat est jeune puisqu’il<br />

n’a que deux ans d’existence. Dès<br />

sa création, nous avons engagé une<br />

démarche de consultation auprès <strong>des</strong><br />

salariés toutes catégories confondues.<br />

Notre première date importante<br />

fut le 19 mars 2010, lorsque nous<br />

avons déposé un préavis contre la<br />

réforme <strong>des</strong> retraites et que 45 % <strong>des</strong><br />

salariés de l’entreprise ont débrayé,<br />

puis nous avons poursuivi le confl it à<br />

l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise.<br />

Nous avons ensuite organisé<br />

un nouveau débrayage pour protester<br />

contre le licenciement d’un salarié à<br />

qui l’on reprochait d’avoir pris quatre<br />

cafés dans la journée et 96 salariés<br />

sur les 142 présents sur le site (dont<br />

<strong>des</strong> cadres) ont débrayé. Finalement,<br />

ce salarié n’a pas été licencié ni sanctionné,<br />

nous avons négocié le paiement<br />

<strong>des</strong> heures de grèves et la CGT<br />

en est ressortie renforcée. Ensuite,<br />

nous avons eu nos NOE, durant lesquelles<br />

nous avons obtenu une augmentation<br />

générale sans une heure<br />

de grève.<br />

Grâce à tout cela, nous avons obtenu,<br />

lors de nos dernières élections professionnelles,<br />

81,74 % <strong>des</strong> voix au CE<br />

et 82,81 % <strong>des</strong> voix aux DP, aussi la<br />

CFDT a disparu de notre entreprise.<br />

Nous venons même d’enregistrer cinq<br />

nouvelles adhésions et comptons<br />

aujourd’hui trente-quatre syndiqués.<br />

Tout cela montre que plus nous travaillerons<br />

avec les salariés, plus nous<br />

serons forts et reconnus.<br />

Patrice VILLERET,<br />

Fonderies du Poitou Ingran<strong>des</strong><br />

<strong>La</strong> fonderie d’aluminium où je travaille<br />

a été rachetée en janvier 2010 par le<br />

groupe français Montupet. En une dizaine<br />

d’années, ce n’est jamais que la<br />

cinquième fois que nous changeons<br />

de propriétaire mais Montupet est<br />

sans doute celui qui a appliqué la politique<br />

la plus agressivement anti-ouvrière.<br />

Depuis notre rachat par Texid,<br />

les investissements productifs ont<br />

été quasiment nuls et les effectifs ont<br />

fondu, la baisse s’étant accélérée ces<br />

deux dernières années (– 80 emplois).<br />

Insatiables, les actionnaires n’ont eu<br />

cesse de puiser dans les fi nances de<br />

l’entreprise, au point d’empêcher parfois<br />

l’usine de fonctionner faute de liquidités.<br />

Bien qu’il n’investisse pas un<br />

euro, Montupet réalise un maximum<br />

de profi ts uniquement grâce aux gains<br />

de productivité, <strong>rendu</strong> possible grâce<br />

à la dégradation de nos conditions de<br />

travail.<br />

Cette situation n’est pas spécifi que<br />

à la fonderie. Depuis <strong>des</strong> années, la<br />

plupart <strong>des</strong> entreprises de la région<br />

de Châtellerault subissent en effet<br />

une érosion continue de leurs salaires<br />

– ceux-ci n’étant pas indexés sur<br />

l’augmentation du coût de la vie – qui<br />

n’est pas compensée par les primes<br />

de participation, lorsque celles-ci n’ont<br />

pas tout simplement disparu. Face à<br />

cette situation, nous pensons qu’il est<br />

important que la Fédération formule<br />

<strong>des</strong> objectifs ambitieux et mette en<br />

avant <strong>des</strong> revendications qui visent à<br />

taper dans les caisses du patronat, en<br />

revendiquant <strong>des</strong> augmentations de<br />

salaire conséquentes, en reprenant<br />

la vieille revendication de l’échelle<br />

mobile <strong>des</strong> salaires et en exigeant<br />

l’interdiction <strong>des</strong> licenciements. Nous<br />

devons aussi imposer le contrôle de<br />

la comptabilité <strong>des</strong> entreprises par les<br />

travailleurs, ce qui permettrait de réaliser<br />

qu’il est possible d’interdire les<br />

licenciements, et même d’embaucher<br />

massivement, en réduisant le temps<br />

de travail et la pénibilité.<br />

Tous ces objectifs ne sont évidemment<br />

pas à la portée d’un syndicat<br />

isolé. Nous ne les obtiendrons pas<br />

non plus par la négociation mais par<br />

une lutte collective massive qu’il est<br />

de notre rôle de préparer.<br />

Anthony DELAUNEY,<br />

SNWM Orbec<br />

Mes doléances portent surtout sur le<br />

pouvoir d’achat. <strong>La</strong> Fédération nous<br />

donne en effet beaucoup d’outils pour<br />

travailler, comme le dernier quatrepages<br />

sur les salaires, mais il nous en<br />

manque un sur lequel nos patrons reviennent<br />

souvent : un indice sur l’évolution<br />

du coût de la vie. Il existe certes<br />

celui de l’INSEE mais il ne me semble<br />

pas pertinent car il prend en compte<br />

<strong>des</strong> produits qui ne me semblent pas<br />

essentiels. Nous aurions donc besoin<br />

d’un indice qui ne porterait que sur les<br />

produits de première nécessité et qui


efl éterait mieux l’impact de l’infl ation<br />

sur les petits salaires.<br />

Nous nous apercevons par ailleurs<br />

qu’il y a toujours sur nos fi ches de paie<br />

<strong>des</strong> allègements « Fillon ». Je rappellerais<br />

donc que ces allègements nous<br />

appartiennent et devraient nous revenir<br />

soit en salaire indirect par <strong>des</strong> cotisations,<br />

soit en salaire direct.<br />

Jean-François CHAROU,<br />

syndicat <strong>des</strong> retraités Iris bus<br />

Vénissieux<br />

Pour permettre à la jeunesse de trouver<br />

toute sa place dans notre organisation,<br />

il est nécessaire de lui transmettre<br />

<strong>des</strong> outils effi caces, pour faire<br />

notamment face à l’attaque en règle<br />

dont font l’objet les droits syndicaux.<br />

<strong>La</strong> continuité syndicale doit aussi être<br />

l’une <strong>des</strong> préoccupations de nos syndicats.<br />

Didier TESTU, PCM Pompes,<br />

secrétaire de l’USTM Angers<br />

Il y a six mois, à l’occasion de ce<br />

que le gouvernement a appelé la «<br />

réforme <strong>des</strong> retraites », nous avons<br />

assisté à une mobilisation de grande<br />

ampleur. Nous pouvons même dire<br />

que, pour la première fois depuis<br />

longtemps, une partie de la classe ouvrière<br />

a relevé la tête. Dans de nombreuses<br />

entreprises, même si nous<br />

n’avons pu reconduire le mouvement<br />

comme l’ont fait les cheminots, nous<br />

avons eu la surprise de voir de nombreux<br />

collègues qui ne débrayent jamais<br />

se mettre en grève avec nous et<br />

participer à ces manifestations d’ampleur<br />

inégalée. Dans certaines entreprises,<br />

ce sont même <strong>des</strong> intérimaires<br />

ou <strong>des</strong> cadres qui se sont déplacés.<br />

Le fatalisme que nous connaissions<br />

depuis <strong>des</strong> années a laissé place<br />

pendant quelques semaines à l’idée<br />

qu’une mobilisation de l’ensemble du<br />

monde du travail était possible. Les<br />

travailleurs ont fait une démonstration<br />

inégalée depuis longtemps de l’importance<br />

de la classe ouvrière dans la vie<br />

économique et de la force que son<br />

rôle lui confère.<br />

Ceci étant, aujourd’hui, où en est-on ?<br />

Le mouvement n’a pas permis de faire<br />

reculer le gouvernement sur son projet<br />

mais parmi tous ceux qui y ont participé,<br />

personne ne regrette de l’avoir<br />

fait. <strong>La</strong> vie militante a repris son cours<br />

avec le retour, dans notre entourage,<br />

d’idées réactionnaires (insécurité,<br />

racisme, chauvinisme…) soigneusement<br />

alimentées par tous ceux qui<br />

veulent nous faire oublier l’essentiel :<br />

la rapacité du patronat qui, confronté<br />

à la course au profi t, veut nous imposer<br />

une baisse de notre niveau de vie<br />

pour nous faire payer la crise.<br />

Dans notre vie militante de tous les<br />

jours, nous avons aussi à combattre<br />

<strong>des</strong> idées selon lesquelles il ne servirait<br />

à rien de lutter puisque cela ne<br />

changera rien, les choses ne seraient<br />

plus comme hier et les travailleurs,<br />

coincés par leurs crédits, ne pourraient<br />

plus faire grève comme avant<br />

– autant de vieilles idées tendant à<br />

décourager les militants.<br />

Face à ce constat, nous ne pouvons<br />

prédire que le mouvement de l’automne<br />

dernier est une répétition à venir<br />

d’une mobilisation générale mais<br />

nous ne pouvons qu’être convaincus<br />

de sa nécessité face à un patronat<br />

bien décidé à nous faire payer cette<br />

crise qui n’en fi nit pas, quel que soit le<br />

gouvernement à venir.<br />

Si nous en sommes réduits aujourd’hui<br />

à nous battre dans nos entreprises<br />

pour <strong>des</strong> augmentations de<br />

50 à 100 euros et à nous défendre dos<br />

au mur face à <strong>des</strong> plans de licenciement,<br />

il nous faut aussi préparer un<br />

programme revendicatif qui pourra<br />

être repris dans le cadre d’une mobilisation<br />

générale et qui empêchera<br />

le patronat de nous reprendre ce<br />

qu’il nous aura accordé. Il me semble<br />

qu’au moins trois points devraient<br />

faire partie d’un tel programme :<br />

• l’échelle mobile <strong>des</strong> salaires ;<br />

• l’interdiction <strong>des</strong> licenciements ;<br />

• le contrôle sur les comptes <strong>des</strong> entreprises.<br />

<strong>La</strong> France compte aujourd’hui sept<br />

millions de pauvres (moins de 780 euros<br />

par mois) et deux millions et demi<br />

de personnes payées au Smic.<br />

30 % <strong>des</strong> salariés à temps<br />

plein touchent moins de<br />

1,3 Smic, soit 1 630<br />

euros bruts par mois.<br />

L’indice Insee nous<br />

annonce <strong>des</strong> augmentations<br />

qui<br />

n’ont rien à voir<br />

avec la réalité<br />

que nous<br />

vivons. Or<br />

je me souviens<br />

d’une<br />

époque<br />

où la CGT<br />

élaborait<br />

son propre<br />

indice.; pourquoi<br />

ne pas le<br />

refaire ? Nous<br />

nous devons de<br />

reprendre notre re-<br />

vendication en faveur d’une échelle<br />

mobile <strong>des</strong> salaires, c’est-à-dire leur<br />

indexation sur l’augmentation réelle<br />

du coût de la vie. De plus, il nous faudra<br />

exercer un droit de contrôle sur<br />

les prix car c’est la seule garantie que<br />

ce que les patrons nous donneront ne<br />

sera pas aussitôt repris.<br />

En 2006, on pouvait estimer à 65 milliards<br />

d’euros l’ensemble <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

publiques aux entreprises (dont 90 %<br />

provenant de l’Etat). C’était plus que<br />

le budget de l’Education nationale,<br />

plus que le défi cit public et presque<br />

autant que les dépenses hospitalières.<br />

Ce chiffre était aussi supérieur<br />

à ce que les entreprises ont versé<br />

sous forme d’impôts. Alors que les<br />

entreprises licencient ouvertement<br />

pour accroître les profi ts <strong>des</strong> actionnaires,<br />

nous n’avons aucun moyen de<br />

contrôle réel sur les grands groupes<br />

et les banques. L’idée de « patrons<br />

voyous » est en fait fausse. C’est en<br />

effet l’ensemble du patronat qui spécule<br />

et qui considère ses salariés<br />

comme une variable d’ajustement. A<br />

l’heure où les bénéfi ces annoncés par<br />

les plus gran<strong>des</strong> entreprises défi ent<br />

l’imagination, nous devons dire que<br />

nous revendiquons ce que nous leur<br />

avons fait gagner.<br />

Certes, l’ensemble de ces revendications<br />

peut paraître utopique aujourd’hui<br />

mais face aux affrontements<br />

à venir, elles vont devenir une nécessité<br />

si nous ne voulons pas être laissés<br />

pour compte et voir nos conditions<br />

de travail se dégrader.<br />

25 2


26<br />

A chaque fois que nous nous sommes<br />

battus, que ce soit pour revendiquer<br />

la journée de huit heures en 1910, les<br />

congés payés en 1936 ou le relèvement<br />

massif <strong>des</strong> salaires en 1968,<br />

nous sommes fait traiter «d’irréalistes»<br />

et «d’utopistes». Mais qui le<br />

fera sinon nous ?<br />

Jean-Pierre de KUYPER,<br />

USTM Hainaut et Valenciennois<br />

Remise en cause de la retraite à 60<br />

ans, <strong>des</strong> retraites complémentaires,<br />

<strong>des</strong> acquis de la Métallurgie (lundi de<br />

Pentecôte) et <strong>des</strong> départs anticipés<br />

à 50 ans, pertes de salaire considérables<br />

liées au chômage partiel dans<br />

les entreprises dû à la crise du capitalisme,<br />

cette crise du capitalisme<br />

mondial qui entraîne <strong>des</strong> fermetures<br />

d’entreprise, <strong>des</strong> délocalisations, et<br />

<strong>des</strong> licenciements au nom de la rentabilité<br />

fi nancière pour les actionnaires<br />

toujours à la recherche <strong>des</strong> profi ts : il<br />

ne suffi t plus de condamner cette politique<br />

; il faut agir ! Tous les acquis que<br />

les anciens ont obtenu grâce à leur<br />

lutte et au blocage de l’outil de travail<br />

est remis en cause par le patronat et<br />

le gouvernement. Mais le patronat<br />

ne s’arrêtera pas là : il va s’attaquer<br />

maintenant aux RTT, ce qui veut dire<br />

que nous devrons travailler plus sans<br />

gagner un centime de plus.<br />

Il est évident que si nous nous contentons<br />

de manifester tous les trois mois,<br />

le patronat et le gouvernement se frotteront<br />

les mains d’avoir gagné, notamment<br />

sur la réforme <strong>des</strong> retraites, sachant<br />

que la Confédération ne voulait<br />

pas de la grève générale. Le patronat<br />

est très fort et ne lâchera pas. A quoi<br />

sert d’être dans la CES ? Et pour fi nir,<br />

le gouvernement passe en force et<br />

vote la remise en cause de la retraite<br />

à soixante ans, malgré <strong>des</strong> millions<br />

de salariés dans la rue : quelle belle<br />

démocratie !<br />

Fédérations et Confédération CGT,<br />

réfl échissez bien au désastre ! Cessez<br />

de prendre pour excuse la nécessité<br />

d’augmenter le nombre de<br />

syndiqués pour gagner ! Quels acquis<br />

allons-nous laisser à la prochaine génération<br />

si aucune bataille n’est menée<br />

en faveur de l’emploi industriel,<br />

<strong>des</strong> salaires, <strong>des</strong> retraites et de la<br />

protection sociale ? Il faut absolument<br />

changer les orientations de la CGT. Il<br />

est primordial d’en revenir à la lutte<br />

<strong>des</strong> classes, de mettre en place un<br />

rapport de force, de manifester et de<br />

bloquer l’outil de travail. Comme l’a dit<br />

Philippe Martinez dans son introduction,<br />

les profi ts existent. Ceux qui ont<br />

été emmagasinés depuis <strong>des</strong> années<br />

doivent être redistribués en faveur de<br />

l’emploi (une embauche pour compenser<br />

chaque départ en retraite),<br />

<strong>des</strong> salaires (Smic à 1 600 euros<br />

nets), <strong>des</strong> retraites (dès 50 ans pour<br />

les salariés ayant exercé un travail<br />

pénible, dès 55 à taux plein pour tous<br />

les autres) et pour relancer l’économie<br />

(augmentation de tous les salaires de<br />

10 %, augmentation <strong>des</strong> pensions de<br />

retraite de 300 euros). Il faut aussi<br />

stopper immédiatement le chômage<br />

partiel dans les entreprises.<br />

<strong>La</strong> guerre capitaliste, c’est leur problème.<br />

Les salariés ne sont pas responsables<br />

de cette guerre du capital.<br />

Pour une vraie orientation, votons ces<br />

revendications au 39ème congrès !<br />

Joseph CUPANI,<br />

Schneider Electric Le Fontanil,<br />

USTM de l’Isère<br />

L’année dernière, notre USTM a décidé<br />

d’acheter un camion, sur lequel<br />

nous avons installé une sono et <strong>des</strong><br />

tonneaux. Ainsi, alors que nos défi lés<br />

ressemblaient autrefois à <strong>des</strong> cortèges<br />

funèbres, ils ressemblent aujourd’hui<br />

au carnaval de Rio !<br />

Dans notre département, les salariés<br />

de Rolls-Royce ont obtenu une<br />

augmentation minimale de 70 euros<br />

grâce à seulement quelques heures<br />

de grève. Des luttes se poursuivent<br />

aussi dans le secteur de la microélectronique,<br />

qui nous ont parfois valu<br />

une syndicalisation massive chez les<br />

jeunes salariés. Les actions sur les<br />

salaires prennent donc de plus en<br />

plus d’ampleur. A chaque négociation,<br />

notre USTM consulte automatiquement<br />

tous les syndicats, ce qui nous<br />

permet de valider les accords. Nous<br />

avons aussi mis en œuvre <strong>des</strong> formations<br />

sur la santé et la prévoyance,<br />

l’économie, etc., à <strong>des</strong>tination de l’ensemble<br />

<strong>des</strong> salariés de la métallurgie<br />

de notre département. Nous mettons<br />

maintenant en place une journée<br />

d’étu<strong>des</strong> sur la mondialisation car<br />

l’enjeu de demain est bien là et nous<br />

devons nous organiser mondialement<br />

pour répliquer au patronat.<br />

Je souhaiterais enfi n dire un dernier<br />

mot sur le Front National, qui est de<br />

plus en plus présent dans les entreprises.<br />

Je pense que nous devrions<br />

mettre en place une formation pour armer<br />

nos syndiqués face à ce danger.<br />

Julien STEPHANUS,<br />

Jtekt Irigny<br />

Depuis deux ans, une jeune équipe<br />

a pris la suite <strong>des</strong> anciens dans notre<br />

syndicat. Nous avons beaucoup<br />

travaillé, organisant notamment en<br />

octobre 2009 une grève qui nous a<br />

permis d’arracher <strong>des</strong> hausses de salaire<br />

et de fortes mobilisations contre<br />

la réforme <strong>des</strong> retraites ou contre la<br />

remise en cause <strong>des</strong> 35 heures dans<br />

notre atelier. <strong>La</strong> conséquence de tout<br />

cela, c’est que nous subissons depuis<br />

l’été dernier une sévère répression<br />

syndicale.<br />

Le confl it contre la réforme <strong>des</strong> retraites<br />

a été notre premier gros confl it<br />

et il en ressort que l’unité syndicale et<br />

le travail de la CGT sur le terrain ont<br />

bien fonctionné. Malgré cela, nos mobilisations<br />

ont rapidement plafonné.<br />

Les salariés « lambda » ne s’y sont<br />

pas assez investis et c’est sans doute<br />

pour cela que nous avons patiné à<br />

partir du 22 octobre. Ce confl it a néanmoins<br />

eu le mérite de montrer qu’il<br />

existait un problème de redistribution<br />

<strong>des</strong> richesses dans notre pays et de<br />

démontrer l’irresponsabilité sociale<br />

<strong>des</strong> grands groupes du CAC 40.<br />

Parmi les axes revendicatifs proposés<br />

par Philippe Martinez, les salaires et<br />

les conditions de travail me semblent<br />

les plus porteurs auprès <strong>des</strong> jeunes.<br />

C’est pourquoi la proposition d’une<br />

mobilisation nationale sur ces deux<br />

thèmes à la rentrée doit être reprise<br />

et travaillée sérieusement, dans une<br />

logique d’unité syndicale au niveau<br />

confédéral et sur le terrain par les militants<br />

de la CGT. Cette mobilisation est<br />

nécessaire car les salariés ont besoin<br />

qu’on leur redonne confi ance et que<br />

l’on arrive à ressortir de l’apathie.<br />

Il est également de la responsabilité<br />

de la CGT de faire entendre la voix<br />

<strong>des</strong> travailleurs dans les prochains<br />

mois pour faire face au racisme<br />

d’Etat et à la campagne électorale<br />

poujadiste que nous prépare Nicolas<br />

Sarkozy pour 2012.<br />

Guy DUBOST,<br />

CNP Métaux Arles<br />

Durant la mobilisation contre la réforme<br />

<strong>des</strong> retraites comme lors <strong>des</strong><br />

révoltes dans le monde arabe est<br />

revenue la même question : « et<br />

nous, qu’avons-nous fait ? ». Comme<br />

chaque année, nous avons négocié<br />

en début d’année sur nos salaires<br />

mais n’avons obtenu que 50 à 60 euros<br />

par salarié. Mais six mois ont passé<br />

et les prix ont continué à augmenter.<br />

Nous devons donc revendiquer un<br />

ajustement systématique <strong>des</strong> salaires<br />

sur les prix, grâce à une échelle mobile<br />

<strong>des</strong> salaires basée sur un indice<br />

élaboré par la CGT. Notre Fédération


étant la plus importante de la CGT, je<br />

pense que nous pourrions organiser<br />

une mobilisation rapide sur les salaires,<br />

avec une revendication claire<br />

et uniforme (300 euros nets pour tous,<br />

par exemple) susceptible de remobiliser<br />

tous les salariés.<br />

Jean-Pierre MERCIER,<br />

PSA Aulnay-sous-bois<br />

Je souhaiterais revenir sur la notion<br />

de politique industrielle développée<br />

par la CGT. Depuis deux ou trois<br />

ans, ce sont <strong>des</strong> centaines de milliers<br />

d’emplois industriels qui ont été<br />

sacrifi és par les patrons. Mais nous<br />

ne rappelons jamais, dans nos écrits,<br />

qui décide de tout cela. Or ne pas dire<br />

ouvertement que ce sont les patrons<br />

et les actionnaires qui dirigent revient<br />

à brouiller notre langage auprès <strong>des</strong><br />

travailleurs.<br />

Revendiquer <strong>des</strong> Etats généraux<br />

de l’Industrie pour discuter avec les<br />

patrons de la politique industrielle à<br />

mener est à la fois une bonne chose<br />

et une erreur car si la France a effectivement<br />

besoin d’une politique industrielle,<br />

nous savons aussi tous<br />

pertinemment que ce n’est pas là que<br />

nous pourrons obtenir quelque chose.<br />

Au fi nal, la seule proposition qui en est<br />

ressortie est celle du patronat visant à<br />

supprimer la taxe professionnelle.<br />

Les seules fois où les ouvriers ont pu<br />

arracher quelque chose aux patrons,<br />

c’est lors <strong>des</strong> grands mouvements sociaux.<br />

Je crois donc que nous devons<br />

insister sur ce point et construire les<br />

luttes collectives qui nous permettront<br />

d’arracher <strong>des</strong> acquis à nos patrons.<br />

Les patrons nous placent constamment<br />

en concurrence, que ce soit<br />

entre nos entreprises ou avec celles<br />

<strong>des</strong> pays à bas coûts. Nous ne devons<br />

pas entrer dans ce jeu-là car la<br />

concurrence entre nous est mortelle.<br />

Il n’y a que par la lutte collective que<br />

nous pourrons nous en sortir.<br />

Gérald VERRIER,<br />

retraités de Thales Toulouse<br />

En 2040, nous passerons un tiers<br />

de notre vie à la retraite et la France<br />

comptera 18 millions de retraités, qui<br />

représenteront 50 % de l’électorat.<br />

Aujourd’hui, nous sommes 13 millions<br />

de retraités, dont 1,2 dans la Métallurgie.<br />

Suite aux réformes Balladur<br />

puis Fillon, nous avons perdu 20 %<br />

de notre pouvoir d’achat et le niveau<br />

moyen de nos pensions est de 1 065<br />

euros dans le secteur privé (900 euros<br />

pour les femmes), avec <strong>des</strong> dépenses<br />

de santé en croissance constante et la<br />

menace d’une réforme néfaste sur la<br />

perte d’autonomie. Avec un million de<br />

retraités sous le seuil de la pauvreté<br />

et 750 000 dans l’obligation de travailler,<br />

sans compter ceux qui ne peuvent<br />

plus se soigner, nous sommes<br />

bien loin <strong>des</strong> clichés sur les retraités<br />

privilégiés qui se prélassent au soleil<br />

de Marrakech ou dans les nouveaux<br />

ghettos pour seniors. Ces quelques<br />

éléments situent les enjeux et les défi s<br />

posés au syndicalisme, en particulier<br />

à la CGT, sur la place <strong>des</strong> retraités<br />

dans la société, l’utilité du syndicalisme<br />

retraité et le besoin de prolonger<br />

son adhésion pour vivre une retraite<br />

digne et solidaire.<br />

Si nous n’avons plus d’employeur,<br />

nous avons toujours en face de nous<br />

le Medef et l’UIMM qui viennent une<br />

nouvelle fois d’abaisser le niveau de<br />

nos retraites complémentaires et refusent<br />

de reconnaître la pénibilité dont<br />

les conséquences se font souvent ressentir<br />

à la retraite. C’est aussi le patronat<br />

qui nous exclut de l’entreprise à<br />

partir de 50 ou 55 ans, donc de la mutuelle<br />

et <strong>des</strong> activités du CE, et nous<br />

contraint ainsi de multiplier par trois le<br />

montant de notre cotisation santé.<br />

Nous avons donc toutes les raisons<br />

de lutter tant pour les revendications<br />

spécifi ques aux retraités que pour<br />

celles communes aux actifs et aux<br />

retraités car vos emplois et vos salaires<br />

d’aujourd’hui font nos retraites,<br />

comme notre pouvoir d’achat et notre<br />

consommation sont facteurs de croissance,<br />

donc de créations d’emplois,<br />

notamment pour les jeunes. Même<br />

si la retraite vous semble lointaine ou<br />

inaccessible, soyez convaincus que<br />

c’est dès aujourd’hui, par vos luttes<br />

pour de meilleurs salaires et <strong>des</strong> emplois<br />

stables, que vous préparez votre<br />

retraite de demain, sachant que le régime<br />

par répartition demeure le plus<br />

sûr et le plus effi cace. Mais pour cela,<br />

nous avons tous besoin d’un rapport<br />

de force beaucoup plus important et la<br />

syndicalisation, pour les actifs comme<br />

pour les retraités, demeure l’élément<br />

déterminant pour gagner ensemble de<br />

nouvelles conquêtes sociales.<br />

Quelles initiatives allons-nous prendre<br />

pour nous adresser aux 470 000 salariés<br />

de la Métallurgie qui partiront<br />

en retraite dans les cinq ans à venir.?<br />

Quelle bataille revendicative allonsnous<br />

mener pour remplacer chaque<br />

départ par une embauche et assurer<br />

la continuité syndicale, au moment où<br />

3 716 syndiqués CGT de la Métallurgie<br />

vont partir à la retraite ? Comment faire<br />

pour garder nos adhérents dans <strong>des</strong><br />

sections de retraités d’entreprise ou<br />

locales afi n de ne plus perdre 70.% de<br />

nos syndiqués lors de leur départ à la<br />

retraite et créer de nouvelles bases de<br />

retraités (plus de 65 % <strong>des</strong> syndicats<br />

d’actifs n’ont en effet pas de section<br />

retraités). Comment accueillir de nouveaux<br />

adhérents dans nos sections<br />

pour adapter notre action aux réalités<br />

<strong>des</strong> retraités d’aujourd’hui ? Comment<br />

allons-nous travailler ensemble, actifs<br />

et retraités, pour renforcer notre fédération<br />

et notre UFR qui, avec ses<br />

12 000 syndiqués, représente plus<br />

de 15.% <strong>des</strong> forces organisées de la<br />

FTM-CGT ? Enfi n, comment allonsnous<br />

utiliser les outils mis à notre disposition<br />

par notre fédération comme<br />

le livret d’accueil et de syndicalisation<br />

à <strong>des</strong>tination <strong>des</strong> retraités actuels et<br />

futurs pour s’adresser massivement à<br />

eux et leur proposer d’adhérer ou de<br />

prolonger leur adhésion ?<br />

Jean-Paul LAREGOLA,<br />

Airbus France Toulouse<br />

Lors du mouvement contre la réforme<br />

<strong>des</strong> retraites, syndicats, sympathisants<br />

et salariés ont montré leur motivation.<br />

Si nos actions n’ont pas abouti,<br />

elles ont toutefois permis de prendre<br />

conscience qu’une très grande mobilisation<br />

restait possible en France. Je<br />

pense donc qu’il faudrait utiliser ce potentiel<br />

d’énergie populaire en le coordonnant<br />

au niveau national, ce qui<br />

n’a pas été fait lors du dernier mouvement,<br />

afi n de décupler nos actions,<br />

27 2


28<br />

de les rendre encore plus fortes et de<br />

gagner sur les conditions de travail,<br />

les salaires, l’emploi et la préservation<br />

de notre industrie. Ainsi, ce ne sera<br />

pas le déclin de nos valeurs mais, je<br />

l’espère, leur prise de conscience par<br />

tous.<br />

Jacques BHUGON,<br />

CGT <strong>La</strong> Réunion<br />

Je voudrais remercier la Fédération<br />

pour son invitation qui nous permet<br />

de participer en tant que délégués aux<br />

<strong>travaux</strong> du 39 ème congrès. C’est une<br />

avancée considérable qui met fi n à<br />

notre position de spectateur pour faire<br />

de nous <strong>des</strong> acteurs.<br />

Sur l’île de la Réunion, le secteur de la<br />

métallurgie n’est représenté que par<br />

la vente et la réparation automobile. Il<br />

compte 1 122 entreprises pour 6 800<br />

salariés. 90 % de ces entreprises<br />

comptent moins de dix salariés, ce<br />

qui y limite considérablement l’action<br />

syndicale de la CGT. <strong>La</strong> CGT représente<br />

13 % de ces salariés et est la<br />

première organisation syndicale dans<br />

la branche automobile.<br />

Notre combat s’organise autour de<br />

plusieurs axes, en particulier l’application<br />

à la Réunion de la convention<br />

collective nationale <strong>des</strong> services de<br />

l’automobile pour mettre fi n à la discrimination<br />

entre les salariés de France<br />

et de la Réunion. Nous nous battons<br />

également pour une augmentation<br />

<strong>des</strong> salaires basée sur la satisfaction<br />

<strong>des</strong> besoins <strong>des</strong> travailleurs et, plus<br />

généralement, contre la politique antisociale<br />

du gouvernement.<br />

Notre présence ici ne peut que ren-<br />

forcer cette bataille par le témoignage<br />

que vous nous donnez de votre solidarité.<br />

Ce congrès doit aussi être<br />

l’occasion de renforcer davantage nos<br />

coopérations pour faire aboutir nos<br />

revendications et réussir nos actions.<br />

Frédéric PANETIE,<br />

Renault Trucks Vénissieux<br />

Dans son rapport introductif, Philippe<br />

Martinez a évoqué l’expérience que<br />

nous mettons en œuvre dans la fi lière<br />

<strong>des</strong> véhicules industriels en région<br />

Rhône-Alpes à travers un comité inter-entreprises.<br />

C’est au début <strong>des</strong><br />

années 2000 que la fédération de la<br />

Métallurgie a, dans sa proposition de<br />

convention collective <strong>des</strong> salariés <strong>des</strong><br />

industries de la Métallurgie, mis en<br />

avant l’idée de permettre à l’ensemble<br />

<strong>des</strong> salariés travaillant au sein d’une<br />

même fi lière d’avoir une instance représentative<br />

leur ouvrant <strong>des</strong> droits<br />

nouveaux dans le domaine économique<br />

et social, notamment un droit<br />

de regard sur les décisions <strong>des</strong> entreprises<br />

donneuses d’ordres.<br />

Lors <strong>des</strong> états généraux de l’Industrie<br />

en Rhône-Alpes, la CGT a fortement<br />

mis en avant cette proposition. <strong>La</strong><br />

concertation qui s’est engagée entre<br />

l’Etat, les collectivités locales, les organisations<br />

patronales et syndicales<br />

a débouché sur un rapport préfectoral<br />

qui proposait la création d’un comité<br />

inter-enterprises regroupant donneurs<br />

d’ordres et sous-traitants. Le Conseil<br />

régional de Rhône-Alpes a repris<br />

cette proposition en février 2011 et<br />

le Conseil économique et social a<br />

demandé une expérimentation dans<br />

ce domaine. Prenant appui sur ces<br />

recommandations, l’ensemble <strong>des</strong><br />

organisations syndicales a proposé<br />

une expérience dans la fi lière du véhicule<br />

industriel. <strong>La</strong> direction de Renault<br />

Trucks et le Conseil régional ont alors<br />

donné leur feu vert à la mise en œuvre<br />

de cette expérience.<br />

Une nouvelle réunion est prévue en<br />

juin avec l’ensemble <strong>des</strong> représentants<br />

organisations syndicales et<br />

patronales. Cette rencontre devra<br />

déboucher sur la détermination du périmètre<br />

couvert par le comité interentreprises<br />

et par un premier échange<br />

sur le rôle et les moyens attribués<br />

à cette instance. Nous devons être<br />

conscients qu’il s’agira d’une instance<br />

nouvelle qui renforcera le droit <strong>des</strong> salariés<br />

à intervenir dans la gestion <strong>des</strong><br />

entreprises.<br />

Cette proposition ne part pas de rien.<br />

En effet, nos camara<strong>des</strong> de Renault<br />

Trucks travaillent depuis <strong>des</strong> années<br />

sur cette question avec les USTM et<br />

le collectif régional de la Métallurgie.<br />

Plusieurs réunions ont eu lieu entre<br />

les syndicats CGT présents dans la<br />

fi lière et un tract a été distribué dans<br />

l’ensemble <strong>des</strong> départements de la<br />

région Rhône-Alpes.<br />

Au début <strong>des</strong> années 80, nous étions<br />

36 000 au sein du groupe Renault<br />

Trucks. Aujourd’hui, même si 10 000<br />

salariés travaillent chez le donneur<br />

d’ordres, ce sont plus de 30 000 salariés<br />

qui travaillent pour la fi lière. Or<br />

la plupart d’entre eux ont perdu leur<br />

statut et n’ont plus d’organisation pour<br />

les défendre. Ils pourront donc, à travers<br />

de ce comité interentreprises,<br />

se rassembler pour imposer d’autres<br />

choix que nous devrons construire<br />

ensemble.<br />

Maria ALVES,<br />

USTM du Jura<br />

Dans le Jura, nous venons d’avoir<br />

<strong>des</strong> négociations salariales avec nos<br />

patrons qui se plaignent de la situation<br />

économique. Ils pleurent aussi<br />

sur <strong>des</strong> résultats qui ne seraient pas<br />

bons, alors que les profi ts <strong>des</strong> entreprises<br />

du CAC 40 n’ont jamais été<br />

aussi élevés. Ils se plaignent enfi n de<br />

diffi cultés de recrutement, les salariés<br />

jurassiens préférant aller travailler en<br />

Suisse où les salaires sont plus élevés.<br />

Je souhaitais aussi revenir sur les<br />

conventions collectives. En Franche-<br />

Comté, nous avons quatre conventions<br />

collectives départementales :<br />

Haute-Saône, Jura, Doubs, et Territoire<br />

de Belfort. Celle du Jura est la


plus avantageuse. Il me semble donc<br />

que nous devrions ramener toutes les<br />

autres au même niveau car il subsiste<br />

beaucoup de disparités d’un département<br />

à l’autre.<br />

Mickaël LINOSSIER,<br />

Renault Trucks Lyon<br />

Dans le cadre de l’objectif <strong>des</strong> mille<br />

congrès ou assemblées générales<br />

de syndiqués impulsé par la Fédération,<br />

nous avons tenu notre congrès<br />

qui s’est soldé par un renouvellement<br />

total de notre équipe dirigeante, avec<br />

la volonté de laisser la place aux<br />

jeunes. Nous avons également défi<br />

ni plusieurs axes revendicatifs. Nous<br />

sommes par exemple en train de relancer<br />

une campagne sur les salaires<br />

pour demander une troisième réunion<br />

de négociation annuelle obligatoire et<br />

nous irons à la rencontre <strong>des</strong> salariés<br />

pour les mobiliser sur ce thème.<br />

Concernant la précarité, ce fl éau est<br />

en augmentation constante. Bon<br />

nombre de jeunes n’ont en effet aucune<br />

perspective d’embauche et <strong>des</strong><br />

abus sont constatés dans l’utilisation<br />

<strong>des</strong> motifs de leurs contrats ainsi que<br />

dans le recours aux heures supplémentaires.<br />

Le collectif d’animation du<br />

syndicat a donc décidé de lancer <strong>des</strong><br />

actions pour lutter contre la précarité<br />

comme le contrôle <strong>des</strong> contrats de<br />

travail par les délégués du personnel<br />

– que nous formerons afi n qu’ils<br />

connaissent au mieux les droits <strong>des</strong><br />

intérimaires.<br />

En matière de syndicalisation, nous<br />

allons renforcer notre présence dans<br />

les ateliers pour aller à la rencontre<br />

<strong>des</strong> salariés. Nous utiliserons également<br />

<strong>des</strong> supports revendicatifs, en<br />

particulier le livret rédigé par le collectif<br />

Salaires de la Fédération. Nous développerons<br />

aussi les arguments de<br />

l’amélioration <strong>des</strong> conditions de travail<br />

et du développement industriel.<br />

Mickaël LEMBRE,<br />

General Motors Strasbourg<br />

<strong>La</strong> question qui nous vient en premier<br />

lieu est de savoir de quelles forces<br />

nous disposons pour infl uencer le développement<br />

de l’industrie, en particulier<br />

la fi lière automobile. Chacun sait<br />

ici que c’est le patronat qui décide <strong>des</strong><br />

orientations de l’industrie en fonction<br />

du seul objectif de rentabilité. Qu’on le<br />

veuille ou non, nous sommes toujours<br />

dans une lutte <strong>des</strong> classes et ceux<br />

qui ont le pouvoir sont ceux qui ont<br />

l’argent. Tout ce que les travailleurs<br />

obtiennent, c’est par la lutte qu’ils doivent<br />

l’arracher.<br />

<strong>La</strong> tâche primordiale n’est pas de se<br />

demander si la fi lière automobile a de<br />

l’avenir dans ce pays. S’il faut maintenir<br />

à tout prix <strong>des</strong> usines dans la<br />

situation actuelle, c’est de fait accepter<br />

le chantage à l’emploi contre les<br />

sacrifi ces imposés aux travailleurs.<br />

Nous en savons quelque chose chez<br />

General Motors Strasbourg où nous<br />

sommes en train de payer la note par<br />

<strong>des</strong> suppressions d’emplois, le gel <strong>des</strong><br />

salaires et la suppression <strong>des</strong> RTT<br />

alors que la production augmente,<br />

entraînant une grave détérioration <strong>des</strong><br />

conditions de travail.<br />

Ce chantage au maintien de l’usine<br />

de Strasbourg s’est accompagné d’un<br />

chantage à la compétitivité, toujours<br />

au détriment <strong>des</strong> salariés. Les patrons<br />

n’ont de cesse de nous embobiner en<br />

nous expliquant que pour maintenir<br />

les usines, il faudrait faire baisser le<br />

coût du travail pour être moins cher<br />

que les concurrents. Mais ils disent<br />

tous la même chose et cela se traduit<br />

par <strong>des</strong> licenciements et <strong>des</strong> salaires<br />

bloqués, donc <strong>des</strong> revenus réels en<br />

baisse, alors que tous les grands<br />

groupes automobiles engrangent <strong>des</strong><br />

profi ts faramineux pour leurs actionnaires.<br />

Pour la CGT de General Motors Strasbourg,<br />

le combat porte essentiellement<br />

aujourd’hui sur les salaires, les<br />

conditions de travail et les emplois.<br />

Cela veut dire qu’il nous faut une<br />

politique claire que nous défendrions<br />

dans toutes les entreprises. Nous devons<br />

par exemple nous battre pour<br />

<strong>des</strong> augmentations de salaires conséquentes<br />

qui suivraient automatiquement<br />

l’évolution du coût de la vie.<br />

Marie-<strong>La</strong>ure CORDINI,<br />

STMicroelectronics Crolles<br />

A travail égal, les<br />

femmes touchent<br />

27.% de moins que<br />

les hommes, avec <strong>des</strong><br />

conditions de travail dégradées<br />

et <strong>des</strong> temps<br />

partiels imposés, sans<br />

parler <strong>des</strong> réfl exions<br />

sexistes. Elles doivent<br />

toujours en faire plus<br />

que les hommes et<br />

n’ont pas le droit à l’erreur.<br />

<strong>La</strong> CGT se doit de<br />

combattre ces injustices<br />

de manière dynamique,<br />

d’abord en se renforçant<br />

parmi le salariat féminin<br />

qui représente 21 % <strong>des</strong><br />

effectifs de la Métallurgie.<br />

Elle doit aussi don-<br />

ner aux femmes l’envie et les moyens<br />

de s’impliquer dans la lutte en leur<br />

donnant accès aux responsabilités<br />

syndicales, depuis les syndicats d’entreprise<br />

jusqu’à la Fédération. Certaines<br />

UD y sont arrivées. Pour la parité,<br />

je crois que la Direction fédérale<br />

pourrait être davantage féminisée.<br />

Le collectif Femmes de la Fédération<br />

a organisé en juin 2010 <strong>des</strong> Assises<br />

de l’égalité professionnelle qui ont<br />

réuni 150 participants. Le collectif<br />

a également organisé <strong>des</strong> réunions<br />

décentralisées pour expliquer comment<br />

combattre les inégalités entre<br />

hommes et femmes. Nous allons<br />

maintenant créer <strong>des</strong> pôles – sur les<br />

retraites, le renforcement, etc. – afi n<br />

d’amener les femmes vers la CGT.<br />

Je vous informe enfi n que l’USTM de<br />

l’Isère a organisé le 19 avril dernier<br />

une journée de syndicalisation qui lui<br />

a permis d’enregistrer dix-sept adhésions,<br />

dont cinq cadres.<br />

<strong>La</strong>urent TROMBINI,<br />

Thales Vélizy<br />

Les médias font de plus en plus souvent<br />

référence à l’élection présidentielle<br />

de 2012, qu’ils voient comme<br />

un moment important pour améliorer<br />

la situation. Je considère que, pour<br />

notre part, nous n’avons pas à attendre<br />

2012 pour agir. <strong>La</strong> proposition<br />

de Philippe Martinez pour un rassemblement<br />

sur le thème <strong>des</strong> salaires en<br />

septembre prochain me semble donc<br />

extrêmement intéressante et je souhaite<br />

que notre congrès la reprenne.<br />

Mais il faudra aussi défi nir d’autres<br />

orientations telles que la défense de<br />

l’emploi industriel en France, l’amélioration<br />

<strong>des</strong> conditions de travail ou<br />

la prévention <strong>des</strong> risques psychosociaux,<br />

qui constituent pour moi un<br />

29 2


30<br />

sujet primordial (six salariés sur dix<br />

disent souffrir au travail).<br />

Je pense que nous devrions aussi<br />

faire <strong>des</strong> efforts en matière de syndicalisation,<br />

sujet souvent jugé secondaire<br />

par les syndicats.<br />

Pour moi, la syndicalisation devrait<br />

être le premier sujet abordé lors de<br />

chacune de nos réunions car il y a<br />

<strong>des</strong> choses à faire, comme chez Seso<br />

(Aix-en-Provence), une société rachetée<br />

par Thales qui n’avait jamais eu de<br />

syndicat et où nous avons créé une<br />

section, fait six adhérents et nommé<br />

un délégué syndical.<br />

Je fi nirai en évoquant la montée du<br />

Front national et les révolutions dans<br />

les pays arabes. Ces sujets ne sont<br />

en effet jamais abordés dans les établissements<br />

du groupe Thalès car<br />

il s’agirait de sujets « qui fâchent »,<br />

même entre syndiqués. <strong>La</strong> Fédération<br />

et la Confédération se sont pourtant<br />

exprimées sur ces sujets et leur position<br />

doit être connue de tous les syndiqués<br />

et, plus largement, de tous les<br />

travailleurs.<br />

Stéphane GAUGET,<br />

Deshors Brive, USTM de Corrèze<br />

Suite aux décisions du 38 ème congrès,<br />

la Fédération a permis la réactivation<br />

de l’USTM de Corrèze en 2009. Je<br />

souhaiterais être le témoin de cette<br />

riche expérience humaine.<br />

L’activité de l’USTM de Corrèze en<br />

2008, c’était une permanence/trésorerie<br />

du syndicat local <strong>des</strong> métaux avec<br />

moins de trente syndiqués, aucune<br />

communication entre syndicats du<br />

département et de la région et aucun<br />

contact avec la Fédération. Grâce à<br />

la réactivation de l’USTM, le syndicat<br />

local <strong>des</strong> métaux compte aujourd’hui<br />

plus de quatre-vingts syndiqués or-<br />

ganisés en sections syndicales, cinq<br />

syndicats, deux nouvelles bases et<br />

plus de deux cent cinquante syndiqués.<br />

On constate également une<br />

importante progression de la CGT aux<br />

élections professionnelles.<br />

L’USTM de Corrèze favorise <strong>des</strong> revendications<br />

communes à tous les<br />

syndicats du département. Des parrainages<br />

ont été établis, nous essayons<br />

d’être systématiquement présents<br />

lors de la signature de protocoles<br />

préélectoraux, nous avons émis l’idée<br />

que chaque syndiqué réalise une<br />

adhésion en 2011 et <strong>des</strong> Assises de<br />

l’aéronautique ont été organisées en<br />

vue de constituer <strong>des</strong> comités interentreprisse.<br />

Les USTM et les syndicats<br />

de la région Limousin travaillent<br />

eux aussi ensemble, en revendiquant<br />

notamment une convention collective<br />

régionale, voire inter-régionale avec la<br />

région Midi-Pyrénées.<br />

Je ne peux omettre de vous parler<br />

de Mecanic Vallée, cette association<br />

de patrons du Lot, de l’Aveyron et de<br />

la Corrèze qui refusent tout dialogue<br />

social et s’échangent marchés et salariés,<br />

sans consulter les syndicats.<br />

C’est pour leur imposer un dialogue<br />

social et répondre ainsi aux attentes<br />

<strong>des</strong> salariés qu’a été créé le 21 avril<br />

2011, à Najac (Aveyron), l’union syndicale<br />

de la Mecanic Vallée.<br />

Pour conclure, je ne peux qu’encourager<br />

les autres départements à développer<br />

les USTM et remercie la Fédération<br />

de m’avoir permis de participer<br />

à cette riche expérience.<br />

Maïté DESIL-CRESSENCE,<br />

Caillé, CGT <strong>La</strong> Réunion<br />

Je travaille pour le pôle location du<br />

groupe Caillé, un GIE qui regroupe<br />

deux enseignes franchisées indé-<br />

pendantes (Hertz et Rent-a-car) sur<br />

l’île de la Réunion. Nous comptons<br />

dix agences et cinquante-quatre<br />

salariés, dont dix-huit syndiqués.<br />

Nous sommes régis, pour moitié,<br />

par la convention collective nationale<br />

<strong>des</strong> services de l’automobile – pour<br />

l’autre moitié, <strong>des</strong> négociations sont<br />

en cours. Malheureusement, beaucoup<br />

d’entreprises ne l’appliquent<br />

pas et nous devons perpétuellement<br />

nous battre pour que les salariés de<br />

la Réunion bénéfi cient de toutes ses<br />

dispositions et mettre ainsi fi n à la<br />

discrimination sociale entre salariés<br />

métropolitains et réunionnais.<br />

Depuis que notre groupe a enclenché<br />

une procédure de sauvegarde, nous<br />

sommes passés de 1 500 à 439 véhicules<br />

en deux ans, nos conditions<br />

de travail sont déplorables, notre parc<br />

est vieillissant, nos effectifs sont restreints<br />

mais aucune embauche n’est<br />

prévue, rendant les objectifs fi xés par<br />

la direction inatteignables et privant<br />

les salariés de primes et d’augmentations.<br />

Nous attendons maintenant de<br />

connaître la suite de cette procédure<br />

car la situation du groupe Caillé, en<br />

crise depuis plus d’un an, n’a pas été<br />

sans conséquence pour les salariés<br />

du groupe.<br />

Thomas VINCENT,<br />

Renault Le Mans<br />

Ce que les salariés attendent de<br />

nous, c’est que nous nous occupions<br />

de leurs problèmes quotidiens : intensifi<br />

cation du travail, manque de personnel<br />

et de moyens, démotivation.<br />

Dès que nous prenons le temps d’en<br />

discuter avec eux, de les écouter et de<br />

reformuler leurs besoins, ils s’investissent,<br />

ce qui donne du poids à l’action<br />

syndicale et permet d’obtenir <strong>des</strong><br />

avancées concrètes. Ceci redonne<br />

confi ance dans l’action collective et le<br />

syndicat est un outil dont les salariés<br />

n’hésitent pas à se saisir afi n de peser<br />

sur la politique mise en place par leur<br />

direction et par le gouvernement.<br />

N’oublions pas que nous ne sommes<br />

pas <strong>des</strong> donneurs de leçons. Les salariés<br />

savent ce qui est le mieux pour<br />

eux. Nous sommes leur outil, alors faisons<br />

en sorte qu’ils s’en servent.<br />

Denis BREANT,<br />

Valeo Mondeville<br />

Personnellement, je tire un bilan mitigé<br />

du dernier confl it sur les retraites.<br />

En ce qui concerne les autres organisations<br />

syndicales, FO a appelé à<br />

la grève générale alors que, sur le<br />

terrain, cette organisation n’a même


pas distribué les appels à manifester,<br />

avant de signer, avec la CFDT, l’accord<br />

sur les retraites complémentaires<br />

pourtant défavorable aux salariés. En<br />

ce qui concerne la CGT, notre forte<br />

mobilisation n’a pas suffi à empêcher<br />

la réforme et je suis convaincu<br />

qu’il aurait fallu multiplier les arrêts<br />

de travail dans nos entreprises pour<br />

bloquer l’économie du pays. En ce qui<br />

concerne enfi n les salariés, beaucoup<br />

d’entre eux étaient favorables à une<br />

grève « par délégation ».<br />

Tout cela nous montre le travail qu’il<br />

nous reste à accomplir. <strong>La</strong> CGT, c’est<br />

nous ! Si nous voulons convaincre les<br />

salariés, nous devons être convaincus<br />

nous-mêmes. Ainsi, nous pourrons<br />

contrer les attaques et, surtout, aller<br />

à la conquête de nouveaux acquis. Et<br />

n’oublions pas que la meilleure presse<br />

pour les salariés, ce n’est pas TF1<br />

mais notre travail sur le terrain et le<br />

contact avec les salariés.<br />

Philippe CLEMENT,<br />

Arcelor Mittal, Imphy<br />

Je souhaiterais parler de la santé au<br />

travail, en rappelant que le travail<br />

doit permettre de se construire et non<br />

de se détruire. Je travaille dans une<br />

entreprise qui fabrique <strong>des</strong> cuves en<br />

inox – activité qui implique l’utilisation<br />

de chrome hexavalent – et dont beaucoup<br />

de salariés déclarent un cancer<br />

peu après leur départ en retraite. En<br />

trois ans, nous avons aussi enterré<br />

trois actifs pour les mêmes raisons.<br />

Nous allons donc établir <strong>des</strong> statistiques<br />

et j’invite les représentants<br />

de chaque département à prendre<br />

contact avec moi pour que nous puissions<br />

faire la preuve de cet empoisonnement.<br />

J’invite aussi les militants CGT à siéger,<br />

dans chaque département, à la<br />

commission de contrôle <strong>des</strong> SIST<br />

(services interprofessionnels de santé<br />

au travail) qui ont remplacé la médecine<br />

du travail d’autrefois, voire à leur<br />

Conseil d’administration. Je reste à la<br />

disposition <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> qui souhaiteraient<br />

<strong>des</strong> renseignements sur<br />

ce point.<br />

J’invite enfi n chacun à se battre contre<br />

la discrimination syndicale – et contre<br />

toute autre forme de discrimination –<br />

en utilisant la méthode François Clerc.<br />

Nicole CAMBLAN,<br />

Jabil Brest<br />

Je souhaiterais vous faire part d’une<br />

belle victoire obtenue chez Compétence,<br />

à Brest, le 22 février dernier,<br />

grâce la lutte <strong>des</strong> salariés avec leur<br />

syndicat CGT. C’est offi ciel, l’entreprise<br />

Compétence (sous-traitance<br />

électronique) réintègre le groupe Jabil,<br />

huit mois après que celui-ci l’ait<br />

vendue sans scrupule. Cette vente,<br />

en juillet 2010, à un fonds d’investissement<br />

américain appelé Mercatec,<br />

avait mis rapidement la société et ses<br />

salariés en situation délicate. En effet,<br />

Jabil avait fait preuve de légèreté,<br />

avec un manque de regard sur les<br />

véritables intentions du repreneur, qui<br />

dépouilla les douze millions de dollars<br />

de trésorerie les jours qui suivirent la<br />

vente, sans tenir compte de ses engagements.<br />

L’activité industrielle et les projets<br />

présentés aux salariés et aux représentants<br />

du personnel à ce moment-là<br />

disparaissent. Ces projets industriels<br />

prévoyaient pour l’entreprise une diversifi<br />

cation vers le solaire, avec <strong>des</strong><br />

embauches à la clé mais en février<br />

2011, elle était au bord du dépôt de<br />

bilan. C’était sans compter la réaction<br />

du personnel attaché à son entreprise<br />

et son savoir-faire.<br />

Avec le syndicat CGT à leurs côtés,<br />

les salariés se sont battus pendant<br />

huit mois pour exiger le maintien de<br />

tous les emplois, faire reconnaître la<br />

responsabilité du vendeur et obtenir<br />

leur réintégration au sein de Jabil.<br />

Des démarches juridiques et diverses<br />

interventions auprès <strong>des</strong> pouvoirs<br />

publics, conjuguées à de nombreux<br />

arrêts de travail, on permis d’obtenir<br />

la réintégration et le maintien de la<br />

charge de travail d’Alcatel et d’autres<br />

clients. Les élus et les salariés continuent<br />

leur combat car le retour chez<br />

Jabil doit se traduire par un vrai plan<br />

prévisionnel d’emploi, de formation et<br />

de diversifi cation industrielle.<br />

Cette belle victoire démontre qu’il<br />

est possible de gagner sur l’avenir<br />

industriel et le maintien de l’emploi.<br />

Elle donne confi ance, comme celle<br />

de la SBFM à Caudan, où encore les<br />

dernières luttes gagnantes chez PSA<br />

à Rennes. Les 220 salariés de Jabil<br />

peuvent être fi ers de leur victoire remportée<br />

de haute lutte. Elle donne de<br />

l’espoir et <strong>des</strong> perspectives à tous les<br />

salariés confrontés à <strong>des</strong> restructurations<br />

et à <strong>des</strong> fermetures d’entreprises.<br />

Par la lutte, rien n’est acquis<br />

d’avance mais sans la lutte, tout est<br />

perdu d’avance.<br />

Ce succès a aussi démontré la large<br />

coopération entre l’ensemble <strong>des</strong><br />

structures de la CGT. Tout n’est pas<br />

encore gagné. Jabil a annoncé sa<br />

nouvelle stratégie : rien de nouveau<br />

mais ils nous laissent du temps pour<br />

la recherche de la charge de travail<br />

pour le site de Brest. Nous organisons<br />

<strong>des</strong> assises de l’électronique dans le<br />

Finistère le 26 mai avec les syndicats,<br />

les syndiqués et les salariés. Depuis,<br />

le travail revient petit à petit sur le site<br />

de Brest. Nous avons aussitôt demandé<br />

l’ouverture <strong>des</strong> NAO.<br />

Après consultation <strong>des</strong> salariés toutes<br />

catégories confondues, nous avons<br />

travaillé sur les déroulements de carrière.<br />

Les salariés, et plus particulièrement<br />

les femmes, ont répondu à ce<br />

questionnaire très simple. De la date<br />

d’embauche à l’année 2010, en faisant<br />

le point tous les cinq ans, nous<br />

avons démontré à la direction qu’il y<br />

avait bien <strong>des</strong> écarts de salaire entre<br />

les femmes et les hommes. Lors <strong>des</strong><br />

NAO, nous avons obtenu, vendredi<br />

dernier, 2 % d’augmentation générale<br />

pour les ouvriers et Etam, 0,3 % pour<br />

l’égalité professionnelle, 0,2 % pour<br />

les augmentations individuelles, 1,6<br />

% d’augmentation générale pour les<br />

ingénieurs et cadres de position 2 et<br />

0,9 % d’augmentation individuelle<br />

pour tous les ingénieurs, plus une<br />

augmentation de 5 % de la prime de<br />

transport et de 1,6 % pour la prime de<br />

panier, plus <strong>des</strong> jours de pont payés.<br />

Dans l’accord, la direction a noté que,<br />

« après analyse, nous accordons 0,3<br />

% pour l’égalité professionnelle, spécialement<br />

dédiée aux femmes » ce<br />

qui démontre bien qu’ils reconnaissent<br />

l’existence d’un écart et d’une<br />

discrimination. C’est une nouvelle<br />

victoire à mettre sur le compte de la<br />

persévérance. Cela fait plus de quinze<br />

ans que nous travaillons sur ce sujet.<br />

Nous avons décidé, avec les élus, de<br />

construire une grille de salaires et de<br />

travailler sur la dynamique de carrière<br />

<strong>des</strong> élus. Soyons vigilants et réalistes.<br />

L’égalité professionnelle, c’est du rattrapage<br />

de salaire pour les femmes,<br />

sans que cela se fasse au détriment<br />

<strong>des</strong> hommes. C’est pourquoi nous devons<br />

revendiquer tous ensemble. Il y<br />

a obligation à obtenir <strong>des</strong> négociations<br />

avant le 31 décembre 2011.<br />

31 3


32<br />

Bilan d’activité<br />

Ouria BELAZIZ<br />

Calor Pont Evêque, membre du Bureau fédéral<br />

Un congrès est un moment important<br />

pour débattre et décider ensemble<br />

de nos objectifs. Ceci ne prend de<br />

sens qui si nous regardons en face le<br />

contexte dans lequel nous évoluons et<br />

faisons un réel bilan de ce que nous<br />

avons réalisé avec les points forts, les<br />

avancées mais également les obstacles.<br />

L’objet de mon intervention aujourd’hui<br />

dans cette séance du 39 ème<br />

congrès est donc de vous restituer le<br />

bilan d’activité que vous avez en votre<br />

possession.<br />

Le 38 ème congrès de Lyon avait fi xé un<br />

ensemble d’engagements structurés<br />

autour de trois résolutions approuvées<br />

par les délégués à plus de 80 % :<br />

• développons la syndicalisation, la vie<br />

syndicale et la démocratie sociale ;<br />

• développons l’emploi industriel ;<br />

• développons un syndicalisme mondialisé,<br />

solidaire et offensif.<br />

Face à une crise sans précédent et<br />

dans le tourbillon <strong>des</strong> menaces de régression<br />

sociale, le bilan de ces trois<br />

dernières années montre que l’activité<br />

revendicative sur l’emploi, les conditions<br />

de travail et les salaires n’a pas<br />

faibli.<br />

<strong>La</strong> bataille <strong>des</strong> retraites aura été un<br />

fait marquant de par son unité et neuf<br />

mois de luttes, dont l’écho a dépassé<br />

nos frontières. Ce sont plus de trois<br />

millions de salariés du public et du privé<br />

qui se sont mobilisés pour défendre<br />

notre système de retraite par répartitions.<br />

Au nom d’un certain réalisme<br />

économique, on nous le conteste alors<br />

que les Etats renfl ouent les banques à<br />

coup de dizaines de milliard d’euros.<br />

Dans le même temps, 2010 fût une<br />

année record avec 84 milliards d’euros<br />

de bénéfi ces dont plus de la moitié<br />

a été versée aux actionnaires.<br />

Ce confl it a pu laisser un goût amer,<br />

pour autant il a permis de porter un<br />

regard nouveau entre les générations<br />

sur l’importance du système solidaire<br />

et de pointer toutes les disparités<br />

entre hommes et femmes. Certes, le<br />

gouvernement à été jusqu’au bout de<br />

son projet mais il en ressortira politiquement<br />

affaibli. Face à ce choix de<br />

ne pas répondre aux aspirations so-<br />

ciales et de l’emploi, il s’enfonce dans<br />

sa politique sécuritaire afi n de dévoyer<br />

les véritables causes d’un système<br />

économique qui dévoile ses limites.<br />

Alors que l’Europe s’est construite<br />

pour l’avenir <strong>des</strong> nations, aujourd’hui<br />

elle met ses Etats membres comme<br />

la Grèce, le Portugal, l’Irlande dans<br />

<strong>des</strong> situations de quasi faillite et les<br />

contraint à <strong>des</strong> plans d’austérité.<br />

Aussi, l’émergence <strong>des</strong> révoltes parmi<br />

les peuples du Maghreb et de l’Orient<br />

prend également racine dans ce système<br />

qui atteint ses limites et dans l’incapacité<br />

de répondre aux besoins humains.<br />

Dans ce contexte nous devons<br />

valoriser notre activité revendicative,<br />

qui réside dans le triptyque à quatre<br />

branches : emploi, salaire, retraite et<br />

conditions de travail, fondements pour<br />

toutes solutions durables d’une sortie<br />

de crise.<br />

Gouvernement et patronat ont fait du<br />

salaire un élément de compétitivité<br />

entre les salariés. Faut-il rappeler que<br />

les dirigeants <strong>des</strong> grands groupes<br />

français sont les mieux payés d’Europe<br />

? <strong>La</strong> force de travail, la qualifi -<br />

cation, le diplôme, la répartition <strong>des</strong><br />

richesses sont autant d’éléments qui<br />

structurent le salaire. Notre proposition<br />

de grille unique de l’ouvrier au<br />

cadre, qui n’est pas encore suffi samment<br />

prise en compte par l’ensemble<br />

<strong>des</strong> syndicats constitue notre axe central<br />

pour aborder les NAO.<br />

Pour aider les syndicats à une<br />

meilleure connaissance de nos repères,<br />

la Fédération met à disposition<br />

plusieurs outils :<br />

• un document d’argumentation et de<br />

proposition sur les négociations annuelles<br />

obligatoires ;<br />

• un livret salaire ;<br />

• un module formation.<br />

Le retour d’expérience montre aujourd’hui<br />

que les syndicats qui ont pris<br />

en compte toute la cohérence de notre<br />

proposition de grille débouchent sur<br />

<strong>des</strong> résultats concluants comme, par<br />

exemple, Dassault Falcon Services<br />

qui, après plusieurs années de luttes<br />

sont parvenus à un accord sur une<br />

grille avec d’entrée un coeffi cient à<br />

140 pour 1595 euros avec une évolution<br />

professionnelle garantie. Preuve


que le smic à 1600 euros n’est pas<br />

une utopie. Ce qui paraissait impossible<br />

pour certains à pu se réaliser aujourd’hui<br />

par une démarche syndicale<br />

inscrite dans la durée en terme de formation,<br />

d’information, de consultation<br />

et de lutte avec les salariés.<br />

Dans notre approche du salaire, paiement<br />

de la qualifi cation et de notre<br />

revendication de la sécurité sociale<br />

professionnelle la formation est un<br />

outil incontournable de notre activité<br />

syndicale. Son appropriation doit nous<br />

permettre, dans nos entreprises, de<br />

mieux appréhender et anticiper sur<br />

les évolutions techniques ou technologiques<br />

afi n de bâtir <strong>des</strong> plans de<br />

formation qui se dégagent de la vision<br />

patronale d’une gestion par suppression<br />

<strong>des</strong> emplois ou la simple mobilité.<br />

<strong>La</strong> Fédération et son collectif se sont<br />

structurés avec beaucoup de vigilance<br />

dans les différents groupes représentés<br />

lors <strong>des</strong> négociations autour de<br />

la branche et commission paritaire.<br />

Aussi, elle a veillé à créer toutes les<br />

conditions pour répondre aux sollicitations<br />

<strong>des</strong> syndicats en termes d’aide<br />

comme pour la négociation d’accords<br />

formation professionnelle ou de<br />

GPEC…<br />

Dans ce prolongement et depuis 2005,<br />

notre détermination pour le développement<br />

de l’emploi industriel n’a pas<br />

faibli, au contraire avec nos initiatives<br />

le 15 juin 2009 à Montreuil, ou la manifestation<br />

du 22 octobre 2009 à Paris,<br />

qui ont su donner confi ance dans <strong>des</strong><br />

luttes et ouvrir les portes du succès.<br />

Ce fut le cas à la SBFM, Sonas, les<br />

Chantiers de la Réparation Navale à<br />

Marseille, les Jabil et d’autres…<br />

Pour la Fédération, l’objectif prioritaire<br />

est de créer les conditions qui permettent<br />

aux salariés de peser sur les<br />

choix de leur entreprise, en imposant<br />

une ambition industrielle et sociale.<br />

Cela s’est notamment traduit par <strong>des</strong><br />

initiatives dans les fi lières, par <strong>des</strong><br />

expressions, <strong>des</strong> assises, <strong>des</strong> rencontres<br />

avec d’autres fédérations et<br />

en parallèle <strong>des</strong> luttes pour l’emploi<br />

industriel dans de nombreuses entreprises.<br />

Notre idée de comité interentreprises,<br />

véritable outil pour tisser <strong>des</strong> liens<br />

entre les salariés <strong>des</strong> entreprises<br />

donneuses d’ordres et sous-traitantes<br />

d’une même fi lière est en train de se<br />

construire en Rhône Alpes autour de<br />

la fi lière Véhicules Industriels. Les<br />

premières réunions s’ouvrent prochainement.<br />

Ce sont <strong>des</strong> éléments certes<br />

encore trop peu nombreux, mais qui<br />

donnent confi ance et tordent le coup à<br />

la fatalité et à la résignation.<br />

Mais le besoin du développement de<br />

l’emploi est aussi lié à son contenu.<br />

Alors que l’on annonce un recul du<br />

chômage, la précarité, le mal être, le<br />

stress et les TMS au travail ne cessent<br />

de croître. Le mouvement social de<br />

2010 sur la réforme <strong>des</strong> retraites a mis<br />

sur le devant de la scène la nécessité<br />

d’une véritable reconnaissance de la<br />

pénibilité. Le collectif fédéral CHSCT<br />

organise annuellement une assemblée<br />

générale, mais le bilan autour<br />

de ces questions est plus vaste avec<br />

<strong>des</strong> initiatives dans les syndicats ou<br />

également dans les groupes comme<br />

chez Thales, Renault et dans l’aéronautique.<br />

Le patronat ne se limite pas à dégrader<br />

les conditions de travail, il s’emploie<br />

aussi à creuser les inégalités.<br />

Pour la fédération, l’égalité <strong>des</strong> droits<br />

est un enjeu indissociable dans notre<br />

activité syndicale. Nos collectifs ont,<br />

par leur richesse, entrepris un travail<br />

de terrain. Les jeunes ont remis le<br />

pied à l’étrier en engageant leur tour<br />

de France avec la mise en place de<br />

collectifs jeunes dans <strong>des</strong> départements.<br />

Dans cette dynamique le 9 février<br />

2011, ils ont réussi leurs assises.<br />

De même, le collectif femmes/mixité<br />

toujours aussi entreprenant, s’est attaché<br />

à faire de l’égalité <strong>des</strong> droits sa<br />

feuille de route. Des journées d’étu<strong>des</strong><br />

ont eu lieu, <strong>des</strong> modules formations et<br />

<strong>des</strong> supports sont aujourd’hui disponibles<br />

pour aider les militants<br />

sur les questions concernant<br />

l’égalité professionnelle<br />

femme/homme lors <strong>des</strong><br />

NAO.<br />

L’égalité <strong>des</strong> droits,<br />

c’est aussi les questions<br />

de discrimination<br />

et racisme sur<br />

lesquelles la Fédération<br />

ne transige<br />

pas. <strong>La</strong> solidarité<br />

entre tous les salariés<br />

et la lutte<br />

contre toutes les<br />

formes de discrimination<br />

sont au cœur<br />

<strong>des</strong> valeurs de notre<br />

syndicalisme. L’histoire<br />

nous apprend que la peur<br />

de l’autre grandit quand une<br />

société est en crise. Les discours sur<br />

l’identité nationale ou le débat sur la<br />

laïcité montrent du doigt l’immigration.<br />

<strong>La</strong> FTM s’est attachée à produire un<br />

quatre pages qui ouvre à la connaissance<br />

de l’immigration et sa richesse<br />

nationale. Elle a su avec succès défendre<br />

<strong>des</strong> dossiers contre les discriminations<br />

syndicales telles qu’à<br />

Alcatel, Dassault. Plus rare est la discrimination<br />

liée à l’embauche comme<br />

chez Airbus. <strong>La</strong> pérennité de ces collectifs<br />

ne passera que par une prise<br />

en compte dans nos bases et dans<br />

nos territoires.<br />

A cette étape de ce mandat, quel bilan<br />

tirons-nous de notre qualité de<br />

vie syndicale ? Dans une période de<br />

perte de plus de 15 000 emplois dans<br />

la branche, nous avons atteint notre<br />

objectif de 7 000 adhésions nouvelles<br />

à l’ouverture du 39 ème congrès. Ce bilan<br />

donne confi ance même s’il reste<br />

encore <strong>des</strong> inégalités dans la prise<br />

en compte de l’enjeu de la syndicalisation.<br />

C’est la réussite <strong>des</strong> mille AG, congrès<br />

et assemblées qui ont réuni plus de<br />

25 000 syndiqués. Nous avons amorcé<br />

une dynamique de syndicalisation<br />

qui répond à notre première exigence,<br />

la seconde étant la qualité de vie syndicale<br />

que nous avons travaillée suivant<br />

<strong>des</strong> axes de démocratie :<br />

• la place du syndiqué,<br />

• la consultation,<br />

• l’impulsion<br />

33 3


34<br />

à la tenue d’assemblées et de congrès<br />

de syndicats,<br />

• la formation syndicale.<br />

Dans ce domaine, les prises en<br />

compte réelles sont encore inégales.<br />

Pourtant là où cette démarche est<br />

mise en œuvre, les résultats parlent<br />

d’eux-mêmes, tant en terme d’effi cacité<br />

revendicative qu’en terme de syndicalisation.<br />

Il est vrai qu’elle demande<br />

une véritable impulsion syndicale<br />

inscrite dans la durée car elle bouscule<br />

les habitu<strong>des</strong>. Elle réclame un<br />

engagement militant au contact <strong>des</strong><br />

salariés et soucieux de les associer<br />

en leur livrant <strong>des</strong> propositions mises<br />

en débat.<br />

Nous avons progressé mais nous devons<br />

certainement accélérer l’allure<br />

de nos transformations. <strong>La</strong> démocratie<br />

est un chemin exigeant et permanent.<br />

Avec la jeunesse, les catégories ICT,<br />

qui représentent la moitié <strong>des</strong> métallurgistes<br />

et dont l’effectif a progressé<br />

de 30 % en 10 ans, restent un défi .<br />

Les syndicats commencent à prendre<br />

en compte cette dernière question qui<br />

permet de traiter tant de la souffrance,<br />

<strong>des</strong> critères d’évaluations que de l’enjeu<br />

<strong>des</strong> choix industriels. <strong>Compte</strong> tenu<br />

de la place <strong>des</strong> retraités dans la société,<br />

le lien avec le syndicalisme retraité<br />

est une autre donnée forte pour<br />

éviter leur isolement. L’UFR est l’outil<br />

qui leur donne les moyens d’un syndicalisme<br />

revendicatif.<br />

Dans notre réfl exion d’effi cacité, la<br />

question de nos outils syndicaux de<br />

proximité s’est posée. Un outil qui<br />

depuis notre 38 ème congrès s’est développé<br />

en terme d’animation en territoires.<br />

Certes nous sommes dans la<br />

phase de construction mais déjà <strong>des</strong><br />

avancées sont conséquentes. Cela se<br />

traduit par une meilleure coopération<br />

<strong>des</strong> USTM, <strong>des</strong> comités régionaux et<br />

avec d’autres fédérations. <strong>La</strong> mise en<br />

place de journées d’étu<strong>des</strong> dans les<br />

départements et les régions a aussi<br />

permis de se réapproprier les différentes<br />

conventions collectives territoriales<br />

ou régionales existantes.<br />

Cette forte prise en compte a mis en<br />

exergue les fortes disparités entre les<br />

garanties conventionnelles telles que<br />

les minima garantis, les primes d’ancienneté,<br />

les prime de panier pour ne<br />

citer que ceux là et d’exiger <strong>des</strong> négociations<br />

auprès <strong>des</strong> UIMM territoriales<br />

ou régionales et de traduire le besoin<br />

d’une convention collective nationale.<br />

Quant au niveau européen et international,<br />

notre nouvelle organisation<br />

du travail au sein de la fédération a<br />

permis de franchir un pas dans la<br />

mise en œuvre de notre engagement<br />

de développement d’un syndicalisme<br />

mondialisé, solidaire et offensif. Ainsi<br />

nous avons assisté au cours <strong>des</strong> derniers<br />

mois à une multiplication de mobilisations<br />

en Europe qui s’est traduite<br />

par une intensifi cation <strong>des</strong> contacts<br />

entre les organisations syndicales<br />

européennes. L’initiative du 30 mars à<br />

Montreuil sur les questions de l’emploi<br />

industriel, avec la participation d’organisations<br />

européennes et débouchant<br />

sur une feuille de route commune,<br />

rend visible tout le travail entrepris par<br />

la Fédération durant ces dernières années<br />

et donne confi ance pour l’avenir.<br />

Au secteur international, <strong>des</strong> initiatives<br />

se sont succédées en direction<br />

du Maroc, de la Tunisie, de l’Australie<br />

ou du Brésil. Des réseaux syndicaux<br />

et <strong>des</strong> coopérations se construisent.<br />

Cela peut sembler lointain pour beaucoup<br />

d’entre vous, pourtant dans une<br />

économie mondialisée ce sont <strong>des</strong><br />

moments importants où nous tissons<br />

<strong>des</strong> liens et construisons <strong>des</strong> solidarités<br />

utiles pour nos luttes.<br />

J’arrive au terme de la présentation<br />

de notre bilan et vous renvoie au document.<br />

Je vous laisse à votre propre<br />

appréciation et vous remercie de votre<br />

attention.<br />

Vote du bilan d’activité<br />

• Nombre d’inscrits : 54 368<br />

• Votants : 52 683<br />

• Suffrages exprimés : 51 953<br />

• Pour : 49 466 (95,21 %)<br />

• Contre : 2 487 (4,79 %)<br />

• Abstentions : 730


Rapport de la Commission<br />

mandats et votes<br />

Jean-Pierre Lenormand<br />

Secrétaire général de l’USTM de Seine Maritime<br />

<strong>La</strong> commission Mandats et Votes réunie<br />

hier m’a chargé de vous présenter<br />

ses <strong>travaux</strong>. Elle tient à souligner le<br />

sérieux avec lequel les délégués ont<br />

rempli les fi ches de connaissance et<br />

les pré-mandats en amont du congrès<br />

qui ont été conjugués avec un travail<br />

administratif important. Cela nous<br />

permet aujourd’hui de vous livrer une<br />

image précise de la composition de ce<br />

39 ème Congrès.<br />

Notre 39 ème congrès a pour base de<br />

référence l’exercice 2009. L’évolution<br />

majeure est dans le renforcement de<br />

notre Fédération. Malgré la casse industrielle<br />

et les pertes d’emploi, notre<br />

outil CGT progresse. 2312 syndicats<br />

contre 2097 au précédent congrès.<br />

63 837 adhérents contre 62 312 au<br />

précédent congrès.<br />

Sur ce point, l’évolution en termes<br />

d’adhérents a eu lieu sur les 3 dernières<br />

années :<br />

• 62 546 en 2007 ;<br />

• 62 916 en 2008 ;<br />

• 63 837 en 2009.<br />

En 2009, les 63 837 adhérents sont<br />

répartis en 51 905 actifs et 11 932 retraités.<br />

En 2009, nous comptons 2 312 syndicats<br />

dont 1 794 syndicats de moins de<br />

30 adhérents et 518 syndicats de plus<br />

de 30 adhérents.<br />

Les 518 syndicats de plus de 30 adhérents<br />

correspondent à 43 664 adhérents<br />

soit 68,5 % de nos forces.<br />

469 sont <strong>des</strong> syndicats locaux avec<br />

12 557 syndiqués et 363 syndicats<br />

règlent <strong>des</strong> FNI retraités soit 11 891<br />

adhérents.<br />

Pour la préparation de ce Congrès,<br />

1 049 Assemblées Générales ou<br />

Congrès se sont tenus réunissant 16<br />

916 syndiqués.<br />

<strong>La</strong> Commission souhaite attirer l’attention<br />

<strong>des</strong> délégués sur l’importance<br />

d’améliorer la connaissance de nos<br />

adhérents y compris au niveau fédéral.<br />

De réels efforts ont été enregistrés<br />

puisqu’à ce 39 ème Congrès nous disposons<br />

de 54 505 adresses soit 85 %<br />

et une progression de 25 % par rapport<br />

au 38 ème Congrès. L’objectif <strong>des</strong><br />

100 % est à portée de main.<br />

Cela permet entre autres que nos<br />

syndiqués reçoivent leur journal «Ensemble»,<br />

lien de l’activité interpro<br />

CGT.<br />

Le mandatement de proximité souhaité<br />

par le CEF pour notre 39 ème<br />

Congrès confi rme le mandatement<br />

du 38 ème Congrès, à savoir un délégué<br />

pour 30 adhérents, ce qui permet<br />

d’être en prise avec les syndicats.<br />

Venons en maintenant à l’image de<br />

notre 39 ème Congrès.<br />

Nous sommes 424 délégués actifs et<br />

retraités dont :<br />

• 319 délégués directs,<br />

• 105 délégués groupés.<br />

L’ensemble <strong>des</strong> voix disponibles à la<br />

fédération est de 64 199.<br />

Les délégués représentent 54 368<br />

voix soit 84,68 % <strong>des</strong> voix disponibles<br />

à la Fédération. Ces voix seront la<br />

base de référence de tous les votes<br />

émis pendant le congrès.<br />

Nous voulons également souligner la<br />

présence de délégations internationales<br />

avec 68 représentants émanant de 38<br />

organisations différentes de 30 pays.<br />

Nous leur souhaitons la bienvenue.<br />

Concernant la diversité du congrès :<br />

• 38 déléguées sont <strong>des</strong> femmes – la<br />

Commission souligne les diffi cultés<br />

qui perdurent à faire participer nos camara<strong>des</strong><br />

femmes et attire l’attention<br />

de chacun sur les efforts à fournir afi n<br />

d’avoir plus de participation ;<br />

• 386 sont <strong>des</strong> hommes.<br />

Concernant la diversité professionnelle<br />

:<br />

• 305 sont <strong>des</strong> ouvriers ;<br />

• 28 <strong>des</strong> employés ;<br />

• 91 sont <strong>des</strong> ingénieurs, cadres et<br />

techniciens.<br />

35 3


36<br />

Concernant les ICTAM, il convient<br />

de souligner que nous avons à progresser<br />

là aussi sur leur participation<br />

compte tenu qu’ils prennent une place<br />

de plus en plus importante dans nos<br />

entreprises même si on enregistre<br />

une légère progression par rapport au<br />

dernier congrès.<br />

Nous notons que 71 délégués ont<br />

moins de 35 ans dont 26 moins de 30<br />

ans.<br />

<strong>La</strong> répartition <strong>des</strong> actifs et retraités est<br />

la suivante :<br />

• 390 délégués actifs ;<br />

• 34 délégués retraités.<br />

189 délégués participent pour la première<br />

fois à un congrès fédéral soit<br />

46 %. C’est un élément important à<br />

faire perdurer.<br />

Concernant la formation syndicale, la<br />

commission attire l’attention de toutes<br />

et de tous sur l’importance d’avoir <strong>des</strong><br />

syndiqués formés à tous les niveaux<br />

et pense déterminant de faire de cette<br />

question un axe prioritaire de notre vie<br />

syndicale.<br />

• 88 délégués ont suivi une formation<br />

d’accueil ;<br />

• 240 une formation de 1er niveau ;<br />

• 102 une formation de 2e niveau ;<br />

• 11 une formation de 3e niveau.<br />

Pour terminer ce compte-<strong>rendu</strong> de la<br />

commission Mandats et Votes, et à<br />

partir de la connaissance que nous<br />

avons eu, il convient de saluer le plus<br />

ancien délégué qui vient de la section<br />

retraités du syndicat <strong>des</strong> métaux de<br />

Vaulx-en-Velin. Il s’appelle René Sussetto<br />

et a 76 ans. Le plus jeune délégué<br />

(25 ans), vient du département<br />

de la Loire, il travaille chez Aubert et<br />

Duval et s’appelle David Munoz.<br />

Le rapport de la commission <strong>des</strong><br />

Mandats et Votes est adopté à l’unanimité<br />

moins une abstention.<br />

Hommage<br />

à Ambroise Croizat<br />

Bernard <strong>La</strong>mirand<br />

Président de l’IHS Métallurgie CGT<br />

Cette intervention au 39 ème congrès<br />

fédéral concernant Ambroise Croizat<br />

ne vise pas à lui rendre un nouvel<br />

hommage.<br />

Je pourrais évoquer le militant connu<br />

<strong>des</strong> métallos, le dirigeant de la FTM<br />

CGT, le député communiste de 1936<br />

et de la libération, mais c’est son rôle<br />

de ministre du travail et de la sécurité<br />

sociale sur lequel je m’attarderais<br />

dans cet exposé.<br />

Un rappel auparavant. Ambroise<br />

Croizat a joué un rôle éminent dans<br />

la réunifi cation de la CGT et de la<br />

CGTU en mars 1936. Le 26 mai, une<br />

vague de grèves marquées par <strong>des</strong><br />

occupations d’usines démarre au<br />

Havre et s’étend comme une traînée<br />

de poudre partout en France, Croizat<br />

est au cœur de cette grève et <strong>des</strong> occupations<br />

d’usines (notamment dans<br />

la métallurgie) qui permettront les<br />

conquêtes du Front populaire.<br />

Le Front populaire durera peu de<br />

temps, la deuxième guerre mondiale<br />

approche, le fascisme se déploie<br />

dans toute l’Europe. Croizat sera<br />

emprisonné avant le déclenchement<br />

<strong>des</strong> hostilités, dès 1939, au moment<br />

de la signature du pacte germanosoviétique,<br />

il ira de prison en prison<br />

pour fi nalement être transféré à Maison<br />

Carrée d’Alger, et détenu par les<br />

forces de collaboration de Vichy.<br />

Il sera libéré en 1943, après l’arrivée<br />

<strong>des</strong> Américains sur le sol algérien,<br />

il intégrera immédiatement les instances<br />

du gouvernement provisoire<br />

siégeant à Alger.<br />

A la Libération, il préside la commission<br />

<strong>des</strong> affaires sociales de l’Assemblée<br />

constituante et fi n 1945, il devient,<br />

dans le dernier gouvernement<br />

du Général de Gaulle, le ministre du<br />

travail et de la sécurité sociale; il le<br />

restera jusqu’à l’éviction <strong>des</strong> ministres<br />

communistes en 1947.<br />

L’engagement de Croizat dans la réalisation<br />

d’un programme social va modifi<br />

er de fond en comble les conditions de<br />

vie et de travail <strong>des</strong> salariés, dans une<br />

période où la France est à reconstruire,<br />

où l’outil de production est à refaire.<br />

Il va être à l’origine de la mise en place<br />

de la plus belle conquête sociale, la<br />

Sécurité sociale, dont les termes déterminés<br />

par le Conseil national de la<br />

Résistance sont : « un plan complet<br />

de sécurité sociale visant à assurer à<br />

tous les citoyens, <strong>des</strong> moyens d’existence<br />

dans tous les cas où ils en sont<br />

incapables de se le procurer par le<br />

travail avec gestion appartenant aux<br />

représentants <strong>des</strong> intéressés et de<br />

l’état ».<br />

Cette construction ne fut pas si facile<br />

que cela à réaliser, le pays est exsan-


gue, l’industrie en débris; mettre en<br />

place une telle institution toute neuve,<br />

qui fait l’objet de l’hostilité <strong>des</strong> médecins,<br />

<strong>des</strong> assurances et <strong>des</strong> mutuelles<br />

de l’époque, n’est pas aisé. Il va s’y<br />

employer contre vents et marées.<br />

Les assurances sociales sont en effet<br />

régies par les sociétés de secours<br />

mutuels, par <strong>des</strong> congrégations religieuses,<br />

par <strong>des</strong> caisses professionnelles<br />

tenues par le patronat et les<br />

assurances privées. <strong>La</strong> «retraite <strong>des</strong><br />

vieux», comme on disait à l’époque,<br />

ne représente pas grand chose : une<br />

aumône. Il va être le bâtisseur politique<br />

de la sécurité sociale.<br />

Certes il n’est pas seul, dans la CGT<br />

réunifi ée en 1943 il y a <strong>des</strong> dirigeants<br />

qui vont l’aider. Au dehors il reçoit<br />

le concours de Pierre <strong>La</strong>roque, un<br />

spécialiste <strong>des</strong> assurances sociales<br />

d’avant guerre, un haut fonctionnaire<br />

gaulliste qui sera le directeur de la<br />

sécurité sociale jusqu’en 1967. L’ordonnance<br />

créant la Sécurité sociale<br />

est l’œuvre de tous ces personnages.<br />

Elle sera signée le 4 octobre 1945<br />

par Parodi, ministre du travail du<br />

gouvernement provisoire, quelques<br />

jours avant la nomination de Croizat<br />

comme ministre.<br />

Mais je vous ai dit « Croizat bâtisseur<br />

social » ; cette appellation résume<br />

bien le fait qu’il va faire en sorte que<br />

les fondations de la sécurité sociale<br />

reposent sur du solide. Ce solide,<br />

c’est son fi nancement. C’est lui qui<br />

impose la cotisation Sécurité sociale<br />

calculée sur l’assiette salariale. Il impose<br />

un système solidaire et par répartition<br />

auquel Sarkozy s’est attaqué<br />

par la réforme <strong>des</strong> retraites de 2010.<br />

Rappelons en le mécanisme, une<br />

cotisation du salarié, ainsi qu’une cotisation<br />

de l’entreprise – et non de l’employeur,<br />

comme on dit aujourd’hui.<br />

Cela fait débat à l’Assemblée nationale,<br />

certains députés voulaient imiter<br />

la Grande-Bretagne qui choisit et<br />

imposa l’impôt ignorant l’entreprise<br />

cotisante. Ambroise Croizat va se<br />

battre pour une assurance maladie<br />

pour tous les citoyens et il affrontera<br />

toute une toile d’araignée d’organisations<br />

assurant plus ou moins le risque<br />

maladie. Après maintes discussions, il<br />

les intégrera dans la sécurité sociale,<br />

et pacifi era les relations avec les mutuelles<br />

et la médecine libérale.<br />

Il a pris encore plus de temps pour<br />

s’assurer de la réalisation concrète de<br />

la sécurité sociale alors que certaines<br />

mauvaises langues considéraient<br />

qu’elle ne serait qu’un château de<br />

cartes qui tomberait rapidement parce<br />

qu’irréalisable. Elles en furent pour<br />

leur frais. Il prit, pour ainsi dire, son<br />

bâton de pèlerin, fi t de nombreuses<br />

inaugurations de caisses primaires<br />

et en appela aux organisations syndicales<br />

CGT pour la mise en place<br />

effective dans <strong>des</strong> locaux provisoires.<br />

Ce sont souvent les militants de la CGT<br />

qui les mettront en place. D’ailleurs,<br />

encore aujourd’hui, quoique fussent<br />

toutes les opérations politiciennes<br />

pour ignorer la contribution de la CGT,<br />

c’est bien celle-ci qui fut la principale<br />

bâtisseuse de cette grande conquête<br />

sociale avec Croizat.<br />

Pour mieux défaire cette célébrité,<br />

ses successeurs ont décidé de l’ignorer<br />

complètement jusqu’au point que<br />

pour le centième anniversaire de la<br />

création du ministère du travail le nom<br />

de Croizat a disparu <strong>des</strong> tablettes du<br />

ministère. Ils ont ainsi poussé l’ingratitude<br />

au Comité d’histoire de la Sécurité<br />

sociale jusqu’à gommer son nom<br />

ne retenant que Pierre <strong>La</strong>roque.<br />

Mais l’histoire a de ses persistances<br />

que rien ne peut enfouir.<br />

Les faits sont têtus et c’est un hommage<br />

du vice à la vertu qui lui a <strong>rendu</strong><br />

Denis Kessler, l’ancien vice président<br />

du MEDEF et PDG assureur, quand<br />

il déclara dans un éditorial du journal<br />

Challenges : « Adieu 1945, raccrochons<br />

notre pays au monde. Le modèle<br />

social français est le pur produit<br />

du Conseil national de la Résistance.<br />

(…) Il est grand temps de le réformer<br />

et le gouvernement s’y emploie.» Les<br />

annonces successives <strong>des</strong> différentes<br />

réformes par le gouvernement peuvent<br />

donner une impression de patchwork,<br />

tant elles paraissent variées,<br />

d’importance inégale, et de portées<br />

diverses : statut de la fonction publique,<br />

régimes spéciaux de retraite,<br />

refonte de la Sécurité sociale, paritarisme…<br />

A y regarder de plus près, on<br />

constate qu’il y a une profonde unité<br />

à ce programme ambitieux. <strong>La</strong> liste<br />

<strong>des</strong> réformes ? C’est simple, prenez<br />

tout ce qui a été mis en place entre<br />

1944 et 1952, sans exception. Elle<br />

est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de<br />

1945, et de défaire méthodiquement<br />

le programme du Conseil national de<br />

la Résistance !<br />

Oui, Croizat fut incontestablement le<br />

ministre du travail le plus prolifi que en<br />

matière de lois sociales. Il le fi t dans<br />

un sens progressiste et c’est cela que<br />

ne peut plus supporter le patronat<br />

français. Il fut à l’origine du véritable<br />

statut <strong>des</strong> comités d’entreprise. Il faut<br />

savoir que De Gaulle et Parodi avait<br />

sorti à la sauvette une ordonnance sur<br />

la mise en place <strong>des</strong> CE en 1945 en limitant<br />

leurs attributions à <strong>des</strong> œuvres<br />

culturelles, sportives et sociales. J’y<br />

reviendrai.<br />

Si nous regardons aussi loin que possible,<br />

jamais depuis le création de<br />

ce ministère, les droits <strong>des</strong> salariés<br />

n’avaient été aussi mis en évidence<br />

et en pratique. Par exemple, il sortira<br />

l’inspection dut travail <strong>des</strong> griffes<br />

du patronat et de la collaboration vichyste.<br />

Naîtra une inspection ayant<br />

<strong>des</strong> missions comme le contrôle de<br />

l’emploi, la protection <strong>des</strong> institutions<br />

représentatives du personnel et <strong>des</strong><br />

conditions de travail.<br />

<strong>La</strong> bataille pour l’établissement de<br />

nouveaux droits était diffi cile mais<br />

prenante et Croizat avait un avantage<br />

c’est que derrière lui, il y avait cinq<br />

millions de syndiqués à la CGT, près<br />

d’un million à la fédération CGT de<br />

la métallurgie et le parti communiste<br />

auquel il faisait partie était le premier<br />

parti de France. Cela pèse.<br />

Croizat a donc été un inventeur social.<br />

D’ailleurs, c’est le seul ministre du travail<br />

parmi les cent premiers depuis la<br />

création de ce ministère en 1905 qui<br />

a été honoré par les travailleurs qui<br />

l’avaient baptisé le ministre <strong>des</strong> travailleurs.<br />

Quelle reconnaissance !<br />

Le temps m’étant compté, je vais résumer<br />

à grands traits les séries de réformes<br />

à son actif en tant que ministre<br />

du Travail.<br />

• la Sécurité sociale<br />

J’en ai parlé. Je rajouterais que ce<br />

fut une transformation complète en<br />

matière de droits à la santé et de retraite.<br />

Croizat généralisera à tous le<br />

bénéfi ce <strong>des</strong> prestations sociales en<br />

créant un régime unifi é de retraite, de<br />

maladie, d’allocations familiales. Ce<br />

fut une vraie révolution sociale.<br />

• il laisse son nom à une autre série<br />

de réformes sur le droit du travail<br />

C’est en fait le second socle du droit<br />

au travail à la française qu’il créé (le<br />

premier a été construit dans les années<br />

1890 à 1913). Les réformes qu’il<br />

va introduire sont la suite de 1936 et<br />

du Front populaire auquel il avait apporté<br />

la contribution <strong>des</strong> métallos lors<br />

<strong>des</strong> négociations à Matignon avec<br />

Jean Pierre Timbaud, qui, comme<br />

37 3


38<br />

vous le savez certainement, a été fusillé<br />

à Chateaubriand (une vengeance<br />

de l’UIMM de l’époque). Son premier<br />

boulot, ce fût de retoucher l’ordonnance<br />

<strong>des</strong> comités d’entreprise en<br />

instaurant le droit de consultation du<br />

CE sur <strong>des</strong> questions qui n’étaient<br />

que du ressort de l’employeur (la<br />

marche générale de l’entreprise et<br />

l’emploi). Il abaissa le seuil pour créer<br />

le CE à partir de cinquante salariés<br />

au lieu de cent. Il institua <strong>des</strong> ressources<br />

obligatoires dans les entreprises<br />

concernées le fi nancement <strong>des</strong><br />

œuvres sociales et le droit à se faire<br />

assister par un expert comptable. Enfi<br />

n, il modifi e les textes sur les comités<br />

d’hygiène et de sécurité dans un<br />

sens démocratique avec désignation<br />

<strong>des</strong> représentants par le comité d’entreprise.<br />

Il protègea les mandats <strong>des</strong><br />

élus.<br />

• droit en matière de licenciements<br />

Dans ce domaine, il procèda à une réforme<br />

totale. Certes, comme le disait<br />

un inspecteur du travail de l’époque,<br />

cette réforme ne put être appliquée<br />

vu le contexte du plein emploi et de<br />

reconstruction à la Libération. Il en<br />

ressort cependant le droit pour l’administration<br />

du travail d’interdire de<br />

licencier un salarié ordinaire pour tous<br />

motifs, ou pour motifs économiques. Il<br />

fallait en effet une autorisation administrative.<br />

Ce pouvoir leur a été retiré<br />

en 1986, au bout d’une douzaine d’année<br />

de pratique. Ce droit d’intervention<br />

est à remettre en route, comme le<br />

démontre aujourd’hui toutes ces décisions<br />

inacceptables de licenciements<br />

et de délocalisations <strong>des</strong> entreprises.<br />

Mais Croizat c’est aussi une quantité<br />

de lois, de décrets, d’ordonnances, de<br />

conventions qui en font le ministre le<br />

plus fécond en matière de droits pour<br />

les salariés (depuis ce temps la fécondité<br />

s’est transformé en stérilité).<br />

Parmi les lois et décrets les plus importantes,<br />

citons :<br />

• loi créant la médecine du travail<br />

dans les entreprises du commerce et<br />

de l’industrie ;<br />

• loi créant les caisses intempéries du<br />

bâtiment et <strong>travaux</strong> publics ;<br />

• loi sur les conventions collectives qui<br />

sont rétablies ;<br />

• convention collective interprofessionnelle<br />

instituant le régime de retraite<br />

complémentaire <strong>des</strong> cadres ;<br />

• statut <strong>des</strong> mineurs, celui <strong>des</strong> électriciens<br />

et gaziers (cosigné avec Marcel<br />

Paul).<br />

• prévention dans l’entreprise et la<br />

reconnaissance <strong>des</strong> maladies professionnelles,<br />

la caisse d’intempérie du<br />

bâtiment ;<br />

• rétablissement de la loi <strong>des</strong> 40<br />

heures et introduction d’heures supplémentaires<br />

payées 25 % au-delà<br />

entre 40 et 48 heures et 50 % au-delà<br />

pour plus de 48 heures par semaine.<br />

Ces lois et décrets ne sont pas venus<br />

par hasard dans l’imagination de ce<br />

ministre bâtisseur. Ils viennent du profond<br />

<strong>des</strong> luttes revendicatives. Ces<br />

mesures modifi aient ainsi de fond en<br />

comble les relations du travail et enfonçaient<br />

un coin dans l’exploitation<br />

capitaliste et de la dictature patronale<br />

qui sévissait sans grande possibilité<br />

pour les travailleurs de se défendre et<br />

de s’exprimer alors.<br />

N’oublions pas que l’organisation syndicale<br />

était combattue avec acharnement<br />

par le patronat, notamment dans<br />

la métallurgie avec le fameux comité<br />

<strong>des</strong> forges, dominateur tant dans la<br />

vie politique qu’économique du pays.<br />

N’oublions pas non plus le long chemin<br />

parcouru par le monde du travail<br />

pour imposer son existence dans<br />

l’entreprise dont la reconnaissance<br />

du syndicat à l’entreprise qui ne fut<br />

qu’obtenue qu’en 1968.<br />

Croizat, en attribuant aux comités<br />

d’entreprises un rôle d’intervention<br />

directe sur les questions de formation<br />

professionnelle, de conditions de<br />

travail, de médecine du travail et de<br />

consultations sur l’emploi, les investissements,<br />

l’organisation du travail<br />

faisait progresser à pas de géants les<br />

droits <strong>des</strong> salariés <strong>des</strong> entreprises.<br />

En novembre dernier, au Creusot,<br />

l’IHS métallurgie CGT a tenu un colloque<br />

«grèves hier, aujourd’hui, et<br />

demain» qui a permis de se rendre<br />

compte du chemin parcouru mais<br />

aussi les nouvelles embuches dressées<br />

aujourd’hui et qui montrent la<br />

nécessité de passer à un nouveau<br />

socle du droit du travail comme l’exprime<br />

la CGT avec le Sécurité sociale<br />

professionnelle.<br />

Pour aujourd’hui et demain, <strong>des</strong> droits<br />

nouveaux sont à inscrire pour combattre<br />

ce patronat organisé à l’échelle<br />

mondiale. Le rapport de Philippe en<br />

fait état : le droit d’agir, de faire grève,<br />

de défendre son emploi et son industrie,<br />

de débattre et de décider de l’avenir<br />

de son travail et de son entreprise,<br />

sont plus que jamais posés comme<br />

une nouvelle donne à conquérir.<br />

Les anciens ont eu maille à partir avec<br />

les procédés d’intégration comme<br />

ceux qu’employaient Schneider au<br />

Creusot et d’autres pour couper<br />

l’herbe sous le pied d’un syndicalisme<br />

naissant voulant fonctionner dans<br />

l’intérieur de l’entreprise. Le paternalisme<br />

en fut la première forme, aujourd’hui<br />

l’intégration aux métho<strong>des</strong><br />

patronale se fait plus raffi née mais<br />

aussi plus cruelle et on le voit par la<br />

souffrance psychique au travail et les<br />

suici<strong>des</strong>.<br />

Croizat et ses compagnons nous<br />

ont dotés d’outils pour être au cœur<br />

du travail avec toute une série de


mesures pour faciliter la démocratie,<br />

la décision <strong>des</strong> salariés. Il nous<br />

inviterait, présentement, à travailler<br />

ces questions dans le contexte de<br />

notre époque qui se caractérise par<br />

de nouvelles formes d’exploitation<br />

notamment la précarité de l’emploi et<br />

la souffrance au travail. Tout compte<br />

fait, nous avons besoin d’un nouveau<br />

programme, style CNR, et de pousser<br />

à fond la démocratie à l’entreprise,<br />

d’établir <strong>des</strong> nouveaux droits pour nos<br />

emplois, nos industries, notre santé,<br />

nos retraites.<br />

Croizat et l’invention sociale de<br />

l’époque nous parle tout compte fait<br />

dans ce congrès. Ce qu’ils ont réalisé<br />

a été le fruit d’un âpre combat dans<br />

une période diffi cile et rappelons que<br />

dans la métallurgie, nous avons été<br />

les premiers à créer <strong>des</strong> activités<br />

sociales et de santé à travers nos<br />

centres de formation et l’hôpital <strong>des</strong><br />

métallurgistes devenu l’une <strong>des</strong> plus<br />

gran<strong>des</strong> maternités parisiennes avec<br />

l’Association Ambroise Croizat et<br />

l’Union Fraternelle <strong>des</strong> métallurgistes<br />

d’Ile-de-France.<br />

Quand il a été écarté avec les autres<br />

ministres communistes, retournant à<br />

son banc de député, il poursuivit son<br />

travail parlementaire tout en assurant<br />

la direction de la FTM CGT. On le retrouve,<br />

s’élevant avec force contre la<br />

création du Comité européen du charbon<br />

et de l’acier (CECA), organe qui<br />

devait assurer le devenir du charbon<br />

et de l’acier européen, et que disait<br />

Croizat « <strong>La</strong> CECA est une œuvre de<br />

restructuration » et entraîna <strong>des</strong> plans<br />

qui mirent l’acier français dans son<br />

état actuel.<br />

A voir ce qu’est devenu le dernier<br />

grand groupe sidérurgique européen<br />

Arcelor Mittal –8 milliards de profi ts en<br />

2010– le résultat, ce sont <strong>des</strong> régions<br />

complètement dévastées et l’obligation<br />

d’importer en France <strong>des</strong> aciers<br />

que nous étions les seuls à produire.<br />

En cette année 2011 – 60 ans après<br />

sa disparition – les avancées sociales<br />

portées par ce ministre du travail,<br />

nous reviennent comme un boomerang.<br />

Les conséquences de cette Europe<br />

construite pour les puissances<br />

d’argent comme le pressentait Croizat.<br />

L’Histoire, dit-on, ne repasse pas les<br />

plats; certes, mais en ce moment, en<br />

Europe, tout est mis en œuvre pour<br />

le pacte de compétitivité pour déraciner<br />

les conquêtes sociales de 1945 à<br />

1947 et ramener le monde du travail<br />

en arrière.<br />

Pour conclure, cet homme d’Etat<br />

était tout simplement un militant de<br />

la CGT. Quand nous avons inauguré<br />

une place portant son nom à Paris<br />

en 2009, nous avons sorti une brochure<br />

retraçant cette vie militante et<br />

il y avait un témoignage de sa secrétaire<br />

Yvonne Breteau, ici présente, qui<br />

nous racontait cet homme proche du<br />

peuple; dans un déplacement dans<br />

le département de la Meuse – pas<br />

comme ceux du triste sire Sarkozy – à<br />

un moment donné, dit-elle, le Ministre<br />

avait disparu. Après recherche, il fut<br />

retrouvé et savez-vous où ? Dans<br />

un petit bar, en train de jouer aux<br />

fl échettes avec <strong>des</strong> ouvriers. C’était<br />

aussi cela Croizat, un homme proche<br />

<strong>des</strong> gens.<br />

Et enfi n, quel plus bel hommage<br />

que celui qui lui a été <strong>rendu</strong> par les<br />

travailleurs lors de ses obsèques<br />

qu’accompagnèrent près d’un million<br />

de personnes au cimetière du<br />

Père-<strong>La</strong>chaise et lors de la séance<br />

de l’Assemblée nationale annonçant<br />

sa mort, le président Herriot dit ceci :<br />

«en juillet 1950, il connu une profonde<br />

peine : son fi ls Victor Roger Croizat,<br />

ouvrier électricien trouva la mort à<br />

Lyon dans un accident de travail. J’ai<br />

compati à la douleur du père, il suivait<br />

de près son enfant dans la tombe. On<br />

comprend que les travailleurs se montraient<br />

à ce point émus par la disparition<br />

de celui qui leur fut si étroitement<br />

dévoué. Ministre du travail, il leur disait<br />

un jour : “j’entends demeurer fi -<br />

dèle à mes origines, à ma formation, à<br />

mes attaches ouvrières et mettre mon<br />

expérience de militant au service de la<br />

nation”. Reconnaissons, qu’il est demeuré<br />

fi dèle à ce programme ».<br />

Cette phrase vaut pour aujourd’hui,<br />

au moment où à nouveau, la « bête<br />

immonde » redresse la tête, où <strong>des</strong><br />

discours de haine avaient frappé les<br />

Juifs, les Roms, les communistes et<br />

avaient conduit à l’irréparable.<br />

Croizat était un internationaliste<br />

convaincu. Ces hommes et ces<br />

femmes subirent les pires outrances<br />

du fascisme et de l’extrême-droite.<br />

Faisons en sorte que, dans nos entreprises,<br />

la bête immonde ne féconde<br />

pas à nouveau la haine, l’intolérance,<br />

le rejet de l’autre. Croizat et ses compagnons<br />

nous ont montré le chemin<br />

de l’unité quelles que soient nos origines.<br />

Election de la présidence de la troisième séance<br />

Sont proposées les candidatures suivantes : Jean-Jacques Desvignes (présidence),<br />

<strong>La</strong>ure Buchheit (vice-présidence) et Azzedine <strong>La</strong>hrach.<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée.<br />

39 3


40<br />

3 ème séance<br />

Débat général (suite)<br />

Andres GOMEZ,<br />

Faurecia Beaulieu<br />

Le syndicat de Beaulieu, qui regroupe<br />

les salariés de Fuji Kiko, PMTC et<br />

Faurecia systèmes d’échappement,<br />

souhaiterait faire une remarque à propos<br />

<strong>des</strong> augmentations de salaires.<br />

Nous sommes d’accord sur la grille<br />

unique proposée par la Fédération<br />

ainsi que sur les autres revendications<br />

concernant l’égalité de traitement<br />

entre hommes et femmes. En<br />

revanche, nous ne pouvons pas être<br />

d’accord avec la proposition d’augmentation<br />

générale <strong>des</strong> salaires de<br />

10 %. Notre revendication depuis <strong>des</strong><br />

années est une augmentation générale<br />

de 300 euros pour tous car une<br />

augmentation en pourcentage accroîtrait<br />

l’écart entre hauts et bas salaires.<br />

Si nous voulons une CGT solidaire, il<br />

faut revendiquer une augmentation en<br />

fi xe plutôt qu’en pourcentage.<br />

Jean-Pierre GUERIN,<br />

KME Brass<br />

A l’occasion du mouvement contre la<br />

réforme <strong>des</strong> retraites, nous avons organisé<br />

dans notre entreprise une assemblée<br />

générale <strong>des</strong> salariés suivie<br />

à 90 % et payée par la direction. Durant<br />

cette lutte de quinze jours, nous<br />

avons enregistré le renfort de quinze<br />

nouveaux syndiqués, en particulier<br />

sept jeunes dont deux venaient de la<br />

CFDT (nous envisageons d’ailleurs de<br />

créer un collectif jeunes dans l’Orne).<br />

Durant ce mouvement, dix-huit manifestations<br />

ont eu lieu à Argentan et dix<br />

à Alençon. Nous espérons maintenant<br />

qu’une action nationale sera lancée<br />

sur la question du pouvoir d’achat, si<br />

possible avant septembre.<br />

Gérard MECHET,<br />

CGTR Auto-Moto, <strong>La</strong> Réunion<br />

Je suis salarié depuis deux ans du<br />

groupe Caillé, l’une <strong>des</strong> plus anciennes<br />

et <strong>des</strong> plus importantes sociétés<br />

de <strong>La</strong> Réunion, présente dans<br />

divers secteurs d’activité : automobile,<br />

grande distribution, ameublement,<br />

motos, bateaux... Son effectif total est<br />

de 2 800 salariés, dont 1 600 dans<br />

l’automobile. Suite à la crise de 2008,<br />

mais aussi à <strong>des</strong> erreurs de management,<br />

les ventes de véhicules légers<br />

ont baissé de 30 % à <strong>La</strong> Réunion,<br />

mettant ses comptes dans le rouge<br />

(230 millions d’euros de dettes). Aujourd’hui,<br />

les licenciements économiques,<br />

ruptures conventionnelles et<br />

licenciements abusifs ont atteint le<br />

chiffre de 700, entraînant mauvaises<br />

conditions de travail, surcharge de<br />

travail, stress… En mars 2010, le président<br />

du groupe Caillé a demandé à<br />

bénéfi cier de la procédure de sauvegarde,<br />

conséquence de sa mauvaise<br />

gestion et de mauvaises décisions.<br />

Dans ce moment crucial et diffi cile,<br />

mes camara<strong>des</strong> et moi-même tenons<br />

à remercier la fédération de la Métallurgie<br />

pour son soutien. Je suis fi er<br />

d’être présent aujourd’hui dans cette<br />

salle, parmi <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> venus de<br />

tous les horizons.<br />

Jérôme JUBAN,<br />

ISRI France Reichshoffen<br />

Je tiens à remercier mes camara<strong>des</strong><br />

grâce à qui notre délégué syndical,<br />

que la direction voulait licencier pour<br />

fait de grève, a été réintégré à son<br />

poste de travail. Ce qui s’est passé<br />

dans mon entreprise se passe partout<br />

en France. Nous devons donc être<br />

solidaires et répondre aux appels qui<br />

visent à défendre <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> attaqués.<br />

Jean-Paul MACE,<br />

SNR Roulements Argonay<br />

Ces dernières années, notre patron<br />

nous a fait payer la crise, en pesant<br />

sur la masse salariale, en mettant les<br />

intérimaires au chômage en période<br />

de baisse d’activité, en plaçant les<br />

salariés en CDI au chômage partiel,<br />

en multipliant les ruptures conventionnelles,<br />

etc. Il en a même largement<br />

profi té puisqu’il a enregistré en 2010<br />

les plus gros profi ts de son histoire et<br />

nous en payons les conséquences,<br />

avec <strong>des</strong> conditions de travail de plus<br />

en plus dures pour <strong>des</strong> effectifs de<br />

plus en plus restreints (– 400 emplois<br />

en trois ans). Cette situation, bien <strong>des</strong><br />

entreprises la connaissent et nous<br />

avons <strong>des</strong> diffi cultés à instaurer un<br />

rapport de force. D’où la nécessité<br />

d’avoir <strong>des</strong> revendications claires et<br />

simples à comprendre. Nous sommes<br />

par exemple favorables à une augmentation<br />

de salaire uniforme de<br />

300 euros par mois car cela s’avère


nécessaire face à l’individualisme. Il<br />

nous semblerait également nécessaire,<br />

pour faire face à l’envolée du<br />

prix <strong>des</strong> produits de première nécessité,<br />

de nous battre pour une échelle<br />

mobile <strong>des</strong> salaires indexée sur un<br />

indice établi par la CGT. Enfi n, nous<br />

devons exiger la fi n <strong>des</strong> heures supplémentaires<br />

et leur conversion en<br />

emplois.<br />

Antoinette DONZINI,<br />

PSA Rennes<br />

Les dernières années ont été dures<br />

dans le secteur de l’automobile. Notre<br />

usine est par exemple passée de<br />

9.000 à 6 000 salariés en trois ans,<br />

accroissant de ce fait la charge de<br />

travail <strong>des</strong> salariés et dégradant leurs<br />

conditions de travail. Nous avons<br />

donc été amenés à améliorer notre<br />

qualité de vie syndicale pour contrecarrer<br />

la stratégie visant à travailler<br />

toujours plus avec de moins en moins<br />

de salariés. Nous nous sommes<br />

ainsi fi xé <strong>des</strong> objectifs revendicatifs,<br />

de renforcement, de formation, de<br />

rajeunissement, de féminisation, de<br />

transparence et de démocratisation<br />

envers les salariés et d’ouverture vers<br />

les syndicats <strong>des</strong> entreprises soustraitantes.<br />

Ce travail a payé puisque nous avons<br />

réussi à faire reculer notre direction en<br />

lui imposant <strong>des</strong> créations de poste et<br />

une baisse de cadence <strong>des</strong> chaînes<br />

de production. Il nous a également<br />

permis d’enregistrer plus de vingt<br />

adhésions depuis le début de l’année<br />

et de remporter les dernières élections<br />

professionnelles. Forts de cette<br />

confi ance nouvelle, nous poursuivons<br />

notre travail avec le personnel afi n de<br />

défendre les revendications de tous<br />

les salariés.<br />

Michelle CROCHEMORE,<br />

retraitée, Alcatel <strong>La</strong>nnion<br />

Après six ans de procédure, nous<br />

avons réussi, avec six militants, à faire<br />

condamner Alcatel Lucent France<br />

pour discrimination syndicale et obtenu<br />

730 000 euros de provisions,<br />

ainsi que 16 800 euros pour la fédération<br />

de la Métallurgie. Je tiens plus<br />

particulièrement à remercier François<br />

Clerc pour son travail, ainsi que l’Inspecteur<br />

du travail qui a toujours été<br />

présent durant cette longue procédure.<br />

Au-delà de la légitime réparation<br />

<strong>des</strong> militants, c’est le renforcement de<br />

la CGT qui est recherché. En protégeant<br />

les militants, c’est en effet l’activité<br />

syndicale que l’on défend. C’est<br />

une invitation à nous rejoindre et les<br />

premiers succès nous encouragent<br />

à continuer la lutte contre toutes les<br />

autres formes de discrimination.<br />

Cyril MONJE,<br />

Eurocopter <strong>La</strong> Courneuve<br />

Mon syndicat a toujours énormément<br />

souffert de discrimination mais nous<br />

commençons à relever la tête avec de<br />

nouvelles adhésions et une progression<br />

aux élections professionnelles.<br />

Nous avons accueilli <strong>des</strong> jeunes adhérents<br />

à qui nous n’avons pas hésité<br />

à confi er <strong>des</strong> responsabilités et je<br />

crois que nous avons fait le bon choix<br />

car cela nous a permis de progresser.<br />

Nous sommes porteurs d’idées et<br />

suscitons la confi ance du personnel.<br />

Nous sommes donc dans une bonne<br />

dynamique, même si notre marge de<br />

progression reste énorme.<br />

Ahil ABDELKRIM,<br />

STX St-Nazaire<br />

Depuis la fermeture <strong>des</strong> chantiers<br />

de <strong>La</strong> Seyne et du Havre, il ne reste<br />

plus que deux chantiers navals en<br />

France : STX pour les constructions<br />

civiles et DSNS pour les constructions<br />

militaires. <strong>La</strong> France, qui compte<br />

<strong>des</strong> milliers de kilomètres de côte, a<br />

laissé s’appauvrir sa construction navale,<br />

qui était pourtant une référence<br />

dans le monde entier et grande pourvoyeuse<br />

d’emplois. Les effectifs sont<br />

en baisse fl agrante, les métiers étant<br />

peu attirants, mal payés, pénibles et<br />

les salariés de plus en plus souvent<br />

soumis à la fl exibilité et à la polyvalence.<br />

Depuis plusieurs mois, le secteur<br />

de la construction se diversifi e<br />

vers les énergies marines renouvelables<br />

où un marché énorme s’ouvre<br />

aux entreprises, sans parler <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

de l’Etat. Malheureusement, la soustraitance<br />

étrangère se développe<br />

fortement au détriment de la main<br />

d’œuvre locale, sous prétexte que<br />

celle-ci serait insuffi sante, ce qui est<br />

faux, cette pratique étant uniquement<br />

motivée par la recherche de gains de<br />

productivité.<br />

Dans ce contexte, il nous semblerait<br />

judicieux de créer au sein de notre<br />

Fédération une branche Navale qui<br />

regrouperait les petites et gran<strong>des</strong> entreprises<br />

du secteur pour faire converger<br />

nos revendications. Je tiens par<br />

ailleurs à souligner un point positif,<br />

la volonté de notre fédération de<br />

construire et de défendre la mise en<br />

place d’une convention régionale de<br />

la Métallurgie. Nous devons faire plier<br />

l’UIMM sur ce sujet primordial pour le<br />

progrès social <strong>des</strong> travailleurs.<br />

Abed FELLAH,<br />

Claas Woippy<br />

Dans notre entreprise, nous sommes<br />

passés d’une activité saisonnière à 42<br />

heures par semaine sur neuf mois,<br />

l’usine étant fermée trois mois par an,<br />

avec maintien du salaire. Concernant<br />

nos négociations salariales, la direction<br />

nous propose chaque année un<br />

programme de fabrication et c’est<br />

sur cette base que nous négocions<br />

le temps de travail et les salaires. En<br />

ce qui concerne l’emploi, il faudrait se<br />

battre pour que tous les salariés précaires<br />

passent en CDI. Les syndicats<br />

doivent dire « stop ! » à la précarité<br />

et faire embaucher tous les précaires.<br />

Nous devons également nous battre<br />

pour les salaires, les conditions de<br />

travail et la retraite, sujet sur lequel les<br />

jeunes ne nous ont pas suivis dans<br />

les manifestations.<br />

Xavier PETRACHI,<br />

Airbus Toulouse<br />

Je souhaiterais attirer l’attention du<br />

congrès sur les mandats accordés par<br />

la CGT, en particulier celui de délégué<br />

syndical central, dont le rôle est assez<br />

important au sein de la CGT. Lors du<br />

38 ème congrès, nous avions débattu de<br />

leur désignation et décidé que seule<br />

la Fédération était habilitée à les désigner.<br />

Ils font donc partie de plein<br />

droit de la Direction fédérale mais la<br />

question de leur rôle est posée. Les<br />

DSC sont en effet souvent happés par<br />

leur travail institutionnel et la plupart<br />

d’entre eux sont absents <strong>des</strong> activités<br />

de la Fédération et <strong>des</strong> territoires.<br />

Au vu de leurs responsabilités et <strong>des</strong><br />

enjeux actuels, il semble donc temps<br />

que la Fédération développe un collectif<br />

spécifi que, à l’instar de celui qui<br />

existe pour les comités européens. Il<br />

faut aussi que <strong>des</strong> jeunes s’engagent<br />

dans cette responsabilité.<br />

Eric MOULIN,<br />

ex-ThyssenKrupp L’Horme<br />

Je souhaiterais parler <strong>des</strong> conséquences<br />

de l’externalisation <strong>des</strong><br />

sphères de décision <strong>des</strong> groupes hors<br />

de France. Nos patrons sont en effet<br />

ceux qui gèrent nos entreprises au<br />

quotidien, mais ce ne sont pas eux<br />

qui prennent les décisions. On ne voit<br />

jamais les véritables décisionnaires<br />

alors que ce sont eux qui ont droit<br />

de vie et de mort sur nos emplois et<br />

nous n’avons pas beaucoup d’outils<br />

pour leur faire face. Nos camara<strong>des</strong><br />

de Renault Trucks Lyon ont lancé une<br />

idée intéressante, celle du comité interentreprises<br />

et même si sa mise en<br />

41 4


42<br />

place demandera du temps, c’est une<br />

bonne base de travail pour prévenir<br />

les conséquences de ce phénomène.<br />

Un autre sujet me tient à cœur : l’unité<br />

syndicale au niveau national. Sur un<br />

sujet tel que les retraites, nous avons<br />

eu du mal à organiser <strong>des</strong> manifestations<br />

car nous avons dû non seulement<br />

négocier avec le gouvernement<br />

mais aussi avec les autres organisations<br />

syndicales. Puis une fois le mouvement<br />

terminé, chacun est reparti de<br />

son côté, comme le montre l’accord<br />

sur les retraites complémentaires,<br />

qui a été signé par trois organisations<br />

syndicales. Quel que soit son résultat,<br />

l’élection présidentielle de 2012 ne<br />

permettra donc pas de régler ce sujet.<br />

Ali KAYA,<br />

Renault Flins<br />

Suite à la crise de 2008, <strong>des</strong> milliards<br />

d’euros d’ai<strong>des</strong> publiques ont été<br />

déversés sur Renault et les autres<br />

constructeurs automobiles, ce qui<br />

n’a pas empêché ces derniers d’annoncer<br />

de nouvelles délocalisations<br />

et de continuer à réduire les effectifs.<br />

Cet argent s’est donc transformé en<br />

profi ts puisqu’ils n’en ont jamais enregistré<br />

autant (3,5 milliards d’euros<br />

pour Renault en 2010). Cela pose la<br />

question <strong>des</strong> fonds que l’on verse à<br />

ces entreprises sans aucun contrôle<br />

sur leur activité.<br />

A Flins, notre situation n’est pas<br />

simple. Nous n’avons jamais défendu<br />

l’idée que la Clio 4 devait seulement<br />

être fabriquée à Flins mais combattu<br />

la volonté de notre direction de nous<br />

mettre en concurrence avec les travailleurs<br />

de Bursa (Turquie). Pour<br />

notre part, nous ne rentrons pas dans<br />

ce jeu-là et émettons l’idée qu’il faut<br />

répartir l’emploi entre tous les sites<br />

du Groupe pour qu’il n’y ait aucune<br />

suppression d’emploi. Cela implique<br />

qu’il faut prendre l’argent là où<br />

il est, c’est-à-dire dans les<br />

profi ts de ces grands<br />

groupes qui<br />

n’ont jamais<br />

été aussi<br />

importants.<br />

Sylvain MARSAUD,<br />

CATU Bagneux<br />

Depuis la création du syndicalisme, la<br />

répression syndicale a souvent été le<br />

lot quotidien de nos militants et élus.<br />

Beaucoup de nos camara<strong>des</strong> sont<br />

victimes de licenciements abusifs car<br />

ils remettent en cause <strong>des</strong> choix de<br />

gestion capitaliste. Face à cette répression<br />

féroce et souvent sournoise,<br />

les militants portent la contradiction<br />

devant les inspections du travail qui<br />

refusent souvent ces deman<strong>des</strong> de<br />

licenciement. Les patrons, non satisfaits<br />

de ces décisions engagent alors<br />

<strong>des</strong> recours hiérarchiques auprès de<br />

la DGT (direction générale du travail).<br />

Suite à une action de l’USTM 92 devant<br />

le ministère du Travail, nous<br />

avons depuis quelques mois <strong>des</strong> rencontres<br />

régulières avec les dirigeants<br />

de la DGT. J’ai été chargé de piloter<br />

cette démarche, que nous sommes<br />

les seuls à mener et qui nous a permis<br />

de faire réintégrer certains de nos<br />

camara<strong>des</strong>. Vu le nombre important<br />

de dossiers adressés à la DGT, un<br />

communiqué fédéral sera envoyé<br />

prochainement aux USTM pour les<br />

inviter à prendre rendez-vous avec les<br />

DGT afi n de défendre les camara<strong>des</strong><br />

victimes de telles procédures. <strong>La</strong> fédération<br />

CGT de la Métallurgie doit apporter<br />

son soutien, sa solidarité et sa<br />

fraternité à ces camara<strong>des</strong> qui font la<br />

fi erté de notre organisation syndicale.<br />

Michel PERRAUD,<br />

Métaux retraités Montpellier<br />

Je tiens à rappeler que l’on n’a jamais<br />

vu une pelle creuser un trou seule.<br />

On peut certes utiliser une pelle mécanique<br />

voire un mécanisme encore<br />

plus sophistiqué, mais il ne pourra y<br />

avoir de valeur ajoutée que si celle-ci<br />

est pilotée par un humain. Par conséquent,<br />

seul le travail est créateur de<br />

valeur ajoutée. En tant que syndicalistes,<br />

nous devons nous préoccuper<br />

de cette question. Pour nous, le profi t<br />

n’a pas de légitimité et la valeur ajoutée<br />

doit être répartie entre salaires<br />

direct et indirects. Quant au capital<br />

variable créé par le travail, il doit servir<br />

à la reproduction de la force de travail,<br />

ce qui veut dire que <strong>des</strong> institutions<br />

telles que la Sécurité sociale, l’Education<br />

nationale ou le service public<br />

hospitalier en font partie. Or si nous<br />

avons <strong>des</strong> revendications à poser,<br />

nous pouvons les poser soit en pourcentage,<br />

soit en somme fi xe mais, à<br />

un moment, il faut bien raisonner de<br />

manière globale et constater qu’entre<br />

1982 et 1989, le capital variable (soit<br />

la part de la valeur ajoutée qui revient<br />

aux salariés) a diminué de 10 %.<br />

Kamal AHAMADA,<br />

Bosch Vénissieux<br />

Lorsque je leur dis que je travaille<br />

chez Bosch, mes camara<strong>des</strong> me plaignent<br />

souvent. Ces derniers temps,<br />

nous avons effectivement dû négocier<br />

énormément de départs, individuels<br />

ou collectifs. Comment lutter contre<br />

les moyens fi nanciers importants mis<br />

en œuvre par la société Bosch et la<br />

dégradation <strong>des</strong> conditions de travail<br />

pour empêcher l’exode <strong>des</strong> salariés ?<br />

D’abord, en construisant avec eux <strong>des</strong><br />

actions. Ensuite, comme l’a préconisé<br />

la commission de réindustrialisation<br />

au sein de laquelle nous avons joué<br />

un rôle important, en réorientant notre<br />

site vers la production de panneaux<br />

photovoltaïques. Cela représentera<br />

un défi car nous devrons nous former<br />

et nous adapter à ce changement<br />

mais notre site a déjà souvent montré<br />

qu’il était capable de relever les défi s.<br />

C’est le travail de la CGT et <strong>des</strong> salariés<br />

qui a permis d’éviter le drame qui<br />

se profi lait pour notre site.<br />

Daniel ROMESTAN,<br />

Dassault retraités Anglet<br />

Tout au long de son histoire, la CGT a<br />

entretenu <strong>des</strong> rapports avec le mouvement<br />

mutualiste. Ne devrions-nous<br />

pas inventer de nouveaux rapports<br />

entre mouvement mutualiste et mouvement<br />

syndical ? Ne devrions-nous<br />

pas également réfl échir aux rapports<br />

entre mouvement syndical et partis<br />

politiques quand on voit que les pério<strong>des</strong><br />

qui ont vu les avancées les plus<br />

importantes pour la classe ouvrière<br />

sont celles où ont coïncidé mouvement<br />

social et alternative politique ?<br />

Stéphane WIPF,<br />

Alpaci Imbsheim<br />

J’aimerais vous faire part du confl it<br />

que nous avons connu dans notre<br />

entreprise lors <strong>des</strong> NAO de novembre<br />

2010. Notre patron ne voulait pas parler<br />

d’augmentation générale mais voulait<br />

nous faire accepter une restructuration<br />

<strong>des</strong> salaires. Nous avons donc<br />

consulté les salariés qui ont aussitôt<br />

déclenché une grève suivie par 85 %<br />

du personnel. Cela a soudainement<br />

fait changer d’avis notre patron et nous<br />

avons obtenu 40 euros d’augmentation<br />

générale, avec une prime de 240<br />

euros en fi n d’année. Si nous avons pu<br />

gagner, c’est grâce à notre travail de<br />

terrain car plus on se rapproche <strong>des</strong><br />

salariés, plus on gagne leur confi ance.


Bilan fi nancier<br />

et enjeux <strong>des</strong> ressources<br />

fi nancières fédérales<br />

Anna POISSY<br />

Rakon Argenteuil, membre du Bureau fédéral<br />

Nous allons revoir ensemble l’activité<br />

de la politique fi nancière sur les trois<br />

années passées. Des mandats lui<br />

avaient été confi és lors du précédent<br />

congrès, faisons ensemble le point.<br />

Le propre même de la politique fi nancière,<br />

c’est de répondre et permettre<br />

à toutes les activités de se déployer<br />

selon les décisions du Congrès. Nous<br />

pouvons dire que la mission est plutôt<br />

réussie. Nous constatons que nous<br />

avons épongé nos dettes et que les<br />

trois derniers exercices sont positifs<br />

contrairement aux précédents. Mais<br />

pour autant nous n’avons pas réduit<br />

notre activité.<br />

Tout au long de ce mandat, nous<br />

avons œuvré à notre renforcement,<br />

en tenant, entre autres, onze initiatives<br />

sur la syndicalisation en particulier.<br />

Un livret sur la syndicalisation a<br />

été réalisé. Le collectif vie syndicale a<br />

été très actif et a fortement été sollicité<br />

par l’ensemble de nos bases. L’objectif<br />

<strong>des</strong> 100 000 adhérents n’est pas<br />

atteint aujourd’hui, mais il reste réalisable.<br />

Le mécanisme du panier percé<br />

semble éradiqué et nous sommes<br />

dans une ascension intéressante en<br />

nombre de syndiqués.<br />

Nous avons également investi dans<br />

la formation syndicale qui a joué un<br />

grand rôle, avec ses stages CHSCT<br />

et ECO-CE. Ces stages ont su être<br />

réadaptés pour mieux répondre aux<br />

attentes et aux besoins de nos élus.<br />

<strong>La</strong> formation syndicale a permis d’appréhender<br />

pour nombre de camara<strong>des</strong><br />

leurs responsabilités. Le stage<br />

direction syndicale a particulièrement<br />

été apprécié. Nous le préconisons<br />

aux camara<strong>des</strong> qui prennent <strong>des</strong> responsabilités.<br />

Comme vous le voyez<br />

notre démarche demeure sur tous<br />

les points, attentive aux sollicitations<br />

et aux nécessités de nos syndicats et<br />

syndiqués.<br />

Ce qui nous permet de répondre à<br />

deux attentes, la première est de<br />

nous orienter vers une réelle représentativité<br />

dans le pays, la seconde<br />

étant de nous donner les moyens de<br />

notre activité. Souvenons-nous de la<br />

mise en place de Cogétise en 2007<br />

et <strong>des</strong> controverses qui l’ont accompagnée.<br />

Aujourd’hui, c’est un outil qui<br />

fonctionne tout en pointant quelques<br />

diffi cultés.<br />

Des syndicats très marginaux, ne se<br />

sont toujours pas inscrits dans la mutualisation<br />

<strong>des</strong> moyens solidaires et<br />

ne respectent pas les reversements.<br />

Nous avions pointé la nécessité du<br />

1 % du salaire pour la cotisation et<br />

nous avons peu avancé dans ce domaine.<br />

Beaucoup de syndicats, de<br />

sections syndicales restent sur une<br />

cotisation forfaitisée, ce qui n’est pas<br />

statutaire, encore moins équitable et<br />

ne peut répondre aux nécessités de<br />

notre syndicalisme. <strong>La</strong> politique fi nancière<br />

pourrait se rapprocher de ces<br />

syndicats pour tenter de dépasser,<br />

ensemble, cette problématique. Le<br />

renfort d’un camarade en activité à la<br />

fédération pour faire le lien entre « vie<br />

syndicale et fi nances » peut certainement<br />

concorder à cette requête.<br />

Un autre problème a été également<br />

pointé concernant le fi nancement<br />

<strong>des</strong> USTM. Certains préconisant la<br />

modulation pour y remédier. Philippe<br />

Martinez l’a souligné dans son rapport<br />

d’ouverture : « prenons le temps de la<br />

réfl exion, en tenant compte de tous les<br />

tenants et aboutissants pour prendre<br />

la meilleure décision ». Nous vous<br />

proposons de constituer une commission<br />

qui travaillera sur <strong>des</strong> projections<br />

qui nous aideront à prendre la décision<br />

de l’orientation à retenir dans la<br />

première année du mandat.<br />

Ce que je peux vous dire aujourd’hui<br />

c’est que nous avons amplifi é nos<br />

ai<strong>des</strong> en direction <strong>des</strong> territoires et<br />

43 4


44<br />

<strong>des</strong> départements avec la mise en<br />

place de l’activité territoires. Cette<br />

activité répond à la demande d’être<br />

au plus près. Un réel déploiement de<br />

l’activité a été accompli. Nombre de<br />

camara<strong>des</strong> sur cette activité sont rémunérés<br />

totalement ou partiellement<br />

par la Fédération. Des moyens leurs<br />

ont été alloués pour le fonctionnement<br />

et leurs frais sont pris en charge.<br />

Des rencontres <strong>des</strong> territoires, <strong>des</strong><br />

USTM et <strong>des</strong> journées d’étu<strong>des</strong> spécifi<br />

ques décentralisées pour aider<br />

nos syndicats ont été effectuées. Des<br />

mises à disposition, <strong>des</strong> détachements<br />

de camara<strong>des</strong> ont été réalisés<br />

selon nos décisions de congrès,<br />

ainsi que <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> ponctuelles aux<br />

départements. Cela a permis un réel<br />

déploiement de l’outil départemental,<br />

<strong>des</strong> USTM ont vu le jour et d’autres<br />

pourraient suivre.<br />

Il nous faut poursuivre notre exigence<br />

pour la reconnaissance d’un syndicalisme<br />

d’utilité publique. Il nous<br />

faut poursuivre notre travail avec les<br />

DSC et conquérir de nouveaux droits<br />

syndicaux dans l’ensemble de nos<br />

groupes. Un premier travail signifi catif<br />

a été conduit dans le cadre de la<br />

préparation de notre congrès, ce qui<br />

nous permet de croire à la potentielle<br />

opportunité de gagner.<br />

Un congrès qui s’élève à plus de<br />

700 000 euros en dépense mais affi<br />

che près de 300 000 en recettes.<br />

L’autofi nancement <strong>des</strong> initiatives a<br />

été un exercice permanent dans tous<br />

les domaines et reste incontournable<br />

pour mieux répondre aux sollicitations.<br />

C’est la prise en compte du<br />

budget par l’ensemble de la Direction<br />

fédérale qui a permis cette réussite.<br />

<strong>La</strong> Fédération, c’est aussi la rémunération<br />

de salariés techniques et<br />

de responsables politiques. Nous<br />

sommes toujours vigilants sur cette<br />

ligne, mais nous avons fait évoluer<br />

considérablement salaires et qualifi<br />

cations pour notre personnel technique.<br />

Dans la prochaine mandature<br />

il nous faudra certainement revoir les<br />

salaires <strong>des</strong> politiques avec le souci<br />

de les faire également évoluer. Leurs<br />

rémunérations sont stagnantes depuis<br />

plusieurs années. Nous nous<br />

dirigeons vers une politique salariale<br />

contrôlée mais qui doit aussi prendre<br />

en compte les besoins du salariat.<br />

<strong>La</strong> politique revendicative a été fortement<br />

sollicitée, elle a répondu avec<br />

responsabilité et effi cience. Les Assises<br />

de l’automobile, <strong>des</strong> services<br />

de l’automobile et de l’aéronautique<br />

se sont tenues dans cet esprit de<br />

réponse aux besoins dans la mutualisation<br />

<strong>des</strong> moyens solidaires. Des<br />

journées d’étu<strong>des</strong> ont été réalisées<br />

sur différents thèmes : GPEC, salaires,<br />

emploi et pénibilité, protection<br />

sociale et retraite, sans oublier toutes<br />

les initiatives sur les retraites, l’emploi<br />

ou les salaires.<br />

L’UFR qui a tenu son 9 e congrès en<br />

2009 s’est inscrite dans toutes les<br />

activités que ce soit en termes de<br />

syndicalisation, de revendications ou<br />

de réponse aux besoins <strong>des</strong> syndiqués.<br />

Une réelle vie syndicale a été<br />

rondement menée avec les membres<br />

de son conseil national qui couvre<br />

l’Hexagone sur notre profession.<br />

L’UFICT avec son 10 e congrès en<br />

2010 se construit et se forme. Des<br />

sessions de formations spécifi ques<br />

ont été tenues et pointent <strong>des</strong> avancées<br />

prometteuses. Cette spécifi -<br />

cité est un réel besoin au regard de<br />

l’emploi de notre profession, cette<br />

catégorie professionnelle change et<br />

s’interroge et nous ne sommes pas<br />

étrangers à ce phénomène. Un potentiel<br />

existe, il nous faut l’investir avec<br />

une grande détermination et l’aide de<br />

tous, les moyens seront à adapter.<br />

Le collectif Femmes/Mixité a beaucoup<br />

œuvré dans ce mandat. Il a<br />

écrit <strong>des</strong> tracts, il a forgé <strong>des</strong> repères<br />

revendicatifs pour l’aide aux syndicats.<br />

Il a pu procéder à ses assises, il<br />

poursuit aujourd’hui son activité avec<br />

l’objectif de se rajeunir et mieux se<br />

calquer à la réalité du terrain.<br />

Le collectif Jeunes a pris son essor.<br />

Ces jeunes métallurgistes ont su aiguiser<br />

leurs outils marquant ainsi leur<br />

empreinte dans notre syndicalisme.<br />

Des jeunes biens plus responsables<br />

et décidés à tenir leur place contrairement<br />

aux stéréotypes.<br />

Ils ont, eux aussi, tenu leurs assises<br />

le 9 février 2011 et notre Fédération<br />

a largement contribué à la réussite<br />

de cette initiative. <strong>La</strong> rencontre <strong>des</strong><br />

jeunes dans notre congrès ce mercredi<br />

saura, sans aucun doute, prendre<br />

le tournant décisif d’une future direction<br />

responsable et rajeunie portant<br />

tous les espoirs pour les générations<br />

futures.<br />

Toutes ces activités se retrouvent<br />

dans la communication qui véhicule,<br />

au-delà de nos rangs, nos repères,<br />

nos revendications, nos exigences et<br />

les moyens pour les mettre en œuvre.<br />

C’est une réelle force pour notre activité<br />

: Courrier Fédéral, Courrier de<br />

l’UFICT, activité UFR, les dossiers,<br />

les tracts nationaux, les affi ches, les<br />

déclarations fédérales les comptes<br />

<strong>rendu</strong>s et, bien entendu, le site internet<br />

nouvellement refait. Cette mise<br />

en commun nous ouvre de nouvelles<br />

perspectives. Elle renforce encore<br />

plus notre utilité publique et répond<br />

aux exigences de nos syndiqués.<br />

Cette ligne est importante dans notre<br />

budget, pour autant un regard attentif<br />

sur nos dépenses a permis malgré<br />

l’expansion de cette activité de<br />

les contenir. C’est une plus grande<br />

et meilleure communication pour un<br />

budget bordé et responsable.<br />

<strong>La</strong> politique nationale et internationale<br />

qui traverse l’économie de notre pays<br />

et par conséquent nos industries,<br />

nous amène à nous ouvrir davantage<br />

sur mondialisation avec l’exigence<br />

d’une industrie forte en France et en<br />

Europe. C’est dans l’optique de cette<br />

orientation que nous avons développé<br />

: un syndicalisme mondialisé solidaire<br />

et offensif qui concorde à nos<br />

besoins. C’est le sens qu’ont pris les<br />

activités Europe et inter, nombre de<br />

syndicats et groupes ont pu apprécier<br />

ce travail. Nous pourrions cependant<br />

mieux relater la richesse de nos interventions,<br />

de nos activités dans ce<br />

domaine, car cette activité est encore<br />

souvent méconnue. Pourquoi ne pas<br />

nous orienter vers un encart régulier<br />

relatant nos initiatives pour mieux les<br />

apprécier et nous en saisir ?


Vous aurez compris que nous n’avons<br />

pas l’ambition d’une orientation<br />

budgétaire recroquevillée, mais au<br />

contraire d’une politique fi nancière téméraire<br />

et imaginative pour rester en<br />

adéquation avec notre activité. Des<br />

recettes peuvent être travaillées pour<br />

pallier aux restrictions budgétaires<br />

incontournables de notre budget. Là<br />

encore nous avons mis les moyens<br />

humains de cette volonté de contenir<br />

budget tout en déployant l’activité.<br />

Pour cela il nous faut rester vigilants<br />

sur nos dépenses tout en étant exigeants<br />

et créatifs sur nos recettes.<br />

Débat<br />

Ludovic BOUVIER,<br />

Sevelnord Bouchain<br />

Je souhaiterais savoir ce qu’est un<br />

« syndicat d’utilité publique » car je<br />

pensais que la CGT était un syndicat<br />

révolutionnaire.<br />

Cyril MONJE,<br />

Eurocopter <strong>La</strong> Courneuve<br />

Nous avons eu beaucoup de diffi cultés<br />

à faire comprendre le nouveau<br />

mode de fi nancement Cogétise aux<br />

syndicats de notre département. Il a<br />

notamment fallu envoyer <strong>des</strong> courriers<br />

aux syndicats et aux UL pour leur<br />

expliquer le mode de fi nancement <strong>des</strong><br />

USTM. Il me semblerait donc important<br />

que la Fédération s’exprime pour<br />

rappeler aux unions locales comment<br />

tout cela fonctionne.<br />

Anna POISSY,<br />

Rakon Argenteuil<br />

Nous avons beaucoup écrit sur ce<br />

sujet dans Le Courrier fédéral. Nous<br />

avons même organisé <strong>des</strong> réunions<br />

de trésoriers, mais je crois que c’est<br />

le rôle de chacun que de débattre de<br />

tout cela. On peut effectivement rappeler<br />

le fonctionnement de Cogétise.<br />

Nous avons proposé d’ouvrir un débat<br />

sur les moyens fi nanciers que l’on<br />

pourrait donner à nos outils départementaux.<br />

Je crois qu’il faut s’en saisir<br />

et que les camara<strong>des</strong> <strong>des</strong> départements<br />

doivent en débattre.<br />

Quant à la notion de « syndicat d’intérêt<br />

public », il s’agirait de faire en sorte<br />

que la CGT soit reconnue comme<br />

d’intérêt public et puisse, à ce titre,<br />

bénéfi cier de fi nancements.<br />

Coskun ERDOGAN,<br />

Behr Lorraine, Hamback<br />

Certains adhérents nous font remarquer<br />

que la cotisation à la CGT est<br />

Cette option que nous avons choisie<br />

depuis deux congrès a porté ses fruits<br />

mais il y a encore du potentiel si nous<br />

tenons ensemble le gouvernail :<br />

• poursuivre notre objectif <strong>des</strong> 100 000<br />

adhérents ;<br />

• travailler avec un collectif pour<br />

tendre vers le 1 % de la cotisation ;<br />

• conquérir <strong>des</strong> droits nouveaux avec<br />

l’aide <strong>des</strong> DSC et <strong>des</strong> groupes ;<br />

• améliorer partout notre vie syndicale<br />

et mutualiser les moyens ;<br />

• poursuivre notre ambition d’un syndicalisme<br />

d’utilité publique ;<br />

• conjuguer l’exigence de notre acti-<br />

la plus élevée de toutes les organisations<br />

syndicales. En appliquant la<br />

règle du 1 %, elle revient en effet à 10<br />

ou 12 euros contre 5 ou 6 euros dans<br />

les autres syndicats. Je pense que si<br />

notre cotisation était moins élevée,<br />

nous aurions davantage d’adhérents.<br />

Eric LALOT,<br />

Valéo Amiens<br />

J’ai noté dans le compte de gestion<br />

2009 que la rubrique « réunions et<br />

déplacements » avait progressé de<br />

85 000 euros et je souhaitais savoir<br />

pourquoi.<br />

Anna POISSY<br />

Cela tient tout simplement au fait que<br />

l’équipe fédérale a été renforcée et<br />

que la vie fédérale a nécessité davantage<br />

de déplacements.<br />

De la salle<br />

Il ne faut pas stigmatiser les syndicats<br />

qui n’appliquent pas le 1 % et qui<br />

essayent de faire le maximum pour<br />

écouter les salariés. Certains salariés<br />

sont en effet tellement endettés<br />

qu’il nous arrive parfois de payer leur<br />

carte. L’argent est certes le nerf de la<br />

guerre mais nous devons aussi être<br />

solidaires.<br />

Michelle GAITON,<br />

Thyssen Angers<br />

Je voudrais savoir pourquoi le montant<br />

du FNI a été nul sur les années<br />

2007 à 2009.<br />

Anna POISSY<br />

Tout simplement parce que nous<br />

n’avons pas fait de demande de FNI<br />

sur cette période. Il n’y a donc eu ni<br />

entrée ni sortie sur cette ligne<br />

Pour en revenir au montant de la cotisation,<br />

il ne s’agit pas de stigmatiser<br />

vité revendicative avec le suivi budgétaire<br />

approprié ;<br />

• un budget qui devra prendre en<br />

compte rajeunissement et situation de<br />

nos équipes.<br />

Si nous voulons ensemble construire<br />

le syndicalisme de demain donnonsnous<br />

les moyens avec responsabilités,<br />

imagination et appétit. C’est la<br />

route que je vous propose de suivre<br />

pour les trois prochaines années.<br />

les syndicats qui n’appliquent pas<br />

une cotisation de 1 %, même si ce<br />

taux nous semble juste. Ce que nous<br />

souhaitons, c’est que la question soit<br />

posée chaque année, dans l’idée de<br />

tendre vers un taux de cotisation de<br />

1 %.<br />

Proposition de résolution dans le cadre<br />

<strong>des</strong> nouvelles obligations comptables<br />

<strong>La</strong> fédération de la Métallurgie est, comme toutes<br />

les autres fédérations, assujettie à <strong>des</strong> obligations<br />

comptables. A ce titre, nous devons apporter <strong>des</strong><br />

modifi cations à nos statuts. Comme nous n’en<br />

avons pas débattu, nous vous proposons d’adopter<br />

une résolution qui désignera les instances fédérales<br />

chargées d’arrêter et de valider les comptes, sachant<br />

que les budgets prévisionnels resteront de la<br />

responsabilité du CEF.<br />

« Dans le cadre <strong>des</strong> nouvelles obligations comptables,<br />

nous devons acter les procédures suivantes<br />

afi n d’être en conformité.<br />

A chaque exercice annuel, une réunion du bureau<br />

fédéral sera convoquée, à laquelle le commissaire<br />

aux comptes assistera. Une présentation comptable<br />

sera faite et permettra de valider les comptes et de<br />

les arrêter.<br />

Quarante-cinq jours après la tenue du bureau fédéral,<br />

un CEF sera convoqué où l’approbation <strong>des</strong><br />

comptes sera portée à l’ordre du jour. Le Commissaire<br />

aux comptes assistera également à ce CEF.<br />

Dans les trois mois suivant l’approbation <strong>des</strong><br />

comptes, les comptes devront être publiés au Journal<br />

Offi ciel et, de préférence, avant le 31 décembre<br />

de l’année suivant l’exercice. »<br />

<strong>La</strong> résolution est adoptée.<br />

45 4


46<br />

Rapport de la Commission<br />

fi nancière et de contrôle<br />

Lucien GRIMAULT<br />

Président de la Commission Financière et de Contôle<br />

Tout d’abord, je voudrais avoir une<br />

pensée plus particulière pour Henri<br />

Pucheux qui nous a quittés brutalement<br />

et qui faisait partie de la Commission<br />

Financière et de Contrôle<br />

(CFC). Je voudrais également souhaiter<br />

un bon rétablissement à Marc<br />

Barthel, qui était au dernier congrès,<br />

Président de la CFC.<br />

<strong>La</strong> CFC tient à rappeler son rôle et sa<br />

place qui lui sont propres et conformes<br />

aux statuts de la CGT.<br />

Chaque organisation doit alimenter<br />

un débat sur les ressources fi nancières<br />

dont chacune dispose. Cela<br />

suppose de s’interroger ensemble sur<br />

le niveau <strong>des</strong> ressources fi nancières<br />

de notre fédération, la part <strong>des</strong> cotisations<br />

dans les activités en lien avec<br />

le nombre de syndiqués de notre fédération,<br />

leur utilisation au service<br />

de notre démarche syndicale et leur<br />

contrôle.<br />

Il est nécessaire de travailler dans la<br />

confi ance et la transparence, ce qui<br />

est le cas à la Fédération.<br />

Répondre à ce besoin politique de<br />

contrôle, est un acte normal de la démocratie<br />

syndicale.<br />

De plus, aujourd’hui nous allons modifi<br />

er notre manière de faire avec<br />

l’application de la loi de modernisation<br />

sociale. Beaucoup de travail a déjà<br />

été accompli pour se mettre en phase<br />

avec les règles comptables exigées<br />

par les experts. Maintenant, nous<br />

sommes accompagnés par l’expert<br />

qui validera les comptes de la FTM.<br />

Nous connaissons le pouvoir en<br />

place, les rapports concernant la CGT,<br />

et nous pensons que nos comptes<br />

sont regardés à la loupe dans ce<br />

nouveau contexte où de multiples<br />

contraintes comptables se font jour,<br />

dans un contexte économique diffi cile<br />

(pas pour tous), et dans un contexte<br />

de pressions fi scales de plus en plus<br />

fortes.<br />

Avec la loi de démocratisation sociale,<br />

la commission rappelle avec force la<br />

nécessité de mettre l’ensemble de<br />

nos organisations en situation de<br />

clarté par rapport aux fonds que notre<br />

fédération perçoit, afi n de la sécuriser<br />

juridiquement. Dans ce nouveau<br />

contexte, <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> de la commission<br />

fi nancière ont fait part de<br />

deux soucis :<br />

. Que la commission <strong>des</strong> candidatures<br />

rencontre les camara<strong>des</strong> susceptibles<br />

d’être à la CFC.<br />

. Dès le début du mandat, faire une<br />

formation sur les aspects fi nanciers,<br />

voire avec la CGT, l’expert ... à défi nir,<br />

afi n de se sentir plus à l’aise, plus en<br />

responsabilité dans cette tâche.<br />

Pour continuer sur les fi nances, il y a<br />

<strong>des</strong> fondamentaux qui passent trop<br />

souvent au second plan, car d’autres<br />

priorités sont à gérer.<br />

<strong>La</strong> commission veut parler de :<br />

. <strong>La</strong> collecte <strong>des</strong> cotisations syndicales.<br />

. <strong>La</strong> syndicalisation et le renforcement,<br />

et là on peut voir au regard<br />

<strong>des</strong> syndicats qui s’impliquent dans<br />

les semaines de syndicalisation que<br />

nous avons un espace énorme ouvert<br />

pour renforcer le nombre de syndiqués<br />

dans notre fédération (objectif<br />

100.000 adhérents).<br />

. Le développement du prélèvement<br />

automatique <strong>des</strong> cotisations et du<br />

taux à 1 %.<br />

. Travailler à l’élaboration d’un budget<br />

et le suivi de son exécution à tous les<br />

niveaux, ce qui permet d’éviter <strong>des</strong><br />

dérapages, voire <strong>des</strong> dépenses inutiles,<br />

et cela évite les «gâchis».<br />

. <strong>La</strong> question de la continuité syndicale<br />

: actifs/retraités.<br />

. Travailler <strong>des</strong> contributions et subventions<br />

diverses à travers <strong>des</strong> partenariats.<br />

. Et dernière chose, travailler le droit<br />

syndical partout, en demandant <strong>des</strong><br />

moyens, certes cela existe déjà, mais<br />

pousser plus loin cette question dans<br />

toutes nos bases.<br />

Cela est important pour notre Fédération,<br />

pas simplement pour elle, mais<br />

tous moyens supplémentaires acquis<br />

servent au travail collectif, à l’ensemble<br />

<strong>des</strong> bases et structures, outils<br />

qui composent la Fédération.


Tous ces sujets, axes de <strong>travaux</strong> abordés<br />

auparavant, contribuent certes à<br />

de meilleurs moyens fi nanciers, mais<br />

donnent aussi de la qualité au contenu<br />

de notre activité syndicale, et un<br />

véritable sens à notre bataille revendicative<br />

et industrielle.<br />

<strong>La</strong> commission appelle les syndiqués<br />

et les syndicats à s’intéresser de plus<br />

près à la santé fi nancière de notre<br />

organisation syndicale, de notre Fédération.<br />

En revalorisant son rôle et sa place,<br />

la commission fi nancière de contrôle<br />

doit être garante de la mise en œuvre<br />

de plusieurs principes :<br />

. Les moyens pour renforcer notre<br />

démarche revendicative validée par le<br />

49e congrès confédéral.<br />

. <strong>La</strong> maîtrise collective de la gestion<br />

fi nancière de l’organisation syndicale.<br />

. <strong>La</strong> solidarité fi nancière entre organisations<br />

et syndicats CGT.<br />

Ces principes étant rappelés, la<br />

commission fi nancière de contrôle<br />

observe les avancées, la qualité du<br />

travail effectué par l’équipe du secteur<br />

fi nancier de la FTM.<br />

Aujourd’hui, nous avons une situation<br />

qui se conforme à la clarifi cation <strong>des</strong><br />

comptes de notre fédération avec notamment<br />

:<br />

. Un journal <strong>des</strong> entrées et sorties<br />

tenu au quotidien, avec un solde journalier<br />

suivi en temps réel, ponctué par<br />

une balance mensuelle.<br />

. Un grand livre <strong>des</strong> recettes.<br />

. Un grand livre <strong>des</strong> dépenses.<br />

. Le relevé journalier du solde <strong>des</strong><br />

comptes postaux et bancaires.<br />

<strong>La</strong> commission constate que les efforts<br />

fournis de 2007 à 2009 portent<br />

leurs fruits et font apparaître <strong>des</strong> résultats<br />

qui vont dans le bon sens.<br />

Dans les documents fi nanciers, on<br />

peut voir:<br />

. en 2007 --> défi cit<br />

. en 2008 --> léger solde positif<br />

. en 2009 --> une confi rmation importante<br />

d’un solde positif de +654.000 €<br />

(250.000 étant provisionnés pour les<br />

congrès).<br />

Aujourd’hui, l’élaboration du budget<br />

en lien avec nos orientations fédérales,<br />

le travail avec les collectifs fédéraux,<br />

<strong>des</strong> budgets en face de chaque<br />

collectif, font que nous maitrisons<br />

parfaitement la vie fi nancière de notre<br />

fédération. <strong>La</strong> commission constate,<br />

avec cette stratégie, la volonté d’une<br />

gestion plus rigoureuse, resserrée, et<br />

affi née <strong>des</strong> coûts de chaque initiative.<br />

Un travail énorme a été fait sur les<br />

dépenses de communication et de<br />

publication:<br />

. Ex: en 2007 --> 361.000 €<br />

. Ex: en 2009 --> 231.000 €<br />

. Pourtant, notre Fédération n’a pas<br />

faibli sur la qualité <strong>des</strong> publications<br />

qu’elle sort, au service de nos syndiqués<br />

et syndicats. Notre site internet a<br />

même été modifi é dernièrement.<br />

Dans le sens inverse, nous avons une<br />

augmentation du budget Relations<br />

Internationales, cela ne veut pas dire<br />

qu’auparavant il n’y avait pas autant<br />

de travail, mais cela est dû à un engagement<br />

plus important de la Fédération<br />

au sein de la F.E.M, de la FIOM.<br />

Au regard de l’ensemble de la situation<br />

fi nancière de notre Fédération, la<br />

Commission de Contrôle Financière<br />

propose, aux congressistes, de donner<br />

Quitus à l’équipe en place pour<br />

la justesse, le sérieux et la volonté<br />

d’être encore plus effi cace avec les<br />

contraintes de la loi de modernisation<br />

sociale.<br />

<strong>La</strong> commission propose de travailler<br />

avec nos nouvelles bases et ceux<br />

qui ne l’ont pas encore fait,<br />

sur une formation afi n que<br />

COGITIEL soit un outil au<br />

service <strong>des</strong> syndicats pour<br />

une plus grande précision<br />

et d’information, pour<br />

construire une vraie politique<br />

fi nancière répondant<br />

à nos besoins d’activités.<br />

<strong>La</strong> commission propose<br />

aussi de travailler au plus<br />

près avec l’inter-pro et donc<br />

UD et UL, où souvent nous<br />

avons <strong>des</strong> adhérents isolés<br />

avec aucune cotisation revenant<br />

à la Fédération.<br />

<strong>La</strong> future commission devra<br />

animer un débat sur la<br />

connaissance la plus fi ne<br />

possible sur les cotisations,<br />

le taux du 1 %, la syndicalisation,<br />

le renforcement, la<br />

continuité syndicale.<br />

<strong>La</strong> future commission devra<br />

peut-être réfl échir en lien<br />

avec la direction fédérale,<br />

aux deman<strong>des</strong> de subvention<br />

en direction <strong>des</strong><br />

pouvoirs publics, de l’Europe, <strong>des</strong> institutions<br />

locales ou régionales et cela<br />

dans le cadre d’actions, d’initiatives<br />

spécifi ques, sans remettre en cause<br />

notre indépendance syndicale.<br />

Je conclurai cette intervention en remerciant<br />

Anna, la trésorière et Patrick,<br />

de la compta pour leur disponibilité<br />

afi n que la commission de contrôle<br />

fi nancier assume au mieux ses responsabilités.<br />

Vous trouverez <strong>des</strong> répétitions entre<br />

le rapport de la trésorière Anna POIS-<br />

SY et <strong>des</strong> éléments du rapport d’ouverture<br />

présenté par Philippe Martinez,<br />

mais si répétitions il y a, c’est que<br />

nous sommes tous en phase avec les<br />

orientations, les objectifs que nous<br />

devons travailler, voire atteindre.<br />

Nous avons une fédération qui se<br />

porte bien et nous pouvons tous en<br />

être fi ers.<br />

Vote du bilan fi nancier<br />

• Nombre d’inscrits : 54 368<br />

• Votants : 52 798<br />

• Suffrages exprimés : 48 644<br />

• Pour : 46 116 (94,80 %)<br />

• Contre : 2 528 (5,20 %)<br />

• Abstentions : 4 154<br />

Election de la présidence de la quatrième séance<br />

Pour la présidence de la quatrième séance sont proposées les candidatures<br />

suivantes : Nicole Camblan (présidence), Miguel Sales (vice-présidence) et<br />

Frédéric Sanchez.<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée.<br />

47 4


48<br />

Table ronde animée<br />

par Denis Leblanc avec :<br />

Bernard THIBAULT,<br />

secrétaire général de la CGT<br />

Kamal AHAMADA,<br />

Bosch Vénissieux<br />

Abdelaziz BOUABDELLAH,<br />

Alpaci Strasbourg<br />

Jérôme LETTRY,<br />

Covidien MMG Grenoble<br />

Angélique JAMROZ,<br />

UPS-SCS France Roissy<br />

Elisabeth COLINO,<br />

PSA Sochaux<br />

4 ème séance<br />

<strong>La</strong> jeunesse en lien<br />

avec notre qualité<br />

de vie syndicale<br />

et de syndicalisation<br />

Introduction<br />

de Abdelaziz Bouabdellah, Alpaci Imbsheim<br />

Comme vous le savez, depuis notre dernier<br />

congrès confédéral, l’élan de la jeunesse et<br />

la place <strong>des</strong> jeunes dans notre organisation<br />

sont devenus une priorité. Afi n de répondre<br />

à la deuxième orientation dédiée aux jeunes,<br />

notre fédération a décidé de donner aux<br />

jeunes les moyens d’organiser <strong>des</strong> sessions<br />

de travail autonomes.<br />

Après sa constitution, un nouveau collectif<br />

jeunes s’est donné pour mission d’organiser<br />

les Assises <strong>des</strong> jeunes métallos le 9 février<br />

2011 au siège de la CGT, à Montreuil, en<br />

présence de Bernard Thibault. Pour que ces<br />

assises soient une réussite, nous avions organisé<br />

au préalable un Tour de France dans<br />

les cinq villes suivantes : Paris, Le Mans,<br />

Strasbourg, Lyon et Figeac. Beaucoup de<br />

jeunes ont apprécié le concept de proximité<br />

et souhaitent le rendre encore plus effi cace<br />

en agrandissant l’échelon géographique <strong>des</strong><br />

participations. Ce tour de France nous a permis<br />

de réunir plus de 230 jeunes lors <strong>des</strong><br />

Assises du 9 février 2011. On peut dire que<br />

le pari est gagné pour notre collectif et notre<br />

fédération.<br />

Lors de ces rencontres, nous avons été<br />

confrontés à une variété de revendications,<br />

de constats et de propositions de la part <strong>des</strong><br />

jeunes. Par exemple, les problèmes liés à la<br />

transmission d’informations et de connaissances,<br />

la diffi culté d’obtenir <strong>des</strong> responsabilités<br />

ou <strong>des</strong> mandats, la crainte de ne pas<br />

être à la hauteur <strong>des</strong> responsabilités qui nous<br />

sont confi ées, l’avenir de la syndicalisation<br />

<strong>des</strong> jeunes puisqu’un syndiqué sur deux sera<br />

en retraite dans dix ans, ou encore la précarité<br />

et le pouvoir d’achat <strong>des</strong> jeunes.<br />

Lors de son intervention lors <strong>des</strong> Assises <strong>des</strong><br />

jeunes métallos, Philippe Martinez nous a<br />

donné rendez-vous à ce congrès mais il nous<br />

a aussi invité à poursuivre et à amplifi er notre<br />

dynamique d’échange et de construction.<br />

Notre collectif ne pouvait espérer meilleur endroit<br />

pour entériner cette volonté de bâtir une<br />

CGT orientée davantage vers le futur pour<br />

enfi n céder la place aux jeunes militants.<br />

Comme convenu, la présence ici de Bernard<br />

Thibault confi rme le désir de changement<br />

inspiré par le 49 ème congrès. Avant de vous<br />

laisser la parole, permettez-moi de vous faire<br />

part de quelques événements qui ont marqué<br />

cette transformation. Depuis les assises, <strong>des</strong><br />

collectifs jeunes ont vu le jour dans le Bas-<br />

Rhin, l’Isère et la Sarthe.


Dans d’autres régions, <strong>des</strong> jeunes ont intégré<br />

<strong>des</strong> USTM et <strong>des</strong> UD, avec pour mission de<br />

mener une activité en direction <strong>des</strong> jeunes,<br />

par exemple dans le Rhône ou en Corrèze.<br />

Nous saluons aussi l’arrivée de deux militantes<br />

au sein de notre collectif car c’était<br />

une priorité d’avoir <strong>des</strong> femmes parmi nos<br />

membres.<br />

Nous invitons toutes celles et ceux qui n’ont<br />

pas encore pris le train du progrès à nous<br />

rejoindre et à répondre aux appels de notre<br />

collectif Jeunes. N’hésitez pas, lors de vos<br />

interventions, à nous faire part de toutes les<br />

transformations qui ont marqué vos structures,<br />

vos syndicats et qui rendent dans cette<br />

dynamique de construction avec les jeunes.<br />

Enfi n, j’espère que mon intervention vous<br />

permettra de vous exprimer librement dans<br />

le sens de la construction qui a marqué l’ensemble<br />

de nos rencontres et qui est à l’origine<br />

de toutes les choses positives qui se<br />

passent actuellement dans nos syndicats.<br />

Débat<br />

Elisabeth COLINO,<br />

PCA Sochaux<br />

Lorsque je suis entrée chez Peugeot, à Sochaux,<br />

j’ai commencé par travailler dans un<br />

atelier très féminisé (80 % de femmes) où je<br />

n’ai pas connu de problèmes d’intégration.<br />

Malheureusement, cet atelier a fermé, de<br />

même que l’atelier de câblerie, lui aussi très<br />

féminisé, entrainant <strong>des</strong> pertes d’emplois pour<br />

les femmes de la région et <strong>des</strong> recrutements<br />

de plus en plus rares. Nos camara<strong>des</strong> de la<br />

commission égalité femmes/hommes ont cependant<br />

obtenu récemment la signature d’un<br />

accord qui permettra quelques avancées en<br />

matière de recrutement et d’égalité de traitement<br />

<strong>des</strong> femmes. Il est également question<br />

de créer une halte garderie.<br />

Là où le bât blesse, c’est sur la question de<br />

la maternité. Pour résumer, tout va bien tant<br />

que les femmes n’ont pas d’enfants. En revanche,<br />

après un ou plusieurs enfants, elles<br />

sont «grillées» pour plusieurs années. Il faut<br />

donc utiliser tout l’arsenal à notre disposition<br />

c’est à dire interpeler les Institutions Représentatives<br />

du Personnel (IRP), rédiger <strong>des</strong><br />

tracts et dialoguer avec les salariés, ce qui<br />

peut également être un facteur de syndicalisation.<br />

Je rêve aussi de créer un collectif de<br />

femmes dans mon entreprise mais il faudrait<br />

pour cela que je parvienne à en réunir au<br />

moins une dizaine.<br />

Angélique JAMROZ,<br />

UPS <strong>La</strong> Courneuve<br />

Pendant dix ans, les adhérents de mon syndicat<br />

ont vécu une forme de monarchie syndicale,<br />

avec un délégué syndical central qui<br />

pensait que son mandat lui avait été attribué<br />

à vie. Il n’y avait aucun travail de terrain, pas<br />

de consultation ni d’information, juste <strong>des</strong> actions<br />

en justice.<br />

Puis, en octobre dernier, à l’initiative d’une<br />

déléguée syndicale, une assemblée générale<br />

a été organisée. Nous pensions que nous serions<br />

enfi n entendus mais en fait, nous nous<br />

sommes <strong>rendu</strong>s compte que le but de cette<br />

assemblée était juste de récupérer le pouvoir<br />

au sein du syndicat. Nous avons donc refusé<br />

d’y participer et organisé le 7 décembre dernier<br />

un congrès, ce qui n’a pas été simple,<br />

mais la voix <strong>des</strong> cinquante syndiqués a enfi<br />

n été entendue, avec un renouvellement à<br />

100.%.<br />

Aujourd’hui, nous sommes deux jeunes<br />

femmes de moins de 35 ans, mandatées déléguées<br />

syndicales nationales. Nous avons<br />

mis en place un collectif d’animation qui se<br />

réunit une fois par mois.<br />

Nous avons lancé une consultation,<br />

fait circuler une pétition et rédigé<br />

plusieurs tracts sur différents<br />

sujets. On essaye encore de nous<br />

mettre <strong>des</strong> bâtons dans les roues et<br />

de nous diviser mais nous tenons<br />

bon car nous sommes soutenues<br />

depuis le début par les membres<br />

de l’union locale de <strong>La</strong> Courneuve<br />

qui croient en nous et que je tiens à<br />

remercier ici.<br />

Je terminerai simplement en soulignant<br />

que l’ancien délégué syndical<br />

central de mon entreprise ne<br />

payait pas ses timbres. Pour ma<br />

part, je considère que quelqu’un<br />

qui «règne» pendant dix ans et qui ne règle<br />

pas ses timbres ne partage pas nos valeurs<br />

et ne fait tout simplement pas partie de la<br />

CGT. Je continuerai donc à refuser ce genre<br />

de comportement, inadmissible au sein <strong>des</strong><br />

syndicats de la Métallurgie.<br />

Zoheir MESSAOUDI,<br />

Oddo Canet Marseille<br />

Je travaille pour une société sous-traitante du<br />

secteur aéronautique. Nous avons créé notre<br />

syndicat en 2004, avec deux syndiqués. Nous<br />

avons remporté 60 % <strong>des</strong> voix aux élections<br />

de 2005, 74 % à celles de 2007 et le 17 février<br />

dernier, nous avons pour la première<br />

fois présenté une liste au deuxième collège<br />

et remporté le seul siège à pourvoir, entraînant<br />

la disparition <strong>des</strong> deux autres syndicats<br />

présents dans l’entreprise. Aujourd’hui, nous<br />

comptons quarante-cinq adhérents dont cinq<br />

femmes.<br />

Coskun ERDOGAN,<br />

Berh Lorraine Hambach<br />

Je suis adhérent à la CGT depuis l’âge de<br />

vingt ans et j’ai pu constater l’esprit de solidarité<br />

qui y régnait. Pendant quinze ans,<br />

les élus de la CGT ont été victimes d’innombrables<br />

avertissements et mises à pied. Or<br />

l’an dernier, nous avons obtenu 67 % <strong>des</strong><br />

49 4


50<br />

voix au sein du premier collège et 47 % parmi<br />

l’ensemble <strong>des</strong> salariés, au grand désarroi de<br />

notre directeur.<br />

C’est alors que je me suis dit que j’allais pouvoir<br />

lui faire subir ce qu’il nous avait fait subir<br />

pendant quinze ans… <strong>La</strong> CGT est selon moi<br />

le meilleur syndicat car nous travaillons tous<br />

collectivement pour obtenir <strong>des</strong> droits collectifs.<br />

C’est pour cela que j’encourage tous les<br />

jeunes à y adhérer.<br />

Stéphane FLEGEAU,<br />

<strong>La</strong>udren Electronique <strong>La</strong>nester<br />

J’ai été nommé délégué syndical CGT de<br />

notre entreprise qui, depuis <strong>des</strong> années,<br />

n’avait que <strong>des</strong> délégués CFDT. Par la suite,<br />

nous avons monté un syndicat en 2009 et<br />

enregistré six adhésions. Le syndicat a alors<br />

pu mettre en avant l’information et la consultation<br />

<strong>des</strong> salariés sur tous les sujets qui les<br />

concernaient et a enregistré un nouveau<br />

syndiqué à la suite du confl it sur les retraites.<br />

Depuis ce confl it, nous avons aidé une nouvelle<br />

base à se créer dans la branche Electricité<br />

de notre groupe. Des élections ont été<br />

provoquées et la liste CGT a remporté l’ensemble<br />

<strong>des</strong> sièges à pourvoir. Fort de cette<br />

dynamique, nous espérons pouvoir apporter<br />

à tous les salariés <strong>des</strong> améliorations en matière<br />

de salaire, de qualifi cation et de conditions<br />

de travail.<br />

David MUNOZ,<br />

Aubert et Duval Firminy<br />

Deux sujets me tiennent à cœur. Le premier<br />

est celui <strong>des</strong> jeunes qui entrent sur le marché<br />

du travail, dont beaucoup veulent<br />

apprendre et à qui il faut donc<br />

laisser l’accès aux responsabilités.<br />

Le deuxième est celui <strong>des</strong> jeunes<br />

qui suivent encore <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> et<br />

qu’il faut prendre le temps d’écouter.<br />

Je propose donc que nous soyons<br />

plus présents à la sortie <strong>des</strong> lycées,<br />

<strong>des</strong> facultés et <strong>des</strong> universités pour<br />

leur présenter les convictions de la<br />

CGT et leur montrer qu’il s’agit d’une<br />

grande famille.<br />

Martial VOLET,<br />

Haulotte L’Horme<br />

<strong>La</strong> CGT a toujours existé chez Haulotte<br />

et la CFDT y a toujours été majoritaire,<br />

mais la balle est en train de<br />

changer de camp grâce au travail que<br />

nous effectuons quotidiennement.<br />

Notre DSC, qui partira bientôt en<br />

retraite, croit en la jeunesse, qui<br />

représente l’avenir. Lors du récent<br />

mouvement contre la réforme <strong>des</strong><br />

retraites, 40 % <strong>des</strong> salariés – essentiellement<br />

<strong>des</strong> jeunes – sont sortis<br />

dans la rue à chaque appel et nous<br />

avons syndiqué une vingtaine de salariés<br />

de moins de 30 ans en un an<br />

et demi. Ces jeunes ont <strong>des</strong> idées – plus ou<br />

moins bonnes – et ont encore besoin d’être<br />

encadrés. Mais la jeunesse est en train de<br />

changer le visage de la CGT et nous devons<br />

l’accepter.<br />

Roseline DUCHESNE,<br />

retraitée, local Vimeu<br />

Je pense que les jeunes ont besoin d’être<br />

dynamisés. Les Assises <strong>des</strong> jeunes ont en<br />

effet montré qu’ils étaient présents et bien<br />

présents. <strong>La</strong> jeunesse d’aujourd’hui n’a pas<br />

la meilleure place : l’intérim et la précarité<br />

peuvent durer pendant <strong>des</strong> années, a fortiori<br />

pour les femmes que les patrons rechignent<br />

à embaucher car elles «risquent» de tomber<br />

enceinte. Cela fait que les femmes gagnent<br />

non seulement moins que les hommes mais<br />

sont embauchées plus tard. De plus, beaucoup<br />

de femmes touchent <strong>des</strong> retraites de<br />

misère. Il est donc bon de voir que les jeunes<br />

s’organisent et se syndiquent. Il faut assurer<br />

la relève en leur donnant la possibilité de s’investir,<br />

mais il ne faut pas non plus négliger la<br />

continuité syndicale. N’oubliez donc pas de<br />

rappeler aussi à vos camara<strong>des</strong> qui partent<br />

en retraite qu’il existe un syndicat de retraités.<br />

Nicolas CAZALIS,<br />

Minitubes Grenoble<br />

Je voulais profi ter de la retransmission de<br />

ce congrès pour remercier tous ceux qui ont<br />

permis à notre syndicat de se développer, en<br />

particulier les responsables de l’USTM 38,<br />

de l’UL de Grenoble et de l’UD de l’Isère. Je<br />

remercie enfi n tous les camara<strong>des</strong> du collectif<br />

Jeunes qui ont préparé pendant de longs<br />

mois leur Tour de France.<br />

Jérémie BROCHARD,<br />

Airbus Nantes<br />

Comme beaucoup de jeunes, le syndicalisme<br />

n’était pas ma priorité. J’ai pris conscience de<br />

son importance en 2007 lors d’un confl it sur<br />

les salaires, grâce à la communication faite<br />

à cette occasion par la CGT. <strong>La</strong> présence<br />

sur le terrain <strong>des</strong> élus et <strong>des</strong> délégués de<br />

la CGT m’a également permis de découvrir<br />

<strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> hommes convaincus<br />

de leur combat contre l’injustice sociale. Ils<br />

m’ont convaincu que le renforcement de la<br />

CGT était primordial pour garder et conquérir<br />

de nouveaux droits pour les travailleurs.<br />

Aujourd’hui, notre syndicat compte deux<br />

cent vingt-huit syndiqués, dont vingt-huit<br />

nouvelles adhésions depuis janvier et la<br />

démarche de consultation, de plus en plus<br />

suivie par les salariés, apporte beaucoup de<br />

crédit à la CGT. J’ajoute que la CGT d’Airbus<br />

Nantes n’hésite pas à intégrer les jeunes et à<br />

organiser <strong>des</strong> stages d’accueil à <strong>des</strong>tination<br />

de tous les nouveaux adhérents pour leur<br />

permettre de découvrir la CGT.<br />

Il ne faut pas oublier que la relève, c’est nous.


Nous avons <strong>des</strong> revendications et l’envie de<br />

mener <strong>des</strong> luttes.<br />

Nicolas COHARD,<br />

Becton Dickinson Pont-de-Claix<br />

Le 15 décembre 2010 fut le point de départ<br />

de la création du collectif Jeunes de l’USTM<br />

de l’Isère, à l’occasion d’une assemblée générale<br />

organisée dans le cadre du Tour de<br />

France <strong>des</strong> jeunes métallos. <strong>La</strong> mise en place<br />

de ce collectif s’est faite sous l’impulsion de<br />

six jeunes qui, grâce au Cogiciel, ont pu solliciter<br />

plus d’une vingtaine de personnes, dont<br />

quatorze ont assisté aux Assises de la jeunesse<br />

du 9 février dernier. Par la suite, une<br />

réunion propre aux syndiqués de l’Isère a été<br />

organisée le 17 mars 2011 à Grenoble, qui<br />

vit la naissance du collectif jeunes de l’USTM<br />

38.<br />

Les ambitions du collectif sont, dans une démarche<br />

fédérative et solidaire, de :<br />

• s’équiper de matériel afi n d’être visible dans<br />

les différentes manifestations pour rassembler<br />

le plus grand nombre afi n de défi nir <strong>des</strong><br />

axes de revendications dont les jeunes métallos<br />

puissent se sentir proches ;<br />

• réaliser <strong>des</strong> actions en direction <strong>des</strong> jeunes<br />

salariés, comme <strong>des</strong> visites d’entreprises,<br />

pour les sensibiliser à l’importance de la syndicalisation<br />

et leur donner l’envie de s’investir.<br />

C’est tous ensemble que nous devons faire<br />

vivre les collectifs jeunes existants et aider<br />

de nouveaux à émerger grâce à la mise à<br />

jour du Cogiciel. C’est ainsi que nous réussirons<br />

à rassembler <strong>des</strong> militants qui pourront<br />

alors aller à la rencontre <strong>des</strong> jeunes. Il<br />

faut réorganiser le rapport de force avec la<br />

jeunesse pour la lutte et la conquête de nouveaux<br />

droits face à un patronat de plus en<br />

plus décomplexé et à une politique libérale<br />

de plus en plus ravageuse. Les jeunes ont<br />

toute leur place dans la CGT et veulent être<br />

acteurs dans la construction de l’avenir. C’est<br />

donc tous ensemble que nous devons lutter.<br />

Eric MOULIN,<br />

ex-ThyssenKrupp L’Horme<br />

Lors du mouvement contre la réforme <strong>des</strong><br />

retraites, nous avons donné toute sa place<br />

à la jeunesse à travers leurs organisations<br />

syndicales lycéennes et étudiantes. L’objectif<br />

était de les inciter, une fois entrés dans la vie<br />

active, à poursuivre le militantisme à travers<br />

les syndicats de salariés, en particulier la<br />

CGT. Nous avons bien compris que la jeunesse<br />

était préoccupée non seulement par<br />

les problématiques d’emploi mais aussi par<br />

la question de leur future retraite. Cependant,<br />

au regard de ce qui s’est passé récemment<br />

avec l’alignement de l’âge du départ en retraite<br />

du régime complémentaire sur celui du<br />

régime général et la signature par la CFDT,<br />

FO et CFTC de cet accord calamiteux, ne<br />

devons-nous pas communiquer davantage<br />

et nous démarquer de ces organisations<br />

aux yeux de la jeunesse<br />

? Cela me semble important car il<br />

ne faudrait pas laisser penser que<br />

les syndicats professionnels, c’est<br />

« blanc-bonnet » et « bonnet-blanc<br />

». Quand ils entrent dans une entreprise,<br />

les jeunes ne savent pas<br />

vers quelle organisation s’orienter.<br />

Il faut donc mieux communiquer<br />

car ce sont peut-être eux qui, dans<br />

dix ans, débattront de l’avenir de<br />

notre organisation syndicale. Il faut<br />

les aider à se forger un avis sur<br />

l’organisation à laquelle ils souhaitent<br />

adhérer.<br />

Bernard THIBAULT,<br />

secrétaire général de la CGT<br />

Je me félicite que votre fédération ait pris la<br />

décision de consacrer, à la suite <strong>des</strong> Assises<br />

de la jeunesse du 9 février, un débat à la jeunesse<br />

à l’occasion de son congrès, dans le<br />

droit fi l <strong>des</strong> orientations défi nies lors de notre<br />

congrès confédéral. Nous avons en effet tous<br />

pris conscience de la nécessité de faire une<br />

plus grande place aux jeunes et à leurs revendications<br />

au sein de la CGT. Les jeunes<br />

ont en effet <strong>des</strong> attentes nouvelles en matière<br />

d’information, de formation, etc et nous devons<br />

nous y adapter.<br />

Certains camara<strong>des</strong> ont évoqué leur crainte<br />

de ne pas pouvoir assumer dans de bonnes<br />

conditions les mandats syndicaux confi és<br />

par leur organisation, mais cette réaction me<br />

semble saine. Quand on prend <strong>des</strong> responsabilités,<br />

il faut en effet se sentir à la hauteur<br />

de la tâche, mais il ne faut pas non plus trop<br />

hésiter. Dans les moments les plus douloureux<br />

qu’a connus notre pays, ce sont en effet<br />

les jeunes générations qui ont mené le combat.<br />

N’hésitons donc pas à faire le pari de la<br />

jeunesse et faisons en sorte qu’elle se sente<br />

«à l’aise» en la formant et en l’entourant de<br />

militants plus anciens. Il est également sain<br />

d’organiser une certaine rotation car il y a de<br />

la place pour toutes les générations.<br />

Il est aussi important de voir que c’est grâce à<br />

une présence plus importante<br />

<strong>des</strong> jeunes, en particulier <strong>des</strong><br />

jeunes femmes, aux postes à<br />

responsabilités que la CGT<br />

pourra faire reculer la discrimination<br />

dont celles-ci sont victimes.<br />

Mais pour y parvenir, il<br />

faudra aussi que nous acceptions<br />

de changer nos mo<strong>des</strong><br />

de fonctionnement. Nous ne<br />

devons pas faire comme ces<br />

patrons qui refusent d’embaucher<br />

les jeunes au motif<br />

qu’ils n’ont pas d’expérience<br />

professionnelle. Il faut enfi n<br />

créer les conditions pour que<br />

ceux qui se sont vu confi er<br />

51 5


52<br />

<strong>des</strong> responsabilités se sentent appuyés dans<br />

leur tâche et que ceux qui veulent les exercer<br />

dans un cadre strictement individuel soient<br />

rapidement rappelés à l’ordre.<br />

<strong>La</strong> CGT doit présenter aux élections professionnelles<br />

<strong>des</strong> candidats qui refl ètent le profi l<br />

<strong>des</strong> salariés d’aujourd’hui. De ce point de<br />

vue, nous sommes, du fait de sa composition,<br />

confrontés à un défi qui est de permettre<br />

aux jeunes générations de prendre le relais<br />

pour qu’elles construisent la CGT de leur<br />

temps. <strong>La</strong> CGT a en effet toujours su évoluer<br />

au fi l du temps, sans perdre son âme<br />

ni ses repères, et c’est pour cela que nous<br />

sommes aujourd’hui la plus importante <strong>des</strong><br />

confédérations syndicales de salariés. C’est<br />

aussi de notre capacité à intégrer dans nos<br />

organisation les jeunes générations que nous<br />

pourrons abolir les clivages entre salariés,<br />

faire face au forces politiques – en particulier<br />

le Front National – qui prônent la discrimination<br />

et défendre notre vision de la société qui<br />

s’appuie sur la solidarité entre travailleurs<br />

quelle que soit leur origine, leur nationalité,<br />

leur couleur de peau ou leur confession.<br />

Stéphane SALEMBIEN,<br />

SAM Montereau<br />

Dans notre syndicat, nous sommes passés<br />

de 50 à 96 syndiqués et les autres syndicats<br />

ont été absorbés mais, à cause d’un important<br />

turn-over parmi les salariés, nous n’arrivons<br />

pas à garder les jeunes syndiqués.<br />

Je trouve par ailleurs que nous sommes trop<br />

«gentils» dans nos manifestations. Quand on<br />

réussit à réunir trois millions de personnes<br />

pour prendre la rue, il ne faut pas la lâcher.<br />

Cyril MONJE,<br />

Eurocopter <strong>La</strong> Courneuve<br />

Dans notre syndicat, nous avons pris le<br />

risque de désigner un salarié de 19 ans délégué<br />

syndical. Lors de notre dernier congrès,<br />

j’ai même cédé ma place de secrétaire du<br />

syndicat à un jeune élu du CHSCT. <strong>La</strong> présence<br />

de jeunes dans notre syndicat nous a<br />

permis de partager le travail et de nous décharger<br />

un peu…<br />

Philippe VERBEKE,<br />

ArcelorMittal Mardyck<br />

Il me semble que la situation de notre pays<br />

est extrêmement grave. Voir autant de salariés<br />

aller au travail à reculons constitue en<br />

effet selon moi un grave échec. <strong>La</strong> question<br />

qui nous est posée est donc d’élargir la lutte.<br />

D’un point de vue revendicatif, nous avons<br />

fait de très bonnes choses et sur <strong>des</strong> questions<br />

telles que les retraites ou les salaires,<br />

nos arguments sont très soli<strong>des</strong>. Nous pouvons<br />

gagner si nous arrivons à convaincre<br />

les salariés de se syndicaliser et à leur montrer<br />

qu’un mouvement de masse permet de<br />

changer les choses comme en 1936, 1945 ou<br />

1968. Nous avons besoin de faire entrer ces<br />

pages d’histoire dans l’entreprise pour attirer<br />

les salariés et nous organiser là où nous ne<br />

sommes pas encore présents.<br />

Norbert BOULANGER,<br />

Métaux retraités Oise<br />

Les 20 et 21 avril une trentaine de camara<strong>des</strong><br />

actifs et retraités se sont réunis à Nantes et<br />

Châteaubriant pour débattre du renforcement<br />

de la FTM et de la continuité syndicale. Nous<br />

avons notamment réfl échi aux raisons pour<br />

lesquelles les salariés se syndiquent, aux<br />

moyens de les fi déliser et à la place qui doit<br />

leur être accordée, autant de sujet qui posent<br />

la question de la qualité de vie syndicale dans<br />

nos bases, élément fondamental de la continuité<br />

syndicale. Privilégier nos syndiqués, les<br />

former, les informer et les consulter régulièrement<br />

ne sont-ils pas en effet <strong>des</strong> éléments de<br />

fi délisation ? Avec nos assemblées de sections<br />

UFR, qui ont rassemblé plus de 3.000<br />

syndiqués, et avec nos 190 adhésions en<br />

2011, nous avons contribué à cet objectif.<br />

Actifs et retraités ont un combat commun :<br />

l’opposition au système capitaliste et à l’exploitation<br />

de l’homme par l’homme. C’est ce<br />

système qui est en effet porteur de guerre,<br />

en poussant les nations à s’accaparer les<br />

richesses de la planète. Nous l’avons bien<br />

compris le 20 avril à Châteaubriant lors de<br />

la visite de la clairière où furent fusillés les<br />

vingt-sept victimes de la vengeance du patronat,<br />

ce même patronat qui, après être sorti<br />

totalement discrédité de la deuxième guerre<br />

mondiale, s’est depuis ressourcé. <strong>La</strong> nature<br />

du capitalisme et de ses représentants n’a<br />

pourtant pas changé et ce qu’ils ont fait entre<br />

1936 et 1945, ils le feront demain si on leur<br />

en laisse la possibilité.<br />

Actifs et retraités ont un objectif commun :<br />

mieux vivre tous ensemble. Dans ce sens,<br />

la bataille <strong>des</strong> actifs pour les salaires et les<br />

cotisations sociales est fondamentale.<br />

Mathieu RUSTIN,<br />

Airbus Toulouse<br />

J’ai adhéré à la CGT voici un an car c’est<br />

la seule organisation qui ait une analyse<br />

profonde de la société et qui défende une<br />

conscience de classe. J’aimerais donc dire<br />

à mes camara<strong>des</strong> de faire attention lorsqu’ils<br />

disent qu’ils ne veulent plus parler de politique<br />

dans leur syndicat car nous avons face<br />

à nous une classe dominante qui n’hésite pas<br />

à mettre en place <strong>des</strong> mesures politiques très<br />

dures. Je suis conscient de faire partie <strong>des</strong><br />

rares ingénieurs syndiqués à la CGT. Durant<br />

leur formation, les étudiants de gran<strong>des</strong><br />

écoles ou d’université ne sont en effet absolument<br />

pas formés à remettre en cause<br />

le système mais poussés à l’individualisme.<br />

Le patronat cherche lui aussi à monter les<br />

salariés <strong>des</strong> différentes catégories les uns<br />

contre les autres, voire au sein d’une même<br />

catégorie, et les pousse à l’individualisme par


le biais de la rémunération. <strong>La</strong> seule solution<br />

est donc de faire comprendre à notre société<br />

que la notion de lutte de classes reste d’actualité<br />

et que la classe du salariat est composée<br />

de tous les cadres et ouvriers.<br />

Kamal AHAMADA,<br />

Bosch Vénissieux<br />

Même si la résolution confédérale a mis<br />

en avant la spécifi cité <strong>des</strong> jeunes et même<br />

si notre fédération nous a soutenu dans la<br />

constitution du collectif Jeunes, tout n’a pas<br />

été facile. Le Tour de France <strong>des</strong> jeunes<br />

métallos a été important car il nous a permis<br />

de mettre en lumière cette spécifi cité au<br />

sein de notre fédération par un contact avec<br />

les jeunes, les moins jeunes et, surtout, les<br />

animateurs régionaux. Si la participation <strong>des</strong><br />

jeunes est aussi forte aujourd’hui, c’est grâce<br />

au travail réalisé ensemble à cette occasion,<br />

qui a créé une véritable dynamique. Si nous<br />

voulons l’entretenir, nous devons rassembler<br />

l’ensemble de la CGT sur les problématiques<br />

qui touchent plus particulièrement les jeunes<br />

(précarité, conditions de travail, etc.) et<br />

construire ensemble <strong>des</strong> actions concrètes.<br />

Les 230 jeunes réunis à Montreuil le 9 février<br />

dernier constituent une bonne base. Je vous<br />

invite à les rejoindre pour passer ensemble à<br />

l’offensive et faire aboutir nos revendications.<br />

Lucas GONTHIER,<br />

secrétaire USTM Savoie<br />

Les jeunes ont envie de prendre leurs responsabilités<br />

et de faire connaître leurs revendications,<br />

comme l’ont démontré les Assises de<br />

la jeunesse du 9 février dernier. Ils ont aussi<br />

besoin de se reconnaître dans la CGT. Je<br />

tiens donc à féliciter les membres du collectif<br />

Jeunes pour l’organisation de ces assises.<br />

Yannick LALY,<br />

ArcelorMittal Florange<br />

Comment faire adhérer les jeunes à la lutte<br />

contre le recul social et le patronat ? Il me<br />

semble important de leur faire connaître nos<br />

acquis et de leur rappeler comment ceux-ci<br />

ont été arrachés aux patrons. J’invite donc<br />

mes aînés à entrer en contact avec les<br />

jeunes pour leur rappeler l’histoire de la CGT<br />

et de ses militants qui se sont battus – parfois<br />

en prenant les armes – à la vie, à la mort !<br />

Jean-Pierre MOREL,<br />

PSA Sochaux<br />

<strong>La</strong> syndicalisation étant un sujet très important<br />

pour le devenir de notre syndicat, le<br />

remplacement <strong>des</strong> élus âgés et la formation<br />

<strong>des</strong> jeunes sont deux de nos préoccupations<br />

majeures. Dans notre entreprise, nous leur<br />

confi ons de petites missions (circulation d’informations,<br />

distribution de tracts…) et en un<br />

peu plus d’un an d’existence, notre section<br />

de nuit a fait trente-trois syndiqués, dont une<br />

dizaine de jeunes.<br />

Elicia LINGLAIN,<br />

Secrétaire UL Bourges<br />

Ce débat sur les jeunes et sur la constitution<br />

de collectifs me stresse. Les jeunes ont toute<br />

leur place dans la CGT et n’ont pas besoin<br />

de collectif. Nous devons être tous ensemble,<br />

quel que soit son âge ou son sexe, être solidaires<br />

et arrêter de nous diviser.<br />

Elisabeth COLINO,<br />

PCA Sochaux<br />

En tant que militante de terrain, il n’y a pas<br />

une seconde où je ne pense pas à tous les<br />

camara<strong>des</strong> de mon entreprise. Il est vrai<br />

que j’ai intégré le collectif Jeunes un peu<br />

«par hasard», parce qu’il ne comptait pas<br />

de femmes, mais lorsque j’ai participé aux<br />

Assises de la jeunesse, je m’y suis sentie<br />

vraiment bien, ce qui n’est pas le cas partout,<br />

même si ce n’est pas avec le collectif Jeunes<br />

que nous changerons le Monde.<br />

Gilles SCHERRER,<br />

Snecma Evry-Corbeil<br />

Il est évident que les étudiants et lycéens<br />

étaient présents dans les manifestations<br />

contre la réforme <strong>des</strong> retraites et ont donné<br />

un grand dynamisme à nos cortèges. Mais<br />

une fois leurs étu<strong>des</strong> fi nies, et confrontés au<br />

monde de précarité, il leur est diffi cile de se<br />

syndiquer. Un travail de fond sur l’arrêt de<br />

l’exploitation <strong>des</strong> jeunes dans mon entreprise<br />

me semblerait donc utile. Reste à bien nous<br />

organiser pour que nos idées se transforment<br />

en actes. Fini le temps de la jeunesse incrédule.<br />

Rassemblons-nous, passons à l’offensive<br />

et construisons ensemble notre avenir.<br />

De notre force je suis convaincu car il faut<br />

toujours compter sur la jeunesse.<br />

Didier GIRARDOT,<br />

STMicroelectronics Belfort<br />

Les différents mouvements sociaux au sein<br />

de notre entreprise nous ont permis d’accroître<br />

notre nombre de syndiqués et de faire<br />

mieux connaître le syndicalisme aux jeunes<br />

salariés. Grâce à plusieurs campagnes de<br />

syndicalisation, nous sommes ainsi passés<br />

sur l’année écoulée de cinquante-cinq à centdix<br />

syndiqués et, hier encore, nous étions<br />

cent vingt présents devant notre entreprise<br />

pour réclamer de plus fortes augmentations<br />

cette année.<br />

Marie-Pierre HUARD,<br />

Renault Le Mans<br />

J’ai adhéré à a CGT suite aux discriminations<br />

dont j’ai fait l’objet. J’ai souvent changé<br />

d’équipe, j’ai travaillé la nuit, et lorsqu’on<br />

a voulu me faire passer en équipe alors<br />

que j’étais enceinte, les syndiqués de CGT<br />

m’ont tout de suite épaulée et prise sous leur<br />

coupe. J’ai donc adhéré, puis ai été élue au<br />

CE en 2010.<br />

53 5


54<br />

Christophe LLORET,<br />

Airbus Toulouse<br />

Pour moi, la question est de savoir comment<br />

faire connaître aux jeunes notre syndicat et<br />

son histoire. Les jeunes générations n’ont en<br />

effet plus conscience <strong>des</strong> luttes qui ont été<br />

nécessaires pour obtenir les acquis sociaux.<br />

Concernant par ailleurs le fait de confi er <strong>des</strong><br />

responsabilités à <strong>des</strong> jeunes syndiqués, cela<br />

suppose que <strong>des</strong> anciens leur laissent leurs<br />

mandats. Le syndicat doit donc aider ces derniers<br />

à reprendre pleinement leur travail.<br />

Olivier THOMENET,<br />

Snecma Gennevilliers<br />

S’organiser est une question vitale dans toute<br />

entreprise car, comme nous le rappelle trop<br />

souvent l’actualité, le travail tue. Je souhaite<br />

donc rendre hommage à toutes les victimes<br />

du capitalisme, ce système qui se fout de la<br />

condition humaine et dont le bénéfi ce est le<br />

seul objectif. <strong>La</strong> jeunesse est souvent synonyme<br />

d’impatience, voire d’inconscience,<br />

mais qui d’entre nous n’a jamais commis<br />

d’erreur ? Cela fait aussi partie de la formation<br />

syndicale, à condition de savoir analyser<br />

ses échecs comme ses victoires.<br />

Nous sommes tous syndiqués à la CGT pour<br />

la même raison : l’intérêt <strong>des</strong> salariés. Jeunes<br />

ou vieux, nous menons tous le combat. Pour<br />

améliorer la continuité syndicale dans notre<br />

entreprise, nous faisons donc systématiquement<br />

adhérer ceux qui partent en retraite à<br />

notre section de retraités.<br />

Cyril BOUTON,<br />

Snecma Gennevilliers<br />

Cela fait treize ans que je suis entré à la<br />

Snecma mais seulement deux ans que je<br />

suis syndiqué. Il est en effet diffi cile de se<br />

syndiquer quand on entre dans une entreprise<br />

en apprentissage, par peur d’être bloqué<br />

dans son évolution. Il y a bien sûr <strong>des</strong><br />

jeunes de vingt ans syndiqués mais ce n’est<br />

que vers vingt-cinq ans que les jeunes commencent<br />

vraiment à défendre leurs idées.<br />

Je tiens aussi à vous rappeler que c’est ensemble<br />

que nous serons plus forts. Pour ma<br />

part, je ne regrette rien car la CGT m’a fait<br />

comprendre que nous étions les vrais tauliers<br />

et que c’est en défendant tous ensemble les<br />

acquis de nos anciens que nous vaincrons.<br />

Kamal AHAMADA,<br />

Bosch Vénissieux<br />

Si certains d’entre vous ont ressenti une<br />

certaine forme d’agressivité de la part d’une<br />

génération envers une autre, ne nous en tenez<br />

pas rigueur car ce n’est pas ce que nous<br />

recherchons. Nous voyons simplement le<br />

collectif Jeunes comme une structure complémentaire<br />

aux autres structures de la Fédération<br />

pour parler de la jeunesse avec la<br />

jeunesse.<br />

Loïc PUYRAYMOND,<br />

Renault Rueil-Malmaison<br />

En adhérant à la CGT voilà un an, j’ai décidé<br />

de m’investir dans un syndicat qui prône la<br />

défense collective <strong>des</strong> salariés et se targue<br />

d’être revendicatif mais je m’aperçois que<br />

la révolution n’est pas toujours relayée au<br />

sein de la CGT par une « bureaucratie » qui<br />

s’attache à certaines institutions syndicales.<br />

Pour preuve, lors <strong>des</strong> manifestations contre<br />

la réforme <strong>des</strong> retraites, les mots d’ordre<br />

étaient extrêmement révolutionnaires mais<br />

les actions ne l’étaient pas.<br />

L’histoire de la CGT est faite de femmes<br />

et d’hommes qui se rassemblent pour défendre<br />

collectivement leurs droits, ainsi que<br />

ceux <strong>des</strong> autres salariés, qui s’investissent<br />

de façon personnelle mais chez qui existe<br />

aussi parfois la volonté de prendre les pleins<br />

pouvoirs. Permanence syndicale et gestion<br />

non-démocratique <strong>des</strong> mandats sont autant<br />

de dérives potentiellement dangereuses qui<br />

existent malheureusement chez certains syndicats.<br />

Je ne me suis pas investi dans mon<br />

syndicat pour avoir une carte en échange<br />

d’une cotisation, ni pour faire de la syndicalisation<br />

– pour moi, l’important est en effet<br />

d’être syndiqué, quel que soit le syndicat.<br />

Etre proches <strong>des</strong> salariés, les écouter et les<br />

faire réfl échir leur permettra de traduire euxmêmes<br />

leurs réfl exions en revendications. Il<br />

faut impliquer ces salariés qui disent « mais<br />

que font les syndicats ? » en revenant à leurs<br />

revendications plutôt qu’en défendant <strong>des</strong> revendications<br />

bureaucratiques déconnectées<br />

de la réalité du terrain.<br />

Edouard MACKPAYEN,<br />

Corus Unitol Gennevilliers<br />

Depuis mon adhésion, mon syndicat est passé<br />

en un an de trois à seize syndiqués, essentiellement<br />

<strong>des</strong> jeunes, mais nous avons toujours<br />

de gran<strong>des</strong> diffi cultés à démontrer à nos collègues<br />

l’importance de la syndicalisation.<br />

Patrice COMAN,<br />

CRMA Elancourt<br />

Suite à nos dernières NAO, nous avons fait<br />

grève pendant une semaine et demie et totalement<br />

bloqué notre site. Malgré un constat<br />

de désaccord, ce mouvement a abouti au<br />

départ de notre ancien directeur général et<br />

resserré les liens entre jeunes et anciens. Il<br />

nous a permis de devenir majoritaires aux<br />

dernières élections. Notre seul souci, c’est de<br />

voir que lorsque nous nous sommes battus<br />

dans la rue pour les retraites, les adhérents<br />

de notre section UGICT, eux, sont parfois<br />

restés dans leurs bureaux.<br />

Cengiz CELEN, Feursmétal Feurs<br />

Pour moi, la syndicalisation n’est pas dure et<br />

tout le monde peut en faire. <strong>La</strong> preuve, c’est<br />

que mon syndicat est passé de vingt à cent<br />

vingt-deux adhérents en trois ans.


Concernant par ailleurs la bataille pour les<br />

retraites, je rappellerai que si nous avons<br />

perdu une bataille, nous n’avons pas perdu<br />

la guerre pour autant.<br />

Eric BLANCHIER,<br />

SBFM caudan<br />

Après un an d’un confl it très dur, qui a abouti<br />

à la reprise de la SBFM par Renault, mon<br />

entreprise compte aujourd’hui 279 syndiqués<br />

sur 450 salariés. <strong>La</strong> section <strong>des</strong> retraités<br />

compte pour sa part 146 adhérents. Nous<br />

sommes vingt-deux militants et suite à ce<br />

confl it, nous avons enregistré l’adhésion de<br />

dix jeunes.<br />

<strong>La</strong>urent POUSSIN,<br />

Aircell, groupe Safran<br />

Je ne reviendrai pas sur le véritable parcours<br />

du combattant que doivent suivre les jeunes<br />

pour trouver un boulot. Ces dernières années,<br />

près de 600 jeunes sont entrés dans<br />

notre entreprise mais le combat n’est pas<br />

fi ni pour autant. En effet, lorsque les jeunes<br />

fi nissent par trouver un CDI, il leur manque<br />

souvent dix ans de carrière. Il faut donc se<br />

battre pour que leurs compétences soient<br />

reconnues.<br />

Bernard THIBAULT,<br />

secrétaire général de la CGT<br />

Notre débat montre bien que la jeunesse<br />

occupe d’ores et déjà une plus grande place<br />

au sein de la CGT. J’y ai entendu beaucoup<br />

de témoignages et de suggestions qui devraient<br />

nous faire avancer. Un camarade a<br />

par exemple souligné l’importance pour les<br />

salariés de se syndiquer, quel que soit le<br />

syndicat. Autant donc leur rappeler que s’ils<br />

se syndiquaient à la CGT, nous ne nous en<br />

porterions pas plus mal… Un autre camarade<br />

a souligné combien le parcours professionnel<br />

<strong>des</strong> jeunes était marqué par la précarité, ce<br />

qui pose la question de la continuité syndicale.<br />

Nous devons donc nous organiser de<br />

manière à ce qu’une rupture professionnelle<br />

ne se traduise pas également par une rupture<br />

syndicale, et nous devons y réfl échir avec les<br />

jeunes. Durant les Assises de la jeunesse,<br />

nous avons aussi beaucoup entendu parler<br />

de la répression dont sont victimes les jeunes<br />

pour les dissuader de se syndiquer. Nous<br />

devons donc travailler, avec les jeunes militants,<br />

sur les moyens de faire respecter cette<br />

liberté fondamentale.<br />

Je souhaiterais également revenir sur les propos<br />

de notre camarade qui s’est dite opposée<br />

à la constitution de collectifs. Pour nous, la<br />

constitution d’un collectif ne signifi e pas que<br />

ses membres vont s’organiser séparément,<br />

au détriment de l’action collective. Mais sans<br />

collectifs, notre organisation ne pourrait pas<br />

suffi samment travailler sur certains sujets<br />

spécifi ques. Les collectifs sont donc là pour<br />

approfondir l’analyse et soumettre <strong>des</strong> propo-<br />

sitions à notre organisation et leurs membres<br />

restent <strong>des</strong> adhérents comme les autres.<br />

Il faut aussi tenir compte de l’évolution démographique<br />

de la société française. D’ici<br />

quelques années, 30 % de la population aura<br />

en effet plus de soixante ans. Or outre le<br />

fait qu’il faudra davantage de moyens pour<br />

fi nancer les retraites, cette évolution aura<br />

une infl uence sur tous les débats de société,<br />

ainsi que sur le droit social. En effet, lorsque<br />

le gouvernement a présenté son projet de loi<br />

sur la réforme <strong>des</strong> retraites, 60 % de la population,<br />

dont une large majorité de plus de<br />

60 ans, était favorable au recul de l’âge de<br />

départ en retraite. Par conséquent,<br />

lorsque cette catégorie représentera<br />

30 % de la population, il faudra<br />

avoir, à l’autre extrémité de la<br />

pyramide <strong>des</strong> âges, <strong>des</strong> personnes<br />

organisées pour défendre leur point<br />

de vue. Organiser les jeunes syndicalement,<br />

et plus particulièrement<br />

au sein de la CGT, constitue donc<br />

un véritable enjeu social et politique.<br />

Jérôme LETTRY,<br />

Covidien Grenoble<br />

Contrairement à ce que disent certains,<br />

les jeunes d’aujourd’hui sont<br />

soucieux de leur avenir. Ils ne sont<br />

pas plus «je m’en foutistes» que ceux d’hier<br />

mais ont grandi dans un monde différent. Il<br />

faut donc les aborder différemment.<br />

Les collectifs ne sont pas là pour diviser les<br />

syndiqués. Ce sont de véritables centres de<br />

formation pour militants, qui permettent aux<br />

jeunes de découvrir la charge de travail que<br />

représente la gestion d’une organisation syndicale.<br />

Les Assises <strong>des</strong> jeunes métallos et<br />

notre débat d’aujourd’hui permettront à notre<br />

collectif de défi nir les axes de travail pour les<br />

années à venir. Le premier sera de structurer<br />

les jeunes dans les régions et les départements<br />

et de tisser ainsi un réseau à travers<br />

toute la France. Il faudra aussi accompagner<br />

les jeunes pour qu’ils puissent parler de syndicalisation<br />

avec les non-syndiqués, trouver<br />

une méthode pour que les moins jeunes passent<br />

le relais au plus jeunes – par exemple<br />

en mettant en place une formule de tutorat –,<br />

changer et rajeunir l’image de la CGT et nous<br />

rapprocher <strong>des</strong> collectifs jeunes <strong>des</strong> autres<br />

pays, ainsi que <strong>des</strong> étudiants qui seront les<br />

adhérents de demain.<br />

Mais tout cela ne sera possible que si nous<br />

nous attaquons au fl éau de la précarité. J’espère<br />

donc que cette demi-journée nous permettra<br />

de construire une CGT plus forte, avec<br />

les jeunes et les moins jeunes.<br />

55 5


56<br />

Intervention<br />

de la mairie de Reims<br />

Serge PUGEAULT<br />

Maire-adjoint de Reims<br />

Au nom d’Adeline Hazan, Maire<br />

de Reims, c’est avec grand plaisir<br />

que nous vous accueillons ici. C’est<br />

d’ailleurs le deuxième congrès fédéral<br />

CGT que nous accueillons. C’est<br />

dire combien la ville de Reims se<br />

montre accueillante et je voudrais<br />

dire quelques mots sur la place de<br />

l’industrie dans son développement<br />

économique.<br />

Reims est une ville où l’industrie tient<br />

une place particulière. Elle a fait son<br />

histoire mais aussi son drame car la<br />

ville subit fermeture sur fermeture<br />

depuis trente ans. Face à ces fermetures,<br />

les élus locaux sont toujours<br />

aux côtés <strong>des</strong> salariés, même s’ils ont<br />

hélas peu de moyens de s’y opposer.<br />

Une entreprise qui ferme, ce ne sont<br />

en effet pas seulement <strong>des</strong> gens qui<br />

perdent leur travail. Ce sont aussi<br />

<strong>des</strong> friches qui apparaissent, <strong>des</strong><br />

paysages qui se transforment et <strong>des</strong><br />

savoir-faire qui disparaissent. Nous<br />

sommes néanmoins persuadés, au vu<br />

de cette histoire, que l’industrie a encore<br />

un avenir sur notre territoire. Certains<br />

estiment qu’il n’y aurait plus de<br />

place dans les pays occidentaux pour<br />

les activités de production mais seulement<br />

pour la recherche & développement.<br />

Fort heureusement, cette idée<br />

est en train d’être remise en cause car<br />

il est à l’évidence faux de penser que<br />

l’on peut dissocier la production de la<br />

recherche & développement.<br />

Dans son numéro de juin 2010, la<br />

revue Futuribles a publié un article<br />

intitulé « Industrie : quand l’Europe<br />

s’éveillera », en écho au livre Quand<br />

la Chine s’éveillera écrit par Alain<br />

Peyrefi tte voici plus de trente ans.<br />

L’Europe s’est effectivement endormie<br />

et d’autres pays tels que la Chine<br />

ou l’Inde se sont réveillés, mais si ces<br />

pays produisent, ils forment aussi <strong>des</strong><br />

centaines de milliers d’ingénieurs et<br />

la recherche & développement risque<br />

elle aussi d’être délocalisée vers ces<br />

pays demain. Le vrai enjeu est donc<br />

le retour de la production industrielle<br />

sur nos territoires, question complexe<br />

mais qui semble faire l’objet d’une véritable<br />

prise conscience, comme en<br />

témoigne le retour de certaines activités<br />

de production.<br />

Pour leur part, les élus rémois ne<br />

considèrent pas l’industrie comme<br />

ringarde mais comme un élément essentiel<br />

du développement de leur territoire.<br />

Nous devons donc trouver ensemble<br />

les moyens de maintenir et de<br />

développer la production industrielle.<br />

Pour les élus rémois, cela passe par<br />

un dialogue étroit avec l’ensemble<br />

<strong>des</strong> organisations syndicales. Nous<br />

avons en effet <strong>des</strong> intérêts communs<br />

dans cette affaire et considérons que<br />

les salariés syndiqués ne sont pas<br />

<strong>des</strong> empêcheurs mais au contraire<br />

<strong>des</strong> acteurs de ce développement<br />

économique. Vous nous trouverez<br />

donc à vos côtés dans vos combats et<br />

dans votre réfl exion pour l’avenir.<br />

Election de la présidence de la cinquième séance<br />

Pour la présidence de la cinquième séance, sont proposées les candidatures<br />

suivantes : Christian Pilichowski (président), <strong>La</strong>mia Béguin (vice-président) et<br />

<strong>La</strong>urent Le Godec.<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée.


LA DÉFENSE DE L’EMPLOI ET<br />

DES COMPÉTENCES DANS L’ENTREPRISE<br />

ET SUR LES TERRITOIRES<br />

Des alternatives soli<strong>des</strong> face aux plans de licenciements<br />

Des solutions pour une meilleure qualité de vie au travail :<br />

prévenir les risques psychosociaux et améliorer les conditions<br />

de travail<br />

Des diagnostics sans complaisance pour appuyer l’action<br />

<strong>des</strong> élus et <strong>des</strong> syndicats<br />

Un appui concret pour promouvoir une économie durable<br />

dans le dialogue, l’anticipation et la concertation<br />

Votre engagement syndical<br />

Notre expertise au service de l’emploi<br />

et de la responsabilité sociale<br />

UNE SOCIÉTÉ DU GROUPE ALPHA<br />

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58<br />

Participaient à la table ronde<br />

Sabina PETRUCCI,<br />

(FIOM-CGIL, Italie)<br />

Marlène ROTH,<br />

(IG Metall, Allemagne)<br />

Abdelaziz ARFAOUI,<br />

(FGME-UGTT, Tunisie)<br />

Christina OLIVIER,<br />

(NUMSA, Afrique du Sud)<br />

Gautam MOHDI,<br />

(NTUI, Inde)<br />

animée par Bernard DEVERT.<br />

5 ème séance<br />

Europe et international<br />

en lien avec la politique<br />

industrielle<br />

Introduction<br />

de Bernard Devert, EADS France Suresnes<br />

Cette table ronde, dans le cadre du débat de<br />

notre congrès, a pour objectif d’aborder le<br />

thème de la reconquête de l’emploi industriel,<br />

en France, en Europe et sur le plan international.<br />

Avec nos invités internationaux, nous vous<br />

proposons de réfl échir ensemble sur ce que<br />

le document préparatoire au congrès a mis<br />

en débat, à savoir, parmi les 5 engagements,<br />

celui qui porte sur le travail en commun, en<br />

fi lières et en particulier, je cite « nous devons<br />

donner la priorité à la mise en valeur <strong>des</strong> intérêts<br />

communs <strong>des</strong> travailleurs sur chaque<br />

continent à travers le monde et pour ce faire,<br />

amplifi er et faire évoluer nos coopérations<br />

dans les réseaux syndicaux mondiaux au<br />

sein <strong>des</strong> fi rmes internationales. »<br />

<strong>La</strong> situation de crise sociale et économique<br />

avec ses conséquences pour les travailleurs,<br />

ainsi que la montée <strong>des</strong> luttes sociales dans<br />

les pays européens mais aussi dans la plupart<br />

<strong>des</strong> autres continents, démontre que<br />

la plupart <strong>des</strong> salariés refusent de payer la<br />

crise.<br />

Les mouvements importants, de révolte,<br />

d’aspiration à plus de justice sociale, de<br />

démocratie, de progrès sociaux, sont révélateurs<br />

de ce mécontentement face aux politiques<br />

libérales menées depuis <strong>des</strong> années.<br />

Ils sont aussi révélateurs <strong>des</strong> fortes attentes<br />

de la part <strong>des</strong> travailleurs vis-à-vis du syndicalisme.<br />

Cette situation conforte notre démarche de<br />

construire dans notre activité, à partir <strong>des</strong> entreprises,<br />

une plus grande place à la solidarité<br />

effective et à un syndicalisme revendicatif<br />

convergent sur le plan international.<br />

Depuis <strong>des</strong> années, la fédération avec ses<br />

syndicats mènent une bataille pour exiger<br />

une politique industrielle porteuse de progrès<br />

social et technologique, de réponses aux enjeux<br />

environnementaux, permettant l’émancipation<br />

<strong>des</strong> peuples, comme cela est écrit<br />

dans le document préparatoire.<br />

Nous avons tenu <strong>des</strong> débats, <strong>des</strong> rencontres,<br />

<strong>des</strong> initiatives, ainsi que <strong>des</strong> mobilisations<br />

dont celle à Paris en octobre 2009. Nous<br />

l’avons fait dans une démarche qui s’appui<br />

sur la mise en cohérence <strong>des</strong> fi lières et <strong>des</strong><br />

atouts existants dans les territoires.<br />

Ce qui nous a demandé d’aller au delà de<br />

notre seul champ professionnel pour élaborer<br />

<strong>des</strong> propositions avec d’autres fédérations, et<br />

<strong>des</strong> structures de la CGT comme les comités<br />

régionaux, les UD, pour permettre aux<br />

salariés de se sortir de l’isolement que peut<br />

représenter leur seule entreprise, leur établissement.


Nous avons et nous devons poursuivre cette<br />

démarche d’élaboration de réponses alternatives<br />

aux stratégies <strong>des</strong> entreprises, en particulier<br />

<strong>des</strong> grands groupes, avec la mise en<br />

place de réseaux syndicaux entre les salariés<br />

<strong>des</strong> différents pays.<br />

Force est de constater qu’aujourd’hui la dimension<br />

européenne et internationale est<br />

devenue incontournable pour les salariés et<br />

la CGT.<br />

C’est pour poursuivre cette bataille que nous<br />

avons tenu le 30 mars dernier une rencontre<br />

commune avec nos collègues <strong>des</strong> CCOO,<br />

de la CGIL FIOM, de la MWB FGTB avec la<br />

participation de 150 responsables syndicaux<br />

et du Secrétaire Général de la FEM sur le<br />

thème de quelle politique industrielle en Europe.<br />

Cette journée, qui est une première dans sa<br />

construction entre organisations syndicales<br />

de différents pays européens, a permis de<br />

partager collectivement le besoin de franchir<br />

une étape dans l’élaboration de revendications<br />

et de gagner <strong>des</strong> initiatives convergentes.<br />

Cinq priorités ont été défi nies :<br />

- le social,<br />

- les besoins de droits d’intervention <strong>des</strong> salariés,<br />

- mettre l’industrie au service du développement<br />

humain durable,<br />

- la recherche,<br />

- le besoin d’un fi nancement en dehors <strong>des</strong><br />

exigences de rentabilité fi nancière.<br />

Il a été décidé de poursuivre ce travail en prenant<br />

en compte les fi lières de l’aéronautique,<br />

de la sidérurgie, de l’automobile, du transport,<br />

dans le cadre d’une animation commune.<br />

Le congrès se situe dans la continuité de<br />

cette bataille pour le développement de l’activité<br />

et de l’emploi industriel en France, en<br />

Europe et dans le monde.<br />

Nous constatons, que sous l’impulsion <strong>des</strong><br />

grands groupes mondiaux, les salariés sont<br />

confrontés à une accélération <strong>des</strong> plans de<br />

restructuration, avec la menace de délocalisation,<br />

de pression sociale, par une mise en<br />

concurrence de différentes entreprises et<br />

pays.<br />

<strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> multinationales ont utilisé la<br />

crise pour réduire l’emploi.<br />

L’OIT vient de publier un rapport sur la situation<br />

de l’emploi dans le monde entre 2007 et<br />

2009, en précisant que l’emploi industriel a<br />

été le plus touché avec un recul de 9,5 millions<br />

d’emplois dans le monde dont 3,8 millions<br />

rien que pour l’Europe.<br />

Actuellement c’est la précarité de l’emploi qui<br />

se développe dans tous les pays ayant une<br />

base industrielle.<br />

En Europe, face aux plans d’austérité décidés<br />

dans de nombreux pays, sans concertation<br />

avec les représentants <strong>des</strong> salariés, ce<br />

sont <strong>des</strong> mobilisations de contestations qui<br />

s’expriment à l’initiative <strong>des</strong> syndicats.<br />

Le pacte pour l’EURO adopté par<br />

l’Assemblée Européenne, au nom<br />

de la compétitivité <strong>des</strong> entreprises et<br />

de la réduction <strong>des</strong> défi cits publics<br />

ne peut qu’aggraver les conditions<br />

de vie et de travail.<br />

En effet, il est proposé qu’au nom de<br />

la compétitivité <strong>des</strong> entreprises, les<br />

critères du coût du travail par pays<br />

deviennent <strong>des</strong> éléments déterminants<br />

pour faire pression sur les négociations<br />

salariales, le fi nancement<br />

de la protection sociale.C’est une<br />

remise en cause du droit aux salariés<br />

d’avoir <strong>des</strong> négociations collectives sur<br />

la base de leurs attentes et revendications.<br />

L’exemple avec FIAT en Italie, Continental en<br />

France, Opel en Allemagne pour ne citer que<br />

ceux là, c’est le chantage à l’emploi, à l’investissement<br />

que pratique le patronat.<br />

L’accélération de la mondialisation a <strong>des</strong><br />

conséquences sur la structure de la production,<br />

avec la restructuration de la chaîne de<br />

valeur, à travers les délocalisations, l’externalisation<br />

vers les services, avec <strong>des</strong> entreprises<br />

mises en réseaux, souvent complexes,<br />

dans plusieurs pays en Europe, dans<br />

le monde.<br />

Trois éléments sont à prendre en compte car<br />

ils posent en fait le besoin d’aller<br />

vers un autre modèle de développement<br />

mondial de l’industrie<br />

et de l’emploi.<br />

<strong>La</strong> révolution en Tunisie ne<br />

pose-t-elle pas le besoin d’avoir<br />

un autre type de coopération<br />

économique avec ces pays qui<br />

cherchent à acquérir <strong>des</strong> technologies<br />

et <strong>des</strong> compétences<br />

nécessaires ?<br />

Plusieurs entreprises Françaises<br />

sont aujourd’hui en Tunisie,<br />

au Maroc. Comment vivent<br />

les salariés de ces pays, en<br />

terme de condition de travail, de<br />

garanties collectives, de pouvoir s’organiser<br />

syndicalement par exemple ?<br />

De même, en France, il y a 36% <strong>des</strong> salariés<br />

qui travaillent dans <strong>des</strong> entreprises industrielles<br />

à capitaux étrangers avec <strong>des</strong> lieux<br />

de décisions souvent éloignés du territoire<br />

national. Ne faut-il pas, là aussi gagner <strong>des</strong><br />

échanges syndicaux, afi n de travailler à <strong>des</strong><br />

59 5


60<br />

convergences nouvelles dans<br />

le groupe ?<br />

Il faut savoir que la France, en<br />

2010, est devenue le 1 er pays<br />

d’accueil en Europe pour les<br />

investissements <strong>des</strong> capitaux<br />

étrangers dont l’Allemagne<br />

est le 1 er investisseur et partenaire.<br />

<strong>La</strong> France est en tête <strong>des</strong> pays<br />

industriels qui délocalisent le<br />

plus, et par conséquent qui<br />

importent de plus en plus ses<br />

besoins en produits manufacturés.<br />

L’exemple est signifi catif dans l’automobile<br />

qui, en 2008, a eu pour la première<br />

fois une balance commerciale défi citaire.<br />

On assiste actuellement dans toutes les fi -<br />

lières industrielles, à une accélération de la<br />

part <strong>des</strong> dirigeants patronaux, à <strong>des</strong> délocalisations<br />

de production, de bureaux d’étu<strong>des</strong>,<br />

de centres de recherche, qui inquiètent les<br />

salariés pour leurs emplois, la pérennité de<br />

leur activité, parfois de leur établissement.<br />

Les groupes font pression sur les entreprises<br />

sous-traitantes pour accompagner leur stratégie<br />

d’internationalisation de l’activité et de<br />

l’emploi.<br />

<strong>La</strong> question du transfert de technologie interroge<br />

et inquiète, cela pose la problématique<br />

du maintien du niveau<br />

<strong>des</strong> savoir-faire, <strong>des</strong> capacités<br />

de création de richesse, de la<br />

maîtrise <strong>des</strong> technologies sur le<br />

long terme.<br />

Comment développer l’activité<br />

industrielle et l’emploi en<br />

France tout en permettant à<br />

d’autres pays de pouvoir développer<br />

leurs propres activités industrielles<br />

et sans que les salariés<br />

soient mis en concurrence?<br />

Nous avons aussi besoin d’être<br />

plus revendicatifs pour responsabiliser<br />

les directions d’entreprises,<br />

en particulier <strong>des</strong> groupes internationaux,<br />

sur les conditions d’implantation, de<br />

délocalisation dans les pays accueillant les<br />

activités.<br />

Avec quelles ai<strong>des</strong>, quelles conditions sociales,<br />

quelle fi scalité ?<br />

S’agit-il de zones franches, où le droit de s’organiser<br />

est interdit aux salariés… ?<br />

Par exemple, ne faut-il pas imposer <strong>des</strong> accords<br />

cadres au niveau mondial pour gagner<br />

un minimum social et <strong>des</strong> garanties pour l’ensemble<br />

<strong>des</strong> salariés ?<br />

<strong>La</strong> responsabilité sociale <strong>des</strong> directions doit<br />

devenir une bataille revendicative <strong>des</strong> syndicats<br />

CGT.<br />

Si nous sommes pour que les pays accèdent<br />

à <strong>des</strong> technologies industrielles, cela ne signifi<br />

e pas qu’il faille supprimer les emplois et<br />

les activités en France. Dire cela c’est bien<br />

sur remettre en cause les objectifs de rentabilité<br />

fi nancière <strong>des</strong> groupes.<br />

Les conditions d’implantation à l’étranger ne<br />

devraient-elles pas contribuer au développement<br />

économique du pays, à l’amélioration<br />

<strong>des</strong> conditions de vie, à la formation, à l’éducation…<br />

c’est tout le contraire de l’exploitation<br />

d’une main-d’œuvre bon marché, d’une<br />

appropriation <strong>des</strong> ressources naturelles et<br />

d’ai<strong>des</strong> <strong>des</strong> états.<br />

<strong>La</strong> catastrophe au Japon, avec une baisse<br />

d’activité, a eu un impact dans l’activité d’entreprises<br />

en France, du fait que l’industrie<br />

Nippone se situe en effet au centre d’une<br />

maîtrise mondiale dans certains secteurs<br />

comme l’électronique.<br />

Cela démontre la fragilité de ce type de modèle<br />

d’activité mondiale, basée sur la spécialisation<br />

d’activités par pays, avec un partage<br />

mondial.<br />

Cela revient à dire que le développement<br />

<strong>des</strong> échanges mondiaux et de transferts<br />

d’activités ne devaient pas être synonyme de<br />

<strong>des</strong>truction d’emplois et de capacités technologiques.<br />

C’est plus de coopération qu’il nous faut gagner.<br />

Permettant à chaque pays de défi nir<br />

ses normes sociales, économiques et politiques,<br />

alors que les groupes internationaux<br />

imposent leurs normes d’organisation de<br />

travail, de qualité, de technologie, de rentabilité,<br />

sans tenir compte <strong>des</strong> réalités de chaque<br />

pays et surtout de l’avis <strong>des</strong> salariés et de<br />

leurs syndicats.<br />

De ce point de vue, les enjeux environnementaux<br />

touchant les questions d’économie<br />

d’énergies, de réduction <strong>des</strong> émissions de<br />

CO 2 , de maîtrise <strong>des</strong> ressources naturelles,<br />

vont peser plus fortement dans les années à<br />

venir pour gagner un développement humain<br />

durable.<br />

Pour le syndicalisme et les salariés il y a<br />

besoin de revendiquer davantage un autre<br />

mode d’organisation de l’activité industrielle<br />

dans le monde, où les multinationales ne<br />

pourront plus prendre la planète comme une<br />

aire de jeu pour leurs stratégies fi nancières.<br />

On peut s’interroger si c’est nécessaire pour<br />

répondre aux besoins de faire parcourir<br />

chaque jour <strong>des</strong> produits industriels qui représentent<br />

70 % du trafi c mondial <strong>des</strong> marchandises<br />

?<br />

Les questions logistiques, de transport,<br />

d’énergie, d’émission de carbone, vont devenir<br />

<strong>des</strong> éléments nécessaires à prendre en<br />

compte pour le développement de l’emploi<br />

industriel.


Nous faisons parti de la FEM et la FIOM, où<br />

nous apportons nos propositions. Ce sont<br />

<strong>des</strong> lieux de rencontres permettant de développer<br />

<strong>des</strong> relations entre syndicats. C’est un<br />

point d’appui pour aider à construire <strong>des</strong> réseaux<br />

syndicaux solidaires et offensifs.<br />

Les comités d’entreprise européens, en<br />

termes d’information et de consultation, sont<br />

<strong>des</strong> outils pouvant permettre de bâtir <strong>des</strong> revendications<br />

communes et tisser <strong>des</strong> liens<br />

au niveau mondial avec <strong>des</strong> salariés <strong>des</strong><br />

groupes.<br />

Faut-il en rester là ? Ne faut-il pas aussi<br />

gagner de véritables liens entre syndicats,<br />

entre salariés <strong>des</strong> différents pays, dans la<br />

même démarche que nous développons en<br />

France ?<br />

Parce que les économies sont très interdépendantes,<br />

plus nous aborderons les enjeux<br />

européens et internationaux pour gagner un<br />

développement de l’emploi industriel, plus<br />

nous serons force de propositions dans les<br />

entreprises et dans les territoires.<br />

Le débat du Congrès a cette ambition, afi n<br />

d’aider les syndicats à mieux s’approprier<br />

dans leur activité ces enjeux revendicatifs,<br />

dans une démarche de décloisonnement et<br />

de mise en commun.<br />

Je vous invite dans le débat à faire part de<br />

vos avis et propositions, ainsi que de vos expériences.<br />

Débat...<br />

Tahar BEJAOUI,<br />

retraités SBFM Lorient<br />

Un grand vent révolutionnaire a souffl é<br />

comme une tempête de sable sur la Tunisie<br />

puis sur le reste du monde arabe, déclenché<br />

par le désespoir d’un jeune de 26 ans,<br />

pourtant diplômé, qui n’a pas trouvé sa place<br />

sur le marché du travail et s’est immolé le 17<br />

décembre 2010. Certains ont surnommé ce<br />

mouvement la « révolution du<br />

jasmin ». Pour les Tunisiens,<br />

ce fut surtout la révolution du<br />

ras-le-bol de l’injustice et de la<br />

corruption. En seulement un<br />

mois, cette révolution éclair –<br />

dans laquelle il faut saluer l’attitude<br />

de l’armée tunisienne,<br />

qui a refusé de tirer sur les<br />

manifestants – a mis à bas le<br />

régime de Ben Ali, corrompu<br />

à tous les niveaux. Certes,<br />

le premier président tunisien,<br />

Habib Bourguiba, avait lui<br />

aussi tenu la Tunisie de main<br />

de maître, mais il avait aussi<br />

permis nombreuses avancées<br />

: enseignement, santé,<br />

liberté de la femme (droit de vote, planning<br />

familial, interdiction de la bigamie, droit au<br />

divorce, avortement).<br />

Je souhaite maintenant que l’UGTT joue le<br />

jeu de la transparence et montre un autre<br />

visage du syndicalisme, qui ne soit pas seulement<br />

celui de l’accompagnement et de la<br />

complaisance. Je n’entrerai pas dans la polémique<br />

car je sais que la CGT et notre fédération<br />

ont <strong>des</strong> liens étroits avec l’UGTT, mais<br />

ce syndicat devra suivre l’évolution de cette<br />

vague.<br />

Depuis le mois de février 2011, la CGT tunisienne<br />

a repris la place qu’elle avait perdue<br />

depuis 1980. Il faut également saluer la légalisation<br />

du parti communiste tunisien et du<br />

parti communiste <strong>des</strong> travailleurs. <strong>La</strong> Tunisie<br />

traverse cependant un moment diffi cile et, à<br />

ce jour, une seule revendication a vu le jour :<br />

liberté, dignité et travail.<br />

Je souhaite enfi n, le jour où vous visiterez la<br />

Tunisie, que vous ne vous contentiez pas de<br />

rester dans votre hôtel mais que vous vous<br />

mêliez à la population pour connaître ses aspirations.<br />

Jérôme DELMAS,<br />

Ratier Figeac<br />

En juillet 2010, avec l’annonce de la création<br />

d’une fi liale au Maroc, notre P-DG nous<br />

a annoncé la suppression d’une centaine<br />

d’emplois d’ici 2015 et la délocalisation de<br />

deux lignes de produits sur quatre. A grand<br />

renfort de communication, la direction a essayé<br />

de nous convaincre en invoquant la<br />

61 6


62<br />

compétitivité, le coût du travail, ... mais nous<br />

nous sommes attachés à mettre à jour ses<br />

véritables intentions : abandon d’activités,<br />

spécialisation à outrance et profi tabilité. Les<br />

carnets de comman<strong>des</strong> sont pleins, chez nos<br />

donneurs d’ordre comme chez<br />

nous, les dividen<strong>des</strong> versés par<br />

notre entreprise sont très élevés.<br />

Les arguments de la direction ne<br />

tenaient donc pas la route et les<br />

salariés y ont répondu en nous<br />

accordant leur confi ance lors<br />

<strong>des</strong> dernières élections professionnelles,<br />

où nous avons obtenu<br />

50,56 % <strong>des</strong> voix et repris<br />

la majorité au CE. Comment être<br />

maintenant plus offensifs sur ces<br />

questions ? Quels arguments<br />

pouvons-nous porter auprès<br />

<strong>des</strong> salariés ? Quels outils pouvons-nous<br />

mettre en place avec la Fédération<br />

dans la branche automobile ? Comment<br />

revendiquer l’embauche <strong>des</strong> salariés en<br />

contrat précaire, obtenir de nouveaux droits<br />

et développer les rencontres entre syndicats<br />

de différents pays ?<br />

Ludovic BONDONNAUD,<br />

Amis Montluçon<br />

Voici dix-huit mois, notre direction nous a<br />

annoncé un projet de joint-venture avec un<br />

partenaire indien. Cette joint-venture constituera<br />

une délocalisation de notre savoir-faire,<br />

appuyée par les pouvoirs publics, et nous<br />

sommes très inquiets. Nous ne sommes pas<br />

contre l’idée de nous ouvrir à l’international<br />

mais pas au détriment de la pérennité de<br />

notre société et de nos emplois. Nous devons<br />

lutter tous ensemble pour une CGT encore<br />

plus forte, avec nos camara<strong>des</strong> internationaux.<br />

Christine VALLA, Biomet Valence<br />

L’international, nous connaissons bien dans<br />

notre entreprise. Le siège de Biomet se<br />

trouve en effet à Warsaw, aux Etats-Unis,<br />

son siège européen à Hazeldonk, aux Pays-<br />

Bas et ses parts sociales, au Luxembourg.<br />

En 2007, notre entreprise a été rachetée par<br />

quatre fonds d’investissement dans le cadre<br />

d’un LBO (leverage buy out), ce qui s’est<br />

traduit par la mise en place du lean manufacturing<br />

et, parallèlement, par une explosion<br />

<strong>des</strong> maladies professionnelles. Nous avons<br />

bien essayé de mettre en place un comité de<br />

groupe européen mais il n’y pas de syndicat<br />

dans les autres sites européens du groupe.<br />

Comment pouvons-nous alors être sûrs que<br />

nous ne nous y retrouverons pas uniquement<br />

face à <strong>des</strong> représentants de la direction de<br />

ces sites ?<br />

Abdelaziz ARFAOUI, UGTT Tunisie<br />

Au nom de la fédération tunisienne de la<br />

Métallurgie, je tiens à remercier la FTM-<br />

CGT et tous les syndicalistes français pour<br />

leur soutien à la révolution tunisienne. Cette<br />

révolution s’est déclenchée à Sidibouzid, le<br />

17 décembre 2010, après l’immolation par<br />

le feu de Mohamed Bouazizi, jeune vendeur<br />

ambulant de fruits et de légumes dont la marchandise<br />

avait été confi squée par les autorités.<br />

Des manifestations furent alors menées<br />

pour protester contre le chômage qui touche<br />

une forte proportion de la population, surtout<br />

la jeunesse.<br />

Les syndicalistes tunisiens ont joué un grand<br />

rôle dans la réussite et l’élargissement de<br />

ces manifestations. Notre centrale syndicale<br />

a dans un premier temps joué un rôle de médiateur,<br />

en intervenant auprès du gouvernement<br />

pour demander la libération <strong>des</strong> prisonniers,<br />

l’arrêt de l’utilisation <strong>des</strong> armes à feu<br />

contre les manifestants et un plan d’urgence<br />

pour un développement régional équilibré. Le<br />

14 janvier 2011, après la fuite du dictateur,<br />

et alors que le Premier ministre avait déclaré<br />

l’application de l’article constitutionnel<br />

qui lui permettait de remplacer le Président<br />

durant son absence, tous les responsables<br />

politiques et de la société civile ont appelé à<br />

manifester contre cette mesure et demandé<br />

la création d’un nouveau gouvernement. Depuis<br />

ce jour, notre fédération est devenue le<br />

porte-parole de tous les partis civils et politiques<br />

du pays, publiant dès le 15 janvier une<br />

déclaration demandant la formation d’un nouveau<br />

gouvernement par <strong>des</strong> représentants<br />

de tous les partis politiques et de la société<br />

civile, la dissolution du parti au pouvoir et la<br />

libération <strong>des</strong> prisonniers politiques.<br />

Au lendemain de la révolution, si tout le<br />

monde trouve totalement normal que les<br />

chômeurs veuillent obtenir un emploi et les<br />

salariés précaires un statut plus stable, le<br />

gouvernement de transition ne dispose pas<br />

de baguette magique et si ces réclamations<br />

sont légitimes, il y a <strong>des</strong> priorités. Après le<br />

départ du dictateur, c’est un pays entier qu’il<br />

nous faut reconstruire et nous sommes tous<br />

associés dans cette construction. Il faut donc<br />

faire les choses dans l’ordre et c’est pour<br />

cette raison que l’UGTT a demandé et obtenu<br />

l’ouverture de négociations sociales.<br />

Reste maintenant à tirer le meilleur compromis<br />

possible entre toutes les composantes<br />

de cette situation. Pour être totalement honnête,<br />

je ne peux nier que l’UGTT se trouve<br />

dans une situation délicate mais elle ne s’est<br />

jamais dérobée face à ses responsabilités<br />

et continuera à porter les revendications<br />

sociales de la population face au gouvernement.<br />

Sabina PETRUCCI,<br />

FIOM CGIL<br />

En Italie, la négociation collective se déroule<br />

à deux niveaux : une négociation nationale,<br />

qui s’applique à tous les métallos du pays,<br />

et une négociation complémentaire en en-


treprise. L’année dernière, deux confédérations<br />

syndicales ont signé avec le patronat<br />

un accord qui a complètement changé la<br />

donne. C’est dans ce cadre que s’est posé<br />

le problème de Fiat. Pour pouvoir acquérir<br />

Chrysler, Fiat a suivi une stratégie fi nancière<br />

plutôt qu’une stratégie industrielle. Nous<br />

nous sommes alors <strong>rendu</strong>s compte que cette<br />

opération cachait <strong>des</strong> choses incroyables et<br />

avons demandé à la direction de Fiat de nous<br />

faire connaître sa stratégie industrielle en Europe,<br />

mais celle-ci a refusé, décidant même<br />

de sortir du contrat national, de l’association<br />

<strong>des</strong> employeurs, et de présenter un nouveau<br />

« contrat de l’automobile » qui serait appliqué<br />

dans tous ses sites.<br />

Ce contrat prévoit une diminution <strong>des</strong> droits<br />

syndicaux et une dégradation <strong>des</strong> conditions<br />

de travail : réduction du temps de pause,<br />

augmentation du temps de travail et introduction<br />

de clauses de responsabilité qui interdiront<br />

aux salariés de se mettre en grève pour<br />

quelque raison que ce soit sous peine de licenciement.<br />

<strong>La</strong> FIOM a bien évidemment refusé<br />

cet accord mais les autres organisations<br />

l’ont signé et c’est pour cette raison que nous<br />

demandons depuis <strong>des</strong> années <strong>des</strong> mesures<br />

permettant d’éviter la signature d’accords séparés,<br />

en les soumettant par exemple à un<br />

réfé<strong>rendu</strong>m <strong>des</strong> salariés.<br />

Les salariés ont donc été mis sous une pression<br />

énorme. C’était un véritable scandale<br />

que de faire poser sur les épaules <strong>des</strong> salariés<br />

<strong>des</strong> responsabilités qui ne sont pas les<br />

leurs. Nous avons donc appelé à la grève générale<br />

puis déposé un recours devant un tribunal<br />

italien et un premier jugement sera <strong>rendu</strong><br />

le 18 juin prochain. Par cette lutte, notre<br />

objectif n’est pas seulement la reconquête<br />

<strong>des</strong> emplois industriels mais également <strong>des</strong><br />

droits qui y sont attachés.<br />

Jean-Pierre MERCIER,<br />

PSA Aulnay<br />

L’intervention précédente montre bien que la<br />

politique suivie par les patrons pour augmenter<br />

leurs profi ts sont partout les mêmes. <strong>La</strong><br />

stratégie de notre syndicat a donc consisté<br />

à se rapprocher <strong>des</strong> syndicats <strong>des</strong> usines<br />

de Slovénie et de Slovaquie, avec lesquels<br />

nous entretenons <strong>des</strong> relations régulières. Il<br />

est en effet absolument indispensable pour<br />

nous de défendre l’idée que nous avons un<br />

intérêt commun, quel que soit son patron ou<br />

son pays de résidence.<br />

Contrairement à une idée malheureusement<br />

partagée par beaucoup de salariés, il ne faut<br />

pas tomber dans le piège qui consisterait à<br />

dire qu’il faut produire en France sans se<br />

soucier <strong>des</strong> autres. Nous devons au contraire<br />

défendre, chacun dans son entreprise, le<br />

principe d’une solidarité internationale <strong>des</strong><br />

travailleurs par delà les frontières – et c’est<br />

aussi un bon moyen de faire reculer le Front<br />

National.<br />

Rasem ALBAYARI,<br />

PGFTU, Palestine<br />

Je suis très heureux d’être présent parmi<br />

vous pour représenter la Palestine à votre<br />

congrès et je souhaite vous transmettre toute<br />

notre amitié. Nous nous réjouissons de la révolution<br />

tunisienne et de tout ce qui se passe<br />

dans le monde arabe car, grâce à cette révolution,<br />

peut-être aurons-nous nous aussi un<br />

jour le droit de vivre en paix.<br />

Notre travail avec la CGT dure depuis plus de<br />

vingt ans. Nous respectons votre lutte pour les<br />

salaires, les emplois, les retraites et, surtout,<br />

un sujet qui nous tient nous aussi à cœur :<br />

l’égalité entre les hommes et les femmes.<br />

Nous remercions nos camara<strong>des</strong><br />

de la CGT pour l’aide matérielle<br />

et fi nancière qu’ils apportent<br />

à notre combat politique et,<br />

surtout, pour leur soutien à notre<br />

cause. Nous devons continuer à<br />

travailler ensemble afi n de faire<br />

reconnaître les résolutions <strong>des</strong><br />

Nations-Unies pour apporter la<br />

paix au peuple palestinien.<br />

En Palestine, le combat syndical<br />

pour les salaires, la couverture<br />

sociale, la couverture santé, la<br />

retraite et la liberté syndicale<br />

est avant tout un combat pour<br />

une plus grande démocratie. En<br />

janvier 2011, nous avons mis en place <strong>des</strong><br />

tribunaux <strong>des</strong> affaires sociales afi n d’accompagner<br />

et de défendre les salariés. Dans les<br />

mois à venir, nous nous acheminons vers<br />

la mise en place d’un salaire garanti auquel<br />

nous n’avons jamais eu droit. L’Union générale<br />

<strong>des</strong> travailleurs palestiniens est toujours<br />

présente pour améliorer les conditions vie,<br />

d’emploi et de santé de la population, combattre<br />

l’injustice et la corruption.<br />

Pour parler du plan de paix actuellement en<br />

gestation et de notre combat contre la colonisation<br />

de notre territoire, il faut savoir que le<br />

gouvernement israélien actuel ne croit pas à<br />

la paix – pour laquelle nous devrions pourtant<br />

tous travailler – comme le prouve la <strong>des</strong>truction<br />

récente de maisons palestiniennes à Jérusalem,<br />

et si le mur de Berlin est tombé, un<br />

autre mur de séparation raciale<br />

est en construction en Palestine.<br />

En septembre 2011, le mouvement<br />

palestinien se rendra donc<br />

à l’ONU pour demander le retour<br />

aux frontières de 1967, en application<br />

<strong>des</strong> résolutions de l’ONU.<br />

Les Palestiniens et une grande<br />

partie <strong>des</strong> Israéliens veulent la<br />

paix. Si les dirigeants écoutaient<br />

un peu plus la population, ce<br />

serait une grande victoire. Je<br />

souhaite que la paix revienne en<br />

Palestine et j’espère vous voir<br />

un jour dans mon pays.<br />

63 6


64<br />

Julien STEPHANUS,<br />

Jteckt Irigny<br />

<strong>La</strong> CGT a <strong>des</strong> arguments forts en faveur de<br />

la relocalisation et du maintien <strong>des</strong> emplois<br />

industriels mais reste timorée, pour ne pas<br />

dire complexée, en matière d’écologie. Les<br />

deux sujets sont pourtant intimement liés car<br />

à chaque fois que l’on revendique une réduction<br />

du temps de travail, une amélioration de<br />

la protection sociale ou <strong>des</strong> conditions de<br />

travail, on ralentit l’activité capitaliste, ce qui<br />

est une très bonne chose pour la planète. Je<br />

n’hésite donc pas à dire que nous sommes<br />

les seuls « vrais » écolos.<br />

C’est parce que nous sommes écolos et<br />

internationalistes que nous pouvons revendiquer<br />

<strong>des</strong> relocalisations car nous voulons<br />

vivre, produire et consommer au pays, et<br />

que chaque peuple puisse s’émanciper. Il<br />

n’est pas question de multiplier les transports<br />

polluants de produits manufacturés d’un bout<br />

du monde à l’autre, et ce n’est certainement<br />

pas pour <strong>des</strong> questions de patriotisme<br />

économique que je dis<br />

cela. Chez JTEKT, nous militons<br />

pour la répartition concertée <strong>des</strong><br />

marchés entre tous les sites<br />

de production mondiaux. Nous<br />

avons évalué une production<br />

minimale vitale pour chacun<br />

d’entre eux et ainsi démontré<br />

qu’ils pouvaient tous vivre sans<br />

qu’il soit nécessaire d’instaurer<br />

une concurrence entre eux.<br />

Michel FAUSER,<br />

Essilor Créteil<br />

Quelle Europe industrielle voulons-nous pour<br />

demain ? Dans un monde où le travail est<br />

devenu une valeur d’échange, la place de la<br />

jeunesse en France révèle de nombreuses<br />

inégalités (logement, éducation, emploi,<br />

etc.), laissant pour compte les plus démunis.<br />

A l’heure où notre jeunesse réclame sa place<br />

dans notre société, ne faudrait-il pas se poser<br />

la question de l’école et de la formation, pour<br />

avoir une éducation de masse et de qualité ?<br />

Kesuke FUSE, Zenroren Japon<br />

Je tiens à vous remercier pour votre solidarité<br />

avec le Japon. Le tremblement de terre<br />

et le tsunami du 11 mars 2011 ont fait 15 000<br />

morts, 10 000 disparus et <strong>des</strong> milliers de déplacés.<br />

<strong>La</strong> région de Sendai a été dévastée<br />

et les sites de production technique et électronique<br />

ont été largement détruits. Ceci est<br />

vrai non seulement dans la partie du Japon<br />

touchée mais aussi dans le reste du pays, où<br />

les fournisseurs et les sous-traitants du secteur<br />

automobile ont souffert d’une baisse <strong>des</strong><br />

approvisionnements.<br />

Nous avons également rencontré <strong>des</strong> problèmes<br />

liés à la baisse de la production<br />

d’électricité. Faute de pouvoir produire, certaines<br />

sociétés risquent de mettre la clé sous<br />

la porte, ce qui serait très préjudiciable à la<br />

population locale.<br />

L’accident nucléaire survenu à la centrale de<br />

Fukushima est un autre grave problème et<br />

nous ne savons toujours pas quand il sera<br />

résolu. Après l’accident, les personnes vivant<br />

dans un rayon de moins de 40 kilomètres ont<br />

dû être évacuées, l’agriculture, la pêche et le<br />

tourisme ont été durement touchés. Tepco, la<br />

société qui exploite cette centrale, a essayé<br />

de minimiser cet accident et s’est justifi ée en<br />

disant qu’il s’agissait d’un désastre d’une ampleur<br />

jamais vue auparavant. En fait, Tepco a<br />

continuellement cherché à réduire ses coûts<br />

plutôt que d’assurer la sécurité de la population.<br />

Dans une telle situation, notre syndicat fait<br />

de son mieux pour défendre les travailleurs<br />

et l’économie locale. Nous exigeons <strong>des</strong> employeurs<br />

qu’ils fassent tout leur possible pour<br />

sauvegarder nos emplois et nos conditions<br />

de vie, pour que nous puissions surmonter le<br />

défi t immense auquel nous devons faire face.<br />

Nous demandons aussi au gouvernement<br />

d’imposer <strong>des</strong> mesures de sauvegarde pour<br />

les emplois.<br />

De plus, nous sommes en train de revoir<br />

notre système social qui, par le passé, a<br />

toujours servi les intérêts <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> entreprises,<br />

alors que la classe laborieuse japonaise<br />

a toujours été divisée par <strong>des</strong> questions<br />

de politique et de compétitivité. Il s’agit<br />

donc d’un moment très important pour la vie<br />

de nos syndicats qui doivent continuer la<br />

lutte. JMIU, le syndicat progressiste japonais,<br />

sera à l’avant de ce combat avec vous.<br />

Marlene ROTH,<br />

IG Metal<br />

<strong>La</strong> politique industrielle est un sujet important<br />

pour nous tous et bien que la situation économique<br />

de l’Allemagne se soit améliorée ces<br />

derniers mois, nous rencontrons les mêmes<br />

problèmes que ceux que vous évoquez depuis<br />

deux jours : délocalisation de la production,<br />

précarisations de l’emploi, avenir de jeunesse<br />

<strong>La</strong> politique industrielle sera donc un<br />

sujet très important à l’avenir et nous avons<br />

pris l’initiative voici deux ans, avec nos collègues<br />

métallurgistes français (CGT, CFDT<br />

et FO), de créer un groupe de travail sur ce<br />

sujet.<br />

Quel est le but de ce groupe de travail ? Je<br />

précise tout d’abord que nous ne voulons pas<br />

mener une politique uniquement concentrée<br />

sur nos deux pays mais soutenir le travail de<br />

la FEM au niveau européen. Nous voulons<br />

aussi discuter de l’avenir de l’industrie dans<br />

nos pays et dans le reste de l’Europe. Quel<br />

développement pour les emplois en Europe ?<br />

Quelle industrie pour l’avenir ? Comment arriver<br />

à un mode de production qui ne génère<br />

pas trop de CO2 et ne consomme pas trop de<br />

matières premières ? Ce sont autant de sujets<br />

sur lesquels nous pensons que les syn-


dicats peuvent infl uer et c’est pour cela que<br />

nous voulons en discuter entre nous, à travers<br />

<strong>des</strong> exemples de politiques industrielles<br />

régionales qui donnent de bons résultats.<br />

Cette coopération est un premier pas pour<br />

garantir l’avenir de l’industrie dans nos pays<br />

comme dans le reste du monde.<br />

Christina OLIVIER,<br />

NUMSA Afrique du Sud<br />

Grâce à la lutte, les travailleurs sud-Africains<br />

ont obtenu en 1994 leur liberté, mais celleci<br />

fut uniquement politique, pas économique.<br />

L’économie sud-africaine reste entre les<br />

mains d’un petit cercle et les noirs restent<br />

en bas de la pyramide socio-économique.<br />

Lorsque nous avons engagé <strong>des</strong> négociations<br />

salariales, la première chose que nos<br />

dirigeants nous ont dite, c’est que les travailleurs<br />

sud-africains étaient devenus trop<br />

chers. Cet argument est sans fondement<br />

mais de nombreuses entreprises sud-africaines<br />

l’utilisent pour offrir <strong>des</strong> conditions peu<br />

avantageuses. Depuis la fi n de l’apartheid, le<br />

phénomène de délocalisation n’a jamais été<br />

aussi fort et le chômage atteint aujourd’hui<br />

27,5 % en Afrique du Sud. Un grand nombre<br />

de jeunes sont au chômage où travaillent<br />

pour <strong>des</strong> « courtiers » en services salariaux.<br />

Dans notre pays, le salaire minimal est<br />

de l’ordre de 120 euros par mois. L’année<br />

dernière, nous avons engagé <strong>des</strong> négociations<br />

dans le secteur de l’automobile et <strong>des</strong><br />

pneumatiques et les dirigeants nous ont dit<br />

qu’ils n’auraient pas les moyens de nous<br />

accorder <strong>des</strong> augmentations salariales de<br />

plus de 10 %. Cette année, nous allons<br />

donc engager de nouvelles négociations en<br />

revendiquant une augmentation salariale de<br />

20 % pour compenser la faiblesse <strong>des</strong> prestations<br />

de santé et <strong>des</strong> allocations sociales<br />

ou logement, sachant que l’on assiste depuis<br />

2009 à une augmentation <strong>des</strong> bénéfi ces bien<br />

supérieure à celle <strong>des</strong> salaires alors que le<br />

taux de chômage ne cesse de progresser.<br />

Une étude a en effet montré que celui-ci était<br />

passé de 23 % fi n 2010 à 29,6 % en février<br />

2011, et que le nombre de travailleurs engagés<br />

par <strong>des</strong> courtiers (plus de 100 000) avait<br />

baissé de 1,6 %. L’étude a également révélé<br />

que le nombre de millionnaires avait doublé<br />

en Afrique du Sud, passant de seize en 2009<br />

à trente-et-un en 2010, et que les vingt personnes<br />

les plus riches du pays avaient vu<br />

leur richesse augmenter de 45 %.<br />

Les travailleurs sud-africains sont dans une<br />

situation très diffi cile. Nous avons perdu près<br />

de 45 000 emplois suite à la crise de 2008.<br />

L’UNSA demande donc une meilleure redistribution<br />

<strong>des</strong> richesses afi n de réduire l’écart<br />

entre les plus riches et les plus pauvres.<br />

L’étude que nous avons commandée montre<br />

aussi l’effet désastreux <strong>des</strong> courtiers sur les<br />

salaires, la sécurité de l’emploi et les avantages<br />

sociaux. Elle a également révélé que<br />

dans la plus grande part du pays, le salaire<br />

<strong>des</strong> dirigeants était entre 40 et 1 728 fois<br />

supérieur à celui <strong>des</strong> travailleurs les moins<br />

payés.<br />

Dans le secteur automobile, nous avons obtenu,<br />

grâce à un débrayage, un accord qui<br />

prévoit l’interdiction <strong>des</strong> courtiers en services<br />

salariaux, une augmentation de 10 % <strong>des</strong> salaires<br />

et une revalorisation pour les salariés<br />

en CDD. Les entreprises devront également<br />

fournir une protection sociale et certains<br />

avantages à leurs salariés. Nous avons aussi<br />

engagé <strong>des</strong> négociations dans le secteur <strong>des</strong><br />

pneumatiques et sommes actuellement en<br />

lutte contre la société Bridgestone qui ne veut<br />

accorder aucune augmentation aux salariés<br />

touchant au moins le salaire minimum.<br />

Les entreprises sud-africaines agitent<br />

constamment la menace d’une délocalisation<br />

vers les pays voisins. Nous avons donc besoin<br />

de solidarité entre travailleurs et organisations<br />

syndicales du monde entier. Dans<br />

le cadre de la FIOM, nous avons élaboré <strong>des</strong><br />

lignes directrices qui visent à la mise en place<br />

de réseaux syndicaux au sein <strong>des</strong> gran<strong>des</strong><br />

sociétés mondialisées. Nous devons également<br />

construire <strong>des</strong> syndicats plus forts en<br />

renforçant les pouvoirs <strong>des</strong> délégués syndicaux<br />

et mieux comprendre tous les aspects<br />

de l’économie.<br />

Bernard DEVERT,<br />

EADS France Suresnes<br />

Le groupe Alstom s’est beaucoup développé<br />

en Inde, dans le secteur ferroviaire et l’énergie<br />

notamment. Comment les salariés indiens<br />

perçoivent-ils l’implantation de ce groupe ?<br />

Gautam MODY,<br />

Inde<br />

Contrairement à ce qu’elles affi rment, <strong>des</strong> sociétés<br />

telles qu’Alstom, Areva ou Schneider<br />

Electric ne sont pas présentes en Inde depuis<br />

plus de cent ans mais seulement depuis<br />

quinze ans. Elles ont simplement racheté <strong>des</strong><br />

sociétés indiennes qui existaient avant leur<br />

arrivée. C’est ainsi que fonctionne le système<br />

capitaliste.<br />

Pour prendre l’exemple d’Alstom, en quinze<br />

ans, l’usine de Chennai a changé six fois<br />

de nom et les syndicalistes ont à chaque<br />

fois essayé de mettre en place un comité<br />

d’entreprise. Nous espérons que la situation<br />

est maintenant stabilisée et avons engagé<br />

une nouvelle démarche dans ce sens.<br />

Nous avons déjà <strong>des</strong> délégués syndicaux et<br />

sommes en train d’établir <strong>des</strong> contacts avec<br />

ceux <strong>des</strong> autres entreprises du groupe, dans<br />

la perspective de la création d’un comité central<br />

d’entreprise qui nous semble essentiel<br />

pour garantir la solidarité entre travailleurs.<br />

Cela nous donnera également l’opportunité<br />

de négocier <strong>des</strong> accords cadres applicables<br />

à l’Inde comme au reste du Monde. C’est<br />

dans cette optique que nous nous tournerons<br />

65 6


66<br />

vers vous dans les semaines à venir. Nous<br />

devons également tirer les leçons de ce qui<br />

s’est passé au Japon, en nous tournant vers<br />

un monde dénucléarisé et en réfl échissant<br />

à la chaîne logistique mondiale, qui refl ète<br />

bien l’organisation actuelle du système de<br />

production et démontre son manque de maîtrise.<br />

Nous devons donc mettre en place un<br />

mouvement syndical mondial qui sera en mesure<br />

de changer cette organisation et nous<br />

pensons que nous y parviendrons si chacun<br />

d’entre nous est capable, dans son pays, de<br />

construire un mouvement militant syndical<br />

démocratique.<br />

Pascale MONTEL,<br />

YKK France Seclin<br />

Pour la première fois dans l’histoire de notre<br />

pays, nos enfants vivront moins bien que<br />

nous. Il est donc très important de rappeler<br />

partout les responsabilités du système capitaliste<br />

et <strong>des</strong> dirigeants politiques européens.<br />

Nous devons aussi souligner les aspects négatifs<br />

du discours de Marine Le Pen, qui veut<br />

mettre en concurrence les différents peuples<br />

alors que nous militons pour une solidarité<br />

internationale. Il me semble donc important<br />

de ressortir de ce congrès avec <strong>des</strong> objectifs<br />

de lutte sur les salaires, l’emploi, etc. Après<br />

la Guadeloupe, la Grèce et les pays arabes,<br />

je crois qu’il est aujourd’hui possible d’avoir<br />

une révolution partout dans le<br />

Monde. En tant que syndicalistes,<br />

nous devons contribuer à<br />

changer la société. C‘est important<br />

de créer les conditions de la<br />

lutte car la grève générale ne se<br />

décrète pas mais se construit.<br />

Stéphane LOVISA,<br />

Alcatel Lucent Villarceaux<br />

Le comité de groupe européen<br />

d’Alcatel Lucent s’est rapproché<br />

<strong>des</strong> comités de groupe européens<br />

de nos deux principaux<br />

concurrents européens (Nokia-Siemens et<br />

Ericsson) pour alerter les autorités européennes<br />

sur la situation du marché <strong>des</strong> équipements<br />

de télécommunication en Europe.<br />

En effet, nos trois groupes sont en train de<br />

se faire tailler <strong>des</strong> croupières par le fabricant<br />

chinois Huawei, qui est extrêmement<br />

bien soutenu par l’Etat chinois et qui a réalisé<br />

un quart de la progression de son chiffre<br />

d’affaires en Europe depuis cinq ans, contre<br />

seulement 1 % au Etats-Unis où existe une<br />

volonté politique très forte de ne pas laisser<br />

les équipements chinois entrer sur le marché<br />

local. Les syndicats qui composent les comités<br />

européens de ces trois groupes ont donc<br />

lancé une pétition pour alerter les autorités<br />

qu’Huawei risquait, si rien n’était fait, d’être<br />

à terme le seul équipementier présent en<br />

Europe.<br />

Bart SAMYN, FEM<br />

L’avenir de tous les syndicats européens<br />

appartient à la jeunesse. Or j’ai entendu dire<br />

que les jeunes de la CGT ne connaissaient<br />

pas la FEM. Il me semble donc important de<br />

rappeler ici ce qu’est la FEM et quelle est son<br />

action. <strong>La</strong> FEM n’est pas seulement un lieu<br />

de rencontre ; elle prend <strong>des</strong> positions communes<br />

avec tous les syndicats européens.<br />

Les syndicats affi liés à la FEM négocient<br />

également <strong>des</strong> accords européens au sein<br />

<strong>des</strong> grands groupes tels qu’Alstom, Areva<br />

ou Schneider Electric. Nous avons aussi<br />

une stratégie syndicale commune, nous menons<br />

<strong>des</strong> actions ensemble et nous luttons<br />

partout en Europe contre la précarité. Pour<br />

reprendre votre slogan, nous devons agir «<br />

tous ensemble ! ».<br />

Arnaud BERGERON,<br />

Deshors Brive <strong>La</strong> Gaillarde<br />

Je fais partie d’un groupe qui regroupe une<br />

dizaine d’entreprises en France et trois à<br />

l’étranger (en Suisse, au Maroc et en Tunisie).<br />

Durant la crise, notre direction a procédé<br />

à <strong>des</strong> licenciements sur le territoire français.<br />

A contrario, l’effectif du groupe a augmenté<br />

dans les autres pays. Comment rencontrer<br />

et échanger avec nos homologues étrangers<br />

pour contrer la stratégie patronale dans un intérêt<br />

commun ? Comment élaborer <strong>des</strong> projets<br />

industriels qui servent l’intérêt de tous ?<br />

Pourquoi ne pas organiser par exemple une<br />

assemblée générale avec nos homologues<br />

marocains et tunisiens ?<br />

Eric ROBILLOT,<br />

EADS France Suresnes<br />

Dans tous les grands groupes, les patrons<br />

réfl échissent aux moyens d’utiliser les nouvelles<br />

technologies telles que cloud computing<br />

(informatique en nuage) pour augmenter<br />

la productivité. Après les avoir développées<br />

au sein de leurs groupes, ils vont maintenant<br />

les imposer aux PME pour intégrer ces entreprises<br />

et leurs salariés dans la chaîne de production.<br />

Je propose donc que la CGT s’empare<br />

de ces technologies dans une optique<br />

d’émancipation et de réduction du temps de<br />

travail.<br />

Abdelaziz ARFAOUI,<br />

Tunisie<br />

Environ trois mille sociétés étrangères sont<br />

implantées en Tunisie et les salaires sont négociés<br />

tous les trois ans, ce qui ne permet<br />

pas de suivre l’évolution du coût de la vie. Le<br />

travail y est précaire, les conditions de travail<br />

mauvaises et les conventions collectives pas<br />

respectées. Nous avons cependant amélioré<br />

la représentation <strong>des</strong> salariés puisque nous<br />

avons <strong>des</strong> délégués syndicaux qui se battent<br />

pour faire respecter le Code du travail et<br />

lutter contre le travail précaire. Récemment,<br />

nous avons également invité nos camara<strong>des</strong>


d’Aerolia afi n de discuter avec eux de la situation<br />

<strong>des</strong> salariés de nos deux pays et de<br />

poser les bases d’un soutien mutuel.<br />

Christina OLIVIER,<br />

NUMSA Afrique du Sud<br />

Je souhaiterais revenir sur deux points : la situation<br />

<strong>des</strong> travailleurs étrangers et les délocalisations<br />

vers les pays du sud de l’Afrique.<br />

Nous commettons parfois l’erreur d’engager<br />

<strong>des</strong> polémiques avec les travailleurs<br />

étrangers présents dans nos entreprises en<br />

oubliant que ce ne sont pas eux mais nos<br />

employeurs qu’il faut combattre. Il faut donc<br />

organiser ces travailleurs et les incorporer<br />

dans nos syndicats pour qu’ils puissent bénéfi<br />

cier <strong>des</strong> mêmes droits que les travailleurs<br />

locaux. Quant aux multinationales qui délocalisent<br />

vers nos pays, elles contribuent bien<br />

souvent à y miner les droits <strong>des</strong> travailleurs. Il<br />

faut donc s’assurer que les accords signés à<br />

cette occasion n’aboutiront pas à ce résultat.<br />

Marie-Agnès GANDRIAU,<br />

EADS Astrium Toulouse<br />

Au printemps 2010, Continental a annoncé<br />

un plan de réduction <strong>des</strong> coûts du travail de<br />

8 %, par le biais d’une mise en concurrence<br />

<strong>des</strong> sites français avec les autres sites européens,<br />

notamment allemands. <strong>La</strong> CGT l’a<br />

contesté dès le départ et, d’ailleurs, cet argument<br />

disparaîtra ensuite de son discours.<br />

En septembre, la direction de Continental<br />

organise un réfé<strong>rendu</strong>m, ce qui revient à dévoyer<br />

la démocratie. <strong>La</strong> CGT et la CFDT le<br />

boycottent et 57 % <strong>des</strong> salariés s’abstiennent<br />

ou votent contre malgré <strong>des</strong> pressions extrêmement<br />

lour<strong>des</strong>.<br />

Cette fois, la France est mise en concurrence<br />

avec la République tchèque pour le<br />

développement d’une production et l’on voit<br />

apparaître un chantage portant sur environ<br />

mille emplois. Les syndicats minoritaires signent<br />

ce plan alors que la CGT et la CFDT<br />

font valoir leur droit d’opposition. Nouvelle<br />

tentative de contournement de la direction :<br />

une médiation en préfecture. Après de multiples<br />

réunions, l’opposition tient et fi nit par<br />

dire «halte !» à cette médiation, le médiateur<br />

accompagnant ce chantage à l’emploi.<br />

En 2011, avec les NAO, la direction tente de<br />

faire repasser ce plan. Finalement, elle recule,<br />

les NAO n’aboutissent pas et les trois<br />

sites de Continental sont en grève depuis<br />

aujourd’hui. <strong>La</strong> riposte syndicale contre ces<br />

contournements et ces attaques, c’est le<br />

refus du repli sur soi – dans l’entreprise, la<br />

consultation passe par les assemblées générales.<br />

C’est ensuite le rassemblement syndical<br />

avec la CFDT pour faire opposition. C’est<br />

aussi se tourner vers l’extérieur, notamment<br />

vers les fédérations CGT et CFDT, qui ont<br />

publié une déclaration commune. C’est enfi n<br />

un travail avec les syndicats <strong>des</strong> autres sites<br />

européens. Le jour du réfé<strong>rendu</strong>m a eu lieu<br />

une assemblée générale avec <strong>des</strong> représentants<br />

de GM et du site de Clairoix, ainsi que<br />

<strong>des</strong> syndicalistes allemands et espagnols.<br />

Une réunion <strong>des</strong> fédérations CGT, CFDT et<br />

IG Metall a également eu lieu et nous espérons<br />

qu’elle aura <strong>des</strong> suites.<br />

Résultat, le plan n’a pas été signé, ni à Toulouse,<br />

ni sur les sites allemands. Il s’agit là<br />

d’un bon exemple de travail intersyndical<br />

mais pour le mener à bien, les syndicats<br />

ont besoins de moyens, d’outils<br />

et de l’aide <strong>des</strong> structures fédérales.<br />

You-ki PARK, KMWU Corée<br />

Valeo Compresseurs Corée est une<br />

ancienne société coréenne rachetée<br />

par Valeo en 2005. Le 26 octobre<br />

2009, Valeo nous a appris la fermeture<br />

de notre usine et a notifi é aux salariés<br />

leur licenciement par courrier.<br />

Nous avons tous été licenciés sans<br />

aucune concertation syndicale. Suite<br />

à ces licenciements, <strong>des</strong> employés<br />

occupent le site depuis un an et sept<br />

mois sans toucher aucun salaire et<br />

les diffi cultés fi nancières ont conduit<br />

quelques familles à la rupture. Le<br />

conseil coréen <strong>des</strong> prud’hommes a<br />

estimé que ces licenciements était<br />

illégaux et le gouvernement coréen<br />

a recommandé à Valeo d’accepter<br />

la négociation avec <strong>des</strong> syndicats<br />

coréens.<br />

Malgré cela, Valeo refuse toujours la négociation<br />

avec les syndicats. Les multinationales<br />

telles que Valeo ne sont pratiquement<br />

pas soumises à la réglementation coréenne.<br />

En cas de fermeture d’une usine, la loi coréenne<br />

ne prévoit toujours pas <strong>des</strong> dispositions<br />

suffi santes pour défendre les droits <strong>des</strong><br />

salariés. C’est la raison pour laquelle nous<br />

devons lutter contre de tels actes et sauvegarder<br />

nos droits. Nous avons campé devant<br />

l’ambassade de France et devant le ministère<br />

coréen compétent pendant 180 jours pour<br />

demander un arbitrage aux gouvernements<br />

français et coréens afi n de résoudre cette situation.<br />

Grâce à l’aide de la FTM-CGT – que<br />

nous tenons à remercier ici –, nous avons<br />

déjà effectué quatre visites en France, avec<br />

deux objectifs : ouvrir le dialogue<br />

direct avec la direction de Valeo<br />

et renforcer la solidarité internationale.<br />

Le problème de Valeo Compresseurs<br />

Corée résulte de la politique<br />

néo-libérale de la direction<br />

de Valeo qui vise à maximiser<br />

les profi ts dans l’ombre. Le bilan<br />

comptable était positif lorsque<br />

Valeo a fermé l’usine et même<br />

s’il cherche aujourd’hui à la relancer<br />

en remplaçant les salariés<br />

en CDI et par <strong>des</strong> salariés<br />

en CDD et <strong>des</strong> intérimaires.<br />

67 6


68<br />

A l’heure actuelle, le capitalisme ne connaît<br />

plus de frontières dans le monde, alors que<br />

la solidarité internationale <strong>des</strong> travailleurs<br />

ne suit pas suffi samment ce mouvement.<br />

De nombreuses sociétés françaises se sont<br />

installées en Corée et y exploitent les travailleurs<br />

à leur profi t. Nous devons donc renforcer<br />

la solidarité internationale pour lutter<br />

contre ces multinationales. Je vous demande<br />

votre soutien car c’est cette solidarité qui<br />

nous conduira à la victoire contre le néo-libéralisme.<br />

Joseph CUPANI,<br />

Schneider Electric Le Fontanil<br />

Je profi te de la présence ici d’une représentante<br />

d’IG Metall pour lui indiquer qu’il existe<br />

dans le bassin d’emploi grenoblois un projet<br />

de relocalisation d’une usine Siemens vers<br />

l’Allemagne en 2012, qui se traduirait dans<br />

un premier temps par 300 suppressions de<br />

postes sur 700 salariés.<br />

Pour sa part, Schneider Electric prévoit de<br />

fermer 400 sites dans le Monde – sur un total<br />

de 1 400 – et de supprimer 3 000 postes sur<br />

22 000 en France. Avec l’aide de la Fédération,<br />

nous préparons donc une conférence<br />

de presse et une pétition qui sera distribuée<br />

à l’ensemble <strong>des</strong> salariés du groupe. Nous<br />

allons également essayer de construire une<br />

journée mondiale <strong>des</strong> syndicats de Schneider<br />

Electric.<br />

Maryse VERSELINO,<br />

Caterpillar<br />

Suite à un PSE en 2009, nous avons subi 600<br />

licenciements et perdu plus de 400 salariés<br />

sous contrat, entraînant aussi <strong>des</strong> licenciements<br />

et fermetures chez nos fournisseurs et<br />

partenaires. Après, ce fut un chantage à l’emploi<br />

sur un nouvel aménagement du temps<br />

de travail dont les salariés subissent les effets<br />

sans connaître son bien fondé et, bientôt,<br />

la mise en place du lean manufacturing.<br />

Nous avons organisé une première rencontre<br />

intersyndicale de notre groupe avec d’autres<br />

pays européens. Cet échange a permis de<br />

constater que pesait partout le même chantage<br />

sur l’emploi, les conditions de travail et<br />

les acquis sociaux, les mêmes menaces de<br />

délocalisation, sans aucun scrupule quant<br />

aux suppressions d’emplois qui brisent <strong>des</strong><br />

vies et <strong>des</strong> familles. Les rencontres telles que<br />

celle d’aujourd’hui doivent être encouragées<br />

pour créer <strong>des</strong> liens et ouvrir <strong>des</strong> débats<br />

constructifs dans un intérêt commun : pérenniser<br />

nos emplois, lutter contre la précarité,<br />

défendre nos droits, nos acquis et nos valeurs,<br />

pour nous et pour nos enfants. Il faut<br />

aussi condamner cette vision qui vise à accroître<br />

constamment la productivité au détriment<br />

de l’humain. Continuons, dans l’union,<br />

à défendre notre avenir avec la CGT et les<br />

autres syndicats internationaux !<br />

Christian PILICHOWSKI,<br />

Hewlett Packard Les Ulis<br />

Je retiendrai de ce débat quelques pistes qui<br />

méritent d’être explorées. <strong>La</strong> première, c’est<br />

la nécessité de s’organiser – au niveau de<br />

l’entreprise, du groupe et de la fi lière –, en<br />

France comme dans le reste du Monde, et<br />

<strong>des</strong> structures telles que la FEM ou la FIOM<br />

peuvent y contribuer. Les rencontres bilatérales<br />

sont aussi un bon moyen pour construire<br />

<strong>des</strong> solidarités effectives entre travailleurs en<br />

Europe et dans le Monde. <strong>La</strong> deuxième piste<br />

est de revendiquer et d’obtenir <strong>des</strong> droits, ce<br />

qui passe par l’établissement de normes et<br />

de règles internationales. Enfi n, la troisième,<br />

c’est la nécessité de continuer à construire<br />

<strong>des</strong> comités de groupe. Ces trois questions<br />

mériteront d’être approfondies lors de nos<br />

futurs débats.<br />

Election de la présidence de la sixième séance<br />

Sont proposées pour la sixième séance les candidatures suivantes : Fabien Gache<br />

(présidence), Christine Ciol (vice-président), Azzedine Lharach.<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée.


6 ème séance<br />

Débat sur le texte et les résolutions<br />

du document préparatoire<br />

Boris PLAZZI<br />

Valfond St Priest, membre du secrétariat fédéral<br />

Ce matin, la sixième séance <strong>des</strong> <strong>travaux</strong><br />

doit traiter du contenu du document<br />

préparatoire au congrès, intitulé<br />

«<strong>La</strong> place et le rôle du syndicalisme en<br />

France, en Europe et dans le monde»<br />

ainsi que les amendements envoyés<br />

par les syndiqués à son sujet.<br />

<strong>La</strong> Fédération a fait le choix de préparer<br />

le 39 ème congrès fédéral en lien<br />

direct avec le vécu <strong>des</strong> syndicats et<br />

syndiqués CGT ainsi que bien entendu<br />

à partir <strong>des</strong> attentes qu’ils expriment.<br />

Ce n’est pas banal si cette préparation<br />

et la teneur du document soumis<br />

à amendements se sont nourries d’un<br />

millier d’assemblées générales ou<br />

congrès de syndicats et USTM ayant<br />

permis de réunir au cours <strong>des</strong> 18 derniers<br />

mois plus de 20 000 syndiqués<br />

CGT.<br />

Cette décision fédérale de tenir dans<br />

la période <strong>des</strong> assemblées générales<br />

et congrès de syndicats est d’ailleurs<br />

celle qui a été validée par une résolution<br />

lors du 49 ème congrès confédéral<br />

en décembre 2009.<br />

Notre démarche place bien les syndiqués<br />

CGT dans un rôle d’acteurs et<br />

décideurs conformément à nos orientations.<br />

Il n’aura échappé à personne que le<br />

document préparatoire à notre 39 ème<br />

congrès n’a pas la même structuration<br />

que ceux <strong>des</strong> précédents congrès<br />

fédéraux.<br />

En effet, nous avons fait le choix<br />

d’une part d’un document moins volumineux<br />

pour en favoriser au maximum<br />

la lecture par tous les syndiqués<br />

qui n’ont pas toujours le temps voire la<br />

patience pour se plonger dans la lecture<br />

d’un ouvrage trop long et d’autre<br />

part pour favoriser les débats dans<br />

les syndicats dont le niveau d’activité<br />

reste de manière générale particulièrement<br />

élevé notamment dans<br />

la période avec pour conséquence<br />

parfois un manque de discussion collective<br />

au sujet de la préparation d’un<br />

congrès national.<br />

C’est aussi pour cela que la fédération<br />

en septembre dernier avait adressé<br />

aux syndicats et syndiqués CGT un<br />

premier document d’aide à la préparation<br />

du congrès sous forme de 6<br />

pages intitulé « Donnons de la force<br />

à nos actions » afi n de susciter les<br />

premiers débats utiles aux <strong>travaux</strong> du<br />

congrès.<br />

Aussi, il n’aura échappé à personne<br />

que le document préparatoire ne remet<br />

pas en débat les orientations et<br />

résolutions adoptées au 49 ème congrès<br />

confédéral, dans la mesure où nous<br />

considérons qu’elles sont notre bien<br />

commun à tous, dans la CGT et que<br />

par conséquent leur mise en œuvre<br />

doit se réaliser à partir <strong>des</strong> réalités et<br />

attentes <strong>des</strong> salariés <strong>des</strong> industries<br />

de la métallurgie, <strong>des</strong> services de<br />

l’automobile, du froid, du machinisme<br />

agricole et de la bijouterie/joaillerie.<br />

Ce document préparatoire s’appuie<br />

également sur les décisions mises<br />

en œuvre lors de notre 38 ème congrès<br />

fédéral.<br />

C’est également dans cette voie que<br />

les <strong>travaux</strong> et orientations du 10 ème<br />

congrès de notre UFICT-CGT s’inscrivent<br />

pleinement dans la préparation<br />

du congrès fédéral dont les enjeux<br />

autour de ces catégories confi rment<br />

la nécessité d’avoir une activité spécifi<br />

que en leur direction, pour porter<br />

avec eux leurs revendications et les<br />

organiser à la CGT. Ces deux dimensions<br />

ont été particulièrement au<br />

cœur <strong>des</strong> débats du congrès de notre<br />

UFICT-CGT.<br />

Aussi, le syndicalisme CGT en direction<br />

<strong>des</strong> retraités relève d’un véritable<br />

enjeu aussi bien en matière revendicative<br />

que pour le renouvellement de<br />

nos forces syndicales.<br />

Le fait d’être à la retraite n’empêche<br />

en rien de revendiquer de meilleures<br />

conditions de vie et <strong>des</strong> pensions plus<br />

élevées, bien au contraire, mais justement<br />

si nous souhaitons plus et mieux<br />

porter les revendications <strong>des</strong> retraités,<br />

nous avons besoin de plus de<br />

69 6


70<br />

syndiqués CGT lorsque l’on quitte la<br />

vie active. Cette nécessité, cet enjeu<br />

se prépare et se construit au moment<br />

du départ <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> à la retraite.<br />

En cela, notre UFR lors de son dernier<br />

congrès a décidé de placer la<br />

question de la continuité syndicale<br />

CGT comme un axe prioritaire de son<br />

activité.<br />

Sans lâcher prise sur nos trois piliers<br />

que sont le revendicatif, notre<br />

vie syndicale, notre activité Europe/<br />

internationale, le document préparatoire<br />

proposait aux syndicats et aux<br />

syndiqués de réfl échir à ce que veut<br />

dire concrètement dans les faits aujourd’hui<br />

; « avoir une activité CGT » à<br />

partir de chaque entreprise.<br />

C’est-à-dire comment notre priorité<br />

porte à la fois les attentes revendicatives<br />

<strong>des</strong> salariés <strong>des</strong> industries de la<br />

métallurgie en lien avec la dimension<br />

de l’entreprise, du groupe, de la fi lière,<br />

du territoire, de l’Europe ou encore de<br />

l’international.<br />

Justement sur les questions européennes<br />

et internationales, il ne vous<br />

a pas échappé que nous avions fait le<br />

choix de rédiger le document préparatoire<br />

de manière à ce que ces deux<br />

questions traversent tout le texte et<br />

que la mise en œuvre de nos orientations<br />

guide les camara<strong>des</strong> CGT qui<br />

siègent dans les fédérations européennes<br />

comme la FEM et internationales<br />

comme la FIOM.<br />

Comment toutes ces dimensions qui<br />

s’entrecroisent doivent être prises en<br />

compte et portées avec les salariés<br />

bien entendu à partir du lieu de travail<br />

donc par les syndicats, les USTM, les<br />

groupes et la fédération ?<br />

Véritablement, le document préparatoire<br />

pour notre congrès fédéral ne<br />

pouvait pas être le catalogue de tous<br />

nos repères revendicatifs mais plutôt<br />

un support de réfl exion, sans clivage,<br />

autour de nos trois piliers – revendicatif,<br />

vie syndicale, Europe/International<br />

– qui sont d’ailleurs diffus tout au long<br />

du document préparatoire.<br />

C’est dans cet esprit nouveau et<br />

ambitieux peut être, que nous vous<br />

proposons de lever les obstacles qui<br />

subsistent pour franchir une étape<br />

nouvelle dans le développement d’un<br />

rapport de forces durable.<br />

A l’appui de ce qu’ont été les actions<br />

revendicatives en 2010 pour la défense<br />

<strong>des</strong> retraites solidaires et par<br />

répartition que porte toute la CGT et<br />

ce qu’a été le niveau de mobilisation<br />

durant plusieurs mois, indéniablement<br />

le mouvement social a été bien au-delà<br />

<strong>des</strong> forces syndicales puisque plus<br />

de trois millions de salariés, retraités,<br />

privés d’emplois ont défi lé côte à côte<br />

dans les rues à plusieurs reprises.<br />

Cette mobilisation exceptionnelle est<br />

l’expression d’un fort mécontentement<br />

de la population vis-à-vis d’une<br />

réforme modifi ant les conditions de<br />

départ à la retraite avec un allongement<br />

de la durée <strong>des</strong> cotisations et un<br />

recul de l’âge légal de départ porté à<br />

62 ans pour <strong>des</strong> pensions à taux<br />

plein. Elle est rétrograde et<br />

réactionnaire, et a pour objectif<br />

de répondre aux exigences<br />

<strong>des</strong> agences de<br />

notations.<br />

Cette expression revendicative<br />

et d’actions<br />

collectives<br />

a fait la démonstration<br />

de l’utilité<br />

de l’engagement<br />

syndical, c’est un<br />

véritable atout<br />

pour la CGT.<br />

Nos adversaires<br />

ont fait le choix<br />

d’un passage en<br />

force, agissant de<br />

manière anti-démocratique,<br />

pour appliquer<br />

<strong>des</strong> choix libéraux dont le<br />

travail est une valeur d’ajustement par<br />

le recul social.<br />

Cette mobilisation exceptionnelle<br />

sur les retraites a également pris<br />

racine dans les revendications <strong>des</strong><br />

salariés en matière de salaire, de reconnaissance<br />

<strong>des</strong> qualifi cations, <strong>des</strong><br />

conditions de travail, de la qualité de<br />

l’emploi, en clair pour une véritable revalorisation<br />

du travail.<br />

Cette situation a créé une effervescence<br />

de luttes notamment à l’occasion<br />

<strong>des</strong> négociations obligatoires à<br />

l’entreprise dont les gains arrachés<br />

ont été particulièrement intéressants,<br />

en tout cas le cru du mois d’octobre<br />

2010 jusqu’à avril 2011 a été de tout<br />

autre nature que les années précédentes,<br />

à la fois sur les gains arrachés<br />

au patronat et sur le niveau <strong>des</strong><br />

luttes. Nous avons pu noter aussi une<br />

meilleure mise en œuvre, par plus de<br />

syndicats, de la démarche CGT, c’està-dire<br />

celle qui consiste à associer les<br />

salariés du début de la négociation<br />

jusqu’à la fi n, c’est à dire la ratifi cation<br />

ou pas de l’accord salarial, s’ils en ont<br />

décidé.<br />

Cette mobilisation sur les retraites n’a<br />

pas permis de faire reculer le gouvernement<br />

et le patronat sur leur projet<br />

de réforme, cela doit nous amener à<br />

avoir un regard critique sur notre activité<br />

pour réfl échir ensemble et de<br />

manière constructive, sans raccourci,<br />

ni sans être dans le slogan mais bien<br />

dans la construction, aux conditions<br />

à réunir pour la mise en mouvement<br />

de plus de salariés, privés d’emploi et<br />

retraités dans l’objectif de gagner sur<br />

leurs revendications.<br />

C’est un peu en cela que se résume le<br />

fi l conducteur du document préparatoire,<br />

qui traite à la fois de nos atouts<br />

et les défi s auquels nous sommes<br />

confrontés et que nous devons relever<br />

dans notre activité quotidienne<br />

et dans une dimension du tous ensemble.<br />

C’est en cela que le congrès a besoin<br />

de tracer <strong>des</strong> axes de travail pour<br />

les trois prochaines années. Et en<br />

matière de défi s, les exigences <strong>des</strong><br />

salariés sont fortes. Dans un récent<br />

sondage, à hauteur de 76 % les salariés<br />

considérent que la revalorisation<br />

<strong>des</strong> salaires est une priorité absolue,<br />

72 % se prononce pour la défense de<br />

l’emploi, ils sont 74 % pour l’unité <strong>des</strong><br />

syndicats et pour 80 % pas question<br />

d’attendre l’échéance présidentielle


de 2012 pour voir pris en compte leur<br />

revendications. Voilà un défi à relever<br />

avec eux.<br />

Véritablement, toute la CGT se positionne<br />

et agit pour l’augmentation de<br />

tous les salaires de l’ouvrier au cadre,<br />

c’est indispensable pour augmenter<br />

d’une part le pouvoir d’achat et reconnaître<br />

les qualifi cations de toutes<br />

et tous.<br />

C’est justement pour répondre à ces<br />

deux revendications que la CGT propose<br />

<strong>des</strong> grilles de salaires assurant<br />

une échelle de 1 à 5 avec un départ<br />

de grille à 1 600 euros permettant la<br />

reconnaissance <strong>des</strong> diplômes et une<br />

évolution de carrière pour tous les salariés<br />

y compris ceux qui n’ont pas de<br />

diplômes. <strong>La</strong> CGT revendique également<br />

le doublement garanti du salaire<br />

par le doublement du coeffi cient sur<br />

toute la carrière avec au minimum un<br />

changement de coeffi cient tous les<br />

quatre ans.<br />

Le document préparatoire au 39 ème<br />

congrès réaffi rme plusieurs choix :<br />

• Le choix de l’entreprise, de l’industrie<br />

et <strong>des</strong> territoires. Cela nécessite<br />

de poursuivre et d’aller plus loin dans<br />

le décloisonnement entre les fédérations<br />

professionnelles, les UD et comités<br />

régionaux CGT, mais y compris<br />

entre les syndicats CGT donneurs<br />

d’ordres et sous traitants. Dans ce<br />

sens, par exemple, nous proposons la<br />

mise en place de collectifs et de réseaux<br />

permettant de tisser <strong>des</strong> liens<br />

étroits entre syndicats au sein même<br />

d’une fi lière pouvant être alors la base<br />

de construction de Comité Inter-entreprises<br />

(CIE). Des expérimentations<br />

sont à l’œuvre en Rhône-Alpes et<br />

dans l’aéronautique en particulier en<br />

Mecanic Vallée.<br />

• Le choix d’un mode de vie démocratique,<br />

nécessitant la construction<br />

de nos repéres revendicatifs avec les<br />

syndiqués CGT et la consultation <strong>des</strong><br />

salariés sur leurs revendications et les<br />

formes d’actions pour les satisfaire et<br />

cela avant, pendant et après les négociations<br />

collectives quel que soit le<br />

sujet.<br />

• Le choix de gagner une Convention<br />

Collective Nationale pour les salariés<br />

<strong>des</strong> industries de la métallurgie sur<br />

laquelle nous appuyons notre démarche<br />

revendicative et avec comme<br />

1ère étape l’obtention de Conventions<br />

Collectives Régionales, comme<br />

cela avait été décidé lors du 38ème<br />

congrès fédéral à Lyon.<br />

• Le choix de gagner une véritable<br />

reconquète de l’emploi industriel en<br />

s’appuyant sur les cinq axes que<br />

porte la CGT. Le débat d’hier après<br />

midi a d’ailleurs permis de pointer <strong>des</strong><br />

perspectives de ce côté là.<br />

• Le choix de construire un rapport<br />

de forces à tous les niveaux notamment<br />

dans la dimension européenne<br />

et internationale mais y compris entre<br />

donneurs d’ordres<br />

et sous traitants.<br />

• Enfi n le choix de<br />

la syndicalisation,<br />

à partir de quatre<br />

grands thèmes<br />

prioritaires, que<br />

sont la conquète<br />

en terme de syndicalisation<br />

<strong>des</strong><br />

grands complexes<br />

industriels, la<br />

prise en compte<br />

<strong>des</strong> PME et PMI,<br />

la place <strong>des</strong> Ingénieurs/Cadres/<br />

Techniciens dans<br />

la CGT et enfi n<br />

l’anticipation offensive<br />

<strong>des</strong> départs<br />

massifs de<br />

salariés de la profession à la retraite.<br />

Pour la mise en œuvre de ces choix,<br />

nous proposons que le congrès<br />

prenne cinq engagements.<br />

<strong>La</strong> place de la jeunesse dans l’organisation<br />

Les futurs départs en retraite, le<br />

vieillissement de notre corps militant,<br />

nous poussent à avoir une action particulière<br />

pour organiser les jeunes salariés<br />

de notre branche.<br />

<strong>La</strong> remise en place d’un collectif fédéral<br />

pour animer une activité en direction<br />

<strong>des</strong> jeunes est une <strong>des</strong> priorités<br />

pour notre organisation et les syndicats.<br />

<strong>La</strong> syndicalisation<br />

A partir <strong>des</strong> réseaux de syndicalisation<br />

et de qualité de vie syndicale,<br />

cela passe par l’identifi cation et la<br />

mise en responsabilité de référents à<br />

la vie syndicale dans les groupes et<br />

départements. Construire CGT nécessite<br />

aussi de passer 50 % de notre<br />

temps CGT à l’amélioration de la vie<br />

syndicale.<br />

Une convention collective régionale<br />

C’est une étape pour aller vers une<br />

convention collective nationale pour<br />

l’ensemble <strong>des</strong> salariés de la métallurgie<br />

qu’elles que soient leur catégorie,<br />

la taille de l’entreprise ou la fi lière<br />

industrielle.<br />

Le développement industriel<br />

L’engagement que nous prenons<br />

est de poursuivre et d’amplifi er notre<br />

travail pour permettre à l’industrie de<br />

retrouver une place prépondérante<br />

dans le développement du pays.<br />

Une industrie résolument moderne<br />

qui réponde aux besoins, qui prenne<br />

en compte les évolutions techniques<br />

et technologiques et qui se préoccupe<br />

<strong>des</strong> questions environnementales.<br />

Une industrie ouverte sur le monde<br />

avec <strong>des</strong> emplois de qualité et de<br />

droits nouveaux permettant aux salariés<br />

et à leurs représentants d’intervenir<br />

à tous les niveaux où se prennent<br />

les décisions.<br />

Le travail en commun entre fi lières<br />

Face à ces groupes présents sur<br />

plusieurs conventions collectives,<br />

exemple de l’automobile, de l’énergie<br />

et face à la PMIsation de la soustraitance,<br />

nous devons poursuivre la<br />

coopération entre les fédérations et<br />

entre structures CGT.<br />

Nous devons donner la priorité à la<br />

mise en valeur d’intérêts communs<br />

<strong>des</strong> travailleurs sur chaque continent<br />

à travers le monde et pour ce faire,<br />

amplifi er et faire évoluer nos coopérations<br />

dans les réseaux syndicaux<br />

mondiaux au sein <strong>des</strong> fi rmes multinationales.<br />

De manière globale, nous devons<br />

avoir un état d’esprit de solidarité et<br />

de coopération permanente multi-dimensions.<br />

71 7


72<br />

Pour fi nir, nous proposons donc de<br />

faire le choix de cinq engagements<br />

que pourraient prendre le congrès au<br />

nom <strong>des</strong> syndicats jusqu’à la fédération.<br />

Ces engagements ont pour objectif<br />

de transformer notre outil syndical<br />

afi n d’être tous ensemble plus effi -<br />

caces dans la perspective de luttes<br />

gagnantes pour la conquête de droits<br />

nouveaux pour les salariés <strong>des</strong> industries<br />

de la métallurgie, <strong>des</strong> services de<br />

l’automobile, du froid, du machinisme<br />

agricole et de la bijouterie/joaillerie.<br />

Ces engagements ont également<br />

pour objectif de créer plus de solidarité<br />

entre professions au niveau <strong>des</strong><br />

fi lières, <strong>des</strong> bassins d’emplois, <strong>des</strong><br />

territoires, au niveau national, européen<br />

et international.<br />

En traitant les questions du renouvellement<br />

et rajeunissement <strong>des</strong> forces<br />

syndicales, de la syndicalisation à développer<br />

durablement, de notre projet<br />

syndical revendicatif, du développement<br />

de l’industrie et de son socle social,<br />

de la coopération et de la solidarité<br />

comme valeurs incontournables à<br />

la CGT, ces cinq engagements embrassent<br />

toute la dimension de notre<br />

activité syndicale, de la fédération aux<br />

syndicats et fi xent fortement <strong>des</strong> priorités<br />

que nous devons faire nôtres.<br />

Vous l’avez certainement noté, nous<br />

avons fait le choix de parler d’engagements<br />

considérant que ce terme<br />

d’engagement indique clairement une<br />

action offensive et forte que tous devront<br />

tenir.<br />

Débat<br />

Stéphane LOVISA, Alcatel Lucent<br />

Villarceaux, Secrétaire de l’Ufi ct<br />

Les ingénieurs, cadres et techniciens<br />

représentent 40 % à 50 % <strong>des</strong> salariés<br />

de la Métallurgie en France aujourd’hui.<br />

Leurs caractéristiques doivent<br />

donc être étudiées et modélisées<br />

pour donner à tous nos syndicats les<br />

moyens de les syndiquer plus facilement.<br />

L’Ufi ct, qui a tenu son 10ème<br />

congrès en décembre 2010 à Port-de-<br />

Bouc, est une structure au service de<br />

tous les syndicats, qu’ils s’adressent<br />

aux ICT ou ouvriers. Pour ce faire, elle<br />

publie <strong>La</strong> Lettre de l’Ufi ct, qui paraît<br />

dans Le Courrier Fédéral deux fois<br />

par mois et a vocation a être lue par<br />

tous les salariés, ainsi que Le Courrier<br />

de l’Ufi ct qui paraît une fois par mois<br />

et s’adresse plutôt aux syndiqués.<br />

Nous sommes également en train<br />

d’élaborer <strong>des</strong> formations et <strong>des</strong> journées<br />

d’étude à <strong>des</strong>tination <strong>des</strong> syndicats<br />

qui souhaiteraient se développer<br />

parmi les ICT. N’hésitez donc pas à<br />

nous solliciter.<br />

Mickaël LAMBREY,<br />

General Motors Strasbourg<br />

Tout au long de la lutte que nous<br />

avons menée avec la FIOM, nous<br />

avions un mot d’ordre important<br />

«l’interdiction <strong>des</strong> licenciements». Je<br />

pense qu’il faudrait interdire les licenciements<br />

aux entreprises qui réalisent<br />

<strong>des</strong> millions d’euros de profi ts.<br />

Maria ALVES, Naja Champagnole<br />

Je souhaiterais revenir sur le paragraphe<br />

du document préparatoire<br />

concernant les conventions collectives,<br />

qui ne me semble pas assez<br />

complet. Il faudrait préciser que nous<br />

demandons la reprise de tous les acquis<br />

de chaque convention collective<br />

départementale.<br />

Didier TESTU,<br />

PCM Pompes Champtoce sur Loire<br />

Une revendication ne fi gure pas dans<br />

le rapport d’orientation : l’échelle mobile<br />

<strong>des</strong> salaires. Sur ce point, je ne<br />

comprends pas que la CGT n’élabore<br />

plus son propre indice et que nous<br />

devions nous référer au seul indice<br />

de l’INSEE. Si nous voulons mener<br />

une lutte générale dans les années<br />

à venir, nous devons avoir <strong>des</strong> revendications<br />

à la hauteur <strong>des</strong> enjeux<br />

actuels, à savoir une échelle mobile<br />

<strong>des</strong> salaires et l’interdiction <strong>des</strong> licenciements,<br />

la refonte de la grille de la<br />

convention collective nationale ne me<br />

semblant pas suffi sante.<br />

Elodie FAGES,<br />

Dassault Falcon Services<br />

Le Bourget<br />

Chez Dassault Falcon Services,<br />

nous avons obtenu, après trois jours<br />

de grève, l’application d’une grille<br />

unique <strong>des</strong> salaires. Nous avons fait<br />

comprendre aux salariés que seule<br />

l’action collective pouvait nous faire<br />

obtenir cet acquis.<br />

Pascal DELOUCHE,<br />

Thales Moirans<br />

Le document préparatoire parle beaucoup<br />

de « droits nouveaux ». Or on ne<br />

peut pas obtenir <strong>des</strong> droits nouveaux<br />

s’ils ne sont pas assis sur <strong>des</strong> droits<br />

anciens tels que l’interdiction <strong>des</strong><br />

licenciements, les 37,5 années de<br />

cotisation pour obtenir un droit entier<br />

à la retraite ou l’échelle mobile <strong>des</strong><br />

salaires. Nous avons aussi <strong>des</strong> droits<br />

dont nous ne nous servons même<br />

pas. Par exemple, un article du Code<br />

du travail introduit en 2006 précise<br />

que nous pouvons inviter à nos NAO<br />

les représentants <strong>des</strong> sociétés appartenant<br />

à la même communauté de travail<br />

(intérimaires, prestataires).<br />

Par ailleurs, le terme « syndicalisme<br />

rassemblé » ne veut rien dire pour<br />

moi. Le syndicalisme se rassemble


autour de revendications claires et cohérentes,<br />

comme l’a montré le mouvement<br />

sur la retraite, mais je refuse<br />

cette notion de « syndicalisme rassemblé<br />

» qui n’apporte que défaites,<br />

reculs et désillusions.<br />

Pascale MONTEL, YKK Seclin<br />

Si nous voulons aboutir à <strong>des</strong> conventions<br />

collectives régionales ou nationales,<br />

nous devons nous mettre d’accord<br />

sur une plate-forme commune.<br />

Pour notre part, nous considérons<br />

que l’on ne peut pas vivre dignement<br />

avec moins de 1 600 euros nets par<br />

mois. Je crois donc qu’il faut réviser<br />

notre proposition de grille en ne parlant<br />

plus de 1 600 euros «bruts» mais<br />

«nets». Nous devons également lancer<br />

un mouvement fédérateur sur <strong>des</strong><br />

revendications précises, notamment<br />

la reconnaissance de la pénibilité et le<br />

droit à la retraite.<br />

Frédéric ARACKSING <strong>La</strong> Réunion<br />

Depuis 2006, la convention collective<br />

nationale n’est toujours pas appliquée<br />

sur l’île de <strong>La</strong> Réunion. Je<br />

constate également que beaucoup<br />

de conventions ne sont toujours pas<br />

appliquées en métropole. Sur l’île de<br />

<strong>La</strong> Réunion, le patronat voudrait appliquer<br />

une convention collective locale.<br />

Pour nous, il en est hors de question<br />

car les mêmes droits doivent s’appliquer<br />

partout en France, en métropole<br />

comme à <strong>La</strong> Réunion ou dans tous<br />

les départements d’outre-mer. L’idéal<br />

serait d’avoir une convention collective<br />

unique qui garderait les meilleurs<br />

acquis pour tous les salariés.<br />

Eric PECQUEUR, Toyota Onnaing<br />

Du 31 mars au 15 avril, notre entreprise<br />

était en grève pour le versement<br />

d’une prime exceptionnelle et l’instauration<br />

d’un treizième mois. Nous<br />

avons été obligés de la suspendre<br />

après douze jours car notre patron<br />

nous a placé en chômage partiel et<br />

même si nous n’avons rien obtenu,<br />

notre moral reste bon. Les leçons de<br />

cette grève sont multiples. <strong>La</strong> première,<br />

c’est qu’il faudra amplifi er le<br />

rapport de force si nous voulons que<br />

nos revendications soient satisfaites.<br />

Il aussi faudra que la prochaine grève<br />

s’étende à d’autres entreprises de la<br />

région grâce à <strong>des</strong> mesures unifi catrices.<br />

Enfi n, nous avons découvert<br />

que les comptes de notre site sont<br />

artifi ciellement plongés dans le rouge<br />

depuis <strong>des</strong> années, alors que Toyota<br />

vient d’annoncer 3,5 milliards d’euros<br />

de profi t pour l’exercice 2010/2011.<br />

Ali KAYA, Renault Flins<br />

<strong>La</strong> hausse <strong>des</strong> prix observée actuellement<br />

risque de s’amplifi er encore<br />

dans les années à venir. Or je viens<br />

d’apprendre que huit syndicats de la<br />

fonction publique appelaient à une<br />

journée de mobilisation pour le 31 mai<br />

et je ne comprends pas, vu la situation<br />

actuelle, que l’on n’appelle pas toutes<br />

les catégories de salariés à se mobiliser<br />

ensemble.<br />

L’un <strong>des</strong> moyens qu’a trouvé notre<br />

patron pour éviter le rajeunissement<br />

de notre syndicat, c’est la répression.<br />

Nos adhérents sont ainsi régulièrement<br />

victimes de sanctions, de licenciements<br />

et de mises à pied. J’espère<br />

donc que notre Congrès leur apportera<br />

son soutien par l’intermédiaire<br />

d’une motion.<br />

Michel PERRAUD,<br />

Métaux retraités Montpellier<br />

Il me semble que nous devrions réfl échir<br />

à la notion de contrat de travail.<br />

Théoriquement, celui-ci doit permettre<br />

un échange entre, d’une part, une<br />

certaine quantité et qualité de travail<br />

et, d’autre part, un certain pouvoir<br />

d’achat. Or, le contrat de travail actuel<br />

me semble être un truandage car il ne<br />

garantit pas le pouvoir d’achat mais<br />

le salaire qui risque de baisser au fi l<br />

du temps alors que, dans le même<br />

temps, l’expérience professionnelle<br />

et la qualifi cation progressent. C’est<br />

la raison pour laquelle une solution<br />

telle qu’une échelle mobile me paraît<br />

indispensable.<br />

Je souhaiterais également revenir sur<br />

les minima garantis <strong>des</strong> conventions<br />

collectives. Dans l’accord de juillet<br />

1975, ces minimas étaient calculés à<br />

partir d’une valeur du point unique négociée<br />

par territoire. Or ceci a disparu<br />

et les minimas garantis qui fi gurent<br />

aujourd’hui dans les conventions collectives<br />

territoriales ne correspondent<br />

plus à rien. Il me paraît donc important<br />

de revenir sur la question de la valeur<br />

du point unique.<br />

Ludovic BOUVIER,<br />

Sevelnord Bouchain<br />

Le patronat n’a jamais été aussi féroce<br />

dans ses revendications. Nos<br />

orientations doivent donc être elles<br />

aussi plus féroces que jamais.<br />

Je suis moi aussi d’accord pour dire<br />

« stop ! » à la notion de « syndicalisme<br />

rassemblé ». Cela fait <strong>des</strong> années<br />

que nous avons engagé cette<br />

stratégie et que nous perdons sur les<br />

grands dossiers, celui de la retraite<br />

étant le dernier exemple en date.<br />

Nous ne pouvons donc pas continuer<br />

à élaborer <strong>des</strong> plates-formes revendicatives<br />

avec <strong>des</strong> syndicats qui trahissent<br />

régulièrement la classe ouvrière.<br />

Enfi n, sur la question <strong>des</strong> conventions<br />

collectives régionales, quand on sait<br />

les luttes qui ont été menées pour les<br />

obtenir, nous ne pouvons pas nous<br />

mettre autour de la table <strong>des</strong> négociations<br />

sans instaurer un rapport de<br />

force.<br />

Nous devons donc être ambitieux<br />

dans nos revendications et exiger <strong>des</strong><br />

droits nouveaux mais, pour cela, il est<br />

nécessaire de construire un rapport<br />

de force durable.<br />

Alain BELLAYER,<br />

retraité Renault Le Mans<br />

Je souhaiterais intervenir sur la rédaction<br />

du document, plus particulièrement<br />

sur son quatrième chapitre qui<br />

porte sur le développement industriel.<br />

On y parle en effet d’une « industrie<br />

ouverte sur le monde, avec <strong>des</strong> emplois<br />

de qualité ». Or ce sont exactement<br />

les mêmes mots que ceux utilisés<br />

par le patronat. Je pense donc<br />

qu’il faudrait remanier ce paragraphe.<br />

Concernant par ailleurs les « emplois<br />

de qualité », il m’aurait semblé préférable<br />

de parler plus particulièrement<br />

de la précarité de l’emploi, dont la<br />

résorption permettrait non seulement<br />

d’améliorer la qualité de l’emploi mais<br />

aussi de faciliter la syndicalisation.<br />

Patrice SEGAUD, SNR Seynod<br />

Dans toutes nos entreprises, nous<br />

sommes confrontés à la même situation<br />

: lors <strong>des</strong> négociations salariales,<br />

notre patron fait référence à l’indice<br />

Insee qui ne correspond plus à grand<br />

chose. Je pense donc que la CGT<br />

devrait à nouveau établir son propre<br />

indice.<br />

Concernant par ailleurs l’échelle mobile<br />

<strong>des</strong> salaires, nous avions à la<br />

SNR, jusqu’en 1982, un accord révisable<br />

tous les trois mois, ce qui permettait<br />

une évolution constante. Cela<br />

fait partie <strong>des</strong> basiques de la CGT que<br />

nous sommes en train de perdre progressivement<br />

alors qu’ils pourraient<br />

nous rendre beaucoup plus forts.<br />

Enfi n, il faudrait réclamer dans notre<br />

document d’orientation une mesure<br />

forte, à savoir l’interdiction <strong>des</strong> licenciements<br />

pour toutes les entreprises<br />

qui réalisent <strong>des</strong> bénéfi ces.<br />

Frédéric PANETIE,<br />

Renault Trucks Vénissieux<br />

Je n’ai pas compris toutes les interventions<br />

de ce matin. J’ai en effet 34<br />

73 7


74<br />

ans et <strong>des</strong> concepts tels que «échelle<br />

mobile <strong>des</strong> salaires» ou «indice CGT»<br />

ne me disent rien. Je me demande<br />

ensuite si certains suivent bien le<br />

travail de la Fédération car cette dernière<br />

a publié récemment un livret<br />

dans lequel elle expose clairement<br />

ses repères revendicatifs.<br />

Concernant par ailleurs les conventions<br />

collectives, nous savons tous<br />

que la CGT revendique une convention<br />

collective nationale. Or il existe<br />

aujourd’hui dans notre pays 80<br />

conventions collectives territoriales.<br />

Passer à 21 conventions collectives<br />

régionales constituerait donc une<br />

première étape pour aller vers une<br />

convention collective nationale.<br />

Quant à la précarité, c’est tous ensemble,<br />

dans nos entreprises, que<br />

nous devons la combattre, en utilisant<br />

tous les droits qui existent aujourd’hui,<br />

comme le contrôle <strong>des</strong> contrats de travail<br />

à durée déterminée par exemple.<br />

Boris PLAZZI, Valfond St Priest<br />

Concernant vos remarques sur l’indice<br />

Insee, la CGT milite effectivement<br />

pour la création d’un autre indice<br />

qui tiendrait davantage compte <strong>des</strong><br />

dépenses contraintes <strong>des</strong> ménages<br />

(alimentation, logement, transports,<br />

etc.), notamment ceux dont les revenus<br />

sont les plus faibles. Un travail<br />

commun a d’ailleurs été engagé dans<br />

ce sens par la fédération de la Métallurgie<br />

et le syndicat CGT de l’Insee<br />

J’ajoute que la Fédération propose<br />

bien un repère revendicatif en matière<br />

de salaires, à savoir une augmentation<br />

de 10 %. Le collectif Salaires/<br />

Qualifi cation de la Fédération produits<br />

<strong>des</strong> tracts, <strong>des</strong> supports, <strong>des</strong> modules<br />

de formation sur ce thème et je propose<br />

qu’il travaille davantage dans les<br />

prochaines semaines à la création de<br />

cet indice.<br />

Je rappelle par ailleurs que 84 % <strong>des</strong><br />

salariés demandent l’unité syndicale<br />

pour défendre leurs revendications.<br />

Ce chiffre doit nous interpeller et justifi<br />

e que la notion de syndicalisme rassemblé<br />

ne soit pas écartée.<br />

Je conclurai en disant que les repères<br />

revendicatifs de la CGT en matière de<br />

salaires ne sont pas <strong>des</strong> revendications<br />

– celles-ci appartiennent aux salariés.<br />

Elles ont pour but de susciter le<br />

débat parmi les salariés, de manière à<br />

fédérer leurs revendications pour instaurer<br />

un rapport de force.<br />

Débat sur les amend<br />

Boris PLAZZI, Valfond St Priest<br />

Je souhaiterais remercier l’ensemble<br />

<strong>des</strong> camara<strong>des</strong> qui ont participé à la<br />

rédaction du document préparatoire<br />

du 39 ème congrès. Vingt amendements<br />

ont été envoyés à la Fédération.<br />

Ils ont été analysés par une<br />

commission qui en a retenu certains,<br />

modifi é d’autres et rejeté les derniers,<br />

dans l’idée de parvenir à un document<br />

équilibré. Les propositions de la commission<br />

vous ont été remises ce matin<br />

par écrit. Je vous invite donc à faire<br />

part de vos éventuels commentaires<br />

sur ces propositions.<br />

Jean-Paul LARREGOLA,<br />

Airbus Toulouse<br />

Je souhaiterais revenir sur l’amendement<br />

n°3, qui évoque la notion de<br />

«communauté de travail», à laquelle<br />

le syndicat de notre entreprise (11 500<br />

salariés et 4 000 sous-traitants in situ)<br />

est très attaché. Reconnaître cette<br />

notion nous semble en effet vital pour<br />

que les sous-traitants bénéfi cient <strong>des</strong><br />

mêmes conditions que les salariés<br />

d’Airbus.<br />

Par ailleurs, le document préparatoire<br />

parle souvent <strong>des</strong> salaires mais moins<br />

de la satisfaction du travail bien fait,<br />

que les sous-effectifs et le lean manufacturing<br />

mettent à mal. Le salaire ne<br />

fait pas tout ; nous voulons aussi être<br />

satisfaits de notre travail, ce qui suppose<br />

qu’il soit décent et constructif.


ements<br />

Boris PLAZZI<br />

<strong>La</strong> commission a bien pris en compte<br />

cet amendement en proposant de<br />

rajouter un paragraphe 10 bis ainsi<br />

rédigé : « la reconnaissance de la<br />

communauté de travail est un tremplin<br />

pour la mise en œuvre de la démarche<br />

revendicative CGT et la syndicalisation<br />

».<br />

Elisabeth COLINO, PCA Sochaux<br />

Je soutiens l’amendement n°20, proposé<br />

par la SBFM, qui traite de la précarité,<br />

notamment chez les familles<br />

monoparentales.<br />

Dans ce domaine, notre syndicat a<br />

engagé une action en justice contre<br />

le recours abusif par notre employeur<br />

aux travailleurs temporaires mais l’a<br />

fi nalement perdue.<br />

Il serait donc bon que la Fédération<br />

s’empare de ce problème pour que<br />

nous puissions mener d’autres actions,<br />

gagner au moins un procès et<br />

obtenir ainsi un jugement que nous<br />

pourrions utiliser dans d’autres entreprises.<br />

Jean-Luc WEISS,<br />

Paintshop Smart Moselle<br />

Je souhaiterais revenir sur l’amendement<br />

n°13. <strong>La</strong> commission propose<br />

d’ajouter que « le comité d’entreprise<br />

européen, en termes d’information et<br />

de consultation, est un outil permettant<br />

de bâtir <strong>des</strong> contenus revendicatifs<br />

communs et de tisser <strong>des</strong> liens,<br />

au niveau mondial et européen, entre<br />

syndicats ». Dans notre entreprise,<br />

c’est un délégué de la CFTC qui nous<br />

représente au comité de groupe. Je<br />

n’aimerais donc pas qu’il utilise cet<br />

outil à mauvais escient.<br />

Dans l’amendement n°8, il est écrit<br />

que « les augmentations de salaires<br />

sont indispensables pour les bas salaires<br />

» et « qu’il faut atteindre l’égalité<br />

professionnels entre hommes et<br />

femmes ». Dans notre entreprise,<br />

les femmes gagnent plus que les<br />

hommes. Il me semblerait donc suffi -<br />

sant de dire qu’il faut chercher à atteindre<br />

l’égalité professionnelle et éviter<br />

toute discrimination, sans préciser<br />

« entre hommes et femmes ».<br />

Enfi n, l’amendement n°15 fait lui aussi<br />

état <strong>des</strong> «femmes», <strong>des</strong> «hommes»<br />

et <strong>des</strong> «jeunes». Pourquoi ne pas<br />

seulement écrire « à <strong>des</strong> femmes et<br />

<strong>des</strong> hommes de notre pays » ?<br />

Boris PLAZZI<br />

Il faut se rappeler que l’écart de rémunération<br />

moyen observé entre<br />

les femmes et les hommes est de<br />

27.% dans notre pays. Il nous a donc<br />

semblé pertinent de parler d’égalité<br />

professionnelle « entre femmes et<br />

hommes » car cette situation ne nous<br />

semble pas normale. Un peu plus tôt<br />

dans le même chapitre, nous parlons<br />

aussi de la « suppression <strong>des</strong> inégalités<br />

» de tout type. Nous proposons<br />

donc de maintenir cette formulation.<br />

Maria ALVES, Naja Champagnole<br />

Je souhaiterais revenir sur l’amendement<br />

n°18 qui traite <strong>des</strong> conventions<br />

collectives. Il serait bon d’y rajouter<br />

que « cette revendication est une<br />

avancée dans le maintien de tous ».<br />

On sait en effet que certains de nos<br />

camara<strong>des</strong> ont <strong>des</strong> conventions collectives<br />

plus ou moins avantageuses.<br />

Avant de gagner <strong>des</strong> droits nouveaux,<br />

nous devons commencer par défendre<br />

tous nos acquis car nous en<br />

avons perdu pas mal jusqu’à présent.<br />

Boris PLAZZI<br />

<strong>La</strong> commission a fait une proposition<br />

qui confi rme l’orientation défi nie lors<br />

de notre 38ème congrès, à savoir l’alignement<br />

<strong>des</strong> conventions collectives<br />

régionales vers le haut, pour rendre<br />

crédible notre projet de convention<br />

collective nationale. <strong>La</strong> Commission<br />

propose donc qu’elle soit maintenant<br />

inscrite dans ce qui deviendra le document<br />

d’orientation et d’engagement<br />

de notre Fédération.<br />

De la salle<br />

Depuis le début de notre congrès,<br />

nous n’avons à aucun moment parlé<br />

<strong>des</strong> travailleurs handicapés de la métallurgie,<br />

qui sont souvent exploités.<br />

J’aimerais que la CGT puisse s’emparer<br />

de ce dossier et que nous arrivions<br />

à y travailler ensemble.<br />

Boris PLAZZI<br />

Cette remarque me semble tout à<br />

fait juste. Je rappelle donc que nous<br />

avons parmi nous <strong>des</strong> camara<strong>des</strong><br />

<strong>des</strong> centres de rééducation professionnelle<br />

Jean-Pierre Timbaud et<br />

Suzanne Masson qui s’efforcent précisément<br />

d’aider les travailleurs handicapés<br />

ou victimes d’accidents du<br />

travail à se former.<br />

Vote du document<br />

d’orientation et d’engagements<br />

Nombre d’inscrits : 54 368<br />

Votants : 52 627<br />

Suffrages exprimés : 48 550<br />

Pour : 45 268 (93,24 %)<br />

Contre : 3 282 (6,76 %)<br />

Abstentions : 4 077<br />

75 7


76<br />

Proposition<br />

de modifi cation<br />

<strong>des</strong> statuts<br />

Fabrice FORT,<br />

Renault Trucks Vénissieux,<br />

membre du Bureau fédéral<br />

Vous trouverez dans votre sacoche<br />

les statuts en vigueur depuis notre<br />

38 ème congrès. Vous y trouverez également<br />

un deuxième document qui<br />

présente les modifi cations proposées<br />

par le Comité exécutif fédéral (CEF)<br />

et par les syndicats, complété par la<br />

feuille qui vous a été remise à l’entrée<br />

de cette salle.<br />

Les propositions d’amendement envoyées<br />

par les syndicats ont été reçues<br />

avant le 7 avril 2011 et aucun<br />

amendement supplémentaire n’est<br />

parvenu à la Fédération depuis cette<br />

date. Pour faciliter nos débats, nous<br />

vous proposons de travailler amendement<br />

par amendement. Je vous<br />

donnerai, pour chaque amendement,<br />

la ou les raisons qui nous ont conduits<br />

à proposer sa prise en compte, sa<br />

modifi cation ou son rejet et tout délégué<br />

pourra réagir à nos propositions.<br />

Après avoir étudié le dernier amendement,<br />

nous procéderons au vote <strong>des</strong><br />

propositions afi n d’adopter les nouveaux<br />

statuts de la FTM-CGT.<br />

Je vous propose de commencer par<br />

l’article 9, qui fait l’objet d’une proposition<br />

de modifi cation de la part du CEF.<br />

A travers cette modifi cation, nous<br />

souhaitons clarifi er l’identifi cation <strong>des</strong><br />

organisations à laquelle la FTM-CGT<br />

est adhérente. Nous avons également<br />

remplacé le terme « renouveau » par<br />

« développement ». Sur cet article,<br />

nous avons reçu une proposition de<br />

modifi cation de la part du syndicat<br />

ArcelorMittal de Florange, qui consisterait<br />

à y ajouter la mention « pour un<br />

changement de société ». Nous vous<br />

proposons de ne pas la retenir car<br />

l’article 6 de nos statuts développe<br />

déjà largement cette orientation.<br />

Didier GUILLON,<br />

Amis Montluçon<br />

J’aurais souhaité avoir une précision<br />

sur l’article 31, qui traite du rôle et de<br />

la composition du Conseil national. <strong>La</strong><br />

proposition de modifi cation évoque en<br />

effet « un représentant pour chaque<br />

animation régionale » et « un représentant<br />

pour chaque USTM de ter-


itoire ». Or tous les départements<br />

ne sont pas dotés d’USTM, certains<br />

ayant une CCM. Il faudrait donc préciser<br />

s’il est question là de CCM afi n<br />

d’éviter toute confusion avec les animateurs<br />

régionaux.<br />

<strong>La</strong>urent DUBETTIER,<br />

Staubli Savoie<br />

Je m’interroge sur la répartition de la<br />

cotisation et les 3 % d’augmentation<br />

fi xés par la Fédération (article 42). Il<br />

est en effet proposé la modifi cation<br />

suivante : « afi n de permettre et de<br />

développer l’activité <strong>des</strong> USTM dans<br />

de bonnes conditions, une partie du<br />

fi nancement <strong>des</strong> USTM est assuré<br />

directement par la Fédération par le<br />

biais d’un reversement de la Fédération<br />

aux USTM sur la cotisation <strong>des</strong><br />

syndiqués, en modulant la part du<br />

syndicat . Il est proposé d’augmenter<br />

la part de la Fédération de 29 % à<br />

32%. Chaque USTM recevrait au minimum<br />

2 % <strong>des</strong> cotisations. <strong>La</strong> Fédération<br />

conserverait 1 % pour assurer<br />

la création de nouvelles USTM ou, si<br />

nécessaire, un complément de fi nancement<br />

en fonction <strong>des</strong> besoins ponctuels<br />

<strong>des</strong> USTM, après examen de la<br />

Commission exécutive fédérale ».<br />

En Haute-Savoie, l’USTM demande à<br />

chacun de ses adhérents 4 euros par<br />

an pour son fi nancement. Concernant<br />

la part de la cotisation qui revient aux<br />

syndicats, je rappelle qu’elle est de<br />

33% et que, dans notre département,<br />

nous leur avons demandé de verser<br />

4 % à un fonds mutualisé <strong>des</strong>tiné à<br />

aider les syndicats en diffi culté. Si les<br />

syndicats de la métallurgie devaient<br />

reverser 3 % supplémentaires, cela<br />

les placerait encore plus en diffi culté<br />

et poserait problème pour la formation<br />

syndicale et la syndicalisation.<br />

En conclusion, je m’oppose à cette<br />

modifi cation et invite les congressistes<br />

à en faire de même. Je rappelle<br />

que les USTM qui sont en diffi culté<br />

peuvent compter sur leurs syndicats<br />

qui sont capables de résoudre euxmêmes<br />

cette problématique.<br />

Fabrice FORT,<br />

Renault Trucks Vénissieux<br />

Comme cela a été évoqué dans le<br />

rapport introductif de Philippe Martinez<br />

et dans le rapport fi nancier d’Anna<br />

Poissy, il a été proposé de ne pas<br />

retenir l’article 42 mais de confi er la<br />

question du fi nancement <strong>des</strong> USTM<br />

à une commission qui rendra ses<br />

propositions pour la fi n du mois de<br />

novembre.<br />

Christine VALLA, Biomet Valence<br />

En septembre 2007, lors du congrès<br />

de notre USTM, nous avions décidé<br />

que chaque syndicat de la Drôme et<br />

de l’Ardèche verserait une cotisation<br />

de 5 euros par an et par syndiqué<br />

pour le fonctionnement de l’USTM.<br />

Or, à ce jour, très peu de syndicats ont<br />

respecté cet engagement. L’article 42<br />

ne me pose donc pas de problème car<br />

l’USTM à mieux à faire que de perdre<br />

son temps à réclamer son dû.<br />

Maria ALVES, Naja Champagnole<br />

Je souhaiterais revenir sur l’article<br />

43. Nous nous plaignons déjà de<br />

ne pas avoir beaucoup de dialogue<br />

entre nous. Or, dans cet article, il est<br />

mentionné qu’entre deux congrès<br />

fédéraux, il doit y avoir au minimum<br />

une conférence régionale <strong>des</strong> USTM.<br />

Je pense qu’il serait utile de nous<br />

rencontrer plus souvent et que les<br />

membres <strong>des</strong> commissions paritaires<br />

soient désignés par la conférence<br />

régionale <strong>des</strong> USTM et non par la<br />

Fédération. Je souhaiterais également<br />

que l’on ajoute à cet article une<br />

phrase précisant que « le collectif ne<br />

se substitue pas à l’activité <strong>des</strong> syndicats<br />

et <strong>des</strong> USTM qui restent maîtres<br />

de leurs décisions ».<br />

Vincent LABROUSSE,<br />

Altia <strong>La</strong> Souterraine<br />

Je souhaiterais revenir sur l’article<br />

42, notamment sur les moyens donnés<br />

aux USTM. Dans notre région,<br />

nous avons deux USTM (Corrèze et<br />

Creuse-Haute-Vienne) dont la situation<br />

est totalement différente. Celle<br />

de Corrèze vient d’être réactivée avec<br />

l’aide de la Fédération mais doit toujours<br />

courir après son dû, bien que<br />

tous les syndicats se soient engagés<br />

à lui reverser 1 % <strong>des</strong> cotisations.<br />

Aujourd’hui, son budget n’est que de<br />

1 000 euros et la proposition de la<br />

CEF nous convient bien car elle témoigne<br />

de la volonté de la Fédération<br />

de trouver une solution à ce problème.<br />

Serge RENIER, Sagana Blois<br />

Je souhaiterais moi aussi revenir sur<br />

l’article 42. Pourquoi la part de l’USTM<br />

n’a-t-elle pas été prise en compte lors<br />

de la création de Cogétise ? Pourquoi<br />

aucun fi nancement n’est-il prévu<br />

pour les animations régionales ? Je<br />

m’étonne enfi n que le manque de<br />

militants CGT aux prud’hommes n’ait<br />

jamais été évoqué lors de ce congrès.<br />

Fabrice FORT<br />

Il nous semblait important de laisser<br />

un temps de mise en place à Cogétise<br />

avant de prendre de telles dispositions.<br />

<strong>La</strong> question qui nous est<br />

posée est aussi celle du fi nancement<br />

<strong>des</strong> syndicats et si nous avons fait le<br />

choix de leur laisser la plus grande<br />

part, c’est pour qu’ils puissent jouer<br />

le rôle d’acteurs et de décideurs. Je<br />

rappelle que la création d’une USTM<br />

est un acte volontaire de la part <strong>des</strong><br />

syndicats d’un même bassin d’emploi.<br />

Mais le volontariat a aussi ses limites<br />

et c’est pour cela que nous proposons<br />

la création d’une commission chargée<br />

de réfl échir au fi nancement <strong>des</strong><br />

USTM.<br />

Concernant notre proposition de<br />

modifi cation de l’article 43, elle vise<br />

simplement à intégrer les modifi cations<br />

intervenues depuis notre 38 ème<br />

congrès en matière d’activité dans<br />

les territoires. Quant au fait que les<br />

membres <strong>des</strong> commissions paritaires<br />

régionales soient proposés par les<br />

animations régionales mais désignés<br />

par la Fédération, c’est tout simplement<br />

pour une question légale. Nous<br />

devons en effet mettre nos statuts en<br />

conformité avec l’accord paritaire de<br />

77 7


78<br />

2009 qui a été signé – en l’occurrence<br />

par d’autres organisations syndicales<br />

que la CGT – avec l’UIMM.<br />

Enfi n, ce que nous cherchons à travers<br />

l’article 31, c’est à mieux défi nir<br />

la participation, notamment du fait <strong>des</strong><br />

modifi cations intervenues dans notre<br />

activité sur les territoires depuis le<br />

38 ème congrès. Nous vous proposons<br />

de retenir partiellement l’amendement<br />

proposé par le syndicat local de Brest,<br />

mais il faut aussi faire attention à ne<br />

pas trop modifi er cet article pour garder<br />

un juste équilibre.<br />

Pascal DELOUCHE, Thalès<br />

Le fait d’organiser un vote global sur<br />

toutes les propositions de modifi cation<br />

me gêne. Je m’attendais à ce que<br />

nous votions chaque proposition une<br />

par une. Il ne me semble pas raisonnable<br />

de travailler comme cela et je<br />

ne sais pas comment je vais rendre<br />

compte de mon vote à mes mandants.<br />

Fabrice FORT<br />

Le congrès est souverain. Si nous<br />

sentons qu’il existe un problème visà-vis<br />

<strong>des</strong> propositions de la Commission,<br />

nous pouvons organiser un vote<br />

à main levée, comme cela s’est fait<br />

lors d’un précédent congrès, mais nos<br />

statuts doivent être adoptés par un<br />

vote global. Nous ne cherchons pas<br />

ici à priver les délégués de leur rôle<br />

démocratique. Si vous le voulez, nous<br />

pouvons organiser un vote séparé sur<br />

certains amendements mais le document<br />

fi nal devra, lui, faire l’objet d’un<br />

vote global.<br />

Nicolas CAZALIS,<br />

Minitubes Grenoble<br />

J’ai l’impression que les USTM ne font<br />

pas toujours le travail nécessaire pour<br />

aller chercher les cotisations. Dans<br />

notre département, l’USTM perçoit<br />

une cotisation de 2,30 euros par mois<br />

et par syndiqué (sur onze mois) et<br />

tout s’est toujours très bien passé. Je<br />

pense même que nous devons franchir<br />

un nouveau pas en rendant les<br />

USTM obligatoires dans les statuts de<br />

la fédération de la Métallurgie.<br />

Xavier PETRACHI,<br />

Airbus Toulouse<br />

Je souhaiterais revenir sur l’article 43,<br />

qui instaure une nouvelle façon de<br />

construire l’action dans les territoires,<br />

notamment à travers la désignation<br />

<strong>des</strong> membres <strong>des</strong> commissions paritaires,<br />

mais présente aussi une<br />

contradiction. Ces commissions font<br />

en effet référence à <strong>des</strong> accords appliqués<br />

nationalement et régionalement<br />

à travers la validation de règlements<br />

intérieurs. Or il existe différentes façons<br />

d’appliquer <strong>des</strong> règlements : certaines<br />

commissions paritaires traitent<br />

de l’emploi et de la formation, d’autres<br />

de la validation <strong>des</strong> accords dans les<br />

entreprises de moins de 200 salariés,<br />

d’autres encore <strong>des</strong> salaires. Je<br />

pense donc qu’il faudrait modifi er le<br />

texte afi n de préciser si les membres<br />

de ces commissions sont «proposés»<br />

ou «désignés» par l’animation régionale,<br />

et se fi xer pour règle que c’est<br />

l’animation régionale qui propose, à<br />

partir de l’expression <strong>des</strong> syndicats,<br />

les membres <strong>des</strong> commissions paritaires<br />

quelles qu’elles soient et que<br />

c’est la Fédération qui les désigne.<br />

Alain HEBERT, Mécanique Vallée<br />

Il existe effectivement une contradiction<br />

dans l’article 43. Nous vous<br />

Vote sur la modifi cation <strong>des</strong> statuts<br />

Nombre d’inscrits : 54 368<br />

Nombre de votants : 53 564<br />

Suffrages exprimés : 50 479<br />

Pour : 47 729 (94,55 %)<br />

Contre : 2 750 (5,45 %)<br />

Abstentions : 3 085 (5,76 %)<br />

proposons donc d’enlever la phrase<br />

«désigner les membres <strong>des</strong> commissions<br />

paritaires régionales professionnelles»<br />

qui fi gure dans le deuxième<br />

paragraphe de cette article.<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée à l’unanimité<br />

moins trois abstentions.<br />

Fabrice FORT<br />

Nous allons maintenant procéder à un<br />

vote pour chaque article modifi é.<br />

L’article 9 a fait l’objet d’une demande<br />

d’amendement visant à y introduire<br />

la mention « pour un changement<br />

de société ». <strong>La</strong> Commission<br />

vous propose de ne pas retenir<br />

cet amendement compte tenu que<br />

l’article 6 de nos statuts évoque<br />

déjà largement cette question.<br />

<strong>La</strong> proposition de la Commission est<br />

approuvée à l’unanimité moins une<br />

voix contre et six abstentions.<br />

Pour l’article 31, la Commission<br />

propose de retenir partiellement<br />

la proposition d’amendement en<br />

gardant sa première partie mais<br />

en supprimant le reste.<br />

<strong>La</strong> proposition de la Commission est<br />

approuvée à l’unanimité moins deux<br />

voix contre et sept abstentions.<br />

Pour l’article 42, la Commission<br />

vous propose de ne pas retenir<br />

l’amendement proposé et d’approfondir<br />

la question du fi nancement<br />

<strong>des</strong> USTM au sein d’une<br />

commission ad hoc.<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée à l’unanimité<br />

moins onze voix contre et onze<br />

abstentions.<br />

Election de la présidence de la septième séance<br />

Pour la présidence de la sixième séance sont proposées les candidatures suivantes<br />

: Ouria Belaziz (présidence), Mickaël Linossier (vice-présidence) et Pascal<br />

Guinet.<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée.


7 ème séance<br />

Rapport du Conseil national<br />

sur les propositions<br />

<strong>des</strong> candidatures<br />

à la Direction fédérale<br />

Amar LADRAA, Clestra<br />

membre du secrétariat de la FTM-CGT<br />

Le Conseil National s’est réuni hier<br />

soir pour fi naliser la liste soumise au<br />

vote <strong>des</strong> délégués pour l’élection du<br />

Comité Exécutif Fédéral et de la Commission<br />

Financière et de Contrôle.<br />

<strong>La</strong> construction de la future direction<br />

fédérale a été collective et vivante. A<br />

chaque étape, <strong>des</strong> évolutions et <strong>des</strong><br />

modifi cations concrètes ont pu être<br />

apportées, tout en respectant les critères<br />

qui ont été retenus.<br />

Pour chacun d’entre-nous, et particulièrement<br />

pour la direction fédérale<br />

sortante, nous nous sommes enrichis<br />

pendant ces douze derniers mois de<br />

réfl exion et c’est ce que nous allons<br />

essayer de partager avec le congrès<br />

cet après-midi.<br />

<strong>La</strong> conception d’un mandatement de<br />

proximité et son résultat ont permis<br />

d’intéresser beaucoup de syndicats<br />

à la préparation du congrès et à la<br />

construction de la future direction.<br />

Le mode de vie de la direction fédérale<br />

de ces dernières années avec<br />

les multiples rencontres de travail «en<br />

direct» avec les syndicats, notamment<br />

dans le cadre <strong>des</strong> « 1000 AG et<br />

Congrès » a certainement contribué<br />

à ce mandatement, et à susciter cet<br />

intérêt pour le congrès.<br />

<strong>La</strong> direction fédérale sortante a joué<br />

un rôle important dans l’animation<br />

et la réfl exion de cette conception et<br />

évidemment dans la réalisation de la<br />

proposition.<br />

Avec l’apport <strong>des</strong> syndicats, nous<br />

pouvons aujourd’hui présenter une<br />

proposition collective.<br />

Celle-ci a débuté lors du Conseil<br />

National et Comité Exécutif Fédéral<br />

d’avril 2010, qui s’est doté d’un collectif<br />

pour être l’outil de travail de la direction<br />

fédérale. En décembre 2010,<br />

nous avons retenu la conception de la<br />

future direction fédérale, son mode de<br />

vie, ainsi que les critères de construction.<br />

En mars dernier, une première approche<br />

a été proposée au conseil<br />

national du 27 avril. A partir de ce<br />

conseil national, une 2nde approche<br />

a été élaborée et proposée au conseil<br />

national d’hier.<br />

Dans cette chronologie de travail,<br />

notre intention première a été de tirer<br />

<strong>des</strong> enseignements du mandat écoulé<br />

sur l’activité développée et notre<br />

mode de vie.<br />

Nous avons dégagé un bilan de<br />

fonctionnement de chacune de nos<br />

instances « Comité Exécutif, Conseil<br />

National, Bureau Fédéral, Secrétariat<br />

Fédéral ». Nos rencontres avec les<br />

syndicats autour <strong>des</strong> « 1000 AG et<br />

Congrès » nous ont donné <strong>des</strong> indications<br />

fortes sur les activités fédérales<br />

à développer. Ces débats nous ont<br />

permis d’être critiques et constructifs<br />

pour l’avenir, notamment pour :<br />

. Etre une fédération qui va créer les<br />

conditions de construire au plus près<br />

<strong>des</strong> entreprises <strong>des</strong> repères revendicatifs<br />

utiles au rassemblement et à la<br />

mobilisation <strong>des</strong> métallos.<br />

. Etre une fédération qui permette<br />

l’expression <strong>des</strong> syndiqués et <strong>des</strong> salariés<br />

par la démocratie et le développement<br />

<strong>des</strong> assemblées générales et<br />

congrès de syndicat.<br />

. Etre une fédération qui élargit la<br />

syndicalisation pour permettre l’expression<br />

d’un rapport de force durable.<br />

. Etre une fédération dans laquelle<br />

les syndiqués, les syndicats, s’investissent<br />

et apportent l’essentiel, c’està-dire,<br />

leurs contributions.<br />

Les camara<strong>des</strong> élus au CEF sortant<br />

ont, eux-aussi, été mis à contribution<br />

lors de discussions individuelles afi n<br />

79 7


80<br />

de tirer <strong>des</strong> enseignements à partir<br />

d’expériences diverses. 85% <strong>des</strong><br />

membres de la direction fédérale ont<br />

pu exprimer leurs points de vue, leur<br />

vécu au comité exécutif et au Bureau<br />

Fédéral, leurs attentes et aspirations<br />

pour l’avenir.<br />

Globalement, l’ensemble <strong>des</strong> discussions<br />

montre une satisfaction générale<br />

sur la tenue <strong>des</strong> réunions de la<br />

direction fédérale.<br />

. Beaucoup soulignent la liberté de<br />

ton dans les débats et la convivialité<br />

qui existent.<br />

. Par contre, les mêmes insistent sur<br />

la nécessité de mieux équilibrer les<br />

discussions, notamment entre le point<br />

sur l’actualité qui prend beaucoup trop<br />

de temps et tenir <strong>des</strong> thèmes plus<br />

spécifi ques.<br />

. Des camara<strong>des</strong> pensent qu’il faut<br />

prendre un peu plus de temps pour<br />

discuter de la vie fédérale et <strong>des</strong><br />

questions internes pour éviter un trop<br />

grand « décalage » entre les camara<strong>des</strong><br />

du fait d’être plus ou moins souvent<br />

à la fédération à Montreuil.<br />

. De nombreux camara<strong>des</strong> considèrent<br />

qu’ils manquent de temps pour<br />

faire tout ce qu’ils souhaiteraient,<br />

compte tenu de leurs responsabilités<br />

dans leur syndicat, leur groupe ou leur<br />

USTM.<br />

Ces éléments d’appréciation constituent<br />

<strong>des</strong> références dans notre<br />

construction pour la direction fédérale<br />

mais aussi sur ce que devrait être son<br />

mode de vie.<br />

Fin décembre, un appel à candidatures<br />

a été envoyé à tous les syndicats,<br />

avec les critères suivants :<br />

. Maintenir un Comité Exécutif Fédéral<br />

avec environ 70 Camara<strong>des</strong>.<br />

. Renforcer l’animation de la Vie fé-<br />

dérale, notamment dans l’implication<br />

de chaque membre dans les Collectifs<br />

fédéraux, avec <strong>des</strong> objectifs de travail<br />

et d’engagement plus précis.<br />

. <strong>La</strong> Formation syndicale a été également<br />

au coeur de cette construction.<br />

Nous avons retenu que chaque futur<br />

membre puisse suivre une formation<br />

de Dirigeant, pour lui permettre<br />

d’exercer et d’assumer ses responsabilités<br />

dans les meilleures conditions.<br />

. Renforcer également la place <strong>des</strong><br />

femmes et <strong>des</strong> jeunes mais aussi<br />

avoir une représentation plus large<br />

<strong>des</strong> fi lières rattachées à la métallurgie.<br />

. Il en est de même pour notre activité<br />

en direction <strong>des</strong> Ingénieurs, Cadres<br />

et Techniciens et <strong>des</strong> retraités. Il y a<br />

besoin de renforcer les convergences<br />

avec nos organisations spécifi ques.<br />

Ces critères de construction devraient<br />

nous permettre de poursuivre<br />

et d’amplifi er une activité fédérale en<br />

lien direct avec nos syndicats. Être à<br />

l’écoute de leurs besoins, voire d’anticiper<br />

leur attentes nous parait fondamental,<br />

mais également les impliquer<br />

dans nos décisions et dans leur mise<br />

en oeuvre.<br />

Concernant les candidatures<br />

parvenues à la Fédération<br />

Je tiens à remercier et à valoriser les<br />

99 camara<strong>des</strong> qui se sont inscrits<br />

pour représenter la future direction fédérale.<br />

Il est intéressant de remarquer<br />

que près de 80% <strong>des</strong> membres de la<br />

direction fédérale sortante ont renouvelé<br />

leur proposition de candidature…<br />

Globalement, les candidatures semblent<br />

être beaucoup plus réfl échies,<br />

confrontées aux critères de discussions<br />

que nous avons retenus. Nous<br />

pensons que la construction de la direction<br />

fédérale s’est faite beaucoup<br />

plus en amont. Les syndicats ont<br />

proposé <strong>des</strong> candidats qui apportent<br />

une réelle diversité. Il ne s’agit pas de<br />

sollicitations volontaristes… mais d’un<br />

engagement, avec le risque bien évidemment<br />

que sa candidature puisse<br />

être retenue ou non…<br />

Pendant cette période d’investigations<br />

et de débat, le collectif a constaté,<br />

malgré les éléments positifs évoqués,<br />

<strong>des</strong> diffi cultés pour concerner plus de<br />

monde encore dans les actes de candidatures,<br />

du fait notamment de :<br />

. la sous-estimation de pouvoir être<br />

acteur dans la direction fédérale ou la<br />

surestimation de la responsabilité,<br />

. la pression patronale dans le rapport<br />

« boulot professionnel » et l’acte<br />

militant, qui a également <strong>des</strong> conséquences<br />

dans la vie familiale.<br />

. l’absence de disponibilité et de<br />

droits syndicaux dans nos syndicats<br />

issus de petites entreprises.<br />

Nul doute que la direction fédérale<br />

qui sera élue devra s’intéresser à ces<br />

handicaps et relever ces défi s !<br />

Le fait d’avoir décidé cette conception,<br />

en lien avec les critères, a conduit le<br />

comité exécutif fédéral à mieux tenter<br />

de cerner chaque candidature. Des<br />

discussions ont été engagées afi n<br />

de mieux connaitre leurs motivations<br />

personnelles et celles <strong>des</strong> syndicats.<br />

Leurs réponses ont représenté une<br />

aide importante pour réaliser les propositions<br />

d’approche de la direction<br />

fédérale. Cela représente également<br />

le moyen d’associer le syndicat à<br />

l’acte de candidatures et à la réfl exion<br />

collective de la conception.<br />

<strong>La</strong> direction fédérale sortante a aussi<br />

réfl échi sur le «travailler ensemble»<br />

dans un collectif avec <strong>des</strong> idées et<br />

<strong>des</strong> points de vue qui peuvent être<br />

différents. Elle réaffi rme que le débat<br />

contradictoire et la diversité d’opinion<br />

sont <strong>des</strong> atouts pour une réfl exion collective.<br />

Et à ce propos, on ne peut que<br />

déplorer la décision de 2 camara<strong>des</strong><br />

du Nord-Pas-de-Calais qui ont retiré<br />

leurs candidatures, proposées hier<br />

soir au Conseil National, par ce que<br />

2 autres candidats de la même région<br />

n’avaient pas été retenus.


Concernant la proposition<br />

de la future direction fédérale<br />

Celle-ci s’est construite dans le respect<br />

de nos statuts.<br />

Le comité exécutif fédéral travaille<br />

pour le conseil national, et il appartient<br />

à ce dernier de fi naliser la liste qui est<br />

proposée au vote <strong>des</strong> délégués.<br />

Les membres du conseil national ont<br />

approuvé largement la proposition de<br />

la future direction qui vous est soumise<br />

(120 pour, 14 abstentions et 9<br />

contres).<br />

Nous avons, avec cette proposition,<br />

un comité exécutif fédéral de 70 camara<strong>des</strong>,<br />

une commission fi nancière<br />

et de contrôle de 5 camara<strong>des</strong>, soit 5<br />

membres en plus par rapport au 38e<br />

congrès.<br />

Cette deuxième approche se composerait<br />

de :<br />

. 49 camara<strong>des</strong> reconduits dans leur<br />

mandat, soit 64 %,<br />

. 26 nouveaux élus, ce qui représenterait<br />

un renouvellement de 36 %,<br />

. 16 jeunes de moins de 35 ans, soit<br />

21 %,<br />

. 19 femmes, soit 25 % (23 % au 38e<br />

congrès),<br />

. Moyenne d’âge : 43 ans.<br />

. Concernant les fi lières rattachées<br />

à la métallurgie, la majorité est représentée<br />

avec un renforcement, notamment<br />

au niveau <strong>des</strong> garages et de la<br />

sidérurgie.<br />

Le conseil national a voté pour une<br />

liste qui vous a été remise avec<br />

comme principe de vous en tenir à<br />

celle-ci. Vous pouvez donc voter la<br />

liste telle quelle, mais la conception<br />

du bulletin de vote vous donne aussi<br />

la possibilité d’exprimer votre choix de<br />

candidatures non-retenues, ou bien<br />

d’ajouter le nom de camara<strong>des</strong> qui<br />

n’ont pas proposé leur candidature.<br />

<strong>La</strong> proposition du conseil national<br />

consiste à vous proposer une équipe<br />

qui aura pour objectif de développer<br />

<strong>des</strong> activités fédérales en lien direct<br />

avec nos syndicats.<br />

Merci de votre attention. A vous la parole<br />

!<br />

Débat<br />

Ludovic BOUVIER,<br />

Sevelnord Bouchain<br />

Je voudrais revenir sur le retrait de<br />

ma candidature et de celle de <strong>La</strong>urent<br />

Devred. Le 19 janvier dernier, nous<br />

avons tenu une assemblée régionale<br />

qui a réuni 405 militants (de 230 syndicats)<br />

et durant laquelle nous avons<br />

décidé de présenter la candidature<br />

de quatre camara<strong>des</strong> du Nord-Pasde-Calais.<br />

Or la candidature <strong>des</strong> deux<br />

représentants du Nord a été retenue<br />

mais pas celle <strong>des</strong> deux représentants<br />

du Pas-de-Calais, ce qui nous<br />

pose problème car nous estimons que<br />

c’est l’ensemble du territoire Nord-<br />

Pas-de-Calais qui doit être représenté<br />

au CEF. Nous avons donc nous aussi<br />

décidé de retirer nos candidatures, ce<br />

qui fait qu’il n’y aura aucun représentant<br />

du Pas-de-Calais au CEF.<br />

Myriam MARTINET,<br />

Hewlett Packard France, Eybens<br />

Dans Cogiciel, notre syndicat compte<br />

deux sections correspondant au deux<br />

sociétés françaises de notre groupe et<br />

nous nous présentons à ce congrès<br />

avec les voix correspondant à une<br />

seule d’entre elles, l’autre ne se situant<br />

pas dans le même département,<br />

ce que je trouve dommage.<br />

Je souhaiterais ensuite adresser un<br />

message personnel à l’un <strong>des</strong> candidats<br />

à la Direction fédérale : quand on<br />

a quitté un syndicat depuis plusieurs<br />

années et qu’on ne lui verse plus ses<br />

cotisations, je ne trouve pas normal<br />

de se présenter en son nom. Cela ne<br />

nous empêchera cependant pas de<br />

voter pour lui eu égard au travail qu’il<br />

a réalisé au sein de la Fédération.<br />

<strong>La</strong>urent TROMBINI, Thalès Vélizy<br />

Je considère l’attitude <strong>des</strong> camara<strong>des</strong><br />

du Nord-Pas-de-Calais, qui ont proposé<br />

quatre candidatures et déclarant<br />

qu’il faudrait toutes les retenir ou aucune,<br />

comme une forme de chantage.<br />

Je ne comprends pas leur démarche.<br />

Sébastien HOHMANN,<br />

Renault Retail Group<br />

Une chose m’a choqué dans le rapport<br />

d’activité : je regrette que tout<br />

le travail entrepris pour fédérer les<br />

salariés <strong>des</strong> garages et <strong>des</strong> services<br />

de l’automobile (80 000 entreprises,<br />

450 000 salariés) n’y ait pas été mis<br />

en avant. Par ailleurs, le nombre <strong>des</strong><br />

candidats issus de cette fi lière (cinq)<br />

me semble relativement faible comparé<br />

à son importance démographique.<br />

81 8


82<br />

Pascale MONTEL, YKK Seclin<br />

Ce n’est pas le genre <strong>des</strong> syndiqués<br />

du Nord-Pas-de-Calais que de faire<br />

du chantage. Nous avons simplement<br />

tenu une assemblée avec plus de<br />

400 syndiqués qui a abouti à la présentation<br />

de quatre candidats, ce qui<br />

ne nous semble pas de trop car nous<br />

avons besoin de toutes les forces. Je<br />

regrette donc que la candidature de<br />

Ghislain Viseur n’ait pas été retenue<br />

car le Nord-Pas-de-Calais est la deuxième<br />

région d’Europe pour la fabrication<br />

automobile, où celle-ci représente<br />

120 000 salariés. A titre de comparaison,<br />

si je n’ai rien contre la candidature<br />

de notre camarade de Savelys, je<br />

rappelle que celui-ci s’est présenté à<br />

titre individuel et ne représente que 2<br />

000 salariés. Je n’ai rien contre l’Ilede-France<br />

et Rhône-Alpes, mais ces<br />

deux régions représentent près de 50<br />

% de la direction fédérale. Il me semblerait<br />

donc important que toutes les<br />

candidatures de la région Nord-Pasde-Calais<br />

soient retenues.<br />

Sébastien HUFFIN,<br />

STX Saint-Nazaire<br />

<strong>La</strong> candidature de notre camarade<br />

Abdel, de STX Lorient, nous apparaît<br />

comme une très bonne chose. L’idée<br />

d’un collectif Navale fait également<br />

son chemin. Merci à vous de rester<br />

attentifs à ce qui se passe sur les derniers<br />

chantiers navals civils de notre<br />

pays.<br />

Marc BASTIDE<br />

Durant les trois années écoulées, la<br />

Direction fédérale a essayé de travailler<br />

sereinement avec les camara<strong>des</strong><br />

du Nord-Pas-de-Calais. Nous<br />

pensions qu’après leur refus, lors du<br />

38ème congrès, de participer à la<br />

Direction fédérale, la désignation de<br />

deux camara<strong>des</strong> de cette région permettrait<br />

de poursuivre ce travail. Je<br />

précise que la décision de ne retenir<br />

que deux candidatures est le résultat<br />

d’un débat démocratique et vous avez<br />

besoin de cet élément pour vous décider<br />

en connaissance de cause.<br />

Abdelaziz BOUABDELLAH,<br />

Alpaci Imbsheim<br />

Je constate tout d’abord que, malgré<br />

le retrait <strong>des</strong> deux candidats du Nord,<br />

il pourrait quand même y avoir deux<br />

représentants du Pas-de-Calais à la<br />

Direction fédérale. Je considère donc<br />

moi aussi l’attitude <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> de<br />

cette région comme du chantage et<br />

j’espère qu’ils maintiendront les deux<br />

candidatures retenues. J’ajoute que<br />

mon syndicat m’avait sollicité pour<br />

porter ma candidature au CEF mais<br />

que j’ai refusé car je me sens plus<br />

utile au sein <strong>des</strong> collectifs Vie syndicale<br />

et Jeunes – d’ailleurs, les deux<br />

camara<strong>des</strong> du Nord qui ont vu leur<br />

candidature refusée pourraient eux<br />

aussi rejoindre un collectif. Il y a de<br />

la place pour tout le monde à la Fédération.<br />

Philippe CLEMENT, Arcelor Mittal<br />

A chacun <strong>des</strong> congrès auxquels j’ai<br />

assisté depuis 2000, j’ai toujours entendu<br />

les mêmes délégués « râler ».<br />

Je pose donc la question suivante :<br />

le nombre de représentants au CEF<br />

doit-il être lié au nombre de syndiqués<br />

dans chaque département, sachant<br />

que, dans ce cas, certains d’entre eux<br />

ne pourront jamais y être représentés<br />

? Pour que tout le monde y soit<br />

représenté, n’aurions-nous pas intérêt<br />

à avoir un représentant pour chaque<br />

département ?<br />

Jean-Marie LIRON,<br />

SNWM Gérardmer<br />

Je suis membre de la Direction sortante<br />

et ma candidature au nouveau<br />

CEF n’a pas été retenue. J’ai alors<br />

appuyé la candidature de <strong>La</strong>urent<br />

Devred car elle aurait permis de rajeunir<br />

le CEF et de faire en sorte que<br />

la fi lière de l’emboutissage y soit représentée.<br />

Je ne partage donc pas la<br />

position de nos camara<strong>des</strong> du Nord<br />

mais je la respecte.<br />

Je rappelle que si les candidats<br />

sont présentés par leur syndicat, les<br />

membres élus de la CEF sont les<br />

porte-parole de la Fédération, pas de<br />

leur syndicat ou de leur département.<br />

Le rajeunissement et la féminisation<br />

de la Direction fédérale me semblent<br />

par ailleurs être une bonne chose. J’ai<br />

moi-même milité au sein du collectif<br />

Femmes/Mixité et j’invite mes camara<strong>des</strong><br />

masculins à le rejoindre car ce<br />

ne sont pas les femmes seules qui<br />

pourront défendre leurs droits.<br />

Jean-Pierre LENORMAND,<br />

USTM Seine Maritime<br />

<strong>La</strong> Normandie est elle aussi une<br />

grande région pour la fabrication automobile,<br />

nous comptons plus de 2 000<br />

adhérents en Seine-Maritime et notre<br />

représentant au CEF est une femme<br />

qui ne travaille pas dans ce secteur.<br />

Je ne comprends donc pas pourquoi<br />

les camara<strong>des</strong> du Nord, autre grande<br />

région pour la fabrication de l’automobile,<br />

ont décidé de retirer leurs<br />

candidats, tous deux issus de la fi lière<br />

automobile. Je pense qu’ils avaient<br />

toute leur place au sein de la Direction<br />

fédérale.<br />

Xavier PETRACHI, Airbus Toulouse<br />

<strong>La</strong> région Midi-Pyrénées comptait<br />

trois membres au sein de la direction<br />

sortante mais n’a présenté qu’une<br />

seule candidature cette année, non<br />

par désintérêt de la Direction fédérale<br />

mais en raison <strong>des</strong> diffi cultés que<br />

nous rencontrons pour faire respecter<br />

nos droits syndicaux. J’espère donc<br />

que cette question sera étudiée durant<br />

les trois prochaines années pour<br />

que nous puissions surmonter ces diffi<br />

cultés. Il est en effet important que<br />

la direction fédérale représente l’ensemble<br />

de ses syndiqués, y compris<br />

ceux qui travaillent dans <strong>des</strong> petites<br />

entreprises.<br />

Sylvain MARSAUD<br />

Beaucoup regrettent que la région<br />

Ile-de-France ait vu autant de ses<br />

candidatures à la CEF retenues. Je<br />

rappelle donc qu’il n’y a eu que 99<br />

candidatures et que si les camara<strong>des</strong><br />

d’autres régions voulaient voir davantage<br />

de leurs candidatures retenues,<br />

il fallait peut-être en déclarer davan-


tage. Je rappelle par ailleurs que l’Ilede-France<br />

et Rhône-Alpes sont les<br />

deux premières régions industrielles<br />

de notre pays. Elles ont donc toujours<br />

eu un poids important au sein de la Direction<br />

fédérale. Au lieu de créer de la<br />

division, nous devrions plutôt travailler<br />

tous ensemble pour créer une grande<br />

fédération CGT de la Métallurgie et<br />

faire reculer le patronat et le gouvernement.<br />

Slim GHARBI,<br />

syndicat local Saint-Priest<br />

Je voudrais inviter la future Direction<br />

fédérale à faire très attention à la<br />

désignation <strong>des</strong> délégués syndicaux<br />

centraux. Dans mon département, un<br />

militant s’est en effet autoproclamé<br />

délégué syndical central de son entreprise<br />

et il nous a fallu près de deux<br />

ans pour le pousser à démissionner<br />

de son mandat. Malheureusement,<br />

la Fédération a aussitôt désigné l’un<br />

de ses amis délégué syndical central,<br />

alors qu’il a été élu sur les listes de<br />

la CFTC.<br />

Zoheir MESSAOUDI,<br />

métaux Oddo Canet<br />

C’est le deuxième congrès auquel je<br />

participe et j’ai remarqué que nous<br />

avions à chaque fois le même débat<br />

le jeudi, à l’occasion de la présentation<br />

<strong>des</strong> candidatures.<br />

Ghislain VISEUR,<br />

Faurecia Henin Beaumont<br />

Je n’ai rien contre les régions Ile-de-<br />

France et Rhône-Alpes mais il faudra<br />

quand même que l’on m’explique<br />

pourquoi Renault Trucks Ile-de-<br />

France a vu quatre de ses candidatures<br />

retenues alors que les syndicats<br />

de Faurecia n’auront aucun représentant<br />

à la Direction fédérale. J’aimerais<br />

aussi savoir pourquoi la candidature<br />

d’un camarade du Nord qui s’est présenté<br />

sans avoir été mandaté par son<br />

syndicat a été retenue. J’ajoute que<br />

c’est bien avec l’accord <strong>des</strong> intéressés<br />

que les candidatures de Ludovic<br />

Bouvier et <strong>La</strong>urent Devred ont été retirées,<br />

après un débat démocratique, et<br />

que ce n’est ni la région ni les USTM<br />

qui en ont décidé ainsi.<br />

Alain BIZET, Delphi Diesel<br />

J’ai 53 ans, je suis militant depuis<br />

1982 et c’est le premier congrès auquel<br />

je participe parce que cela ne<br />

m’intéressait pas. Or le débat de cet<br />

après-midi me fait presque regretter<br />

d’être venu. Je travaille moi aussi<br />

chez un équipementier automobile et<br />

je ne formalise pas parce que ni mon<br />

entreprise, ni mon département, ni ma<br />

région ne seront représentés à la Direction<br />

fédérale. Je suis simplement<br />

heureux d’appartenir à cette fédération<br />

qui a obtenu <strong>des</strong> résultats, a assaini<br />

ses fi nances et compte toujours<br />

plus de syndiqués. Si tous les camara<strong>des</strong><br />

dont la candidature n’a pas été<br />

retenue tiennent le même discours,<br />

nous risquons de passer la nuit ici.<br />

Marie-<strong>La</strong>ure CORDINI,<br />

Stmicro Crolles<br />

Avant hier, j’ai dit que notre Direction<br />

fédérale devait être féminisée et<br />

rajeunie. Or je constate que toutes<br />

les candidatures présentées par <strong>des</strong><br />

femmes ou <strong>des</strong> jeunes de moins de<br />

35 ans ont été retenues. Je dis donc<br />

bravo pour cette décision et invite<br />

tous les syndicats à présenter davantage<br />

de candidatures de femmes et<br />

de jeunes.<br />

Baté Sélé KAMANGO,<br />

Proseca Total Nanterre<br />

Je pense que nous ne devons pas<br />

nous éterniser dans ces débats mais<br />

résister tous ensemble pour pouvoir<br />

passer à l’offensive après ce congrès.<br />

Abed FELLAH, Claas Woippy<br />

Je voterai en faveur de cette liste.<br />

Je regrette cependant que, malgré<br />

notre volonté de rajeunir notre organisation,<br />

le plus jeune <strong>des</strong> candidats<br />

retenus ait 29 ans. Si nous voulons<br />

vraiment concrétiser cette volonté,<br />

nous devons donner leur chance à<br />

<strong>des</strong> jeunes, même sans expérience.<br />

Par ailleurs, notre syndicat aurait aimé<br />

que chaque département soit représenté<br />

au sein de la Direction fédérale,<br />

ce qui ne sera pas le cas. Essayez d’y<br />

penser pour notre prochain congrès.<br />

Christine VALLA, Biomet Valence<br />

Je voudrais juste faire deux remarques.<br />

Il me semble tout d’abord<br />

que c’est au Conseil national que les<br />

départements sont représentés, pas<br />

au CEF. Par ailleurs Ludovic Bouvier<br />

a dit que l’assemblée régionale du<br />

Nord-Pas-de-Calais avait réuni plus<br />

de 400 syndiqués et que les candidatures<br />

avaient été présentées par <strong>des</strong><br />

organisations majoritaires. Je n’ai pas<br />

très bien compris ce qu’il entendait<br />

par là car il me semblait que les candidatures<br />

au CEF étaient présentées<br />

par les syndicats, pas par <strong>des</strong> « organisations<br />

majoritaires ».<br />

Frédéric PANETIE, Renault Trucks<br />

Je souhaiterais informer Ghislain Viseur<br />

que, contrairement à ce qu’il a<br />

affi rmé, Renault Trucks n’est pas présent<br />

en Ile-de-France et que ses candidats<br />

viennent tous de Rhône-Alpes.<br />

Le groupe Renault Trucks compte 14<br />

000 salariés en France, répartis dans<br />

cinq établissements majeurs plus un<br />

réseau commercial, et la présence de<br />

nos camara<strong>des</strong> au CEF constituera<br />

un bon point d’entrée vers les salariés<br />

et les sections syndicales <strong>des</strong> petites<br />

entreprises de la Métallurgie. J’ajouterais<br />

enfi n que parmi nos candidats, un<br />

a moins de 35 ans et un autre moins<br />

de 30 ans, ce qui va dans le sens<br />

<strong>des</strong> propositions du Conseil national,<br />

contrairement aux candidatures proposées<br />

par d’autres syndicats.<br />

Un délégué de la salle<br />

Certains discours tenus dans cette<br />

salle me désolent. Si l’on veut tra-<br />

83 8


84<br />

vailler avec la Fédération, on peut<br />

téléphoner directement à ses secrétaires<br />

généraux. Plus globalement,<br />

si l’on veut travailler pour la CGT, on<br />

n’a pas besoin d’un poste éminent.<br />

Il existe <strong>des</strong> structures au sein de la<br />

CGT et lorsque <strong>des</strong> décisions sont<br />

prises par une Commission, elles doivent<br />

être respectées.<br />

Lionel PAVOT, TRW Ramonchamp<br />

Après ce que je viens d’entendre cet<br />

après-midi, j’ai l’impression d’être au<br />

congrès de la Fédération française<br />

de football. Ce qui nous intéresse, ce<br />

n’est pas de savoir par qui nous allons<br />

être défendus mais de l’être vite<br />

et bien.<br />

Michel ARONICA, STMicro Crolles<br />

Au regard <strong>des</strong> questions évoquées<br />

lors de la table ronde consacrée à l’international,<br />

le débat de cet après-midi<br />

me paraît bien dérisoire. Je remercie<br />

les anciens pour tout ce qu’ils nous<br />

ont apporté et j’invite tous les jeunes à<br />

se battre à leurs côtés. Battons-nous<br />

ensemble et arrêtons ces polémiques<br />

stériles !<br />

Christian GARNIER,<br />

Alstom Transports<br />

Je rappelle que nous ne sommes pas<br />

en train de construire une liste pour<br />

les élections régionales ni de nous<br />

répartir <strong>des</strong> délégations mais de désigner<br />

la Direction fédérale qui sera<br />

chargée d’appliquer les orientations<br />

que nous avons adoptées collectivement.<br />

Et au vu de la situation sociale<br />

et politique actuelle, le travail ne lui<br />

manquera pas. <strong>La</strong> CGT, c’est la solidarité<br />

et la fraternité ; construisons<br />

donc fraternellement et solidairement<br />

notre Direction fédérale pour les trois<br />

prochaines années.<br />

Rachid MERESS, JTEKT HPI<br />

Je suis fi er de participer à ce congrès<br />

mais certaines choses m’interpellent.<br />

Je ne pensais pas, par exemple, que<br />

nous en arriverions à nous diviser de<br />

la sorte. L’union fait la force et il n’y a<br />

pas lieu de se diviser, en tout cas pas<br />

pour <strong>des</strong> sujets pareils.<br />

Anthony LEGAL,<br />

Aérolia St Nazaire<br />

Je participe moi aussi mon premier<br />

congrès et je suis un peu déçu par<br />

notre débat d’aujourd’hui qui révèle<br />

<strong>des</strong> confl its internes à mon sens totalement<br />

dépassés. Mettons nos ego<br />

de côté et continuons à faire vivre la<br />

CGT ensemble !<br />

Amar LADRAA,<br />

Clestra Strasbourg<br />

Je tiens d’abord à rassurer ceux qui<br />

participent à leur premier congrès :<br />

les débats sur la Direction fédérale<br />

ont toujours été un peu diffi ciles, du<br />

fait notamment de son processus<br />

de construction qui obéit à certaines<br />

règles, en particulier celle qui veut<br />

que ce soient les syndicats qui désignent<br />

leurs délégués. Nous sommes<br />

en effet engagés dans une démarche<br />

de syndicalisme d’adhérents et ce<br />

n’est pas une assemblée générale<br />

régionale qui peut soumettre <strong>des</strong> candidatures<br />

à la Fédération.<br />

Je tiens par ailleurs à préciser que sur<br />

les huit candidatures présentées par<br />

les syndicats du Nord-Pas-de-Calais,<br />

seules cinq d’entre elles répondaient<br />

Election de la présidence de la huitième séance<br />

Pour la présidence de la huitième séance sont proposées les candidatures suivantes<br />

: Marc Bastide (présidence), Elise Boyer (vice-présidence) et Frédéric<br />

Sanchez.<br />

<strong>La</strong> proposition est approuvée.<br />

aux critères établis par le Conseil national.<br />

C’est sur la base de ces seuls<br />

critères que cinq places leur ont été<br />

proposées hier au Conseil national.<br />

Nous avons ensuite essayé de faire<br />

en sorte que la Direction fédérale<br />

refl ète au mieux la diversité de nos<br />

professions et je pense que nous y<br />

sommes parvenus, même si tout n’est<br />

pas parfait. Notre fédération continue<br />

à se renforcer, en particulier parmi les<br />

ICT, les jeunes et les femmes ; il faut<br />

donc continuer ce travail qui apporte<br />

certains résultats.<br />

Enfi n, pour répondre au camarade<br />

qui a soulevé cette question, je vous<br />

indique que la Direction fédérale réfl<br />

échit à une formation spécifi que à<br />

<strong>des</strong>tination <strong>des</strong> délégués syndicaux<br />

centraux. Pour être effi cace, l’animation<br />

d’un groupe nécessite en effet<br />

un minimum de connaissances et de<br />

formation.<br />

Vote<br />

Inscrits : 54 368<br />

Votants : 53 333<br />

Suffrages exprimés : 53 268<br />

Blancs : 65<br />

Pour : 50 116 (94,08 %)<br />

Contre : 2 717 (5,37 %)<br />

<strong>La</strong> proposition de composition<br />

de la Direction fédérale<br />

est approuvée.


8 ème séance<br />

Présentation du nouveau<br />

Bureau fédéral élu<br />

Ouria Belaziz<br />

(Calor Pont Eveque)<br />

Nicole Camblan<br />

(Jabil Brest)<br />

Amar <strong>La</strong>draa<br />

(Clestra Strasbourg)<br />

Anna Poissy<br />

(Rakon Argenteuil)<br />

Blandine Benarbia<br />

(Valentin Bourseville)<br />

Nouvellement<br />

élue<br />

Christine Ciol<br />

(Sidel<br />

Octeville-sur-mer)<br />

Denis Leblanc<br />

(Renault Courbevoie)<br />

Frédéric Sanchez<br />

(Dura France <strong>La</strong> Tallaudière),<br />

secrétaire général adjoint<br />

Marc Blain<br />

(Renault Trucks<br />

Vénissieux)<br />

J.-Jacques Desvignes<br />

(EADS Test et Services<br />

Elancourt)<br />

Daniel Pellet-Robert<br />

(Renault Trucks<br />

Vénissieux)<br />

Philippe Martinez<br />

(Renault Rueil),<br />

secrétaire général<br />

Nouvellement<br />

élue<br />

Elise Boyer Legros<br />

(Cartier Lunettes<br />

Joinville le Pont)<br />

Bernard Devert<br />

(EADS France<br />

Suresnes)<br />

Christian Pilichowski<br />

(Helwett Packard<br />

Les Ulis)<br />

<strong>La</strong>ure Buchheit<br />

(Millipore Molsheim)<br />

Michel Ducret<br />

(Honeywell<br />

Condé sur Noireau)<br />

Boris Plazzi<br />

(Valfond<br />

Saint-Priest)<br />

Nouvellement<br />

élue<br />

Composition du Secrétariat<br />

- Michel Ducret,<br />

- Amar <strong>La</strong>draa,<br />

- Philippe Martinez,<br />

- Boris Plazzi,<br />

- Frédéric Sanchez.<br />

85 8


86<br />

Rapport de clôture<br />

Philippe MARTINEZ,<br />

Secrétaire général de la FTM-CGT<br />

Nous avons vécu une semaine dynamique,<br />

fraternelle et constructive. <strong>La</strong><br />

teneur de nos débats, votre engagement<br />

et vos interventions sont le refl et<br />

d’une préparation qui a duré plusieurs<br />

mois. Plus de 1 100 assemblées générales<br />

de syndicats ou d’USTM ont<br />

été tenues et plus de 20 000 militants<br />

réunis. C’est grâce à cette préparation<br />

que nous avons pu avoir <strong>des</strong> débats<br />

et <strong>des</strong> interventions d’une telle qualité<br />

tout au long de la semaine. Je crois<br />

que nous avons franchi une étape<br />

supplémentaire dans notre conception<br />

d’une vie syndicale démocratique,<br />

en nous imposant une démarche toujours<br />

plus tournée vers les syndiqués,<br />

en nous mettant toujours plus à leur<br />

service.<br />

Dans un monde parfois diffi cile à<br />

appréhender tant <strong>des</strong> choses bouleversantes<br />

s’y déroulent, nous avons<br />

voulu poursuivre une construction<br />

revendicative à plusieurs niveaux,<br />

d’abord, en ne lâchant rien sur nos<br />

valeurs de fraternité et de solidarité.<br />

Je me félicite donc que de nombreuses<br />

interventions aient fustigé<br />

les idées racistes et xénophobes du<br />

Front National. L’une <strong>des</strong> meilleures<br />

réponses que vous ayez apportée,<br />

c’est l’accueil que vous avez réservé<br />

à nos camara<strong>des</strong> internationaux, que<br />

je tiens à remercier une nouvelle fois<br />

pour leur présence. Je vous remercie<br />

également pour les échanges fraternels<br />

mais sans concession que nous<br />

avons eus, notamment lors du débat<br />

consacré à la mondialisation, et je<br />

crois que nous pouvons nous féliciter<br />

de la solidarité qui s’est exprimée visà-vis<br />

de nos camara<strong>des</strong> tunisiens, palestiniens<br />

et japonais. <strong>La</strong> réussite de la<br />

collecte organisée pour ces derniers<br />

est un signe fort <strong>des</strong> valeurs qui nous<br />

sont chères et sur lesquelles nous ne<br />

ferons jamais aucune concession.<br />

Tout le monde s’est également félicité<br />

du débat sur la jeunesse et de l’implication<br />

de cette dernière. Ce n’est pas<br />

un phénomène de mode mais une<br />

question importante pour l’avenir de<br />

la CGT. Mais si tout le monde est satisfait<br />

de ce débat, il ne faut pas s’en<br />

arrêter là. Dès demain, dans toutes<br />

les USTM et les entreprises, nous<br />

avons obligation de nous tourner<br />

vers les jeunes pour leur dire qu’ils<br />

ont toute leur place au sein de notre<br />

organisation, y compris aux postes à<br />

responsabilités.<br />

Nous voulons prolonger notre démarche<br />

revendicative autour du «<br />

triptyque à quatre branches » (salaires,<br />

emploi, conditions de travail<br />

et protection sociale) et continuer à<br />

travailler sur nos argumentaires en<br />

développant <strong>des</strong> questions qui ont<br />

surgi durant nos débats. Nous allons<br />

par exemple continuer à travailler<br />

avec la Confédération sur l’idée d’un<br />

indice du coût de la vie qui serait<br />

davantage lié au vécu <strong>des</strong> salariés.<br />

Nous voulons aussi travailler non<br />

seulement au maintien de nos acquis<br />

mais également à la conquête de<br />

droits nouveaux. Les salariés ont en<br />

effet besoin de nouveaux droits pour<br />

pouvoir s’exprimer, dire ce qu’ils pensent<br />

et infl uer sur la stratégie de leur<br />

entreprise, ... et l’action dans ce sens<br />

est complémentaire à celle que nous<br />

avons menée pour maintenir nos acquis,<br />

en particulier le droit à la retraite.<br />

Beaucoup de camara<strong>des</strong> ont également<br />

souligné l’importance de maintenir<br />

notre action autour de nos propositions<br />

revendicatives. Bien qu’aucune<br />

décision formelle n’ait été prise, je<br />

vous propose que tous les salariés<br />

de la Métallurgie reprennent dès la<br />

semaine prochaine l’idée d’une action<br />

revendicative nationale dont j’ai parlé<br />

dans mon rapport d’ouverture, pour<br />

que nous puissions construire une<br />

initiative nationale en septembre. Je<br />

vous propose d’ailleurs de faire partager<br />

cette idée à nos camara<strong>des</strong> <strong>des</strong><br />

autres professions car la question <strong>des</strong><br />

salaires est partout d’actualité.<br />

<strong>La</strong> CGT est disponible dès maintenant<br />

pour agir. Certains nous proposent<br />

d’attendre <strong>des</strong> jours meilleurs<br />

ou l’échéance de 2012. Si cette<br />

échéance est importante, la meilleure<br />

façon de construire <strong>des</strong> alternatives<br />

pour les salariés reste de faire entendre<br />

leur voix par le biais de l’action<br />

syndicale. Nous ne serons donc pas


absents de la future campagne électorale<br />

et nous essayerons de faire<br />

en sorte que le social, l’emploi et les<br />

conditions de travail en constituent<br />

<strong>des</strong> thèmes centraux.<br />

Avant de terminer mon propos, permettez-moi<br />

de saluer deux camara<strong>des</strong><br />

de la Direction fédérale qui auraient<br />

aimé être présents, Marc Barthel et<br />

Marc Blain, à qui nous souhaitons<br />

collectivement un bon rétablissement.<br />

Enfi n, je voudrais saluer les quatre camara<strong>des</strong><br />

qui quitteront notre Direction<br />

fédérale :<br />

• Lynda Bensella, qui a été élue secrétaire<br />

générale de l’Union départementale<br />

de l’Isère ;<br />

Frédéric SANCHEZ,<br />

Secrétaire général adjoint de la FTM-CGT<br />

• Fabrice Fort, secrétaire général<br />

de l’Union fédérale <strong>des</strong> ingénieurs<br />

cadres et techniciens, qui fut élu au<br />

bureau fédéral lors de notre 38ème<br />

congrès et qui a choisi de reprendre<br />

ses étu<strong>des</strong> ;<br />

• Elisabeth Achet, qui fut élue à notre<br />

37ème congrès et chargée pendant<br />

ses deux mandats <strong>des</strong> questions de<br />

protection sociale – nous comptons<br />

encore sur elle pour nous aider et<br />

continuer à nous faire part de son expérience<br />

;<br />

• Marc Bastide, qui fut élu à la Direction<br />

fédérale au congrès de Marseille<br />

et qui joua un grand rôle aux chantiers<br />

navals de <strong>La</strong> Ciotat.<br />

Chers camara<strong>des</strong>, si nous avons eu<br />

un bon congrès, nous avons mainte-<br />

Chers camara<strong>des</strong>, avant de clore ce<br />

congrès, je vous propose de remercier<br />

celles et ceux sans qui celui-ci n’aurait<br />

pu se dérouler dans de bonnes conditions.<br />

En premier lieu, je voudrais particulièrement<br />

remercier nos camara<strong>des</strong><br />

de la région Champagne-Ardenne<br />

pour leur accueil et leur disponibilité.<br />

Beaucoup de congressistes ont pu<br />

découvrir le passé extrêmement riche<br />

de la Champagne et de Reims, ainsi<br />

que le rôle que les métallos ont joué<br />

dans l’histoire de cette ville et de notre<br />

pays. Ils ont assuré l’intendance et la<br />

sécurité durant notre congrès et nous<br />

ont permis de passer une semaine<br />

agréable, conviviale, chaleureuse et,<br />

au fi nal, réussie. Je vous propose<br />

donc de les saluer comme il se doit en<br />

les applaudissant.<br />

Je vous propose également de saluer<br />

nos camara<strong>des</strong> du collectif Europe<br />

et International pour l’accueil et<br />

l’accompagnement <strong>des</strong> délégations<br />

internationales – délégations que<br />

nous remercions elles aussi pour leur<br />

présence et leur participation active à<br />

nos <strong>travaux</strong>. Ils ont permis de conjuguer<br />

attente <strong>des</strong> congressistes et réponse<br />

aux besoins <strong>des</strong> délégations<br />

internationales. Je tiens d’ailleurs à<br />

saluer le travail <strong>des</strong> interprètes sans<br />

qui les échanges n’auraient pas été<br />

possibles.<br />

Je souhaiterais maintenant réserver<br />

un salut particulier aux camara<strong>des</strong><br />

qui travaillent toute l’année aux côtés<br />

<strong>des</strong> élus de la Direction fédérale,<br />

qui répondent quotidiennement aux<br />

deman<strong>des</strong> <strong>des</strong> syndicats, qui doivent<br />

nant besoin d’entretenir cette dynamique.<br />

Je suis sûr que vous aurez à<br />

cœur, dès lundi prochain, de réunir<br />

l’ensemble <strong>des</strong> syndiqués pour leur<br />

faire part de ce dynamisme.<br />

Merci à tous pour votre participation<br />

active. Bon retour et à très bientôt<br />

dans la lutte. Vive la CGT !<br />

supporter nos sautes d’humeur, intransigeances<br />

et interrogations parfois<br />

insistantes, palier les oublis, préparer<br />

le travail et accueillir les syndicats et<br />

les militants qui viennent à Montreuil<br />

pour une réunion ou une assemblée.<br />

Sans eux, rien de tout cela n’aurait pu<br />

se dérouler durant cette semaine. Je<br />

vous demande donc de leur faire un<br />

triomphe.<br />

J’adresse aussi un remerciement<br />

particulier à Sylvie Bobin, qui a su répondre<br />

à toutes les sollicitations, et à<br />

Alain Prévost, « l’aiguilleur » de notre<br />

Fédération.<br />

Je vous demande par ailleurs de saluer<br />

comme il se doit l’agence Comtown<br />

qui a diffusé nos débats sur Internet,<br />

ainsi que tous les camara<strong>des</strong><br />

chargés de la sécurité qui ont permis<br />

la bonne tenue de notre congrès.<br />

Merci également à l’équipe communication<br />

de la Fédération pilotée par<br />

Marie Vergnol.<br />

Je souhaiterais profi ter de cette occasion<br />

pour saluer tous nos camara<strong>des</strong>,<br />

hélas nombreux dans la Métallurgie,<br />

qui luttent contre une maladie grave,<br />

en particulier Marc Blain et Marc Bartel.<br />

J’ai également une pensée pour<br />

mon camarade du Rhône, Serge<br />

Clape, à qui je souhaite un bon rétablissement.<br />

Merci enfi n aux camara<strong>des</strong> qui vont<br />

quitter le Bureau fédéral pour se diriger<br />

vers d’autres responsabilités, j’ai<br />

nommé Lynda Bensella, Elisabeth<br />

Achet, Fabrice Fort et Marc Bastide.<br />

Je vous demande de les applaudir<br />

chaleureusement.<br />

Merci à tous et à très bientôt dans les<br />

luttes et les mobilisations à venir. Vive<br />

la CGT !<br />

87 8


88<br />

Marc BASTIDE, UNM Marseille<br />

Avant de conclure cette huitième séance, je souhaiterais remercier le Bureau<br />

du Congrès et les congressistes d’avoir approuvé la présidence de<br />

cette séance, dont la vice-présidente est le refl et de ce 39ème congrès :<br />

plus jeune et plus féminin.<br />

Je déclare clos le 39 ème congrès de notre fédération. Vive la fédération de<br />

la Métallurgie, vive la CGT !


Interventions<br />

non prononcées<br />

Pascal LAVESQUE,<br />

syndicat Souriau<br />

Je voudrais commencer cette intervention<br />

pour mettre à l’honneur<br />

Isabelle Hérault (92) et Elise Boyer<br />

(94) qui sont secrétaires générales<br />

d’USTM en Ile de France. Deux<br />

femmes qui ont pris <strong>des</strong> responsabilités<br />

au sein de leur département respectif,<br />

en espérant pouvoir tracer le<br />

chemin et voir plus de femmes dans<br />

les instances dirigeantes de la métallurgie,<br />

et plus encore à la CGT.<br />

Beaucoup de problèmes liés aux<br />

conditions de travail <strong>des</strong> femmes sont<br />

à soulever en raison du cumul de<br />

leur journée de travail et leur rôle de<br />

mère, d’épouse, d’intendante du foyer<br />

familial. Sans oublier les problèmes<br />

auxquels elles doivent faire face au<br />

quotidien.<br />

Ce qui m’amène à parler de la parité<br />

hommes/femmes parce qu’il est regrettable<br />

qu’en 2011 <strong>des</strong> différences<br />

fondamentales restent à déplorer.<br />

2011 reste une année charnière,<br />

tant sur le plan politique que sur le<br />

plan syndical avec la bataille sur les<br />

retraites, la reconnaissance de la<br />

pénibilité, les salaires, les conditions<br />

de travail mais aussi sur la parité<br />

hommes/femmes.<br />

Rappelons seulement que si les salaires<br />

hommes/femmes étaient égaux<br />

dans l’ensemble du travail, le problème<br />

<strong>des</strong> retraites serait résolu.<br />

Pour fi nir sur la question de la parité,<br />

je vous laisserais sur une interrogation<br />

messieurs.<br />

Combien d’entre nous ont laissé leur<br />

épouse ou compagne à la maison<br />

avec nos enfants pour que nous puissions<br />

participer à ce 39 e congrès ?<br />

Pour ce qui est de l’entreprise, je fais<br />

partie de Souriau Connectique en<br />

passe d’être vendue pour 750 millions<br />

d’euros à la société Esterline, entreprise<br />

américaine basée à Seattle.<br />

Enfi n un clin d’œil à tous les camara<strong>des</strong><br />

en lutte dans leur entreprise et<br />

tout particulièrement à ceux de Ford<br />

Aquitaine dont j’ai partagé le chemin<br />

pendant 17 ans.<br />

André FIEVEZ, retraité Wassy<br />

Je représente, à ce congrès, la SSR<br />

de Wassy qui est une base multi-pro-<br />

fessionnelle. Le taux de syndicalisation<br />

<strong>des</strong> métallurgistes compose le<br />

socle principal de cette section syndicale.<br />

Nous avons environ 35 syndiqués.<br />

Il n’y a pas de suivi sérieux<br />

dans le règlement <strong>des</strong> cotisations <strong>des</strong><br />

syndiqués. Toutefois on arrive à compléter<br />

partiellement avec de nouvelles<br />

adhésions. C’est le cas pour 2011,<br />

avec 5 nouvelles adhésions. Voilà<br />

pour notre identité.<br />

Nous considérons que notre participation<br />

à ce congrès, dans la structure de<br />

l’UFR métaux, ne doit pas être négligeable.<br />

A notre assemblée générale de 2011,<br />

nous avons retenu l’intérêt d’attirer<br />

l’attention de nos responsables <strong>des</strong><br />

syndicats actifs à propos de la continuité<br />

syndicale et la convergence<br />

revendicative actifs/retraités. Les<br />

statistiques de la CGT révèlent que,<br />

seulement 3 syndiqués sur 10 s’engagent<br />

dans la continuité syndicale.<br />

Ceci peut paraître comme un paradoxe<br />

quand on subit de plein fouet la<br />

<strong>des</strong>truction de nos conditions économiques<br />

et sociales.<br />

Nous comprenons fort bien que les<br />

préoccupations de la fédération, <strong>des</strong><br />

responsables syndicaux, sont d’abord<br />

la pérennité de l’activité industrielle,<br />

d’empêcher les fermetures <strong>des</strong> boîtes,<br />

les délocalisations, etc. C’est à l’égal<br />

de la réfl exion responsable d’un système<br />

économique qui doit répondre<br />

aux besoins et exigences sociaux.<br />

Toutefois, quand on parle de convergence<br />

revendicative, il ne faut pas<br />

oublier que notre système<br />

de solidarité nationale,<br />

qui est dans<br />

les fondamentaux<br />

<strong>des</strong> structures de la<br />

Sécurité sociale, importe<br />

pour beaucoup<br />

dans l’intervention du<br />

bien-être, de la santé,<br />

du pouvoir d’achat et<br />

de l’évolution économique.<br />

Bien sûr, quand on est<br />

dans l’entreprise, on<br />

défend les conditions<br />

de travail, de rémunération,<br />

mais on n’est<br />

pas moins concerné<br />

par les prestations que la Sécurité sociale<br />

verse aux assurés sociaux, salariés<br />

et retraités. Et, quand on quitte<br />

la boutique, on est confronté à ces<br />

problèmes d’une façon très politisée.<br />

<strong>La</strong> Sécurité sociale dispose d’un<br />

budget qui est toujours calculé sur la<br />

masse salariale. Ce système de fi nancement,<br />

en fonction de l’évolution <strong>des</strong><br />

structures fi nancières, ne répond plus<br />

à alimenter de façon équitable les<br />

besoins sociaux, le chômage, les bas<br />

salaires. Les exonérations <strong>des</strong> cotisations<br />

obligatoires font que le budget<br />

de la sécu se trouve réduit. Mais dans<br />

le même temps le pouvoir d’achat <strong>des</strong><br />

prestations de la Sécurité sociale est<br />

au prorata <strong>des</strong> conséquences.<br />

Nous parlons de pouvoir d’achat de la<br />

Sécurité sociale parce que son budget,<br />

établit sur les richesses créées,<br />

constitue, en fait, ce qu’on appelle le<br />

salaire socialisé.<br />

Il faut nécessairement combattre le<br />

système idéologique du pouvoir actuel<br />

en France qui, sous prétexte de défi cit<br />

« virtuel » de la Sécurité sociale fait<br />

en sorte que tout ce qui est rentable<br />

pour le privé soit dans le système assurantiel<br />

et banquier et les traitements<br />

longs et coûteux réservés au public.<br />

Ces constatations devraient, à notre<br />

avis, permettre un débat plus décortiqué<br />

à la CGT par, peut être, <strong>des</strong> actions<br />

de formation, d’information et de<br />

préparation à la cessation d’activité<br />

professionnelle.<br />

Cela doit pouvoir s’associer à la reconquête<br />

de la Sécurité sociale avec<br />

89 8


90<br />

un rapport de forces actifs/retraités,<br />

mais pourquoi pas aussi avec tous les<br />

assurés sociaux, les chômeurs et tous<br />

les démunis qui souffrent, autrement<br />

dit, le peuple dans son ensemble. Et,<br />

surtout rappeler les principes de la<br />

vraie solidarité nationale de la sécu<br />

«chacun cotise selon ses moyens et<br />

reçoit selon ses besoins».<br />

Nail YALCIN, syndicat CGT MBF<br />

(groupe Arche) Jura<br />

Depuis la reprise, en juillet 2007, par le<br />

groupe Arche suite à un redressement<br />

judiciaire, le tôlier n’a cessé de vouloir<br />

casser les acquis sociaux. Nous avons<br />

aussi subi <strong>des</strong> représailles syndicales.<br />

J’ai, moi-même, subi trois semaines<br />

de mise à pied conservatoire et un<br />

camarde élu a été licencié en 2008.<br />

Au bout de deux années de combat<br />

devant les tribunaux, il a eu gain de<br />

cause et a été réintégré en 2010.<br />

Une autre obsession du tôlier était de<br />

baisser le coût du travail. <strong>La</strong> variable<br />

d’ajustement la plus facile pour le patron<br />

est «la masse salariale». Malgré<br />

nos revendications, pour une performance<br />

industrielle et un coût du travail<br />

qui passent obligatoirement par<br />

l’investissement et la mise en valeur<br />

de l’humain, ce dernier ne veut pas en<br />

entendre parler.<br />

L’effectif de la société a baissé de 40%<br />

en 4 ans. Aujourd’hui, nous sommes<br />

460 pour plus de 700 avant la reprise<br />

en 2007, cela en laissant pourrir les<br />

conditions de travail, en mettant en<br />

place le «lean», la surcharge de travail...<br />

Les salariés qui en ont eu marre de<br />

ces conditions déplorables sont sou-<br />

vent partis d’eux-mêmes. En 2009,<br />

un plan de départs volontaires de 76<br />

personnes a été mis en place.<br />

Aujourd’hui, nous sommes dans l’action<br />

continuellement pour pouvoir<br />

garder nos acquis. <strong>La</strong> baisse considérable<br />

<strong>des</strong> effectifs n’a pas suffi pour<br />

la direction. Ils ont les yeux plus gros<br />

que le ventre, ils sont revenus à trois<br />

reprises en trois ans sur les 35 h avec<br />

à chaque fois un nouveau directeur.<br />

Mais la mobilisation et la détermination<br />

<strong>des</strong> salariés ont permis de gagner<br />

ce bras de fer. Malgré notre détermination,<br />

le tôlier revient à la charge et<br />

pas plus tard qu’il y a un mois, la direction<br />

a recruté un nouveau directeur,<br />

avec les 35 h pour mission.<br />

Nous avons à plusieurs reprises, montré<br />

notre détermination et cette fois-ci<br />

nous ferons de même et nous ne céderons<br />

pas. Vive la CGT.<br />

Frédéric BEAULIEU, Fonderies et<br />

Ateliers Salin Dammarie sur Saulx<br />

Je suis nouvellement élu comme responsable<br />

de l’USTM 55 qui vient de<br />

voir le jour récemment grâce au travail<br />

de Jean-Marie Liron.<br />

Je voudrais intervenir pour simplement<br />

dire que ça fait une semaine que<br />

nos camara<strong>des</strong> de la SODETAL, 380<br />

salariés sont en grève pour l’obtention<br />

d’un treizième mois dont ils sont les<br />

seuls à ne pas avoir sur 6 700 salariés<br />

du groupe allemand qui les ont rachetés.<br />

Courage à eux.<br />

Robert HUOT,<br />

retraité Peugeot Sochaux<br />

Il y a quelques années déjà, à l’occasion<br />

d’un rassemblement de mille mi-<br />

litants dans le patio à Montreuil, nous,<br />

les retraités, avons interpellé Bernard<br />

Thibault sur une situation qui ne devait<br />

plus perdurer, rappelant ainsi toutes<br />

les diffi cultés rencontrées dans nos<br />

syndicats d’actifs, à syndiquer <strong>des</strong><br />

jeunes salariés ainsi que de former<br />

ces derniers à de longues années de<br />

combats syndicaux.<br />

Alors qu’à l’autre bout de la chaine,<br />

<strong>des</strong> dizaines, <strong>des</strong> centaines, <strong>des</strong> milliers<br />

de militants formés, aguerris à<br />

<strong>des</strong> décennies de luttes, quittent la<br />

CGT à la retraite, ceci faute de structures<br />

d’accueil.<br />

Aujourd’hui, les lignes ont bougé mais<br />

beaucoup de travail reste à effectuer.<br />

Seulement 10 % <strong>des</strong> syndicats de la<br />

métallurgie ont une section de retraités.<br />

Partout, au plan régional, départemental,<br />

dans les syndicats, les réunions<br />

avec la Fédération, la gestion<br />

de la continuité syndicale doit être aux<br />

ordres du jour avec la participation <strong>des</strong><br />

militants UFR présents dans les lieux.<br />

Nous devons fi xer <strong>des</strong> objectifs, assurer<br />

le suivi, rendre compte…<br />

Je veux ici, dans cette salle, au nom de<br />

tous les retraités CGT, lancer un appel<br />

solennel à la future direction fédérale<br />

que dans quelques mois, lorsque nous<br />

entrerons dans la préparation du 50 ème<br />

congrès confédéral, notre fédération<br />

soit à l’initiative d’une modifi cation<br />

de statuts. Bien sur, le faire adopter<br />

par le futur congrès qui consiste à ce<br />

que chaque syndiqué compte pour un<br />

dans la confédération et ainsi mettre<br />

fi n à cette discrimination qui veut<br />

qu’une voix d’actif représente 10 FNI<br />

alors qu’une voix de retraité représente<br />

20 FNI. Pendant <strong>des</strong> décennies,<br />

les retraités d’aujourd’hui ont fait part<br />

de leurs luttes. <strong>La</strong> CGT d’hier et celle<br />

d’aujourd’hui.<br />

Hier, nous avons honoré nos disparus.<br />

Combien ? et heureusement pour<br />

nous, combien sont encore en vie<br />

alors que leur action militante c’est<br />

forgée il y a longtemps dans la résistance.<br />

Christian CAREL,<br />

responsable section retraités<br />

Thalès Limours, UD Trappes<br />

<strong>La</strong> vie syndicale d’une entreprise, d’un<br />

syndicat de site, d’une section syndicale<br />

ne s’arrête pas quand on quitte<br />

la vie active.<br />

Bon nombre d’UD, d’UL ne fonctionnent<br />

qu’avec <strong>des</strong> syndiqués retraités<br />

qui s’investissent dans une nouvelle<br />

forme de lutte. Ce sont les mêmes qui<br />

se sont investis dans le syndicalisme<br />

de leur entreprise.


Le lien entre les actifs et les retraités,<br />

ce n’est pas seulement les repas de<br />

fi n d’année, même si on a le plaisir<br />

de les revoir, c’est une chose que l’on<br />

construit tous les jours.<br />

Les problèmes <strong>des</strong> retraités d’aujourd’hui<br />

seront les nôtres demain.<br />

Il n’y a qu’à voir tous les problèmes<br />

qu’ils rencontrent. Santé, transport,<br />

dépendance, revalorisation <strong>des</strong> pensions,<br />

sans oublier la reversion pour<br />

les veuves et la liste est encore longue.<br />

Ces luttes sont à mener ensemble,<br />

actifs et retraités. Combien de camara<strong>des</strong><br />

actifs s’occupent d’une section<br />

retraités dans leur syndicat ?<br />

Ces sections et leur fonctionnement<br />

apportent cette fraternité qui nous est<br />

chère, les valeurs de solidarité intergénérationnelles<br />

que chacune et chacun<br />

représente.<br />

Ces mêmes valeurs, mettons-les à<br />

profi ts, ne soyons pas frileux pour<br />

proposer la syndicalisation à chaque<br />

départ en retraite. Cela renforcera le<br />

syndicat et la vie syndicale car certains<br />

syndiqués retraités ont une vie<br />

syndicale en retraite alors qu’en activité<br />

c’était le désert.<br />

Pour en fi nir, jeunes, anciens, actifs,<br />

retraités, nos objectifs se rejoignent<br />

dans la lutte contre le capitalisme et<br />

l’amélioration <strong>des</strong> conditions de travail.<br />

C’est pour cela que le renforcement<br />

<strong>des</strong> sections de retraités devient de<br />

plus en plus vital.<br />

N’oublions pas nos anciens, ils ne<br />

nous ont pas laissé tomber quand<br />

nous avons commencé.<br />

A nous de les soutenir maintenant.<br />

Vincent LABROUSSE,<br />

Altia <strong>La</strong> Souterraine<br />

Notre combat date de 2006, lorsque<br />

Wagon, un fonds de pension anglais,<br />

nous a bradé à 3 cadres dirigeants,<br />

afi n d’éviter la mise en œuvre d’un<br />

plan social coûteux. Ce fût la création<br />

du groupe Sonas, 3 puis 4 sites et 850<br />

salariés.<br />

Wagon avait commencé à nous piller,<br />

les 3 dirigeants ont continué. Cela a<br />

débouché par un redressement judiciaire<br />

en 2008. Depuis 2006, nous<br />

n’avons jamais accepté ce qui nous<br />

était présenté par tous, sauf la CGT,<br />

comme une fatalité !<br />

En 2006, nous avons agit avec l’ensemble<br />

<strong>des</strong> sites repris pour préserver<br />

tous les emplois.<br />

En 2008, lors du redressement judiciaire,<br />

la mobilisation fût générale sur<br />

l’ensemble <strong>des</strong> usines Sonas.<br />

Dès le départ, nous avons agi avec<br />

un cabinet d’experts pour construire<br />

un droit d’alerte qui débouche sur <strong>des</strong><br />

propositions industrielles portées par<br />

les salariés et les élus.<br />

Ce projet émane de nos propositions<br />

en CE/CCE pour amener <strong>des</strong> contres<br />

propositions aux éventuels repreneurs<br />

(en l’occurrence Altia ex-Halberg).<br />

Nous avons aussi exercé une pression,<br />

en parallèle, sur nos principaux<br />

donneurs d’ordres, les constructeurs<br />

automobiles.<br />

Pression exercée avec l’aide <strong>des</strong> salariés<br />

de Sonas, de la population, <strong>des</strong><br />

camara<strong>des</strong> de la CGT de Renault et<br />

PSA et la FTM.<br />

Pression sur les collectivités et avec<br />

une mobilisation devant le tribunal.<br />

Pression aussi au ministère de l’Industrie<br />

en petite ou grande délégation<br />

(plusieurs cars de tous les sites Sonas).<br />

Enfi n, pression sur les livraisons avec<br />

15 jours de grève.<br />

Nous avons abouti à la préservation<br />

de notre entreprise et d’une grande<br />

partie de nos emplois.<br />

Sur 850 salariés de Sonas, il y avait<br />

sur le plan de reprise, 374 postes supprimés.<br />

Nous avons ramené ce plan à<br />

237 suppressions de postes, soit 137<br />

emplois sauvés.<br />

Sur le site d’Altia <strong>La</strong> Souterraine, 360<br />

salariés à l’origine, les suppressions<br />

de postes prévues à hauteur de 89,<br />

ont été ramenées à 44. Le jour <strong>des</strong><br />

départs de nos collègues, <strong>des</strong> intérimaires<br />

entraient dans l’entreprise.<br />

Aujourd’hui nous avons obtenu 11<br />

embauches en CDI, 28 en CDD. Il<br />

reste encore 60 intérimaires.<br />

Notre combat est de les faire<br />

passer en CDI.<br />

Les constructeurs ont<br />

aussi, au moment de la<br />

reprise, augmenté la<br />

marge de notre entreprise<br />

sur leurs<br />

pièces d’environ<br />

10% pour<br />

pérenniser et<br />

assurer leurs<br />

livraisons.<br />

N o u s<br />

sommes toujours<br />

très vigilants<br />

avec<br />

le nouveau<br />

repreneur.<br />

Nous ne lâchons<br />

pas la<br />

pression, en<br />

continuant à discuter<br />

avec nos ca-<br />

mara<strong>des</strong> CGT <strong>des</strong> donneurs d’ordres.<br />

Notre dernier combat en date, les<br />

NOE 2011. Les 7 heures de grève<br />

ont débouché sur 65 euros d’augmentation<br />

générale, plus 0,5 euro par<br />

jour sur la prime de transport, plus<br />

0,2 euro par jour sur la prime de panier,<br />

ainsi que les 7 heures de grève<br />

payées. Avec deux nouveaux syndiqués,<br />

nous arrivons à 77 adhérents<br />

et nous nous sommes fi xés l’objectif<br />

d’atteindre les 100.<br />

Pascal DELOUCHE,<br />

Thalès XRIS Isère<br />

J’ai en mémoire l’interview d’un syndicaliste<br />

du Bangla<strong>des</strong>h qui disait<br />

en substance : « Tenir sur vos acquis<br />

c’est nous ouvrir la voie et nous<br />

permettre de construire notre propre<br />

socle d’acquis ouvriers ».<br />

Nous sommes un <strong>des</strong> maillons dans<br />

la chaîne de la classe ouvrière mondiale.<br />

Et à ce titre plus que tout autre<br />

syndicat en France, nous avons une<br />

responsabilité à assumer nationalement<br />

et internationalement.<br />

Une responsabilité qui est héritée de<br />

la constitution même de la CGT en<br />

opposition au capitalisme s’assignant<br />

comme tâche principale, outre l’amélioration<br />

<strong>des</strong> conditions de vie <strong>des</strong><br />

travailleurs, l’émancipation <strong>des</strong> travailleurs<br />

de l’exploitation capitaliste.<br />

Nous nous devons donc plus que tout<br />

autre syndicat d’avoir une expression<br />

claire, cohérente et ferme. Ce qui permet<br />

de faire le<br />

lien<br />

91 9


92<br />

avec le syndicalisme rassemblé.<br />

Qu’entend-on par là ? Ce sont les revendications<br />

qui font l’ossature d’un<br />

syndicalisme rassemblé (entendre<br />

par là unitaire) et non l’inverse c’està-dire<br />

se rassembler pour ensuite défi<br />

nir les revendications.<br />

Prendre la question à l’envers, c’est<br />

offrir au syndicalisme d’accompagnement<br />

sous couvert d’unité une tribune<br />

de masse qui conduit inévitablement<br />

à l’incompréhension, la désillusion, la<br />

défaite, les reculs.<br />

Le syndicalisme rassemblé trouve<br />

dans la CES son expression la plus<br />

pure où le réformisme, pire l’accompagnement<br />

semble prendre le pas<br />

sur le syndicalisme de classe sinon<br />

comment comprendre que le patronat<br />

européen concentré dans l’Union<br />

Européenne soit en capacité de déployer<br />

une stratégie d’attaque sans<br />

précédant <strong>des</strong> acquis fondamentaux<br />

que les travailleurs en Europe se sont<br />

constitués historiquement souvent<br />

dans le sang.<br />

Il n’est pas anodin à mon sens que<br />

<strong>des</strong> revendications historiques <strong>des</strong><br />

travailleurs telles que l’interdiction <strong>des</strong><br />

licenciements, l’échelle mobile <strong>des</strong><br />

salaires, le retour aux 37½ anuités<br />

pour la retraite aient disparu de nos<br />

orientations puisque le syndicalisme<br />

rassemblé tend à étouffer cette voix.<br />

Ainsi comment comprendre le syndicalisme<br />

rassemblé avec la CFDT<br />

alors qu’elle avait voté en congrès,<br />

durant la lutte sur les retraites, le<br />

principe de l’allongement de la durée<br />

de cotisation et le déploiement massif<br />

de la retraite par capitalisation (le<br />

PERCO).<br />

Il y aurait donc un programme à minima<br />

dans le syndicalisme rassemblé<br />

et un programme maximum les jours<br />

de fêtes. A ce propos comment revendiquer<br />

<strong>des</strong> droits nouveaux quand on<br />

recule sur les droits anciens.<br />

A n’en pas douter, nous allons à terme<br />

vers un affrontement de classe majeur<br />

face à l’ampleur <strong>des</strong> attaques sur<br />

nos conditions de vie. Les révolutions<br />

arabes en sont les prémices.<br />

Pour fi nir, notre responsabilité c’est<br />

d’exprimer fermement les revendications<br />

<strong>des</strong> travailleurs.<br />

Syndicalisme rassemblé, oui si il est<br />

au service <strong>des</strong> revendications claires,<br />

cohérentes et montrant qu’il est déterminé<br />

à aller jusqu’au bout pour leur<br />

satisfaction<br />

Droits nouveaux oui, si ils sont assis<br />

sur un socle de droits anciens reconquis.<br />

Démantèlement <strong>des</strong> droits et acquis,<br />

effondrement de l’espérance de vie.<br />

Florent TRINQUART,<br />

Eurocast Châteauroux<br />

Je vais intervenir sur 2 points.<br />

Je suis très heureux d’être parmi<br />

vous, c’est mon deuxième congrès.<br />

L’entreprise où je travaille devait fermer<br />

en 2009, parce que nous n’étions,<br />

soi-disant, pas rentables.<br />

En fait, notre actionnaire ne nous donnait<br />

pas les moyens de fonctionner<br />

normalement.<br />

Nous avons pris notre <strong>des</strong>tin en main<br />

et arrêté de travailler pendant 18<br />

jours. Nous étions 123 grévistes sur<br />

126 CDI et nous avons occupé l’usine,<br />

avec comme seule revendication « le<br />

maintien du site et de l’emploi ».<br />

Après 3 semaines de grève dans<br />

une ambiance festive, changement<br />

d’actionnaire et reprise de notre entreprise.<br />

Nos 18 jours de grève ont été payés<br />

intégralement, primes comprises.<br />

Nous avons eu 3 % d’augmentation<br />

générale à la reprise en 2009 ainsi<br />

qu’en 2010 et 2011. Comme quoi la<br />

lutte paye encore.<br />

Merci à la CGT de m’avoir fait prendre<br />

conscience qu’il fallait se rassembler<br />

et ne pas rester isolé pour gagner.<br />

Sans elle, je serais avec les camara<strong>des</strong><br />

au pôle emploi.<br />

L’autre point concerne le projet d’une<br />

convention collective nationale. Ce<br />

projet part d’un bon sentiment, que<br />

tous les métallurgistes, où qu’ils<br />

soient sur le territoire, aient les<br />

mêmes droits.<br />

Je demande par contre à notre Fédération<br />

d’être plus vigilante sur la<br />

rédaction <strong>des</strong> accords signés avec<br />

l’UIMM au niveau national. En effet,<br />

l’avenant signé par notre Fédération,<br />

le 10 juillet 2010, ampute notre indemnité<br />

de départ à la retraite de 50 % par<br />

rapport à notre convention collective<br />

départementale. Par exemple, un salarié<br />

ayant 29 ans d’ancienneté avec<br />

un salaire de référence de 2 000 euros<br />

partait à la retraite avec environ 13<br />

000 euros (80% de l’IL). Maintenant,<br />

c’est 4 x 2 000 euros = 8 000 euros<br />

(perte de 5 000 euros).<br />

Que cet avenant soit un plus pour certains<br />

départements, tant mieux, mais<br />

la Fédération aurait du faire inclure un<br />

article qui dit que les départements<br />

ayant <strong>des</strong> traitements supérieurs les<br />

conservent car l’harmonisation doit se<br />

faire par le haut.<br />

Nous avons appelé à la grève avec la<br />

CFDT, FO, le 14 mars 2011 et envahi<br />

l’UIMM mais le patronat veut nous imposer<br />

cet avenant aux forceps. Le 7<br />

juillet 2011, nous appelons à la grève<br />

en intersyndicale avec un rassemblement<br />

devant l’entreprise du président<br />

de l’UIMM (SCR). Ce qui me gêne<br />

dans ce confl it, c’est que nous allons<br />

faire grève contre un accord signé par<br />

notre Fédération. Nous demandons<br />

donc plus de vigilance si notre Fédération<br />

signe <strong>des</strong> accords aux avenants<br />

avec l’UIMM.<br />

Zoheir MESSAOUDI,<br />

PMA Oddo Métaux Marseille<br />

Je suis membre élu de la Commission<br />

Exécutive de l’UD 13 et délégué<br />

syndical dans une entreprise de 250<br />

salariés et 100 intérimaires. Celle-ci<br />

appartient à un groupe de 5 entreprises<br />

dont 2 à Toulouse et 3 à Marseille.<br />

Nous réalisons le traitement de<br />

surface sur les pièces aéronautiques.<br />

Nos 3 principaux donneurs d’ordres<br />

sont Eurocopter, Airbus et Dassault.<br />

Nous avons créé notre syndicat CGT,<br />

fi n 2004, avec 2 syndiqués. Nous<br />

avons réalisé 62% <strong>des</strong> suffrages en<br />

étant présents dans un seul collège<br />

lors <strong>des</strong> élections en janvier 2005.<br />

En 2007, nous avons entamé notre<br />

deuxième mandat avec un résultat<br />

aux élections professionnelles de<br />

79 % toujours avec une seule liste<br />

présentée.<br />

Le 17 février de cette année, c’est<br />

historique, notre syndicat, après avoir


éalisé un grand travail avec les salariés<br />

du 2 e collège, la CGT obtient<br />

92 % <strong>des</strong> voix.<br />

Au CE, nous gagnons 4 sièges/5, au<br />

DP, 6/7 au 1 er collège et au CHSCT<br />

100% avec le seul siège cadre. Les<br />

2 autres organisations syndicales (FO<br />

et CFDT) ne sont plus représentatives<br />

dans l’entreprise.<br />

Actuellement, nous sommes 45 syndiqués<br />

dont 5 femmes et je suis le plus<br />

vieux.<br />

On vient de clôturer les NOE, on a obtenu<br />

1,6 % d’augmentation générale<br />

et 3,3 % d’augmentation individuelle<br />

pour 50 % <strong>des</strong> salariés (représentant<br />

entre 80 et 120 euros).<br />

André CHRIST,<br />

Steelcase Strasbourg<br />

Pour la CGT, la syndicalisation <strong>des</strong><br />

jeunes est une <strong>des</strong> priorités. Mais on<br />

constate que la CGT n’a pas le même<br />

langage, les jeunes veulent passer à<br />

l’action et être reconnus, d’où un petit<br />

confl it de génération. Même si la CGT<br />

est consciente <strong>des</strong> problèmes <strong>des</strong><br />

jeunes, il n’est pas simple de communiquer<br />

avec eux, mais la CGT sais<br />

s’adapter et entreprend différentes<br />

actions envers cette population.<br />

Dans notre structure CGT, le jeune ne<br />

se retrouve pas forcément ou a du mal<br />

à se faire sa place. <strong>La</strong> CGT ne doit<br />

plus faire passer l’image d’un syndicat<br />

sectaire et se doit de tout mettre en<br />

œuvre pour accompagner l’adhérent.<br />

Un adhérent qui veut s’impliquer devrait<br />

avoir la possibilité d’évoluer dans<br />

le cadre d’un « plan de carrière » avec<br />

la mise en place d’un vrai parcours de<br />

formation et d’intégration.<br />

Un jeune adhérent ne doit plus se poser<br />

les questions tel que « mais quel<br />

est ce milieu que j’ai rejoint ? » et « où<br />

se trouve ma place ? ».<br />

Un adhérent doit se demander<br />

«qu’est-ce que la CGT m’apporte et<br />

qu’est-ce que j’apporte à la CGT ?».<br />

Avec l’arrivée <strong>des</strong> nouvelles technologies<br />

de l’information, la CGT a pris un<br />

« coup de vieux ». Il est tant d’obtenir<br />

de vrais moyens afi n de développer le<br />

potentiel de ces NTI et que les jeunes<br />

puissent avoir de quoi communiquer<br />

entre eux.<br />

Lorsque l’on adhère à la CGT, on se<br />

pose <strong>des</strong> questions :<br />

- Qu’est-ce que la CGT et comment<br />

s’organise-t-elle ?<br />

- Comment est-elle fi nancée ?<br />

- Quel est son rôle ? Quels sont ses<br />

moyens ? Pourquoi adhérer à la<br />

CGT... ? Pour certains, c’est être défendus.<br />

Pour d’autres c’est pour se défendre<br />

tous ensemble.<br />

En fait, toutes ces idées sont indissociables<br />

car se syndiquer c’est se<br />

rassembler pour préserver, améliorer<br />

les acquis sociaux et les conditions de<br />

travail. C’est aussi défendre l’emploi<br />

et le pouvoir d’achat. Mettre en avant<br />

les salariés et ouvrir, discuter avec<br />

eux à travers <strong>des</strong> débats et surtout les<br />

informer.<br />

<strong>La</strong> CGT a la volonté de bouger, de<br />

s’ouvrir, d’innover et d’avancer.<br />

Nous avons créé un collectif «jeunes»<br />

du Bas-Rhin. Ce collectif souhaite<br />

mieux connaître les besoins et les<br />

attentes de leurs adhérents. Elle souhaite<br />

donner une nouvelle image de<br />

la CGT et <strong>des</strong> jeunes, c’est pourquoi,<br />

nous avons créé un questionnaire<br />

jeune adhérent.<br />

Le degré de participation syndicale<br />

se mesure à l’aide de ces cinq indicateurs<br />

:<br />

- <strong>La</strong> lecture du matériel syndical<br />

- <strong>La</strong> consultation du syndicat lors de<br />

problèmes au travail<br />

- Les participations aux négociations<br />

collectives<br />

- <strong>La</strong> participation aux réunions syndicales<br />

- L’utilisation de la procédure de griefs.<br />

Ces indicateurs visent à valider les<br />

explications fournies et à explorer<br />

d’autres pistes à l’égard de la faible<br />

implication <strong>des</strong> jeunes.<br />

L’implication <strong>des</strong> jeunes, au sens<br />

large du terme, est essentiel et ce à<br />

tous les niveaux : local, régional et<br />

bien sûr européen. En tant que confédération<br />

syndicale, il s’agit ici d’insister<br />

sur l’aspect de la participation <strong>des</strong><br />

jeunes au sein <strong>des</strong> organisations, <strong>des</strong><br />

souhaits afi n de pouvoir être à l’aise<br />

dans le syndicat. On s’aperçoit que<br />

les jeunes éditent <strong>des</strong> journaux, <strong>des</strong><br />

plaquettes, s’informent via les nouvelles<br />

technologies.<br />

Mieux impliquer les jeunes dans les<br />

politiques <strong>des</strong> syndicats, c’est trouver<br />

les stratégies et les structures nécessaires<br />

pour y parvenir.<br />

Les obstacles à l’implication syndicale<br />

:<br />

Les jeunes de « moins de 30 ans »<br />

croient pouvoir régler leurs problèmes<br />

tout seuls. Cette opinion est sans<br />

doute liée à leur faible perception du<br />

syndicat de pouvoir jouer ce rôle. Les<br />

jeunes pensent que le manque d’information<br />

et le manque de connaissance<br />

réduit leur participation syndicale.<br />

Indicateurs de l’implication syndicale<br />

L’un <strong>des</strong> facteurs le plus souvent relié<br />

à la participation syndicale est le sentiment<br />

de pouvoir changer <strong>des</strong> choses<br />

en s’impliquant. <strong>La</strong> même remarque<br />

s’applique au concept de perception<br />

du syndicat.<br />

Comparaison <strong>des</strong> opinions et valeurs<br />

syndicales<br />

L’insatisfaction au travail est souvent<br />

associée à l’implication syndicale.<br />

Moins une personne est satisfaite de<br />

son travail, plus elle aurait tendance à<br />

voir dans le syndicat un moyen pour<br />

compenser l’insatisfaction.<br />

Le degré d’implication dans son travail<br />

affecte son implication syndicale.<br />

Ainsi, si ce qui se passe au travail<br />

n’est pas important pour une personne,<br />

elle sera peu intéressée aux<br />

affaires syndicales.<br />

Les différentes questions posées peuvent<br />

être considérées comme «le syndicats<br />

et moi» ou «moi et le syndicat».<br />

93 9


94<br />

<strong>La</strong> CGT a démontré l’importance de<br />

s’intéresser à la problématique de<br />

l’implication <strong>des</strong> jeunes. Elle a besoin<br />

de reconstituer les bases et de renouveler<br />

leurs adhérents.<br />

L’enquête par questionnaire permet<br />

aux jeunes de s’exprimer librement et<br />

démocratiquement.<br />

Après analyse, la CGT qui souhaite<br />

une hausse de participation <strong>des</strong><br />

jeunes, devra prendre en compte les<br />

revendications <strong>des</strong> jeunes et en faire<br />

un objectif stratégique.<br />

Prendre une telle décision équivaut<br />

à questionner tous les adhérents, et<br />

se demander comment ils pourraient<br />

mieux contribuer à améliorer la situation.<br />

Ce questionnaire montre que la<br />

CGT est proche de ses adhérents et<br />

qu’elle souhaite être présente dès<br />

le début de l’emploi <strong>des</strong> jeunes. Elle<br />

souhaite également communiquer<br />

de façon permanente avec eux et<br />

est sensible à leurs droits, mais elle<br />

souhaite une participation plus importante.<br />

En grande partie, les jeunes ne sont<br />

pas différents <strong>des</strong> autres membres.<br />

<strong>La</strong> faible implication ne réside pas<br />

dans le fait qu’ils sont anti-syndicaux<br />

mais plutôt dans leur perception de<br />

la place que leur fait le syndicat. Les<br />

réponses de ce questionnaire permettront<br />

d’infl uencer les décisions syndicales.<br />

Toute action syndicale visant<br />

à accroître la participation devrait en<br />

tenir compte.<br />

Parallèlement, n’oublions pas que la<br />

CGT doit avoir sa place dans les entreprises,<br />

elle doit être à l’image de<br />

ses syndiqués et de ses sympathisants.<br />

<strong>La</strong> CGT a la volonté de bouger,<br />

de s’ouvrir, d’innover et d’avancer.<br />

Odilon BOCHE, Airbus Nantes<br />

Quelques mots pour vous parler<br />

de la démarche consultative que la<br />

CGT d’Airbus Nantes exerce depuis<br />

quelques années.<br />

<strong>La</strong> consultation systématique sur les<br />

salaires et autres grands thèmes est<br />

un véritable moment d’échanges et<br />

de démocratie dans l’entreprise. C’est<br />

aussi une source incontestable de<br />

syndicalisation.<br />

Le thème de la syndicalisation est une<br />

<strong>des</strong> priorités du syndicat. Etre sur le<br />

terrain, discuter, échanger avec les<br />

salariés, les consulter le plus souvent<br />

possible, les convaincre du bien fondé<br />

de notre action et surtout leur proposer<br />

l’adhésion à la CGT.<br />

Le renforcement de la CGT, seul garant<br />

pour faire grandir le rapport de<br />

forces et gagner face au patronat, doit<br />

être au cœur de tous les débats.<br />

Avec une telle démarche, le syndicat<br />

a enregistré plus d’une centaine d’adhésions<br />

sur les 3 dernières années<br />

et obtenu de bons résultats aux dernières<br />

élections professionnelles.<br />

Syndiquer, c’est bien mais il faut absolument<br />

former et outiller les nouveaux<br />

adhérents, surtout les plus<br />

jeunes, afi n que le renouvellement<br />

<strong>des</strong> responsables syndicaux se fasse<br />

le plus vite possible.<br />

Le dire c’est bien, mais le faire c’est<br />

mieux ! Aussi notre syndicat organise<br />

une journée d’accueil spécifi que<br />

Airbus pour tous les nouveaux adhérents.<br />

Tramer et former nos jeunes pour que<br />

la construction de la CGT de demain<br />

se fasse également en lien avec nos<br />

structures et non pas en dehors de<br />

celle-ci.<br />

Nous avons constaté, ces derniers<br />

mois, avec le dossier retraite, toutes<br />

les diffi cultés rencontrées pour coordonner<br />

nos actions. Les divisions et<br />

l’anarchie qui règnent parfois au sein<br />

de notre organisation syndicale font<br />

malheureusement le jeu du MEDEF<br />

et du Gouvernement.<br />

Syndiqué, acteur, décideur, d’accord,<br />

mais pas n’importe comment et pas<br />

pour faire n’importe quoi !<br />

Nous avons <strong>des</strong> structures, <strong>des</strong><br />

règles, <strong>des</strong> repères et <strong>des</strong> valeurs que<br />

nous devons respecter.<br />

Nous devons tous, en tant que responsables<br />

syndicaux, réfl échir aux<br />

conséquences désastreuses que<br />

peuvent avoir <strong>des</strong> querelles internes<br />

ou seuls les égos surdimensionnés<br />

peuvent y trouver quelques satisfactions.<br />

Nous devons bien au contraire, mes<br />

camara<strong>des</strong>, contribué à construire ce<br />

rapport de forces pour gagner dans<br />

nos entreprises respectives mais<br />

aussi au-delà.<br />

C’est bien d’une CGT offensive rassemblée<br />

dont nous avons besoin, afi n<br />

d’avoir <strong>des</strong> perspectives de luttes gagnantes<br />

pour demain.<br />

Ludovic BONDONNAUD,<br />

Amis Montluçon<br />

Le syndicat a été mis en place en<br />

2002. Avant la CFDT et CFE-CGC<br />

étaient les seuls représentants. FO<br />

a remplacé la CFDT et depuis nos<br />

dernières élections en 2009, nous<br />

avons relégué tous ces syndicats<br />

dans le néant. Tous les sièges sont<br />

à la CGT hormis un élu CFE-CGC<br />

du 3 e collège au CE. Nous sommes<br />

le syndicat pilote dans l’Allier pour la<br />

syndicalisation. L’entreprise fait partie<br />

d’un groupe qui s’appelle « Sifcor » et<br />

compte environ 1 350 salariés. Notre<br />

principale fonction, c’est d’équiper<br />

la plupart <strong>des</strong> constructeurs automobiles<br />

en pignons de différentiel et<br />

boite de vitesse n°1 en Europe. Une<br />

voiture sur trois roule avec un différentiel<br />

fabriqué chez nous. Il faut<br />

savoir que nous avons mis au point<br />

<strong>des</strong> procédures de fabrication sur les<br />

pignons coniques avec ou sans arbre.<br />

Nous sommes dépositaires du brevet.<br />

Valéo, PSA et Renault, entre autres,<br />

nous poussent à l’international, par<br />

le biais de la mise en place d’une<br />

joint-venture, il y a 18 mois. C’est une<br />

façon de délocaliser avec l’appui <strong>des</strong><br />

pouvoirs publics.<br />

<strong>La</strong> non transmission <strong>des</strong> savoirs pose<br />

un problème à beaucoup de jeunes<br />

syndiqués qui souhaiteraient prendre<br />

<strong>des</strong> responsabilités. Dans mon cas,<br />

j’ai été soutenu et formé par <strong>des</strong> militants<br />

séniors ou jeunes élus. Il faut<br />

travailler avec nos « Jédaï » de la<br />

CGT. On a tous besoin <strong>des</strong> uns et <strong>des</strong><br />

autres.<br />

Tous ensemble nous allons bâtir la<br />

CGT de demain avec les jeunes et<br />

nos anciens.<br />

David BOISSET,<br />

Fläkt Solyvent Ventec Meyzieu<br />

Je travaille chez Fläkt Solyvent Ventec<br />

Meyzieu, j’ai 38 ans et je suis animateur<br />

de l’USTM Rhône Nord.<br />

Lors <strong>des</strong> congrès <strong>des</strong> deux USTM du<br />

Rhône, les 5 et 7 avril 2011, afi n de<br />

construire l’avenir, nous avons décidé


de mettre en place au sein <strong>des</strong> collectifs<br />

d’animation, <strong>des</strong> animateurs à la<br />

formation syndicale qui ont pour rôle<br />

de :<br />

- Coordonner les informations <strong>des</strong><br />

différentes structures afi n de proposer<br />

aux syndicats et aux syndiqués, un<br />

calendrier de formation,<br />

- Proposer et créer <strong>des</strong> modules de<br />

formation spécifi que au territoire et à<br />

ses spécifi cités.<br />

Dans ce sens, je souhaiterais proposer<br />

à la future direction fédérale de<br />

programmer une réunion dans les prochains<br />

mois avec le responsable de la<br />

formation syndicale, les secrétaires<br />

d’USTM ainsi que les animateurs à<br />

la formation syndicale pour construire<br />

un plan de formation ambitieux pour<br />

les jeunes de la métallurgie.<br />

Pour rebondir sur la place <strong>des</strong> jeunes,<br />

je voulais dire que chez Fläkt, nous<br />

faisons <strong>des</strong> propositions concernant<br />

les apprentis et les contrats lors <strong>des</strong><br />

NOE, comme une prime de 500 euros<br />

ou la cantine gratuite. Même si ces<br />

jeunes ne sont pas embauchés, ils se<br />

rappellent que la CGT s’est occupée<br />

d’eux.<br />

Vive la CGT et vive le 39 e congrès.<br />

<strong>La</strong>urence Carette,<br />

Schneider Electric France Mâcon<br />

Nous sommes, dans la Fédération<br />

de la métallurgie, depuis toujours à la<br />

pointe de la lutte contre les discriminations.<br />

C’est aussi, dans notre Fédération,<br />

qu’ont été élaborées les techniques<br />

juridiques qui sont admises<br />

devant les juridictions.<br />

C’est ici que nous avons défi ni, pour<br />

mieux le combattre, les mesures qui<br />

pénalisent les femmes dans leur emploi.<br />

Egalité salariale, certes, mais qui ne<br />

doit pas faire écran à la principale inégalité<br />

qui touche les femmes : la pénalisation<br />

sur l’évolution professionnelle.<br />

C’est de là que part une grande<br />

partie de notre action.<br />

Les premiers succès obtenus nous y<br />

encouragent.<br />

<strong>La</strong> Fédération a organisé, le 29 juin<br />

2010, sur Montreuil, les assises nationales<br />

<strong>des</strong> femmes.<br />

Pour préparer ces assises, un questionnaire<br />

a été envoyé. Nous avons<br />

eu 261 retours (125 femmes/136<br />

hommes), ce qui n’est pas négligeable<br />

sur ce sujet.<br />

Ce travail nous a permis d’avoir un<br />

premier socle revendicatif et donc <strong>des</strong><br />

objectifs de travail pour le collectif fédéral.<br />

Les premiers problèmes sont les salaires,<br />

les conditions de travail, pénibilité<br />

et l’égalité. On a pu constater <strong>des</strong><br />

attentes revendicatives très fortes.<br />

Je rappelle que 21% <strong>des</strong> métallurgistes<br />

sont <strong>des</strong> femmes dont une<br />

majorité se trouve dans les secteurs,<br />

administratif et l’électronique.<br />

Les femmes sont sous représentées<br />

dans les postes d’encadrement et on<br />

y constate les plus grands écarts de<br />

rémunération. Par contre, dans les<br />

autres catégories, c’est un nivellement<br />

par le bas que l’on constate.<br />

Je tiens à vous rappeler que les entreprises<br />

sont toujours dans l’obligation<br />

de négocier l’écart de rémunération<br />

femme/homme.<br />

Un module de formation pour aller<br />

négocier sur ce sujet existe, n’hésitez<br />

pas à vous rapprocher du collectif.<br />

A propos du collectif, nous souhaitons<br />

également le renforcer, donc bienvenue<br />

à toutes et à tous.<br />

Un dernier point, la plupart <strong>des</strong> négociateurs<br />

sont <strong>des</strong> hommes. Il est<br />

donc très important d’avoir un travail<br />

commun avec les femmes sur le sujet.<br />

Bon congrès<br />

Bertrand WILLIARD, Geepf Belfort<br />

<strong>La</strong> violence et le syndicalisme<br />

Souvent, j’ai entendu dire qu’il ne fallait<br />

pas répondre à la violence par la<br />

violence. Mais comment combattre la<br />

violence sociale, légalisée par nos différents<br />

gouvernements, subit par <strong>des</strong><br />

centaines de milliers de salariés.<br />

Précarité <strong>des</strong> jeunes et moins jeunes,<br />

harcèlement moral, ambiance carcérale<br />

dans beaucoup de nos entre-<br />

prises, femmes enceintes licenciées,<br />

jeunes de divers horizons discriminés,<br />

sans-papiers exploités. Quand on voit<br />

le nombre de citoyens, souvent <strong>des</strong><br />

travailleurs obligés de manger au<br />

resto du cœur, notre regretté Coluche<br />

doit se retourner dans sa tombe. Je<br />

suis persuadé que pour une majorité<br />

d’entre eux, ils préféreraient prendre<br />

un coup de batte de base ball en plein<br />

visage plutôt que de subir cette violence<br />

sociale légale.<br />

Alors ma question est simple. Comment<br />

s’organiser pour leur rendre la<br />

monnaie de leurs coups ?<br />

Personne n’a oublié que certains sont<br />

morts pour que nous puissions avoir<br />

une Sécu, partir en vacances, avoir<br />

un Code du travail…<br />

Alors j’interpelle Bernard ainsi que<br />

l’équipe dirigeante de la CGT. <strong>La</strong><br />

France est occupée, la bête immonde<br />

est revenue comme disait Léo Ferré,<br />

elle a juste changé de visage.<br />

Si un jour nous voulons réellement<br />

changer notre société en profondeur,<br />

forcément cela se fera dans la douleur<br />

et pour ce qui est de traiter de ce sujet,<br />

moi je suis prêt.<br />

Léonard WAHMEN,<br />

syndicat USTKE Kanaky<br />

Je suis un salarié de SLN du groupe<br />

Eramet depuis 26 ans et exerce dans<br />

le secteur calcination/fusion dans<br />

notre usine au pays.<br />

Je suis mandaté par notre fédération<br />

et confédération à ce 39 e congrès.<br />

Notre Fédération est dans les secteurs<br />

d’activités Mines, Carrières et<br />

Métallurgie avec 3 681 salariés.<br />

Notre représentativité liée aux<br />

3036 suffrages exprimés (mandat<br />

2009/2011) est de 20% dont 60% sont<br />

syndiqués. Résultats, 18 élus en DP<br />

et 9 au CE.<br />

L’activité principale est l’extraction<br />

minière dont une partie pour l’export<br />

et l’autre transformée sur place. Le<br />

nickel, que nous produisons, est dédié<br />

en grande partie à la production<br />

de l’inox. 4 multinationales sont impliquées<br />

dans le pays pour l’extraction<br />

et la transformation du nickel. <strong>La</strong><br />

transformation se fait par procédés<br />

pyrométallurgie et hydrométal.<br />

Eramet avec SLN (France) a produit<br />

53 000 tonnes en 2010 et a pour objectif<br />

63 000 tonnes en 2012 avec 300<br />

emplois en moins. Les autres groupes<br />

à l’étranger produisent moins.<br />

L’impact économique, social et culturel<br />

au sein de la population est important.<br />

Le manque de compétences locales<br />

incite les entreprises à importer<br />

95 9


96<br />

de la main d’œuvre. N’y a-t-il pas là<br />

charrue avant les bœufs ?<br />

Une réfl exion est nécessaire pour pérenniser<br />

les ressources pour les générations<br />

futures : intégrer l’environnement<br />

pour protéger la faune, la fl ore<br />

et la biodiversité dans notre pays.<br />

Un pays en devenir, c’est un pays<br />

qu’il faut construire. Notre organisation<br />

syndicale œuvre pour l’émancipation<br />

afi n d’amener notre pays à<br />

la pleine souveraineté nationale. S’il<br />

faut revenir aux actions syndicales,<br />

je parlerais plutôt au niveau de mon<br />

entreprise (SLN). Dans les NOE,<br />

nous dissocions les augmentations<br />

individuelles. Nous sommes passés<br />

à la trimestrialisation de l’intéressement.<br />

Avec la mise en place <strong>des</strong> droits<br />

électifs et syndicaux en 2007 liés à la<br />

représentativité, nous avons négocié<br />

<strong>des</strong> heures conventionnelles pour<br />

le permanent syndical avec un déplacement<br />

par mois et par site et un<br />

téléphone portable. Nous organisons<br />

aussi <strong>des</strong> mini assemblées générales<br />

pour 20 salariés, soit 6 par an, prises<br />

en charge par l’entreprise.<br />

Nous prospectons en matière de droit<br />

international du travail pour la mise en<br />

place d’un comité d’entreprise mondial.<br />

On parle beaucoup de nos dirigeants,<br />

mais nos actionnaires ? Quels<br />

sont nos moyens d’agir ?<br />

Je vous remercie pour l’invitation<br />

au 39 e congrès, je remercie aussi<br />

l’équipe de « l’international » de la<br />

fédération.<br />

Vincent LABROUSSE,<br />

Altia <strong>La</strong> Souterraine<br />

Mon entreprise compte plus de 1 200<br />

salariés, 16 sites dont 3 à l’étranger.<br />

Altia (ex Sonas) a été créée par 3<br />

cadres à la suite d’une mise en redressement<br />

judiciaire de Sonas.<br />

Enfi n, plus exactement lorsque le repreneur<br />

de Sonas s’est présenté, il<br />

s’appelait Halberg, une multinationale<br />

allemande qui voulait s’implanter en<br />

France. Je ne rentre pas dans le détail<br />

de nos 9 mois de luttes avec toute<br />

la CGT, néanmoins, je précise qu’on<br />

s’est battu pour l’emploi, avec <strong>des</strong><br />

contres propositions en 2011. Nous<br />

sommes toujours là en ayant sauvé<br />

137 postes sur 237 suppressions prévues.<br />

En prenant contact, par l’intermédiaire<br />

de la Fédération, avec IG Metal (facilité<br />

grâce à un habitant de <strong>La</strong> Souterraine<br />

interprète), nous avons appris<br />

que le repreneur Halberg était proche<br />

du dépôt de bilan.<br />

Lorsque nous avons sorti cette info,<br />

la direction a démenti et nous étions<br />

considérés (par certains) comme les<br />

briseurs de reprise. Alors que nous<br />

n’exprimions que nos craintes.<br />

<strong>La</strong> reprise par Halberg a eu lieu et<br />

3 jours après. Halberg a déposé de<br />

bilan. En une semaine, 3 autres dirigeants<br />

d’Halberg France ont injecté<br />

de l’argent pour mettre en œuvre une<br />

reprise, qui a permis de créer Altias.<br />

Le groupe Altia est un <strong>des</strong> groupes<br />

utilisés par le gouvernement et les<br />

donneurs d’ordres pour « réorganiser<br />

» la sous-traitance automobile.<br />

Altia a <strong>des</strong> entreprises en Italie, au<br />

Mexique et en Tunisie…<br />

Ce qu’on dit dans le CE, c’est qu’Altia<br />

est « contrainte » d’investir à l’étranger<br />

pour suivre les constructeurs automo-<br />

bile, mais pas seulement. On travaille<br />

aussi pour SOMFI et par exemple, au<br />

vu <strong>des</strong> coûts de production en France,<br />

ils ont construit une usine en Tunisie.<br />

Nous avons cherché à connaître réellement<br />

l’entreprise : quel est le gain,<br />

comment travaillent-ils, que comptaient-ils<br />

faire suite à la révolution<br />

tunisienne,… pas de réponse.<br />

Syndicalement, on a <strong>des</strong> diffi cultés à<br />

appréhender les relations internationales,<br />

à arriver à faire le lien et à donner<br />

confi ance pour contrer la volonté<br />

<strong>des</strong> patrons à nous opposer.<br />

<strong>La</strong> séance de cet après-midi va dans<br />

le bon sens, continuons !<br />

Slim GHARBI,<br />

syndicat local Saint Priest<br />

Je travaille pour l’entreprise Koné. Je<br />

suis trésorier et délégué syndical de<br />

mon établissement. Je remercie les<br />

délégations internationales pour leur<br />

présence au 39 e congrès et l’apport<br />

de leurs expériences syndicales, notamment<br />

les délégations tunisienne<br />

et palestinienne qui représentent un<br />

peuple trop longtemps oublié par les<br />

organisations internationales et politiques.<br />

Je salue également la CGT pour son<br />

syndicalisme dans le projet « un bateau<br />

pour Gaza ».<br />

Je voudrais témoigner sur les conditions<br />

de précarisation dont souffrent<br />

les travailleurs tunisiens et sa jeunesse,<br />

pourtant très qualifi ée.<br />

Mais dans son ensemble, pour le<br />

peuple tunisien, le pouvoir d’achat<br />

est en chute libre depuis la révolution<br />

du Jasmin et l’économie dégringole,<br />

c’est le prix de la révolution. Le salaire<br />

moyen est de 400 DT soit 250 euros.<br />

L’achat d’un simple poisson coûte 45<br />

DT soit 1/8 du salaire. Les tunisiens<br />

de l’étranger arrivent diffi cilement à<br />

vivre durant leurs congés d’été.<br />

Suite à la révolution, le PIB Tunisien<br />

est en chute constante. L’infl ation est<br />

maintenant galopante. Les travailleurs<br />

tunisiens bénéfi cient de contrats de<br />

travail précaire pour la grande majorité.<br />

Les avancées sociales sont très<br />

minimes pour ne pas dire inexistantes.<br />

Ils vivent essentiellement du tourisme,<br />

du commerce et de la pêche.<br />

Des entreprises industrielles françaises<br />

de production textile, mécanique<br />

et de l’automobile sont présentes<br />

suite à <strong>des</strong> délocalisations.<br />

Elles embauchent une part importante<br />

de travailleurs et le coût de la<br />

main d’œuvre à bas prix (qualifi cation<br />

importante <strong>des</strong> jeunes et conditions<br />

sociales) est une <strong>des</strong> raisons pour le


patronat de délocaliser les sociétés<br />

de production. <strong>La</strong> majorité <strong>des</strong> entreprises<br />

françaises qui délocalisent,<br />

appartiennent à l’industrie textile, mécanique<br />

et automobile.<br />

Par exemple, Carrefour s’implante à<br />

Tunis sur <strong>des</strong> terres de l’Etat réquisitionnées<br />

par le clan de l’ancien régime<br />

et privatisées pour 1 DT symbolique.<br />

<strong>La</strong> demande revendicative <strong>des</strong> travailleurs<br />

tunisiens est tout bonnement<br />

énorme :<br />

- Création et application <strong>des</strong> conventions<br />

collectives,<br />

- Respect <strong>des</strong> grilles de salaires,<br />

- Emplois stables,<br />

- Conditions de travail,<br />

- Création de comité d’entreprise<br />

Soit l’équivalent <strong>des</strong> acquis de la Résistance<br />

suite à la 2 e guerre mondiale,<br />

avec le Conseil national.<br />

Je voudrais dire que la CGT est solidaire<br />

de la révolution tunisienne et<br />

l’abolition <strong>des</strong> dictateurs dans les<br />

pays arabes. Nous espérons que<br />

d’autres pays suivront cet exemple<br />

d’une manière démocratique et sans<br />

violence.<br />

J’appelle également mes frères tunisiens<br />

à être vigilants pour ne pas se<br />

faire voler leur révolution par les anciens<br />

membres du régime lors <strong>des</strong><br />

élections du 24 juillet 2011.<br />

J’appelle aussi tous les camara<strong>des</strong><br />

et la population française à soutenir<br />

le redémarrage de l’économie tunisienne<br />

en allant leur rendre visite, cet<br />

été, et en consommant <strong>des</strong> produits<br />

du terroir tunisien.<br />

Je remercie le peuple tunisien pour<br />

l’exemple donné au monde entier sur<br />

les possibilités, de montrer à tous les<br />

peuples bafoués dans leur dignité que<br />

malgré tout, cela est possible.<br />

J’espère que le vent de la révolution<br />

souffl era bientôt sur d’autres pays<br />

dont la France où les conditions sociales<br />

se dégradent depuis l’arrivée<br />

au pouvoir de Sarkozy.<br />

97 9


Principales missions possibles d’assistance aux élus du personnel (art. L 2325-35 et<br />

L 2334-4 du Code du travail)<br />

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Le Cabinet d'expertise et de Conseil engagé aux côtés<br />

<strong>des</strong> seuls élus du personnel et de leurs organisations syndicales<br />

Nous pouvons vous assister pour :<br />

Favoriser la compréhension de la situation économique de l'entreprise et de son groupe<br />

d’appartenance<br />

Accompagner les échanges avec les salariés et leurs organisations syndicales<br />

Susciter <strong>des</strong> actions rééchies et critiques sur les stratégies actionnariales<br />

Examiner les politiques de recherche, développement et de formation<br />

Analyser les logiques industrielles et les choix d'investissements<br />

Approcher les problématiques sociétales et les logiques de territoires<br />

Préparer une participation active aux organes d'administration et aux Assemblées générales<br />

Bâtir avec vous <strong>des</strong> alternatives<br />

Examen annuel <strong>des</strong> comptes, <strong>des</strong> documents prévisionnels et assistance à la<br />

commission économique<br />

Opérations de concentration<br />

Procédure d'Alerte et projet de licenciements économiques (PSE)<br />

Assistance au Comité de groupe<br />

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